Depuis le temps que le jeune Moriarty côtoie le chagrin, il devrait en être habitué et pourtant, malgré toutes ces années, le jeune homme ne réussit toujours pas à y faire face comme les autres. Cela l'atteint trop, avec une violence hors du commun. Est-il trop sensible ? Est-il faible ? Certainement trop empathique pour son propre bien. Même si beaucoup de ses camarades et des gens qui ont rencontré Absolem depuis son arrivée en Angleterre pensent que le jeune homme est insensible, la vérité c'est qu'il l'est trop. Son âme d'artiste se heurte trop souvent à la violence du monde qui l'entoure. Trop passionné, Absolem a bien du mal à garder la tête haute dans les moments comme celui-là. La colère, la peur, la rage, l'habitent et le torturent constamment. La fuite est la solution de facilité vers laquelle il s'est bien trop souvent tourné ces dernières années. Abandonnant tout ce qu'il connait et tous ceux qu'il aime, le jeune Moriarty se terre dans le silence, se morfondant dans son coin, dessinant sans cesse pour soulager son âme d'un poids trop lourd à porter. Mais aujourd'hui il ne peut pas fuir, il est piégé dans une vie qui le torture et le rend malheureux. Il pourrait recommencer sa vie ailleurs, loin du monde magique, il avait une vie avant de devenir sorcier, il pourrait la reprendre, là bas en Suède. Mais en fuyant, il abandonnerait ceux qui comptent sur lui, ceux qui l'aiment et ont toujours été là quand il avait besoin d'eux. Catherine, Yasha, Ceyan et tant d'autres, tant de noms qui ont une réelle signification à ses yeux … Non il ne peut pas fuir, il le sait, il l'a toujours su, cette vie d'errance doit se terminer. Il doit apprendre à affronter sa douleur et avancer.

Installé dans une des vieilles salles inutilisées, Absolem dessine, encore et toujours. Il a arrêté de dessiner le château pour se consacrer à des portraits. Il ne veut pas les oublier, il se refuse l'idée de ne plus pouvoir mémoriser chaque détail du visage de son meilleur ami ou de Marlow. Ils étaient des gens bien, ils avaient réussi là où beaucoup avaient échoué, ils l'avaient atteint lui. Asling avait une des premières personnes à lui parler à son arrivée au château, une belle rencontre, une de celles qu'il n'oublierait pas. Ils s'étaient pris la tête un nombre incalculable de fois, ils s'étaient insultés, ils s'étaient même battus, pour finir inlassablement par se tomber dans les bras, comme deux cons qu'ils étaient. Parce que quoi qu'il puisse se passer, quoi qu'ils puissent dire, jamais rien ne les a séparé. Ils venaient de deux mondes différents, ils avaient deux visions de la vie différente, mais leur amitié était sincère et solide. Absolem avait fini par se confier à son meilleur ami, sur sa vie d'avant, sur ses secrets. Cela n'avait pas été facile, mais il fut une bonne oreille, une épaule sur laquelle s'appuyer. Il n'avait pas fui, il ne s'était pas moqué, il avait été là, comme toujours, à la soutenir, le comprenant silencieusement. Marlow fut une autre bataille, une autre histoire. Ils n'avaient rien en commun en dehors de leur âge et pourtant, au fond d'eux, ils partageaient le même secret. Ils étaient voyants, elle voyait le passé et lui l'avenir. Le don de Marlow se déclenchait en touchant les gens, celui d'Absolem en touchant des objets. Cela lui arrivait, quand il était sous l'emprise de fortes émotions d'avoir des visions en touchant aussi les gens, mais c'était que dans de rares occasions. Elle l'avait touché et avait su, immédiatement qui il était. Elle avait vu le pire moment de sa vie, la séparation violente d'avec sa mère, mais n'avait rien dit. Elle l'avait vu avoir une vision, elle n'était plus seule … Leur relation fut chaotique, voir quasiment impossible. Absolem ne voulait pas, il refusait l'idée d'accepter son don comme étant une partie de lui. C'est grâce à elle qu'il a réussi à aller de l'avant, à lui laisser une seconde chance. On ne pouvait pas dire qu'ils étaient arrivés au stade où ils pouvaient se considérer comme des amis, mais ils étaient en bonnes voies. Mais tout cela était du passé, ils étaient morts et lui était seul.

Absolem s'y connaissait plutôt bien en plantes, il savait les effets qu'elles pouvaient avoir sur les gens. Ils s'étaient fait une petite réserve, pour les coups durs et depuis quelques temps, sa réserve diminuait grandement. On pouvait dire ce qui était, Absolem était défoncé, il en avait besoin, il voulait apaiser son âme, le temps d'un instant, oublier, accepter de vivre avec. Il était seul, il n'y avait que peu de chance que quelqu'un entre dans cette pièce, il était donc tranquille pour un moment. Une fois que les effets des plantes se seront dissipés, il pourra repartir, reprendre sa vie là où il l'avait laissé, faire semblant que tout allait bien. Mais pour le moment il est pris d'une frénésie de dessin, du fusain sur les doigts, les bras, les habits et même le visage, Absolem se trouve entourait de parchemin, certains avec des portraits terminés, d'autres qui resteront inachevés, insatisfait du résultat. Les portraits n'étaient pas sa spécialité, il avait un talent certain mais il ne s'entrainait que rarement à cet exercice. Le dernier portrait qu'il avait fait était pour Yasha, un cadeau de Noël. Elle qui voulait voir ses dessins, il avait fait une torse à ses règles en créant pour elle une « oeuvre ». En général, il dessinait pour sa mère, il les envoyait à l'hôpital psychiatrique où elle résidait, espérant qu'elle continuerait à penser à lui et à réaliser qu'il pensait toujours à elle, même loin. Il ne montrait jamais ses créations, ne cherchant pas l'approbation de ses pairs, il dessinait pour lui, rien de plus. S'il décidait de s'inscrire à l'USL dans 1 an, il allait devoir se confronter à l'avis des autres et il ignorait si ça allait lui plaire … Mais il avait encore le temps de décider s'il allait continuer après ses ASPICs où s'il arrêtait. Pour le moment, à l'instant T, il n'envisageait rien du tout, il était allongé à même le sol et il dessinait sans faire attention à rien d'autre.

L'ambiance au château était terrible. L'accident à la fête foraine avait bouleversé tout le monde, ceux qui y étaient allés, ceux qui avaient des perdus des proches et tous les autres aussi. Ils auraient dû être en sécurité. Ils n'étaient que des enfants ils n'avaient rien fait à personne et les voilà pris pour cible par des malades.

Lynn n'aurait pas imaginé une seconde que quelque chose d'aussi grave puisse arriver. Elle avait grandi protéger du monde. Elle en était consciente et appréciait d'avoir une vie tranquille, même si elle n'aurait pas dit non à un peu de piquant de temps. Mais ça s'était trop.

Et s'il fallait ajouter quelque chose en plus il avait James. James qui avait vu mourir sa petite amie, James qui s'était complètement refermé sur lui-même et qu'elle ne voyait presque plus. Pourtant elle avait été si heureuse quand elle avait appris qu'il était vivant.

Lynn était un monstre. Alors que tout le monde pleurait dans la grande salle elle n'avait pas se sentir autrement que soulagée. Soulagée que ses proches soient en vie, peut-être pas en forme mais vivant. Et même maintenant c'était difficile pour elle de pleurer des morts qu'elle ne connaissait pas. Elle avait été horrifiée parce qui était arrivé, un peu triste mais sans plus. Elle se faisait l'effet d'un monstre.
Alors elle fuyait les gens. Pour ne pas voir la tristesse sur leur visage, pour ne pas se sentir odieuse, pour aller bien tout simplement. Elle voulait sourire et vivre.

Ses pas l'avait emmenée vers de vieilles classes vides. Elle aimait traîner par là. C'était calme, on pouvait faire plein de trucs pas trop autorisé sans qu'on vous dérange. Cela lui était arrivé de métamorphoser un piano avec une vieille table, pas parfait certes mais suffisant pour se détendre. Ou bien inventer des sortilèges, encore basique parce qu'elle débutait.

Aujourd'hui se sera de la musique, décida-t-elle. Elle poussa une porte doucement pour ne pas troubler le calme des lieux. Elle fit bien car la salle était occupée. Elle allait sortir quand elle reconnut Absolem.

Sa relation avec son camarade de classe était un peu compliqué elle l'appréciait mais elle avait du mal à se rapprocher de lui. Ils avaient pourtant passé beaucoup de temps ensemble, à se promener pour étudier les plantes ou bien à chercher une potion miracle. Elle n'avait jamais su à qui elle était destinée ni pourquoi le garçon la cherchait. Curieuse comme elle était, elle avait bien cherché à savoir mais de peur de le faire fuir elle n'avait jamais trop insisté.

Autour du garçon il y avait des dizaines de feuilles, avec des portraits plus ou moins fini. Il était tellement absorbé qu'il s'était mis du fusain partout. Elle hésitait à partir avant d'entrer complètement dans la pièce. Les dessins étaient selon elle plutôt réussi. Après elle ne s'y connaissait pas beaucoup.

"C'est du beau travail !"

Sa voix résonna dans la pièce. Elle s'assit par terre à côté de son camarade.

Bien trop concentré sur sa tache, le jeune Moriarty n'entendit pas la porte de la salle s'ouvrir. Il faut dire qu'il n'était pas en état non plus d'être hyper vigilant, non pas qu'il était totalement amorphe mais il était un peu plus lent à la détente. Penché sur le portrait qu'il était en train de dessiner, il était totalement concentré sur les yeux, la partie qui pour lui était certainement la plus importante. Il fallait que quand on regarde le portrait, on ressente quelque chose, que ce dessin exprime des sentiments, une pensée. C'était un travail long et difficile, qui le rendait bien souvent insatisfait. Ce n'était pas pour rien qu'il était entouré de brouillon, tous ces essais qui avaient un défaut, même minime, mais tellement flagrant à ses yeux.

Quand il avait décidé de faire une série de portrait, il s'était d'abord entrainé sur les détails, faisant un brouillon avec des yeux, un brouillon avec des nez, un brouillon avec des bouches, histoire de se faire un peu la main. Les brouillons avaient des tailles différentes et parfois c'était plusieurs parties d'un visage qui se retrouvaient pèle-mêle ensemble, dans des sens différents. Il ne saurait dire depuis combien de temps il dessinait, tout ce qu'il savait c'était que ça le soulageait et que c'était certainement l'une des seules choses qu'il savait vraiment faire. Si on le privait de dessin, il ne saurait même pas quoi faire de sa vie. Il n'était pas fait pour un travail dans un bureau, c'était évident, il pèterait une durite avant la fin de sa carrière. De toute façon il n'était ni fait pour faire quelque chose dans le social, pas très patient pour supporter certaines personnes et il savait qu'il prendrait bien trop à coeur le malheur des autres pour pouvoir continuer à vivre sereinement. Il n'était pas assez intelligent pour faire du droit, même si son père se voilait la face, lui savait que ce n'était pas son truc. Et en règle général, il n'avait pas les capacités intellectuelles à faire de longues études. Cela l'ennuierait fortement et il n'avait certainement pas le niveau pour ça. Ses notes n'étaient pas catastrophiques, mais il était loin d'être un bon élève. Il ne lui resterait que le travail manuel. Bosser avec des animaux ne lui déplairait pas, ni même avec les plantes. Il n'était pas bon dans les potions, mais il en connaissait un rayon dans les différentes plantes. Il pouvait être paysagiste ou un travail dans ce genre là, mais ne comptait pas trop sur le jeune Moriarty pour porter des choses lourdes. Il fallait être réaliste, Absolem était une crevette, une grande crevette d'1m87 mais une crevette quand même.

Pour le moment, les seuls jobs qui le faisaient rêvés étaient dans l'art. Tatoueurs étaient un métier qu'il envisageait, ayant lui même de nombreux tatouages, tous de sa création, il était prêt à apprendre à tatouer pour les autres. S'il ne partait pas dans ce domaine là, il serait certainement artiste, sans pour autant encore savoir comment il gagnerait sa vie. Pour le moment la question ne se posait pas trop, il était coincé à Poudlard encore une année, il ne pourrait donc pas rejoindre les banc de l'USL l'an prochain. Etait-ce un drame ? En soit non, il n'avait pas encore décidé s'il continuerait ses études ou non. Mais il aurait aimé bien se rapprocher de sa copine, trouvant qu'une relation à distance avait grandement ses limites et qu'il commençait à les ressentir. Il tenait à Yasha, la question ne se posait pas, mais quand il avait besoin d'elle, elle n'était malheureusement pas là. Ils pouvaient toujours s'écrire ou se voir de temps en temps, mais c'était trop aléatoire et trop court pour plaire au jeune homme. Après le jeune homme ne pouvait pas trop se plaindre, c'était lui qui mettait de la distance entre eux et non elle ...

Bien trop concentré sur ses dessins, Absolem n'entendit donc pas la porte s'ouvrir. Ce ne fut que quand Lynn parla qu'il réalisa qu'il n'était pas seul, pire encore, qu'il n'avait même pas réalisé qu'elle s'était assise à côté de lui et qu'elle regardait ses dessins. Son premier réflexe fut de les cacher pour ne pas qu'elle les voit, mais cela aurait été vain, puisqu'elle les complimentait, c'était bien qu'elle les avait vu. Et puis il n'y avait rien de mal qu'elle les regarde, après tout, l'art était fait pour ça, pour être vu. "Merci ...." commença-t-il par dire, sans vraiment y croire. Ce n'était pas le compliment de la jeune fille qui lui déplaisait mais bien son travail à proprement parlé. "J't'ai même pas entendu rentré ... une vraie ninja." Il n'allait pas lui dire que c'était certainement parce qu'il était défoncé et concentré sur son travail, il n'allait pas donner le bâton pour se faire battre.

Absolem ne tenait pas particulièrement à voir du monde, raison pour laquelle il s'était réfugié dans cette salle, mais malheureusement, il se trouvait dans une école, avec un certain nombre d'élèves autour de lui, il ne pouvait donc pas tous les chasser pendant son deuil. Il devrait faire avec, une chance encore que ça tombe sur Lynn et non sur une fille qu'il n'apprécie que moyennement comme Taylor ou Lisbeth. Encore que, la dernière fois où il avait choisi la forêt interdite comme lieu de défonce, il était tombé sur Wilhelmina, qui loin d'être une fille qu'il apprécie, lui sortait bien souvent par les yeux. Cette rencontre hasardeuse qui aurait dû se terminer en bain de sang, se passe relativement bien. Ils n'étaient pas devenus les meilleurs amis du monde, non plus des amis d'ailleurs, mais un dialogue c'était engagé entre eux, un vrai miracle. La peine fait parfois faire de drôle de chose. Mais avec Lynn, c'était différent. Ils n'étaient pas non plus les meilleurs amis du monde, mais Absolem acceptait déjà plus facilement cette fille à ses côtés, les plantes les ayant rapprochées.

"Non mais il faut croire que tu as du potentiel."

Lui répondit-il, en esquissant un pâle sourire. Rire ne lui était absolument pas naturel ces derniers temps et il n'était pas le genre de personne à le faire pour faire plaisir. Néanmoins, la plaisanterie n'était pas mauvaise, voir agréable et il ne voulait pas se montrer trop sévère avec Lynn alors qu'elle ne le méritait pas. Même s'il aurait préféré être seul, il n'allait pas se montrer horrible avec elle juste pour obtenir ce qu'il souhaitait. Elle lui posa une question qui le fit bugger quelques instants. De quoi ça s'agit madame ? Voilà ce qui venait de naitre dans la tête du jeune homme. Un regard interrogateur se posa sur la jeune fille, avant de lui répondre "Pardon ?! J'suis un peu à la ramasse là, j'ai rien compris ! Tu veux quoi ?" Autant être honnête, même si c'est pour passer pour un blaireau de premier ordre qui n'est même pas capable de comprendre une phrase simple. En même temps, il n'était pas dans son état naturel, on pouvait lui pardonner non ? Et puis si Lynn n'était pas contente, elle pouvait toujours se barrer. La jeune fille parut étrange quelques instants, quelque chose la tracassait et visiblement c'était dans l'air. Avait-elle une allergie à la poussière ? Trouvait-elle qu'il puait ? En théorie il s'était lavé le matin même, mais tout était de l'ordre du possible. Quand elle reprit la parole, un sourire étira les lèvres du jeune préfet. Alors ça se sentait encore ? Il était vrai qu'Absolem n'avait pas songé à l'éventualité que quelqu'un débarque dans cette pièce pendant qu'il y était, il n'avait donc pas songé à aérer. C'était un peu stupide de sa part, car là c'était Lynn, ça passait, mais si ça avait été le concierge, il aurait été dans la merde à coup sûr.

"Ca dépend de ce que tu entends par odeur étrange." Dit-il en souriant, amusé pour la première fois depuis bien longtemps, dommage que ce soit pour un truc si stupide.

Bon il était clair que son camarade était ailleurs. A moins qu'elle n'est vraiment pas été clair dans ses explications.

"Piano très cher, un piano. Un truc avec des touches qui fait de la musique, enfin quand on s'est en joué."

Elle sentait que la discussion serait amusante avec Absolem dans cet état. Est-ce qu'il serait plus loquace que d'habitude ou bien plus secret encore. Elle était partagée entre le fait d'essayer d'assouvir sa curiosité et le respect de la vie privée du jeune homme. De toute façon rien n'était dit qu'il parlerait.

"Ça dépend de ce que tu entends par odeur étrange."

"Une odeur qui n'a rien à faire dans un établissement scolaire, surtout pas autour d'un préfet."

Ça aurait pu passer pour un reproche si elle n'avait pas accompagné sa réponse d'un sourire et d'un clin d’œil complice. Sa non-réponse lui donnait toutes les informations dont elle avait besoin. Le botaniste était bien le responsable, de toute façon son état un peu absent rendait sa culpabilité encore plus évidente.

"Du coup ces des herbes sorcières ou moldu que tu fumes ? Il existe des herbes sorcières d'ailleurs ?"

Elle n'était pas une habituée de ce genre de choses. Elle était plutôt la bonne copine qui veille à ce que les gens rentre entier chez eux, qui appellent le SAMU quand ça dégénère de trop (elle en garde d'ailleurs de mauvais souvenirs de cette soirée). Elle tiendrait donc compagnie à Absolem jusqu'à leur retour à leur dortoir, elle s'inquiéterait autrement de trop de toute façon.

"Enfin je ne me serais pas attendue à ça de toi, après les recherches qu'on a faites pour guérir les soucis mentaux. Tu sais que ces trucs peuvent en provoquer ? Il y a des gens qui deviennent schizophrène à cause de la drogue ..."

Elle avait une amie moldu qui s'était renseignée sur ce genre de chose, surtout après que son copain ait fini l'hosto. Elle était toujours impressionnée par les recherches moldus, ils avaient développé tout un tas d'appareil sophistiqué pour remplacer l'usage des sorts de diagnostiques.

"Parmi tes réserves tu as du tabac tout simple ?"

La pire mauvaise habitude de Lynn, selon elle, la cigarette. Elle fumait très peu, en soirée ou situation de grand stress. Elle avait acheté quelques paquets dans le monde moldu, bien cachés tout au fond de sa valise dans un vieux pull. Mais puisque son camarade s'abandonnait à ses vices elle pouvait bien craquer aussi.

Les yeux un peu écarquillés, il se demanda ce qu'elle voulait foutre avec un piano. Avait-il bien compris la première fois et trouvant cela un peu trop improbable, mit tout cela sur le compte de la défonce pour faire croire à son cerveau qu'il avait mal intégrer l'information ? Ou alors n'avait-il tout simplement rien compris parce qu'il était bien trop défoncé pour tenir une conversation normale ? Les deux hypothèses étaient possibles il fallait choisir la meilleure. L'une comme l'autre ne répondrait pas à la question de Lynn. Que voulait-elle faire d'un piano ? Jouer très certainement mais pourquoi ? Elle ne pouvait pas taper sur quelque chose et faire passer ça pour de la musique ? Tant de personnes le faisaient et on ne leur disait rien, Lynn ne serait donc pas la première.

"Qu'est-ce que tu veux foutre avec un piano ?"

Cette conversation lui paraissait tellement irréaliste. Voilà qu'ils se mettaient à parler de piano après avoir aborder le sujet de la discrétion de Lynn et le talent d'Absolem pour le dessin. Qu'avaient-ils avec la musique en fait ? Parce que maintenant que deux de ses neurones venaient de se connecter, il se souvenait que Wilhelmina jouait du violon quand il s'était pointé. Toutes les filles savaient-elles jouer de base d'un instrument ? Il savait que Lisbête et Cathy avaient appris, mais elles venaient d'une éducation stricte et aristo, c'était normal. En même temps, il ne connaissait pas vraiment les origines de la jeune Lynn, elle venait peut-être du même milieu que ses demi-soeurs. Après si elle voulait jouer du piano, elle pouvait tant qu'elle ne lui défonçait pas les tympans comme pouvait le faire parfois Catherine quand elle n'avait pas envie de jouer. Mais Absolem lui pardonnait, parce que c'était sa petite soeur et qu'il compatissait à son malheur, vivant ses leçons comme une véritable torture, une punition.
Du piano, la conversation dévia sur l'odeur qui régnait dans la pièce. Absolem ne s'en était pas rendu compte, bien entendu, mais on ne pouvait malheureusement pas passer à côté. La sentait-on que dans la salle ou à l'extérieur aussi ? Si c'était le cas, il ne faudrait pas trop qu'il traine dans le coin, évitant ainsi le risque de se faire choper inutilement.

"Qui a dis que j'étais un préfet digne de ce nom ? J'ai pas choisi de le devenir, on m'a désigné d'office ... Fallait pas !"

Absolem restait égal à lui même. Il n'avait pas choisi d'être préfet, avait détesté cette décision mais malgré tout, était resté à son poste. Cette année, il avait été un préfet vraiment médiocre, mais s'il gardait son poste et remontait la pente, il tentera peut-être de faire des efforts pour sa dernière année à Poudlard, si le coeur y était bien entendu. Lynn pouvait le juger si elle le voulait, cela lui passerait de toute façon totalement au dessus. Il savait qu'il avait acquis de mauvaises habitudes et que ce n'était pas bon pour son coeur, mais il s'en foutait, il continuait quand même, estimant que quitte à crever, autant le faire à sa façon, avec passion. La jeune Diggory eut l'air assez curieuse, mais ce n'était pas anormal quant on savait qu'elle avait une passion pour les plantes, raison pour laquelle ils se connaissaient finalement.

"C'est de la came moldue ... mais oui, il existe des plantes sorcières pour te défoncer. Si tu broies de la mandragore, tu peux la snifer, défonce assurée."

Il n'était pas là pour la dévergonder, mais elle posait la question alors il lui répondait. Il avait testé, à quelques reprises, trouvant cela plus "violent" que ce qu'il était en train de fumer. Par moment ça passait, mais bonjour les sinus après. Voilà arrivé le moment où Lynn lui fit la leçon, parlant des recherches qu'ils avaient effectué pour les maladies mentales. Vaines recherches, bien entendu, mais quand ils étaient gosses, ils y avaient cru, pensant réellement pouvoir guérir n'importe quelle maladie avec des plantes. Aujourd'hui le jeune homme s'était fait une raison, même si au fond, il y avait toujours une partie de lui qui y croyait encore, espérant qu'un jour, il trouverait le remède miracle pour sauver sa mère. Mais doit-elle vraiment être sauvé ? Et selon qui ?

"Je sais qu'on peut rester perché ... mais dis toi que ce ne serait pas le pire pour moi, mon coeur lâcherait très certainement avant que ça arrive ... Les joies de la génétique."

Absolem ne savait pas trop comment tout cela fonctionnait, ne souhaitant pas s'instruire sur son problème cardiaque afin de se voiler la face. S'il ne s'est pas comment fonctionne son coeur alors il n'y a pas de problème. Chaque année, il faisait un check-up complet et son père ne plaisantait pas avec ça. Absolem s'en passerait bien, mais on ne lui donnait pas le choix, comme toujours. Son médecin l'engueulait, bien entendu, désapprouvant le fait qu'il pratique le vol, fumant de temps en temps, quand il n'était pas à Poudlard et se défonçant quand ses soucis devenaient trop pesant ou que son pouvoir devenait trop envahissant ou incontrôlable. Même défoncé, Absolem évitait saignement de toucher la belle blonde, ne souhaitant pas qu'une vision advienne, mais les accidents étaient malheureusement si vite arrivés par moment. La question de la jeune fille l'étonna un peu. Fumait-elle vraiment ou était-ce pour se donner un genre ?

"Tu sais rouler ?"