Un dimanche après midi sans devoirs à accomplir, un ciel bleu sans aucun nuage, une température s'élevant au dessus des vingts degrés, que demander de plus ? Avril Boyd, Gryffondor de son état, était totalement optimiste quand à l'après midi qui se dessinait. En même temps, la jeune fille était pour ainsi dire tout le temps optimiste... Elle remonta les sept étages la séparant de son dortoir pour prendre une bonne douche. En effet, la blonde avait passé la matinée sur son balais et se laver était tout ce à quoi elle aspirait. Une fois débarrassée de la transpiration, elle se rhabilla et s'en alla aussi vite qu'elle était venu. Les quelques griffons restés dans la salle commune étaient penchés sur leurs devoirs et se retournèrent sur le passage de la mini tornade. Ils ne s'alarmèrent pas plus que ça et se replongèrent dans leurs études sans un mot : c'était normal de voir Avril aussi énergique. Prochaine destination : le parc !

Sur son chemin, elle croisa une foule d'élèves qui se pressaient dans la même direction qu'elle. Elle essaya de repérer certains de ses camarades mais sans grande réussite. Personne avec qui elle souhaitait partager son enthousiasme... Elle haussa les épaules et franchit les grandes portes pour finalement se retrouver à l'air libre. Le parc de Poudlard était rempli de groupes d'élèves : certains papotaient, d'autres jouaient aux carte, des couples se promenaient et d'autres encore révisaient au soleil. Avril ne comprendrait jamais ces derniers. Pour elle, il était impossible de rester concentré par ce temps là. Si jamais elle avait due travaillait aujourd'hui, elle serait sans aucun doute restée dans la salle commune des rouge & or et cela s'expliquait assez facilement : un simple papillon aurait suffit pour qu'elle se déconcentre. Oh, elle aimait étudier et apprendre mais elle avait trop d'énergie à revendre pour ça.

Un souffle de vent un peu plus fort que les autres fit voler ses cheveux. Elle leva les yeux au ciel, tout sourire et fronça immédiatement les sourcils. Qu'est ce qu'un parchemin fichait à se balader dans les airs ? Sans plus attendre, elle sauta pour rattraper la feuille. Elle couru après quatre des ses semblables avant de toutes les attraper. A qui pouvait bien appartenir ce cours ? Elle parcouru les écritures des yeux. Etudes des Runes. Elle fit un tour complet sur elle même pour se rendre compte que seuls deux élèves semblaient étudier à proximité. Soit elle avait de la chance et cela appartenait à l'une d'eux, soit le propriétaire était plus loin dans le parc. Tout d'un coup, une des adolescentes se leva et fit mine de chercher quelque chose. Avril avait de la chance ! Elle couru vers l'autre Gryffondor, un nouveau sourire aux lèvres.

"Bonjour, je crois que ces feuilles sont les tiennes"

La préfète répondit par l'affirmatif juste avant de marmonner quelque chose comme quoi elle n'avait pas le temps de papoter et de s'éloigner à grandes enjambées. Avril resta figée un moment avant de trottiner à sa suite, ses cheveux flottants au vent. Un merci lui aurait-elle écorchée la bouche ? Elle aurait tout aussi bien pu faire comme le reste de l'école, à savoir regarder les parchemins voler au loin sans bouger le petit doigt ! Et puis, c'était elle ou la préfète avait insinué qu'elle ne prenait pas ses études au sérieux ? Bien sur qu'elle était studieuse ! Elle se voyait mal annoncer à sa mère qu'elle la laissait seule juste pour faire la belle et s'amuser. En deux phrases, la rousse avait accompli un exploit, celui de mettre l'optimiste et souriante Avril en colère. Son éternel sourire décidément bien absent de son visage, elle ne comptait pas lâcher l'affaire, préfète ou non. Elle avait juste était gentille, elle avait donné un coup de main et voilà qu'on la prenait de haut. C'était quand même incroyable ! Elle attendit que sa camarade daigne lever les yeux vers elle pour reprendre la parole.

"Je ne te connais que de vue et, à ce que je sache, toi aussi. Alors je vois mal comment tu peux te donner le droit de me juger. Excuse moi mais tu n'es pas la seule à prendre tes études au sérieux, ici. Je travaille autant et peut être même plus que tout élève de Poudlard et, si je décide d'aller prendre du bon temps au soleil un dimanche après midi où je n'ai rien à faire, ce n'est pas de la fainéantise mais une envie somme toute humaine."

La blonde, les mains sur les hanches et les sourcils froncés reprit sa respiration. Une chose de réglée. Un peu abrupte comme approche ? Sans doute mais elle était elle et l'était entièrement. La demie mesure était vraiment quelque chose dont elle avait tout à apprendre. Heureusement, elle ne prenait d'habitude pas facilement la mouche mais le comportement de l'autre fille l'avait vraiment mise hors d'elle. Autre problème, celui des remerciements. Elle désigna d'un geste de mains le cours de la plus âgée.

"Et quand aux feuilles, j'estime qu'un merci ne serait pas de trop non plus."

La réaction de la rousse était pour le moins surprenante. Deux minutes plus tôt, elle avait tout de même agit comme si Avril était la pire peste au monde et, quelques paroles énervées plus tard, là voilà qui s'excusait. La blonde resta sans réaction pendant tout au plus cinq secondes. Puis elle afficha un petit sourire hésitant. Elle ne savait pas comment réagir et elle détestait ça. D'un côté elle était encore agacée par l'attitude de la préfète et de l'autre elle s'en voulait de lui avoir crié dessus. Après tout, la plus vieille essayait seulement de travailler tranquillement. Soudainement calmée et un peu honteuse de s'être emporter de la sorte, elle passa une main dans ses cheveux.

"Excuses acceptées, déclara-t-elle. Et désolée de m'être énervée, ajouta-t-elle avec un petit sourire."

Elle jeta un coup d’œil autour d'elle alors que le silence reprenait ses droits. Et maintenant, que faire ? Elle devrait peut être laisser sa camarade étudier, non ? Elle ne savait pas vraiment. Après tout, si sa réputation était vraie, la préfète n'avait pas besoin d'étudier plus que ce qu'elle ne faisait déjà. Un bon moment de détente, c'est ça qu'il lui faudrait, pensa rapidement la sixième année. Au même moment, la Weasley -elle avait beau être Né Moldue, tout le monde connaissait les Weasley- rouvrit la bouche.

"Veux-tu faire le tour du parc avec moi ?"

Et comment ! Cela semblait tout de même beaucoup plus tentant que de rester vagabonder seule. Le sourire rayonnant qui semblait être la marque de fabrique de la joueuse de Quidditch repris donc sa place sur les lèvres de sa propriétaire alors que celle-ci tendait la main à la rouquine dans le but de l'aider à se lever.

"Avec grand plaisir, mademoiselle...?"

Elle ne connaissait même pas le prénom de sa préfète... La honte.

Lucy. Un joli nom. Avril eut un nouveau sourire en pensant que la Weasley avait la chance de porter un prénom aussi sympathique. Il faut dire que le blonde détestait particulièrement le sien. Avril ? Non mais avait-on idée de donner un nom pareil à son enfant ? A n'en pas douter, ce devait être de son père. Jamais sa mère n'aurait affublé un être qu'elle aimait d'un patronyme aussi ridicule de son propre chef ! Avril... Elle était née en octobre, bordel ! Pas vraiment la même période de l'année, alors que leurs avait-il pris ? Si jamais elle avait l'occasion de changer ça, elle le ferait sans aucune hésitation.

"Enchantée, Lucy ! Moi c'est Avril, Avril Boyd. Un peu ridicule comme prénom, n'est ce pas ? rit elle."

Et les deux Gryffondors commencèrent à marcher dans le parc. Avril reconnut une de ses amies plus loin et lui adressa un grand geste de main, souriant toujours à pleines dents mais n'alla pas la voir. Elle se sentait bien avec la préfète. Le silence qui s'installait entre elles semblaient naturel, par opposition à ceux, pesants, dont on rêvait de sortir. Elle sifflotait un air de musique qui lui trottait dans la tête et dansait plus qu'elle ne marchait à côté de la rousse. Elle tournait sur elle même, faisait quelques enjambées aériennes mais prenait garde à rester près de sa camarade, ayant une nouvelle envie : celle de mieux la connaitre. Elle ignora deux pestes de Serdaigles qui riaient et semblaient se moquer de sa démarche. Elle n'allait surement pas prêter attention à quelques filles avides de ragots et encore moins se laisser dicter sa conduite. Elle voulait danser ? Elle dansait, un point c'est tout.

"Alors, sa va ?"

La joueuse de quidditch tourna immédiatement la tête vers la plus âgée, plantant ses deux yeux bleu dans les siens. Première règle d'or : Avril allait toujours bien. Elle avait depuis longtemps remarquer que quand elle se laissait aller à faire voire aux gens qu'elle allait mal, les clients de la boutique de sa mère se pressait pour la réconforter. Cela entrainait souvent deux problèmes : l'inquiétude de sa mère et la colère de son père. Alors elle avait décidé d'aller bien. Dans un premier temps c'était surtout pour calmer son père et essayer de tisser des liens avec lui, peine perdue. Puis cette motivation a vite laissé place à une autre, celle de ne pas poser de soucis à sa mère. La pauvre femme en avait son lot et Avril préférait de loin la voir sourire.

"Il fait beau, pas trop chaud, on est dimanche... Comment cela pourrait aller mal ? En fait, reprit elle en riant, je vais presque toujours bien ! Enfin, j'ai bien sur mes coups de blues, et ils sont plus nombreux qu'on pourrait le croire en me voyant, mais j'ai vite appris à relativiser ! Il y a toujours une raison de sourire et, dans le cas où je n'en trouve pas même en me creusant la cervelle et uniquement dans ce cas, je m'autorise à dire que je vais mal. Et toi ? J'espère que je ne t'ai pas dérangée, tu avais l'air de travailler, s'excusa-t-elle de nouveau."

S'apercevant que le discussion prenait un ton plus sérieux, Avril cessa de sautiller pour marcher tranquillement aux côtés de la rousse. Elle sourit quand celle-ci affirma qu'elle ne l'avait pas dérangée, soulagée. Puis elle ouvrit grands les yeux quand elle ajouta qu'elle n'avait jamais parlé aussi longtemps à quelqu'un. C'était quand même incroyable ! D'autant plus pour la blonde qui, il fallait l'avouer, était une sacrée pipelette. Que ce soit avec des amis, des connaissances, des inconnus ou même des personnes qu'elle n'appréciait pas, elle en disait toujours trop.

"Comment tu fais ? Je ne peux pas rester silencieuse, moi ! C'est presque mission impossible ! Bon, il faut dire que je parle tellement que "bavarde" doit être l'objectif qui revient le plus souvent quand on demande aux gens de me décrire, plaisanta-t-elle. D'un autre côté, ajouta-t-elle soudainement pensive, si tu rembarres tous ceux qui viennent te parler comme tu l'as fait tout à l'heure, c'est compréhensible... En général ça n'aide pas à créer des liens. Tu as eu de la chance que je sois une sacrée tête de mule, recommença-t-elle à rire."

Sa vie en dehors de Poudlard ? Elle ralentit l'allure, soudainement silencieuse, les yeux perdus dans le vide et pense à ce qu'était sa vie moldue. Sa mère, ses amis, la boutique de bijoux, le monde moldu, le plaisir un peu masochiste sur les bords de tout faire soi même... Ça lui manquait. Aucun doute que les deux univers étaient foncièrement différent et que les deux avaient leurs points forts comme leurs points faibles. Les mauvais points de sa vie moldue ? Son père, l'absence de toutes bizarreries, le manque qu'elle ressentait quand elle n'utilisait pas la magie pendant plus de deux jours, les quelques incompréhensions de sa mère sur sa vie à Poudlard. Les deux se valaient. Mais rien que pour sa mère et ses amis d'enfance, elle avait une petite préférence pour les vacances. Reprenant conscience qu'elle devait peut être répondre à sa camarade, elle releva la tête et reprit son sourire.

"Je vis seule avec ma mère à Nottingham. Elle tient une bijouterie et je l'aide avec ces clients pendant les vacances. A vrai dire, et son sourire s'élargit à cette pensée, presque tous les habitués préfèrent venir me voir moi plutôt qu'elle parce qu'ils me connaissent depuis toute petite et ne me voient pas souvent. En fait, je crois que je passent mes vacances avec ma mère, rit elle. On cuisine ensemble, on fait le ménage, on sort au cinéma ou simplement se balader... Et toi ? Comment se déroule la vie dans une famille aussi connue que celle des Weasley ?"

Elle ne parla pas de son père, il ne faisait plus partie de sa vie en dehors de Poudlard. Il ne faisait plus partie de sa vie tout court. Elle guetta la réponse de Lucy. Il était vrai que, plus encore qu'avant, depuis la Bataille de Poudlard, tout le monde connaissait la famille des roux. Il faut dire que ses membres avaient joué un grand rôle dans la lutte contre le Seigneur des Ténèbres. Le peu qu'elle avait entendu à leur sujet se résumaient à des commérages comme "Et Harry Potter a épousé une Weasley ! La soeur de son meilleur ami !" ou encore "Fred et George, tu en as forcément entendu parler : les plus grands farceurs de toutes l'histoire de Poudlard". Elle n'avait aucune idée de la part de vérité que revêtait ces propos et, en réalité, ne s'en souciait guère. Si elle posait la question à la préfète ce n'était pas pour avoir des informations sur la vie de ses illustres ancêtres mais bien sur la sienne.

Avril resta songeuse un moment. Il était vrai qu'elle était fille unique et que sa famille ne comptait que deux membre, elle et sa mère. Elle n'avait jamais eut à supporter de nombreux frère, sœurs, cousins ou cousines et ne s'en plaignait pas, au contraire. Elle n'imaginait même pas en avoir. La blonde était certes énergique, elle avait besoin de quelques moments calmes, silencieux où elle pouvait réfléchir et ressasser ces idées noires en paix. La simple idée que quelqu'un vienne la déranger dans ces instants là lui paraissait insurmontable. La vie dans une famille nombreuse lui semblait épuisante alors si en plus c'était une famille connue, ce devait être infernal.

"Je pense que je comprends ce que tu veux dire. Cela doit être vraiment gênant d'être obligé de supporter des gens vingt-quatre heures sur vingt-quatre, même si ce sont des personnes que l'on adore..."

Elle se tut, ne sachant pas trop quoi ajouter. L'essentiel avait déjà été dit. Elle laissa son regard errer sur les alentours. Elles se promenaient maintenant au beau milieu de la pelouse fraichement coupée et des groupes d'adolescents les imitaient ou restés allongés à même le sol, profitant des rayons du soleil. Avril s'arrêta. Ces chaussures lui faisaient mal aussi, elle les enleva et se contenta de marcher pieds nus. Le contact de sa peau contre l'herbe souple et légèrement tiédie par le soleil la fit sourire. Aucun doute que la journée était l'une des plus belles du mois. La blonde laissa le silence s'étendre, n'ayant aucune idée de sujet de conversation et ne souhaitant pas parler pour ne rien dire. Elle se remit donc à siffloter avant qu'une question ne lui vienne à l'esprit.

"Au fait, tu as vérifié si tu avais récupéré toutes les feuilles qui se sont envolées ? Ce serait bête qu'il t'en manque une et que tu ne t'en rendes compte que ce soir, rit-elle."

Elle la remerciait pour une chose aussi banale ? C'était étrange de se dire qu'un peu plus tôt, elles avaient eut un léger différent. Avril sourit. Si toutes les feuilles avaient été récupérées, cela faisait un problème en moins. Lucy et elle n'auraient donc pas besoin de courir dans le parc pour retrouver les petites fugueuses. C'était aussi une des raisons pour lesquelles elle évitait d'emmener ces cours dehors et préférait étudier à l'intérieur : le risque de perdre le fruit de son travail. Cela lui était déjà arrivé lors de sa quatrième année et l'expérience n'était pas des plus plaisantes.

"Tant mieux si tu as tout ! Il m'est déjà arrivé de courir après des feuilles en vain, et ça n'a rien d'amusant..."

Le silence revint et elle se contenta de marcher à une allure régulière, ces chaussures toujours à la main. Le soleil se couchait derrière les montagnes et le ciel se parait de couleurs merveilleuses : roses pâle, bleu vif et bleu pastel, orange et rouge, violet... Si seulement elle avait eut un appareil photo sous la main, l'instant était parfait pour prendre quelques clichés. Le reflet de cette explosion de couleurs sur l'eau du lac ne fit que renforcer cette envie. Avril soupira. Elle n'avait pas d'appareil photo. La question de la préfète la sortit de ces pensées. C'était vrai qu'il commençait à se faire tard et qu'elle avait promis à certaines de ses amies de manger avec elles ce soir là mais elle n'était pas vraiment pressée d'y être. Cette simple balade au milieu du parc lui avait fait du bien et avait calmé son esprit d'habitude si énergique.

"Oh ! J'ai rendez vous avec des amies mais ce n'est pas très grave si j'ai un petit peu de retard, elles sont habituées, plaisanta-t-elle. A vrai dire je n'ai pas très faim. Ça te dérange si je reste avec toi jusqu'à ce que tu ailles manger ? J'avoue avoir besoin d'un peu de calme..."

Sans savoir pourquoi elle se mit à chantonner. Pas une chanson connue, du moins dans le monde sorcier, mais un classique sorti tout droit d'un film Disney qui commençait déjà à dater. Hakuna Matata. Le roi lion avait longtemps été un de ses dessins animés préférés et cette chanson résumait assez bien sa façon de voir les choses.

Regarder les étoiles ? S'il y a une chose qui n'était jamais venu à l'esprit d'Avril s'était bien de regarder les astres au travers d'un télescope. Oh ! Elle avait évidemment déjà testé l'agréable sensation d'observer l’immensité de ces petites lumières, allongée dans l'herbe, en compagnie ou non d'un jeune homme mais... Non. Elle n'était certainement pas une passionné d'astronomie. Cependant un petit détail de son après midi lui revint en mémoire. Une de ses amies lui avait demandé un philtre de potion -elle n'avait d'ailleurs pas vraiment compris pourquoi : elle n'avait jamais été très bonne pour ce genre de choses- mais elle s'était trompée de flacon et lui avait refilé une autre mixture. Une mauvaise. Une qu'elle avait préparé en pensant à cette peste de quatrième année qui, elle, lui avait bel et bien donné un philtre, contre sa volonté. Enfin bref, le résultat resterait le même : une Gryffondor perdrait ses cheveux ce soir et elle ne préférait pas être dans le coin quand cela arriverait. Après tout, personne ne perturbait son sommeil trois fois d'affilé sans en payer le prix fort. Oui Avril pouvait aussi agir en vrai garce quand les circonstances l'exigeaient.

"Ça m'a tout l'air d'une excellente idée, sourit-elle. Par contre, je te préviens, je n'y connais absolument rien..."

Sans oublier qu'elle avait besoin de calme mais pas de solitude, l'invitation prenait maintenant un tout autre aspect. Elle allait découvrir une autre façon de voir les choses, une activité calme et reposante, loin de tous ses footings, entrainements sportifs et discussion plus criées que parlées. Elle avait en quelque sorte envie de se mettre en pause ne serait-ce que pour une soirée, sans que les gens soient persuadés qu'il se soit passé quelque chose de grave pour qu'elle ne fonce pas dans toutes les directions. La compagnie de la préfète semblait donc toute indiquée. Quoiqu'elle aurait pu rester avec Edwin pour l'écouter jouer de la guitare... Non. Ce soir elle voulait connaitre un peu mieux celle qui semblait être en train de devenir une nouvelle amie.