(TERMINE) Au détour d'un virage ... (PV Yasha & Sasha)

Sasha & Yasha
« Au détour d'un virage ...»

L’angoisse ne m’avait pas quitté depuis que j’avais entendu cet appel. Comment aurais-je pu de toute façon passer à côté, il avait raisonné dans toute l’école. Comment avait-elle pu me faire ça ? A moi qui ne lui avait rien fait, qui restais silencieuse dans ses cours, qui ne me faisais jamais remarqué, terrée que j’étais dans mon coin à attendre que l’heure passe. Pourquoi avait-elle osé user de cette stratégie pour me faire venir à elle, alors qu’il existait mille et une manière d’amener le sujet. Certes j’aurais pu le nier, mais si elle savait, c’était qu’elle avait des preuves, mon dossier à l’appui par exemple. Maudit dossier qui m’amenait que des ennuis, en six ans de vie ici il ne m’avait quasiment pas joué de tort et allez savoir pourquoi cette année tous le monde s’en servait contre moi. D’abord cet abruti de Scipion qui ne savait pas qu’il avait une mine d’or dans les mains. Ensuite Scarlett qui elle au contraire avait largement compris la teneur de ses informations mais qui, par je ne sais quel miracle, avait décidé de tout garder pour elle afin de préserver « notre amitié » ou ce qui allait visiblement le devenir, ayant bien peur de ne pas avoir le choix. Et maintenant notre cher professeur de Sortilège qui n’était rien d’autre qu’une de mes anciennes voisines quand je vivais encore à Dublin … ou plus précisément quand on m’avait encore permis d’y vivre.

M’appeler ainsi, faisant raisonner mon véritable nom dans toute l’école … la folle, je la maudis, je la déteste, j’ai envie de l’étriper, de lui sauter à la gorge pour l’étouffer … c’est assez rare qu’on me fasse sortir de mes gongs, mais en cet instant perdu au milieu d’un chemin de campagne, près de Pré-au-Lard, je dois vous avouer que je me lâche. Trop de tensions m’habitent depuis quelques temps, j’ai besoin d’évacuer tout cela pour retrouver mon calme et ma sérénité. Je dors à peine, je ne mange presque plus, je suis rongée par la peur et je déteste ça. Abi me hurle de m’enfuir et de ne plus jamais retourner à Poudlard. Sasha quant à elle s’insurge contre cette idée, elle veut plutôt que je garde la tête haute, que je reste digne, après tout personne n’a fait le rapprochement entre cette fameuse Abigail McNeil et moi, Sasha « la folle » Mayfair. Je ne suis pas folle, nous ne sommes pas d’accord avec cette idée … oui bon je plaisante - oui cela m’arrive de temps en temps - je suis folle, mais comment ne pourrais-je ne pas l’être avec la vie que j’ai eu ? Et puis sincèrement je m’en moque, j’assume entièrement le fait que je sois différente, je l’ai toujours été, depuis que je suis née, je ne compte pas changer pour qui que ce soit. Et puis si quelqu’un me voyait en cet instant, il penserait vraiment que je suis folle, je parle toute seule, me faisant les questions/réponses sans que cela ne me pose aucun problème. Je dois me calmer mais je n’y arrive pas, j’en ai marre, je veux juste qu’on me fiche la paix, est-ce trop demander ? Je sais je le dis souvent, mais personne ne veut m’écouter alors si je le hurle, peut être que ça va rentrer dans leur crâne de piaf …

Comment a-t-elle oser ? Oui je suis toujours sur cet événement marquant qui vient à peine de se produire. Si Scarlett ou Scipion font le rapprochement avec moi, je me défenestre, parole d’Irlandaise. Je sais bien qu’elle n’a pas voulu me causer de tort, qu’elle n’a pas réfléchie, ou trop, allez savoir, mais ce qui est sûr c’est que la prochaine fois qu’elle me fait un coup pareil, je lui arrache les cordes vocal … Il faut que je me calme, la violence ne résout rien, je devrais le savoir. J’ai connu trop de coups pour pouvoir en donner à mon tour, je ne suis violente que dans mes paroles et que quand c’est nécessaire, sinon je préfère garder le silence, il est parfois un meilleur atout que le reste. Je ne veux pas m’emporter, je ne veux pas lui en vouloir, je sais qu’elle a cru bien faire, je sais qu’elle était contente de me revoir, mais moi je ne me souviens pas d’elle, tout ce que je vois, c’est que c’est un vestige de mon passé, passé que je rêverais d’oublier mais qu’on m’empêche de le faire … pourquoi ? J’entend des pas dans le chemin, il faut que je me cache … mais où ? Il n’y a nulle part où je peux passer inaperçu. Je me tais donc et je tente de tourner le dos à la personne qui va surgir du virage. Si je ne la vois pas, peut être qu’elle ne me verra pas non plus … l’espoir fait vivre non ?

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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Yasha avait passé un début de journée très agréable. Après avoir été boire une bièraubeurre aux Trois Balais en compagnie de ses amis, elle avait été faire quelques emplettes au magasin de prêt-à-porter Gaichiffon où elle avait trouvé quelques petits accessoires qui, pour dire vrai, ne lui étaient pas d’une grande utilité… écharpe, gants, bonnets, etc. Mais elle adorait avoir le choix. Après avoir dépensé quelques gallions, elle avait retrouvé son frère, Joshua, chez Zonko, le magasin de farces et attrapes de Pré-au-Lard. Dès qu’il venait ici pour voir sa sœur, ils étaient obligés d’aller dans cette boutique. Depuis que Joshua avait quitté Poudlard, en fin d’année dernière après avoir été diplômé, ils ne pouvaient se voir que lors des sorties dans le village, et le reste du temps ils correspondaient, au moins une fois par semaine.
Yasha et Joshua étaient très proches, et l’avaient d’ailleurs toujours été, c’est pourquoi cette distance lui était pénible. Ils passaient la plupart de leur temps à se charrier et à se lancer des défis.
Le retrouver était un moment qu’elle attendait depuis plusieurs jours, elle était ravie de pouvoir passer du temps à ses côtés. Sa joie ne fut cependant que de courte durée…
En effet, Yasha qui était d’un naturel très souriant et habituellement de bonne humeur avait quitté le magasin de farces et attrapes vexée et peinée. Pour ne pas que cette tristesse se fasse sentir auprès de ses proches, elle alla à leur rencontre dans les ruelles de Pré-au-Lard et leur annonça avec un grand sourire, hypocrite certes, qu’elle rentrerait un peu plus tard car elle avait des choses à faire.
Elle tourna alors les talons et après avoir été sure que ces derniers ne se préoccupaient plus d’elle, elle se dirigea vers les écarts du village, là où logiquement il n’y avait personne.
*Je n’y crois pas ! Me l’annoncer comme ça, en à peine 5 minutes…*
Yasha bouillait littéralement en elle. Elle était en colère mais en même temps triste, toutefois ce n’était pas le genre à montrer ses émotions ni à pleurer dès que quelque chose la blessée.
Après avoir marché une bonne vingtaine de minutes, l’esprit totalement embrouillé, elle s’arrêta et souffla lentement. Elle ne comprenait pas encore très bien ce qui s’était passé, elle ne comprenait pas pourquoi il mettait une telle distance ?! Voulue ? Non voulue ? Obligé ? Pour dire vrai, Yasha aurait pu écouter ses explications mais sa frustration avait été telle qu’elle ne pouvait pas en entendre plus, même si ses raisons étaient compréhensibles. En réalité, la jeune poufsouffle avait réagi égoïstement, effrayée de ne plus voir et avoir des nouvelles de son frère aussi souvent qu’il était possible.
Il lui faudrait du temps pour digérer ça. Sa réaction avait été surement excessive mais elle entendait continuellement la phrase de son frère, la seule phrase qu’il ait eu le temps de lui dire d’ailleurs : « Yasha, je voulais que tu saches que c’était la dernière fois cette année que tu me verrais à Pré-au-Lard, enfin que tu me verrais tout court… Je… je… je ne pourrai plus t’écrire aussi souvent mais… » A cet instant la jeune fille s’était fermée à la discussion, s’était précipitée dehors en lui lançant un « je ne veux pas savoir pourquoi, trouve une solution ! », et elle avait disparu aussi vite qu’elle avait lancé cette réplique cinglante et égoïste… tellement égoïste !
Après la colère et la peine, le regret prenait peu à peu place. Elle s’en voulait énormément, mais il était trop tard. Elle lui enverrait une lettre dès son retour à Poudlard.
Pour le moment, elle était toujours très attristée et il lui fallait un peu de temps pour réfléchir et se calmer.
Elle reprit sa marche, désormais plus lente, regardant tranquillement à droite et à gauche. Elle ne s’en était pas réellement aperçue depuis qu’elle avait quitté le village, prise dans ses pensées, mais ce que c’étai calme ! Pas un bruit, rien ! Elle jeta des coups d’œil autour d’elle jusqu’au moment où elle entendit un léger, très léger bruit. Elle se dirigea vers ce qu’elle pensa avoir entendu et sursauta en voyant, non loin d’elle un silhouette, peut-être quelqu’un… de dos ?! Que faisait donc cette personne ? Etrange…
Elle s’approcha lentement, peut être que la personne était perdue et avait besoin d’aide. Au fur et à mesure qu’elle avançait, elle vit plus distinctement que la personne semblait être une jeune fille… mais qui ne bougeait pas.
« Pa… Pardon ?! Vous êtes perdu ? Vous avez besoin d’aide ? » Demanda timidement et avec méfiance la jeune poufsouffle.

Etre tranquille était visiblement trop demandé ici. En fait la notion même de tranquillité n’avait pas l’air d’exister dans cette école et dans cette région du monde. A croire que ce mot avait disparu du vocabulaire ou juste du dictionnaire, je ne saurais vous dire. Non en fait les gens étaient de parfaits hypocrites, ils faisaient semblant de ne pas comprendre quand tu voulais être tranquille, faisant la sourde oreille à tes « supplications », même si dans mon cas, il n’y en a aucune, je ne vais quand même pas ramper pour obtenir ce que je souhaitais. Mais par contre quand EUX voulaient être tranquille, il ne fallait pas venir les faire chier, si ça ce n’était pas de l’hypocrisie, j’aimerais bien savoir ce que c’est. Ils me faisaient tous bien rire, avec leurs grands airs, leur assurance, leurs belles paroles sur l’amitié, le respect, le secret, mais ils se taillaient tous entre eux dès qu’ils avaient le dos tournés, ils ne respectaient personne, même pas eux parfois et ils n’avaient aucune idée de ce que voulaient dire le terme « secret ». En fait, à mes yeux, les gens n’étaient que des bouffons, des marionnettes qu’on s’amusait à bouger et faire vivre aux grès de nos envies. Ils n’ont aucune pensée propre, aucune dignité, aucune jugeote, aucune once de courage ou d’intégrité et je ne vous parle pas d’intelligence, c’est une notion abstraite pour eux.

Méchante ? Oui je le suis mais moi je ne me cache pas sous des faux airs de filles parfaites et gentilles, comme pourraient le faire Scarlett ou Naïa. Moi au moins j’assume jusqu’au bout d’être une paria, m’en ventant presque, aspirant à la solitude, à la tranquillité et à la simplicité. Tout ce que j’aime dans la vie c’est me mettre dans un coin et regarder le temps passé, simplement. Si j’avais une once de courage, je mettrais fin à mes jours, seulement je n’en n’ai pas, à croire que mon instinct masochiste tient éperdument à cette enveloppe charnelle qui est un frein pour atteindre mon but ultime, réalisant ainsi mon voeu le plus cher et m’offrant la possibilité d’être à nouveau heureuse : rejoindre ma Sasha, la vraie, pas la pâle copie que je suis. Je sais bien entendu qu’un jour je la retrouverais mais je ne pensais pas que je serais capable d’attendre si longtemps pour le faire et pourtant, visiblement si. A croire que je me déteste vraiment pour me forcer à rester dans ce monde qui n’est pas le miens et qui, je le crois, ne l’a jamais été. Après tout on ne peut pas considérer qu’un monde où les gens ont laissé mes parents nous battre jusqu’à ce qu’on ne puisse plus marcher ou parler pendant des semaines, soit un monde qu’on aime. Voir ma voisine ou plutôt mon ancienne voisine ici a été un véritable choc, surtout que je ne m’y attendais pas. Je suis partagée entre tellement de choses que je ne sais plus ni quoi dire, ni quoi faire, ni comment agir. Elle est un des derniers vestiges de ma vie d’avant, elle représente mon Irlande natale, pays qui malgré toutes les horreurs que j’ai vu là bas reste dans mon coeur. Elle a été le témoin de choses qui n’auraient jamais dû se produire et comme les autres, elle n’a jamais rien dit … la question est « pourquoi ? » Ne méritions nous pas d’avoir une vie meilleure, mes frères et moi ? N’étions-nous pas digne d’être secouru ? Etions-nous des menteurs ? Franchement je m’interroge toujours sur ce silence …

Je pensais qu’en venant ici, j’allais être tranquille, seulement c’est sans compter le fait que les gens adorent me faire chier, jour et nuit, à croire qu’ils se relaient pour m’offrir ce plaisir. Cette fois-ci c’était une fille de ma maison, visiblement, mais franchement je dois vous avouer que je ne saurais pas vous dire grand chose sur elle. Il me semble qu’elle se nomme Yasha et qu’elle est sixième année, mais là s’arrêtent mes informations sur elle. Peut être que dans mon journal j’ai plus de choses sur elle, très certainement d’ailleurs, j’aime bien me documenter sur les gens, c’est un passe-temps comme un autre, seulement cela fait longtemps que j’ai écris mes notes sur elle et je n’ai jamais pris le temps de les relire puisque je n’ai jamais eu l’occasion de lui parler. Ce n’est pas un mal d’ailleurs, non pas que j’ai des a priori sur elle mais quand les gens ne viennent pas m’envahir, ça me fais toujours plaisir, à croire qu’il y a forcément un début à tout. Au départ, je lui tourne le dos, je ne sais donc pas que c’est elle, ce n’est que quand ses pas s’arrêtent près de moi et que j’entend sa voix résonner à mes oreilles que je me dis qu’elle s’adresse malheureusement à moi … Hourra quelle chance j’ai … ou pas d’ailleurs « Pa… Pardon ?! Vous êtes perdu ? Vous avez besoin d’aide ? » Ai-je l’ai perdu ? Ai-je l’air d’avoir besoin d’aide ? N’ai-je pas le droit d’être ici, tranquillement ? Dois-je avoir une autorisation spéciale pour rester immobile dans un tournant ? Oui bon je suis un peu mauvaise langue vis-à-vis d’elle, après tout elle ne m’a encore rien fait, mais je me prépare psychologiquement à ce qu’elle le fasse. Je me tourne un instant vers elle, lui offrant mon visage lisse de toute émotion, comme toujours, avant de reporter mon regard vers l’horizon. J’attend un instant avant de lui répondre « Non je ne suis pas perdue et j’encore moins besoin d’aide. Je suis juste là, au milieu du tournant à ne rien faire … Si mes souvenirs sont bons, il me semble que ce n'est pas ... encore ... interdit par la loi ? » Pas d’émotion non plus dans ma voix, elle est posée, presque monocorde, ni agacée, irritée par cette interruption ou quoi que ce soit de ce genre, je n’aime pas prendre la peine de renseigner les gens sur mon humeur du jour, ça ne les regarde pas …

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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Suite aux interrogations de Yasha, la jeune fille lui répondit sans aucune émotion, impossible de percevoir si cette dernière était contrariée, vexée, agacée, gênée, … bref, une réponse monotone qui la troubla quelque peu.

« Non je ne suis pas perdue et j’encore moins besoin d’aide. Je suis juste là, au milieu du tournant à ne rien faire … Si mes souvenirs sont bons, il me semble que ce n'est pas ... encore ... interdit par la loi ? »

Yasha fut surprise de la réponse de celle qui se trouvait devant elle et leva à cet instant les sourcils, ne pouvant s’empêcher d’esquisser un léger sourire tant ceci semblait exagéré. En aucun cas elle voulait l’agresser, tout du moins elle n’avait pas eu l’impression de le faire. Elle voulait juste rendre service, aider… une initiative qu’apparemment elle aurait du éviter !
Pourquoi une réaction si extrême ?! Bonne question. La poufsouffle avait du mal à savoir quoi dire vu les circonstances, elle s’attendait à tout sauf à ça ! Mais elle n’était pas du genre à laisser courir. C’est vrai qu’elle percevait très nettement qu’elle dérangeait la jeune fille mais, si elle avait un problème elle voulait le résoudre. Quand des gens réagissent d’une telle manière c’est qu’il se passe quelque chose. Et il faut avouer que, malheureusement, la curiosité de Yasha prenait le dessus dans ces moments là : il fallait qu’elle comprenne, qu’elle sache le pourquoi du comment.

Elle avait toujours peiné à cerner les personnes qui se fermaient à un tel point et qui refusaient toute confrontation, ou discussion, avec d’autres. Souvent elle pensait à un mal-être, ou une timidité maladive… beaucoup de peut-être mais aucune certitude. Yasha n’avait pas ce genre de tempérament, elle était d’un naturel très souriant et la plupart du temps de bonne humeur, elle n’hésitait pas aller vers les gens et elle prenait plaisir à les découvrir, à les écouter… d’ailleurs elle préférait. Elle aimait conseiller, aider, ou juste être une oreille attentive ; elle se livrait beaucoup moins, pas qu’elle ne le veuille pas mais plutôt par habitude, ce n’était pas un réflexe de raconter sa vie, elle se protégeait un peu.
Insistante, certes, mais afin d’être sure que la jeune fille n’ait besoin de rien, Yasha la regarda (même si d’ailleurs ce regard n’était pas partagé) et lui répondit de façon calme, un brin amusé… elle n’était d’ailleurs pas sure que ça passe mais elle tentait, Yasha utilisait beaucoup l’humour ; ça marchait avec certaines personnes mais avec d’autres, non, et elle craignait qu’ici ça ne plaise pas.

« Effectivement, je ne pense pas que ce soit interdit… par contre, je crois qu’aller plus loin… » Elle détourna son regard vers le chemin qui se poursuivait au loin « … est interdit, et il y a surement une raison »

C’était fou ça, Yasha qui conseillait à quelqu’un de ne pas aller vers l’interdit… l’hôpital qui se moque de la charité ! Ce n’était pas la dernière à vouloir explorer ce genre d’endroit, encore et toujours cette fâcheuse curiosité ! Elle prit alors un ton plus sérieux, mais toujours de façon calme et posée.

« En tout cas, je ne veux pas savoir ce que tu fais là, je ne veux pas m’immiscer dans… dans tes affaires secrètes ou je ne sais quoi, j’étais juste surprise de voir quelqu’un ici. » Elle s’arrêta un instant, fixant toujours là jeune fille qui ne montrait pas plus d’émotions qu’auparavant. Elle continua donc.
« Et je suis surprise de voir que je te dérange autant… »

Bon, c’est vrai, elle devait lui porter sur le système ! Mais en même temps, si elle avait voulu qu’elle parte, le lui dire gentiment aurait été de mise. Elle ne connaissait pas Yasha, ce n’était pas le genre à lâcher une affaire si elle n’était pas sure de savoir ce qui se passait. De plus, il faut avouer que le fait de voir qu’elle dérangeait la jeune fille la poussait encore plus à rester. Et oui, Yasha aimait provoquer (même si c’était avec humour) et elle était très têtue, ce qui faisait qu’elle aimait bien cerner les gens, et ceci prendrait le temps qu’il faut !

Cette histoire lui faisait oublier sa frustration d’il y a quelques minutes, ce qui en fait, bizarrement, la détendait et la calmait. Ce ne serait surement que de courte durée car elle craignait que la fille devant elle ne lâche pas l’affaire facilement et la remercie avec un grand sourire. Ce n’est pas grave, ça la divertissait. Il lui en fallait peu, c’est vrai, mais au moins c’était quelqu’un qu’il n’était pas compliqué d’occuper. De plus, elle prenait les choses avec beaucoup de légèreté, un peu trop des fois, et elle était très impulsive pour des petites choses comme celles-ci, elle ne se posait pas de questions car dès qu’elle commençait à être trop réfléchie (ce qu’elle était avant), aïe aïe aïe, impossible de s’en sortir. D’ailleurs pour les choix importants, elle mettait un temps incroyable à se décider, posant le pour et le contre de tout, réfléchissant et réfléchissant des heures durant… bref, beaucoup de choses lui passait dessus et ça lui convenait parfaitement. Il lui arrivait de se faire reprendre par Astride, sa colocataire, qui lui disait souvent « Tu ne peux pas ignorer ci ou ça, tu n’aurais pas du dire ça,… » Etc. C’était des conseils qu’elle appréciait mais qu’elle n’arrivait pas à mettre à exécution. La preuve ici.

N'y avait-il donc pas un endroit où l'on pouvait être tranquille dans toute cette maudite Grande Bretagne ? A Londres, on avait toujours une chance de tomber sur un « camarade d'école » et c'était toujours avec plaisir que je tentais de me faire la plus discrète possible pour ne pas être aperçue. A Poudlard, il n'y avait presque plus d'endroits où l'on pouvait aspirer à un peu de calme et visiblement à Pré-au-Lard est ses alentours, ce n'est guère mieux. Limite je serais plus tranquille si je retournais dans mon Irlande natale, sauf que l'envie n'y est pas, pas encore, pas avant d'avoir quelque chose à leur montrer. Je veux qu'ils voient par eux même que je n'ai pas eu besoin d'eux pour grandir, pour devenir quelqu'un. J'ai réussi sans eux, sans leurs coups, sans leurs cris, sans leurs brimades, sans leur foutue mascarade. Ils m'ont abandonné ? Hé ben très bien, je vais pouvoir être qui je veux, sans avoir besoin de leur aide/conseil, comme si cela aurait pu m'être bénéfique. Grandir sans image parentale n'a pas été bien compliqué, quand on se rend compte qu'au final, des parents, je n'en n'ai jamais vraiment eu, eux n'étaient que des monstres sans cœur qui ont engendré pour mieux se défouler ensuite. Cela ne m'étonnerais même pas qu'ils aient encore fais des gamins après moi, juste pour me remplacer …
Mais l'heure n'est pas à songer à eux, l'heure est à se dépêtre d'un intrus dans ma tranquillité. Certes cet intrus est de ma maison et elle n'a pas l'air bien méchante, mais je m'en moque, je ne viens pas la déranger quant elle veut être tranquille, qu'elle fasse de même et nous serons quitte. Je crois que c'est la première fois que je lui parle à cette fille et vous savez quoi ? Ce n'est pas bien grave, non pas que j'ai quelque chose de particulier contre elle, elle ne m'a jamais rien fait, mais c'est par principe … ne cherchez pas plus loin, il n'y a rien a comprendre.

« Effectivement, je ne pense pas que ce soit interdit… par contre, je crois qu’aller plus loin… est interdit, et il y a surement une raison »

Je la fixe un instant avant de regarder l'endroit dont elle me parle. Qu'est-ce qu'elle me raconte, voilà ce que je suis en train de me demander. Bien entendu, cela ne se voit pas sur mon visage, je la laisse dire, mais intérieurement je ne comprend rien du tout. Qu'est-ce qui se trouve là bas d'interdit ? Est-ce parce qu'on s'éloigne trop de l'enceinte du château ? Ils ont peur que l'on se perde ou que l'on fasse une fugue ? Je proposerais bien volontiers l'idée à quelques personnes, s'ils pouvaient disparaître de mon champ de vision voir de ma vie, ça m'irais à merveille. Non, à moins qu'elle parle de la Cabane Hurlante, il me semble qu'elle se trouve dans ce coin là. C'est l'endroit idéal pour être tranquille, en théorie du moins, parce qu'en pratique, il y a tout ses gamins qui y vont pour se faire peur. Non mais je vous jure, en quoi une cabane peut être effrayante ? Elle tombe à moitié en ruine, elle est plein de poussière et il fait froid à l'intérieur, pas de quoi effrayer quelqu'un, sauf si ce quelqu'un est allergique à la poussière, alors là je peux à la rigueur comprendre. Les gens font tout un patacaisse pour pas grand chose, juste pour se faire mousser. Quand je les entend se lancer des défis, j'ai limite envie de pleurer pour eux tellement ils sont ridicules. « Chiche d'aller dans la Cabane Hurlante en pleine nuit ? » « Chiche d'aller nager avec le Calamar géant ? » « Chiche de te toucher le tronc du saule cogneure ? » et toutes des âneries dans ce genre là.

« Peut être, mais je ne suis pas plus loin, je suis là et être là est autorisé … »

Je sous-entendais beaucoup de choses dans cette phrase. Par exemple je tentais de lui faire comprendre que je n'avais que faire de ce qui pouvait se trouver un peu plus loin, que ce soit autorisé ou interdit, je m'en moquais bien. On pouvait constater qu'à part un vague regard dans la direction qu'elle avait indiqué pour voir ce dont elle parlait, il n'y avait pas plus d'intérêt dans mon regard que cela. Je ne cherchais pas à savoir ce dont elle parlait et elle pourrait attendre très longtemps avant que j'aborde de nouveau le sujet, vu que de moi même, je ne le ferais jamais. Je lui faisais également comprendre que j'étais dans mon droit d'être ici et que même si elle aussi, j'étais là la première. Bon certes ce n'était absolument pas explicite, je vous l'accorde, mais je n'ai esquissé aucun sourire en la voyant, je ne lui demande ni qui elle est, ni comment elle va, ni même souhaitais un bonjour, vu que je me moque de savoir si elle passe un bon jour ou un mauvais. Tout ce que je voulais, c'était qu'elle s'en aille, rien de plus, ce n'est tout de même pas sorcier de le comprendre, si ?

« En tout cas, je ne veux pas savoir ce que tu fais là, je ne veux pas m’immiscer dans… dans tes affaires secrètes ou je ne sais quoi, j’étais juste surprise de voir quelqu’un ici. »

Il manquerait plus qu'elle s'intéresse à ma vie maintenant. Je pourrais arquer un sourire pour montrer mon étonnement face à ses propos, mais même ça je ne le fais pas. Je préfère ne pas réagir, je trouve ça légèrement plus drôle et surtout moins fatiguant. Je crois qu'à force de ne pas montrer mes sentiments, je vais finir par ne plus en ressentir, en tout cas je suis dans la bonne voie. Mais serait-ce vraiment un drame ? Ai-je envie de ressentir des choses ? Par vraiment, cela fait mal les trois quarts du temps, c'est perturbant, désagréable, étonnant et j'ai l'impression d'être mise à nu quand on découvre ce que je pense ou ce que je ressens. Il n'y a que moi qui peux et dois savoir, personne d'autre. Je garde le silence un instant, plus par plaisir d'en profiter que pour réfléchir réellement à ce que je vais lui dire.

« Doit-on forcément avoir une raison particulière pour se trouver seule dans un tournant ? Ne peut-on pas juste en avoir envie, simplement ? »

C'est vrai, pourquoi les gens voient le mal de partout ? Pourquoi doit-on imaginer le pire quand on voit une personne seule à un endroit assez incongru ? N'ai-je pas le droit d'avoir envie de m'arrêter ici ? En quoi serait-ce plus normal de s'arrêter avant ou après le tournant ? Ici je suis bien, je vois des deux côtés, malheureusement les deux côtés me voient aussi, je vous l'accorde. J'ai le soleil pile au bon endroit, je n'ai pas trop de vent et je trouve que mes pieds s'enfoncent à la bonne hauteur dans l'herbe, alors pourquoi allait ailleurs ? Et puis pourquoi doit-on toujours être accompagner ? Je me suffis à moi même, je n'ai pas besoin d'avoir des raisons secrète de me trouver ici, j'avais juste envie d'être ici, rien de plus. Et elle que faisait-elle là d'abord ? C'est vrai, on s'interroge sur mes raisons, mais je pourrais lui retourner la question.

« Et je suis surprise de voir que je te dérange autant… »

Pourquoi cela l'étonne-t-il ? Simplement parce que les gens sont tellement hypocrites que même quant ils n'ont pas envie de voir du monde, ils gardent un sourire de façade et prétendent qu'ils sont contents de voir les gens, alors qu'il n'en n'est rien. Moi je n'aime voir personne et je le dis haut et fort, même si ça déplait, d'ailleurs surtout si ça déplait, je trouve ça divertissant. Je n'aime pas les gens, je ne vais quand même pas me forcer à faire semblant, si ?

« Le monde entier me dérange autant … mais lui au moins à la délicatesse de ne pas venir me déranger … tu devrais en faire autant. Passes ton chemin et retournes à tes activités quelques soient …. je suis sûre que dans le prochain virage tu découvriras une personne fort charmante et accueillante qui sera ravie de te parler … l'hypocrisie est de mise par ici, tu verras ! »

Pas un sourire ne s'échappe de mon visage, pas un mot plus haut que l'autre, je reste égale à moi même, dommage pour Yasha

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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« Peut être, mais je ne suis pas plus loin, je suis là et être là est autorisé … »

Yasha leva un sourcil en entendant sa réponse. Elle était totalement surprise par sa réaction si excessive. Se sentir agressée à la moindre parole était quelque chose qu’elle ne concevait pas. Une vraie insociable celle-là… il faut être clair, ce n’était plus de la timidité ni de la réserve mais plutôt une réelle envie d’envoyer les autres sur les roses ! Mais bon, si elle partait sur ce terrain là, Yasha ne se laisserait pas faire. Et puis, elle avait le droit tout comme elle d’être ici, l’endroit ne lui appartenait pas tout de même !
Elle aurait pu s’en aller et la laisser dans sa solitude maladive mais vu qu’elle avait une fâcheuse habitude à aimer tenir tête et provoquer, elle décida de rester en sa « compagnie ». Qui sait, peut-être allait-elle réussir à lui parler comme deux êtres humains peuvent le faire plutôt que de montrer les crocs dès qu’une personne s’adresse à elle ?! Un défi qu’elle se donnait à elle-même à cet instant précis.
Comme si elle n’avait pas assez mordu, la jeune fille aboya une nouvelle fois envers Yasha. Un réel besoin de s’énerver selon Yasha. Cette fille devait être vraiment mal dans sa peau pour être toujours à ce point sur la défensive. La Poufsouffle ne cherchait pas à la blesser ni à l’agresser, loin de là, mais son agacement la surprenait tellement qu’elle se trouvait toujours sur le c** lorsqu’elle ouvrait la bouche.

« Doit-on forcément avoir une raison particulière pour se trouver seule dans un tournant ? Ne peut-on pas juste en avoir envie, simplement ? »

Yasha prit son petit air moqueur qu’elle aimait tant prendre lorsque les gens l’exaspéraient. Elle la prenait de haut, d’accord, si c’est ce qu’elle veut, mais elle ne savait pas à qui elle se frottait. La méchanceté gratuite était une des bête noire de Yasha, et là elle s’était donnée comme objectif de tenir tête à l’insociable en face d’elle.

« Et doit-on forcément agresser les gens lorsqu’ils s’adressent à nous ? Peut-être que tu souhaitais être seule ici, et c’est tout à ton honneur, mais j’ai tout autant le droit que toi de me trouver là. Tu as quand même des réactions très excessives… tu n’as jamais pensé que le contact des gens étaient quelque chose de positif ? »

Elle savait qu’en disant ça elle tendait une perche à la jeune fille, elle se doutait que sa réponse serait négative… évidemment vu le personnage ! Mais bon, elle n’avait rien à perdre à lui dire ce qu’elle pensait de son attitude. Après tout, elle ne l’avait jamais remarqué à Poudlard avant, et elle comprenait désormais pourquoi.
C’est lorsque la jeune fille s’adressa une nouvelle fois à elle que Yasha eut la confirmation qu’elle n’était pas du tout timide mais juste en marge vis-à-vis des autres !

« Le monde entier me dérange autant … mais lui au moins à la délicatesse de ne pas venir me déranger … tu devrais en faire autant. Passes ton chemin et retournes à tes activités quelques soient …. je suis sûre que dans le prochain virage tu découvriras une personne fort charmante et accueillante qui sera ravie de te parler … l'hypocrisie est de mise par ici, tu verras ! »

Wah ! Elle avait du vivre des choses bien humiliantes pour avoir un tel discours. Elle était dans un si grand rejet de confrontation humaine que l’agacement de Yasha se transformait presque en compassion. Enfin « presque » était bien le mot, car la compassion elle ne l’avait que pour les gens qui étaient dans un besoin de changer et de se sortir d’une situation peu confortable. Ici, la brunette savait exactement ce qu’elle faisait et disait, à croire que ce qui l’importait le plus c’était elle et personne d’autres. Ce devait surement être ça… en plus d’être insociable, agressive et intolérante, la jeune fille semblait en plus être égoïste. Et bien, quel beau personnage qu’elle avait rencontré là ! Au moins ça lui changeait des rencontres habituelles, plutôt agréables dans l’ensemble.

« Et bien… tu as le même discours envers toutes les personnes que tu croises ?! En toute sincérité, tu as l’air d’être quelqu’un d’éternellement frustré… c’est hallucinant de voir qu’on peut jeter autant de choses désagréables à la tête d’une personne en si peu de temps » Yasha s’arrêta et reprit, tout en fronçant les sourcils. « Tu ne dois pas vraiment savoir ce qu’est l’hypocrisie, tu dois tellement te protéger vis-à-vis des autres que tu ne prends même pas la peine de connaître les personnalités de chacun… je te plains, franchement je te plains ! Malheureusement pour toi, je n’ai pas plus à passer mon chemin que toi. Et encore malheureusement pour toi, j’ai un fort caractère, ne crois pas que tu peux me marcher sur les pieds comme tu peux le faire aux 9 personnes sur 10 qui ont le courage de t’approcher ! »

Bon, certes, elle s’était un peu emballée. Ce n’était pas le genre à lancer ce genre de vacheries à une personne en temps normal. Mais tout cela l’exaspérait à un point qu’elle ne pouvait s’empêcher de pester sur la jeune fille. Elle savait qu’en retour elle en prendrait pour son grade mais elle s’en moquait, les conflits nous faisaient aussi grandir. Rencontrer des gens différents faisaient parti de la vie, cette confrontation ne changerait pas les convictions de Yasha sur ce point : c’étaient les rencontres qui nous faisaient, qu’elles soient négatives ou positives, mais quoi qu’il en soit le rapport à l’être humain était selon elle très important pour évoluer.

Toute cette histoire me fatiguée, vraiment. En quoi était-ce si difficile de comprendre qu'on avait envie d'être tranquille ? Je n'ai rien demandé à personne, je suis venue ici pour réfléchir, pour me centrer sur moi même et pour m'éloigner des autres alors pourquoi ne peuvent-ils pas respecter au moins ça. Ils veulent tous montrer qu'ils ont une meilleure répartie que moi et visiblement cette fille ne fait pas exception. En quoi ce challenge est intéressant ? En quoi cela doit-il me concerner ? Pourquoi ne peuvent-ils pas juste s'excuser et s'en aller ou juste s'en aller, leurs excuses je n'en n'ai que faire. Mais non au lieu de ça, ils montent sur leurs grands chevaux parce qu'ils se sont sentis agressés et on décidait de tenir tête en restant à mes côtés. Pitoyable n'est pas suffisant pour exprimer la réalité, dommage, mais au moins ça donne une bonne base de départ. Comme toujours je vais devoir gérer au mieux cette histoire, je vais devoir y faire face, cela ne m'enchante pas mais je n'ai pas le choix parce que cette fille n'est visiblement pas différente des autres, elle recherche la même chose qu'eux : me ruiner la journée et m'agacer …

« Et doit-on forcément agresser les gens lorsqu’ils s’adressent à nous ? Peut-être que tu souhaitais être seule ici, et c’est tout à ton honneur, mais j’ai tout autant le droit que toi de me trouver là. Tu as quand même des réactions très excessives… tu n’as jamais pensé que le contact des gens étaient quelque chose de positif ? »

Dois-je agresser les gens quand ils s'adressent à moi ? Oui parce que je n'ai pas décidé de vivre dans cette société, j'y suis forcée. Je n'ai rien demandé à personne, je ne souris pas, je ne parle pas, je me moque de tout ce qui peut se passer autour de moi. Quand les gens me posent une question, en général je passe mon chemin sans répondre, parfois je répond, cela dépend de mon humeur, de la personne en face et du choix qui s'offre à moi. Ai-je vraiment des réactions excessives ? Peut être, si elle le dit en tout cas, mais c'est parce que je n'ai pas le choix. C'est des dizaines de personnes comme elle qui sont capable de me pourrir une journée, je suis bien forcée de perdre patience rapidement. Bon certes aujourd'hui elle a été seule mais j'ai passé une journée de merde, voir une semaine de merde, je n'ai pas envie d'être diplomate et si ça la dérange, j'en suis fort désolée pour elle mais ce sera la même chose. J'ai limite envie de rire quand elle me demande si je n'ai jamais penser que le contact des gens pouvaient être bénéfique ? Positif ? La réponse est pourtant claire et évidente tellement je trouve cette question stupide et inutile.

« Non, jamais ! »

Il est évident que la réponse était non, je trouve ça limite surprenant qu'elle me pose la question. Bien entendu comme elle il y a des personnes qui se sont imposées à moi et je n'ai pas eu d'autres choix que de les laisser entrer dans ma vie, mais c'est pas porte ouverte, faut pas croire qu'on y entre comme ça. Je connais Shane depuis nos 5 ans et Elwana depuis nos 8 ans, alors forcément ça aide beaucoup. Nous avons plus en commun que beaucoup d'autres personnes ici. Nous protégeons mutuellement notre secret et rien ni personne n'arrivera à nous le faire dire. Même si à l'heure actuelle le mien est mis à rude épreuve et j'ai peur qu'il ne tienne pas longtemps. Avec Enzo c'est différent, nous étions utile à l'autre, nous étions chacun le bouclier de l'autre, c'était très utile. Quand on était ensemble, personne n'osait nous approcher, maintenant qu'il n'est plus là, je trouve que mon bouclier me manque beaucoup, comme mon ami. Il ne savait rien sur moi, mais lui au moins avait la délicatesse de ne rien me demander et il n'imposait pas sa présence comme elle pouvait le faire.

« Et bien… tu as le même discours envers toutes les personnes que tu croises ?! En toute sincérité, tu as l’air d’être quelqu’un d’éternellement frustré… c’est hallucinant de voir qu’on peut jeter autant de choses désagréables à la tête d’une personne en si peu de temps. Tu ne dois pas vraiment savoir ce qu’est l’hypocrisie, tu dois tellement te protéger vis-à-vis des autres que tu ne prends même pas la peine de connaître les personnalités de chacun… je te plains, franchement je te plains ! Malheureusement pour toi, je n’ai pas plus à passer mon chemin que toi. Et encore malheureusement pour toi, j’ai un fort caractère, ne crois pas que tu peux me marcher sur les pieds comme tu peux le faire aux 9 personnes sur 10 qui ont le courage de t’approcher ! »

Me plaindre ? Qu'ai-je à faire de cela ? Au lieu de me plaindre, elle devrait plutôt détaler, là elle se rendrait utile. Je n'ai aucunement envie de connaître les gens qui m'entourent et à la différence d'elle je n'ai pas besoin de « connaître » les gens pour voir qu'ils sont tous des idiots décérébrés et hypocrites, mais bon après il faut être doué d'un esprit d'observation que visiblement elle n'a pas. Elle est têtue ? Elle a un fort caractère ? Ravie pour elle mais elle croit que moi j'ai quoi ? Ca fait depuis toujours que je me met en marge de la société, elle croit que c'est facile au quotidien ? Non bien sûre que non, c'est un travail de chaque instant mais je ne céderais pas à la pression sociale, je ne deviendrais pas quelqu'un d'autres juste pour leur faire plaisir. Je suis et je resterais quelqu'un de froid, distant, légèrement schizophrène, asocial, dépourvu de sentiments et cela me conviens à merveille et si elle n'est pas contente ça sera pareille.

« Les mots changent mais le fond reste. Tu te crois courageuse ? Mais en quoi est-ce courageux de venir voir une personne qui n'aspire qu'à la solitude ? Tu n'as pas de fort caractère, tu n'es juste qu'une merdeuse qui adore faire chier le monde, rien de plus, il y en a des centaines comme toi dans cette école et crois moi, je n'ai pas besoin de les « connaître » pour ne pas le voir, ça crève les yeux ! »

Je n'ai jamais prétendu être sympathique, ni vivre dans le monde merveilleux des bisounours, ni même prétendre avoir envie d'un maximum de gens autour de moi. A la base, je n'ai strictement rien contre cette fille, mais son acharnement à vouloir rester, rien que pour finir de pourrir ma journée à le don de m'agacer. Je la fixe une dernière fois avant de me tourner vers le paysage qui s'offrait à moi et je finis par m'assoir, si elle veut rester c'est son problème mais cela ne me fera pas partir, j'étais là avant, je ne compte pas me faire déloger aussi facilement !

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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« Les mots changent mais le fond reste. Tu te crois courageuse ? Mais en quoi est-ce courageux de venir voir une personne qui n'aspire qu'à la solitude ? Tu n'as pas de fort caractère, tu n'es juste qu'une merdeuse qui adore faire chier le monde, rien de plus, il y en a des centaines comme toi dans cette école et crois moi, je n'ai pas besoin de les « connaître » pour ne pas le voir, ça crève les yeux ! »

Et bien, cela faisait bien longtemps que la Poufsouffle ne s’était pas pris autant de réflexions en aussi peu de temps, surtout de la part d’une personne qu’elle ne connaissait pas et qui ne la connaissait pas non plus… étonnant d’ailleurs que la jeune fille en face d’elle arrive à voir en si peu de temps des traits de caractère si négatifs sans même savoir comment était la personne, vraiment surprenant ou plutôt exaspérant ! La dernière fois que Yasha avait reçu autant de vacheries par la même personne en moins de deux minutes ce devait être de la part de Freyja… oh oui, il n’y avait pas de doute ! Mais cela faisait quelques années déjà, depuis il ne lui semblait pas avoir souvenir d’une situation similaire. Elle le voyait bien, elle n’avait plus la répartie qu’elle avait il y a de ça quelques mois lorsqu’elle croisait Livy, Winnie ou encore Keith au détour d’un couloir. Mais il est vrai que depuis un certain temps elle ne croisait plus ces langues de vipères, elle n’avait donc plus l’habitude de répondre du tac-au-tac et il faut avouer que cette petite confrontation lui faisait un peu de bien… stupide ?! Exacte, ce petit conflit mettait Yasha de bonne humeur, lui remontait le moral. Elle n’avait pas tendance à s’énerver lors de ce type d’échange, au contraire, elle restait d’un calme impénétrable. Elle savait qu’elle était étrange mais à ce point là !!! Ou était-ce peut être la fait de penser à autre chose à ce moment précis ?! Difficile à expliquer mais bizarrement, même si le combat était perdu d’avance contre la jeune brune, elle ne souhaitait pas faire marche arrière. Elle avait bien conscience que le fait de rester ici l’agacerait ou au contraire ne l’importerait peu, mais quoiqu’il en soit Yasha ne voulait rien lâcher, quitte à se prendre une petite ristourne au passage !
Elle fixa alors la jeune fille, un petit sourire en coin. C’était peut-être de la provocation mais au fond d’elle, elle souhaitait comprendre pourquoi elle était autant sur la défensive. Elle s’adossa à un arbre tout en continuant de la regarder et lança calmement.

« Plus les mots sortent de ta bouche plus je me demande ce qui peut te faire tenir à Poudlard… tu as une totale haine de l’être humain que c’en est presque triste. J’imagine que tu t’en fiches de savoir ce que je pense de ton petit aboiement mais je vais prendre plaisir à te le dire quand même… » Elle marqua alors un temps d’arrêt, se doutant bien qu’elle ne l’écouterait pas ou alors très peu, mais en fait ça la libérait, et comme elle s’en moquait de s’en prendre plein la figure par l’insociable, elle reprit la parole, toujours de façon posée. « Courageuse ?! Non pas vraiment, ce n’est pas moi ça… plutôt inconsciente, car c’est de l’inconscience d’aborder une prison comme toi. Je suis d’accord cependant avec toi sur une chose, je n’ai pas de fort caractère, sinon ça ferait bien longtemps que j’aurai crié, aboyé comme tu as pu le faire et que j’aurai tourné les talons… mais ce n’est pas moi non plus, je suis naïve ce qui fait que malheureusement pour toi, aussi exaspérante que tu puisses paraître, je ne décollerai pas de cet endroit qui n’appartient en rien à l’une de nous deux. Continuons… une merdeuse qui adore faire chier le monde… celle-là je vais la garder… tu aurais pu me vexer mais en fait je trouve ça assez déconcertant d’une fille qui veut se montrer au dessus de tout et même de ses camarades, insulter d’une telle manière est petit. Tu vois, comme quoi les choses que tu me dis sont importantes pour que je les retienne aussi bien, ou peut-être que c’est parce que je trouve ça plutôt amusant et que je ne veux rien oublier pour pouvoir raconter cette belle expérience à des amis… hum, tu vois ce que c’est non ?! »

Lors de son monologue, Yasha n’avait pas quitté des yeux la jeune fille, elle l’avait regardée droit dans les yeux, esquissant à des moments des petits sourires et des haussements de sourcil. Ce qui était certain était qu’elle était pratiquement convaincu qu’elle aurait un retour de maître… mais c’était peut-être ça le défi, la faire réagir afin de mieux la comprendre. Elle espérait au plus profond d’elle qu’elle ne partirait pas, sa présence divertissait Yasha et peut-être qu’elle en apprendrait plus sur elle. Sa curiosité prenait alors place, tout gentiment… !

J'étais assise à même le sol, dans cette herbe bien verte et bien fournis. J'aurais pu en profiter comme il se doit si cette Poufsouffle n'avait pas été là. Pourquoi ici ? Pourquoi moi ? Pourquoi cet acharnement ? Qu'ai-je fais pour avoir un karma aussi pourri ? Parfois je me demande si la réincarnation n'existe pas, parce que ça expliquerait beaucoup de choses. Je me dis que si je me suis réincarnée, j'ai dû être vraiment quelqu'un de mauvais dans une autre vie, comme Jack l'éventreur ou Hitler ou un serial killeur ou je-ne-sais-quoi encore. Par contre si j'ai été vraiment mauvaise, pourquoi ne pas l'être réincarner en pierre ? Au moins j'aurais eu la paix, ça m'aurait fait des vacances. Je préférais fixer l'horizon plutôt que cette fille, espérant peut être un peu trop naïvement qu'elle partirait quand elle verrait qu'elle n'a plus mon attention. Peut être que c'est ça qu'elle cherche, l'attention de quelqu'un, ayant été rejeté toute la journée par les autres, elle vient enfin de trouver une pauvre gourde qui lui répond. D'ailleurs pourquoi lui répondis-je ? Franchement si je gardais le silence ce serait tellement mieux.

« Plus les mots sortent de ta bouche plus je me demande ce qui peut te faire tenir à Poudlard… tu as une totale haine de l’être humain que c’en est presque triste. J’imagine que tu t’en fiches de savoir ce que je pense de ton petit aboiement mais je vais prendre plaisir à te le dire quand même… »

Malheureusement pour moi, elle continue à parler, visiblement le simple fait de m'être détournée d'elle ne suffit pas, elle doit beaucoup aimer le son de sa voix, encore une narcissique. J'écoute d'une oreille ce qu'elle me raconte mais je ne la regarde pas parce qu'elle n'a aucun intérêt pour moi. Elle se demande ce qui peut me faire tenir à Poudlard et si elle l'ignore moi je le sais. N'importe où où j'irais je souffrirais de la présence des autres, je le sais, mais vu que je n'ai pas spécialement le choix, je reste ici. Où veut-elle que j'aille ? Rejoindre ma douce et tendre famille ? Elle n'existe pas, je n'ai plus de famille depuis mes cinq ans, je ne suis pas une gentille petite fille à mon papa comme elle. Je n'ai aucune haine de l'être humain puisqu'il m'indiffère au plus haut point, mais bon de toute façon personne ne peut le comprendre je crois. Pour eux, soit tu aimes, soit du détestes, tu ne peux pas être au milieu, tu n'as pas le droit. Je ne déteste personne, ils n'existent pas dans mon monde, c'est pourtant pas compliqué à comprendre. Ce sur quoi je suis assez d'accord, c'est que je m'en fous royal de ce qu'elle me raconte …

« Oh quelle joie immense d'apprendre que toi, la grande … Poufsouffle, tu vas me faire partager ton avis … quelle chance j'ai, comment aurais-je pu vivre sans ça … »

Pauvre fille fut la première chose que je pensa, suivis de « si tu peux juste te la fermer ça me ferais des vacances ». Mais bien entendu en bonne narcissique qu'elle est, elle ne va pas s'arrêter de sitôt, elle va continuer à me raconter sa vie, décortiquant chacun de mes mots pour tenter de donner une explication en papier carton. Elle se croit plus intelligente que les autres, elle se croit plus forte, spéciale, au dessus des gens … alors que finalement elle est quoi ? Une petite mijaurée qui a du temps à perdre selon Abigail, une pauvre fille qui n'a pas d'amis selon Sasha, moi je partage leur opinion et j'aimerais tellement qu'elle disparaisse que je suis à deux doigts de lui lancer un sortilège de confusion, juste pour qu'elle se taise.

« Courageuse ?! Non pas vraiment, ce n’est pas moi ça… plutôt inconsciente, car c’est de l’inconscience d’aborder une prison comme toi. Je suis d’accord cependant avec toi sur une chose, je n’ai pas de fort caractère, sinon ça ferait bien longtemps que j’aurai crié, aboyé comme tu as pu le faire et que j’aurai tourné les talons… mais ce n’est pas moi non plus, je suis naïve ce qui fait que malheureusement pour toi, aussi exaspérante que tu puisses paraître, je ne décollerai pas de cet endroit qui n’appartient en rien à l’une de nous deux. Continuons… une merdeuse qui adore faire chier le monde… celle-là je vais la garder… tu aurais pu me vexer mais en fait je trouve ça assez déconcertant d’une fille qui veut se montrer au dessus de tout et même de ses camarades, insulter d’une telle manière est petit. Tu vois, comme quoi les choses que tu me dis sont importantes pour que je les retienne aussi bien, ou peut-être que c’est parce que je trouve ça plutôt amusant et que je ne veux rien oublier pour pouvoir raconter cette belle expérience à des amis… hum, tu vois ce que c’est non ?! »

Elle n'est pas courageuse selon ses dires ? Mais c'est formidable je suis ravie pour elle. Inconsciente ? Oui ça je confirme, inconsciente qu'elle me les brise menue. Prison moi ? Quelle originalité, je suis fière d'elle, ou pas d'ailleurs. Je n'ai pas envie de me foutre du reste de ce qu'elle dit parce que c'est une perte de temps énorme. Elle croit bien ce qu'elle veut de moi, tout ce que je sais c'est que c'est tout sauf la vérité. Depuis quand je me crois supérieure aux autres ? Elle vit dans quel univers ? Pas le miens en tout cas.

« Des amis ? Non connais pas. De toute façon si j'ai bien suivi ta brillante analyse, je suis tellement au dessus des gens que les autres ne me sont d'aucune utilité, non ? Je suis trop parfaite pour que quiconque puisse oser prétendre avec un quelconque intérêt pour moi … D'ailleurs ça m'arrangerais beaucoup que t'ailles rejoindre tes fameux amis, s'ils existent bien entendu … »

Je ne comptais pas m'amuser à reprendre tout ses points pour les démonter parce que je n'en voyais aucun intérêt. Elle me voyait comme quelqu'un qui se croyait supérieur et si c'était comme ça qu'elle aimait me voir alors c'est comme ça que je serais ainsi elle partira plus vite et satisfaite d'avoir cru avoir percer à jour l'ennuyeuse Sasha et pourra faire partager un des grands mystères de la vie à ces pauvres débiles qui lui servent d'amis …

Zola Rylee Shaw
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Yasha était adossée à un arbre et observait les réactions de la jeune fille. Il semblait que c’était peine perdue, il n’y avait rien de positif dans ses phrases et tout avait l’air si morose… Elle se demandait pourquoi elle insistait mais le fait de voir qu’elle l’insupportait à ce point l’encourageait à rester là. Pourquoi ce besoin de provocation ? Juste parce qu’elle n’avait jamais rencontré une pareille personne et qu’il faut avouer qu’elle l’intriguait.
Elle voyait bien que tout ce qu’elle disait l’indifférait, mais elle ça l’amusait. Même si elle était jugée et rabaissée, et que d’ailleurs le jugement émis était très loin d’être la vérité – on pouvait bien dire que l’insociable n’était pas très visionnaire et cernait mal les gens -, elle s’en moquait car ses dires ne l’atteignaient pas le moins du monde, elle connaissait les gens qu’elle estimait et savait quels propos devaient être importants à ses yeux.

« Oh quelle joie immense d'apprendre que toi, la grande … Poufsouffle, tu vas me faire partager ton avis … quelle chance j'ai, comment aurais-je pu vivre sans ça … »

Yasha ne put s’empêcher de sourire, amusée de la quantité de sottises que pouvait déballer la jeune fille en si peu de temps. Elle pensait peut-être la remettre à sa place, ce qui était assez compliqué car la Poufsouffle ne prenait pas les choses à cœur, elle était plutôt du genre à foncer et à laisser les choses couler sur elle si elles ne l’intéressaient pas.
Bon, à en croire la « discussion » que les deux brunes avaient, on pouvait se douter qu’elles n’avaient pas grand-chose en commun. Ce qui surprenait beaucoup Yasha était de voir qu’elle avait été envoyée dans la maison des élèves modestes, tolérants et qui s’entendaient la plupart du temps avec tout le monde… vraiment vraiment très étonnant de voir un tel phénomène là-dedans ! Comment avait-elle pu attérir là ? Que cachait-elle ? Au fond, elle s’en moquait royalement, elle était insociable et très sure d’elle, ça il n’y avait pas d’hésitation à avoir !
Elle pensait bien qu’elle ne perdrait pas son temps à répondre à Yasha, mais en fait elle ne pouvait surement pas s’empêcher de le faire.

« Des amis ? Non connais pas. De toute façon si j'ai bien suivi ta brillante analyse, je suis tellement au dessus des gens que les autres ne me sont d'aucune utilité, non ? Je suis trop parfaite pour que quiconque puisse oser prétendre avec un quelconque intérêt pour moi … D'ailleurs ça m'arrangerais beaucoup que t'ailles rejoindre tes fameux amis, s'ils existent bien entendu … »

Ah mais oui ! Quelle belle analyse ! Pas du tout observatrice, Yasha en était sure à 100%, elle était totalement omnibulée par… par elle-même en fait ! Sinon qu’est-ce d’autre qu’une personne qui ne veut pas s’intéresser aux autres mais qu’à soi-même ?! Une pure égoïste mais dont la prestation divertissait tout de même Yasha… elle avait hâte de pouvoir raconter cela !

« Parfaite ?! Oula non, je n’irai pas jusque là quand même ! Mais te penser au-dessus des autres je n’en doute pas un seul instant ! »

Aux dernières phrases que la Poufsouffle en face d’elle avait prononcées, Yasha avait de nouveau souri. Oh elle savait qui étaient ses amis, et elle savait surtout qu’elle au moins elle pouvait compter sur des gens en qui elle avait une confiance aveugle, ce qui ne devait surement pas être son cas… Selon Yasha, les amis et la famille étaient ce qui te faisait avancer, ce qui te motivait ou encore te soutenait. Elle ne pouvait pas s’imaginer évoluer sans les avoir à ses côtés, ils étaient sa force et elle savait que seule, ce serait loin d’être la même chose.

« Oh oui je pourrais aller les rejoindre, mais comme j’ai prévu ça pour plus tard dans la journée, je vais m’occuper autrement jusque là… en restant ici par exemple, et en faisant ce que moi aussi j’ai envie de faire. Et puis, j’aurais pas mal de choses à leur raconter… c’est ça l’amitié, échanger ! »

Elle glissa alors contre l’arbre auquel elle était adossée et s’assit en tailleurs. Elle ouvrit alors son sac et en sortit un livre. Elle aurait pu aller le lire ailleurs, elle en avait bien conscience, mais elle ne voulait pas laisser penser à la jeune fille qu’elle avait « gagné ». Elle avait le droit d’être ici à ce moment précis, et elle ne s’avouerait pas vaincue si vite !

S'il y a bien une chose dont je suis sûre à cent pour cent c'est bien le fait que je n'ai en général rien en commun avec les autres et que ma décision de me marginaliser et l'une des meilleures que j'ai prise dans ma vie et volontairement qui plus est. L'abandon forcé de mes parents m'avaient obligé à me débrouiller par moi même et de décider un beau jour que je n'aurais plus rien à voir avec eux et que je pouvais choisir le nom que je voulais n'ayant plus besoin de perpétuer leur héritage familiale vu que je n'en n'avais plus. Il n'y a que ma précieuse Sasha qui soit à la hauteur de mes espérances et quelques rares personnes arrivent encore à attirer malgré moi mon attention. Enzo m'avait interpelé par son incapacité à supporter la présence d'une fille autre que moi dans sa vie et par son incapacité à se défendre seul. Leila m'avait rappelé par certains aspects la fille que j'avais été moi aussi par le passé et sans savoir pourquoi je m'étais sentie responsable de ce qu'il lui arrivait, tentant de lui faire comprendre car quelques interventions rapides et fugaces que les autres n'étaient que des idiots et que leur avis ne comptait pas. Pour Elwana et Shane c'était encore différents, on était pareil, d'une certaine façon, des orphelins, ceux dont on ne veut plus, volontairement ou non. On se comprend sans rien dire, d'une certaine façon on se respecte même si on ne réagit pas pareil et qu'on n'affronte pas la vie de la même manière. Le lien qui nous unit et bien plus fort qu'on le voudrait et notre séparation en fin d'année risque d'être plus dur qu'on pourrait le croire. Cela fait depuis mes cinq ans que je connais Shane et depuis mes huit ans que je connais Elwana, vivre sans eux est presque inconcevable et même si on ne veut pas se l'avouer, on pense tous les trois la même chose. On est tous les trois dans la même merde, on a aucun avenir qui s'ouvre à nous car on n'a pas d'argent pour réaliser nos rêves. Est-ce juste ? Non je ne trouve pas mais qui se soucis des orphelins de nos jours ? Personne, surtout quand les autres ignorent ce que nous sommes réellement.

« Parfaite ?! Oula non, je n’irai pas jusque là quand même ! Mais te penser au-dessus des autres je n’en doute pas un seul instant ! »

La conversation – si on pouvait appeler ça comme ça bien entendu – avec Yasha ne m'intéressait absolument pas et je me perdais volontiers dans mes préoccupations du moment. Cette prof qui me connaissait depuis toujours, notre avenir grandement compromis à tous les trois, la vie sans Enzo … Je n'aimais pas comment tourné les choses ces derniers temps, j'avais l'impression que je ne pouvais plus contrôler ma vie parce qu'il y avait trop de variables qui n'étaient plus de mon ressors et je détestais ça. J'aimais pouvoir gérer ma vie comme je l'entendais et il était évident que plus il y avait de gens qui partageaient ma vie et plus ce serait difficile de la vivre comme je l'entendais, devant composer avec leurs propres envies …

« C'est formidable que tu estimes ton avis si important pour me le faire partager, tu es si généreuse … »

J'avais beau lui cracher au visage comme j'aimais le faire de temps en temps avec les importuns dans son genre, ça ne changeait strictement rien, elle restait là, satisfaite de faire chier le monde alors que le monde n'avait rien demander. Encore une petite emmerdeuse de première catégorie que je devrais inscrire sur ma liste noire. A croire que parce que j'étais une marginale, je n'étais pas capable de créer des représailles, comme c'est mal me connaître.

« Oh oui je pourrais aller les rejoindre, mais comme j’ai prévu ça pour plus tard dans la journée, je vais m’occuper autrement jusque là… en restant ici par exemple, et en faisant ce que moi aussi j’ai envie de faire. Et puis, j’aurais pas mal de choses à leur raconter… c’est ça l’amitié, échanger ! »

Pour Abigail il était évident qu'elle n'avait pas d'ami, pour Sasha elle n'était qu'une petite peste qui s'ennuyait mortellement dans sa vie et qui n'avait vu en moi qu'un petit jouet, rien de plus. Mes voix intérieures m'en voulaient de lui avoir répondu, prétextant que c'était de ma faute si nous n'étions pas tranquille, que si je n'avais pas pris la peine de lui répondre comme je le faisais si souvent, on n'en serait pas là aujourd'hui. Je leur rappelais aimablement que c'était grâce à moi qu'il y avait un « on » et que si je le voulais, je pourrais les détruire aussi rapidement que je les avais créé. Abigail n'aimait pas quand je disais ça, elle avait toujours peur que je passe à l'acte, tandis que Sasha me provoquait, me traitant de faible et de trouillarde qui ne serait pas capable de vivre sans elles. D'une certaine manière elle avait raison, elles me manqueraient, cela fait si longtemps qu'elles sont là, qu'elles m'accompagnent, qu'elles me conseillent. En fait elles ont vraiment commencé à exister à la mort de ma Sasha, je crois que ça a été le déclencheur de ma schizophrénie. J'étais sujette à quelques troubles dû à la maltraitance que j'ai subi pendant mes cinq premières années de vie mais j'ai vraiment basculé dans la folie à mes huit ans, à la mort de ma meilleure amie et depuis je compose avec sans aucun problème. Certains spécialistes ont voulu m'aider, m'offrant un traitement miracle à ma maladie, mais je n'avais ni argent, ni temps à perdre, ni même envie de faire tout cela, alors j'ai passé simplement mon chemin et cela me conviens parfaitement.

« C'est formidable ta vie … »

Fut les seuls mots que je lui accorder avant de tourner la tête vers l'horizon pour me plonger dans mes songes. Je finis néanmoins au bout d'un moment par attraper mon journal intime dans mon sac pour y inscrire ce qui me préoccupait. J'avais pris l'habitude depuis fort longtemps déjà de dialoguer d'une certaine façon avec ma meilleure amie disparue de cette façon. J'utilisais le langage que nous avions inventé toutes les deux pour lui écrire. Personne n'avait jamais décrypté ce langage et j'étais persuadée que personne n'y arriverait un jour. Je me plongeais donc dans mon récit oubliant complètement que j'avais une petite emmerdeuse à mes côtés.

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Yasha ne prêta guère d’importance au peu de mots que la Poufsouffle lui lança à la figure, elle n’arrivait pas à la cerner et, même si elle aurait aimé qu’elle se calme ne serait-ce que légèrement, cette situation ne l’amusait presque plus. Tout ça était sans intérêt, elle perdait son temps. C’était certain, la jeune fille était une insociable endurcie dotée d’une confiance en elle maladive. Elle avait surement un problème psychologique, peut être, mais Yasha ne voulait pas l’excuser, tout cela la lassait et elle gâchait son après-midi.

Elle rangea alors son livre dans son sac et se leva doucement. Elle avait mieux à faire, comme retrouver ses amis avec qui elle pourrait discuter de tout comme de rien, rire, délirer, échanger… en bref, tout l’inverse des quelques minutes qu’elle venait de « partager » avec la jeune fille. C’était hallucinant de voir à quel point elle l’exaspérait. Il y avait des personnes qu’elle n’appréciait pas mais elle n’avait jamais ressenti un tel dédain pour quelqu’un. Elle se doutait bien que, malheureusement, elle recroiserait la jeune brune ; quoi que, jusqu’ici elle ne l’avait jamais remarqué, peut être qu’il en serait de même par la suite.

Yasha ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle était comme une bête qui se mettrait à l’écart de tout contact humain, de toutes sociabilisassions, de toutes émotions positives… Quelles surprises Poudlard pouvait offrir tout de même, des personnalités bien distinctes les unes des autres mais tout de même riches en réflexions et construction de soi.

Elle lança un dernier regard à la jeune fille. Elle hésita à lui dire quelque chose, elle s’en moquerait surement, totalement en fait, mais Yasha ne pouvait partir sans lui adresser une dernière phrase.

« Bon… je te laisse libre, dans ta petite solitude maladive… Heureuse de t’avoir rencontrée ! » Lui lâcha-t-elle, accompagné d’un grand sourire hypocrite.

Elle lança son sac sur son épaule, regarda rapidement autour d’elle pour voir si elle n’avait rien oublié, et repris la direction de Pré-Au-Lard. Là-bas elle retrouverait la communication, ça lui ferait un bien fou ! Si Yasha prenait les choses à cœur, cette élève lui aurait foutu le bourdon… dans le cas présent elle se disait que ce serait juste une anecdote à raconter et aussi à savoir si d’autres l’avaient déjà rencontré. Oui c’est vrai, comme une bête de foire, mais ne serait-ce pas ce pourquoi elle veut se faire passer ?! Yasha la traiterait alors tel qu’elle s’était montrée à elle et ne lancerait pas pour autant des rumeurs, ce n’était pas son genre, elle avait horreur de ça !
Elle partit alors, chantonnant, tout en se demandant comment on pouvait vivre convenablement d’une telle façon. Bref, ce n’était pas son problème, elle avait d’autres chats à fouetter et devrait régler maintenant le souci de son frère. Tout ça lui avait permis de relativiser sur la discussion qu’ils avaient eue auparavant, elle pourrait désormais lui parler calmement afin de trouver des solutions. Espérons juste qu’il ne soit pas encore parti des Trois Balais, croisons les doigts !

Spoiler:

Quand j'ai décidé quelque chose en général je m'y tiens et là sincèrement je n'avais strictement pas envie de faire d'effort avec cette fille et je comptais bien le lui faire savoir. Elle pouvait se prétendre têtue et bornée, elle ne pourrait pas mieux faire quoi moi, parole d'irlandaise. Si elle se croyait la plus maligne et la plus forte je vais vite lui prouver qu'elle a tort et qu'on ne joue pas avec moi. Je ne suis pas le genre de personne qui joue les dures mais qui s'attendrissent dès qu'on s'intéresse vraiment à eux ou qu'on joue au plus fort parce que finalement on n'est pas si dur que ça. J'ai quitté le monde social depuis fort longtemps et ne compte pas m'y replonger dedans alors sincèrement elle pourra dire ou faire ce qu'elle voudra, je n'en n'aurais que faire. Si elle veut me faire chier en restant assise à côté de moi, au pied de l'arbre, grand bien lui fasse, elle n'existe désormais plus pour moi.
Je sens un mouvement d'ailleurs sur ma gauche et je présume, à raison d'ailleurs, qu'elle a enfin compris le message, ce qui fut long et pénible mais qui a finalement payé.Je pourrais esquisser un petit sourire pour accompagner ma victoire mais je n'en fis rien, elle ne le mérite même pas. Je me contente donc de garder ma tête plongée dans mon journal pour me concentrer sur ce que j'étais en train d'écrire.

« Bon… je te laisse libre, dans ta petite solitude maladive… Heureuse de t’avoir rencontrée ! »

J'avais raison de penser qu'elle s'était lassée. Elle était en train de se lever et de rassembler toutes ses affaires pour s'en aller. Je ne levais pas mon visage de mon journal, je ne vis donc pas l'hésitation sur son visage, se demandant si elle devait s'en aller s'en dire un mot ou m'octroyer le droit à un « au revoir » digne de ce nom. Cependant je m'en doutais un peu au vu du temps qu'elle resta sur place avant d'ouvrir la bouche, comme pour chercher ses mots ou réfléchir à si je mérite ou non ces dernières paroles. Comment s'empêcher d'avoir le mot de la fin ? Comme pour montrer qu'elle s'en allait mais qu'elle avait quand même gagné la partie, alors qu'il était évident que c'était moi la gagnante, j'avais obtenu son départ et sans grand effort en plus. J'ai fais ce que je savais faire de mieux, me murer dans le silence et attendre qu'elle s'en aille d'elle même, comprenant qu'elle n'avait rien à y gagner à rester à mes côtés, à part perdre son temps.

« Ravie de te voir enfin revenir à la raison en constatant que tu ne gagneras rien à rester ici, sauf perdre ton temps. Au plaisir de ne jamais plus croiser ton chemin ! »

Yasha s'en alla sans se retourner et je ne pris même pas la peine de lever mon visage de mon journal, me contentant de lever ma plume le temps de ma réponse, pour ne pas faire d'erreur ou de tache. Je n'aime pas cette fille, c'est décidé, cela dit je n'aime personne alors finalement ça ne change rien à l'histoire. La question que je dois plutôt me poser en cet instant c'est de savoir ce que je vais faire l'année prochaine. C'est un peu la question à un million de gallions ...

Spoiler:

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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