[DILEMME] Allez viens boire une citronnade dans un monde plein de paillette ! || Ceyan

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« MAMAAAA OUhouhouhOU … just killeeed a maaaan … put a gun against his heaaaad … » Freddy gueule dans la radio tendit que tout mon dortoir s’active pour ce soir. Des costumes trainent sur tous les lits, des chaussures vernis attendent aux pieds que chaque malle. C’est le 31 décembre, y’a une petite soirée à Poudlard. Si je m’étais pas légèrement éloigné de Sio’ et des filles, j’aurai pu passer le réveillon ici mais là, ma tête n’a pas besoin de meufs. Loin de là. Au contraire, mon cerveau a besoin de déconnecter, d’être irrigué par des flots d’alcool et d’être en compagnie d’un mec aussi taré que moi. Ce soir, j’sors en douce du château avec Abso’. Et ça va être bien. Même s’il le sait pas, il doit bien s’en douter : j’ai pas que pour projet de me foutre une caisse. Si j’pouvais me retrouver dans une petite bagarre de bar, ça m’arrangerai bien. Mes tripes me tiraillent depuis quelques jours et j’ai vraiment besoin d’évacuer de toutes les manières possible. D’abord en parlant, puis en buvant et enfin, en frappant un pauvre ivrogne qui m’aura regardé de travers ou qui sera sur mon chemin quand j’aurai besoin de pisser. J’suis pour la non-violence à la base, faut pas l’oublier, mais j’me connais. Si ça doit arriver, ça arrivera. Et c’pas mon meilleur pote qui risque d’m’en empêcher. Le plus comique serait qu’on s’en prenne l’un à l’autre teh. Après tout, on s’est promis quelques droites dans nos chères lettres d’amour mutuel. Enfin, nous verrons. Il est presque l’heure de s’tailler et j’ai aucunement envie d’faire un effort vestimentaire ce soir.

Jean troué au genou, t-shirt noir, blouson en cuir et barbe de 20 jours feront parfaitement l’affaire. Bon, j’vais quand même prendre la peine de changer de calbut, ça s’fait dans notre monde civilisé. D’un lancé de bras j’souhaite une bonne soirée aux autres Gryffon toujours en train de se préparer et descend les escaliers du dortoir avec une motivation non dissimulée. Ouai, j’sens que ça va être une bonne soirée. Main dans les poches, doigts effleurant la thune longuement économisée pour m’offrir l’alcool dont j’rêve depuis un bail, j’m’en vais à la rencontre de mon rencart. Comme prévu, il est à l’heure, ou plutôt, j’suis légèrement en retard. Tant pis. « Alors p’tit coquinou ! » dis-je en surprenant Absolem par derrière sans oublier de claquer son cul d’un coup ironique en réponse à sa dernière petite lettre d’amour. « C’est qu’tu s’rais presque à mon gout ce soir, fait gaffe à toi … On n’sait pas c’qu’il pourrait t’arriver. » Je ponctue d’un petit clin d’œil en m’éloignant vers les escaliers. Tant que ces cons sont là, autant les chopper avant qu’ils ne décident de partir en face. Faut grimper jusqu’au 3eme pour s’faufiler sous la sorcière borgne. Pré-au-lard c’pas tout à fait la porte à côté. « Bonne journée sinon ? » Faire la causette pendant le trajet, en vitesse, avant d’aborder les gros sujets qui sont croustillant comme les meufs. Le sous terrain est bien poussiéreux et on y voit pas grand-chose. C’est ça le bon côté de la magie, un simple Lumos et tout est clair.

Doit falloir une vingtaine de minutes pour arriver au village sorcier, plus cinq pour sortir du passage sans se faire griller au magasin. Encore dix pour traverser les rues et rejoindre le bar. Pour une fois, ça ne sera pas les Trois Balais. Trop soft pour deux jeunes mentalement atteint comme nous. Non ce soir, ça sera la Licorne Blanche, dans les Ruelles Mal-Famées. Bourré de mon audace habituelle, je pousse la porte avec élan... Au lieu de retrouver une clientèle moyennement fréquentable, j'ai la surprise de trouver des sorcier nomaux en train de siroter quelques bières posés à une table. Non mais on est où là ? Dans l’embrasement de la porte je jette un œil à Bso. Putain c'est vrai, Idiya. Finit les bars mal famés, bonjours les Licornes et les papillons roses aux ailes en forme de coeur. Cette femme est bien aimable mais elle nous a tué un quartier où on pouvait prendre son pied quand on chercher à décompresser. J'hausse les épaules un peu déçu mais avance malgré tout. « Un double pur-feu » dis-je en lâchant quelques pièces sur le comptoir dans un maigre sourire. Bah au pire, le lieu de la soirée n'a pas d'importance, c'est la personne qui compte. Et Bso' va bien parvenir à faire virer cette soirée en moment mémorable oui !

Absolem vient à peine de rentrer de Stockholm et on ne peut pas dire qu'il est beaucoup parlé de son voyage. Evitant même le sujet, il se contente d'esquisser de bref sourires ou d'envoyer chier ceux qui lui posaient trop de questions. Qu'est-ce que cela pouvait leur faire de savoir ce qu'il avait fait durant les vacances ? Lui ne s'intéressait pas à leur petite vie, qu'ils fassent de même. Mais en entrant dans son dortoir, pour poser des affaires, Absolem remarqua qu'il avait du courrier posé sur son lit. Ses camarades avaient dû libérer les hiboux de leurs fardeaux durant son absence. Une boite à dessin gravé de son nom était accompagné d'une lettre. C'était Yasha qui lui offrait ce cadeau pour Noël, une très touchante attention, surtout quand on connaissait la passion du jeune homme pour tout ce qui avait attrait à l'art. La boite n'était pas neuve mais elle était en très bon état et le geste en lui même représentait beaucoup pour le jeune Moriarty. Absolem prit le temps de lire la lettre de la jeune femme avant d'ouvrir la seconde missive, beaucoup plus courte et d'une écriture qui te donnait presque envie d'être aveugle. Aucun doute a avoir sur l'envoyeur, Absolem savait que c'était Ceyan bien avant de voir son nom inscrit en bas du parchemin. Son meilleur ami lui proposait de passer le nouvel an en sa compagnie, pour boire des coups et discuter un peu, choses qu'ils n'avaient pas fait depuis des siècles, en tout cas c'était l'impression du jeune Préfet. Il n'avait rien prévu pour ce soir, sauf passer sa soirée à Londres pour se défoncer la gueule avec ses collègues junkies. Rien de bien réjouissant et pas très prudent mais dans l'état émotionnel dans lequel était Absolem, la prudence n'était pas quelque chose qui l'intéressait réellement. La proposition de Ceyan fut bien accueillit et Absolem s'empressa de répondre à sa lettre en acceptant son offre. Ils s'échangèrent quelques insultes et provoc' en tout genre durant l'après-midi par missives, ce qui changea un peu les idées du jeune sixième année.

Absolem passa le reste de sa journée à dessiner et à répondre à la lettre de Yasha. Qu'allait-elle faire ce soir ? Très certainement faire la fête avec Avril et toute la bande, les connaissant. Un peu avant l'heure prévue, Absolem partit prendre une douche et se changea. Comme promis, il enfila un jean, une chemise dans les ton bleus foncées et pris même la peine de se peigner, ce qui relevait presque du miracle. Bien sapée, ce n'était pas vraiment ça certes, mais pour une fois, aucun de ses vêtements ne portait de trace de peintures et ils n'avaient aucun trou, ce qui était presque de l'ordre du miracle. Des sapes classes, il en avait, acheté par les bons soins de cette chère Miranda pour qu'il paraisse correcte quand ils reçoivent des gens importants à diner, mais il était bien rare de voir Absolem les mettre, se moquant bien de savoir qu'il ressemblait parfois à un clochard plutôt qu'à un fils d'aristo. Il n'était pas né dans ce monde et le refusait catégoriquement, du moins pour le moment, mais son daron lui disait souvent qu'il n'y avait que les idiots qui ne changeait pas d'avis .... était-il un idiot ? Il avait tendance à dire que oui.

Une fois prêt, Absolem sortit de son dortoir, traversa sa salle commune et sortit. Ce fut à peu près à ce moment là que Ceyan arriva et dans son dos, lui donna une petite claque sur le fesse qui le surpris. Le con ignorait qu'il avait des dons de voyance et que le toucher à l'heure actuelle était assez dangereux, sauf s'il voulait qu'il entre dans sa tête .... Absolem sursauta légèrement et par pur réflexe, lui donna une claque derrière la tête. "Arrêtes de me chauffer sinon j'te coince dans un coin sombre pour te faire ta fête ma p'tite allumeuse " Le ton était donné, aucun des deux garçons n'avait l'intention d'être raisonnable ce soir et les allusions risquaient de fuser de toute part. Ils avaient commencé par lettre et ils allaient continuer jusqu'au bout de la nuit. Absolem n'était jamais comme ça avec les autres, mais il se le permettait avec Ceyan parce qu'il était un de ses meilleurs amis. Même s'il ne connaissait pas son passé, il savait qui il cachait au fond de lui, un type sympa, sans prise de tête, qui était bien loin du type qu'il paraissait être. Mais Ceyan et lui avaient beaucoup de points en commun, ils jouaient tous les deux sur les apparences, pour se protéger. Ce n'était pas pour rien qu'ils s'entendaient si bien. Ils pouvaient se taper sur la gueule et s'effondrer dans les bras l'un de l'autre la minute d'après. Absolem ne réfléchie même pas, il suit instinctivement Ceyan sans chercher à savoir par où il fallait passer pour s'éloigner du château. En chemin, Ceyan décida de taper la causette, ce n'était pas comme s'ils n'avaient pas le temps, ils avaient une petite trotte jusqu'à la Licorne blanche. "Mouhai, tranquille ! Rien de particulier. Et toi ? " Bon c'était mal parti pour les confidences à ce rythme là d'accord mais Absolem avait quand même besoin d'un verre pour ça, il ne fallait pas déconner.

Le chemin se fit sans problème, aucune embuche ne les empêcha de se rendre à la Licorne Blanche. Aucun des deux n'avaient encore mis les pieds là bas, ce fut donc une surprise de découvrir que la Tête de Sanglier avait fermé ses portes et que c'était une bonne femme qui avait pris la relève. Le cadre était sympathique certes mais loin d'être l'idée de base des deux garçons. Absolem haussa les épaules quand Ceyan se tourna vers lui, cherchant une approbation ou un refus catégorique d'entrer ici. Au fond, Absolem s'en fichait de savoir où ils allaient se bourrer la gueule, l'endroit n'avait que peu d'importance, c'était la personne avec qui il allait le faire qui était importante et visiblement, Ceyan pensa la même chose. Ceyan entre et s'installe au bar et comme toujours Absolem le suit. Son meilleur pote commande un double pur-feu, assez violent pour un début, mais quand on était bourrin, on l'était jusqu'au bout non ? "Pareil ! "

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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A la maison j’ai deux sœurs. Deux espèces de petites casses burnes, même si je les aimes beaucoup. Quand je rentre chez moi pendant les vacances, j’peux pas me laisser aller, et c’est la même à Poudlard finalement. Chez les chatons, j’ai pas mal de copines et quelques potes. Mais ça s’arrête là. Les filles, à part Tay’, sont assez précieuses et Flynn est partit l’année dernière. Forcément, sortir avec Absolem ça fait du bien. Pas de prise de tête ou de retenue, c’est posé, pépère … "Arrêtes de me chauffer sinon j'te coince dans un coin sombre pour te faire ta fête ma p'tite allumeuse " Pas très subtil aussi , mais c’comme ça que j’aime trainer avec lui. Oh oui, j’adore qu’il me claque les fesses, c’est très très agréable. Je lui jette un petit regard aguicheur par-dessus mon épaule avant de nous entrainer dans les couloirs. Ce soir c’est le nouvel an, une fête comme une autre mais qui a trois fois plus de raison que les autres de se mettre une grosse murge. Champagne, passage à la nouvelle année, bonnes résolution. A part le premier mot, j’m’en fou. Et encore, j’préfère me la mettre à l’alcool fort plutôt de siroter du mousseux le petit doigt en l’air. C’est pas vraiment mon genre. Ma mère, rentrée de Serbie, a direct voulu nous baigner dans la vie anglaise, plus mondaine. Je devais être trop vieux pour être modelé, mais mes sœurs sont devenues comme ça. Elles se souviennent pas, tant mieux, je préfère qu’elles lèvent le petit doigts en sifflant une flute de champ’ plutôt que l’image de notre frère mort leur revienne en tête. Biens sur c’est pratique pour elles, aucune des deux ne garde au fond d’elle des marques indélébiles dont elle est incapable de parler. Moi j’peux pas, mais au fond c’est pas important puisque personne ne me pose de question. Marlow un jour aurait pu me faire craquer, mais c’est plus son silence compatissant qui m’a séduit. J’sais pas si j’en parlerai un jour à Abso’ ou autre finalement, peut être quand j’en ressentirai le besoin. Pour l’heure, il s’agit de vivre l’instant présent entre potes et d’aller boire en continuant d’être peu subtil. « Boarf » dis-je en haussant les épaules. « T’sais c’est toujours le bordel avec Siobhan, mais j’pas envie d’en parler pour l’moment ! Sinon globalement, ça va ouai. » C’est le blabla habituel de deux potes qui se retrouvent et qui permet de faire passer le temps un peu plus vite.

Arrivé à Pré-au-lard, je suis à fond et ma motivation vient obligatoirement du fait qu’on s’engouffre dans les Ruelles Mal Famées pour boire un coup. C’est un peu l’endroit interdit du village, où les élèves vont uniquement pour se faire peur. J’ai pas peur, ça c’est clair, c’est même plutôt grisant. Seulement, je m’attendais à entre à la Tête de Sanglier moi, pas à la Licorne Blanche. C’est quoi ce nom de merde pour un bar situé dans ce quartier sans déconner ? Bon, ça m’importe peu mais quand même, croiser des gens propres sur eux, ça me trou le cul. Pour pallier à ce petit détail, j’attaque sévère avec un double whisky, et Abso’ me suit. Quand le verre arrive sous mon nez, l’odeur de l’alcool emplit mes narines. J’adore ça et mon regard pétille à l’idée de sentir la chaleur de la liqueur couler dans mes veines. « A la tienne Bro’ ! » Je lève mon verre puis le porte à mes lèvres. Par Merlin que c’est bon. Je vais me le savourer ce petit premier, par contre pour les petits frères je promets rien. Si mes souvenirs de notre dernière cuite sont bons, on est assez doué pour les culs secs avec Absolem. J’m’installe confortablement sur mon tabouret, jambes écartés et coudes sur le bar. Mon meilleur ami est interessant à observer. On cause pas mal tout les deux, ouai, mais comme des mecs. C’est rare qu’on fasse nos gonzesses à se demander mutuellement des conseils. Bon en ce moment, à cause de Sio’, c’est faux, mais généralement, on déballe pas nos états d’âmes. J’connais vaguement son histoire de famille, à cause de sa presque sœur qui traine dans le coin, mais j’ai jamais creusé très loin. Il cherche pas à savoir pour moi, j’vais pas le tanner non plus. Mais du coup, faute de conversation normale, on peut paraitre comme un duo peu subtil. Pas du tout même … Cela dit, il faut pas croire qu’on est cons, non. Parfois on arrive à parler de truc intéressant voire même philosophique. Sauf que ce soir, c’est pas le but de la soirée. Je reprends une gorgée de pur-feu, plus grande cette fois. « Bon p’tite tapette, cul sec ? » Vu ce qu’il reste dans nos verres c’est raisonnable, même si je me contrefou de tomber un verre plein d’un coup. J’aime bien les petits challenges comme ça.

De dehors, on pourrait se dire que, oh mon dieu ces deux jeunes exagèrent quand même … mais on est pas là pour des prunes. Le motif de ma lettre c’était « vient te mettre une belle murge Bro, vient » et pas « allons boire un petit thé camomille … ». En quelques secondes, je porte mon verre à ma bouche, le vide, puis le repose sans délicatesse sur le bar. Le pur-feu me brûle la gorge, ma face se tend un peu mais putain, qu'est ce que ça fait du bien !

« Boarf ! T’sais c’est toujours le bordel avec Siobhan, mais j’pas envie d’en parler pour l’moment ! Sinon globalement, ça va ouai. »

Les deux garçons avaient visiblement une vie bien compliquée en ce moment, mais n'était-ce pas normal arrivé à ce stade de leur vie ? 17 ans, on commence à se prendre la tête avec les filles, sa famille, les cours et les potes. Bien souvent on avait déjà bien entamé sa crise d'adolescence, on en faisait voir de toutes les couleurs à ses parents et à ses professeurs, on multipliait les conneries avec ses potes et on voletait à droite à gauche autour d'une ou plusieurs filles. Absolem & Ceyan ne dérogeaient pas à cette règle, même si c'était à leur façon. Ceyan restait un jeune homme avec un caractère pas toujours facile à vivre, nerveux, parfois violent, suspicieux et secret, qui n'aimait pas parler de lui. Il ne s'était pas pris la tête jusqu'à présent avec les filles avec lesquelles il sortait parce que ça ne l'intéressait pas, cela lui faisait donc tout drôle de tomber sur la fille qui lui faisait tourner la tête sans même qu'il s'en rende compte. Il connaissait Siobhan depuis sa première année, ce n'était que tout récemment qu'il s'était rendu compte qu'elle comptait beaucoup plus pour lui qu'il n'aurait voulu l'imaginer. Pour Absolem, sa famille lui sortait par les yeux et on pouvait dire que sa crise d'adolescence avait commencé de façon assez précoce, refusant de leur parler, crachant sur les étiquettes, riant du protocole et refusant de se soustraire aux nouvelles règles imposaient par son paternel. Il ne voulait ni être poli, ni courtois et encore moins serviable. Il refusait l'idée d'abdiquer sinon il aurait l'impression de trahir sa mère. Du côté de cette dernière, rien n'était facile non plus, déficiente mentale, elle n'avait pas les épaules suffisante pour l'élever et se battre pour lui, elle avait dû abandonner sa garde et reprendre son traitement, ce qui n'était pas pour plaire au jeune homme qui ne reconnaissait plus sa mère. Les choses avaient été compliqué avec les nanas, surtout avec une. Yasha lui avait toujours plu, mais au début c'était sans réellement y penser, sans avoir envie de se prendre la tête pour elle. Et puis ils avaient grandi, les choses avaient changé et elle était devenue plus importante à ses yeux. Luttant, refusant, niant, il avait multiplié les conquêtes hors Poudlard pour l'oublier mais ça n'avait servi qu'à le mettre plus bas que terre. Aujourd'hui, les choses s'étaient arrangées avec Yasha, cela devenait plus sérieux et donc plus effrayant. Leur relation allait-elle se concrétiser ? Peut-être, si Absolem ne faisait pas de conneries entre temps.

"Ah les meufs ... toujours une emmerdeuse pour nous gâcher la vie ... et le pire c'est qu'on les laisse faire et presque avec plaisir, les cons ! "

Absolem plaisantait bien entendu, il n'était pas le mieux placé pour être sérieux au vu de sa situation avec Yasha et jamais il ne trouvera qu'elle était une emmerdeuse de premier ordre. Elle avait son caractère et cela ne fonctionnait pas toujours avec son propre caractère de merde, mais dans l'ensemble, ils s'entendaient plutôt très bien. L'avenir leur dira s'ils ont eu raison d'insister et de résister ou s'il aurait mieux valu pour eux qu'ils tournent la page quand Yasha a quitté Poudlard. Le chemin jusqu'à Pré-au-Lard se fait sans heurte. Les deux meilleurs amis ne rencontrent aucun problème et bientôt ils se retrouvent à déambuler dans les ruelles. Ils se dirigent vers les ruelles mal-fâmées pour se rendre à la Tête de Sanglier mais cette dernière a été racheté par la soeur de Lyard pour en faire un nouveau bard, La Licorne Blanche. On était loin du bar craignosse dont ils étaient en recherche, mais ils avaient un peu la flemme de continuer leur chemin pour trouver mieux. Ils s'installèrent donc au comptoir pour boire leur premier verre. Ils ne seraient pas trop mal ici, espérant que leur jeune âge ne les empêcherait pas de s'amuser. Si vraiment ça craignait trop, Absolem pouvait toujours transplaner pour aller dans un de ses bars de Londres où on était pas très regardant sur l'âge des consommateurs, le tout était d'avoir du cash. Par chance, leurs boissons commandaient arrivèrent sans problème, ils trinquèrent ensemble. On les boit tranquillement au début, jusqu'à ce que Ceyan ait la bonne idée de lancée le départ pour les culs secs. En général ça arrive un peu plus tard dans la soirée, quand ils étaient déjà un peu amoché, jamais dès le premier verre, mais vu qu'ils étaient ici pour ça, pourquoi chipoter ?

"P'tain j'ai cru que j'étais avec Cathy et que t'allais commander après un verre de lait ... Y'a intérêt qu'on l'avale fissa ! "

Petite provocation bien placée juste pour le plaisir de la provoc'. Ils se connaissaient depuis quelques années maintenant, des claques dans leurs gueules ils en ont eu et ils s'en sont données. Aujourd'hui ne ferait pas exception.

Zola Rylee Shaw
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Deux mecs, des histoires de meufs, de l’alcool, tous les éléments sont réunis pour que je passe une putain de bonne soirée. Ça faisait longtemps que j’avais pas passé de soirée avec mon meilleur pote et putain, ça commence bien. Le seul souci c’est que le bar que je voulais retourner une fois bourré n’existe plus. A la place y’a la Licorne Blanche, un établissement tout mignon. Trop mignon pour les Ruelles Malfamées. Ça pue et ça craint normalement ici, mais pas ce soir. Heureusement qu’avec Bso’ on peut profiter un peu n’importe où. Accoudé au bar on en vient rapidement à cause des filles, dont Siobhan. Bien sur que son cas tombe dans la conversation puisque c’est elle qui me donne envie de me saouler tellement elle me rend fou ! "Ah les meufs ... toujours une emmerdeuse pour nous gâcher la vie ... et le pire c'est qu'on les laisse faire et presque avec plaisir, les cons !" J’aurai pas mieux dit putain. On est des cons, moi encore plus que lui. Parce que bon, lui au moins il sort avec la meuf qui lui prend la tête, moi pas. Si j’avais bien compris, il a du mal à concevoir une relation réelle et stable avec Yasha mais bon, Yasha quoi ! Je lève mon verre en signe d’approbation et le sirote tranquillement histoire de me mettre en jambe. J’ai réellement besoin de boire ce soir pour oublier Siobhan un instant et fêter la nouvelle année. Le hic c’est que le visage de ce putain d’ange blond ne quitte jamais mon esprit, bordel. Quoiqu’il arrive elle est là, même si le whisky me brûle la gorge ou que les seins de la serveuse m’hypnotisent. Autant le personnel de la Tête de Sanglier était dégueulasse autant là … j’ai rien à dire. Juste pour le plaisir des yeux je commande une nouvelle tournée. J’suis pas un immense fan des énormes seins mais là, cette paire quoi ! Elle nous dépose les nouveaux verres et encaisse ma thune sans rechigner après le pourboire. C’est avec plaisir mademoiselle. Au moins j’oublie Siobhan un moment grâce à cette charmante créature à qui je lance un petit sourire en coin pour la remercier de la double dose. Même pas que j’ai honte de lui faire de gringue, Abso’ a l’habitude à force. J’peux pas sortir au bar sans essayer de charmer une demoiselle. C’est rare quand je conclue mais une fois de temps en temps ça fait du bien. Cela dit en ce moment j’en ai nullement envie, et si mon esprit s’enfonce un peu, je repense à Siobhan.

Hop, cul sec pour oublier ! J’en ai ma claque des meufs et du bordel que ça crée. Absolem me suit dans ma descente et on attaque fièrement la dernière soirée de l’année. " P'tain j'ai cru que j'étais avec Cathy et que t'allais commander après un verre de lait ... Y'a intérêt qu'on l'avale fissa ! " Aussitôt dit aussitôt fait, le verre est vide. Un simple regard suffit pour en recommander deux autres. « Tu vois pour le moment j’en ai marre des gonzesses. T’es bien avec ta meuf, tant mieux, mais ce soir j’ai pas envie d’en causer. » Une seconde fois, la serveuse aux seins improbable approche et me fait loucher. Limite je devrais me foutre des claques pour arrête d’être con mais pas ce soir. Concrètement le bar n’est pas bondé pour une soirée de nouvel an. Les gens du village doivent avoir suffisamment de famille pour ne pas trainer dehors en cette soirée particulière. En même temps, qui irait aux Ruelles Malfamées à par nous ? Du coup, j’ai le champ libre pour mater la serveuse et lui lancer quelques sourires en coins. C’pas possible que ça soit elle la patronne, ou alors je suis attiré par les trentenaire. Non c’pas possible quand même, j’vais pas me mettre à draguer une femme qui à l’âge de ma mère. Quoique ma mère n’est pas un bon exemple puisqu’elle n’a pas trente ans… Cela dit, c’est un cas à part. J’me retourne vers mon bro’ avec mon nouveau verre à la main, histoire de me sortir mes idées bizarre de la tête. « Et plus jamais tu me compares à ta sœur p’tit con va. » Un verre de lait ? Genre j’pourrai boire ça dans ces circonstances ? La liqueur jaunâtre qu’est le whisky pur feu est beaucoup plus sympathique à ingurgiter. Par pur esprit de contradiction, je lève le coude et tombe à nouveau un cul sec. Ça suffira pour l’instant, ma gorge me brûle sévère mais au moins j’ai complètement oublié Siobhan. « Bon, t’as dit dans ta lettre que tu voulais m’causer de quelque chose. T’as besoin de quelques verres de plus ou pas pour le faire ? » Le tact et moi ça fait deux et ça Abso’ le sait. Je le connais assez pour savoir qu’il m’en voudra pas, peut être même qu’il me remerciera pour ça. Non parce que ce gars, il a pas sa langue dans sa poche, il prévient pas quand il doit causer, il le fait cash. Surtout avec moi. Du coup, quand il m’a écrit ça, ça a fait tilt dans ma tête. Ça doit être assez important pour qu’il souhaite m’en parler après avoir prévenu et surtout, autour d’un verre.

« Tu vois pour le moment j’en ai marre des gonzesses. T’es bien avec ta meuf, tant mieux, mais ce soir j’ai pas envie d’en causer. »

La remarque de son ami le fit marrer. Ca ne dérangeait pas particulière le jeune Moriarty de ne pas parler de gonzesse, même si à l'heure actuelle il était plutôt content de ce côté là, il ne ressentait pas forcément le besoin d'en parler à tort et à travers. Il n'éprouvait aucune honte de sortir avec Yasha, bien entendu, mais de là à n'avoir que ça à la bouche, il y avait encore un pas. Il trouvait qu'il avait de la chance, les choses s'étaient réglées d'elles même et tout était rentré dans l'ordre mais après, est-ce leur histoire allait fonctionner sur le long terme ? Ils n'en avait aucune idée. Bien évidemment les deux l'espéraient, sinon ils ne seraient pas ensemble, mais ils ne sauraient voir l'avenir ... même si Absolem ne pourrait jamais dire à quelqu'un "j'sais pas, j'suis pas voyant" ... vu que techniquement parlant, il l'était. Il pourrait, s'il le voulait, user de son don pour savoir s'il allait rester longtemps avec Yasha, s'ils allaient se marier et avoir des gosses ou si chacun allait partir de son côté au bout de quelques mois. Il pourrait même voir si Ceyan & Siobhan sortaient ensemble dans un avenir proche. Mais voilà, Absolem n'avait pas envie d'utiliser son don pour ce genre de choses. C'était ridicule et déloyale.

"Ah merde moi qui voulait te montrer nos dernières photos de vacances ... le chien qu'on a pris ensemble, notre nouvel appart' et le futur mioche ... Quel dommage !"

Absolem se marra tout seul face à sa connerie. Il n'était jamais parti avec Yasha en vacances et ce n'était pas réellement prévu au programme. Peut-être qu'un jour ils partiront ensemble, n'importe où dans le monde, Absolem ne prétendait pas que ça ne pourrait pas être possible, mais pas forcément dans l'immédiat. Il arrivait plutôt bien à imaginer Yasha avec un sac à dos, à dormir un peu n'importe où, à marcher à longueur de journée, en mode road trip, ce qui plaisait plutôt au jeune Moriarty qui n'avait aucune envie de se retrouver dans un hôtel 15 étoiles où il ne verrait rien au pays où ils se trouvaient, trouvant tout le confort dont ils avaient besoin à l'hôtel même. Le jeune préfet arrivait même à les imaginer avec un chien, plutôt grand, une sorte de bâtard un peu foufou qu'ils auraient récupérer dans un foyer pour animaux type SPA. Mais après tout devenait flou pour l'appart et plus encore pour le mioche. Non, là par contre, ce serait trop lui demander d'imaginer à quoi pourrait ressembler leur gamin. Beau, c'était évident, mais au delà de ça, il n'avait pas envie d'imaginer. De toute façon à 17 ans tu ne te vois pas avec des gamins, ce serait une belle source d'emmerdes. Voir Ceyan en train de reluquer la serveuse le fit encore plus marrer. Décidément, il savait y faire pour oublier Siobhan, il n'y avait pas à dire. Bien entendu, en grand connaisseur, Absolem savait que ça ne serait que temporaire, lui même en avait fait l'expérience l'été dernier. Il avait couché avec pas mal de filles pour oublier Yasha et aucune n'avait réussi à le distraire plus de 24h.

"Pourquoi ? Sinon tu vas te mettre à chialer ? "

Lui répondit-il quand Ceyan lui dit que plus jamais il devait le comparer à sa soeur. Un sourire plana sur le visage du jeune Moriarty, prenant plaisir à le charrier. Mais tout plaisir à une fin et quand son meilleur pote lui demanda ce qu'il avait envie de lui dire, Absolem prit un air beaucoup plus sérieux. Evidemment, ça devait tomber sur le tapis, mais ce serait toujours trop tôt au goût du jeune préfet. Absolem soupira, non décidément il ne s'y ferait jamais. Ce n'était pas la première fois qu'il en parlait et c'était pourtant toujours aussi désagréable. Un million de verres supplémentaires ne suffiraient pas à l'enivrer maintenant que le sujet était lancé sur le tapis. "Putain t'as l'art de plomber l'ambiance toi, y'a pas à dire. Un vrai emmerdeur sur pattes ... " Lui asséna-t-il pas forcément méchamment. De toute façon comment lui en vouloir alors que l'unique fautif dans cette histoire, c'est bien Absolem ? Absolem termina son verre rapidement, avant d'en recommander un autre. Il ne prêta pas plus attention à la serveuse, elle n'était pas particulièrement son genre et surtout il n'était pas particulièrement d'humeur. Elle aurait pu être Yasha qu'il n'en aurait pas eu plus envie. "Bon et vu qu'il n'y aura jamais assez d'alcool dans ce bar pour m'aider à aborder le sujet, autant y aller franco ... J'suis voyant ... et j'ai revu ma mère ... à l'hôpital psychiatrique et elle était tellement défoncé qu'elle ne m'a pas reconnu ... " Le tact ne faisant pas parti de leur habitude, Absolem lâcha tout ce qu'il avait envie de dire à son ami depuis un moment en une seule phrase. Il manquait beaucoup de détails, mais l'ensemble était là.

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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"Ah merde moi qui voulait te montrer nos dernières photos de vacances ... le chien qu'on a pris ensemble, notre nouvel appart' et le futur mioche ... Quel dommage !" Je manque de m'escaner avec une gorgée de pur feu tellement ce genre de révélations de la part d'Abso est improbable. Lui, avec femme, enfant et chien ? Non, improbable. Pas maintenant, pas lui avec ses tatouages et sa gueule de shooté. Peut être un jour, quand il se posera, mais c’pas demain la veille. Trop accros à ses conneries et son langage franchement douteux. Faut pas dire « putain » toutes les trois phrases pour élever un gosse. Ma mère hésite jamais à me foutre une taloche quand je déconne au niveau de mon vocabulaire. Tant mieux, mais bon. Non, pas Absolem papa. Du moins, l’image que j’ai d’un père ne colle pas du tout avec l’allure de mon meilleur pote là, tout de suite. En même temps, avec un verre de pur feu à la main … personne n’a l’air d’être un bon paternel. « Parle pas de malheur va, l’amour donne des ailes et puis .. puis le reste rend la vue ! » Je crois que le dicton, c’est pas tout à fait ça, mais il fera l’affaire. L’idée est là, même si dans le fond j’ose un peu croire en l’amour. Sans que j’ai demandé quoique ce soit, l’image de Siobhan revient dans ma tête. Comme le satané clown qui sort de sa boite, elle me surprend dès que je laisse mon esprit penser amour et guimauve. Je déteste ça, en plus, elle se fou de ma gueule. J’ai pas envie d’admettre qu’elle me plait, mais bon, elle me plait. Histoire de changer de sujet, j’oriente la discussion vers le sujet à suspense qu’évoquait la lettre de l’autre jour. A la gueule de mon pote, je constate que j’ai foutu les pieds dans le plat. En même temps, cet imbécile m’écrit qu’il doit me confier un truc. Je suis pas du genre et être hyper patient, il devait bien s’attendre à une intrusion peut discrète dans sa tête.

"Putain t'as l'art de plomber l'ambiance toi, y'a pas à dire. Un vrai emmerdeur sur pattes ... " Avec un sourire, j’hausse les épaules et vide mon énième verre de pur feu. Il m’a déjà parlé de Yasha, je vois pas trop ce qu’il veut aborder en fait. Ça pourrait être tout et n’importe quoi, des cours à sa tordue de famille. Je crois qu’il s’entend bien avec une de ses demie sœur, mais de ce que je sais, avec le reste c’est pas tout à fait ça. Fut un temps, il voulait presque fuguer en faisant un bon gros fuck à son paternel. Sans rien dire, je l’observe descendre sa liqueur et en reprendre une. Mon sourire s’efface, pour qu’il picole comme ça, c’est que c’est plutôt important et grave. Sinon, il garderait sont air nonchalant habituel. Je fronce les sourcils en appuyant ma tempe contre mon poing. "Bon et vu qu'il n'y aura jamais assez d'alcool dans ce bar pour m'aider à aborder le sujet, autant y aller franco ... J'suis voyant ... et j'ai revu ma mère ... à l'hôpital psychiatrique et elle était tellement défoncé qu'elle ne m'a pas reconnu ... " Waw. Je m’attendais pas vraiment à ça. Toujours appuyé sur le bar, je reste en suspense. Il ne peut pas me laisser comme ça, en plan, avec si peu d’information. Seulement, il a bien l’air décidé à s’arrêter là, vu comment il regarde le comptoir du bar.

''Ah bah la ca mérite un bon vieux Cercueil pour faire passer la pilule'' lancé je en levant le bras vers la serveuse ''Deux please !'' Le silence se fait le temps que les deux immenses verres d'alcools arrivent. Pour le coup je ne sais pas trop quoi dire. En dehors de la surprise, je suis partagé entre deux sentiments : l'envie et la tristesse. D'un côté, ça a l'air top d'être voyant mais je suis pas assez tebé pour voir ça comme un don. Enfin, j'aimerai pas l'être quoi. Et puis sa pauvre mère, complètement fol dingue. Le problème c'est que j'aime pas avoir de la peine pour quelqu'un, et lui je pense qu'il n'a rien à foutre de ma pitié. Grand et sombre, les cocktails arrivent sur le comptoir. Je paye pour deux et laisse un pourboire à la serveuse. Moi qui voulais oublier la merde que je vis avec Siobhan, je suis servi ! ''Attention pas de cul sec, c'est une pinte de vodka, triple sec, martini et gin. Le tout avec du coca, mais c’est que pour la couleur.'' Je porte le verre à mes lèvres sans trop faire le malin. Ce truc, c'est un tort boyau, et rien que tremper les lèvres dans ce mélange ça pique. Une grosse gorgée me force à plisser les yeux tandis que ma gorge brule. ''Voyant tu dis...?'' dis-je histoire de retourner un peu sur le sujet principal de la soirée. Apres tout il voulait m'en parler non ? Il devrait pas être surpris que je fasse preuve de curiosité, du moins s’il me le permet. ''En quel sens ? Passé ou futur ? Et .... j'suis désolé pour ta mère...'' A ce sujet je peux pas faire grand-chose puisque je connais pas toute l'histoire. On a une règle tous les deux : on n’insiste pas quand on veut pas causer, mais bon là y'aura peut-être prescription. ''Qu'est ce qu'elle a en fait ..? Tu ne m'en as jamais vraiment parlé. '' A nouveau je m'abreuve et m'arrache la gueule. Je commence à sentir légèrement les effets de l'alcool sur mon corps et dans ma tête.

« Parle pas de malheur va, l’amour donne des ailes et puis .. puis le reste rend la vue ! »

Il était vrai qu'Absolem déconnait avec tout ça, mais il n'était pas à l'abri d'un accident. Yasha pouvait tomber enceinte par accident, elle décide de le garder, sans même le vouloir ou y songer un seul instant, le jeune Moriarty se retrouverait papa. Elle ne le forcerait pas à le reconnaitre ou à jouer son rôle de père, en tout cas à l'heure actuelle c'était ce que pensait Absolem, mais il le ferait. Non pas par amour pour Yasha, ni même au fond par amour pour le gosse, mais parce que lui même à vécu sans père et qu'il ne veut pas reproduire le schéma familial. Il savait qu'il finirait par l'aimer, cet être indésirable et indésiré. Peut-être que sans le savoir, il avait déjà un gosse à quelque part, après tout il n'avait jamais eu l'occasion de recroiser le chemin de toutes les filles avec qui il avait coucher. Elles n'étaient pas des centaines, mais il s'était un peu lâché quand cela n'allait pas entre Yasha et lui. Il espérait qu'il s'était protégé suffisamment pour que ça n'arrive pas ou que jamais personne ne frapperait à sa porte en se prétendant être son enfant. Pour l'heure, il avait 17 ans, une copine avec qui ça se passait bien et ça lui suffisait largement. Elle était à l'université, ce qui signifiait qu'ils ne se voyaient déjà pas souvent, il devait finir ses études avant de penser à vouloir fonder une famille. Se connaissant, même une fois ses ASPICs en poche, il n'envisagerait pas dans l'immédiat de se marier, d'avoir des gosses, une maison et tout le tralala. Il avait des rêves pleins la tête et n'était pas mûr pour tout ça. Il voulait voyager, rencontrer de nouvelles cultures, découvrir de nouveaux horizons, faire la fête, se défoncer et surtout ne pas se prendre au sérieux. Absolem ne répondit pas, il se contenta de rire, parce qu'au fond il n'y avait rien à dire. Ils n'étaient au fond que des gosses, de 17 ans certes, mais bien trop immature pour devoir se prendre au sérieux maintenant.

Le sujet dévia sur ce qu'avait marqué Absolem dans sa lettre. Le con aurait pu s'abstenir au fond de le mettre dedans, parce que même si sur le moment il avait été prêt à en parler, aujourd'hui ce n'était plus le cas. Ceyan voulait savoir, on ne pouvait pas le lui en vouloir, même si ça faisait bien chier. Au vu de la tronche de son meilleur pote, Ceyan comprit qu'il allait falloir quelque chose de plus fort que du Whisky pur feu et commanda deux cercueils. Absolem en connaissait le principe mais n'avait jamais eu l'occasion d'en boire. Il n'allait pas être déçu du voyage. ''Attention pas de cul sec, c'est une pinte de vodka, triple sec, martini et gin. Le tout avec du coca, mais c’est que pour la couleur.'' Les verres arrivèrent et Ceyan le mit en garde. Pas de cul sec pour le coup, sinon il allait avoir du mal à continuer. Absolem trempa ses lèvres et comprit rapidement pourquoi il avait commandé ça. Ca arraché cette merde. C'était pas terrible au goût, mais ça fera au moins son office, c'était tout ce qu'on lui demandait. Première gorgée d'avalée et Absolem grimaça. C'était franchement dégueulasse et c'était vraiment fort. Même en voulant faire son malin, le jeune Marius n'arriverait pas à l'avaler cul sec sans s'étouffer. Les questions du jeune Ragnar commencèrent à fuser. Il était dans son droit, son meilleur ami avait un peu tout balancé sans aucune explication. Le premier sujet était son don, le suivant était sa mère. Deux sujets qu'il n'aimait pas aborder, mais pour une fois, il allait devoir faire une exception.

"J'vois le futur ... une vraie boule de cristal sur pattes. En général c'est quand je touche des objets, je suppose chargée d'énergie, mais j'me suis pas trop renseigné sur le sujet. Mais parfois, ça peut m'arriver même en touchant les gens, c'est assez rare, mais ça m'arrive. Souvent c'est souvent lié à mes émotions ..."

Absolem tenta de s'expliquer du mieux qu'il le pouvait, mais il n'était même pas sûr de savoir expliquer comment son don fonctionnait. Il l'avait fui durant des années, aujourd'hui il était de nouveau obligé de vivre avec. Plus âgé, il allait pouvoir faire des recherches dessus, l'accepter et tenter de le contrôler, mais une fois qu'il aura digéré tout cela et pas avant. Pour le moment il voyait cela comme une tare, un jour il verra peut-être ça comme faisant parti de lui. Buvant une seconde gorgée qui lui arracha toujours la gueule, il décida que quitte à avoir commencer, autant finir. "Ma mère souffre d'une sorte de déficience mentale. J'saurais pas trop t'expliquer les termes techniques, mais en gros elle n'aurait jamais dû être mère et encore moins m'élever presque toute seule... Mais bon, j'pas l'impression d'être un total décérébré, donc bon j'pense qu'elle a plutôt bien fait son taff à ce niveau là ... C'vrai que j'ai pas eu une enfance comme tout le monde, mais j'ai aucun regret. Sauf peut-être d'avoir toujours rêvé de rencontrer mon père et que mon souhait se soit réalisé ... c'est ce bâtard qui l'a envoyé dans c'trou ... "

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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Le cercueil arrive, marronnasse et dégueulasse à souhait. Il va faire passer la pilule, saouler Absolem et nous faire passer un meilleur moment. Ou peut-être pas, on verra. Comment on est venu à parler de nos amours, nos copines et autres histoire à ça ? Ah oui ... parce que j’ai le don de pas y aller par quatre chemins et mon meilleur pote non plus. A vrai dire, ce genre de conversation nous ressemble tout autant que la précédente. C’est pour ça qu’il est mon Bro’ ce mec, on peut déconner, être gras avec les meufs mais aussi causer de manière sérieuse. Bon, à notre niveau de maturité certes, mais quand même. Il faut admettre qu’il y a plus adulte pour aborder un sujet important qu’en commandant un cocktail d’alcool hyper fort, mais je le vis bien. Autant je suis pas un gamin né de la première pluie, j’ai jamais crus au Père Noël, mais je ne suis pas pour autant un homme avec la tête sur les épaules. Et je ne le serais sans doute jamais. Dans un même élan, on porte le verre à nos lèvres. C’est vraiment fort cette merde, mais ça a le don de rapidement monter au cerveau et de détendre n’importe qui. Ça permet de se désinhiber et casser les tabous, y’a même des gens qui se foutent à poil quand ils sont trop cramé ! Alors pourquoi ne pas vider ce qu’on a sur le cœur face à son meilleur pote ?

« J'vois le futur ... une vraie boule de cristal sur pattes. J’écoute, tranquillement assis sur mon tabouret, et fait tout ce que je peux pour rester impassible. La gorge me brûle, tant à cause de l’alcool que par l’envie de poser des questions. « En général c'est quand je touche des objets, je suppose chargée d'énergie, mais j'me suis pas trop renseigné sur le sujet. Bon au moins quand Abso’ est lancé, il ne tarit pas d’éloge et balance tout d’un coup. De toute manière, j’entends bien à son ton qu’il à du mal à m’en parler, même dans ces circonstances. L’envie que j’ai éprouvée il y a quelques minutes quand il m’a annoncé être voyant à complètement disparut. Ça ne doit pas être facile d’être assaillit de vision du genre, surtout pour le futur. Imagine tu touches un slip et paf, tu vois la mort de ton père ! Horrible. Mais parfois, ça peut m'arriver même en touchant les gens, c'est assez rare, mais ça m'arrive. Souvent c'est souvent lié à mes émotions ..." Déglutissant, mon premier réflexe est d’éloigner mon poing du sien posé sur le comptoir. C’est bête mais ce qu’il vient de me dire est impressionnant, et je n’ai pas du tout envie qu’il subisse un truc chelou juste parce qu’on s’est frôlé. Il y’a une tension palpable dans notre coin du bar du coup, et rien n’y fait, pas même de nouvelles gorgées du Cercueil de la mort. Je l’observe quelques secondes après qu’il se soit tu. On sait jamais, pareil je peux en placer, pareil pas. Il reprend une gorgée du mix de liqueur puis reprend. Le second sujet, sa mère. Il ne l’a quasiment jamais abordé avec moi, à part dans les très très grandes lignes en mode « je l’aime mais je vis chez mon paternel avec ses filles ». Pas très loquace en information le Moriarty.

« "Ma mère souffre d'une sorte de déficience mentale. Bam ! Dans ta gueule Ceyan. J’ignorai carrément ce détail et j’ai beaucoup de mal à contenir les gros yeux du type surpris par la nouvelle. « J'saurais pas trop t'expliquer les termes techniques, mais en gros elle n'aurait jamais dû être mère et encore moins m'élever presque toute seule... Mais bon, j'pas l'impression d'être un total décérébré, donc bon j'pense qu'elle a plutôt bien fait son taff à ce niveau là ... C'vrai que j'ai pas eu une enfance comme tout le monde, mais j'ai aucun regret. Sauf peut-être d'avoir toujours rêvé de rencontrer mon père et que mon souhait se soit réalisé ... c'est ce bâtard qui l'a envoyé dans c'trou ... » J’avale une nouvelle goulée de mon breuvage histoire de m’imprégner de l’histoire de mon vieil ami. On n’avait jamais parlé de ça avant, et finalement j’ignorais qu’il avait eu ce genre d’enfance pas vraiment sympa. Il doit avoir un lien indéfectible avec sa mère, et si je comprends bien, elle ne le reconnait plus aujourd’hui. Autant je suis pas hyper branché affection maternelle puisque ma mère est étouffante, autant je supporterai pas de voir son esprit quitter son corps et nos souvenirs. Je cherche les mots pour montrer mon soutien à Absolem au fin fond de mon crâne mais pas moyen, je suis pas doué pour ça. Quand il m’a écrit pour me proposer la soirée, souhaitant en profiter pour me confier un truc, je m’attendais pas vraiment à ça. Carrément empoté, je pose ma main sur son épaule couverte de son pull et la serre maladroitement. Normalement, sans contact peau contre peau, il ne devrait pas voir l’avenir non ?

« Eh beh, c’pas d’bol quand même. » Ceyan 1 – réconfort 0 ! Parfois je me désespère mais ma seule arme face à ce genre de situation c’est faire des vannes et j’avoue, j’en ai pas trop en stock là. « Avec le temps, je suis certain que tu arriveras à apprécier ce don de voyance. Maitrisé, ça doit pouvoir être super pratique dans quelques circonstances ! » Genre quand tu ignores pas si tu dois faire tel ou tel trucs et que t’hésite vu qu’il y a pleins de conséquences différente. Ou quand tu vas être père et que tu ne sais pas si c’est une fille ou un garçon. J’suis sûr qu’au bout d’un moment il trouvera le moyen de gérer sa vie avec ce don. « Tu connais pas un genre de maitre pour t’apprendre à développer ce don ? » On sait jamais après tout, pareil le prof de divination pourrait l’aider ? Il doit pas être tout seul à pouvoir faire ce genre de chose. Par contre, avoir une mère en asile de fou, ça c’est moins commun … « Je suis désolé pour ta mère mec. Elle t’a bien élevé, même si t’es quand même un peu con parfois ! » J’étais obligé de faire une boutade. J’essaye de le faire sourire, même si ce n’est pas son trait physique le plus remarquable. Abso’, c’est le mec ténébreux mystérieux qui sourit tous les 36 du mois. « Tu vas être majeur non ? Tu peux pas négocier un genre de procuration pour t’occuper d’elle et la sortir de là-bas ? La ramener vers toi et du coup, vérifier qu’on s’occupe bien d’elle … ? » Pas la peine d’aborder le sujet du paternel, ça le foutrait encore plus en boule. Je ne connais pas cet homme mais vu comment Absolem m’en parle, ça doit être un grand con de richouss’.

« Eh beh, c’pas d’bol quand même. Avec le temps, je suis certain que tu arriveras à apprécier ce don de voyance. Maitrisé, ça doit pouvoir être super pratique dans quelques circonstances ! »

Existait-il réellement des circonstances où on pouvait apprécier ce don ? Absolem en doutait fortement, mais comment l'expliquer à Ceyan, il ne le comprendrait pas. Certes, quand il s'en est servi pour retrouver McGonnagall, là pour le coup son don était utile, mais de là à dire qu'il avait apprécié l'utiliser de nouveau, il y avait un gouffre. On ne lui avait pas franchement donné le choix, même si on prétendait le contraire, s'il ne le faisait pas, il serait passé pour un gros bâtard et s'en serait voulu toute sa vie. C'était ça de faire croire qu'on s'en fichait de tout alors que la réalité était tout autre. Ceyan était maladroit dans ses propos, mais tout cela partait d'une bonne intention. Ils n'étaient pas doués tous les deux pour réconforter les gens mais au final, était-ce vraiment ce qu'attendait Absolem. Il ne cherchait ni la pitié, ni vraiment le soutien de son meilleur ami. En fait il avait juste besoin de se confier, d'une part parce que tout cela commençait à être trop lourd à porter, que parce qu'il se sentait enfin prêt à s'ouvrir. Après 5 ans, c'était peut-être le moment ... Absolem n'a jamais été du genre très bavard sur sa vie, même avant Poudlard, mais il avait suffisamment pris en ... maturité ?!, pour se confier à ceux qui lui étaient proches. Peut-être finiront-ils par comprendre certains aspects de sa personnalité et lui pardonnera-t-on ses sautes d'humeur ... Non, ce serait bien trop facile. Le jeune Moriarty ne se sentait pas obligé de parler, au fond, il aurait pu s'en abstenir, ça n'aurait certainement rien changé pour le jeune Ragnar, présent depuis ses débuts à Poudlard, mais il en avait envie, il voulait que son meilleur ami est une vue d'ensemble sur sa vie. Pas de pitié, pas de complaintes, rien que la vérité.

"Mouai ... j'en suis pas persuadé à 100% mais si tu le dis ..."

Ceyan lui demanda s'il ne connaissait pas quelqu'un pour l'aider. Il y avait Marlow. En soit elle ne pouvait pas "l'aider" à proprement parler puisqu'elle en connaissait autant sur leur don que lui, mais au moins elle pouvait être un soutien et une oreille attentive. Peut-être que leur professeur de divination pouvait les aider, mais s'y connaissait-il vraiment en don de voyance ? Ce n'était plus qu'une question de lire dans une boule de cristal ou dans des feuilles de thé, mais bien quelque chose qui se passe dans la tête, quelque chose de plus profond. Il devait bien exister des gens pour l'aider, il ne devait quand même pas être le seul à avoir ce don, mais qui ? Et comment les trouver ? Existait-il un annuaire avec tous les voyants du pays ? Est-ce qu'il existait au Ministère une liste des voyants du Royaume Unis ? Il fallait se recenser quand on possédait le don d'animagus, peut-être que c'était pareil pour le don de voyance ... "Non pas vraiment. J'ignore s'il existe une liste quelconque au ministère qui répertorie tous les sorciers possédant ce don et je doute qu'il existe un annuaire quelconque avec tous les noms ... Y'a bien cette fille à Poudlard qui a ce don ... Mais elle en sait tout autant que moi donc ça ne nous avance pas à grand chose. Ca nous permet juste de ne pas nous sentir seul .." Même si Marlow avait balancé son don à Avril à la première occasion, Absolem n'était pas si revanchard que ça. Il avait compris pourquoi elle avait fait ça, même s'il ne lui pardonnait pas complètement, il pouvait passer au dessus. Cela lui avait au moins permis de pouvoir se rapprocher de Yasha et de lui faire partager des bribes de son passé beaucoup plus facilement. Mine de rien, ça les avait beaucoup rapproché et sans ça, Absolem ignorait s'ils seraient ensemble.

La discussion convergea vers sa mère, Absolem n'aimait pas en parler mais il avait une totale confiance en Ceyan. Ce qui était assez amusant, c'était que quand il avait appris que son meilleur pote pouvait avoir des visions en touchant les gens, il avait instinctivement éloigné sa main de vers lui. Absolem ne lui en voulait pas, c'était compréhensif, personne n'aimait qu'on s'introduise dans sa tête pour voir des bribes de son avenir. Mais là, il s'était malgré tout permis de poser sa main sur son épaule, en signe de réconfort. Avec les habits d'Absolem, en théorie, aucun risque d'une quelconque vision, mais il fallait néanmoins rester prudent. La boutade de son pote sur sa connerie le fit sourire, un pâle sourire, mais un sourire quand même "Que veux-tu, tel père, tel fils ..." Oui parce que tous ses défauts venaient obligatoirement de lui selon Absolem, jamais de sa mère ... C'était bien un fillou à sa maman tient ! L'idée de la procuration lui avait déjà traversé l'esprit, mais c'était bien plus compliqué à gérer qu'on pourrait le croire et à l'heure actuelle, Absolem n'était pas prêt. "Wouhai en Décembre prochain j'aurais 18 ans, je pourrais m'occuper légalement d'elle si je le voulais ... mais ça demande beaucoup de temps et de patience ... Et puis il faudrait que j'ai le temps de lui trouver un institut bien en Angleterre et pour le moment j'ai pas franchement le temps, ni même l'envie. J'sais pas si j'ai envie de la faire quitter la Suède. Je sais qu'elle âme y vivre et l'institut où elle se trouve n'est pas si mal ... Bon j'suis pas à 100% pour son traitement, mais peut-être qu'en faisant quelques recherches, je pourrais trouver une alternative à tout ça, des doses moins fortes. Je ... 'fin j'en sais rien. Je sais plus ce que je veux ... J'ai passé toute mon adolescence à crier sur tous les toits que je voulais la récupérer et maintenant que je suis proche du but, j'sais plus ... " Trop de questions, trop d'incertitude. Il ne pouvait décemment pas la faire sortir de l'hôpital, il y avait longuement penser et pour le moment il n'avait ni le temps, ni les moyens de s'occuper à plein temps de sa mère. Mais il pouvait au moins lui offrir de meilleures conditions. Qu'elle soit moins shootée, qu'elle puisse se remettre à peindre, qu'elle puisse se balader, qu'elle redevienne un peu elle même et non plus qu'une pâle imitation. Absolem ne l'abandonné pas, il voulait juste réfléchir rationnellement à ce qui serait le mieux ... devenir un adulte en somme.

Zola Rylee Shaw
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C’est de l’optimisme pur je sais, généralement je suis pas comme ça en plus, mais à ce que je sais, un don, ça s’apprivoise et ça s’accepte. Genre comme les lions au cirque. Ça reste toujours pas mal instable et y’a un risque que ça foire, mais globalement c’est gérable. Faut de l’entrainement. Dans le fond, c’est un peu comme devenir animagus, sauf que le don, que tu veuilles ou pas, tu l’as. C’est pas facile à ignorer, et c’est comme ça que je comprends doucement le malaise qui pèse sur la gueule d’Abso’. "Mouai ... j'en suis pas persuadé à 100% mais si tu le dis ..." Plus pessimiste tu meurs. Mon meilleur pote n’est pas réputé comme étant le mec le plus jovial sur terre mais de là a piquer du nez comme ça .. faut pas abuser. Au moins, ça prouve d’autant plus son problème face à son don. Il vient de me le confier, ç’a pas du être facile pour lui, je vais vraiment essayer d’être à la hauteur. Entendre « ça va aller » doit pas trop être ce qu’il cherchait en me racontant tout. C’est un peu comme quand tu viens de te faire larguer. Le « 1 de perdue, 10 de retrouvées » mon cul ! Les phrases bateau, c’est de la grosse daube, mais parfois, y’a rien qui sort d’autre. Proposer une alternative comme un genre de prof ne l’emballe pas plus que ça. Buvant une nouvelle gorgée du tort boyaux, je l’écoute m’expliquer qu’il n’y connait rien et que trouver une liste de sorcier avec ce don est … compliqué. Il ajoute qu’il y a une fille à Poudlard dans le même genre que lui, ce qui pique ma curiosité, évidement. Qui pourrait bien avoir ce genre de don aussi ? Une foule de question m’envahit, j’ai envie de demander qui c’est, si je la connais, si elle est doué ou carrément bonne … mais je me retiens. Je sais faire un minimum la part des choses et refouler le boulet qui est en moi pour un ami digne de ce nom. De temps en temps. « C’est qui la fille ? » C’est sorti tout seul. Je reprends une gorgée de liqueurs en embryant rapidement. « Enfin je veux dire que c’est quand même bien d’avoir quelqu’un qui a le même don, au moins tu as quelqu’un qui te comprend carrément. » Moi je comprends pas, j’essaye mais c’est pas facile. J’arrive à imaginer en quoi c’est dur, pesant et tout, mais quand même, ça me grise. Une bouffé d’excitation à l’idée de connaitre mon avenir, ou celui de n’importe qui d’autre, me broie l’estomac. Ou c’est peut-être l’alcool…

Le Cercueil commence à piquer mais peu importe, la discussion continue. Le second sujet est le cas de sa mère, que j’essaye de comprendre depuis des lustres. Il est vraiment avare en détails quand il s’y met, mais je ne peux pas le blâmer, lui-même ignore tout de ma première enfance. Heureusement que son don n’est pas sur le passé, sinon il pourrait me griller à tout moment. J’ai encore trop de haine en moi pour en parler. Je pense que jamais personne ne saura rien d’ailleurs, à part p’t’etre Siobhan, un jour, si elle reste mon amie... Qui vivra verra. Pour l’heure, Absolem réagit subtilement à ma vanne moins subtile. Au moins, il ne s’est pas tout à fait départi de son sens de l’humour. Son cocktail ne descend pas vraiment, il ne doit pas avoir besoin de boire plus que ça pour se confier. Moi par contre, j’en suis déjà à la moitié. Se confier, c’est dur, je le sais, mais être à l’écoute et pas déconner, c’est pas easy non plus. Surtout que d’après ce que j’entends, le cas de sa mère est délicat. En mettant toutes les infos que j’ai bout à bout, c’est visiblement une femme qu’il aime mais au mental très faible et … comment dire ? Fou. Non pas fou, pas à ce que j’ai compris. Pour moi, elle a l’air perturbée, instable, un peu genre comme une bi polaire ou je ne sais quoi, mais en pas pareil. Bon en fait j’ai pas compris grand-chose, mais visiblement, ce n’est pas la maladie même le problème d’Abso. C’est l’avenir. Que faire ? C’est vrai que j’ai suggéré une idée, mais dans le fond je sais que c’est très difficile à mettre en œuvre. Surtout qu’il a oublié de préciser que pour ce genre d’institut et traitement, il faut nécessairement de la thune. Et ça, je crois pas qu’il en ait un tas. C’est pas un gars pauvre, mais celui qui tiens les liens de la bourse, c’est paternel. Et à ce que je comprends, c’est lui qui paye la clinique en Suède, et tout le reste. ... J'ai passé toute mon adolescence à crier sur tous les toits que je voulais la récupérer et maintenant que je suis proche du but, j'sais plus ... " Dans son regard perdu je peux aisément voir l’amour qu’il porte à sa mère mais aussi la douleur qui le transperce à l’idée de continuer à être loin d’elle. « Depuis combien de temps elle est sous ce … traitement ? » L’adolescence, c’est flou comme datation. Remarque, depuis que je connais bien Absloem, c’est le cas, ça doit remonter à la fin de l’enfance pareil.

Un moment, le silence plane entre nous alors que le reste du brouhaha ambient continue comme si de rien n’était. Les gens parlent, s’enjaillent, picolent et semblent passer une bonne soirée. Globalement, l’année commence bien pour les gens de cette nouvelle taverne des ruelles mal famées. J’avale une nouvelle gorgée du mélange de liqueur en adressant un regard entendue à la petite serveuse. Elle me distrairai bien un moment, mais c’est pas ce à quoi je dois penser pour le moment. Sans me tourner avec Absolem, je m’adresse à lui le regard au fond de mon verre presque vide, la voix embrumée. « Tu sais, si tu peux avoir le truc là, procuration, tu peux toujours négoc’ pour changer son traitement tout en la laissant en Suede… ‘fin j’pense. Genre si t’y vas 15 jours, tu pourras voir avec l’administration et les toubib. C’ta mère après tout ! » Bien sûr j’y connais rien en paperasse et tout ça, mais dans l’idée et la logique, c’est faisable. Un gamin qui passe adulte doit bien pouvoir s’occuper de sa mère. Faisant crisser le tabouret du bar, je me tourne maladroitement vers mon meilleur pote. « Faut pas que tu lâches mec, tu le regretteras sinon. » Niveau réconfort je peux pas réellement faire mieux. « Si tu veux, je pourrai demander à mon pater’ comment tu pourrais t’y prendre ? Doit bien exister une solution... »

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