Je reconnaissais bien volontiers mon statut de jeune fille sans histoire. Deux parents aimants, des frères et sœurs à foison, tout dégoulinant de sentiments tendres, et le calme de la verdure irlandaise pour berceau. Pas de drames familiaux, de squelettes dans le placard, mais juste un oncle très gai biberonné au whisky depuis la plus tendre enfance et quelques patriarches alités. Mêmes dans mes péripéties les plus folles, je n'avais rien connu qui se rapproche de près ou de loin du fils magique du Joker - et ce n'était pas faute d'avoir sorti mon superbe costume de Catwoman. Des journées paisibles, il y en avaient eu. Des journées durant lesquelles Phoebe ne gisait pas dans son propre sang, Aimie ne pleurait pas à chaudes larmes et durant lesquelles je pouvais haut et fort cracher à Chuck d'aller crever sans craindre que cela ne finisse par se réaliser dans la minute. Sans compter Ziegler qui n'avait certes pas sa place en infirmière de guerre durant ses journées de paisible tranquillité.
Ma main tremblait. A présent, Junior tentait tout bêtement de me faire flamber, et mes protego perdaient en puissance à mesure que toute espèce d'énergie désertait mon Moi intérieur. Je me sentais pâlir dangereusement devant le rictus hilare du mage noir, qui débordait toujours plus sur mon espace vital. Aussi vrai que je m'appelais O'Connor, je ne pourrais plus jamais regarder "The Dark Knight" de la même manière - sur mon canapé ou du haut d'un nuage, au choix. Je m'en fichais pas mal que Joker Jr. ricane tout seul. Ce qui m'inquiétait plus, à vrai dire, était qu'il puisse ricaner le dernier. Le sang battait à mes tempes, et je n'entendais plus rien, sinon les battements affolés de mon palpitant, percussion martelée par un batteur dopé à l'Energiser. Je commençais sérieusement à me demander si j'allais me sortir de ce bourbier. C'est que je le prendrais mal, de clamser sous les assauts d'une parodie de super vilain - même pas complète en plus, il n'avait pas daigné finir le maquillage. C'est alors que je me figeais, incrédule. Coupé en deux, mon Junior, incisé en grand, et crachant des flots de sang par le nombril. Mon regard passait du futur cadavre - qui tenait plus, à vrai dire, de la pièce de boucherie - à Chuck, qui avait réussi là où j'avais échoué un moment auparavant. Je reprenais mon souffle. Sauvetage ou non, mon regard se durcit en croisant le sien, et je détournais bien vite le visage. Ce crétin devait rester en vie, mais ça ne l'empêchait pas d'être un crétin et plus encore.

« Merci. » soufflais-je de mauvaise grâce.

Encore sous le choc, le cri d'Aimie termina de me retourner les tripes. Détresse et magie ne faisaient pas bon ménage, et malgré une apparente assurance, son incarcerem resta sans effet. Elle affrontait une femme, dont je ne distinguais que le profil. A l'image de mon Joker avec moi, cette dernière semblait s'acharner sur Aimie en particuliers. Je ne savais pas ce qui avait pu la déstabiliser à ce point, et pour le moment, je m'en foutais. Tout ce qui importait était de sortir la gryffone de là.

« Duro ! »

• 3, 2, 5 : La femme se change aussitôt en pierre ; elle ne causera plus de tort à Aimie.
  
• 1 : Sloane est trop nerveuse, et si la femme se raidit et s'immobilise un moment, elle ne tardera pas à repartir à la charge.
  
• 4, 6 : Échec ; Sloane est encore trop sonnée pour arriver à quoi que ce soit.
  

Phoebe était mal en point, ça, c’était certains. Mon sort ne fonctionna pas comme je l’avais espéré, certainement que le stress de la situation et le souvenir vivace et poignant d’Athéna ne me permirent pas de faire fonctionner ma baguette correctement. Cependant, ses jours n’étaient plus en danger puisque les plaies les plus graves et les plus profondes furent refermées. Elle en avait encore beaucoup, et elle devrait avoir des soins plus poussés, mais c’était déjà ça de prit. La pauvre enfant n’était pas préparée à subir pareille souffrance, et j’eus de la peine pour la gryffondor qui semblait souffrir le martyre. Un faible « merci » passa la barrière de ses lèvres alors qu’elle avait fermé les yeux, et je la reposais le plus délicatement possible à terre.

« Tu vas t’en sortir, » lui soufflais-je alors d’une voix douce avant de me relever.

Ma main libre était ensanglantée, et je l’essuyais sur mes vêtements sans y prendre gaffe avant de me tourner vers Aimie. Je ne pouvais plus rien faire pour Phoebe à part la protéger et la rassurer, tout ce que la jeune fille devait faire maintenant s’était s’endormir et reprendre des forces pour ces soins à venir, qui risquaient de ne pas être très agréables. Donc il était temps de m’occuper de l’autre blessé. Je ne me préoccupais pas, pour le moment, des autres mangemorts nous entourant, ni de nos protecteurs attitrés. Bien que je me doutais qu’à l’heure actuelle, si nous ne nous étions pas encore prit de sorts, c’était qu’ils étaient plutôt doués dans leur rôle. Espérons que cela reste ainsi ! Aimie quant à elle semblait aux prises avec une rage intense. Cela se sentait dans sa voix, dans son regard. Etait-ce le fait de s’être prit un nouveau coup qui l’avait mis dans une telle rage ?
Je saisis Aimie par la taille tandis que Sloane s’occupait de mettre hors d’état de nuire son adversaire. J’avais bien vu qu’elle avait du mal à marcher, alors je la soulevais légèrement pour l’amener plus derrière Chuck et Sloane. Là, je l’obligeais à s’assoir pour examiner sa jambe droite. Il ne me suffit que de la toucher à peine pour faire lâcher un petit cri à Aimie. Je grimaçais tout en retirant mes mains avant de me saisir de ma baguette. Faisant des mouvements élégants de la main, je chuchotais alors un sort que j’avais appris grâce à mes nombreux voyages, et permettant de réparer les os cassés.

Spoiler:

Spoiler:

L'histoire se répétait, me dis-je, l'histoire se répétait, et une nouvelle fois, nous n'étions pas de taille à affronter l'énormité de la menace qui s'abattait sur nous. Cette idée faisait remonter en moi des souvenirs amers, sombres, malsains, que je refoulais avec une force de volonté décuplée. Le moment était mal choisi pour me plonger dans les méandres de mon passé. Seul comptait, à vrai dite, la sensation de ma baguette, vrombissante entre mes doigts. J'avais l'impression de tenir en laisse un chien féroce, qui n'aspirait qu'à la violence, à la destruction. Il se nourrissait de ma propre haine, montrait les crocs. Soudain, ma baguette était plus que le prolongement de mon bras, elle était le prolongement de mon âme. Chaque coup qu'elle infligeait à l'ennemi me réjouissait moi, personnellement. Une intense bouffée de plaisir me traversa tandis que la mage qui faisait face à Aimie, baignée de magie, se figeait en statue de pierre grise aux grands yeux ahuris. Aucun remord ne vint s'insinuer en moi. Ce n'était que justice.
De nouveau, cette douleur. Chuck était tombé, tout comme Phoebe avant lui. Cela avait eu sur moi ni plus ni moins que l'effet d'un double uppercut à l'estomac. Rapide, violent. Il me semblait que Chuck avait éclaboussé de sang mes pieds nus. Il gémissait après Phoebe. Stupide, stupide sang-mêlé ! Dans son état, il aurait mieux fait de la fermer.
Sans me retourner, sans même jeter un coup d’œil sur le malheureux, je grommelais durement :

« Ne crève pas Chuck ! N'y pense. Même pas. »

Plus concentrée que jamais, je me sentais étonnamment calme et posée. Le choc terminait d'accomplir le déclic. L'instinct de survie prenait le pas sur l'horreur. Une colère forte et implacable s'insinuait en moi, débordait sur le reste. Je me sentais une autre personne. Les mangemorts... Ils méritaient de mourir, tous autant qu'ils étaient. Ils avaient attaqué les miens. Peut-être même s'en prenaient-ils à Faolan, à Ashley ou Hunter... Ils devaient payer, c'était dans l'ordre des choses. La loi du Talion l'exigeait : œil pour œil, dent pour dent.
Aimie avait remplacé Chuck à mes côtés, grâce aux bons soins de Ziegler. Il saurait nous préserver d'un sort funeste, j'avais confiance en lui . En un sens, je n'avais pas d'autre choix. Deux solutions s'offraient à moi. Croire en Ziegler, ou céder à la fatalité de notre fin imminente. Or, s'il y avait après la mort je ne sais quel dieu mégalomane qui m'attendait de pied ferme, mon inclination à me payer sa tête à chaque instant – et pire, à remettre en doute son existence elle-même – ne devait certainement pas me placer dans ses petits papiers. Par conséquent, je n'étais pas très pressée de me confronter à son divin jugement, ou même, de me précipiter joyeusement dans le néant. Nos chers petits fantômes étaient bien gentils, mais se montraient peu bavards en ce qui concernait l'autre côté, l'autre rive, le monde des morts quoi !
Je pouvais percevoir la nervosité extrême qui émanait d'Aimie. Son sort échoua. Elle tremblait, aussi, attrapais-je sa main dans la mienne. Je serrais fort.

« Concentre toi, tu peux le faire. » dis-je d'une voix qui se voulait apaisante.

Un protego par ci, un sort dévié par là... Jusque-là, je passais entre les mailles du filet. Étant donné qu'Aimie et moi demeurions les seules à combattre, chaque petite erreur pouvait s'avérer fatale. C'était le moment où jamais de tout donner et de saisir ses tripes à deux mains.
Je pointais la cible qu'Aimie avait manqué, avec la ferme intention de la dégommer - littéralement.

« Aguamenti ! »

• 3, 6, 2 : Tout est pour le mieux ; la puissance du jet manque de noyer l'ennemi sous l'impact et le propulse violemment contre un mur.
  
• 4 : L'homme recule de quelques pas, reprend son souffle, et revient à la charge, mécontent de sa douche forcée.
  
• 1, 5 : Sort déjoué. Fait chier !

La jambe d’Aimie était donc réparée. Elle n’a pas semblé apprécier le processus, et je ne pouvais que la comprendre. Lorsque j’appris ce sort, c’était, comme qui dirait, à mes propres dépends, donc je savais exactement les sensations qu’elle ressentait en ce moment-même. C’était comme un os qui se ressoudait à vitesse grand V, avec tous les désagréments puissance 2. Désagréable, douloureux et aussi légèrement gerbant. On pouvait presque sentir ses os s’entrechoquer, et on ne pouvait pas dire que ce soit une sensation des plus agréables. Fort heureusement, la jambe d’Aimie réagit bien au sort, et elle pouvait désormais de nouveau se relever, bien qu’une légère douleur subsistera encore quelques minutes.
L’aidant à se relever, je ne la lâchais qu’une fois que je fus sûre qu’elle fut assez stable sur ses deux jambes. Ce moment fut suffisant pour qu’elle se prenne un projectile que je ne vis pas venir – sinon j’aurais fais barrage – mais semble-t-il que cela ne la gêna pas outre mesure.

« PHOEBE ! » cria alors Chuck.

D’instinct, je me tournais vers la blessée, craignant que quelque chose d’autre lui soit arrivé, mais elle semblait s’être simplement évanouie. Fronçant les sourcils, dubitatif, je me tournais alors vers Chuck, curieux de savoir ce qu’il avait.
Et c’est là que je le vis à terre, de larges plaies sur son torse et bien visibles. Aimie avait d’ailleurs prit les devants pour le protéger, qu’elle manqua, mais la cible fut reprit par Sloane qui ne manqua pas son coup. Pendant ce temps, je m’étais précipité vers Chuck. Je voulus le déplacer en le saisissant sous les bras, mais je sentis bien vite que son épaule gauche n’était plus trop en place – et aussi du fait d’un petit gémissement de sa part, faible du fait de ses blessures.

« Ok... » soufflais-je en le lâchant.

M’agenouillant à ses côtés, j’observais ses blessures un moment. De grosses plaies apparentes, et une respiration difficile. Certainement dut aux plaies, au choc, et à la peur. Je ne savais s’il en avait d’autres en plus de l’épaule fracturée, mais le plus important restait certainement les plaies au torse.
Je posais alors ma main libre sur les yeux de Chuck pour qu’il soit dans le noir, et pour qu’un contact physique le rassure quelque peu.

« Tout va bien Chuck, calmes-toi, » Puis, me souvenant de son cri envers Phoebe, j’en déduisis rapidement qu’il devait s’inquiéter pour la demoiselle. « Ne t’en fais pas, je vais te soigner comme je l’ai fais pour Phoebe. Elle va bien, et tu vas aller bien. Essaies de t’endormir, la douleur sera plus supportable. »

Pauvres gosses. Ils devaient encaisser l’attaque des mangemorts, les blessures de leur camarade. Pour certains cela passerait mieux que pour d’autres, particulièrement s’ils ne connaissent pas trop les blessés, s’ils ne sont pas dans la même maison. Le problème de son groupe – et aussi son point fort – était qu’ils se connaissaient tous. Cela permettait une meilleure unicité, mais aussi, de plus grandes douleurs psychologiques.
D’un mouvement élégant de la baguette, je prononçais alors la formule magique.

« Vulnara sanentur. »

Spoiler:

Un de moins, c'était ce qu'il fallait de dire. Un de moins, qui avait laissé son sang sur le mur. Trempé, il gisait à terre, aussi mollement qu'une poupée de chiffon. Je ne prêtais pas attention à la plaie écarlate qui lui barrait l'arrière du crâne. Ce n'était pas comme si j'avais eu le choix. Il était neutralisé et dès lors, son sort ne m'importait plus. Peut-être son visage viendrait-il un jour hanter mes cauchemars. Peut-être l'oublierais-je, tout simplement. Peu m'importait pour le moment. Je branchais mon esprit au présent de l'indicatif. Je combat, tu combats, nous combattons des encapuchonnées gothiques. Parmi eux, une poignée de névrotiques, une pincée de sociopathes et une belle brochette de connards consanguins de l’extrême - de père en fils depuis l'invention du racisme. Pas d'élèves, grommelais-je les dents serrées. Tant qu'il n'y avait pas d'élèves dans le lot, tout était pour le mieux. J'évitais de penser à Duke. A tous les coups, ce tordu avait dû se joindre aux mages noirs. Et Nathan... sûrement que Nathan se joignait aussi à la fête. Je serrais les dents. Il ne fallait pas se laisser distraire, surtout pas. Dégommer sans broncher, c'était encore la meilleure tactique. Et ma baguette m'en soit témoin, j'avais une furieuse envie de tout dégommer...
Je crus comprendre que Chuck avait été secouru avec succès ; je n'en étais pas certaine. Si tel était le cas - et je n'osais même pas m'imaginer le contraire -, Ziegler avait toute ma gratitude. J'allais finalement pouvoir lui décoller ses bouclettes du crâne par moi-même. Voilà qui égayait sacrément mon Halloween. Je jetais un regard furtif à Aimie. La pauvre gérait la situation comme elle pouvait... L'angoisse la dévorait de l'intérieur, et c'est un nouveau sort qui échoua. J'aurais voulu la réconforter encore, lui dire qu'elle pouvait y arriver, et qu'elle devait balayer ses doutes, mais à quoi bon ? L'heure n'était plus à la prendre par la main, et dans son état, je doutais fortement que mes paroles aient le moindre effet sur son état d'esprit. Plus elle angoissait, plus elle échouait et plus elle échouait, plus elle angoissait : c'était un cercle vicieux dont j'ignorais comment la sortir. Il fallait donc que je me montre assez performante pour nous deux. Très bien. J'avais un milliard de comptes à régler avec la communauté des pro sangs-pur, et deux proches à terre, ce qui me faisait un-milliard-deux de raison de les bouffer comme des frosties.
Un bruit de tonnerre me fît sursauter. Un sort dévié venait de percuter le mur, faisant voler de grands blocs de pierres. Quelle bande de barbares... Règle N°1 du savoir vivre : on ne démolit pas une école !

« Waddiwasi ! »

• 2, 4, 5 : Le bloc de pierre, d'un mètre et demi de large, décolle et fuse comme une balle en direction de deux mangemorts. L'un est gravement blessé et le second a sans doute connu de meilleurs jours. Ça, c'est fait.
  
  
• 3 : Le bloc était lourd, et la vitesse réduite. Le premier est heurté sans grande gravité tandis que le second a pu esquiver.
  
  
• 1, 6 : Le bloc s'élève quelques instants, avant de retomber. Il ne faut pas avoir les yeux plus gros que le ventre très chère...
  

Les blessés étaient soignés. Chuck et Phoebe ne risquaient plus de mourir, mais leur état n’en restait pas moins critique. Autour de moi, toujours plus de mangemorts, tandis qu’Aimie et Sloane faisaient de leur mieux pour nous protéger. Pour protéger les blessés. Nous étions bien peu comparés à la montagne d’ennemis qui nous faisait face. Les risques que l’on se prenne un nouveau sort à caractère mortel étaient accrus. Les pauvres enfants n’étaient pas préparés à subir pareil souffrance physique. Sur le coup, je me posais pour la première fois depuis le début de l’attaque, des questions. Comment ont-ils pus entrer à Poudlard aussi facilement ? Y avait-il des traitres parmi nous ? Que faisaient les Aurors ? Nous étions seuls face à l’adversité, et je fus partagé entre deux choix. Protéger mes élèves en déclarer forfait, ou continuer à nous battre. Dur dilemme. En tant que professeur, et en tant que directeur des Gryffondors, je me devais de faire de mon mieux pour qu’ils n’aient rien. Pour qu’ils se sentent en sécurité, pour qu’ils cessent d’avoir peur. Cependant, déclarer forfait n’était pas forcément la meilleure manière de faire les choses, tout comme poursuivre la défense n’était pas forcément une bonne idée.
J’étais coincé. Je ne savais pas vraiment ce que je devais faire. Je fus même tenté par des sorts impardonnables, mais bon, il vaudrait mieux éviter que je me fasse virer alors que les élèves avaient d’autant plus besoin de moi.
Je me relevais alors, surpassant les jeunes filles par ma haute stature. Je n’étais pas spécialement beaucoup musclé, ni n’avait une carrure des plus imposantes. J’étais juste extrêmement grand, mince mais sans être sec. Ce qui pouvait être une forme imposante pour les plus petites personnes, mais je ne me considérais pas comme tel. Je préférais encore faire peur à mes élèves avec mes punitions, c’était bien plus drôle.
Qu’allais-je faire ? Hm, je supposais que pour le moment, il vaudrait mieux continuer d’attaquer. Cependant, si nous nous reprenions un sort violent – pire, si JE me prenais un sort qui me mettait K.O. – le mieux sera de déclarer forfait. Deux contre le reste du monde pour protéger 3 personnes, non, ce n’était pas possible.
Alors je levais ma baguette, et je prononçais une formule.

« Confringo ! »

Spoiler:

Je retins un hurlement suraigu. Bonté divine ! Mon palpitant s'était mis à danser la salsa alors que Aimie se jetait dans la mêlée. Littéralement. J'étais bien trop focalisée sur les assaillants toujours plus agressifs pour ne pas manquer de défaillir face à la soudaine réaction de ma partenaire. Pousser des mages noirs dans les flammes... Mais qui s'amusait à pousser des mages noirs dans les flammes ?!! Je comprenais que ses performances magiques puissent la faire déchanter - elle avait quand même réussi à brûler un brasero de deux fois sa taille, ce qui était abominablement ironique -, mais de là à bondir toutes griffes dehors sur l'ennemi ? C'était comme plonger dans un bassin d'huile de cuissons parce qu'on avait raté deux fournées de brownies : très légèrement disproportionné. Et puis quoi ? Comme si les mangemorts ne s'étaient munis d'aucun coupe-gorge sous leurs pardessus noirs. Il m'avait semblé voir briller l'éclat d'une lame de couteau à la cheville d'un mage. Dis Aimie, est-ce bien raisonnable de manquer de se faire planter ? Je craignais que la situation ne dégénère rapidement, aussi je tentais de rejoindre la position d'Aimie. Ziegler pouvait enfin se permettre de lâcher sa blouse d'infirmière et retourner au combat, frais et pimpant - ou presque. Mes sorts de défense fonctionnaient à plein régime. Ce qui était certain, c'est que je n'avais pas l'habitude d'utiliser de telles masses de magie à la fois. La tête commençait à me tourner, et je retenais un haut le cœur. Au fond, je n'avais rien à perdre à relâcher mon dîner sur les escarpins cirés d'un mangemort chic. Au contraire, cela aurait certainement égayé ma nuit. Ma raison, elle, me tapait sur les doigts. N'y pense pas ma grande, ta purée de potiron restera là où elle est. Autant rester sérieuse jusqu'au bout. C'était bien beau de gerber ma haine, mais ma baguette restait plus indiquée que mon système digestif pour ce travail.
En parlant de haine... Une fausse rouquine commençait à faire sacrément dépasser ma jauge, m'empêchant délibérément de rejoindre Aimie. Du haut de son mètre quatre vingt dix d'armoire à glace, elle me toisait de ses petits yeux vicieux. Chaque sortilège de sa part me faisait reculer d'un pas. Elle ne parlait pas, mais se contentait de m'imposer son air supérieur. Peut-être n'étais-je plus très loin de voir double... En l’occurrence, je voyais rouge. Parce que le danger se resserrait comme un étau autours d'Aimie, et que cette réalité me révoltait. S'attaquer à des élèves... Quelle bande de lâches, de minables, d'insupportables raclures.
La situation devenait critique. Un petit camarade masqué avait rejoint la rouquine, m'obligeant à reculer toujours plus. Bientôt, mon talon heurta le mur. Mon dos était collé contre les vieilles pierres froides. Mais je n'avais pas que ça à faire, bordel ! Je devais aider Aimie !
Plus décidée que jamais, je pointais ma baguette sur la rouquine. Fini de rigoler.

« Diffindo ! »

• 1, 3, 6 : L'essai est concluant. L'armoire à glace de rouquine se fait littéralement éventrer. Sloane profite de la surprise de son cher copain pour l'assommer d'un coup de poing rageur. Elle est venère, ça n'est pourtant pas dur à comprendre !
  
  
• 2 : La plaie est au rendez-vous, et le sang aussi. Mais vu les dégâts mitigés, Sloane est quand même très mal barrée.
  
  
• 4, 5 : Nada, que dalle. Ça sent un peu la fatigue, non ?