Rencontre inattendue en pleine nuit [PV

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PV - Absolem M. Moriarty

Rencontre inattendue en pleine nuit

La voiture n’avançait pas très vite. Les rues étaient calmes, personne ne foulait les trottoirs devant lesquels nous passions en silence. Le soleil ne brillait pas et de gros nuages noircissaient le ciel prêt à pleurer. Je regardai à ma droite, sur le siège passager. Elisabeth m’accorda un large sourire et leva la main pour venir me caresser doucement la nuque, comme elle le faisait si souvent. Le rire de Constantin retentit à l’arrière. Je jetai un coup d’œil dans le rétroviseur. Il interrompit un instant ses jeux pour croiser mon regard et s’écrier « Bon anniversaire Papa ! ». Je voulais sourire, parler avec eux mais je n’y parvenais pas. C’était comme si les mots demeuraient bloqués dans ma gorge. Même quand le danger arriva, je fus incapable de crier. Un camion percuta la voiture et ce fut d’une telle violence que nous fîmes plusieurs tonneaux sur une trentaine de mètres. Comme par enchantement, je ne me trouvais plus dans le véhicule mais juste à côté, debout et complètement sonné. Elisabeth et Constantin étaient encore à l’intérieur. Je me précipitai pour les sauver. La voiture explosa.
Je me réveillai en sursaut, la respiration haletante, trempé de sueur et tremblant comme une feuille.
Encore ce cauchemar… Moi qui pensais bénéficier de nuits plus reposantes maintenant que je réalisais mon rêve, j’avais tout faux. Je ne me débarrasserais pas aussi facilement de cette vision d’horreur, de ce souvenir si déchirant qui me hantait toutes les nuits depuis huit mois. Je me redressai en position assise, les jambes à demi pliées devant moi, peinant à calmer ma respiration. Elisabeth… Constantin… Je n’aurais jamais dû les laisser sortir de la maison en sachant qu’un grand danger les menaçait. J’aurais dû en parler à ma femme, lui dire d’être prudente. Mais j’avais préféré la laisser s’en aller, un grand sourire illuminant son visage et le regard empli de malice. Elle voulait garder le but de cette sortie secrète mais je savais pourquoi elle partait avec Constantin avec pour excuse d’avoir oublié d’acheter des légumes – alors que le frigo en était rempli.

« Bon anniversaire Papa ! »

Je secouai la tête. La voix de mon fils, les derniers mots qu’il avait prononcés avant le drame me nouèrent la gorge. J’enfouis mon visage dans mes mains tout en me mordant la lèvre inférieure pour m’empêcher de craquer. Mais c’était trop tard. Je ne pus retenir quelques larmes, discrètes et silencieuses. Je retirai mes mains, contemplai longuement mon alliance, la triturai doucement avec l’index et le pouce.
Je n’arriverais plus à dormir.
Lentement, je m’assis au bord du lit, les pieds sur le tapis qui le bordait. Je m’essuyai les yeux d’un revers de manche, me raclai la gorge et bus un peu d’eau. A chaque fois que je me réveillais de ce cauchemar, j’espérais tenir bon, me dire que j’avais fait mon deuil et que je devais passer à autre chose. Cependant, le souvenir de tant d’années de bonheur avec Elisabeth et Constantin refaisait surface et m’empêchait de voir la lumière dans toute cette obscurité. Alors je me levais, m’habillais et passais le reste de la nuit à lire des tonnes de livres sur la Divination. Ce soir, je ne dérogerais pas à la règle et fis donc comme d’habitude : abattu, je retirai mon pyjama et le remplaçai par des vêtements de jour, des vêtements tout à fait moldus et décontractés, c’est-à-dire un jean et un tee-shirt simple, sans motifs, surmonté d’un pull bien chaud, avec une paire de chaussures de ville.
Une fois vêtu, je sortis de la chambre et me rendis dans mon bureau. Ma bibliothèque de livres de Divination se trouvait toute ici, je n’avais rien laissé à la maison. J’en pris un au hasard parmi ceux que j’avais utilisé récemment, me rendis compte qu’il concernait le premier cours que j’avais donné aux quatrièmes années aujourd’hui. Je m’assis dans le fauteuil, ouvris l’ouvrage à la première page. Mais mon regard s’attarda sur les trois cadres photo que j’avais pris soin d’emmener avec moi et qui reposaient sur un des côtés du bureau. Le premier me représentait avec Constantin dans une voiture de collection lors d’une sortie en famille. Le deuxième était une photo d’Elisabeth et moi pour nos dix ans de mariage. Et le dernier nous représentait tous les trois alors que Constantin venait d’avoir trois ans. Je contemplai ces trois photos un long moment… et j’aurais pu rester toute la nuit ainsi si quelques coups discrets contre la porte du bureau ne m’avaient pas sorti de mes songes.
Les photos ♥ :

Etre préfet ne signifiait pas seulement porté un joli petit insigne marqué d'un "P" sur son pull. Cela aurait été bien trop facile. Cela signifiait aussi avoir plus de responsabilités, incarné un "idéal" que le jeune Moriarty n'a jamais été et ne serait très certainement jamais. Pourtant cela faisait des années maintenant qu'il arborait cet insigne, sans particulièrement de fierté, à la différence de certains de ses camarades qui avaient été nommé cette année et qui donnait l'impression de porter une couronne d'or sur la tête. Malgré ce qu'ils prétendaient, ils n'étaient pas devenus les Rois de Poudlard, ni même de leur maison, même s'ils en donnaient l'impression. Ils avaient été choisi certes pour représenter leur maison, mais seulement en tant que "guide et soutien" pour les élèves plus jeunes. Ils devaient être présents pour répondre aux multiples questions des premières et deuxièmes années et apparaitre comme un exemple à suivre pour l'ensemble des élèves de leur maison et de Poudlard. Cela ne voulait pas dire qu'ils avaient des passes-droits et qu'ils pouvaient être au dessus du règlement. Quand Absolem les observait, il se demandait ce qu'il faisait avec des gens comme eux. Sincèrement, ils lui faisaient presque pitié tellement ils étaient ridicules. Ils se donnaient des grands airs, apparaissaient comme des gens importants et influents, mais qu'adviendrait-il d'eux une fois les ASPICs en poche ? Une fois plongeaient dans le grand bain, face à des gens qui eux ont réellement de l'importance dans le monde magique, ils ne feront certainement pas autant les malins. Peut-être que certains s'en sortiront, il y en a toujours pour sortir leur épingle du jeu, sans même qu'on comprenne comment ils y sont parvenus, mais pour les autres, ils replongeront dans l'anonymat le plus total et regretteront les années passées à Poudlard où ils étaient quelqu'un. Heureusement que d'autres ne se prenaient un peu moins au sérieux, il était plus agréable pour le jeune homme de passer un peu de temps avec eux. Ils ne deviendront jamais des amis, Absolem n'avait plus suffisamment de temps à passer à Poudlard pour se prendre la tête à se chercher de nouvelles connaissances. Mais cela ne l'empêchait pas de discuter un peu avec certains préfets au moment des rondes.

Arabella par exemple était une jeune fille adorable. Pleine de bonne volonté, elle tentait de faire de son mieux pour apparaitre comme digne de porter son insigne et pour être totalement honnête, aux yeux du jeune Moriarty, elle était l'une des rares à le mériter vraiment. Même lui estimait que c'était une erreur d'avoir été nommé préfet il y a quelques années. Il ignorait ce qu'était passé dans la tête de Blackman quand il avait eu cette brillante idée mais il aurait préféré que ça ne soit jamais arrivé. En sauvant Mcgo, peut-être lui avait-il donné une bonne raison de lui laisser son insigne, mais là encore, ce n'était pas vraiment l'idée du siècle. Il n'avait pas fait tout ça pour qu'on lui laisse son poste, bien au contraire, il y a tellement de fois où il avait eu envie de le rendre, avouant lui même qu'il n'était pas à la hauteur. Mais il ne l'avait finalement jamais fais, peut-être par lâcheté ou fierté, allez savoir. Ce soir, en marchant dans les couloirs déserts avec sa comparse de maison, Absolem était perdu dans ses pensées. Arabella tentait de meubler tant bien que mal la conversation, mais elle sentait bien que le jeune septième année n'était pas vraiment là. Ne le connaissant pas suffisamment, elle n'osa pas lui demander ce qui n'allait pas ce soir et pour être honnête, Absolem lui en était reconnaissant. Il n'avait pas envie de lui parler de ce qui le tracassait, non pas qu'il avait quelque chose contre sa camarade ou qu'elle ne serait pas capable de garder un secret, mais il n'était définitivement pas un garçon qui aimait parler de sa vie. En dehors de ses très proches amis - mort ou loin de Poudlard -, de sa copine et de sa famille, personne n'était vraiment au courant de ce que cachait le jeune Moriarty. En plus d'être un jeune homme avec un passé assez compliqué et douloureux, il était voyant et c'était beaucoup plus contraignant que cool comme pouvoir. Cela faisait un moment qu'il souhaitait se tourner vers une personne compétente pour lui venir en aide. Enfin longtemps est peut-être exagéré, mais disons que depuis qu'il a pris la décision d'accepter son don pour ce qu'il était, il s'était enfin rendu à l'évidence qu'il ne pourrait pas y parvenir seul.

Il n'est pas facile pour le jeune Moriarty de se tourner vers quelqu'un d'étranger pour l'aider. Il faut parler de lui, avouer son don et s'ouvrir et ce n'est pas facile quand on ne connait rien de la personne en face. Après une longue discussion avec Yasha, il avait fini par se décider de se tourner vers son nouveau professeur de Divination. Il ignorait si ce dernier pourrait l'aider mais il avait espéré qu'il ne ferait pas une erreur en s'ouvrant à quelqu'un. Ledit professeur fut ouvert d'esprit et totalement prêt à lui venir en aide. N'étant pas voyant lui-même, il n'avait pas pu l'aider à proprement parler à gérer son pouvoir, mais il lui avait promis de se renseigner au mieux sur ce don pour lui venir en aide. Malheureusement, après seulement quelques mois d'enseignement, il avait dû abandonner Poudlard, laissant le pauvre Absolem seul au monde. Son départ fut un peu soudain, trop au goût du jeune Moriarty qui le prit assez mal. Lui qui détestait l'abandon, on pouvait dire qu'il était servi. Fort heureusement, son professeur lui écrivit une lettre en lui expliquant les raisons de son départ, sa proposition d'aide toujours actuelle et un conseil : se rendre auprès du nouveau professeur de Divination pour demander assistance. Lui-même avait laissé une note sur Absolem, sans rentrer dans les détails lui avait-il promis. Il était donc au courant de l'existence du jeune Absolem, sans vraiment savoir pourquoi il devait l'aider. Ce serait à Absolem, le moment venu, de se tourner vers lui pour lui confier son secret. Absolem était plutôt reconnaissant auprès de son ancien professeur de ne pas avoir trahi sa confiance, mais il le détestait aussi un peu. Maintenant il allait devoir de nouveau prendre sur lui pour se confier de nouveau à un parfait inconnu et dieu sait qu'il détestait profondément ça. Malheureusement on ne lui donnait pas vraiment le choix. Une fois la ronde terminée, Absolem décida de passer vers le bureau du professeur Hunt. Il ignorait s'il serait encore là, mais ce serait certainement plus facile pour lui de discuter de son cas loin des oreilles indiscrètes qu'entre deux cours. De la lumière passait à travers l'espace entre le sol et la porte, signe que quelqu'un était dans le bureau. Absolem prit son courage à deux mains et frappa légèrement à la porte, puis l'ouvrit. Il découvrit un homme, installé à son bureau. Il n'avait fait que l'entre-apercevoir à la table des professeur, sans jamais avoir l'occasion de lui parler, il ignorait tout de lui, jusqu'au son de sa voix. "Bonsoir Professeur. Pardonnez moi de vous déranger, j'ai vu de la lumière ... Si je vous dérange, je peux repasser une autre fois ..." Absolem était extrêmement mal à l'aise et cela se voyait."Vous ne m'avez pas en cours mais ... hum... je m'appelle Absolem Moriarty ..." Que dire de plus ? "L'ancien professeur vous a laissé normalement une note à mon intention ?" Si ce n'était pas le cas, il passerait pour le dernier des crétins !

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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PV - Absolem M. Moriarty

Rencontre inattendue en pleine nuit

Je levai les yeux vers la porte, voulus dire à l’inconnu d’entrer mais les mots restèrent coincés dans ma gorge, comme s’ils refusaient de sortir. La fatigue… De toute façon, cette personne dut se rendre compte que mon bureau était éclairé puisque la porte finit par s’ouvrir doucement, laissant apparaître un jeune homme à l’air perturbé. Il avait de courts cheveux bruns, les yeux d’un bleu électrique et le visage assez pâle. De son cou dépassait la moitié d’un tatouage que je ne pus distinguer et il portait un insigne de préfet de la maison Poufsouffle.

- Bonsoir professeur, dit-il avec hésitation. Pardonnez-moi de vous déranger, j’ai vu de la lumière. Si je vous dérange, je peux repasser une autre fois…

Je refermai mon livre, le posai sur le bureau.

- Vous ne m’avez pas en cours mais… hum… je m’appelle Absolem Moriarty, se présenta-t-il mal à l’aise.

Absolem Moriarty… Ce nom me disait quelque chose. Et il ne me fallut qu’un regard au tiroir de mon bureau pour me rappeler qu’un mot avait été laissé à mon attention lorsque j’étais arrivé hier. Un mot de la part de l’ancien professeur de Divination décrivant les difficultés d’un jeune homme face au don de voyance qu’il peinait à maîtriser. Je ne m’attendais pas à ce que le jeune homme en question vienne me voir aussi vite, et surtout en pleine nuit. Mais après tout, il semblait avoir besoin de moi et, maintenant que j’étais éveillé, je n’avais rien d’autre à faire jusqu’au matin, à part broyer du noir en tentant vainement de me concentrer sur mes lectures.
Sachant donc désormais à qui j’avais affaire, je me levai, contournai le bureau et vins serrer la main d’Absolem avant de fermer la porte derrière lui.

« Bonsoir, Nathaniel Hunt, » me présentai-je avec un petit sourire avenant.

Il était temps d’oublier mon cauchemar et d’accorder toute mon attention à cet élève.

« Venez, installez-vous, dis-je en lui désignant la chaise qui faisait face au bureau. Et ne vous en faites pas, je ne comptais pas retourner me coucher. »

Je me dirigeai aussi vers le bureau mais me retournai brusquement vers le jeune homme.

« Attendez. »

Je l’observai un moment, droit dans les yeux comme si je m’attendais à ce qu’une révélation survienne. Mais il ne se passa rien de tel et j'accordai un sourire rassurant au jeune homme.

« Vous semblez en être à un stade particulièrement difficile, » remarquai-je avec compassion.

Je reculai d’un pas et allai m’installer dans mon fauteuil, tout en lui indiquant de s’asseoir à son tour d’un signe de main.

Maintenant qu'Absolem se retrouvait confronté à son professeur, il n'était plus si sûr de sa démarche. Il avait un peu cette impression de déjà vu. Il s'était déjà confronté à cette situation par le passé, passé qui d'ailleurs n'était pas si lointain que ça. Son ancien professeur avait été plutôt sympathique et très ouvert et il avait eu l'air d'être prêt à l'aider, malheureusement une obligation l'avait poussé à quitter Poudlard et à abandonner sa promesse. Sa lettre avait un peu remonté le moral au jeune Moriarty, mais cela ne l'avait pas plus emballé que ça. Il n'était pas facile pour le jeune homme de tisser des liens avec les autres et encore moins de faire confiance. Il avait accordé sa confiance à l'ancien professeur et le voilà confronté de nouveau à l'obligation de s'ouvrir à un parfait inconnu. Il fallait bien avouer qu'il l'avait un peu mauvaise, au bout du compte. Malgré tout le jeune Préfet avait pris sur lui et s'était dirigé vers le bureau de son nouveau professeur de Divination. Enfin son, c'était un bien grand mot vu qu'il ne suivait plus cette option depuis la fin de ses BUSEs, mais au vu de son don, il était évident qu'il allait se retrouver confronter au savoir de ce professeur, tôt ou tard, alors autant prendre les choses en main le plus tôt possible. Après avoir frappé à la porte, il se permit d'entrée. S'il n'y avait pas eu de la lumière dans la salle de cours, il ne se serait pas permis de rentrer pour aller déranger le professeur Hunt dans ses appartements. Il voulait bien le déranger dans la rédaction de ses cours ou la correction de ses copies mais certainement pas pendant qu'il faisait une rupture avec son poste de professeur, le temps d'une soirée. Par chance pour Absolem, il se trouvait que le professeur Hunt n'avait pas l'air pressé d'aller se coucher. Peut-être une occasion de faire plus ample connaissance avec ce nouveau personnage et voir s'il pouvait lui accorder sa confiance ou non.

Assez rapidement Absolem se retrouva confronter avec son professeur. Il venait de contourner le bureau pour venir se présenter et lui serrer la main. Le professeur Hunt lui présenta une chaise, en face de son bureau et alla s'installer à son tour dans son propre fauteuil. Absolem hésita quelques instants, n'étant plus très sûr d'avoir envie d'avoir cette conversation. Au moment où finalement il se décida, son professeur fit volteface et lui dit d'attendre. Absolem stoppa net son geste. Que se passait-il ? Le fixant de ses grand yeux, il se demanda ce qu'il était en train de se passer. Avait-il fait ou dit quelque chose de mal ? Le professeur le fixa à son tour quelques instants avant de reprendre une attitude normale. Absolem fronça les sourcils quand le professeur lui dit qu'il se trouvait à un stade particulièrement difficile. Qu'entendait-il par là. "C'est à dire ? J'ai peur de ne pas comprendre ..." Absolem resta quelques instants au même endroit, les bras ballants, avant de finalement décider qu'il devait paraître bien stupide et reprit finalement sa marche jusqu'au siège que son professeur lui avait proposé. Absolem ne se sentait pas vraiment à son aise, il était assez tendu. Il n'avait rien contre le professeur Hunt mais tout cela ne le mettait pas dans la meilleure des conditions pour avoir une discussion et surtout le sujet en question le mettait toujours autant mal à l'aise. Il n'aimait pas parler de son don, il avait beau commencé à l'accepter, il était encore difficile pour lui d'en parler. Les choses commençaient à se mettre en place et il commençait lentement à maitriser son don, mais il avait encore un long chemin à parcourir avant d'y parvenir totalement.

Zola Rylee Shaw
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PV - Absolem M. Moriarty

Rencontre inattendue en pleine nuit

Le jeune homme resta un petit moment debout, l’air perplexe.

« C’est-à-dire ? demanda-t-il incertain. J’ai peur de ne pas comprendre… »

Il vint s’asseoir face à moi. Je le sentais très mal à l’aise, voire complètement angoissé. Je n’en voyais pas la raison… puis je me rendis compte que cela n’était peut-être pas évident pour lui de venir me confier ses problèmes alors que nous ne nous connaissions pas encore. J’imaginais que la situation avait dû être la même avec l’ancien professeur de Divination la première fois et, le temps qu’Absolem ait enfin confiance et s’ouvre à lui, le professeur était parti. Je comprenais donc que cela puisse lui paraître difficile, d’autant plus qu’il débarquait dans mon bureau en pleine nuit. Ce détail n’était pas dérangeant étant donné que je ne dormais pas mais je n’exerçais mon métier de professeur que depuis hier. Personne ne savait encore qui j’étais alors je comprenais que le jeune homme se méfie de moi. Je commençai donc par installer un climat de confiance en rapprochant mon fauteuil du bureau. Ainsi, je pus poser mes avant-bras sur sa surface et réduire la distance qui me séparait d’Absolem. Je l’observai encore un instant et dis :

« J’ai réceptionné une lettre du précédent professeur de Divination à votre propos. Il ne me raconte pas tout, bien sûr. C’est d’ailleurs une bonne chose, je n’ai pas à savoir quoi que ce soit sans avoir votre accord. »

Je marquai une courte pause, sans le quitter des yeux.

« Mais pour le peu que je sais, il semblerait que vous ayez grand besoin d’aide. »

Je parlais calmement, à voix plutôt basse comme sur le ton de la confidence. Même si, du haut de cette tour, il était peu probable que l’on m’entende même si je criais, nous nous trouvions en plein milieu d’une nuit calme et je n’avais pas vraiment envie de parler à voix haute. Cela me donnait l’impression de me détacher complètement de la situation dans laquelle je me trouvais actuellement et le fait de parler bas me faisait me sentir plus proche de mon interlocuteur. C’était également ainsi que je souhaitais le détendre et lui prouver qu’il pouvait avoir confiance. Restait à savoir s’il allait y être réceptif.

« Le don que vous possédez est quelque chose de lourd à supporter quand on n’en a pas l’entière maîtrise. Mais je mentirais si je vous disais que vous pouvez le contrôler totalement. »

Je ne connaissais encore personne qui en demeurait capable, et j’estimais que j’étais moi-même encore loin de savoir maîtriser ce pouvoir.

« Vous permettez que je vérifie quelque chose ? m’enquis-je en tendant un peu plus les bras dans sa direction, les paumes de mes mains tournées vers le plafond. N’ayez crainte, et si ce que je vais vous dire vous dérange, n’hésitez pas à rompre le contact. »

J’attendis patiemment sa réponse, verbale ou non. Il n’avait qu’à poser ses mains sur les miennes et je m’occupais du reste.

Comme toujours quand il se sentait vulnérable, Absolem regrettait son geste. Il ne voulait plus être ici, il ne voulait plus chercher de l'aide auprès de son professeur, il voulait juste retourner dans son dortoir et oublier. Oublier qu'il a besoin de soutien et de conseils. Oublier que parfois son pouvoir lui échappait et faisait n'importe quoi. Oublier qu'il avait refusé durant de longues années d'être voyant, parce que c'était trop intrusif dans la vie des gens, parce qu'il ne voulait pas avoir toutes ces images dans sa tête, parce que voir l'avenir ne lui plaisait absolument pas. Tous ceux qui trouvaient ça cool n'avaient définitivement jamais eu de visions, c'était évident, sinon ils ne trouveraient pas ça aussi génial. Mais c'était trop tard, il avait frappé à la porte de son professeur, ce dernier avait répondu et maintenant qu'il se trouvait devant le bureau dudit professeur, il ne pouvait plus faire marche arrière. Evidemment c'était totalement faux, il pouvait toujours s'excuser de l'avoir importuné, d'arriver aussi tardivement et que finalement cela pouvait attendre. Il se retirerait tranquillement, sourire aux lèvres, feint bien entendu mais ça c'était de l'ordre du détail et tout rentrerait dans l'ordre. Tout excepté le fait qu'il avait toujours un don à apprendre à contrôler et que même s'il y avait du mieux depuis qu'il s'était replongé dedans, ce n'était pas parfait, loin de là même. Le serait-ce un jour ? Il avait un doute, mais peut-être qu'avec les bons conseils, il pourrait faire au mieux pour au moins le contrôler, du mieux qu'il le pourrait en tout cas. Son professeur avait rapproché sa chaise du bureau, éliminant de se fait un peu d'écart entre eux. Tout ce qui les séparé au final ce n'était que le bureau en tant que tel. Le professeur Hunt reprit la parole, lui expliquant qu'il avait reçu une lettre de l'ancien professeur de Divination. Au moins ce dernier avait tenu promesse, il avait informé son successeur qu'Absolem pourrait avoir besoin de ses lumières. Mais que lui avait-il dit ? C'était ça la grande question. Il prétendait ne pas savoir grand chose, que c'était bien qu'il voulait avoir l'accord du jeune Moriarty avant d'en savoir plus. C'était plutôt honorable mais pour une personne si méfiante, comme pouvait l'être Absolem, ça ne signifiait rien. Cela pouvait n'être que des mots, rien de plus... "Il avait dis qu'il vous écrirait, je vois qu'il a tenu parole ..." Ce fut les seuls mots d'Absolem. C'était une bonne chose que son ancien professeur tienne parole, mais cela ne changeait pas le fait qu'il l'avait abandonné, ça il ne lui pardonnerait jamais. Mais comment pourrait-il s'en douter ? Après tout en ignorant le passé du jeune homme, il ne peut pas se douter que l'abandon est la pire chose qu'on puisse faire à Absolem.

Absolem est bien droit sur sa chaise, il fixe son professeur sans bouger. Là où son professeur se montrait ouvert, prêt à aider son jeune étudiant, Absolem lui se montrait méfiant et renfermé. Il avait les bras croisés, signe inconscient de protection. Il ne connaissait pas l'homme qui était en face de lui et pour le moment il ne lui ferait pas confiance. Parce que comme toute chose, la confiance ça se mérite. Il n'avait malgré tout pas vraiment tort. Il était vrai qu'Absolem avait besoin d'aide. Quand il reprit la parole, Absolem ne sut pas trop quoi penser de tout ça. Etait-il déçu des propos du professeur Hunt ? Oui évidemment. Ne pourrait-il jamais maitriser totalement son don ? Selon lui non. Mais comment est-ce possible ? N'existait-il pas des amulettes, des incantations ou potions ou quoi que ce soit qui pourrait l'aider ? A quoi servait la magie si elle n'était d'aucune utilité ? "Pourquoi n'existe-t-il pas quelque chose pour m'aider ? Pourquoi être magicien si on ne peut pas trouver une solution à mon problème ?" Que peut bien faire cet homme en face de lui s'il ne pouvait pas lui montrer comment maitriser son don ? Il tendit ses bras vers lui et plaça ses paumes vers le plafond. Il attendait certainement qu'Absolem pose ses mains sur les siennes mais pourquoi ferait-il ça ? Que lui voulait-il ? Le jeune préfet le fixa, suspicieux, cela ne le dérangeait pas de montrer qu'il se méfiait, ils ne se connaissaient pas, le professeur Hunt pouvait être n'importe qui. Ce n'était pas parce qu'il était professeur qu'il était digne de confiance, leur ancien directeur avait beau être à un grade haut placé, il restait pas moins une pourriture, toujours en fuite actuellement. Mais que ferait-il s'il restait là sans rien faire ? N'était-il pas ici pour demander de l'aide ? S'il continuait sur cette voie, il n'y aurait aucun intérêt à sa venue. Absolem finit par décroiser les bras et par tendre ses mains vers son professeur. Au moins truc déplaisant, il se barrerait. Il plaça ses mains sur les siennes.

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PV - Absolem M. Moriarty

Rencontre inattendue en pleine nuit

« Il avait dit qu’il vous écrirait, je vois qu’il a tenu sa promesse, » remarqua Absolem.

Son ton méfiant et sa posture reculée, les bras croisés sur sa poitrine me démontraient parfaitement que j’aurais du mal à le détendre en ma présence, à apaiser son sentiment de malaise et le scepticisme qui semblait le gagner petit à petit. Mais ce n’était pas un problème, j’en avais l’habitude.

« Pourquoi n'existe-t-il pas quelque chose pour m'aider ? s’enquit-il apparemment déçu. Pourquoi être magicien si on ne peut pas trouver une solution à mon problème ? »

Il regardait mes mains tendues avec défiance, comme s’il ne me sentait pas capable de l’aider. Mais il finit par décroiser les bras pour poser les paumes de ses mains contre les miennes. Je le regardai et lui accordai un sourire à la fois empli d’excuse et rassurant.

« La magie ne résout pas toujours tout, » répondis-je simplement.

Pour avoir vécu du côté moldu pendant longtemps, j’avais appris à relativiser sur les bons comme les mauvais côtés de la magie et du monde moldu. Pourtant, au moment où je prononçai ces mots, j’eus comme un pincement au cœur. Si j’avais prévenu Elisabeth par rapport à mon pressentiment de danger, elle aurait peut-être changé de route et l’accident n’aurait peut-être jamais eu lieu. Si des moldus ne s’étaient pas trouvés sur le lieu du drame, j’aurais pu user de la magie pour sortir ma femme et mon fils de la voiture avant qu’elle n’explose à cause d’une fuite d’essence. Je n’avais pu qu’assister à leur mort, incapable de faire quoi que ce soit pour les sauver.
Perturbé, je baissai les yeux sur les mains d’Absolem et me concentrai dessus. Le problème avec le contact que je voulais créer avec le jeune homme, c’était que je demeurais encore troublé par le cauchemar que je venais de vivre dans mon sommeil et par les regrets qui me traversaient le cœur à cet instant. C’est pourquoi j’eus du mal à faire la part des choses au moment où le lien s’établit. Mais je fis un effort pour laisser de côté mes émotions personnelles et m’attarder sur celles de mon interlocuteur. Car le lien allait dans les deux sens. Si le jeune homme était doté d’un don de voyance aussi prononcé que ce que je pensais, il pouvait très bien inverser – peut-être inconsciemment – la situation.
Pour ma part, ce que je ressentis au bout de quelques secondes n’était pas des plus joyeux. J’avais en face de moi un jeune homme aux qualités et aux défauts combinés de manière compliquée, comme si tous ces éléments étaient emmêlés dans une boule faite de nœuds plus ou moins faciles à délier. Et j’imaginais que la cause venait de ce don qu’il ne parvenait pas à maîtriser. Bien qu’ayant exercé la voyance par le passé en dehors du travail à la boulangerie, je ne pouvais pas être tout à fait certain de tout ce qui touchait à ce sujet. Car la Divination et la voyance se rejoignaient mais la première pouvait aller sans l’autre, ce qui se rapprochait de mon cas. Chaque sorcier n’était pas forcé d’être voyant pour pratiquer la Divination. Mais chaque voyant se devait d’avoir une certaine pratique en Divination pour exercer ses talents. Pour Absolem, le fait d’être victime de son don perturbait sa personnalité, et sûrement un peu sa santé et sa vision des choses. C’était sûrement pour cela qu’il souhaitait mon aide tout en restant assez distant. Le fait d’être venu jusqu’ici devait lui avoir demandé pas mal d’effort de réflexion. Mais là n’était pas le principal problème.
Ce que je percevais également ressemblait métaphoriquement à une sorte de parchemin sur lequel des trous se formaient sous la flamme d’une bougie. Je ne savais l’interpréter autrement. Pour moi, ces trous représentaient un manque. Il pouvait toucher n’importe quel niveau : matériel, santé, psychologique, humain, physique, moral, conscient, inconscient… Évidemment, Absolem n’était pas une exception. Ce parchemin troué existait pour tout le monde. Mais il l’était plus ou moins selon les gens. Aussi, les manques qui m’apparurent évidents à ce moment-là concernaient la vie familiale du jeune homme. Je n’étais encore sûr de rien mais je ressentais un grand vide comblé par l’anxiété, la honte et la colère, eux-mêmes percés d’une pointe d’espoir et d’amour. Si je visais juste, Absolem devait ressentir la même chose. Cela le dérangerait-il ? Je ne connaissais encore rien de lui mais les émotions qui passaient entre nous à travers nos mains en contact lui paraissaient-elles déjà trop significatives ? Peut-être n’avait-il pas envie que j’en sache plus… pour le moment.
Néanmoins, comme il ne se manifestait pas, j’imaginais que je pouvais continuer mon analyse. J’aurais pu si mes propres émotions n’avaient pas soudainement pris le dessus. Comme quoi, même avec des années d’expérience, je ne parvenais toujours pas à me maîtriser complètement. Perturbé par ma propre tristesse mêlée d’angoisse, je rompis le contact et fermai un instant les yeux. Quand je les rouvris, je regardai le jeune homme assis en face de moi et dis :

« Pardonnez-moi, j’ai… du mal à dissiper certaines influences. »

Je me raclai discrètement la gorge, repris la parole.

« Je ne suis pas ici pour prendre la place d’un quelconque psychologue prêt à vous faire cracher tout ce que vous avez sur le cœur. Je conçois parfaitement que ce genre de situation ne vous mettrait pas vraiment à l’aise. »

Je croisai les bras sur le bord du bureau.

« Aussi, je pense que, de par votre côté indépendant et méfiant, vous avez d’abord besoin d’être rassuré sur la relation qui va s’installer entre nous. J’ignore totalement comment mon prédécesseur s’est comporté pour commencer à travailler sur votre… problème. C’est pourquoi je vous propose la première solution suivante : au moindre doute de votre part envers mes intentions, je vous autorise à retourner contre moi chaque demande qui vous paraît trop… précise dirons-nous. »

Je lui accordai un sourire avenant.

« Cela vous convient-il ? Ou peut-être avez-vous, vous-même, quelque chose à proposer ? »

La magie ne résout pas tout, ça c’est bien une phrase toute faite pour tenter de garder contenance et faire semblant d’avoir une réponse convenable à offrir. Sauf que ça ne satisfait pas Absolem, loin de là même. C’était trop facile de dire ce genre de chose, de se dédouaner, mais ça ne résolvait rien du tout. Alors quoi ? Il va devoir vivre avec son don sans aucune solution ni alternative ? A quoi cela sert-il de venir le voir alors s’il n’a pas de réponse convenable à lui offrir. Et ça signifie quoi concrètement ? Que quoi qu’il arrive, il sera toujours seul, dans la merde avec ses visions et que rien ni personne ne pourra venir à son secours ? Ça signifie que quoi qu’il fasse, sa situation ne changera jamais ? Mais pourrait-elle empirer ? Absolem avait déjà vu les choses s’empirer à la mort de son meilleur ami. La perte d’Asling avait été un fardeau lourd à porter et il avait été difficile au jeune Moriarty de se relever. Il avait laisser ses émotions aller et venir, sans pouvoir les maitriser et il s’était retrouvé à ne plus pouvoir toucher rien ni personne, de peur de voir une vision survenir. En général ses visions venaient quand il touchait des objets, il n’avait jamais cherché à savoir si c’était quelque chose de courant dans la voyance ou non. Là où Marlow devait toucher les gens pour voir le passé, lui devait toucher des objets chargés d’énergie pour voir l’avenir. Ils étaient tous les deux voyants mais leur don se manifestait de façon différente. Mais aujourd’hui elle n’était plus, morte en même temps qu’Asling. On ne peut pas vraiment dire qu’Absolem et Marlow étaient véritablement des amis, mais il n’empêche qu’ils avaient partagé le même fardeau et qu’il paraissait moins lourd à porter. Aujourd’hui le jeune préfet se retrouvait seul et perdu et il ne savait plus quoi faire. Son professeur de Divination était son dernier espoir, même s’il commençait à se demander s’il lui serait vraiment d’une grande utilité. "Ca signifie quoi ? Que vous ne pouvez pas m’aider ? " Qu’il le dise clairement plutôt que de jouer les philosophes.

Son professeur lui demanda de poser ses mains sur les siennes. Une demande bien étrange, dénuée de toute explication. Que souhaitait-il faire ? Pourquoi voulait-il qu’il mette ses mains dans les siennes. Son professeur n’en dit pas plus et après une longue hésitation, Absolem abdiqua et obtempéra. Il était ici pour lui demander de l’aide, refuser tout contact physique ou lui démontrer qu’il n’avait aucune bonne volonté ne serait pas réellement très constructif, il fallait bien l’avouer. Absolem ne le connaissait pas, il ne pouvait donc pas prétendre lui faire confiance. Qui plus est, il était un être très réservé et très craintif face aux nouvelles personnes, il lui était difficile d’accorder facilement sa confiance. Mais il pouvait malgré tout se faire violence pour tenter de faire un pas vers Hunt. Il ne lui fait pas confiance mais s’il peut l’aider alors autant ne pas lui mettre de bâtons dans les roues, ce serait contre-productif. Au début rien ne se passa et Absolem se sentit bien bête. Si quelqu’un entrait dans la salle de cours en cet instant, quel spectacle offriraient-ils ? Et puis lentement Absolem ressentit quelque chose. Il ne pouvait pas réellement dire quoi au juste, tout était si nouveau et si étrange. Qu’est-ce qu’il se passait ? Le jeune préfet n’aimait pas trop ce qui était en train de se passer en cet instant. Il avait l’impression que toutes ses émotions, tous ses sentiments et ses pensées étaient dévoilés au grand jour. Il avait cette sensation qu’il pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert et ça lui déplaisait fortement. Mais en même temps quelque chose l’empêchait de couper le lien, le rompre. Que se passerait-il s’il le faisait ? Et puis d’un coup des émotions, des sensations qui ne venaient pas de lui se mêlèrent à ses propres émotions et le lien fut couper. "Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Qu’est-ce que c’était ? "

Quand son professeur reprit la parole, Absolem se tut et l’écouta. Il ne souhaitait pas avoir une séance de psy avec son professeur, ça tombait bien. Il en avait déjà eu par le passé et l’expérience lui avait prouvé qu’il n’était pas fait pour ça. Absolem n’est pas du genre à parler de sa vie à un parfait inconnu et certainement pas quelqu’un payait par son père pour lui faire cracher le morceau. Il avait des traumatismes, c’était évident, mais il préférait s’ouvrir à des gens plus proches de lui, dignes de confiance, qui sont là pour l’écouter, le conseiller et l’aider et certainement pas pour faire un rapport à son père dès qu’il aurait le dos tourné. Le jeune Moriarty ne dit rien mais tout en lui exprimer son accord avec ce que venait de dire le professeur. Non, ça ne le mettrait pas à l’aise de devoir s’ouvrir comme ça, sans raison apparente. Ce n’est pas son genre. Quand il reprit la parole, il parla de son prédécesseur et Absolem ne sut pas vraiment quoi lui répondre. On ne pouvait pas réellement dire que le jeune suédois avait beaucoup parlé avec son ancien professeur. Ils avaient à peine commencer à “travailler ensemble” que déjà son professeur était parti. "Si vous expliquez clairement ce que vous comptez faire, sans faire de mystère et sans me sortir des phrases toutes faites, ça devrait le faire…. Vous avez compris que je n’étais pas un être qui accorde facilement sa confiance, mais si je suis ici c’est que j’ai clairement besoin d’aide. Je ne cherche pas un psy, si je n’ai pas à m’étaler sur ma vie privée, ça m’arrange, mais si vraiment c’est nécessaire, je verrais ce que je peux faire. Le tout c’est que vous me disiez si oui ou non vous pouvez m’aider... "

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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PV - Absolem M. Moriarty

Rencontre inattendue en pleine nuit

Il semblait surpris par le contact qui s’était établi entre nos mains quelques secondes auparavant. Et je pouvais le comprendre. Même s’il avait déjà fait cette expérience, c’était toujours désagréable et surprenant de ressentir les émotions d’autrui. Car j’avais manifestement laissé les miennes se propager vers lui. Par contre, il ne délaissait pas son expression dubitative.

« Si vous expliquez clairement ce que vous comptez faire, sans faire de mystère et sans me sortir des phrases toutes faites, ça devrait le faire, » supposa-t-il.

Bien sûr, je lui paraissais peut-être trop imprécis pour le moment, c’était pour cette raison qu’il ne se montrait pas très coopératif.

« Vous avez compris que je n’étais pas un être qui accorde facilement sa confiance. »

J’affirmai d’un signe de tête.

« Mais si je suis ici, c’est que j’ai clairement besoin d’aide. »

C’était courageux et intelligent de le reconnaître. Cela ne lui permettrait que de s’améliorer. Il ajouta qu’effectivement, il ne cherchait pas un psychologue et qu’il préférait l’idée de ne pas me dévoiler chaque parcelle de son existence. Cependant, il précisa que si cela était vraiment nécessaire, il verrait ce qu’il pourrait faire.

« Le tout, c’est que vous me disiez si oui ou non vous pouvez m’aider, » conclut-il avec espoir.

J’eus un sourire en coin, croisai les bras et appuyai mon dos contre le dossier de mon fauteuil.

« Je peux vous aider, » confirmai-je en le regardant droit dans les yeux.

Le fait de le lui dire clairement cette fois le rassurerait sûrement. Il en avait besoin après tout. Une main relevée pour me tapoter le menton du bout des doigts, je réfléchis quelques secondes et pris la parole.

« Lors de mon arrivée dans cette école hier, j’ai donné un cours aux quatrième année sur le Troisième Œil, racontai-je. Peut-être en avez-vous entendu parler et si ce n’est pas le cas, il n’y a rien de grave à cela. Toujours est-il que c’est un cours qui peut vous être utile. Je m’explique. »

Je m’éclaircis la voix et poursuivis.

« Le Troisième Œil qui, vous l’aurez compris, est évoqué au sens métaphorique, nous permet d’ouvrir notre esprit. Pour le maîtriser, il faut avoir beaucoup de contrôle sur notre esprit et nos émotions et un profond sens de l’intuition sur le monde qui nous entoure. Les intuitions nous sont transmises par notre subconscient, ce qui veut dire que notre conscience et notre subconscience sont connectées. C’est ce qu'on appelle aussi le sixième sens. »

Je me grattai l’arrière de la tête, un peu gêné de le bassiner avec des cours. Mais c’était nécessaire pour l’aider. Heureusement, je ne récitais pas tout et résumais le plus important.

« Pour certaines personnes moins réceptives à ce phénomène, l’ouverture du Troisième Œil demande beaucoup de travail sur soi. Et pour d’autres comme dans votre cas, cela ne demande pas vraiment d’effort car votre esprit réceptionne directement les énergies qui vous entourent. »

Le jeune homme écoutait attentivement. Je continuai donc.

« Le développement du Troisième Œil se fait en deux étapes. Pour vous, nous ne retiendrons que la méditation, mais pas dans l’objectif d’améliorer vos intuitions ou d’élargir votre vision du monde. Vous pouvez prendre cela en compte si vous pensez que ça vous est utile. Toutefois, mon but dans ce cas-là est de vous aider à vous concentrer sur votre propre esprit, analyser vos pensées et ressentis, chasser les plus futiles et ne garder que ce qui vous fait du bien. »

Je me rapprochai à nouveau d’Absolem en posant mes avant-bras sur le bureau.

« Du coup, je vais tout d’abord vous demander de me parler de ces visions. Pas de me les raconter, le rassurai-je conscient de sa méfiance envers moi. J’aimerais savoir comment elles se manifestent. Est-ce visuel ou auditif ? Qu’est-ce qui les déclenche ? Que ressentez-vous généralement pendant et après en avoir eu ? »

Voilà une affirmation qui plaisait au jeune Moriarty. Après tout il était venu pour ça, pour qu’on lui dise qu’on pouvait l’aider, qu’on pouvait améliorer son quotidien. Alors certes par rapport à certains moments, il n’avait pas trop à se plaindre actuellement, mais qu’est-ce qui arrivera si le malheur s’acharne de nouveau sur lui ? Comment devra-t-il faire pour maitriser son don ? Alors oui, c’était peut-être débile parce qu’en soit, son professeur n’avait encore rien fait pour l’aider mais le fait qu’il le fixe droit dans les yeux et lui dise sans ciller qu’il pourrait l’aider comptait beaucoup pour le jeune homme. Trouver un mentor serait vraiment une bonne chose même si son temps à Poudlard était bientôt révolu, peut-être que son professeur pourrait l’aider par correspondance. Il avait encore du temps avant de se retrouver confronter à cette alternative mais il faudra bien y songer tôt ou tard. Mais si déjà le professeur Hunt était sûr de pouvoir lui être d’un quelconque secours, c’était une bonne nouvelle. Le changement se vit tout de suite chez Absolem et il était peu envisageable que l’homme en face de lui ne l’ait pas remarqué. La tension qui habitait le jeune homme venait lentement de le quitter, il n’était pas totalement à son aise, il ne fallait pas exagérer mais en tout cas ça allait un peu mieux. Peut-être finalement avait-il enfin trouvé la personne qui lui viendrait en aide, sait-on jamais…

Le professeur enchaina sur des notions de cours qu’Absolem connaissait sans vraiment connaître. Il avait déjà entendu parler du troisième oeil, comme tout un chacun mais ce qui se cachait derrière cette appellation n’était par contre pas aussi évidente pour lui. "Disons que j’ai déjà entendu les termes mais j’avoue que ce que ça signifie vraiment me dépasse un peu pour être honnête. " Parce que c’était ça aussi Absolem, dire ce qu’il pense sans chercher à faire plaisir aux autres. Quel intérêt de mentir en cet instant et faire semblant de savoir ce que ça signifie ? Son professeur partira du principe qu’il sait déjà ce que ça signifie et ne rentrera pas dans les détails. Il se retrouvera bien bête à devoir faire des recherches à la Bibliothèque, au risque de ne pas comprendre ce qu’il trouvera, alors que visiblement le professeur Hunt était prêt à lui faire un résumé du cours. Il était évident qu’Absolem avait bien compris qu’il s’agissait d’un troisième oeil métaphorique et non pas d’un véritable troisième oeil, sinon il serait un peu ridicule avec ça au milieu du front. Les détails visiblement lui échappaient mais l’idée de base il l’avait. Il était un peu perdu avec cette histoire d'intuition, pour être totalement honnête. Il connaissait aussi les termes de 6ème sens et avait une définition très vague que ce que cela signifiait. Fort heureusement pour Absolem, la suite des propos de son professeur lui plurent. Il n’avait donc pas à faire autant d’efforts que ses camarades pour ouvrir son troisième oeil au vu de son don de voyance. C’était déjà une bonne chose, mais ce qu’il voudrait lui c’est avoir moins de visions et qu’elles viennent que quand il en a envie. Absolem était pendu aux lèvres du professeur Hunt, tentant de comprendre tout ce qu’il était en train de lui dire. L’idée de la méditation lui plaisait pas trop mal, il ne savait pas trop comment on devait s’y prendre pour arriver à faire ce que son professeur lui demandait mais il était prêt à apprendre, surtout si ça pouvait l’aider.

Son professeur se rapprocha de lui de nouveau et lui posa des questions sur ses visions.Il lui demanda des détails sur leurs manifestations, si elles étaient visuelles ou auditives, son ressenti, ce qui les déclenche, etc. Absolem observa ses mains quelques instants avant de relever son regard pour le porter de nouveau sur son professeur et prendre la parole. "En général, mes visions arrivent quand je touche certains objets, pas tous fort heureusement mais très certainement ceux qui sont le plus chargé en énergie … ou quelque chose dans ce genre là, j’avoue que pour ça, je ne suis pas un spécialiste, c’est plutôt à vous d’éclairer ma lanterne. " Absolem n’aimait pas son don, c’était une évidence. Il lui avait pourri toute son enfance et il aurait aimé pouvoir s’en débarrasser. Mais puisqu’il ne le pouvait pas, il pouvait au moins tenter de le comprendre et de l’apprivoiser et qui est le mieux placé que le professeur Hunt pour ça. "Mais parfois, quand je suis sous l’emprise de fortes émotions, ça peut arriver qu’elles se provoquent quand je touche les gens. C’est assez rare mais à la mort de mon meilleur ami, je me suis retrouvé dans cette situation." Absolem venait de donner une anecdote personnelle, mais connue d’un grand nombre et qui était essentielle - pensait-il - pour bien comprendre le phénomène. "Mes visions sont visuelles, c’est mon cerveau qui interprète ce qu’il voit je pense après, mais c’est par flash. Je ne comprends pas toujours tout du premier coup, c’est fugace, agressif et je me sens toujours hyper mal après. Je me sens vidé de mon énergie après une vision, surtout si elle dure longtemps. Plus elle est précise et plus je me sens mal. " Absolem se demandait si ça allait pouvoir aider son professeur tout ce qu’il venait de dire.

Zola Rylee Shaw
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PV - Absolem M. Moriarty

Rencontre inattendue en pleine nuit

Visiblement un peu plus rassuré par mes propos, le jeune homme précisa tout d’abord qu’il avait déjà entendu certains termes concernant le Troisième Œil mais que leur signification lui paraissait floue. Ce n’était pas un problème. S’il avait envie d’apprendre, je serais ravi de lui enseigner tout ce qu’il fallait savoir pour lui permettre de s’apaiser. Il me parla ensuite de ses visions.

« En général, mes visions arrivent quand je touche certains objets, expliqua-t-il. Pas tous, fort heureusement, mais très certainement ceux qui sont le plus chargés en énergie… ou quelque chose dans ce genre-là. J’avoue que pour ça, je ne suis pas un spécialiste, c’est plutôt à vous d’éclairer ma lanterne. »

J’acquiesçai, plutôt content qu’il demande lui-même à connaître plus de détails sur le sujet.

« Mais parfois, quand je suis sous l’emprise de fortes émotions, ça peut arriver qu’elles se provoquent quand je touche les gens, continua-t-il. C’est assez rare mais à la mort de mon meilleur ami, je me suis retrouvé dans cette situation. »

La mort de son meilleur ami. Cela pouvait expliquer bien des choses. Absolem décrivit ensuite ses visions de manière visuelles, par flashs, souvent incompréhensibles, brèves et violentes, ce qui le conduisait à se sentir mal par la suite.

« Je me sens vidé de mon énergie après une vision, surtout si elle dure longtemps. Plus elle est précise et plus je me sens mal. »

Il se tut et me regarda. Je ressentais l’espoir qu’il mettait en moi et cela me rendait aussi flatté qu’inquiet. Je ferais mon possible pour l’aider, je connaissais mes talents et mes limites, et je craignais aussi de ne pas être à la hauteur face à son cas. Cependant, si je commençais à voir le verre à moitié vide, il paraissait évident que cela me freinerait alors je ne devais pas y penser. Le plus important pour le moment était de donner le meilleur de moi-même pour porter secours à cet élève. C’est pourquoi je commençai sans tarder à éclairer les zones d’ombres.

« Le fait d’entrer en contact avec des objets dits « chargés en énergie » augmente effectivement vos chances, si je puis dire, d’avoir des visions, déclarai-je. Tout objet qui nous entoure détient une empreinte de ce qu'il a été, de ce qu'il a vécu. Dans les cas problématiques d’objets chargés négativement, il existe deux possibilités de lutter contre une charge : purifier ou charger par une autre énergie. »

Je secouai la main devant mon visage comme si je chassais une mouche et accordai un sourire rassurant à Absolem.

« Évidemment, nous ne pouvons pas user d’une telle technique puisque cela reviendrait à analyser et manipuler tous les objets existants. Vous serez d’accord avec moi que cela serait une belle perte de temps. »

Réfléchissant un instant, je regardai le bois verni de mon bureau sans vraiment m’y intéresser, puis repris la parole en levant les yeux vers mon interlocuteur.

« Ce qui attire mon attention pour votre cas, c’est votre ressenti après vos visions. Les personnes exposées aux énergies des objets peuvent subir, de manière insidieuse, les effets d’un véritable choc en retour. Je citerai les insomnies, les cauchemars, la fatigue continue, une espèce de « malchance » qui semble s’acharner ou encore les maladies. En ce qui concerne l’énergie dégagée par un être humain, je pense que vous y réagissez parce que ces gens-là ressentent les mêmes émotions au moment du contact, comme un lien qui s’établirait entre vous et la personne. »

J’appuyai mes coudes sur le bureau et entrecroisai mes doigts devant mon menton, sans quitter Absolem du regard.

« La disparition de votre meilleur ami pourrait avoir une influence sur les visions plus présentes. Selon le lien que vous aviez avec lui, et j’imagine qu’il devait être très fort, je suppose que le traumatisme de sa perte n’a pas été guéri en vous, et… pardonnez-moi l’expression, c’est ce qui vous fait défaut. »

J’espérais ne pas le heurter car ce n’était pas mon intention.

« C’est pourquoi je vous conseillerais, comme je l’ai évoqué tout à l’heure, de travailler dans un premier temps sur la méditation dans le but de garder un certain contrôle sur votre esprit, et de ce fait, sur vos émotions. D’ailleurs, que savez-vous de la méditation ? demandai-je. En quoi consiste-t-elle ? L’avez-vous déjà pratiquée ? »

Le professeur Hunt se mit dans le devoir d’éclairer la lanterne de son élève, ce qui était très sympathique et professionnel de sa part, même si Absolem avait l’impression d’être un parfait crétin. Etait-ce parce que le discours de son professeur n’était pas à la portée de tout le monde ou juste parce qu’il était stupide, mais ce qui est sûr, c’est qu’Absolem n’était pas sûr de tout comprendre. Il était tard, il avait eu une grosse journée et il était évident qu’il n’aspirait qu’à une seule chose, aller dormir, mais quand même, son cerveau pourrait au moins faire l’effort de se réveiller, c’était le moment d’engranger des informations utiles pour son avenir. Il était venu le déranger exprès pour parler de son don et il avait la chance d’en apprendre un peu plus sur le mécanisme de ce dernier, il serait bien qu’il fasse un effort et qu’il se concentre. Absolem se focalisa donc sur les propos de son professeur et tenta d’en comprendre le maximum, mais ce n’était pas des notions évidentes, même avec de la bonne volonté. "Mais on est d’accord que l’énergie provient de la personne qui a tenu l’objet et non l’objet en lui-même .. ? " Tout était nouveau pour lui, il allait lui falloir du temps pour mémoriser le vocabulaire et pour en comprendre toutes les subtilités de son don. Pour le moment il était dans le noir complet, mais il espérait que grâce aux connaissances de son professeur, il allait enfin pouvoir distinguer ce qui se trouvait autour de lui. "Et comment on fait pour charger un objet par une autre énergie ? " Tout cela dépassait le jeune Moriarty qui pourtant faisait son possible pour comprendre ce que tentait de lui expliquer l’homme en face de lui. Quand son professeur le rassura en lui disant qu’ils ne le feraient de toute façon pas puisque ce serait une grande perte de temps, Absolem en fut soulagé, il n’avait aucune envie de passer ses soirées ou ses we à toucher tous les objets autour de lui pour changer leur énergie.

Absolem continuait d’écouter son professeur, toujours attentif de bien comprendre toiut ce qu’il tentait de lui enseigner. Mais ça restait assez flou malgré tout dans sa tête. Peut-être lui faudrait-il du temps pour bien tout assimiler. Il réfléchie à ce qu’il pouvait ressentir après une vision. Elles l’épuisaient, ça c’était évident et plus il faisait appel à son don et plus il était hors service, plus capable de rien. Mais par chance, il n’éprouvait aucune insomnie, par pour le moment du moins. Il faisait aussi des cauchemars, mais il n’avait jamais mis ça sur le compte des visions ou si, mais il s’y était fait. Il détestait ça, mais avec la force de l’habitude, il s’était fait une raison. Par contre en dehors de sa déficience cardiaque qui était une maladie génétique que son paternel lui avait transmise, il ne souffrait d’aucune maladie supplémentaire et ne tombait pas plus malade qu’une autre personne. "Je n’ai pas à me plaindre d’insomnie ou de maladie quelconque. Après je fais des cauchemars c’est vrai, mais ce que je vois n’est pas toujours réjouissant du coup ça explique les cauchemars. Et je suis très fatiguait, mais ce n’est pas en continue, c’est quand j’utilise mon don. " Pour cette histoire de contact, Absolem ne comprit pas tout mais choisit de laisser tomber. Il se faisait tard, ce n’était peut-être pas très utile de s’acharner sur ce sujet maintenant, ils auraient l’occasion d’en reparler. La discussion dévia sur Asling et sur sa mort. Il est évident que le jeune Poufsouffle n’a pas encore terminé son processus de deuil et souffre encore de la disparition prématurée de son ami. Ils étaient en effet très proches et Absolem ne s’attendait pas à une mort si prématurée. Il était donc évident que sa mort a joué sur son don, mais ce n’était pas la question, ça Absolem l’avait compris sans qu’on est besoin de lui expliquer. Ce qu’il voulait c’était des solutions, pas des réponses qu’il connaissait déjà. "Non mais ça on est d’accord, j’en suis parfaitement conscient mais c’est pas ce que je demande. Moi ce que je veux c’est des solutions ou des pistes sur “comment gérer mon don” et non sur le “pourquoi il devient envahissant”. Ma vie a toujours été compliqué, je suis conscient que c’est un des facteurs de ce don envahissant. Mais il doit exister des solutions pour palier à l'arrivée des visions." Absolem ne voulait pas être grossier ou insolant mais il n’était pas non plus là pour perdre son temps, ni celui de son professeur. Fort heureusement son professeur ne se départit pas de sa bonne volonté et de son efficacité et revint sur le sujet de la méditation. Absolem en connaissait les grandes lignes mais sans savoir comment il fallait s’y prendre pour parvenir à l’état recherché. "Pas grand chose il faut bien l’avouer. Je crois que c’est une histoire de vider son esprit et de respiration, mais je n’en ai jamais fais, ni jamais vu faire."

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PV - Absolem M. Moriarty

Rencontre inattendue en pleine nuit

D’abord, il précisa que, selon lui, l’énergie provenait de la personne qui avait tenu l’objet et non de l’objet en lui-même. Cela dépendait. Je lui expliquai donc qu’il arrivait que des objets ne soient plus jamais manipulés, et que leur énergie se « personnalisait » grâce aux effets extérieurs.

« C’est surtout le cas des maisons et de ce que l’on appelle la mémoire des murs. »

Comme il était tard et que, malgré son envie d’apprendre, le jeune homme devait être épuisé, je fis en sorte de donner l’explication la plus simple.

« La mémoire des murs est la lecture d'une charge de l’événement ou des événements vécus par un objet par imprégnation psychique. Que ce soit volontaire (acte magique, donc manipulation des énergies) ou involontaire (événements violents comme meurtre, suicide, événements positifs, lieu sacré). Comme nous, la terre cristallise et porte les stigmates de tous les agissements et les actes perpétrés où se sont déroulés différents événements... Tout s'est enregistré au fil des siècles dans ses différentes strates, et ces imprégnations certes invisibles et impalpables ont marqué les lieux de leurs empreintes, en positif comme en négatif... La mémoire des lieux et la mémoire des objets sont en fait des phénomènes dont le principe est similaire. Tout ce qui se déroule s'imprègne au fil du temps d’énergies négatives ou positives. Tout événement accompagné d’émotions fortes, toutes ces informations s’y impriment avec plus ou moins d’intensité. »

Absolem voulut savoir ensuite comment il fallait s’y prendre pour charger un objet par une autre énergie. Je lui répondis d’abord par un sourire et que s’il souhaitait en faire l’expérience, je lui donnerais tous les détails qu’il souhaitait au moment voulu. Puis il déclara que, par rapport à ses visions, il ne souffrait pas d’insomnies ou de maladie.

« Après je fais des cauchemars c’est vrai, mais ce que je vois n’est pas toujours réjouissant. Du coup ça explique les cauchemars. »

J’imaginais bien, je faisais toujours le même depuis des mois.

« Et je suis très fatigué, mais ce n’est pas en continu, ajouta-t-il. C’est quand j’utilise mon don. »

Je hochai la tête, compréhensif. Jusque-là, je pouvais comprendre la cause de son état d’esprit actuel, ce qui était déjà pas mal pour envisager des solutions. Cependant, le jeune homme semblait trop impatient à l’idée de connaître ces solutions, et il me reprocha de perdre du temps sur pourquoi au lieu de me concentrer sur le comment.

« Ma vie a toujours été compliquée, je suis conscient que c’est un des facteurs de ce don envahissant. Mais il doit exister des solutions pour palier à l'arrivée des visions. »

Puis il avoua qu’il n’avait jamais fait de méditation, ni jamais vu quelqu’un la pratiquer, et suggéra qu’il devait s’agir de vider son esprit tout en contrôlant sa respiration. Il n’avait pas tort, sa réponse comportait un bon début. Mais avant de m’étaler sur le sujet, je plantai mon regard dans le sien et décidai de mettre les choses au clair.

« Il existe des solutions pour maîtriser vos visions et vous soulager de leur influence, dis-je. Mais ce que j’aimerais que vous compreniez, c’est que je ne peux pas les trouver d’un simple claquement de doigts, sans savoir à qui j’ai affaire, sans vous connaître un minimum. Évidemment, je sais parfaitement qu’il vous faudra du temps avant de me faire confiance mais j’insiste sur le fait que vous devrez fournir les efforts nécessaires pour me permettre de vous aider. »

Je lui accordai un sourire rassurant.

« C’est la raison pour laquelle je vous ai proposé de vous concentrer sur la méditation dans un premier temps. Pour cela, vous n’avez pas besoin que je sois présent, et je pense que c’est idéal pour commencer. »

Je regardai l’heure. La nuit était bien avancée.

« Je vais vous expliquer rapidement en quoi cela consiste. Je sais qu’il est tard donc si vous souhaitez en reparler demain ou dans quelques jours, n’hésitez pas à revenir. »

Je m’éclaircis la voix.

« La méditation consiste à vous positionner dans un endroit calme, mais pas forcément dans le silence total, précisai-je. Comme je l’ai expliqué durant le cours de ce matin, vous pouvez écouter de la musique si vous y êtes réceptif. Vous devez adopter une position confortable. Par exemple, vous pouvez vous asseoir par terre avec le dos bien droit, et relâcher les muscles pour vous détendre. Ensuite, essayez de concentrer toute votre attention sur votre respiration ou les bruits extérieurs qui vous apaisent. Comme il est impossible de ne plus penser à rien, cela prend du temps et de l’entraînement pour parfaire cette technique et vous donner la sensation d’être libéré. Il est normal d’avoir des difficultés à chasser vos pensées de votre esprit durant quelques minutes car votre esprit est encore chamboulé par la journée que vous avez passée. Il faut être patient et vous donner un peu de temps pour passer du monde extérieur à un état de méditation. »

Absolem fit de son mieux pour tenter de tout comprendre aux propos de son professeur. Il tentait de lui expliquer des choses, il était de son devoir d’en comprendre le maximum. Mais tout cela était un peu compliqué et l’heure tardive n’aidait en rien. Peut-être qu’à tête reposait, Absolem y verrait un peu plus clair. Il se tournerait certainement vers la bibliothèque pour trouver un ouvrage sur la voyance, il devait bien en exister. L’idéal serait un ouvrage pour les nuls, afin qu’il se sentent moins seul et surtout moins stupide. Après Absolem avait l’impression d’avoir compris l’essentiel de ce qu’avait tenté de lui expliquer son professeur même si c’était encore un peu vague. Cela viendrait avec le temps, espérons le. Son professeur insista sur le fait qu’il devait le connaître un peu mieux pour lui offrir l’aide nécessaire et même si en soit c’était compréhensible, ça commençait légèrement à taper sur le système du jeune homme. Qu’avaient-ils tous à vouloir le connaître ? Pourquoi vouloir autant insister ? Il n’était pas un parfait crétin, il le lui avait dis une fois, il n’avait pas besoin de redit toutes les 15 minutes, juste au cas où il aurait eu un trou de mémoire. Absolem croisa les bras dans une attitude franchement réservée et agacée. Plus il insisterait et moins il obtiendrait de choses du jeune Moriarty, il allait devoir s’y faire et prendre patience. Absolem n’aime pas qu’on le pousse et qu’on insiste, ce serait le meilleur moyen de le braquer définitivement. "Je ne suis pas atteint d’une déficience de la mémoire ou ne suis pas complètement débile … J’ai très bien compris que c’était important que vous appreniez à me connaître mais la première chose à savoir sur moi c’est que plus vous allez insister et moins vous obtiendrez de résultat. Donc si vous attendez de moi que je vous livre ma vie sur un plateau d’argent maintenant, je pense qu’il vaut mieux qu’on arrête là, c’est mieux pour tout le monde, parce que je risque d’être désagréable et en dehors de foncer droit dans un mur, on ira pas bien loin... " Absolem ou l’art de la délicatesse. Il y a un moment où Absolem ne fait plus dans la demi mesure. Son professeur était sympathique et très certainement compétent, mais la patience allait devoir aller de paire avec ses autres qualités, sinon il allait braquer le jeune Moriarty et leur relation allait se détériorer. Absolem était un sanguin, son professeur allait vite s’en rendre compte et il risquait d’en voir de toutes les couleurs avec le jeune homme. Par chance pour lui, quand Absolem terminera son année à Poudlard, il n’aura de contact avec lui essentiellement par lettres car Absolem sera sur Londres pour la rentrée. Mais pour le moment la discussion continue et son professeur lui parle de la méditation et de la façon de l’aborder. Absolem nota mentalement la technique, se promettant de s’y mettre dès que possible. Mais son professeur avait raison, il se faisait tard, ils étaient certainement tous les deux fatigués et ont certainement besoin d’un peu de repos. Absolem se leva donc de sa chaise, un peu plus détendu que quelques instants plus tôt. "Il commence à se faire tard, je vais y aller mais merci pour vos conseils, je tenterais de me mettre à la méditation demain en suivant ce que vous m’avez dis ... " Absolem se rendait bien compte que son départ était peut-être un peu précipité mais il allait lui falloir un peu de temps pour se faire à cette nouvelle situation et beaucoup d’informations avaient émergés de cette discussion, il lui faudrait également du temps pour tout digérer et comprendre. Gratifiant son professeur d’un léger sourire, le jeune préfet sortit de la salle de cours de Divination, un peu perdu, satisfait mais déboussolé. Il allait devoir se faire violence pour s’ouvrir à cet homme qu’il ne connaissait pas et plus il se montrerait insistant et moins cela fonctionnera….

HS : Désolée de clôturer le RP de cette façon aussi brutale mais Absolem disparait à la fin du mois et je voulais terminer mes RPs avec elle ^^ Merci pour le RP en tout cas, c’était sympa, il est dommage qu’on ait pas pu développer leur lien plus en détail, mais on trouvera bien quelque chose avec mon prochain personnage Very Happy

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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