La nuit venait de tomber Tottenham Court Road. Bientôt plus une lumière n'émanait des habitations. Bien qu'une seule persistait dans la pénombre de la pleine lune, celle du numéro 611. Elle apparaissait comme la plus grande de la rue. La maison qui donnait sur Charing Croos Road ressemblait plus à un petit manoir qu'à une maison. J'en étais le propriétaire, je m'appelle Samuel Crow, j'enseigne l'histoire de la magie à Poudlard où je suis également le directeur de la maison Poufsouffle. Je finissais d'écrire mon premier cours pour l'année qui était sur le point de commencer. Il était donc indispensable que le sujet allait être « l'histoire de Poudlard » de sa création à la direction d'Albus Dumbledore. L'homme en qui j'avais le plus grand respect.

Je n'étais pas de bonne humeur, ce soir-là, en fait, je n'étais que rarement bien luné. Le soir, j'appréciais boire un verre d'Odgen's Old Firewhisky, après une gorgée, je semblais toujours plus abordable et bien des personnes en ont fait les frais. Une certaine Chloé … rencontra souvent ma colère. Chloé ? C'est la femme que je suis censé épouser. Pour l'instant, nous sommes simplement fiancés, nous sommes tous les deux comme chien et chat, nous nous aimons, puis nous nous détestons et pour finir nous nous réconcilions ; c'est comme ça que nous fonctionnons tous les deux.

« Son directeur le plus célèbre a sans nul doute été Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore, commandeur de l'Ordre de Merlin, ancien directeur du Mangenmagot, il a été la personne qui a rendu les jugements les plus justes et impartiaux possibles, surtout en faveur des personnes nées de sang-mêlés ou nées-moldues. »

En parlant de sang-mêlés et de nés-moldus, je ne pus m'empêcher de penser aux sang-pur et à tout ce qu'ils avaient fait. Mais en devenant professeur, j'ai juré de toujours dire la vérité ; mais aussi surtout depuis que je fus élu membre du Magenmagot. Quand je suis au tribunal sorcier, je suis malgré-moi impartial, c'est sans doute ma nature de Poufsouffle qui me fait défaut. Rien que de penser aux sang-pur, je bus une nouvelle gorgée de Whisky Pur Feu, sans m'en rendre compte.

Le temps à l'extérieur exprimait bien mon état d'esprit actuel ; plombé, humide, menaçant et orageux. En temps normal, j'étais quelqu'un de très sombre, très ténébreux. Derrière ma carapace indestructible se cachait, à cœur défendant, une âme sensible et chaleureuse que seul un membre de ma famille, ma fiancée ou, avec insistance, un ami pouvait espérer percer. Je ne savais plus où donner de la tête. La clepsydre indiquait minuit. Le cosmos semblait énervé. Le Pur Feu me brûlait la gorge, le brasier me montait aux méninges. Les minutes paraissaient être des heures. Je pus apercevoir la foudre frapper la girouette positionnait sur le toit de l'église. Un éclair m'éblouit.

- FLASHBACK ON -

On aurait dit que je n'étais plus au 611, Tottenham Court Road. En fait, je me trouvais dans la résidence principale de mes parents, celle où j'avais grandi. Je me regarda dans l'immense miroir qui donnait en face de la porte d'entrée, j'étais toujours le même physiquement. Je semblais toujours avoir la quarantaine. Mon esprit était ailleurs, il pensait à Poudlard. A part l'école de sorcellerie, je ne pouvais penser à rien d'autre. J'étais comme obnubilé par le collège. Mais pourquoi ?

J'entendis des pas de femmes derrière moi, une silhouette passa à toute vitesse sans que je n'eus le temps d'apercevoir le propriétaire.

« Dépêches-toi ! Tu vas être en retard ! » cria la femme.
« Oui mère ! Me voilà, j'enfile ma veste de costume ! » répondit un enfant qui semblait être en haut des escaliers.

La voix de la dame ne m'était pas si étrangère que ça. Je n'osai pas me retourner, pas par peur, mais du fait que je ne savais pas à quoi je devais m'attendre. Je soufflai un bon coup et me retournai. « Mère ! » c'est le seul mot qui pouvait à cet instant sortir de ma bouche. Cependant, ce dernier n'eut aucune portée, pensai-je, la femme que je reconnus comme ma mère ne se retourna pas.

« Mère, c'est moi, Samuel ! » criai-je.

Il n'y avait toujours aucune réponse. Je m'approchai, essayai de poser une main sur l'épaule gauche de la femme qui était ma mère. Ma main passa à travers le corps, tel un fantôme. Plein de choses me traversa l'esprit. Étais-je mort ? Étais-je en train de rêver ? Ou pire faisais-je un cauchemar ? Je ne paniquai pas, j'ai toujours eu cet esprit très fermé. Je croyais en ce que je voyais. Il n'y avait pas la place, dans mon imagination, pour le semblant et l'approximatif.

Quelqu'un se mit à courir à l'étage, Un enfant sans doute, la personne avait le pied léger.

« Je suis là, mère ! » annonça l'enfant.

Alors que l'enfant descendit quasiment deux à deux les marches, mon cœur sembla aller de plus en plus vite, comme s'il allait sortir de ma poitrine. Mes jambes me lâchèrent, je n'arrivais plus à contrôler mon corps. Je tombai par terre. L'enfant que je voyais, je le connaissais très bien. Je compris à présent où j'étais. Je me trouvais à l'époque de ma première rentrée à Poudlard, j'avais alors onze ans.

Tout le monde était prêt à présent, le temps était très beau à l'extérieur, très ensoleillé. Il était aux environs des dix heures. Alors que la famille Crow passa le pas de la porte, je vis mon père me passer à travers le corps, ce dernier sortit et ferma la porte derrière lui. Un flash blanc intense apparut devant moi.

~

Alors que je clignai des yeux, je me trouvai à présent à la Gare King's Cross. Le professeur de Poudlard, que j'étais, savait comment aller se passer la partie de ce rêve, mon moi plus jeune allait prendre le train, le Poudlard Express, pour la première fois de sa vie, pour, enfin, commencer sa vie de jeune sorcier.

Alors que je retrouvai ma famille à l'entrée de la gare, je les suivis, je connaissais la route, bien évidemment, et je savais où ils allaient ; à l'entrée du portail qui menait à la voie neuf trois quart.

La famille semblait agitée, stressé. La mère tint le jeune Samuel comme si elle tenait la laisse d'un chien, comme pour l'empêcher d'agir librement. Elle se hâta et ils passèrent ensembles le portail. Je n'eus pas besoin de passer à travers, je fus directement projeté de l'autre côté du portail.

~

Un autre flash m'éblouit à nouveau les yeux. Je me trouvai dans la Grande Salle de Poudlard. Alors que je regardai autour de moi, les grandes portes de bois s'ouvrirent et des jeunes sorciers passèrent le pas. Je conclus que j'allais à nouveau assister à ma Cérémonie de Répartition.

« Aux yeux de Gryffondor, il fallait à tout âge
Montrer par dessus tout la vertu de courage,

La passion de Serdaigle envers l'intelligence
Animait son amour des bienfaits de la science,

Poufsouffle avait le goût du travail acharné,
Tous ceux de sa maison y étaient destinés,

Serpentard, assoiffé de pouvoir et d'action,
Recherchait en chacun le feu de l'ambition. »

Alors que je scrutai le corps professoral, mon regard s'arrêta sur le directeur, le grand et respectable Albus Dumbledore. J'eus bien évidemment un énorme pincement au cœur. Je n'avais pas remarqué que je venais d'être appelé, enfin, mon moi plus jeune, par le professeur McGonagall, et qu'il avait déjà le Choixpeau sur la tête.

« Aaaah ! Huuuum ! Un Crow. Tu as la soif de pouvoir, je peux le lire dans ton esprit. Mais il semblerait que ta tolérance et ton dévouement soient plus importants, tu ne peux qu'aller chez les POUFSOUFFLE ! »

Alors que toute la salle applaudit la répartition du jeune Samuel Crow, je fus ébloui par une autre flash.

- FLASHBACK OFF -


Je venais de reprendre mes esprits, plus mal que jamais. Je ne me sentais vraiment pas bien. Que m'arrivait-il ? Le verre d'Odgen's Old Firewhisky me tomba des mains, rebondit sur le parquet mais ne se cassa pas. Une migraine était sur le point de s'emparer de ma tête.

Je me mis les mains sur la tête, me gratta le cuir chevelu. J'avais la tête en feu. Mes globes oculaires étaient en train de se rétrécir. Ma vision devint plus floue pendant une dizaine de secondes, puis le noir complet.

~

Je me réveillai en sursaut, totalement nu, le lendemain matin, il était huit heures. Mon mal de tête était complètement passé.

La journée sembla être bien. Je paraissais m'être levé du bon pied. Le soleil était déjà au zénith. Je venais de prendre ma douche et étais à présent habillé. Alors que je m'apprêtais à aller dans la cuisine pour mettre la théière sur la gazinière, je fus interrompu par un bruit en provenance du living-room. Je fis demi-tour et alors que je me dirigeai en direction du salon... une silhouette passa devant moi. Je sursautai.

« Mon dieu ! Tu m'as foutu une frousse, Chloé ! » hurlai-je de peur.
« Qu'est-ce qui se passe, Sam' ? Tu as quelque chose à cacher ? » demande en rigolant la jeune fiancée.
« Mais non, répondis-je en rigolant, tu auras du me prévenir que tu passais. »
« Je voulais te faire une surprise, mais il ne t'es pas interdit de me dire bonjour, tu sais ? » ajouta la sorcière.
« Oui bien sûr, excuse-moi, bonjour » dis-je en souriant puis je l'embrassai.

Alors que nous prenions un thé, je semblai perdu dans mes pensées...

(+/- 1500 mots)

LE PÈRE :

Prénom, Nom : Elijah Robin Crow
Profession : juge au Magenmagot
Statut : vivant
Sang-Pur
Lien avec Samuel : l'éducateur

Mon père a toujours été celui qui me remettait dans le droit chemin. Il était la raison dans le couple parental. Dans sa vie, il n'y a pas de place pour les sentiments, l'ambition est le plus important. Il faut réussir sinon la vie ne sert à rien. C'est pourquoi il est devenu juge au Magenmagot.
Je dois avouer que je suis admiratif, il a envoyé de nombreux Mangemorts derrière les barreaux, bien qu'il ait plus de soixante-dix ans, c'est un roque, on peut compter sur lui ; cela est une évidence du moment que ça concerne des conseils sur la carrière. Il n'a pas totalement approuvé ma carrière de professeur mais une chose est sûre, il ne m'a jamais reproché un manque d'ambition. Dans ma carrière, ce qui l'intéresse le plus c'est le fait que je sois directeur de la maison Poufsouffle, ça au moins c'est un poste à responsabilités.

LA MÈRE :

Prénom, Nom : Isabella Crow née Hammer
Profession : historienne de la magie
Statut : morte
Sang-Mêlée
Lien avec Samuel : le modèle

Ma mère c'est celle qui m'a fait devenir ce que je suis aujourd'hui. Si seulement elle était encore de ce monde, elle verrait que je suis devenu un enseignant, un métier qu'elle a toujours voulu faire mais qu'elle n'a pas pu faire du fait d'un père totalitaire.
C'est mon modèle, c'est ma vitamine. Lors d'un coup dur, je pense à elle et à ce qu'elle me dirait pour me faire remonter la pente. Après la Bataille de Poudlard, j'ai failli quitter le pays, bien qu'on avait gagné, c'était dur à porter mentalement. Si je n'avais pas pensé à elle, qui serais-je devenu ?
Ma mère est morte à mes dix-sept ans quelques mois avoir obtenu mes ASPICs. Elle était historienne de la magie, elle avait des centaines de livres sur notre histoire et notre évolution, ma passion pour l'Histoire vient de là, ça c'est sûr. Avant d'entrer en première année, j'avais déjà lu le programme des BUSES.

01 septembre 2023. Jour de la répartition.

Ce jour était le signe de la rentrée scolaire pour tous les élèves de l'école Poudlard. La plupart connaissait déjà le domaine mais moi, je me situais dans l'autre catégorie : les nouveaux. Comme lors de ma répartition plusieurs décennies auparavant, j'allais connaître une nouvelle rentrée.

J'étais assis à la table des professeurs, table que j'ai maintes fois admirée lors de mes études. J'observai avec attention les tables des différentes maisons pour voir à quoi ressembleraient mes élèves. Certains d'entre eux me rappelaient moi-même. Les élèves de premières années s’asseyaient à tour de rôle sur le tabouret où le choixpeau leur serait posé sur la tête. Poufsouffle semblait avoir une bonne moisson, j'en étais ravis. A vrai dire, je regardai avec beaucoup d'attention la table des Poufsouffle, j'ai eu l'honneur d'être nommé directeur de la maison.

Après le banquet, je décidai d'aller directement dans mes appartements pour y terminer la préparation des premiers cours du lendemain.

02 septembre 2023. Premier jour de cours.

Je m'étais levé très tôt ce matin, je voulais que tout soit parfait. Je pris le temps, alors, de choisir la meilleure tenue pour un premier jour. Je n'oubliai pas de mettre les documents dans ma sacoche et bien sûr de mettre mes cheveux en ordre.

Il était à présent sept heures, je décidai d'aller prendre le petit-déjeuner. J'optai pour de la brioche et du café, rien de copieux. La grande salle se remplissait déjà énormément des centaines d'élèves étaient en train de manger. Des regards se dirigeaient vers moi, ils me souriaient, je leur rendis le sourire.

Plus d'une demi-heure plus tard, il était déjà temps de se diriger en classe. Je me levai et me dirigeai vers la sortie, de plus en plus d'élèves semblaient être intrigués par le poste que j'allais occupé ici.

~

J'arrivai en premier devant la salle de classe, j'ouvris la porte et entrai. La salle était grande, assez sombre sous doute à cause de tout ce bois qui la meublait. Je sortis ma baguette et d'un signe, la poussière disparut instantanément. Les premiers élèves s'entassaient devant la porte, la curiosité de voir quel nouveau professeur allait leurs enseigner l'une des matières les plus réputées pour le taux d'endormissement des élèves. Je leurs fis signe de rentrer.

- Mesdemoiselles et messieurs, n'attendez pas, entrez et asseyez vous ! Dis-je en souriant.

J'attendis qu'une bonne partie fut entrée et avec ma baguette, je fis mine d'écrire « Crow » et le mot apparut au tableau.

- Tout d'abord, bonjour à tous ! Vous ne connaissez pas encore. Je m'appelle Samuel Crow, je serai votre nouveau professeur d'Histoire de la Magie. Ne vous inquiétez pas, je ne vous ferai pas dormir moi, dis-je en faisant un clin d’œil, j'ai l'honneur de vous annoncer que j'aurais également le privilège de superviser la maison Poufsouffle. J'espère en être capable. Maintenant que tout le monde est assis, je pense que nous pouvons commencer...

Je fus alors interrompu par un élève qui semblait avoir une question.