Encore une série de cauchemars, j'avais la sensation que cela s'était intensifié ces derniers temps. Etait-ce la fin de l'année, très proche maintenant, peut-être trop à mon goût ? Etait-ce cet avenir incertain qui m'angoissait sans que je veuille l'admettre ? Etait-ce la peur de les perdre … de le perdre à jamais ? Non cela ne pouvait pas être cela … et pourtant … J'ai beau jouer les filles intouchable, inaccessible, il est arrivé bien plus loin que j'aurais voulu et maintenant je ne suis pas sûre de supporter de le voir s'éloigner de moi. Même ne plus voir Elwana risque de me faire bien plus bizarre que je le voudrais. On a beau ne pas être franchement des amies, nous nous connaissons tout de même depuis longtemps, bien plus longtemps que la plupart des gens ici. Nous nous sommes rencontrées à l'orphelinat. Quand elle est arrivée, nous avions 8 ans et j'étais à Mayfair depuis déjà trois ans. Elle savait déjà qu'elle était une sorcière alors que Shane et moi ne nous en doutions même pas. Il nous arrivait des choses que nous ne pouvions pas comprendre, pas expliquer. Je crois qu'il a compris avant moi ce qu'on était, moi j'ai préféré le cacher aux autres, me réfugiant dans un mutisme où je ne suis pas encore sortie, par peur de découvrir que les autres m'ont manqué et que j'ai besoin d'eux. Je refuse de croire que je ne peux pas m'en sortir seule. Seule j'ai été et seule je resterais. Ma famille a voulu m'abandonner alors soit, je l'accepte et je vais même au delà de ça, je l'approuve. Ils n'étaient pas de bons parents, ils auraient du tous nous abandonner, mes frères auraient pu avoir la chance eux aussi de s'en sortir. Mais non leur égoïsme et leur volonté de paraître des gens bien les ont poussé à ne m'abandonner moi et moi seule, trouvant des milliers d'excuses à mon absence prolongée et à mon non retour à la maison. Aujourd'hui je ne sais pas ce qu'ils sont devenus, je ne sais pas si ma détestable mère a enfanté de nouveau, tout ce que je sais, sais c'est que si un jour je devais croiser de nouveau leur chemin, je feindrais de ne pas les reconnaître, parce qu'ils ne sont plus rien. Je ne suis plus une Maclein, je suis une Mayfair, la première et dernière de ma famille.

Assise sur ce lit de l'infirmerie, j'ai l'impression de revivre encore et toujours ce moment. Je suis là à attendre une potion que l'infirmière concocte spécialement pour moi quand je n'en peux plus et que j'ai vraiment besoin de dormir. Je crois qu'elle a pitié de moi, même si elle prétend qu'elle a envie de m'aider. Elle prétend que malgré mon comportement de sauvageonne, elle m'aime bien. J'en doute mais pourquoi pas, si elle le dit et que ça peut lui faire plaisir alors laissons la faire, tant qu'elle me donne cette potion, je veux bien la laisse m'apprécier. Je suis un peu injuste avec elle car depuis sept ans maintenant elle me regarde venir à elle, épuisée, apeurée et à bout de nerf et tout ce qu'elle se contente de faire c'est de préparer cette potion, sans me poser de questions, sachant que je n'y répondrais pas et que ça risquerait de me faire partir. Elle se contente de me la préparer et de veiller sur moi, afin de vérifier que je ne manque de rien. Parfois je me dis dans un état de semi-conscience qu'elle veille sur moi comme une mère veille son enfant malade ou endormi et cela me fait quelque chose de très étrange, comme si mon cœur battait différemment à cette pensée. Bien entendu ce n'est que son professionnalisme a toute épreuve qui la pousse à agir ainsi, mais à moitié endormie, j'ai le droit de me laisser aller à rêver moi aussi à quelqu'un qui veille sur moi et qui tient à moi. Je ne sais pas ce qu'est une mère, la mienne me battait et m'affamait, mais je crois que prendre soin de ses enfants, c'est une chose qu'elle doit faire naturellement … je crois que la mienne a raté quelques cours.

Je regarde ce qui m'entoure, attendant toujours sa concoction. L'infirmerie est vide pour le moment, ce qui me conviens parfaitement. De toute façon même si elle ne l'était pas, j'ignorerais encore et toujours les questions de mes camarades. Dans mon monde ils n'existent pas, personne n'existe, à par peut être Shane, Elwana, Enzo, le professeur de DCFM et l'infirmière. Visiblement, selon ce que je comprend de ce qu'elle est en train de me dire, il lui manque un ou deux ingrédients pour sa préparation, heureusement elle sait où les trouver. Je ne cherche pas plus loin à savoir ce qu'il lui manque et où elle va les dégoter, je m'en fous. Seulement j'aurais peut être dû m'en inquiéter car une troisième personne va faire bientôt son apparition. En effet, le professeur de Botanique est la personne qu'elle a sollicité pour trouver ses ingrédients. Je ne saurais vous dire lesquels lui manque mais c'est très certainement des plantes ou algues que le professeur à en sa possession ou sait où on peut les trouver. L'infirmière s'absente un moment, pour rendre visite à la directrice, venant de recevoir un hibou de sa part pour la sollicité pour un entretien. Elle m'affirme qu'elle ne sera pas trop longue et qu'en attendant je peux tenter de dormir un peu. Je ne lui répond pas, faignant de n'avoir pas entendu l'absurdité de ses propos. Si je suis ici aujourd'hui c'est bien que je n'arrive justement pas à trouver le repos. A chaque fois que je ferme les yeux, je suis hantée par des cauchemars. La potion est justement là pour me faire dormir sans rêver, c'est tout ce que je demande, quelques heures sans avoir conscience du monde qui m'entoure, quelques heures rien qu'à moi. La porte se referme sur l'infirmière et je me retrouve seule. Je remonte les genoux vers moi et j'y pose mes bras, laissant errer mon regard un peu de partout, sans vraiment faire attention à ce qui m'entoure. Je sens la fatigue me gagner, mais je ne veux pas me laisser gagner par morphée, je ne supporterais pas un nouveau cauchemar. La porte s'ouvre de nouveau mais je ne réagis pas, je suis un peu dans les vapes …

Let me sleep!

Il y avait peu de choses que Flamina aimait davantage que de se trouver un coin tranquille pour se reposer entre deux cours, deux nuits de travail, voire deux escapades dans la forêt interdite. Ce qu'il avait de confortable avec le poste d'enseignante, c'est que personne ne pouvait venir lui reprocher d'aller et venir à sa guise, là où elle était contrainte de dissimuler ses activités extra-scolaires lors de ses études. La nuit dernière, Flamina avait jugé bon d'aller errer dans la forêt, pour bénéficier d'une longue discussion avec Cian, un jeune centaure qui avait toute son affection pour le sens de la répartie dont il faisait preuve.

A l'origine, ce centaure n'avait aucune affection pour les humains, et, lorsque la jeune étudiante qu'elle était alors l'avait rencontré bien des années plus tôt; Cian s'était gaussé d'elle et de sa folle prétention à parcourir la forêt. Voyant sa détermination à l'ouvrage, il avait fini par céder, et la tirer d'un mauvais pas lorsqu'elle avait fait la déplaisante rencontre des araignées géantes. Depuis, ils ne se quittaient plus, passant le temps en de longues et acerbes joutes verbales teintées de respect. Ce serait sans doute à qui obtiendrait le dernier mot, et cela faisait dix ans que ni l'un, ni l'autre ne laissait ce privilège à l'autre.

Dès lors, la fatigue de Flamina était toute compréhensible, c'est pourquoi elle fut fort aise de trouver un coin où on ne viendrait pas la déranger. En toute discrétion, la jeune professeur s'était glissée dans l'infirmerie, profitant de ce que personne ne lui prêtait attention pour finir sa nuit en toute quiétude. Ici au moins, personne n'aurait l'idée de venir la chercher, et comme elle n'avait pas prévu de donner des cours pendant la nuit... Elle aurait bien sur pu se retirer tout simplement dans ses appartements, mais, ces derniers temps, les Eoflores, de petites fleurs sans racine ni tiges qui s'envolaient à la moindre brise pour aller conquérir le monde étaient en floraison, le parfum qu'elles diffusaient était certes agréable à petites doses, mais clairement insupportable lorsque deux-cent de ces saletés avaient décidé d'élire domicile dans votre bureau.

Elle avait donc laissé un mot sur sa porte de bureau "Ne me cherchez pas, je pique un roupillon dans le château", et s'était approprié discrètement un lit de l'infirmerie pendant qu'une jeune fille débarquait, visiblement livide et à bout de forces. Sans doute encore une élève qui avait par trop fait la fête.

Elle perçut avant de sombrer dans le sommeil que l'infirmière filait vers d'autres horizons, et s'endormit comme une masse, bienheureuse de trouver enfin le sommeil après une nuit et une journée pour le moins éreintantes.

Mais voici qu'elle sursauta bientôt lorsque la porte de l'infirmerie s'ouvrit à la volée, et qu'on fonça droit sur elle pour l'arracher au sommeil bienfaisant. Elle lui chuchota furieusement une sentence qu'elle avait entendu au moins une centaine de fois lors de sa propre scolarité

« Professeur Flamina Adams! Combien de fois vous ai-je dit de cesser de prendre ce lieu pour un dortoir ? Déjà quand vous étiez élève ici, je me souviens... Enfin, J'ai besoin de vos services »

Outch! voici que son passé étudiant était dévoilé au grand jour en moins de temps qu'il n'en fallait à une noisette pour tomber d'un tabouret. Flamina se frotta les yeux, se massa les tempes malgré le regard inquisiteur de l'infirmière, et finit par daigner lui répondre.

« Elizabeth, c'est toujours un plaisir, que puis-je pour vous? »

« Ne me servez pas votre habituel discours effronté, il me faudrait les ingrédients suivants, et le plus rapidement possible. Les malades n'attendent pas. »

En parcourant les ingrédients manquant, et en associant l'information à sa mémoire d'élève douée en potion, il lui sembla que seules trois recettes pouvaient faire appel à ce type de plantes. Un somnifère, un colorant alimentaire, et une teinture pour cheveux. Comme Flamina se trouvait dans une infirmerie, le choix fut vite fait.

« Mais qui voulez-vous droguer avec ça? Vous savez que c'est un somnifère qui a fait débat, n'est-ce pas? C'est l'une des plus puissantes recettes de cette catégorie. Sérieusement, QUI voulez-vous droguer avec ça? Avez-vous seulement conscience de l'effet d'accoutumance de ce type de produit? »

Flamina fut jaugée gravement - toisée même - et non sans un certain dédain.

« Je ne vous savais pas médecin. Je connais mes patients, et celle-ci a besoin de dormir, comprenez-vous cela? Cette potion est la seule qui lui procure un peu de repos, alors vous n'allez pas commencer à me faire la morale! »

« Si le cas est si grave, Elizabeth, expliquez-moi pourquoi votre patiente n'est pas à Sainte Mangouste! »

« Ne haussez pas le ton, vous êtes dans un lieu de repos! »

Indéniablement, la discussion était partie pour s'éterniser. Flamina avait dans la main cette liste, et la regardait en fronçant les sourcils. Quel cas, vraiment, pouvait être aussi grave pour nécessiter ce genre de potion?

Fiche par Narja pour Never-Utopia

[Hrp : défi une petite sieste
Et je suis partie du principe que tu pouvais très bien n'avoir pas calé Flam' qui roupille dans le coin, Cela te convient-il?]

« Professeur Flamina Adams! Combien de fois vous ai-je dit de cesser de prendre ce lieu pour un dortoir ? Déjà quand vous étiez élève ici, je me souviens... Enfin, J'ai besoin de vos services »

Je suis tellement fatiguée que je n'ai même pas réagis quand une personne est venue s'installer dans le lit à côté du miens et de toute façon pourquoi l'aurais-je fait ? Je me moque bien de savoir qui à mal au ventre dans le château, c'est bien le dernier de mes soucis. L'avantage de ce voisin ou cette voisine de lit, c'est qu'il ou elle ne pleurniche pas pour un oui ou pour un non, ça m'évite d'avoir envie de l'étouffer avant que l'infirmière ne revienne. D'ailleurs elle est où celle-là ? J'entend de nouveau la porte s'ouvrir et la voix de cette chère infirmière résonner à mes oreilles. Quand je me retourne vers le duo, je découvre que ma voisine de lit était notre professeur de Botanique, le professeur Adams. Visiblement elle était du genre à aimer dormir à l'infirmerie en cachette, c'était une chose que je devrais inscrire dans mon journal, quand la force et l'envie me reviendront.

« Elizabeth, c'est toujours un plaisir, que puis-je pour vous? »

Elizabeth ? Alors c'est ça le prénom de l'infirmière ? Je venais d'apprendre un truc, en même temps c'est pas pour être méchante mais je dois bien avouer que je m'en moque un peu de savoir comment peuvent s'appeler mes professeurs et le personnel de Poudlard, je ne compte pas leur écrire à ma sortie de l'école, je tacherais plutôt d'oublier rapidement ma vie ici.
Je ne sais pas ce qu'elles font ici mais moi j'aimerais bien qu'on m'apporte ma potion, c'est quand même pas trop demandé, si ? Ne voulant pas les écouter palabrer pendant des heures, papotant gaiement, s'échangeant des nouvelles et des conseils, je décidais d'intervenir dès le début pour leur rappeler que j'étais là avant et que j'avais largement plus besoin d'aide que le prof dormeur.

« Au lieu d'envisager d'aller boire le thé entre copines, vous voudriez pas plutôt me préparer ma potion ? Parce que là ça devient urgent ! » Commençais-je par dire, complètement inhibé par la fatigue, absolument pas consciente que ce n'était pas ainsi qu'on s'adressait aux personnels de Poudlard. « Vous saviez qu'à l'époque de l'antiquité les élèves avaient le droit de vie ou de mort sur leurs professeurs et leurs médecins ? Vous n'auriez pas fait long feu, je peurantir ! »

Est-ce que cette histoire était vraie ? Peut-être, j'avais un vague souvenir d'avoir vu une sorte de documentaire sur l'époque antique et sur ce que subissaient les esclaves qui ne voulaient pas obéir, après de là à se rappeler si ça incluait les prof' et les médecins c'était encore une autre histoire, mais je m'en fichais un peu, elles devaient rien connaître de cette époque ces deux harpies.

« Ne me servez pas votre habituel discours effronté, il me faudrait les ingrédients suivants, et le plus rapidement possible. Les malades n'attendent pas. »

Je me tournais vers l'infirmière une seconde fois, en me demandant à qui elle parlait mais je constata qu'elle venait de passer au dessus de ma remarque pour s'adresser de nouveau au professeur de Botanique. Etais-je invisible ? M'avaient-elles entendues ? Peut être que je n'avais pas parlé suffisamment fort ou alors elles s'en fichaient. De toute façon l'infirmière était en train de parler de ma potion donc c'était bien que le message était passé. Je sentais mes yeux se fermer tout seul, mais je me forçais à les garder ouvert, ce n'était pas une bonne idée de s'endormir maintenant.

« Mais qui voulez-vous droguer avec ça? Vous savez que c'est un somnifère qui a fait débat, n'est-ce pas? C'est l'une des plus puissantes recettes de cette catégorie. Sérieusement, QUI voulez-vous droguer avec ça? Avez-vous seulement conscience de l'effet d'accoutumance de ce type de produit? »

L'accoutumance,l'accoutumance, elle en avait de beaux mots tient ! C'était n'importe quoi en plus, c'était une idée préconçue complètement erronée simplement pour que ceux qui se droguent puissent le faire qu'entre eux et que cela ne devienne pas une pratique courante, rien de plus. Visiblement elle ne connaissait vraiment rien de rien, à se demandait ce qu'elle faisait à Poudlard. J'espérais sincèrement qu'elle avait d'autres compétencaine.

« L'accoutumance n'est qu'un mot inventé par les drogués pour faire croire à ceux qui n'osent pas se lancer que la drogue c'est mal et qu'il y a des effets secondaires alors que c'est faux ! Et en plus on ne vous demae avis ! »

On ne me demandait pas le miens non plus mais je le donnais quand même, de toute façon j'étais dans un semi brouillard, je ne savais plus vraiment ce que je racontais, mais j'avais quand même la sensation que tout ce que je disais avait de la pertinence. Ne pouvant plus rester longtemps assise, de peur de sombrer dans un sommeil bien trop agité à mon goût, je me levais et arpentais tant bien que mal l'infirmerie. L'infirmière étant du même avis que moi, remit à sa place le professeur en lui rappelant qu'elle connaissait son métier et ses patients et que j'en avais besoin. Ce que je confirmais en lançant un « Exact » à travers la pièce. Le professeur demanda ensuite à l'infirmière pourquoi je n'étais pas à Sainte Mangouste au lieu d'être ici et je ne pus m'empêcher de rire, plongée que j'étais dan#F24246n délire.

« Pfff tous le monde le sait que Sainte Mangouste n'est qu'une couverture, ce n'est pas un vrai hôpital, c'est une cellule du Ministère visant à kidnapper des moldus pour tenter de leur inoculer notre magie ! »

Je faillis m'étaler sur le sol, mais je me retins in-extremis à un des lits de l'infirmerie. J'étais partie dans un total délire et je me fichais de savoir si j'allais être prise pour une folle ou non, je n'étais plus vraiment consciente d'être vraiment ici de toute façon, mon esprit dormait et moi je luttais pour ne pas aller le rejoindre !

Spoiler: