Tout commença dans la grande capitale anglaise. Naquit de l’union d’une jeune femme au chômage et d’un homme quelque peu plus âgé, lui éboueur, un enfant. Bien que non désiré au début, les parents, courageux, désirèrent de la garder pour l’élever et l’éduquer le mieux possible. Ils leur donnèrent le nom de Théodore. Sa mère avait eu l’idée de se prénom dans l’espoir que le jeune bambin représente la pépite dans leur vie sombre. En effet, ces jeunes parents étaient loin d’être dans une situation idéale.

Malgré tout, ils réussirent à élever correctement leur fils. Il entra dans un primaire de banlieue, et si fit rapidement des amis. C’était un garçon plutôt social, quelque fois un peu naïf mais certes déterminé. Il voulait que ses parents soient fiers de lui, et surtout montrer que l’on peut s’en sortir, peu l’importe d’où l’on vient. Il vouait dans tous les cas un amour à ses géniteurs. Alors même s’ils n’avaient beaucoup de moyens, ils avaient appris à beaucoup partager et à se serrer les coudes.

Pourtant, cette cohésion fut mise à mal un soir d’été. Ce qui aurait du enchanté la famille commença plutôt à la gangréner petit à petit. Voilà, Théodore Stella venait de recevoir sa lettre pour la prestigieuse école de magie anglaise : Poudlard. Le jeune adolescent avait d’abord cru à une blague, et sa mère aussi. Mais quand le père rentra du travail et qu’il découvrit la lettre, il s’effondra. Il était temps pour lui de dire la vérité, qu’il espérait de jamais à révéler.

Son père cachait un lourd secret. Il descendait d’une grande famille de sorciers, nobles, influents et riches. Malheureusement pour lui, au départ de sa scolarité, il se rendit compte qu’il ne possédait aucun pouvoir magique, il était donc né Cracmol. Ce fut une grande désillusion pour lui et sa famille. Il partit et se détacha, de honte. Quand il rencontra sa femme, il n’était pas nécessaire de lui en parler, pour lui, il était devenu plus Moldu que Cracmol. Il pensait donc logiquement que son fils serait aussi privé de pouvoirs magiques.

Mais Théodore avait bien reçu des pouvoirs. Ils étaient inscrits dans le code génétique de son père mais ne s’étaient pas manifesté chez lui. En revanche, Théo les avait bien, et cela expliquait beaucoup de choses sur diverses histoires qui lui étaient arrivés dans sa jeunesse. 

Donc Théo était vraiment heureux de cette nouvelle, qu’il n’en voulu même pas à son père, et après s’être renseigné sur ce qu’était un Cracmol, le comprenait. Sa mère non plus n’avait aucun reproche à lui adresser. Elle était même heureuse que son fils ait trouvé une telle opportunité. Pour elle, c’était la fin des ennuis, même si elle idéalisait un peu la magie. Son père, de voir sa famille ainsi fut obligé de feindre d’être heureux et envoya donc son fils à Poudlard.

Théo fit donc sa rentrée. Il n’eut aucun mal à s’intégrer parmi ses camarades. Il se fit même plusieurs amis de diverses maisons. Bien que ses parents lui manquaient, il était persuadé d’avoir trouvé sa voie et sa maison. 

Malheureusement, au mois de novembre de sa première année, il apprit une terrible nouvelle. Son père venait de montrer son véritable visage. Il voulait que son fils rentre à Londres et étudie comme un Moldu dans un collège anglais. Il venait d’avouer qu’il haïssait le monde magique de l’avoir repoussé parce qu’il était Cracmol. Son fils n’avait donc rien à faire dans une école qui l’avait auparavant rejeté. 

Mais maintenant que Théo était ici, il était hors de question pour lui de rentrer. Il savait que son histoire s’écrirait ici. C’est à ce moment-là qu’il comprit la véritable signification de l’amitié. Plusieurs de ses camarades se joignirent à lui pour le soutenir et trouver des solutions. Après avoir retourné la situation dans tous les sens, ils eurent l’idée d’effacer la mémoire de son père. Après concertation avec le Ministère et son père, c’est ce qui arriva. Il allait donc oublier son passé magique, que son fils était sorcier, et il penserait qu’il étudierait dans une école en Moldue, en internat. C’était le mieux pour tout le monde.

Mais les choses ne furent pas aussi simples. La mère de Théo, emprise par le désarroi, décida de disparaître dans la nature. La raison était qu’elle ne supportait plus de vivre avec un étranger ; elle ne reconnaissait plus son mari. Le sortilège d’amnésie était tel qu’il avait altéré la personnalité même de son père. Le monde magique avait dépassé cette pauvre mère qui avait perdu son mari autant que son fils. Depuis, Théo n’a eu aucune nouvelle. Quant à son père, les rapports étaient distants et froids, il savait très bien que pour vivre il devait mentir à son géniteur, et qu’ainsi ils ne seraient jamais eux-mêmes l’un envers l’autres. Les deux hommes se sont éloignés plus les années ont passées, l’un supportant mal la solitude, l’autre prenant un chemin différent et secret.

Ses problèmes personnels s’estompèrent avec le temps. Il se tassaient plutôt, sans que Théodore ne cherche à les remuer. Toutes ces épreuves l’avait mis à mal. Lui qui avait toujours été très proche de ses parents… Il devait reconnaître qu’il les avait perdus à jamais, même si en contrepartie, il gagnait une vie de magie. Parfois, il se demandait si l’échange en avait vraiment valu le coup, mais il était trop tard pour revenir dessus, il ne pouvait plus rien y faire.

De plus, les derniers événements à Poudlard lui firent encore plus penser à cela. Quand il y avait le tumulte autour des nés-Moldus, il avait été au cœur de beaucoup d’attention. Il fut pour lui assez compliqué de prouver que son père était un Cracmol amnésique et que sa mère Modlue était en cavale on ne sait où. Fort heureusement, il fut bien reconnu sang-mêlé, mais on exerçait toujours sur lui une particulière attention, très dérangeante, surtout depuis que Blackman est revenu. Il tentait de ne pas faire de vague.

Bien que ça ne soit pas vraiment le cas, Théo considère qu’il n’a plus de famille. Depuis les incidents de ces premières années à Poudlard, il s’est écarté de ses parents. D’un côté, sa mère a disparu dans la nature. Théo n’a jamais eu aucune nouvelle et ses vaines tentatives pour la retrouver se sont soldés par un échec. Il en a donc fait son deuil. Quant à son père, il ne le voit que pour les vacances d’été, où il rentre à la maison. Ils n’ont plus vraiment grand-chose à se dire. Théo sait qu’il a face à lui un amnésique qui ne sait rien de sa vie de sorcier, et son père se rend bien compte que son fils lui ment, mais ne comprenant toujours pas le départ de sa femme, se laisse couler. D’ailleurs Théo, n’ayant plus aucun repère parental, espère que l’été qui vient de passer était le dernier à Londres. Il s’est fait une raison, il a fait ses adieux à son père, avec une énorme culpabilité sur les épaules, d’avoir il y a des années de ça obliger le sortilège d’amnésie alors qu’il aurait pu se sacrifier.

Cependant, Théodore a réussi à trouver des membres de sa famille du côté de son père. Il ne les contacte très rarement, car se sont des sorciers très fiers de leur sang et de leur statut. Ils ne reconnaissent pas Théo comme membre à part entière, à cause du déshonneur de son père mais admettent qu’il est un sorcier, au moins. Théo n’a pas d’affection pour eux, mais il s’est promis de prendre une revanche pour son père et leur prouver que cette branche familiale en a aussi dans le ventre. Mais, naïvement, Théo a trouvé en Poudlard, ses élèves et ses professeurs une nouvelle famille. Après tout, il y passe la majeure de son temps, et c’est ici qu’il s’est découvert dans son entièreté.

Théo se souvient parfaitement de ce jour-là. Il y avait autant d’étoiles dans le ciel que dans ses yeux. Le château de Poudlard se reflétait à merveille sur le Lac noir. Il voyait également le reflet de la barque dans laquelle il se tenait. Il y a encore quelques semaines de cela, tout lui aurait paru fou et impossible. Et pourtant, il n’était qu’au début de ses surprises. Son destin allait changer du tout au tout. Il était si impatient, que le chemin destiné aux barques lui paraissait durer une éternité.

Pourtant, il se revoit très bien franchir le seuil de cette grande porte. Son regard divaguait à droite, à gauche. Il n’écoutait pas vraiment ce que lui disait le professeur sur les grandes consignes du château et sur les différentes maisons. Il n’avait pas la prétention de déjà le savoir, mais son père lui en avait conté le principal. En attendant que le discours de présentation et de bienvenu s’achève, Théo admirait les tableaux, les escaliers, et pouvait même ressentir les courants d’air qui dansaient dans les grands espaces du château. Il n’avait pas encore réellement vu quelque chose de magique, mais il sentait une empreinte qui lui correspondait en ces murs.

Il se fit rappeler à la réalité quand du tumulte se fit sentir autour de lui. Les premières années, ses futurs compagnons de classe venaient de se mettre en mouvement. La cérémonie allait commencer, la fameuse. Théo avançait, pas vraiment en rythme avec les autres, et se laissa une fois de plus transporter par l’immensité du lieu une fois les portes majestueuses de la Grande Salle traversées. Bien évidemment, il ne put s’empêcher de contempler le ciel magique, qui était un peu plus nuageux que la météo de l’extérieur. Il avait du ralentir le rythme car on le bousculait et on le dépassait. Il se retrouva même en queue de peloton.

Mais ça lui était bien égal. Personne ne lui accordait vraiment d’intérêt pour le moment. Le chemin vers le Choixpeau arrivait à sa fin. Du coup, avec la masse d’élève devant lui, il ne voyait pas vraiment ce qu’il se passait. Pourtant, cela fut assez rapide. Les élèves se faisaient répartir un à un. Vu que l’ordre était fait dans le inverse de l’alphabet, Théo se fit rapidement appeler.

Il dû jouer des coudes pour se frayer un chemin vers le petit tabouret miteux qui avait dû voir beaucoup de fesses en beaucoup d’années. Cette pensée le fit sourire, et oublier un instant pourquoi il était là. La pression redescendait un peu même s’il n’en ressentait pas beaucoup. Il sentait plutôt une vague d’excitation au creux de ses reins. Il s’installa donc sur ce siège et attendit que le Choixpeau fasse son œuvre. C’est à ce moment précis qu’il réalisa qu’il n’avait même pas de préférence de maison, être réparti était le cadet de ses soucis, il voulait apprendre et se mélanger à tout le monde. Il n’était pas vraiment fait pour les clivages et il trouvait ce système de maison un peu vieillot, mais il accepta la tradition.