O'Towey Junior par-ci, O'Towey Junior par-là... J'ai eu bien du mal à me faire une place au sein de ma famille. Mes grands-parents, mes oncles, mes tantes, les amis de mes parents... pendant longtemps je n'ai pas été Soren, mais juste O'Towey Jr, le fils d'Andrew et Selina O'Towey. Forcément, ils travaillaient pour le Ministère de la Magie alors ça forçait le respect, j'ai jamais vraiment compris pourquoi m'enfin. Les premières années de ma vie furent incroyablement longues et ennuyeuses. Je faisais ce que Pôpô et Môman m'disaient de faire et rien d'autres. Déjà vers mes cinq ans, j'voulais voler de mes propres ailes, découvrir de nouvelles choses, etc. Comme beaucoup d'gosses de cet âge en réalité... la seule différence avec les autres gamins d'mon quartier,... bah c'était la magie. Wouahhhhh ! Auraient-ils dit s'ils l'avaient su... ou alors ils auraient été jaloux. M'enfin, même si la magie c'est fantastique, c'est vite devenu lassant. Papy passait son temps à me faire lire des bouquins et mamie me greffer l'arbre généalogique de la famille sur le visage. Ah oui ! Un détail. Papa, maman, mémé, pépé, tous sous le même toit ! Un grand manoir au beau milieu de Dublin ! Des grands murs, des grandes fenêtres, une grande porte, un grand jardin... vous voyez l'genre ? Une grande maison quoi. Au moins, il y avait ce jardin énorme. Quand grand-père tombait de sommeil en plein cours, je me carapatais dans l'jardin pour jouer avec un ballon et ce que je trouvais... - c'est l'bon côté d'avoir un grand-père narcoleptique -.

Vous l'aurez très certainement compris... j'suis né dans une famille de sorciers. Toooouuus ont un lien avec la magie. Pas un cracmol, pas un sang-mélé, pas un moldu n'est venu souillé - que dis-je ! profaner ! - le sang de cette longue dynastie de sorciers. Cette rengaine... combien de fois me l'a-t-on répété... Grand-mère aurait bien été capable de me la chanter quand elle me berçait nourrisson. ♫ Fais dodo colas mon p'tit frère ♫... bah moi j'avais plus le droit à du ♫ N'oublies pas ton lien de sang ♫... Ouais, je sais, j'suis nul en musique,... quand j'chante, j'ai la sonorité d'un piverts s'éclatant l'bec sur du bitume. Je m'égare. Quoiqu'il en soit, ils ont obtenu ce qu'ils voulaient. C'est bien rentré dans ma p'tite tête. La famille, le sang, c't'important. Faut pas m'demander pourquoi, c'comme ça. C'est l'genre de truc que tu admets sans te poser de questions. Néanmoins, au grand damne de mes parents, je ne me suis pas intéressé à la magie comme ils l'espéraient. Même si les moldus sont des "êtres inférieurs", je les admirais beaucoup ! Pourquoi ? Pour la diversité de leurs activités ! Ils ont créé des trucs justes géniaux et sans magie ! Le sport. Les sports moldus m'ont toujours passionnés. Football, basket, handball, tennis et j'en passe... pourtant celui qui m'a séduit,... c'est l'Baseball. Même si mes paternels voulaient que j'étudie toujours plus, ils ne m'ont jamais interdit de pratiquer l'activité d'mon choix, du moment que j'arrivais à concilier les deux. Ah ! Petit truc comme ça en passant,... j'ai jamais été à l'école moldu... synonyme de digression pour ma famille. De ce fait, on employait des tuteurs, des précepteurs, des profs particuliers... et mon grand-père. Si au début le ration sport/étude était plus du 30/70%... il s'est vite inversé après mon inscription au club de Baseball de Dublin. Mes profs le disaient, j'étais doué. Rapide, vif, j'avais le sens du travail d'équipe... ce qui a d'ailleurs tiqué auprès de mes parents. Bah... je jouais avec des moldus. Après quelques jours à jouer avec eux, je ne les voyais plus vraiment comme ses "êtres inférieurs" que l'on voulait que je vois, mais comme des coéquipiers et j'crois bien que c'est ça qui a énervé mes parents. O'Towey Junior.

Malheureusement,... quand on a 6-7 ans,... on veut plaire à ses parents, on veut être aimé. Alors quand on sent que leur attention à son égard diminue, bah... on fait tout pour inverser la chose. Vous vous souvenez de cette phrase un peu plus haut ? Non,... encore un peu plus,... encore un p'tit effort ! Voilà ! L'titre de cette présentation. Bah c'est exactement ce que j'ai fait. Je suis devenu ce que l'on voulait que je sois, à ma façon bien sûr. C'est là que j'ai compris qu'être au centre de l'attention des gens qui m'entourent m'était très/trop important. J'ai continué le Baseball bien sûr... avec pour objectif de devenir la pierre angulaire de l'équipe. J'ai continué à étudier pour être la fierté de la famille. Devenir le meilleur. J'peux me vanter d'y être parvenu. A l'âge de dix ans, je figurai parmi les étoiles montante du Baseball irlandais. Notre équipe est allé jusqu'aux Nationales... On aurait pu les remporter. J'en étais persuadé. Puis l'ironie a voulu que je sois la cause de la fin de l'aventure. Poudlard ou les Nationales. Un choix crucial. L'un pour les études, l'autre pour le sport. Ah... mes parents se sont empressés de me rappeler les termes de notre accord. J'avais six ans bordel... comment vouliez-vous que je m'en souvienne ! J'pouvais continuer le Baseball, uniquement si j'arrivais à concilier les deux. Études et Sport. La Famille ou moi. Bah j'me suis sacrifié, pour plaire à mes parents.

Orf... Puis à partir de là, ça a été la farandole des changements. Poudlard c'est fantastique... mais ça changeait totalement l'approche que j'avais du monde. Si au début j'aurai bien aimé maîtriser un sortilège de destruction massive pour démolir ce château qui avait coupé court à ma carrière,... j'ai fini par l'apprécier. Bon l'soucis, c'est que ça regorgeait d'sang-mêlé et de né-moldu. Hein ? Les moldus ? Ah ! Oui, j'avais rien contre les moldus, dans l'sens où ils savaient rien de la magie. De ce fait, ils restaient à leur place ! Par contre, les "bâtards" présents à Poudlard... c'était totalement différent. Ils ont du mal à rester à leur place. M'enfin, on s'y fait vite.

Qui dit nouveau monde, dit nouveaux objectifs ! Et bah, pas pour moi... Devenir l'meilleur. Encore et toujours. Étudier, pour la gloire de mon nom. Après la première année, mes parents m'ont regardé différemment. En même temps figurer parmi les meilleurs éléments de la nouvel génération, ça claque ! Là,... ils ont enfin cessé d'm'appeler O'Towey Jr. L'soulagement ! Bon par contre,... on grandit tous,... on mûrit, puis on a tendance à s'poser pas mal de question... notamment durant l'adolescence. Rébellion vis-à-vis de l'autorité, etc. Un beau jour, j'ai commencé à penser un peu à moi plutôt qu'à ma famille. Là... ça n'a pas plu. Et pourtant, j'en avais rien à faire. J'ai repris le Baseball en quatrième année, pendant les vacances... en fait, j'avais jamais réellement arrêté. J'emmenais toujours ma batte et une balle. Il ne me suffisait qu'à trouver quelqu'un pour m'envoyer les balles.

Oh... Puis avec l'âge, j'me suis aussi un peu radicalisé, mais encore une fois à ma façon. Faut dire que l'éducation que j'ai reçu et resté comme un venin coulant dans mes veines. Martyriser des né-moldus ou des sangs-mêlés m'ont valu quelques désagréments avec l'autorité de l'école. Enfin,... la seule fois où j'ai vraiment eu la trouille, c'est l'jour où j'ai brisé l'balai d'un deuxième année pour m'en faire une batte. J'avoue avoir été un peu trop loin. J'me suis même excusé auprès de lui et j'ai racheté un balai. L'soucis, c'est que son père était un auror, alors forcément... il a pas laissé traîner l'affaire. Convocation chez MG... Bon j'suis passé à côté de l'exclusion, un coup d'chance. Par contre, ils m'ont clairement fait comprendre que je devais me calmer. Chose que j'ai faite,... bon j'continue d'm'amuser avec eux, mais différemment. En même temps, du haut de mon mètre quatre-vingt-dix, j'en impressionne pas mal.

Aujourd'hui, j'ai dix-sept ans... et je ne vis plus à Dublin. Bon en fait, j'vis plus avec mes parents. On peut dire que j'ai pris mon indépendance de façon plutôt précoce. En fait,... c'plus mon père qui m'a mit à la porte après une petite engueulade - ou plutôt une grosse -. J'ai commis l'irréparable selon lui. Pendant les vacances d'été, on était parti avec des potes de l'école, faire une virée sur la plage. Un petit mois entre pote, avec du soleil et forcément... des nanas. On a tous plus ou moins flirter et j'fais pas exception. Bon c'était une moldu, mais j'savais que ça irait jamais plus loin que quelques embrassades ! On faisait ça pour s'amuser... Sauf que mon père l'a su... et il n'a jamais voulu comprendre le mot "s'amuser". Il s'est emporté, j'me suis emporté... et j'me suis retrouvé l'cul sur le trottoir d'en face avec mon baluchon. Heureusement ma mère était là. Même si elle ne cautionnait pas vraiment mes actes, elles m'aimait bien trop pour me laisser partir les mains dans les poches. Elle a essayé de faire entendre raison à mon paternel. La seule chose sur laquelle ils ont réussi à s'entendre c'est le versement d'argent. Chouette. Heureusement, j'avais des connaissances sur Londres. J'suis parti là-bas m'installer avec eux pour le reste des vacances. D'toute façon j'allais pas y rester longtemps avec l'année scolaire qui s'apprêtais à reprendre.

J'crois que la raison de ce conflit, c'est notre vision différente sur toute cette histoire de sang. J'ai bien compris que cela lui tenait à coeur, et moi aussi, j'y tiens. Néanmoins, je n'ai rien contre les né-moldu ou les sang-mêlés qui ne s'opposent pas à cette vision de la chose. Je n'ai rien contre ceux qui savent rester à leur place... De ce fait, j'peux pas mettre les moldus dans l'même sac que les autres. Ils ne savent rien sur la magie et l'monde des sorciers... m'enfin c't'un débat qui risque de durer.

Vous vouliez une histoire formidable ? Un peu de Quidditch - Ah oui... c'cool de voler sur un bail, j'dis pas, mais c'est pas ma cam, j'préfère les sports moldus - ? Du Mangemort ? Bah nan. J'suis qu'un gosse de riche qui a décidé de faire comme bon lui semble... Mais c'pas fini ! Soren O'Towey, bientôt ce nom sera pendu à toutes les lèvres.

Spoiler:

Ma famille ? Pouah... C'est long, c'est chiant... D'jà j'suis fils unique et ça me va bien. Bon sinon... Mon père, Andrew O'Towey. Il bosse pour le Ministère de la Magie, l'genre de truc bien lourdingue qui ne passionne absolument pas un gamin de diz-sept ans. M'enfin, il reste mon père. Ma mère, Selina O'Towey. Elle aussi, elle travaille au Ministère, elle passe ses journées à étudier des dossiers de délinquances et délits. Encore une fois, c'pas mon credo. Quoiqu'il en soit, ils restent mes parents. Si mes ambitions ne sont plus les leurs, -quoique...- j'continue à vouloir les impressionner, je l'ai toujours voulu de toute façon. Néanmoins, je leur ai bien évoqué ma vision des choses : je prendrai le chemin que je veux prendre et ce n'est plus eux qui dicteront mon avenir. J'crois qu'au fond je leur en veux toujours un peu pour m'avoir empêcher d'continuer dans le Baseball.
Je pourrai aussi parler d'mon grand-père et d'ma grand-mère qui ont aussi occupé une très grande place dans ma vie, notamment quand j'étais gosse. Papy c'est celui qui a commencé à m'enseigner la magie entre deux ronflements espiègles. Et mamie,... j'crois que c'est à elle que je dois mon comportement à l'égard des non-sang-purs.

Un bruit sourd. Le paysage se fige. La nuit est tombé depuis un moment maintenant. Le train s'est arrêté. Tout le monde s'empresse de sortir, s'entassant dans les allées comme des oiseaux affamés auxquels on tend quelques graines. Je reste assis, repensant à ceux que je venais d'abandonner quelques jours plus tôt. J'étais promis à autre chose. J'aurai pu aller loin. Mes profs avaient de l'espoir, il voyait en moi la relève et pourtant. J'ai choisi mes parents. J'ai suivi mes directives. Partir sans prévenir. Faire ma valise, sauter dans un train direction "mon avenir".

Tu parles.

Une fois le passage désencombré, je range le bouquin que j'ai à peine commencé durant le voyage, le déposant entre d'autres livre et une batte de Baseball que j'avais gagné lors d'une compétition. Oui,... j'ai emmené un souvenir. J'attrape la poignée, je me lève, direction les portes. Je descend la première marche, la seconde. Le sol. Le quai est bondé, comme à la gare,... mais l'ambiance est bien différente. L'atmosphère même est différente. Il y a quelque chose de... de magique, d'apaisant. Puis au loin, je le vois. Immense. Illuminés. Le château. J'en reviens pas. C'est ça Poudlard ? L'école de magie ? Toutes mes pensées s'envolent sans crier gares. Plus rien, hormis un profond « Splendide ».

Je n'avais jamais rien vu de tel.

La grande salle dans laquelle nous sommes tous entassés est illuminé par des bougies flottante. Les armoiries de l'école décorent la pièce. Gryffondor, Serdaigle, Serpentard, Poufsouflle. Au loin, sur l'estrade, une chaise - juste à côté de la vieille qui fait son discours -, un chapeau est posé. Le fameux choixpeau magique. On raconte qu'il sonde les esprits pour déterminer la meilleure des quatre maisons pour le jeune sorcier qui le porte. Je n'y ai jamais réfléchi. Peu importe la maison... je préfère me poser d'autres questions. Est-ce qu'il y a du sport ? Lesquels ? Apprendre à voler, c'est comment ?... Que vont penser mes anciens coéquipiers ? Ils vont me détester ? Est-ce que mon nom va rester écrit quelque part dans le club ? Vont-ils m'oublier... Perdu dans cet amas d'interrogations, je n'entendis pas mon nom la première fois qu'il fut appelé. Ce n'est qu'à la seconde fois que j'ai réagi et me suis bousculé pour parvenir jusqu'au choixpeau, essoufflé. Je me suis assis puis l'on m'a posé le couvre-chef sur la tête. Pas un mot, rien... toute l'assemblée me regarde. Un grand sentiment de satisfaction m'envahit. « Tu aimes ça hein ? Savoir que tout le monde ne regarde que toi ? » Une voix ? Il parle ?! Un chapeau qui cause ? ... Il a raison,... pourtant , je ne trouve qu'une seule chose à répondre : « Tu as un cousin bonnet ? »