Avant Poudlard… c’était à vomir avant d’être magique ! Aniek a toujours été plus mature que les enfants de son âge. Elle avait pris conscience des choses qui l’entouraient dès son plus jeune âge et avait donc, de ce fait, été rapidement dans une totale incompréhension par rapport aux idéaux et valeurs de ses parents. Ils souhaitaient un mélange sorciers/moldus, affirmant que ces deux populations étaient similaires. Aniek n’était pas du tout de cet avis. Selon elle, les sorciers étaient au-dessus, plus d’intelligence, de grandeur d’esprit. Même toute gamine, elle pensait ainsi. Elle était outrée et épuisée par les pensées de ses parents, et en l’occurrence par celles de son grand frère et de sa petite sœur, qui suivaient malheureusement le mouvement… si faibles et influençables ! Au fil des années, la jeune fille s’endurcissait et avait une correspondance régulière avec son oncle, frère de son père, qui avait tout compris ! C’était son modèle, son mentor. C’était un homme seul qui vivait en Angleterre et qui se battait pour faire reconnaître que les sorciers, sangs purs bien sûr, étaient les plus puissants. C’était son repère, elle buvait ses paroles… elle avait à peine 9ans et elle arrivait à percevoir la grandeur de ses mots. Après de nombreuses crises, beaucoup d’échanges et de négociations, Aniek réussit à aller vivre chez son oncle. Evidemment, ses parents n’étaient pas enchantés mais ils n’arrivaient plus à la contrôler, elle leur faisait presque peur tant ses idées de petite fille étaient déjà extrêmes. Ils se disaient qu’avec le temps, elle prendrait conscience de son erreur et elle deviendrait la jeune fille qu’ils espéraient : ouverte au monde. Elle quitta donc la maison familiale avec grand plaisir, reniant ses parents et son frère qui essayait de lui faire bien souvent la morale. Avec sa petite sœur, c’était légèrement différent… elle était encore influençable, elle pouvait la façonner à son image. Du coup, elle gardait un petit contact avec elle. Juste avant Poudlard… c’était une vie enivrante chez son oncle, qui lui apprenait tout ce qu’elle devait savoir de la vie, la vraie… sans sa vie néerlandaise… pays qui lui manquait tout de même.

Jorgen, d’origine néerlandaise. Un homme ouvert d’esprit… surement trop d’ailleurs ! Il essaie de comprendre comment les moldus vivent sans magie, il est limite en admiration devant eux. C’en est déprimant. On peut donc dire qu’il les étudie, si l’on peut appeler ça un métier. A ses heures perdues, il se mêle à cette population pour en apprendre un peu plus. Il vit simplement, tout comme sa femme, et se moque de l’argent et de tout ce capitalisme. Selon Aniek, c’est un homme trop rêveur, irréfléchi, soumis, sans aucune ambition et faible. Elle aurait tellement aimé que son oncle, Tobias, soit son père… lui, il sait quelles sont les priorités.

Heller, néerlandaise aussi. Une femme avec un bon caractère, mais qui n’en fait malheureusement pas bon usage. Elle contrôle son père, c’est certain, mais ses valeurs ne sont que foutaise ! Elle croit, elle aussi, à la bonne entente entre sorciers et moldus, elle milite pour et fait entendre sa voix dans ce sens. Quelle honte ! Elle tient un petit magasin de fringues et elle profite de ce côté commerçant pour faire valoir ses idées. Certes, c’est une oratrice, mais pour des causes perdues et ridicules ! C’est une femme forte, Aniek pourrait presque l’apprécier… si elle ne la prenait pas pour une folle qui pense pouvoir vivre sans ambition. Quel gâchis d’être si intelligente et de s’abaisser à défendre de si petites gens !

Lieb, de 3ans son aîné. Un mec intelligent, c’est vrai, mais trop moralisateur. Surement pas assez futé pour se rendre compte que les paroles de leurs parents ne sont qu’idiotie… Aniek ne s’entend pas du tout avec, elle ne l’aime pas. A chaque fois qu’ils se parlent, c’est pour se prendre la tête. De toute façon, ce qu’il dit n’a aucune importance, ce frère n’en est pas un, ce n’est qu’une plaie, un boulet qui est, lui aussi, extrêmement faible !
Saskia, de 2ans sa cadette. Cette fille regorge de gentillesse, mais tellement influençable. Elle souffre de ce tiraillement dans sa famille, elle qui n’a jamais vraiment eu de problème avec Aniek. D’ailleurs, Aniek ne peut pas dire qu’elle ne l’aime pas, c’est juste qu’elle ne supporte pas de la voir si naïve… du coup elle essaie de lui ouvrir les yeux, et gentiment elle tente de l’attirer dans son monde, le vrai et le meilleur… avec le temps elle y arrivera !

Et voilà, une nouvelle page se tournait pour moi aujourd’hui. Des découvertes, des nouveautés, des rencontres… plus ou moins sympathiques. Savoir que je devrais composer avec certaines personnes me répugnaient à l’avance, mais bon, je n’avais pas le choix, je devrais prendre sur moi dans la mesure du possible. Vivre en communité, je savais le faire, mais j’avais tout de même quelques aprioris.
Mon oncle avait fait en sorte de pouvoir m’accompagner jusqu’au Poudlard Express. Où étaient mes parents ? Sûrement en train de défendre des causes perdues, comme d’habitude ! Nan, désormais ma vraie famille c’était lui, mon oncle Tobias qui m’avait appris l’essentiel. Désormais, j’allais devoir grandir et me forger une encore plus belle personnalité, comme il le disait si bien. Même en étant mature pour mon âge, j’avais quelques progrès à faire quant à choisir les bonnes directions. L’expérience m’aiderait, c’était certain. J’avais des idées, des valeurs, et je m’y tiendrai ! Le plus dur : me séparer de mon oncle qui a fait de moi la personne que j’aime être. Il m’a montré des choses qui me font rêver, il m’a appris à penser par moi-même et à savoir faire entendre ma voix, tout en menant les gens à penser la même chose, ou à les utiliser pour mes propres intérêts. C’est un homme puissant et fort, jamais je ne pourrai le décevoir ! Certes, je me cherche encore, mais avoir vécu pendant 2ans avec lui m’a endurci encore plus, c’est un réel avantage. Il a raison : les sorciers doivent rester entre sorciers pour ainsi développer leurs capacités, faire de grandes choses et ne pas laisser ce don disparaître en s’accouplant avec des personnes qui les rendraient plus faibles… quel grand homme !

Une fois dans l’un des compartiments du train, je m’installai tranquillement sur une des banquettes avant de regarder par la fenêtre et d’y voir le visage de mon oncle. Avec un petit sourire que l’on discernait à peine, il me fit un signe de la tête et je pus lire sur ses lèvres « Prend soin de toi et ne laisse personne te dire ce que tu dois penser. ». Je comprenais parfaitement les paroles de mon oncle qui m’avait bien souvent répéter de ne jamais baisser les bras, de croire en moi et de garder toujours la même ligne de conduite. Ce que je ferai bien évidemment ! J’acquiesçais alors et lui fis un petit signe de la main, avec un sourire sincère. Certes, nous n’étions pas très forts dans la démonstration affective mais nous n’en pensions pas moins. J’étais comme sa fille, il était comme mon père. J’étais pourtant une fille extravertie, qui parlait en faisant de grands gestes et qui était loin d’être réservée. Mais lorsqu’il s’agissait d’émotions ou de débordement d’affection, il ne fallait pas compter sur moi !
Je détournai alors mon regard de la fenêtre et sortis de mon sac en bandoulière un livre de fiction. Je ne l’avais pas encore commencé mais mon oncle me l’avait offert pour que je passe le temps dans le train, évitant ainsi de faire de mauvaises rencontres. J’entamai alors ma lecture alors que 3 élèves s’installèrent dans le compartiment. Je levai à peine mon nez de mon bouquin et murmurai un petit « Salut » par pure politesse, restant plongée dans ce qui me semblait le plus intéressant. Ce n’était pas que je n’étais pas sociable, je passai bien en général au premier abord car j’avais un visage d’ange, mais j’attendais de voir la répartition pour observer un peu les gens et me faire une opinion plus rationnelle qu’une rencontre furtive dans un wagon de train. Et puis, je voulais le lire ce livre…

Enfin, je les franchissais ces fameuses portes de la Grande Salle, si bien connue ! Wah, c’était juste magnifique… il n’y avait bien que les sorciers pour faire de telles merveilles ! Entourée de mes camarades de première année, je passais entre les tables, observant tout autour de moi, autant les élèves que les lieux. J’attendais ça depuis si longtemps que je ne me rendais même pas compte que j’y étais, là, en ce moment. J’avais hâte de voir ce que Poudlard me réservait, et j’étais aussi impatiente de rencontrer des gens qui auraient la même vision des choses que moi. En bref, j’avais hâte de pouvoir vivre enfin dans l’école de sorcellerie et de tout raconter à mon oncle. Postés devant le personnel de la grande école, nous attendions patiemment que la répartition se fasse. Le directeur fit son discours qui fut acclamé puis, les élèves de première année furent appelés un par un pour passer l’épreuve du Choixpeau Magique. J’observais tous ceux qui passaient avant moi, me faisant déjà un premier jugement de chaque… et bien quoi, c’était de l’observation ! Puis mon nom retentit : « Mademoiselle Aniek Eefie Frowein ». J’acquiesçai d’un signe de tête et marchai la tête haute jusqu’au tabouret où on me posa le fameux chapeau sur la tête. J’étais sure de moi, fièrement assise, et n’étais pas stressée. J’attendais juste qu’on me dise enfin… s’il vous plait, dites-moi… Ce que me réservait cette nouvelle vie.