DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Sang-Pur Pouvoirs spéciaux: Aucun pour l'instant Poste de Quidditch: Aucun Patronus: Epouvantard: Matières suivies et niveau: Points Défis: (730/2000) Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord ! D'autres comptes ?: Fergal, Prof Grant
(#) Sujet: Que la rage naisse des flammes et engloutisse la folie - Selene & Teddy Jeu 4 Jan - 11:29
Que la rage naisse des flammes et engloutisse la folie - @Selene O. Paulet & Teddy
Teddy commençait seulement à ressentir le soulagement de la rentrée. Oui, elle était sortie des limbes où elle avait été plongée bien malgré elle le soir du réveillon. La fièvre l’avait sûrement gardée de devenir folle ou de se jeter par la fenêtre. Elle l’avait aussi obligée par l’entremise de Maximilianna à retrouver forme humaine à l’infirmerie. En 2030, c’eut été complètement con de crever d’une pneumonie non ? Elle n’était pas tout à fait remise, les joues encore creusées et les côtes contusionnées par la toux. L’infirmière avait bien tenté d’en savoir plus, rappelé que ne pas soigner ses enfants étaient un signe de maltraitance mais Teddy n’avait pas donné prise. Elle s’était sentie mal dans le train. L’infirmière était une balance et elle ne comptait pas s’attirer plus de problèmes qu’elle en avait déjà. De toute façon, Griffith l’avait choppée en pleine séance de natation libératrice, et gardait un œil sur elle. Teddy aimait être le centre de l’attention une guitare entre les doigts, pas parce que ses parents n’avaient jamais entendu parler d’avortement. Avouer à ses amis ce qui s’était vraiment passé dans les grandes lignes lui avait déjà coûté. Elle n’avait pas envie de recommencer. Elle comptait bien oublier le problème jusqu’aux vacances d’été. D’ici là, elle participerait au voyage de l’école et puis…elle irait peut être squatter chez Kenneth ? Il lui en devait une non ? Ou chez Jocasta, elle se ferait toute petite. A la mi-janvier, elle était bien résolue à ne pas s’appesantir sur le sujet. Et puis il y avait les cours – elle était désepérée au point de considérer que cela pouvait constituer une distraction - , le premier match de quidditch – sa forme olympique ne laissait rien présager de bon, mais elle faisait de son mieux aux entraînements … elle finirait bien par retrouver le rythme.
Malheureusement, le paquet qui fut lâché sur la table du petit déjeuner par un hibou du coven vint gâcher cette bonne résolution. Elle reconnut immédiatement l’écriture de sa mère et blêmit. Elle allait la faire chier jusqu’à Poudlard alors qu’elle ne lui écrivait presque jamais ? Mieux valait ça que la beuglante de son père certes… Mais rien que de regarder le paquet lui donnait la nausée. Elle se leva précipitamment avec son colis sous le bras, et grimpa jusqu’à une salle libre. Malgré sa course dans les escaliers, elle frissonnait encore. Est-ce que ce putain de froid la quitterait un jour ? Est-ce qu’elle était condamnée à ressentir les effets de l’eau glacée sur sa peau jusqu’à la fin des temps ? D’un geste rageux, elle déchira le papier, se collant le plus possible de la cheminée. La poufsouffle se demanda un instant si elle n’hallucinait pas.
« Je n’ai pas eu l’occasion de te donner ton cadeau de Noël, alors le voici. Maman »
Elle regarda la chemise, le jean et la paire de bottines qui composaient l’offrande, interloquée.
« Putain, mais elle se fout de ma gueule cette connasse ? » C’était sorti tout seul. Jamais sa mère ne prévoyait plus d’un cadeau. Et pourquoi s’emmerdait-elle à signer maman et à lui envoyer quoi que ce soit ? Elle pouvait bien revendre ses cadeaux et aller se faire foutre. Elle n’avait pas eu l’occasion ? Effectivement, Juniper avait préféré la laisser crever chez Jocasta sans même se soucier de savoir comment elle allait puisque de toute façon, ça aurait été plus simple si Igor l’avait réellement noyée plutôt que de jouer avec tel un chat avec une souris.
Méticuleusement, elle réduit en confettis le courrier et le balança dans les flammes en hurlant « Joyeux Noël et va bien te faire foutre maman ». C’était libérateur. Elle continua avec l’emballage, le froissant pour en faire des boules qu’elle balança en pleine tête de ses parents imaginaires. « Une pour papa. Une pour maman. Une pour Teodora Katarina Von Meissen de mes couilles. ».
Teddy Von Misère suffirait bien à présent. Au moins, c’était réaliste.
Elle regarda les vêtements. Ils étaient jolis, s’ils étaient d’occasion, ils semblaient pourtant neuf. Mais la nausée ne la quitta pas pour autant. Alors prise d’une inspiration soudaine, elle déchira le tissus et le laissa se faire dévorer par les flammes. « pas besoin de ci, pas besoin de ça ». Elle lança une chaussure contre le fond de l’âtre et s’étira satisfaite.
Et croisa le regard de Selene. Elle avait l’air éteinte. Visiblement son séjour à l’infirmerie n’avait pas été couronné de succès. « HEEEY Selene, qu’est ce que tu fais là ?! Tu veux participer au feu de joie ? Fais-toi plais’, il reste une chaussure : rien de tel que les craquements set l’odeur de caoutchouc pour une fin du monde réussie. » lança-t-elle à sa camarade en lui tendant la chaussure neuve.
Tentant de maîtriser son hystérie, elle essaya de lancer une conversation un peu plus normale… « T’as pas l’air très en forme…Tu vas pas tomber dans les pommes au moins ? » dit-elle en se poussant un peu pour que sa camarade puisse s’asseoir près du feu.
DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Sang-Mêlé Pouvoirs spéciaux: Poste de Quidditch: Aucun Patronus: Epouvantard: Matières suivies et niveau: Points Défis: (115/2000) Disponible pour un RP ?: D'autres comptes ?:
(#) Sujet: Re: Que la rage naisse des flammes et engloutisse la folie - Selene & Teddy Ven 5 Jan - 23:29
(SELENE ☉ TEDDY) QUE LA RAGE NAISSE DES FLAMMES ET ENGLOUTISSE LA FOLIE
Selene avait fait sa rentrée habillée d'un épais brouillard blanc, posé sur ses épaules comme un manteau d'hiver trop grand, trop lourd, trop pesant, et ne l'avait pas quitté depuis. Du matin au soir, du soir au matin, elle mettait toutes ses forces à l'œuvre pour suivre ses cours, réviser, apprendre, étudier ; il n'en restait plus vraiment pour penser à manger ou s'empêcher de pleurer. Craignant son reflet esseulé, elle évitait les miroirs et n'assistait donc pas au lent déclin de sa silhouette, ses épaules de plus en plus fines, ce manteau invisible de plus en plus grand. Craignant la présence de ses camarades, elle avait rapidement délaissé la bibliothèque, n'y passait plus que pour emprunter quelques livres et repartir aussitôt en direction d'une des nombreuses salles du château où personne ne la trouverait jamais. Si c'était elle qui les évitait, alors ce n'était pas eux, ainsi la peine se faisait moins vive. Elle était stupide de se sentir aussi triste alors que, depuis le début, elle savait que tout ceci n'était qu'un joli songe éphémère. Elle avait bien essayé de se voiler la face, de se distancer de la Selene du passé qu'elle détestait chaque jour un peu plus pour le chagrin qui se dégageait des carnets rédigés de sa plume ; la réalité l'avait rattrapée. L'hiver avait succédé à l'automne et l'absence de lettre de la part de ceux qu'elle s'était permis de nommer amis avait succédé à ces doux moments qui n'étaient pas mérités. Selene leur en voulait, sans en avoir aucun droit. Elle leur en voulait de ne pas lui avoir écrit ; elle leur en voulait de ne pas même avoir répondu à ses cartes ; elle leur en voulait de s'inquiéter de son état alors qu'ils s'en fichaient, elle le savait ; elle leur en voulait parce qu'elle n'en valait pas la peine ; elle leur en voulait car elle ne lui avait pas dit non ; elle leur en voulait car elle ne pouvait en vouloir à ce regard noir ; elle leur en voulait et ses lèvres tremblaient d'une colère qui n'était en réalité que chagrin travesti.
La veille, Selene s'était endormie épuisée ; à peine sa tête avait-elle touché l'oreiller qu'elle sombrait dans une nuit peuplée de songes tout en nuances de gris. Ce matin, elle s'était réveillée trop tôt pour être reposée, trop tard pour espérer se rendormir. Sans un bruit pour ne pas réveiller ses camarades de dortoir, elle se glissa hors de ses draps, le corps lourds et les gestes lents, s'habilla silencieusement et attrapa son sac qui pesait le poids de plusieurs grimoires avant de s'éloigner dans le froid mordant du petit matin, égarant ici et là des larmes que ses yeux ne parvenaient pas à retenir. Eux aussi étaient épuisés, il ne fallait pas leur en vouloir, et puis tout Poudlard dormait encore, personne ne la verrait. Que ce soient ses idées noires ou la fatigue lancinante des journées passées à étudier, tout ne pouvait pas continuer à s'accumuler indéfiniment, pas sans que quelque chose ne se brise en chemin. Le point de rupture arriverait sûrement à point nommé, en attendant Selene avait trouvé une pièce vide, une ancienne salle de classe qui n'était plus utilisée, tira un fauteuil dans un coin de celle-ci, suffisamment proche d'une fenêtre pour que les premières lueurs du jour l'éclairent bientôt, alluma une bougie en attendant. Recroquevillée dans ce siège, un livre de magie ouvert sur ses genoux, elle entreprit sa lecture, serrant les dents bien fort pour que la boule, dans sa gorge, n'explose pas, que son ventre noué ne déborde pas, que son cœur tout serré ne se déchire pas. Elle céda à la troisième page — c'était parfois un peu après, parfois un peu avant — et serra le livre contre sa poitrine secouée de sanglots qui ne savaient même plus la raison de leur présence. Ce n'était rien qu'une pause, une toute petite pause, le temps d'un instant, laisser ses paupières se reposer et son chagrin se tarir. Elle reprendrait juste après.
« Joyeux Noël et va bien te faire foutre maman. » Non, elle n'avait pas dit ça, il ne fallait pas, et puis pourquoi maman et pas papa ? Selene rouvrit des yeux confus sur une pièce qu'elle ne reconnaissait pas, cherchant où se trouvaient ses parents dans ce méli-mélo de formes et de couleurs qui n'avaient rien à voir. Elle devait se relever, s'excuser, ne surtout pas l'énerver. « Une pour papa. Une pour maman. Une pour Teodora Katarina Von Meissen de mes couilles. » Yeux bouffis, esprit confus, Selene essayait de se dépêtrer des dernières limbes de son sommeil impromptu. Ce n'était pas sa voix à elle, ni la sienne à lui. Ce n'était pas elle qui avait parlé, c'était Teddy. Une vague de soulagement la terrassa alors que son regard clair reconnaissait enfin la silhouette de sa camarade. Ses boucles rousses s'agitaient violemment au-dessus de l'âtre d'une cheminée allumée — c'était pour ça qu'il faisait aussi bon — tandis que ses doigts serrés jetaient à intervalles irréguliers des boules de quelque chose dans le feu. « Pas besoin de ci, pas besoin de ça », poursuivit la flamboyante hystérique pendant que l'étoile perdue se demandait comment s'éclipser sans se faire remarquer. Elle n'était pas censée assister à ça, l'évidence lui étreignait la gorge. Si elle rangeait discrètement son livre dans son sac, elle pouvait toujours essayer de quitter la pièce puisque la Poufsouffle faisait dos à la porte. « HEEEY Selene, qu’est ce que tu fais là ?! » L'interpellée sursauta, son cœur s'emballa, son esprit se lança à la recherche d'une excuse qu'elle bafouillerait sûrement d'un ton faible. Teddy ne lui en laissa pas le temps, poursuivant sur sa lancée telle une flèche qui n'avait pas atteint sa cible. « Tu veux participer au feu de joie ? Fais-toi plais’, il reste une chaussure : rien de tel que les craquements et l’odeur de caoutchouc pour une fin du monde réussie. » De près, son regard semblait encore plus fou, allumé d'un éclat qui n'était pas sans évoquer un animal blessé. C'était drôle, sans l'être le moins du monde, qu'elles aient passé le bal de Noël ensemble, dans une danse heureuse, telles deux fleurs épanouies, et qu'elles se retrouvent d'abord à l'infirmerie puis maintenant ici, avec au moins l'une d'entre elle perdue dans une spirale infernale. « Je… » Sa voix rocailleuse se coinça dans sa gorge, qu'elle racla pour l'en déloger. Si c'était effectivement la fin du monde, elle aurait adoré être prévenue quelques jours à l'avance, afin de ne pas les perdre en lectures décidées par les mains paternelles. « Tu veux vraiment brûler cette bottine ? Elle est jolie, pourtant », fût tout ce qu'elle trouva à dire, d'une voix faiblarde et dénuée de conviction.
« T’as pas l’air très en forme…Tu vas pas tomber dans les pommes au moins ? » Elles s'étaient approchées du feu, dont l'agréable chaleur peinait à réchauffer le corps glacé de Selene dont les doigts étaient toujours crispés autour de la chaussure. « Je suis juste… fatiguée. » C'était ce qu'elle avait dit à Dashiell, ce qu'elle disait à Teddy, ce qu'elle dirait à tout le monde dans une ritournelle assombrie. Tout comme lorsqu'elle avait répondu aux mots de Dash, elle se forçait à apaiser les craintes des autres pour ne pas exprimer ses peines, toutes ces peines qui tourbillonnaient en elle et lui donnaient le tourni. « Et toi, ça va ? Tu as l'air… en colère. » Elles n'avaient pas pu se parler lors de leur séjour à l'infirmerie, parce que l'une était aphone et que l'autre aurait été bien en peine de tenir une vraie conversation.
DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Sang-Pur Pouvoirs spéciaux: Aucun pour l'instant Poste de Quidditch: Aucun Patronus: Epouvantard: Matières suivies et niveau: Points Défis: (730/2000) Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord ! D'autres comptes ?: Fergal, Prof Grant
(#) Sujet: Re: Que la rage naisse des flammes et engloutisse la folie - Selene & Teddy Sam 6 Jan - 22:16
Alors qu’elle jetait les cadeaux de sa mère avec rage et délectation dans les flemmes, Teddy sentit une présence plus qu’elle ne la vit dans un premier lieu. Elle se retourna par réflexe pour croiser le regard terne de sa camarade de serdaigle. La rousse avait d’abord pensé que sa camarade venait d’entrée, mais selon toute vraisemblance, elle quittait plutôt les lieux. Elle avait fait tout son cirque en public ? Y’a pas à dire, je suis douée pour faire une scène. se fit-elle la réflexion alors que Selene se garda bien de lui révéler la raison de sa présence ici. Tout en ayant pas vraiment l’air convaincu par l’utilité de mettre au feu la chaussure. Elle haussa les épaules, l’euphorie retombant légèrement, comme si cette solution simple à tous ses problèmes se diluaient soudainement au contact de la réalité. Elle haussa les épaules, pragmatique : « J’ai la nausée rien qu’à la voir, et sa copine est déjà en train de griller alors… » Alors la bottine était comme elle, en trop et inutile. Qu’elle finisse dans un puits ou dans une cheminée ne changeait pas grand-chose à l’issue. Qu’elle foute cette merde au feu.
Pourtant à cet instant, ce n’était pas vraiment le sort de sa chaussure qui l’interpellait. Plutôt la voix faiblarde de Selene, son air absent. Elle la regarda pour de vrai, pas comme une simple apparition dans un moment de folie. Fatiguée ? Ça pour sûr, elle avait l’air de ne pas avoir dormi depuis un siècle. Teddy n’était pas naïve, elle avait croisé son propre regard dans une glace avant de prendre le train qui la ramenait à Poudlard. Un fantôme. Pourtant, elle avait passé ses deux semaines de vacances allongées, à regarder la journée s’écouler jusqu’à la nuit dans un brouillard dense de tristesse et de douleur.
Un livre à la main, les joues creusées, les cernes qui semblaient lui arriver jusqu’au cou et surtout les yeux encore rougis et gonflés de larmes, Selene n’est certainement pas juste fatiguée. Teddy observa la salle et remarqua le fauteuil dont elle l’avait sûrement délogée. La serdaigle était tellement maigrelette qu’être assise sur le sol, encore frissonnante malgré la cheminée, devait lui faire mal aux fesses faute de rembourrage. La poufsouffle avait un peu repris du poil de la bête, mais elle gardait un souvenir désagréable de ses os saillants écrasants sa peau contre le matelas de l’infirmerie. Elle fit la moue sans répondre, ni à son euphémisme, ni à sa question.
Par flemme de se lever, et un peu par défi, elle tente de faire venir le fauteuil d’un locomotor barda. Il avance un peu, mais il faut qu’elle quitte la chaleur qui entretient sa hargne et peine à réchauffer ses os. C’est mieux que rien, et puis le pousser jusqu’à la cheminée la réchauffera. « Juste fatiguée ? Meuf, j’avais la même tête en entrant à l’infirmerie, pas en en sortant. » dit-elle pas convaincue pour un sou. Avec douceur, elle caressa les yeux gonflés de sa camarade. Elle se fit toute petite dans le fauteuil et désigna l’espace le plus grand à sa camarade : « Tiens reposes-toi là. T’as pas dormi depuis quand ? ». Puis, comme pour mieux répondre à la question de Selene, elle reprit la chaussure perdue entre les doigts de sa camarade, et la jette de toutes ses forces dans le feu qui crépite. « Si je te suis, on peut sûrement dire que j’apprécie seulement les étincelles. » Ce n’est pas une moquerie. Juste une invitation à… ne pas se moquer d’elle, si ce n’est à en parler. « Mais je vais pas te suivre, et je vais répondre franchement : ouais carrément. Je crois que si ma colère pouvait brûler, j’aurais pas besoin de la cheminée.» Ni pour les chaussures, ni pour avoir chaud à nouveau. Elle pourrait évaporer l’eau d’un puits, désintégrer sa famille. Mais pour l’instant, tout ce qu’elle risquait de faire, c’était de se consumer elle-même. Il valait mieux balancer des trucs aux flammes. Dire qu'on était en colère, ça faisait du bien aussi.
« Toi non plus, t’as pas eu de miracle de Noël ? » demanda-t-elle timidement… Après tout Selene semblait un peu appréhender de découvrir les fêtes dans sa famille, là où Teddy pensait savoir à quelle fraîcheur s’attendre. Et malgré la préparation, elle était tombée de haut. Et la chute avait duré longtemps. Jusqu’à ce qu’elle hurle dans ce lac, heurte le sol et décide de ne pas y rester allongée Ce n’était pas facile d’être debout, surtout quand Saige et Silas savaient et qu’elle craignait de voir de la pitié dans leurs yeux. Mais il suffit de faire semblant que ça l’était. Ne pas trop penser. Etre près de ses amis, de ses camarades. Avoir une place là. Même toute petite.
DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Sang-Mêlé Pouvoirs spéciaux: Poste de Quidditch: Aucun Patronus: Epouvantard: Matières suivies et niveau: Points Défis: (115/2000) Disponible pour un RP ?: D'autres comptes ?:
(#) Sujet: Re: Que la rage naisse des flammes et engloutisse la folie - Selene & Teddy Dim 7 Jan - 15:59
(SELENE ☉ TEDDY) QUE LA RAGE NAISSE DES FLAMMES ET ENGLOUTISSE LA FOLIE
Le réveil, brutal, la désorienta plus que de raison. Quelle heure pouvait-il bien être ? Combien de temps s'était-elle assoupie ? Qu'est-ce qui lui avait pris de hurler à voix haute les tempêtes qui dansaient dans sa tête ? Dehors, la nuit s'était éloignée, laissant la place à une matinée pâle mais bien présente. Dedans, Teddy s'était glissée dans cette salle isolée et c'était sa voix à elle qui résonnait avec force, pas celle de Selene. Somme toute, cela faisait bien du sens, l'une n'était jamais capable d'élever la voix, de faire sortir ces émotions pourrissantes qui lui flétrissaient le cœur, là où l'autre avait l'aplomb nécessaire pour ne pas se laisser entraîner dans des eaux froides et mortelles. Puis le regard enfiévré de la Poufsouffle se posa sur la belle en pleine échappée, coupant sa fuite avant même qu'elle n'ait réellement commencée. Bientôt, Selene se retrouva avec une bottine esseulée entre les mains et fut invitée à la jeter dans le feu. Quelle idée incongrue que de faire un feu de joie quand on en était dépourvue, elle n'était pas la bonne personne à qui faire cette proposition, elle n'était la bonne pour rien. Selene hésita, s'assura qu'elle avait bien entendu, qu'elle ne rêvait pas ou alors que son songe était trop profond pour en sortir. « J’ai la nausée rien qu’à la voir, et sa copine est déjà en train de griller alors… » Dans l'âtre, le caoutchouc coagulait comme une plaie mal refermée. Plus elle s'en approchait, plus elle se demandait si les cendres avaient chaud, elles, ou si elles n'avaient jamais conscience de la chaleur qui se refermait sur elles et terminaient leur jour dans le même froid glacial qui ne la lâchait pas.
« Juste fatiguée ? Meuf, j’avais la même tête en entrant à l’infirmerie, pas en en sortant. » Selene haussa les épaules. Elle était juste fatiguée. Les doigts de Teddy caressèrent ses paupières lourdes. Elle était beaucoup plus que ça. C'était un travail d'équipe qui s'était subtilement mis en place pour faire d'elle cette poupée sans vie. Des nuits trop courtes la laissaient sans défense face aux coups répétés, lesquels lui donnaient envie de hurler contre le monde tout entier, mais les insomnies l'avaient laissée sans voix alors elle n'avait d'autre choix que de raser les murs, de devenir une ombre pour espérer un peu de répit, de fuir ceux qu'elle aimait beaucoup trop fort pour ne pas se noyer dans cette colère sans visage. Trop vite à son goût, la caresse apaisante se termina, laissant ses yeux rougis par trop de choses à la fois livrés à eux-mêmes. « Tu vas mieux ? Heureuse de voir que tu as récupéré ta voix. » Quel crève-cœur d'imaginer la rousse sans son timbre, elle qui était si douée pour les mélodies et les jolies mots. Elles étaient telles deux sirènes, échouées à l'infirmerie, l'une qui ne pouvait plus chanter, l'une qui n'avait jamais su nager ; l'une qui s'en était sortie, l'autre qui était destinée à finir noyée. À petit renfort de magie et grands efforts que Selene ne méritait vraiment pas, Teddy avait rapproché le grand fauteuil dans lequel elle s'était endormie de la cheminée et s'y était glissée, tapotant l'espace à ses côtés pour l'inviter à en faire de même. « Tiens reposes-toi là. T’as pas dormi depuis quand ? » Oh, en pratique, elle venait de se réveiller. Ce n'était pas tant qu'elle ne dormait pas, c'était plutôt qu'elle dormait peu, qu'elle dormait mal, qu'elle s'épuisait trop pour les quelques heures que lui réservaient la nuit. Selene n'avoua rien de tout ça, se lovant en silence aux côtés de Teddy, laissant son livre et son sac reposer sur le sol, rapprochant ses genoux de son torse pour tenter de mieux se réchauffer. « Je dors juste mal, j'arrive pas à bien me reposer. » Ce n'était pas faux, était-ce vrai pour autant ? De toute façon, elle ne pouvait pas dire grand-chose de plus, n'arrivait pas à déverrouiller ces milliers de pensées qui dansaient une valse terrible, était incapable de mettre des mots sur cet abattement qui avait plus d'une cause.
Si Selene était éteinte, Teddy était déchaînée. Elle récupéra la chaussure et la balança d'ailleurs dans le feu, les flammes excitées par cette offrande se dressant de toute leur hauteur pour lécher le cuir et le faire fondre. C'était un spectacle dans lequel il était facile de se perdre. « Si je te suis, on peut sûrement dire que j’apprécie seulement les étincelles. » Une lueur interloquée brilla faiblement au fond de ses yeux clairs. La Poufsouffle n'avait pas l'air de la croire, pas complètement en tout cas, mais Dashiell et Silas aussi avaient eu des doutes, en fin de compte ça n'avait rien changé. Et c'était probablement sa faute toute entière, parce qu'elle ne s'était pas saisie des mains tendues, mais elle ne voulait pas de leur pitié alors qu'elle ne leur avait pas manqué, qu'elle aurait eu besoin de ce soutien pendant les vacances, pas seulement après, d'une preuve que loin des yeux ne signifiait pas loin du cœur. C'était mal de sa part de leur en vouloir, mais à défaut d'avoir autre chose pour la réchauffer de l'intérieur, la rancœur persistait. « Mais je vais pas te suivre, et je vais répondre franchement : ouais carrément. Je crois que si ma colère pouvait brûler, j’aurais pas besoin de la cheminée. » Selene l'envia secrètement d'être capable d'émotions aussi fortes, avant d'étouffer cette pensée aussitôt. Teddy était forte et éblouissante, même quand ça n'allait pas, ses boucles rousses ne perdaient pas de leur superbe et son regard conservait son envie de se battre. Rien à voir avec la petite fleur fanée à ses côtés. Mais c'était mal, de jalouser quelqu'un qu'elle aimait bien, alors elle entremêla un peu plus fermement ses doigts et oublia tout ça. « Tu brûlerais qui ou quoi en premier ? » demanda-t-elle en glissant une oeillade embrumée à sa camarade, sans trop savoir si elle avait le droit de lui en demander plus, de s'inquiéter de ce qui était responsable de son état.
Teddy ne s'embarassa pas des mêmes considérations et déposa une question toute simple sur l'autel de leurs peines faiblement exposées. « Toi non plus, t’as pas eu de miracle de Noël ? » Selene secoua la tête, son nez plissé par cette émotion qui venait subitement de le piquer. « C'est pas comme si j'en attendais vraiment un », avoua-t-elle à demi-voix, ses doigts jouant nerveusement entre eux avant de se détacher, parce que ses yeux avaient subitement besoin de soutien et que ses paumes fraîches sur ses paupières faisaient du bien. Selene renifla, repoussa quelques mèches blondes qui lui glissaient sur le front. « Je savais bien que j'étais pas à la hauteur. Mais toi alors ? C'est tes concerts qui se sont mal passés ? » Parce que c'est ce dont elles avaient parlé, pendant qu'elles dansaient collées-serrées, quand tout était encore heureux, avant que tout ne bascule.
DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Sang-Pur Pouvoirs spéciaux: Aucun pour l'instant Poste de Quidditch: Aucun Patronus: Epouvantard: Matières suivies et niveau: Points Défis: (730/2000) Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord ! D'autres comptes ?: Fergal, Prof Grant
(#) Sujet: Re: Que la rage naisse des flammes et engloutisse la folie - Selene & Teddy Dim 7 Jan - 19:47
La plupart de ses amis s’étaient inquiétés pour elle, mais aussi pour sa voix. Teddy était terrifiée de la perdre pour de bon. « Ouais. Sans elle, je suis pas grand-chose.» répondit-elle simplement. Ça pouvait difficilement aller pire que la dernière fois qu’elles s’étaient croisées. Et Teddy s’était fait la promesse de ne pas sombrer. De ne pas donner cette satisfaction à ses parents qui n’avaient désormais plus le droit de citer dans sa vie. Cette voix-là porterait au moins ses chansons, même si elle n’était pas sûre d’avoir envie de gâcher ses mots pour affronter son père. Par lâcheté ou par dépit ? Peut être parce que la plaie était encore saignante et que malgré cette envie de ne pas avoir peur, c’était difficile de ne pas craindre ce qui arriverait après avoir été plongée dans un puits. Sa mère…elle ne prendrait pas la peine de répondre à ces cadeaux. Qu’ils crament et apportent en signaux de fumée tout son mépris à Kilkenny. Elle n’était pas venue la chercher dans la nuit glaciale. Elle ne s’était pas interposée entre son père et elle. Elle ne l’avait pas consolée, mais ça Teddy en avait l’habitude. Et si elle devait encore vivre avec sa génitrice, ce serait tout ce qu’elle ferait. Elle n’ouvrirait pas la bouche, et l’ignorerait purement et simplement. A côté d’elle si c’était obligatoire mais sans prendre en compte ce que Juniper pourrait bien dire, faire ou penser. Et si elle insistait, Teddy n’aurait qu’à lui rappeler qu’elle aurait dû elle aussi la noyer à la naissance plutôt. Sa colère redoubla.
Elle laissa Selene se blottir contre elle, recroquevillée comme un enfant perdu dans un siège trop grand pour elle. La réponse de la jeune fille lui laissa un goût de trop peu. Elle était dubitative. Certes, elles n'étaient pas les meilleures amies du monde. Mais Selene venait de la voir péter une pile…ce n'était pas Teddy qui allait la juger. Elle avait deux choix…celui de faire comme sa camarade et de botter en touche. Ou celui de faire preuve d’un peu plus d’authenticité. Elle n’avait pas envie de lui raconter sa vie dans les détails, clairement. Mais peut être que si elle ne se cachait pas totalement, Selene accepterait de s'alléger de quelques-uns de ses soucis. Alors elle décida de lui dire à quel point elle était en colère. Elle fut surprise de la question. Qui ou quoi. Pas pourquoi. Comme s’il était évident qu’on était en colère à cause des gens. Elle hésita. Elle n'avait pas la moindre idée de par quoi commencer. Son père ? Non pas vraiment. Je brulerai les liens et les attentes qui servent à rien . est ce que ça me rendrait libre de m'en foutre totalement?. Pour l’instant, elle n’arrivait pas encore assez à se détacher. Selene semblait désespérée, nerveuse, ses mains se tordant l'une contre-elle avant d’éponger ce qui pouvait devenir des sanglots d’une minute à l’autre. Il n’y avait que les idiotes qui croyait aux miracles et aux princes charmants. Des contes de fées, on ne récoltait que les malédictions et les parents chelous. Selene n'était pas idiote, elle n’y croyait pas plus qu’une autre. Mais l’entendre dire qu’elle n'était pas à la hauteur serra le coeur de Teddy.
Elle savait trop bien ce que ça voulait dire. Avec douceur, elle passa un bras autour de sa camarade. « mes concerts c’était le paradis. C'était tout ce pourquoi je me suis entraînée depuis septembre. »Dit-elle sans chercher à cacher sa fierté. Sa mère a défaut de la féliciter, avait eu l’air satisfaite qu’elle ne lui fasse pas honte en public. Mais elle était habituée : ça n’entachait pas la beauté de la réussite. « Par contre j’ai changé ma recette de biscuit Noël, ça a donné l'occasion à mes parents de dire chacun à leur façon que mon existence gâche leur vie et qu’ils pourraient s’en passer. Et c'est pas une façon de parler. » Elle laisse échapper un rire nerveux. Est-ce que sans déclencheur, elle aurait pu vivre en essayant de temps à autre de ne pas trop décevoir ses parents, sans jamais réussir ? Elle ne savait pas ce qu’elle préférait. Valait-il mieux avoir l’impression que vous ne valez rien aux yeux des gens ou la confirmation ? Au moins maintenant, elle se dispensait d’essayer. « Je sais pas ce qui te fait dire que t’es pas à la hauteur. » dit-elle en caressant du bout des doigts une mèche blonde qui bordait le visage. « Y’a rien qui t’oblige à me faire confiance. » Elle en avait tout à fait conscience. Griffith n’avait pas mâché ses mots pour la convaincre qu’elle avait plus à gagner de lâcher le morceau que de le garder…et si Teddy s’était sentie plus légère, elle ignorait encore comment elle devrait en payer le prix. « Mais si t’as envie, ou si t’as besoin, je suis là. » La poufsouffle ne se faisait pas d’illusion, ce n’était pas la personne la plus utile de l’univers. Mais elle espérait au moins pouvoir être une présence réconfortante, alors elle entrelaça ses doigts avec ceux de la serdaigle, essayant de se gorger des flammes qui dansaient devant ses yeux pour trouver du courage.
DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Sang-Mêlé Pouvoirs spéciaux: Poste de Quidditch: Aucun Patronus: Epouvantard: Matières suivies et niveau: Points Défis: (115/2000) Disponible pour un RP ?: D'autres comptes ?:
(#) Sujet: Re: Que la rage naisse des flammes et engloutisse la folie - Selene & Teddy Lun 15 Jan - 19:50
(SELENE ☉ TEDDY) QUE LA RAGE NAISSE DES FLAMMES ET ENGLOUTISSE LA FOLIE
Il était difficile d'imaginer Teddy sans sa belle voix ; Selene l'avait pourtant croisée aphone. Ce devait être terrible de ne plus être capable de parler ou de chanter quand il y avait tant de monde qui ne demandait qu'à l'écouter. La sienne, petite voix de sirène, n'enjôlait personne. C'était drôlement déchirant de les voir se blottir l'une contre l'autre, petites filles blessées et jetées dans les flots viciés régis par des adultes insensibles ; de les voir si semblables et si différentes. L'une révoltée et enflammée d'une colère légitime, l'autre épuisée et noyée dans des peines inavouées. À la lisière de ces deux éléments diamétralement opposés, une petite bulle de chaleur vit le jour difficilement, s'épanouissant telle une fleur pour les envelopper et les rassurer. Au contraire de Selene, la Poufsouffle n'éluda pas les causes de son émoi, clamant haut et fort sa rage qui la poussait à détruire ces vêtements. La lune contemplait le soleil et lui enviait sa force et son éclat. À défaut de ne pouvoir l'imiter, au moins pouvait-elle profiter de son assurance pour rêver à une vie qui ne serait jamais la sienne ; se blottir dans la confiance qui se dégageait d'elle pour croire qu'elle aussi était capable de brûler ce qui la retenait captive. « Je brûlerai les liens et les attentes qui servent à rien. » Touchant espoir qui parlait particulièrement à Selene mais qui vint mettre en lumière toute la méconnaissance de la petite fleur blanche à l'égard de la belle fleur noire. Elles avaient échangé un baiser, partager des danses, des rires et des sourires, évoqué Noël en avouant préférer l'école et se pelotonnaient aujourd'hui dans ce grand fauteuil destiné à les accueillir sans que Selene ne soit capable de rien dire de la vie de Teddy. La culpabilité lui noua la gorge. Elle avait mis tant d'efforts à se rapprocher de Dashiell, à apprendre à le connaître, lui, là où il vivait, ce qu'il aimait, qui il était, qu'elle en avait négligé des proximités qu'elle chérissait pourtant. « S'il y a bien quelqu'un qui en serait capable, je crois que c'est toi. » Teddy n'était pas une princesse, elle était une guerrière, une flamboyante chevalière capable de terrasser des dragons et défaire des démons ; elle n'était pas une princesse mais elle méritait son propre conte de fées.
Selene voulait en savoir plus, combler cette curiosité qui la faisait dévorer sa camarade des yeux. Si elle se savait perdue dans les flots agités, incapable de rejoindre la rive qui se dessinait pourtant toute proche, elle en désirait encore plus ces petits bouts de vie qui lui permettaient de rêver à toutes celles qui n'étaient pas la sienne. Ça et le désir délicat de mieux connaître Teddy, de savoir des choses sur elle que d'autres ne sauraient pas, de partager des secrets et des complicités, comme si ce n'était pas hors de sa portée. « Mes concerts c’était le paradis. C'était tout ce pourquoi je me suis entraînée depuis septembre. » Selene se serra un peu plus contre l'étreinte réconfortante de la Poufsouffle, dont le bras passé autour de ses épaules lui donnait l'impression de ne plus tanguer. « Tant mieux, je suis contente pour toi », fit-elle d'un ton sincère et presque soulagé que ces moments-là se soient bien passés ; mais déjà Teddy reprenait, teintant les bons moments de la noirceur de ceux qui avaient causé cette tempête dont elle se dépêtrait à peine. « Par contre j’ai changé ma recette de biscuit Noël, ça a donné l'occasion à mes parents de dire chacun à leur façon que mon existence gâche leur vie et qu’ils pourraient s’en passer. Et c'est pas une façon de parler. » Un frisson la rongea de l'intérieur, glissant le long de sa peau jusqu'à ses extrémités, jetant un voile ombragé dans ses yeux attristés. Les mots de la Poufsouffle ricochaient d'une drôle de façon qui créait des échos à n'en plus finir. Sous Selene, le roulis des océans déchaînés avait repris de plus belle, lui donnant cette nausée dont elle ne parvenait plus à se débarrasser. Comment pouvait-on ne pas aimer Teddy et ne pas la vouloir dans sa vie ? « Je suis désolée », fit-elle d'une voix enrouée, comme si tout était de sa faute, dans un étrange délire parfaitement flou qui lui laissait l'impression que si elle avait pris plus de coups, peut-être que sa camarade aurait été épargnée. C'était stupide, quelque chose qu'elle ne pouvait maîtriser, mais ses épaules déjà alourdies par le poids des attentes parentales étaient prêtes à en prendre plus encore si cela pouvait soulager celle à ses côtés.
Un doigt glissa sur son visage, repoussant une mèche blonde qui lui chatouillait la joue, dans une douceur infinie qui lui fit presque mal. « Je sais pas ce qui te fait dire que t’es pas à la hauteur. » Son cœur se serra, écrasant tout autour de lui dans un même battement. « Y’a rien qui t’oblige à me faire confiance. Mais si t’as envie, ou si t’as besoin, je suis là. » La gorge dévorée d'émotions profondément enfouie la laissa muette et dévastée. Elle ne se sentait même plus capable de pleurer, alors comment ses paupières pouvaient-elles encore s'alourdir du poids de ces larmes, lesquelles menaçaient de déborder ? Ça ne pris pas grand chose, juste ses doigts qui s'entrelacèrent avec les siens, pour que la pluie passagère ne reflue, laissant les milliers de crevasses gorgées d'une eau salée qui la piquait toute entière. « Je te fais confiance. » Et maintenant qu'elle le disait à haute voix, de ce timbre qui ne savait pas trop comment s'exprimer, rien ne lui paraissait plus vrai. Elle avait bien envie de le lui prouver, mais elle ne savait même pas par où commencer. Avait-elle seulement le droit d'embêter Teddy avec ses histoires qui n'en étaient que parce qu'elle ne savait pas faire ce qu'on attendait d'elle ? « C'est juste… » Devant le vague dans lequel étaient plongés ses yeux, les flammes de la cheminée poursuivaient leur danse hypnotique. Sa voix baissa, comme pour ne pas les troubler ou comme pour ne pas dire trop fort ce secret qu'elle portait en elle et qu'elle avait pourtant déjà disséminé ici et là. « Je me disais que ma perte de mémoire était pas si grave, finalement, parce que je pouvais être qui j'avais envie, mais ça marche pas comme ça. Je peux faire comme si je m'en fichais de mes notes, mais mes parents sont pas de cet avis, » Sa voix se brisa en chemin sous le poids des prunelles noires, de la violence de ce regard, de ces paroles, de ces poings. « je… je peux faire comme si je suis moins seule qu'avant, j'ai toujours personne qui tient à moi en tout premier. » Les flammes vacillèrent et sa voix, elle, ne trouva plus de chemin où passer sans déclencher un torrent de larmes qui ne laisseraient rien sur leur passage, alors elle s'éteignit, parvenant néanmoins à jeter ces derniers mots désespérés dans un chuchotement qui lui faisait mal au cœur.
DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Sang-Pur Pouvoirs spéciaux: Aucun pour l'instant Poste de Quidditch: Aucun Patronus: Epouvantard: Matières suivies et niveau: Points Défis: (730/2000) Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord ! D'autres comptes ?: Fergal, Prof Grant
(#) Sujet: Re: Que la rage naisse des flammes et engloutisse la folie - Selene & Teddy Lun 15 Jan - 21:32
La confiance de Selene la touchait, mais…Teddy n’était pas vraiment sûre d’avoir ce pouvoir là. Peut-être qu’un jour elle sera suffisamment forte. Mais pour l’instant, elle brûlait des chaussures dans une cheminée, ce qui n’était probablement pas la preuve d’une grande force mentale.
« Je sais pas, je pensais déjà ne pas en avoir beaucoup. »avoua-t-elle. Teddy savait qu’elle avait l’air entourée, et elle se complaisait dans ce rôle de copine de tout le monde. Mais peu de gens la connaissait réellement. Saige et Silas dans une certaine mesure, Kenneth qui avait eu un aperçu de l’endroit où elle vivait. La jeune fille ne se dévoilait que très peu, à quiconque. Mais elle s’attachait tout de même. Est-ce qu’on pouvait seulement vivre sans attaches ? Sans le poids Selene contre elle en cet instant. Sans quelqu’un pour vivre sa musique ? Est-ce que c’était souhaitable seulement ? Il suffisait de constater la tristesse qui l'avait enveloppée quand Silas lui avait dit en rentrant qu'il n'avait pas vraiment la tête à partager sa peau avec la sienne, en tout cas plus comme ça. Il n'avait rien pu lui dire, mais elle n'était pas stupide. Pas après son séjour pendant les vacances. Elle était aussi triste finalement, d'avoir craché la pire partie de sa vie sur le papier, et de n'obtenir que cette sensation de vide et de non-dits. Est-ce que c'était souhaitable de ne pas avoir de liens? A cet instant, oui. Mais elle ne s'en sentait pas capable pour autant.
Mais ce n’était pas grave. Elle était convaincue que…le pire était atteint. Tout ne serait que question de savoir qu’en faire. Garde la colère plutôt que l’abattement et ne pas renoncer à ses amis lui paraissait l’important pour l’instant. Elle s’était tellement sentie revivre de lire leurs petits mots. Elle se blottit un peu plus contre Selene, qui s’excusa étrangement. Teddy lui jeta un coup d’œil Pourquoi ressentait-elle le besoin de s’excuser ? Parce que ça ne ressemblait pas à un simple désolé pour toi. La blondinette avait parfois des réactions étranges, comme si elle était ailleurs dans la conversation. « T’y es pour rien. ». la rassura-t-elle. Les coupables, elle les connaissait bien et ne blâmait personne d’autres. A part peut être elle-même pour y être encore attachée.
Mais il ne s’agissait pas seulement d’elle, à cet instant où Selene avait l’air si perdue et fragile, épuisée dans le fauteuil qui semblait l’engloutir. Teddy aurait aimé la bercer comme un enfant contre elle. Est-ce que quand elle était un bébé, Juniper avait eu ce genre de geste pour elle ? En tout cas, ça ne l’avait pas beaucoup émue de la voir à moitié noyée et malade pendant les vacances. Pas de consolation, pas de geste tendre. Est-ce que Teddy saurait faire ? Elle pouvait toujours essayer. Du bout des doigts, elle caressa la joue de sa camarade. Ne la forçant pas à parler, mais lui proposant si elle en avait envie. Parce que ce n’était pas facile. Parce qu’elle-même était toujours gênée de parler vraiment d’elle. Elle l’écouta en silence, la laissant dérouler sa pensée. Quand Selene eut terminé, elle l’enlaça tout contre elle, peut-être un peu inconfortablement, mais avec toute la chaleur dont elle était capable. La rousse avoua à demi-voix : « Je crois qu’on est tous un peu seul, on fait plus ou moins bien semblant. Je passe en premier pour personne, tu sais. » Silas et Dash avait l’un et l’autre, Saige avait Eli, Kenneth avait August et… et bien Teddy avait sa guitare. La jeune fille se fit la réflexion que si elle était morte dans son jardin, il aurait probablement fallu mettre bout à bout les éléments glanés par ses camarades à droite et à gauche pour avoir un portrait à peu près réaliste de sa personne. C’était un peu triste. Mais en même temps… elle n’avait pas vraiment de regrets : c’était aussi prendre le risque de devoir parler de sa famille, de retirer un peu le voile sur sa vie en dehors de Poudlard. C’était déjà désagréable avant…maintenant ce serait..encore autre chose. « Mais… Je crois que ce qui est important. Fin…C’est peut être un peu bête hein. Mais, c’est à nous de nous faire passer en premier. » Peut-être qu’en suivant un peu plus son instinct et moins les envies de autres, ce serait plus…simple. Ou tout du moins, aurait-elle moins le sentiment de devoir être reconnaissante pour les miettes qu’on voulait bien lui donner de temps à autre. Parce qu’il fallait être réaliste.
« De toute façon…est-ce que tes parents seront du genre à être satisfaits si t’as des bonnes notes ? ou est-ce qu’ils trouveront autre chose à te demander ?» osa-t-elle franchement. Parce que de son côté, elle avait cette fois acquis la certitude qu’elle pourrait parler l’allemand le plus pur tout en maîtrisant le dialecte de l’est, qu’elle pouvait faire briller son nom à la guitare, tout ça ne compterait plus au premier prétexte. Elle ne serait jamais assez. « Les miens, je comprends pas trop ce qu’ils attendent de moi. Ma mère, que je me taise et que mon père lui foute la paix. Mon père…je crois qu’il aime juste bien…que j’ai peur de lui déplaire. Je…je crois que j’ai compris que quoi que je fasse, ce sera jamais assez si c’est un jour où il a envie de m’écraser. » elle haussa les épaules. « Je crois qu’au moins, maintenant, j’ai plus vraiment peur de lui déplaire. Je sais.» Une fois qu’on avait acquis la certitude que son propre père ne voyait pas d’inconvénient à vous priver d’air et votre mère à lui donner raison, à quoi bon ? Elle se plairait à elle-même ce serait déjà pas mal.
« Je sais pas s’il faut se réjouir de cette amnésie » dit-elle dans un souffle. « Mais je suis contente d’avoir pu rencontrer la vraie Selene qui ose un peu exister comme elle a envie. Peut-être que c’est plus difficile à la maison. Mais au moins, tu peux le faire ici. Moi, c’est ce que je fais. » avoua-t-elle timidement. « Je peux pas t’aider pour les cours, vaut mieux que tu demandes à Silas. Mais… enfin, si tu veux t’entraîner à te plaire à toi-même… Je veux bien être aux premières loges. » Parce que Teddy n’avait pas menti en disant à Selene qu’elle était la plus surprenante des cavalières. De petite chose timorée, elle avait osé danser avec elle, oser marcher de manière ridicule. Avec douceur, elle essuya ses larmes et embrassa ses joues. Elle ne lui demanda pas de ne pas pleurer. Peut-être que de la même manière que Teddy avait besoin de se répandre dans les flemmes, Selene préférait engloutir le monde dans l’eau.
EDIT : dans un soucis de respect de la timeline mouvante, j'ai dû éditer un peu, même si ça ne change rien pour Selene xD
Dernière édition par Teodora K. Von Meissen le Sam 20 Jan - 10:00, édité 2 fois
DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Sang-Mêlé Pouvoirs spéciaux: Poste de Quidditch: Aucun Patronus: Epouvantard: Matières suivies et niveau: Points Défis: (115/2000) Disponible pour un RP ?: D'autres comptes ?:
(#) Sujet: Re: Que la rage naisse des flammes et engloutisse la folie - Selene & Teddy Mer 17 Jan - 19:01
(SELENE ☉ TEDDY) QUE LA RAGE NAISSE DES FLAMMES ET ENGLOUTISSE LA FOLIE
Les flammes dansantes dans la cheminée prenaient la forme de danseuses entrelacées qui valsaient dans l'âtre, dominant les cendres, imperturbables dans leur chaleur hypnotisante. Teddy était comme elles : libre et ardente, capable de tout enflammer par sa seule volonté. En tout cas, c'était ainsi que la voyait Selene de ses yeux bleus qui tombaient facilement sous le charme de ses pairs. Maintenant, elle ne savait plus trop, avec tout ce que la Poufsouffle lui confiait, elle ne savait pas… Son cœur lui soufflait pourtant que c'était bien le cas, qu'elle avait peut-être trébuché mais qu'elle se relevait déjà, que sous peu sa silhouette envoûtante reprendrait le contrôle et soulèverait les foules. « Je sais pas, je pensais déjà ne pas en avoir beaucoup. » Ses doigts pressèrent les siens un peu plus fort, dans un geste de réconfort silencieux qui avait l'espoir sot de dire tout ce que les mots n'étaient pas capables de transmettre, cette forme de confiance aveugle qui frôlait l'adoration avant tout. Si le feu s'était brusquement éteint et qu'une ombre lui avait proposé de prendre toutes les peines de Teddy pour lui permettre de rayonner comme avant, Selene n'aurait pas hésité. Elle était déjà triste, de toute façon, coincée dans les éboulements d'un chagrin sans fin, alors on pouvait lui en rajouter, la torturer un petit peu plus pour laisser ceux qu'elle aimait en paix. Selene était désolée. Désolée de ne pas pouvoir faire plus, désolée de ne servir à rien, désolée de n'être qu'un poids dont on se débarrassait bien. « T’y es pour rien. » Non, peut-être pas, il n'empêche qu'elle était désolée quand même, de ne pas être en mesure de faire renaître le joli sourire de sa camarade aussi facilement qu'elle l'avait faite danser sur la pointe de ses pieds.
Une caresse sur sa joue lui déchira le cœur autant qu'il l'apaisa. C'était la douceur dont elle avait désespérément besoin ces vacances, l'attention qui ne l'avait jamais étreinte. Au lieu d'un doigt glissé entre ses mèches blondes, elle avait eu le droit à une gifle dont la violence lui avait fait se mordre la langue. De bout en bout, elle avait été seule, sans nouvelle de ceux qui comptaient, repoussée par le fantôme de cette amie qu'elle pourchassait, hantée par le souvenir de cette dernière soirée à Poudlard. Ses insomnies tissaient souvent des délires lourds de culpabilité et Selene s'était demandé si ce n'était pas parce qu'ils savaient qu'ils l'avaient oubliée. Ça ne collait plus une fois le retour effectué et les airs de rien arborés. Tout ça n'était que le fruit d'une indifférence qu'il lui fallait reconnaître et affronter, sans quoi elle risquait bien de tomber d'aussi haut si elle se laissait de nouveau bercée de telles illusions. Il n'y en avait pas vraiment, pour l'heure, juste les bras de Teddy autour d'elle qui l'empêchait de se déliter. « Je crois qu’on est tous un peu seul, on fait plus ou moins bien semblant. Je passe en premier pour personne, tu sais. » La gorge enrouée, les yeux embués, Selene se demandait bien comment ça pouvait être le cas. Le monde était-il aveugle pour ne pas saisir sa chance de choyer une fille aussi géniale qu'elle ? « Non, je savais pas », répondit-elle difficilement. Peut-être que dans cette image qu'elle se faisait de la Poufsouffle constamment entourée, elle n'avait jamais été capable de discerner que la quantité ne faisait pas la qualité. « Je pensais… Tout le monde a l'air de t'adorer. » Il n'y avait aucune envie dans ses chuchotis, juste une croyance sincère, un aveu peut-être aussi. « Mais… Je crois que ce qui est important. Fin…C’est peut-être un peu bête hein. Mais, c’est à nous de nous faire passer en premier. » Selene s'égara dans la contemplation de leurs mains entremêlées. L'idée était déplaisante. Les autres avaient tellement de belles choses qu'elle souhaitait observer, dont elle espérait profiter, ne serait-ce qu'un petit peu, ne serait-ce que de loin, sans déranger. La présence solaire de Dashiell, l'esprit créatif de Silas, les rires enjôleurs de Teddy, la nonchalance de Kenneth, même August… Ils avaient tous quelque chose bien à eux, alors qu'elle n'avait rien de bien intéressant, une coquille vide qui se nourrissait des autres, pas ce que l'on avait envie de faire passer en premier. « C'est pas bête. C'est… compliqué. » Hors de sa portée.
« De toute façon…est-ce que tes parents seront du genre à être satisfaits si t’as des bonnes notes ? ou est-ce qu’ils trouveront autre chose à te demander ? » L'interrogation la laissa interdite. Elle ne savait pas trop, elle ne s'était pas vraiment posé la question, mais de toute façon, ils étaient ses parents, même s'ils avaient autre chose à lui demander, n'était-elle pas censée leur obéir ? « Oui… non… je sais pas vraiment, c'est pas comme si j'avais déjà réussi à satisfaire cette demande-là. » Il ne fallait pas lui faire honte, c'était tout ce qui comptait. Plus que jamais. Mais déjà Teddy enchaînait, déployant sa réalité à elle, ce à quoi ressemblaient ses parents, ce que eux attendaient d'elle. « Les miens, je comprends pas trop ce qu’ils attendent de moi. Ma mère, que je me taise et que mon père lui foute la paix. Mon père… je crois qu’il aime juste bien… que j’ai peur de lui déplaire. Je… je crois que j’ai compris que quoi que je fasse, ce sera jamais assez si c’est un jour où il a envie de m’écraser. Je crois qu’au moins, maintenant, j’ai plus vraiment peur de lui déplaire. Je sais. » Selene avait l'impression de pouvoir distinguer une paire de prunelles noires inconnues au-dessus des boucles rousses de sa camarade, reflet lointain de celles qui ne la lâchaient plus. Le début d'année à Poudlard les avait éloignées, mais elles étaient revenues et Selene avait bien compris qu'il était vain de chercher à leur échapper. Les paroles de Teddy étaient belles, pleine d'une force qu'elle n'avait cependant pas. Elle craignait de déplaire à son père, de lui faire honte et de voir son regard s'assombrir, sa mâchoire se crisper. Le savoir n'atténuait pas l'angoisse, il ne faisait que l'amplifier. « T'as beaucoup de courage », fit-elle simplement, les émotions tapies derrière ses paupières. « Il t'a fait du mal ? » osa-t-elle demander ensuite, une note de colère dans sa voix qui s'était glissée là, profitant de l'opportunité pour s'échapper. Elle en avait tellement, au fond d'elle, des éclats violents qui bouillonnaient d'impatience, muselés par la tristesse et son incapacité à tout laisser exploser.
Selene se sentait bien, sur ce fauteuil abandonné dans cette salle inutilisée, entre les bras réconfortants de sa camarade qui se confiait comme personne ne l'avait jamais fait à ses côtés. Et les larmes qu'elle retenait, si fort que ses yeux fatigués commençaient à vaciller, décidèrent de couler allègrement, accompagnés par la voix de la Poufsouffle et ses mots qui se voulaient doux, qui étaient doux, qui réveillaient des choses bien compliquées. « Je sais pas s’il faut se réjouir de cette amnésie. Mais je suis contente d’avoir pu rencontrer la vraie Selene qui ose un peu exister comme elle a envie. Peut-être que c’est plus difficile à la maison. Mais au moins, tu peux le faire ici. Moi, c’est ce que je fais. Je peux pas t’aider pour les cours, vaut mieux que tu demandes à Silas. Mais… enfin, si tu veux t’entraîner à te plaire à toi-même… Je veux bien être aux premières loges. » Tour à tour, dans le silence de ses pleurs, Selene hocha la tête, de haut en bas puis de droite à gauche, répondant muettement et dans le désordre à tout ce que faisaient naître chez elle de telles paroles. Teddy essuya quelques larmes et embrassa ses joues, l'une après l'autre, laissant tout le loisir aux yeux clairs de la petite sirène malmenée de se plonger dans ceux de sa camarade avant de glisser sur ses lèvres qu'elle avait déjà croisées. Ses joues rougirent doucement, ses pensées troublées jetèrent innocemment une idée qui ne l'était pas, entraînant avec elles d'autres réminiscences qui lui firent détourner la tête, se raccrocher à ce qu'elle pouvait pour ne pas sombrer dans cette danse infernale de violente culpabilité et d'autre chose qu'elle ne savait pas reconnaître. Se raclant la gorge, elle partit à la recherche de sa voix avant de tisser une réponse. « Je sais pas si, sans elle, j'aurais osé… » Paradoxalement, perdre son identité lui avait donné assez de force pour tenter de forger celle qui lui plaisait, de dépasser ses craintes et d'essayer ce qui lui faisait envie. « D'un autre côté, sans elle, ce serait peut-être pas aussi compliqué… » Elle serait restée à sa place, discrète et oubliée, n'aurait pas goûté la joie d'avoir l'impression de compter aux yeux des autres et appris à les aimer, n'aurait pas passé ces vacances, plus longues encore que l'été tout entier, à espérer des lettres sans rien recevoir qu'un mot de cette ancienne amie effacée. « Comment tu fais pour… pour pas tout détester quand tu es chez toi et que tu peux pas exister comme t'as envie ? » Quant à la proposition de demander de l'aide à Silas, elle la négligea une nouvelle fois, refusant d'ouvrir cette porte derrière laquelle tambourinait ce sentiment plein de rage qu'elle connaissait peu et dont elle avait peur, il fallait l'admettre.
DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Sang-Pur Pouvoirs spéciaux: Aucun pour l'instant Poste de Quidditch: Aucun Patronus: Epouvantard: Matières suivies et niveau: Points Défis: (730/2000) Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord ! D'autres comptes ?: Fergal, Prof Grant
(#) Sujet: Re: Que la rage naisse des flammes et engloutisse la folie - Selene & Teddy Jeu 18 Jan - 21:17
Teddy s’en voulut d’ancrer un peu plus la tristesse sur le visage de Selene. Elle ne cherchait pas sa pitié ou sa compassion, juste à ce qu’elle se sente …moins seule peut-être ? Peut-être que Selene avait besoin d’être dorlotée comme disait Griffith, et la poufsouffle avait envie de l’envelopper d’une vague de chaleur pour que son regard brille un peu comme le soir du bal. Pas de l’emmerder avec ses problèmes.
Les doigts sur sa joue, dans ses cheveux, elle essaya de lui expliquer que le monde était sûrement plus hypocrite que ce qu’on en percevait. Ils étaient tous seuls à un moment ou un autre. Silas dans sa douleur, Teddy avec son héritage familial tordu, Saige et sa malédiction… Elle était presque certaine que chaque élève de ce château avait son territoire douloureux et inconquis. « Je ne crois pas que tout le monde m’adore ». Elle pouvait parier que sa préfète n’était pas du nombre, ou Kathleen la petite fille sage, sans parler des professeurs. Mais elle était plutôt populaire. [b]« Mais, les gens adorent l’image qu’ils ont de moi. Des gens qui me connaissent vraiment, au-delà de la fille sympa qui organise des fêtes, il y en a très peu. » dit-elle avec un sourire. « Ça me va bien comme ça ! ça a le mérite d’être simple. » Et de ne pas entraîner de questions. Teddy pouvait trouver de l’alcool, danser, chanter, elle était toujours partante pour faire une connerie ou une autre, sécher un cours, embrasser un garçon et roupiller au fond de la classe. Des gens qui gravitaient autour d’elle combien savaient sa couleur préférée, qu’elle pouvait parler allemand et aussi un peu gaélique irlandais, qu’elle adorait le contact des matières douces, que jusqu’avant cette nuit de décembre elle faisait partie de ces filles qui ont toujours chaud plutôt que toujours froid ? Et en cachant sa vie en dehors de Poudlard, quelque part, elle protégeait cette image de fille cool. Elle le serait bien moins, même aux yeux de Selene après cette conversation. « Je suis sûre que tu peux y arriver. Ou au moins essayer. T’en fais déjà des choses compliquées. Meuf, t’arrives à survivre en cours en partant d’une page blanche. » Elle faillit ajouter qu’elle, elle partait de quatre ans de cours et qu’elle flottait tout juste, mais c’eût été honteux de comparer les efforts qu’étaient capable de fournir la serdaigle et la médiocrité en partie de choisie de la poufsouffle. Elle la serra un peu plus fort contre elle, comme pour lui donner du courage, pour lui montrer qu’elle avait plus de force qu’elle semblait le penser. Doucement elle posa sa tête contre celle de Selene. « Je sais pas si…on peut vraiment les satisfaire. Ils ont imaginé quelque chose. Et ils ont eu des vrais enfants. » Pas de la pâte à modeler, pas un duplicata d’eux-mêmes ou l’incarnation de leurs ambitions. Ça ne pouvait pas marcher. Une demande ou une autre qu’est-ce que ça changeait ? Et puis, elle plongea ses regards dans celui de Selene. « Mais sans parler de tes parents. Si tu t’en fiches pas…t’es pas obligé de faire semblant tu sais ? Enfin…si c’est parce qu’il y a des gens comme moi…je sais que je suis pas toujours sympa et que je vanne les gens tout le temps dans leurs livres qui savent pas s’amuser. » Teddy était loin d’être parfaite, elle pouvait être mordante, dans sa manière entière et sans réflexion d’aborder le monde. « Mais promis, je t’apprécierai pas moins si t’as envie de réviser. Juste pense à t’amuser avec moi de temps en temps. » dit-elle avec un sourire tendre. Les filles ne se voyaient pas si souvent, mais elles avaient déjà eu l’occasion de se côtoyer à plusieurs reprises, et Teddy ne se cachait pas apprécier le rapprochement. Cela lui faisait mal au cœur de savoir que Selene ne se sente pas de juste…être comme elle voulait au moins à Poudlard. Elle pouvait aussi arrêter de faire ce genre de remarques, tout comme elle avait cessé d’arrêter de chambrer Silas en l’appelant Chouinou lorsqu’elle s’était aperçue que cela ne faisait rire qu’elle. Rendre triste ses amis, c’était pas vraiment dans ses plans.
Teddy haussa les épaules. Elle ne se sentait pas vraiment courageuse. Juste…poussée par l’instinct. « Je sais pas. Je suis peut être juste stupide. Je sais pas si je peux vraiment gagner. Mais j’ai pas envie de mourir. Alors … bah…Je vais faire de mon mieux pour vivre et on verra le reste après. » Est-ce qu’il irait au bout du geste si elle ne se taisait pas ? Elle s’était tant demandé pendant cette semaine hors du temps s’il n’aurait pas mieux valu qu’il ne la sorte jamais de l’eau pour qu’elle n’ait jamais à en parler, jamais à se questionner sur ce qu’elle avait bien pu faire pour une telle plaie pour ses parents. Mais elle n’était pas morte de fièvre. Elle n’était pas morte de pneumonie. Et elle n’était pas morte de honte. Enfin pas littéralement. Elle resta silencieuse un long moment avant de répondre à la question de Selene. Comment répondre à ça ? Envoyer un courrier à Saige et Silas, c’était lâche, mais facile, cela avait permis de couper court à toute tentative de questionnements. Jack n’avait pas demandé plus de détails que ce qu’elle était capable de donner. Mais Selene… elle était en face d’elle, contre elle, et il était trop tard pour s’échapper. Elle frissonna. Se blottit un peu plus contre sa camarade. Ici elle était vivante. Tout se passerait bien. Le reste on verra après.
« Je…sais pas vraiment quoi te répondre. Non et oui ? Je te dis la vérité, mais toi aussi ok ? » souffla-t-elle. « J’ai pas vraiment eu mal. Enfin pas physiquement. J’ai juste eu…peur qu’il me noie pour de bon ? Et ensuite…j’ai juste eu peur de ce que ça voulait dire, que ma mère me défende pas, qu’on me laisse toute seule dans un coin pendant le reste des vacances, sans pouvoir avoir du courrier ou rien. Et puis peur de revenir et de devoir expliquer ou de trouver comment ne pas le faire. Ça c’était douloureux. Pourquoi m’avoir sortie de l’eau, c’est pas magique, je vais pas devenir quelqu’un d’autre par le saint pouvoir de l’eau glacée en hiver. » essaya-t-elle de dédramatiser. « Et à toi ? » demanda-t-elle à son tour, sans lâcher la main de la blondinette dont le regard semblait s’être durci malgré elle. Alors que Teddy lui demandait comment elle vivait son amnésie, l’aiglonne laissa ses larmes couler. Sans rien dire, elle se contenta d’essuyer les perles qui ruisselaient sur son visage, d’embrasser ses joues, parce que Teddy n’était pas douée avec les mots, mais elle n’était pas avare lorsqu’il s’agissait de montrer son affection. Peut-être un peu trop, car Selene finit par détourner la tête. La rousse rougit à son tour, honteuse d’avoir gênée sa camarade. Mais pour autant, elle ne délaça pas ses doigts de ceux de Selene, elle avait le sentiment que la blonde avait aussi besoin qu’elle de s’accrocher à quelqu’un, quelque chose de réel. Elle ne laisserait pas repousser si facilement. « Tu osais pas grande chose. » dit-elle doucement, sans méchanceté aucune. « Quand...tu ne parlais plus trop avec Daisy, on a partagé un devoir, et tu m’avais dit que tu voulais essayer. » osa-t-elle doucement. « Alors je ne sais pas si c’était plus simple. Mais, je crois que tu vas quand même là où tu avais envie d’aller ? » suggéra-t-elle.
. « Comment tu fais pour… pour pas tout détester quand tu es chez toi et que tu peux pas exister comme t'as envie ? » Teddy réfléchit un instant : « Je déteste quand je suis chez moi. C’est ennuyeux. Ça me rappelle tout ce que j’ai pas envie d’être. Mais comme j’ai pas le choix… » Elle hausse les épaules : « Je me concentre sur la musique et ma guitare. J’ai de la chance, on me laisse faire. » Elle était consciente que ce n’était probablement pas uniquement par gentillesse, Juniper savait que pendant ce temps, elle ne faisait pas de bêtise, Isobel était soulagée de la voir se donner à fond dans quelque chose et avec talent, son père espérait que cela apporterait une renommée à son nom ou au moins de l’argent. « Sinon…ma mère travaille dans un coven, c’est aussi là que j’habite quand mon père est pas là. Et ça fonctionne sur l’échange de service. J’ai des cours de musique, mais en échange je dois aider à faire le service à un repas de charité, j’ai besoin de nouvelles cordes pour ma guitare, j’aide au jardin… ça occupe et ça me permet de pas être vraiment là. » dit-elle l’air résigné. Il allait falloir trouver un plan B. Elle ne voyait pas comment elle allait réussir à remettre les pieds là-bas sans avoir envie de tout brûler. Elle plongea son regard dans le feu avec intensité, comme si des flammes pouvait surgir une réponse. « Mais maintenant, je sais pas si j’y arriverai encore. Je suis tellement mieux ici. » dit-elle simplement, en posant sa tête contre celle de Selene.
DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Sang-Mêlé Pouvoirs spéciaux: Poste de Quidditch: Aucun Patronus: Epouvantard: Matières suivies et niveau: Points Défis: (115/2000) Disponible pour un RP ?: D'autres comptes ?:
(#) Sujet: Re: Que la rage naisse des flammes et engloutisse la folie - Selene & Teddy Ven 19 Jan - 19:34
(SELENE ☉ TEDDY) QUE LA RAGE NAISSE DES FLAMMES ET ENGLOUTISSE LA FOLIE
L'air de rien, les deux adolescentes blotties l'une contre l'autre se tissaient leur propre petite bulle de réconfort à l'aide de confidences murmurées et de caresses égarées, dévoilant de nouvelles facettes qui n'existaient presque nulle part ailleurs. Lentement, le portrait que Selene avait de Teddy se fendillait ; sous les fêlures, une nouvelle silhouette se dessinait, semblable et différente à la fois. Plus complète, peut-être. « Je ne crois pas que tout le monde m’adore. Mais, les gens adorent l’image qu’ils ont de moi. Des gens qui me connaissent vraiment, au-delà de la fille sympa qui organise des fêtes, il y en a très peu. » Le regard océan se fit fuyant ; la sirène se sentait un peu bête de ne pouvoir se distinguer de ces gens qui ne la connaissaient pas vraiment. Elle ne réduisait pas sa camarade à la fille sympa et fêtarde — Teddy était bien plus que ça, c'était une flamme rebelle et flamboyante qui faisait tourner les têtes, déclenchait des séismes de rires, arpentait ce bas monde auréolée de confiance — mais ne pouvait pas non plus se défaire du sentiment que ses perceptions n'étaient pas beaucoup plus profondes. Pourtant, elle était convaincue qu'elle adorerait les deux versions de la Poufsouffle si d'aventure elle avait la chance de découvrir celle qui se cachait loin des yeux du monde. « Ça me va bien comme ça ! Ça a le mérite d’être simple. » Son cœur se pinça mais sa langue rattrapa les mots qui avaient failli sortir et répéter les mêmes erreurs faites de velléités amicales et d'espoirs mal placés. La clef pour en finir avec ces derniers, c'était peut-être de faire comme le disait Teddy, de se faire passer en premier. Est-ce que ça signifiait de ne plus compter sur les autres, de ne plus les aimer ? Selene ne savait même pas par où débuter cette tâche titanesque. Petite sirène incapable de quitter l'océan, elle contemplait une montagne en se demandant comment la franchir. Elle n'avait pas la confiance de la Poufsouffle à son égard. « T’en fais déjà des choses compliquées. Meuf, t’arrives à survivre en cours en partant d’une page blanche. » Un rire désabusé s'éloigna de travers. C'était le premier obstacle et il était déjà infranchissable. Elle avait beau réussir à suivre en cours, ce n'était même pas assez pour obtenir la moyenne, et son corps se souvenait encore qu'on lui avait sommé de cesser le tressage d'une honte familiale et de se concentrer sur les matières importantes, pas sur ses préférées. « Arriver, c'est un grand mot », bafouilla-t-elle, gênée, mais l'étreinte se resserra et son cœur lourd comme un piano s'allégea de quelques notes plus douces.
Les câlins et les caresses pouvaient apaiser les peines et la douleur, mais qu'en était-il de dénouer ce nœud gigantesque qui la maintenait prisonnière entre les mains autoritaires de son père ? « Je sais pas si…on peut vraiment les satisfaire. Ils ont imaginé quelque chose. Et ils ont eu des vrais enfants. » Les paroles étaient belles et l'espérance réelle, malheureusement la réalité l'avait trop durement rattrapée à Noël pour qu'elle soit prête à déjà l'oublier. Qu'elle puisse le satisfaire ou non, elle n'avait pas vraiment d'autre choix que d'essayer. Son regard noir lui donnait encore des frissons et hantait ses cauchemars, ses paroles assassines pesaient lourdement sur ses épaules fragiles, comme le ferait une cape dont la traîne éreintante n'aurait pour seul objectif que de l'empêcher d'atteindre ses rêves. Mais ce qui la clouait définitivement sur place, c'était ce poing levé qui l'avait fait trembler toute entière, qui avait résonné longtemps après. « Mais sans parler de tes parents. Si tu t’en fiches pas… t’es pas obligé de faire semblant tu sais ? » Le bleu des yeux de Teddy la happa et la laissa muette quelques secondes. « Je… Je sais pas trop. J'aime bien lire et ça me dérange pas de réviser, » Ça, ou bien elle n'avait de toute façon jamais eu le choix. « mais je me suis un peu trop laissée aller depuis la rentrée, j'avais envie de profiter, de m'amuser, de découvrir, et… je sais pas si je peux le satisfaire ou pas, mais j'ai pas trop le choix », avoua-t-elle d'une toute petite voix. « Si mes notes augmentent pas… » Ce ne serait pas deux semaines seulement mais deux mois d'enfermement. Néanmoins, les paroles de Teddy avaient remué la vase et pour la première fois Selene se demanda si même avec un objectif atteint, elle aurait le droit de profiter de son été comme elle le souhaitait. Ses anciens carnets ne semblaient pas dépeindre des vacances très différentes de celles dont elle se souvenait. « Enfin… si c’est parce qu’il y a des gens comme moi…je sais que je suis pas toujours sympa et que je vanne les gens tout le temps dans leurs livres qui savent pas s’amuser. Mais promis, je t’apprécierai pas moins si t’as envie de réviser. Juste pense à t’amuser avec moi de temps en temps. » Alors qu'elle se jetait sur sur le banc des accusés pour admettre qu'elle n'était pas toujours la plus tendre, Selene secoua la tête pour réfuter ses propos avant de la laisser reposer contre la sienne, laissant ses doigts libres jouer sur les jointures de sa main toujours mêlée à celle de la Poufsouffle. « T'es jamais pas sympa avec moi. Et je préfèrerais m'amuser avec toi souvent. » Son cœur égara quelques notes plus amères. Avec elle, avec Silas, avec Dashiell, avec ces visages qui la faisaient sourire et qui n'avaient laissé qu'un vidé béant qui lui semblait impossible à combler. Elle nota, avec un petit temps de retard, que Teddy semblait laisser sous-entendre qu'elle l'appréciait, ce qui lui réchauffa son âme en peine autant qu'elle l'abîma. La petite lune aurait voulu demander à l'astre étincelant si c'était vrai ou si un jour, lui aussi l'abandonnerait, mais elle se contenta de garder le silence et de ravaler ses interrogations effrontées. Prendre ce qu'on lui donnait et ne pas en attendre plus, il fallait qu'elle s'y tienne.
Le courage pouvait assurément prendre plusieurs formes et l'une d'elle, Teddy en était revêtue. Selene aurait eu du mal à dire précisément comment, à en décrire les contours, mais elle la voyait, aussi sûrement qu'elle contemplait ses yeux d'un bleu électrique. « Je sais pas. Je suis peut être juste stupide. Je sais pas si je peux vraiment gagner. Mais j’ai pas envie de mourir. Alors… bah… Je vais faire de mon mieux pour vivre et on verra le reste après. » Il y avait des propos que même les flammes les plus chaudes ne pouvaient éclairer tant ils étaient envahis par les ombres, des propos qui n'avaient pas leur place dans la bouche d'une enfant de quinze ans, qui se mariaient pourtant parfaitement à leur binôme cabossé, l'une et l'autre s'accrochant à cette bouée qu'elles ne pensaient pas rencontrer ce matin. « À mes yeux, pour ce que ça vaut, t'es tout sauf stupide. » Elle ne savait pas si elle pouvait gagner mais elle ne restait pas paralysée par la peur de perdre, pas comme Selene. Pourtant, elle semblait avoir au moins autant à craindre à en juger par le silence qui s'installa après la toute petite question de la lune un peu perdue, une si petite question et des mots si douloureux. Gardant ses doigts bien précieusement entre les siens, elle passa son bras autour de celui de Teddy, sentant confusément ce besoin partagé de se rapprocher, de se coller et se serrer à se confondre, comme si le faire physiquement permettait de partager les chagrins qui les secouaient mentalement. « Je…sais pas vraiment quoi te répondre. Non et oui ? Je te dis la vérité, mais toi aussi ok ? » Selene hocha la tête, percevant confusément l'effort que cela lui demanderait dans quelque temps, de tenir sa parole. « J’ai pas vraiment eu mal. Enfin pas physiquement. J’ai juste eu… peur qu’il me noie pour de bon ? » Son souffle s'étrangla à mi-chemin et un petit hoquet de surprise les fit trembler. « Qu'il te noie ? »« Et ensuite…j’ai juste eu peur de ce que ça voulait dire, que ma mère me défende pas, qu’on me laisse toute seule dans un coin pendant le reste des vacances, sans pouvoir avoir du courrier ou rien. Et puis peur de revenir et de devoir expliquer ou de trouver comment ne pas le faire. Ça c’était douloureux. Pourquoi m’avoir sortie de l’eau, c’est pas magique, je vais pas devenir quelqu’un d’autre par le saint pouvoir de l’eau glacée en hiver. » Plus Teddy parlait et plus Selene avait l'impression de s'enfoncer, avec elle, dans les méandres de ces vacances terrifiantes. Son père avait tenté de la noyer ? Sa mère ne l'avait pas défendue ? Pourquoi cela la stupéfiait tant, alors que la sienne non plus n'avait rien dit, détournant les yeux pour rester aveugle. « Je… » Mais elle n'avait pas les mots. Elle serra un peu plus le bras de Teddy contre le sien, silencieusement. Elle se sentait plus proche que jamais d'elle et elle détestait ce sentiment. Quelle compréhension pouvait-elle bien apporter à sa camarade ? Même si elle trouvait leurs situations similaires, même si elle aussi s'inquiétait de comment dire les choses ou comment les taires à la rentrée, concernant son amnésie, ce que Teddy avait subi était tellement plus grave qu'il lui semblait qu'elle ne ferait que commettre un impair en prenant la parole. « Pardon d'avoir posé une question douloureuse. Est-ce que… Est-ce que t'as quelqu'un pour t'aider ? Tu peux pas… C'est pas… » Elle-même savait pourtant très bien qu'entre les murs des maisons, les protections se faisaient inexistantes. « Et à toi ? » La voix de Teddy fit tomber son cœur trop lourd dans les bas-fonds de cet océan qui refusait de la voir partir. « Ça va paraître idiot à côté… » hésita-t-elle. Qu'est-ce qu'elle était censée lui confier ? Qu'elle avait embrassé un garçon et qu'elle ne savait pas trop pourquoi le souvenir de ses mains sur son corps lui soulevait le cœur ? Que ses notes catastrophiques avaient déclenché une rage froide qui ne s'était pas arrêtée aux prunelles noires, que le coup l'avait presque assommée au point qu'elle ne se rendait même pas compte qu'elle s'était mise à pleurer, qu'elle n'avait pas reçu une seule réponse à ses lettres, exceptée de Daisy à qui elle avait été bien stupide d'écrire, et la sienne qui lui avait fait autant de bien que de mal, qu'elle s'était sentie seule, abandonnée, oubliée par les gens qu'elle aimait, qu'elle en voulait à Silas et à Dashiell, qu'elle se détestait, qu'elle avait envie de hurler contre ce reflet sans savoir par où commencer, que sa mère n'avait rien dit, rien fait, que le fantôme de cette nourrice imaginaire hantait les couloirs sans la laisser en paix, que ses journées étaient longues, passées à réviser, que ses nuits étaient courtes, ponctuées de cauchemars ? Personne n'avait essayé de la tuer, elle, de quoi se plaignait-elle ? « J'ai… C'était pas des vacances très joyeuses… Je suis restée enfermée chez moi parce que mes notes ne plaisaient pas, ne lui allaient pas, et il répète que je ne dois pas lui faire honte mais jamais, je crois, il m'avait jamais frappée, mais c'était juste une fois, j'ai dû vraiment l'énerver. » Les premiers mots hésitants se retrouvèrent bientôt bousculés par d'autres, plus pressants, des balbutiements timides qui ne savaient pas trop quoi dire, comment le formuler. L'avalanche débutée, elle s'accéléra bientôt, entraînant les petits mots qui pesaient si lourds avec elle, et des larmes au passage qui roulèrent de concert sur les joues irritées de Selene. « Je me suis juste sentie super seule, j'avais que le droit de réviser, et ils ont jamais répondu à mes lettres, comme si je comptais encore moins que ce que je pensais. J'veux dire, je leur en veut pas, je sais qu'ils passaient les vacances ensemble, je suis contente qu'ils aient eu de belles vacances, je crois que c'est le cas, c'est juste que je pensais qu'on était un peu plus proche que ça, qu'ils penseraient un peu moi, qu'ils me répondraient au moins… Ils auraient rien pû faire, mais au moins… C'est pas qu'on m'a privée de mon courrier, c'est juste que personne ne m'en a envoyé. »
Selene renifla et essuya ses joues trempées mais le flot semblait impossible à tarir. Parler de son amnésie n'aida pas la cause de son pauvre visage noyé. Et plus Teddy lui séchait ses larmes, lui embrassait les joues, et plus les sanglots se faisaient graves, comme si la douceur subite dont elle était enveloppée lui donnait ce cocon dont elle avait eu besoin tout ce temps pour imploser, quand bien même ses lèvres lui en rappelèrent d'autres, quand bien même ses câlins lui semblaient immérités. « Tu osais pas grande chose. » Sa vision brouillée, Selene hocha la tête. Elle savait, grâce à ses carnets, elle savait qui elle était, plus ou moins, d'un peu loin, et l'idée de redevenir cette petite fille effacée et malheureuse la terrorisait. « Quand… tu ne parlais plus trop avec Daisy, on a partagé un devoir, et tu m’avais dit que tu voulais essayer. Alors je ne sais pas si c’était plus simple. Mais, je crois que tu vas quand même là où tu avais envie d’aller ? » La lueur des flammes étrangement diffuse à travers ses yeux humides lui paraissait bien lointaine. « Je veux pas retrouver mes souvenirs », confessa-t-elle confusément, à moitié là, en partie ailleurs, plongée dans ses doutes les plus profonds qui saisissaient cette étrange opportunité pour fleurir et la submerger, son ton toujours aussi éraillé. « J'ai peur de redevenir comme avant, de m'effacer complètement, alors qu'en vrai c'est déjà un peu le cas, il a suffit de partir en vacances pour que les personnes dont je me pensais proche, ils… » Selene inspira ses émotions par ses lèvres entrouvertes, son nez bien trop bouché par la tristesse qui l'engloutissait. « Je fais que me plaindre, tout le temps, et pleurer, j'comprends… ça vaut pas le coup, je… » Elle assassina la fin de sa phrase d'un geste pour éponger un peu de ses larmes avec un bout de la manche de son pull. « C'est rien de si grave, alors que toi… T'as failli… il aurait pu vraiment te faire du mal. Et pourtant, on dirait que t'es plus forte que jamais. J-je sais pas si j'ai la bonne image de Teddy mais, franchement, je suis sûre que j'adorerais n'importe quelle version. » Le regard baissé sur leurs doigts entrelacés, c'était plus facile que de soutenir son regard qui devait la trouver bien idiote à pleurer pour des broutilles quand son propre père pouvait la tuer si cet élan de folie le reprenait.
Dans tout ça, comment pouvait-elle encore avoir l'espoir d'être qui elle voulait ? Comment faisait-elle pour rester si lumineuse et si enjouée alors que, dans quelques mois seulement, il leur faudrait retourner à l'endroit exact où vivaient ces bourreaux qu'elles devaient appeler pères ? « Je déteste quand je suis chez moi. C’est ennuyeux. » Ça avait également l'air dangereux. « … Je me concentre sur la musique et ma guitare. J’ai de la chance, on me laisse faire. Sinon… ma mère travaille dans un coven. Et ça fonctionne sur l’échange de service… ça occupe et ça me permet de pas être vraiment là. » Présenté ainsi, ça avait toutes les apparences d'un petit paradis, en tout cas d'un bel échappatoire. « Qu'est-ce c'est un coven ? » demanda-t-elle d'une petite voix qui se sentait un peu bête de l'être autant. « Mais maintenant, je sais pas si j’y arriverai encore. Je suis tellement mieux ici. » Sur ce point-là aussi leurs cœurs battaient à l'unisson. « Il faudrait un monde dans lequel ils laissent Poudlard ouvert tout l'été » fit-elle en fermant les yeux, paisiblement, se laissant aller contre Teddy et leur proximité, leurs têtes qui reposaient de nouveau l'une sur l'autre, rêvassant, de loin, à cette idée qui pouvaient les sauver.
DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Sang-Pur Pouvoirs spéciaux: Aucun pour l'instant Poste de Quidditch: Aucun Patronus: Epouvantard: Matières suivies et niveau: Points Défis: (730/2000) Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord ! D'autres comptes ?: Fergal, Prof Grant
(#) Sujet: Re: Que la rage naisse des flammes et engloutisse la folie - Selene & Teddy Sam 20 Jan - 13:38
La jeune fille écouta sa camarade avec attention. Il était parfait difficile de voir la limite entre ce que l’on souhaitait vraiment et ce que les autres avaient imprimé en nous. Mais dans certains cas, les possibilités étaient limitées. Et pour Selene comme pour Teddy, il allait falloir composer avec un nouvel élément violent dans la liste. « Je crois que je vais pas avoir le choix non plus, sauf que moi, je déteste réviser. Ça veut dire moins de temps pour la guitare. Moins de temps pour la vraie vie. Et plus pour rentrer dans leur monde. Mais…peut-être que ce sera moins la galère cet été s’ils ont ça de moins à me reprocher. »
« T'es jamais pas sympa avec moi. Et je préfèrerais m'amuser avec toi souvent. » Sans s’en rendre compte, Teddy rosit de plaisir. La jeune fille ne courrait pas toujours après les marques d’affection, mais compte tenu des circonstances, c’était tout de même agréable à entendre. « On aura qu’à réviser ensemble de temps en temps. Je soupire super bien, à défaut d’être utile» Et puis Saige aussi tentait une remontée, peut-être qu’à plusieurs elles arriveraient à rendre ça moins mortel. Probablement pas plus efficace malheureusement.
« À mes yeux, pour ce que ça vaut, t'es tout sauf stupide. » Comme un chat, Teddy se lova dans la tendresse de sa camarade. Ça valait beaucoup. C’était agréable d’être vivante dans ses bras et de ne pas être stupide. « Qu'il te noie ? » Le regard de Selene fit regretter instantanément à Teddy d’avoir ouvert la bouche. Elle ne voulait pas de cet air d’horreur, de pitié ou de quoi que ce soit. Mais maintenant c’était fait, et la poufsouffle aurait aimé effacé cet air effaré du visage de sa camarade.
« J’exagère. Il m’a plongé dans le puits du jardin et ressortie juste avant la perte de conscience pour que j’apprenne à me taire. J’imagine qu’il voulait pas vraiment me noyer. Mais sur le coup, c’est quand même ce à quoi ça ressemblait » Nouveau haussement d’épaule. Elle avait accepté d’en parler. Inutile de s’en vouloir. Le dire ou le taire, ça ne changeait finalement pas grand-chose. C’était là tout le temps dans sa tête et sur sa peau, dans le froid qui la glaçait et dont elle semblait ne jamais pouvoir se défaire. Elle aurait donné beaucoup pour se glisser sous les draps avec Silas et oublier se rappeler un instant qu’on pouvait mettre les doigts dans ses cheveux autrement que pour l’entraver. Mais elle se garderait bien de lui dire. Il avait d’autres chats à fouetter maintenant et si elle ne voulait pas s’aliéner aussi son amitié bienfaisante, elle se contenterait de jeter sa haine dans les flammes des cheminées qu’elle croisait. Elle essaya comme elle put de rassurer Selene, tout comme elle avait arrondi son récit pour Griffith. Elle était en vie et elle comptait bien le rester.
« T’inquiètes. Il est pas là souvent…Il travaille toujours à l'étranger, je le vois 2, max 3 fois par ans. Et je sais pas ? Je vais juste essayer de passer le moins de temps possible là-bas. Et s’il lui prend l’envie de recommencer… J’ai qu’à m’entraîner à faire de l’apnée et pas lui donner le plaisir d’avoir la trouille ? » Elle rit nerveusement. « Griffith dit qu’elle peut m’aider et que je peux rester chez elle, qu’elle allait écrire à ma mère. Mais je sais pas, j’attends de voir si ça arrivera vraiment, je préfère pas compter là-dessus. » « Ça va paraître idiot à côté… » Teddy fit la moue, bien sûr que nous ce ne serait pas idiot. Elle plongea ses yeux azures dans ceux de Selene, la laissant parler avant de lui dire la vérité sans aucune forme. « Arrête. C’est pas moins grave. C’est un connard tout pareil. Il devrait pas avoir honte de toi. Tu t’es arrachée depuis le début de l’année et s’il est pas capable de le voir, c’est à lui d’avoir honte.»
Elle était plus étonnée d’entendre que Silas et Dashiell n’avait pas du tout pris de ses nouvelles. D’autant qu’elle avait eu la conversation avec le Serdaigle. « T’es sûre ? Enfin, je sais que Silas t’as envoyé un cadeau qu’il a fabriqué et qu’il était un peu surpris de pas avoir eu de nouvelles.» D’un autre côté, elle ne pouvait pas vraiment balayer ses doutes d’un revers de main. Elle ignorait à quel point leurs vacances avaient été bonnes. Pas suffisamment pour qu’ils oublient de lui écrire. Mais suffisamment pour que Silas préfère revenir à une amitié sans ambigüité avec elle. Mais au moins avait-il eu l’honnêteté de le dire. Est-ce que ça expliquait aussi pourquoi soudainement Dash s’inquiétait de savoir comment elle allait, ce qu’elle avait joué comme morceau et réclamé à écouter comme si tout était normal. Comme avant. Sa gorge se noua. En fait, pour quoi ces courriers ? Faire comme si de rien n’était alors que… ? Ou parce qu’il avait soudainement eu la confirmation que Teddy n’était pas le problème dans une équation bien trop complexe pour quiconque depuis la rentrée ? Elle comprenait mieux Selene qu’elle ne l’imaginait : « C’est juste que c’est dur de s’attacher aux gens, de s’imaginer que t’as une place et de se rendre compte qu’en fait, ça marche pas dans les deux sens. Parce que qu’elle que part, ça fout un peu la honte de se dire que tu t’imaginais que les choses étaient cools et qu’en fait, ça l’est que pour toi ? Ouais, je vois de quoi tu parles… Soit c’est nous qui avons un problème, soit c’est les mecs qui craignent ?» dit-elle avec un sourire triste.
Teddy était la seule responsable d’avoir pensé qu’elle était plus qu’une vague pote pour Dashiell, elle s'était bercée d'illusions. Mais Selene ? A sa connaissance, ils étaient quand même plus ou moins ensemble avant le bal. Pendant les vacances. Maintenant ? Elle n’en savait rien, ils n'avaient pas l'air de se parler, mais en même temps si Dash avait vraiment snobé Selene... Ce n’était pas censé se passer comme ça. Et après Silas lui demandait pourquoi elle ne voulait pas avoir de petit ami ? Exactement pour ça.« Et comme visiblement, ce sont essentiellement les mecs nos problèmes, je t’avoue que je préfère la deuxième solution. » plaisanta-t-elle. Selene était une fille belle, courageuse, intelligente. Il fallait être aveugle pour ne pas le voir. Elle serra ses mains un peu plus fort, la garda tout contre elle.
« Même si tu retrouves tes souvenirs un jour, t’oublieras pas qui t’es maintenant. Et moi j’oublierai pas non plus. » Peut être Selene se rendrait-elle compte que Teddy était une de ses greluches sans cervelle plus occupée à allumer les garçons une bière à la main qu’à être réellement intéressante, mais… Ce ne serait qu’un lien brisé de plus, elle finirait bien par s’habituer. Elle n’avait pas coulé au fond du lac. Elle ne coulerait pas plus ensuite. Elle finirait peut être enfin par ne plus apprécier les gens et le problème serait réglé. « Tu vaux le coup. Et je sais pas c’est quoi les bails de ses vacances de merde, mais… je sais que les garçons ont essayé de prendre de tes nouvelles à la rentrée. Ils t’ont pas effacé. » Elle soupira. Peu importe à quel point elle était triste de la situation, elle ne pouvait pas croire que Silas et Dash avaient été mesquins à ce point. « Je suis désolée. Tu sais, je crois vraiment que c’est pas contre toi. Quand Dashiell et Silas sont dans la même pièce, y’a pas vraiment la place pour les autres. Avant que Silas ne revienne, je pensais être amie avec Dash. Depuis qu’il est revenu, ma place c’est ‘’on se voit en retenue, c’est suffisant’’. Ils ont un an à rattraper. Un peu comme August et Kenneth, je suppose.» rajouta-t-elle avec le peu d’hypocrisie dont elle était capable pour ne pas en dire plus que ce qu’elle ne le voulait réellement. Et aussi parce qu’elle parvenait encore à passer du temps avec Kenneth et que même si c’était moins l’impact n’avait pas été le même. Elle n’avait jamais vu Kenneth autrement que comme un ami, même après l’avoir embrassé dans un jeu à boire débile ou après avoir défilé un petit tenue devant lui. Elle leur trouvait des excuses, mais il y croyait de moins en moins : avait-elle envie de se contenter de ça ? Elle n’aurait peut être pas le choix mais…est-ce qu’elle devait trouver ça normal pour autant ?
« Bien sûr que si c’est grave. Ou au moins important.» « j'adorerais n'importe quelle version. » Sa voix se noua en entendant la phrase de Selene. Elle avait l’impression de déguster un elixir de reconnaissance et de chaleur. Peu importait si elle changeait d'avis plus tard, en cet instant, Teddy profitait de la douceur de ses paroles. « Oh Selene. Merci.» Elle laissa quelques larmes rouler sur ses joues, sans même savoir quoi en faire. « Je suis pas plus forte, mais j’ai envie de le devenir. Parce que…j’ai pas envie d’avoir mal comme ça. » Un élan de colère passa dans ses yeux et ses mâchoires se serrèrent à en craquer. « Putain, je passe mon temps à me contenter des miettes et à pas demander trop. Bah j’en ai marre, je vais juste faire comme je veux et tant pis pour les emmerdes et les coups que je vais prendre. Peut-être qu’au bout d’un moment, je serais vraiment forte et je sentirais plus. Ou mieux que je saurais les rendre.» Tout contre sa camarade, elle murmura : « Me laisse pas toute seule, essaye avec moi. » Parce qu’elle avait besoin peut-être que quelqu’un lui dise qu’elle avait raison de se battre pour elle-même. Quelqu’un qui comprenait, qui était au même endroit qu’elle. Teddy voulait être cette version qui entraînerait Selene à ne pas disparaitre. « On peut pas disparaître pour faire plaisir aux autres, c’est pas juste». Complainte enfantine. Mais étaient-elles autre chose que des enfants perdues dans leur grand fauteuil, à essayer de combattre des géants?
Blottie contre Selene, elle se lança dans l’explication du mieux qu’elle put : « C’est un truc à la fois cool et complètement tradi de vieux sorciers : le mien c'est le coven de la Mandragore, il est non mixte. Ça regroupe des sorcières avec des talents particuliers, plutôt des artisanes, des professeurs ce genre de choses. Et elles partagent leurs connaissances, leur carnet d’adresse, leurs ressources et organisent des choses ensemble. Je sais pas si mon coven fait ce genre de cérémonies, mais le truc des cercles de pierre qu’on a vu en cours, c'est un truc de coven. »
Elle nuança néanmoins ses explications. Il n'était pas question que Selene se méprenne et imagine que Teddy et sa mère avaient quoi que ce soit de remarquable.
“Ma mère est juste employée hein. Pas membre du coven. Mais…la Directrice a accepté qu’on reste habiter dans les combles quand mon père travaille. Soit tout le temps. Officiellement c'est parce que ma mère n’aime pas la grande maison vide et délabrée. Mais parce que comme ça, elle peut éviter mon père, il est obligé de dire qu'il arrive. Comme c’est pas mixte il peut pas rentrer.”
Elle soupira… “En vrai c’est strict et vieillot…mais c’est une sorcière du coven, Jocasta… c’est la plus jeune. Je sais pas si on est vraiment copine mais je l’aime bien. Elle m’a laissé sa chambre dans sa colloc pendant les vacances pour que je reste pas chez moi. D'ailleurs je sais pas …ce que je vais pouvoir donner en échange pour la remercier. Je crois que des cookies ça va pas être suffisant.”
Elle avait été seule. Mais au chaud et pas sous le regard écoeuré de sa mère. En sécurité dans sa solitude. “Peut-être que je pourrais demander à la Directrice de te laisser venir. Si je dis que c’est pour réviser elle croira à un miracle et dira peut être oui. Ou je peux demander à Griffith si ça vaut aussi pour toi ? OU si au moins je peux venir te voir, c’est pas ma mère, elle sera peut être pas reloue sur les sorties ?”
Comme ça les choses n’avaient pas l’air si inextricable. Mais si elle n’était pas au coven… pas d’argent, et pas d’argent…Elle déglutit contemplant le carnage qu’elle venait de faire dans la cheminée. La thune. Est-ce que sa mère lui rendrait ce qu’elle avait touché pour le concert? Est-ce qu’il resterait assez pour racheter aussi les fringues qu’elle venait de foutre au feu. OMG mais je suis tellement stupide" Avec quelle thune je vais racheter les fringues que je viens de cramer ?” Elle éclata d'un rire nerveux avant que les larmes ne coulent sur ses joues. C'était pas juste de galérer comme ça. où était la puissance et la force dans tout ça? Avoir le choix entre accepter un cadeau de l’ennemi ou espérer que Max arriverait à recoller la semelle de ses bottines une énième fois. Elle détestait ça. comment je peux ne pas être chez moi et rendre assez de services pour… Silas l’avait souligné elle était trop jeune pour travailler. Est-ce qu’elle pouvait espérer un job ailleurs ? Elle ravala ses sanglots. Elle n’allait certainement pas évoquer la question avec Griffith. Max lui avait déjà proposé de l'aide mais c'était tellement miteux d'accepter. Elle n'avait pas envie d'utiliser ni la pitié, ni la gentillesse ni l'argent des autres comme le suggérer en creux sa professeur.
“Enfin…comme si c'était mon plus gros problème.” Dit-elle en riant. Un rire creux, masquant bien mal que ça ne serait pas facile. “Mais y a un truc qui est simple. T'as qu’à partir du principe que je penserai à toi, je sais pas moi, à chaque repas?” Ce n’est pas tant que Teddy oublierait de penser à Selene, mais au moins ça donnait un moment à Selene de s’en souvenir.
DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Sang-Mêlé Pouvoirs spéciaux: Poste de Quidditch: Aucun Patronus: Epouvantard: Matières suivies et niveau: Points Défis: (115/2000) Disponible pour un RP ?: D'autres comptes ?:
(#) Sujet: Re: Que la rage naisse des flammes et engloutisse la folie - Selene & Teddy Jeu 25 Jan - 19:59
(SELENE ☉ TEDDY) QUE LA RAGE NAISSE DES FLAMMES ET ENGLOUTISSE LA FOLIE
Depuis le tout début, c'était de ça dont Selene avait désespérément besoin ; depuis son réveil dans les draps blancs de l'hôpital, pendant son été à réapprendre un monde inconnu, durant l'automne aussi joyeux qu'il avait été, jusque ce début d'hiver tout glacé ; des bras autour de soit, une étreinte qui parvenait enfin à la réchauffer, une présence qui lui donnait l'impression de compter. Dans toutes les différences qui faisaient de ces deux fleurs un si joli bouquet, leurs pétales qui n'avaient pas terminé de fleurir dissimulaient pourtant bien des similarités ; à commencer par le poids des attentes parentales, tuteur de fer qui les obligeait à pousser dans la direction souhaitée. « Peut-être que ce sera moins la galère cet été s’ils ont ça de moins à me reprocher. » Doucement, pour ne pas malmener la tête de Teddy posée contre la sienne, Selene dodelina le menton en signe d'assentiment. Espoir partagé, aussi futile soit-il. « On aura qu’à réviser ensemble de temps en temps. Je soupire super bien, à défaut d’être utile. » Pour la première fois depuis ce qui lui semblait être une éternité, une autre réalité même, un rire s'égara dans les recoins d'un sourire, illuminant cette petite lune plongée dans une éclipse qui avait duré de trop longues semaines. « Ce serait sympa. » Plus que ça, en fait, car la perspective de réviser aux côtés de la Poufsouffle redonnait de jolies couleurs à ce tableau tout en noir et blanc, mais mieux valait y aller doucement ; comme une enfant qui réapprenait à marcher, Selene chancelait face à cette tendresse dont elle était brusquemment enveloppée, craignant que le mirage ne s'efface si elle s'en approchait trop rapidement.
Ses lèvres fanèrent bien rapidement ; d'un air trop détaché pour sonner juste, Teddy lui conta l'enfer de son Noël. Un récit parti d'une question sincèrement inquiète à l'idée que son père puisse lui avoir fait du mal ; un récit qui se voulait rassurant dans le ton employé par la jeune fille ; un récit qui éclaboussa Selene d'une vague glacée. C'était comme se figurer une scène impossible à ancrer dans la réalité ; les détails lui échappaient, les boucles rousses tressautaient, le visage sans trait d'un père cruel se moquait du petit effet que ses actes ignobles provoquaient. Incapable de parler, elle déposa ce mélange d'émotions dans une étreinte resserrée comme pour combler l'irréalité d'une telle chose par le contact bien perceptible. Parler de ses propres vacances lui paraissait être une insulte après les confessions de sa camarade, aussi hésita-t-elle mais, bordée par la confiance dont l'avait auréolée Teddy, elle se lança et les mots qui déboulèrent bientôt les uns après les autres ne lui laissèrent guère le choix. « C’est pas moins grave. C’est un connard tout pareil. » Indécise, Selene haussa les épaules. « Je sais pas… Tu dis que t'exagères mais ce qu'il a fait c'est… Même s'il est pas là souvent, tu devrais jamais avoir à te demander s'il va recommencer, encore moins te dire que tu devrais t'entraîner à l'apnée, c'est… c'est pas normal », souffla-t-elle, la gorge nouée. Mais enfin, que savait-elle de la normalité ? Les pères couronnés de l'amour de leurs enfants étaient peut-être l'exception, une relation heureuse et épanouie comme celle que partageait Daisy avec son père à elle, prince charmant s'il en existait, n'avait peut-être rien de commun. « J'espère que Griffith tiendra parole… » L'enseignante avait l'air capable de soulever des montagnes par la seule force de sa volonté inébranlable, mais entre l'image renvoyée et ce qui se cachait dans les replis de sa personnalité, qui pouvait dire ce qu'il en était réellement ? « En tout cas », ajouta-t-elle dans un petit murmure chagriné. « j'aurais aimé n'avoir jamais ce point commun avec toi. » Et, du bout des doigts, elle caressa la peau de son avant-bras, avant de l'envelopper d'une étreinte désespérée.
Parler de son père lui nouait le ventre, comme si ses prunelles noires pouvait la voir, comme s'il pouvait l'entendre, comme s'il pouvait tout savoir même quand elle était à plusieurs centaines de kilomètres de ses coups. Un peu plus de temps, un retour qui se dessinerait tôt ou tard, et Selene comprendrait que l'angoisse naissait de la peur qu'elle ressentait face à son géniteur. Une peur vicieuse de lui déplaire, une crainte viscérale de ce regard qui était capable de la figer toute entière. Les larmes, elles, n'apparurent qu'à la mention des deux garçons, déchirant ses joues de sillons translucides, tandis que ses propos décousus dressaient le portrait de ses émotions les plus intimes. Un sanglot nerveux lui échappa alors que Teddy ajoutait un peu de sens à ses incohérences, mettant le doigt sur les noeuds saillants, ceux-là mêmes que Selene peinait à décrire précisément, dévoilant une compréhension de ce qu'elle vivait qui la toucha bien plus profondément qu'elle ne le comprit sur le coup. « C’est juste que c’est dur de s’attacher aux gens. »« Ça avait l'air tellement facile cet automne… » avoua-t-elle d'une toute petite voix noyée par le chagrin. Est-ce que cette saison pourrait rester sa préférée après avoir été peinte d'autant de doux souvenirs ou ne serait-elle plus que la réminiscence des joies qu'elle ne connaîtrait plus ? « Quelque part, ça fout un peu la honte de se dire que tu t’imaginais que les choses étaient cools et qu’en fait, ça l’est que pour toi ? » La pauvre sirène désemparée acquiesça à ces mots. Enfin, plus que de la honte, c'était cette peine immense qui la grignotait de l'intérieur et ne laissait que du vide, du vide, encore du vide que les mots incisifs de son père prenaient plaisir à combler. Elle n'était pas aussi certaine que Teddy concernant l'origine du problème, persuadée que ses espoirs qui n'avaient rien à faire ici en était la cause, plus que les garçons qui lui avaient donné bien plus qu'elle n'aurait osé le souhaiter ; mais sa tristesse psalmodiait une réalité bien différente. « Moi j’oublierai pas non plus. »« Merci », fut tout ce qu'elle parvint à articuler entre ses lèvres asséchées par le sel que ses yeux continuaient de pleurer. « Mais… je sais que les garçons ont essayé de prendre de tes nouvelles à la rentrée. Ils t’ont pas effacée. » Tout comme elle avait mentionné ce cadeau qui n'existait pas, le cœur de Selene se tordit d'un espoir qu'elle n'avait pas tout à fait abandonné. Elle avait raison, ils avaient pris de ses nouvelles à la rentrée, mais qu'en était-il de avant ? Devait-elle être sous leurs yeux pour exister ? N'était-elle qu'une image qu'on oublie lorsqu'on ne pense pas à la contempler ? Elle n'avait pas eu besoin de ça, elle, elle n'avait pas attendu la rentrée, elle n'avait pas cessé d'espérer. « C'est juste que… » Sa voix se brisa alors qu'elle mettait son cœur à nu devant les yeux azurés de sa camarade. « j'aurais aimé leur manquer. » Sa voix eut du mal à passer la barrière de sa gorge gonflée en plus de celle de son humilité qui condamnait fermement ses élans de vanité. « Je suis désolée. » Non, Selene secoua la tête, car Teddy n'y était pour rien. « Tu sais, je crois vraiment que c’est pas contre toi. Quand Dashiell et Silas sont dans la même pièce, y’a pas vraiment la place pour les autres .Ils ont un an à rattraper. » Et elle avait une vie toute entière, mais ça, elle le verrouilla fermement au plus profond d'elle-même. C'était plus qu'elle ne pouvait confesser, c'était trop orgueilleux pour que sa langue puisse le supporter. « Un peu comme August et Kenneth, je suppose. » À la mention de ce prénom, son corps se raidit, les fourmillements dans son bas ventre se réveillèrent, rappels douloureux et culpabilisants qu'elle n'avait aucunement le droit de leur en vouloir, de quoi que ce soit. Cette colère n'avait rien de légitime, les colonnes de marbre du péristyle en étaient témoins. Elle était la seule coupable de sa peine, le destin s'était assuré qu'elle ne l'oublie pas, voilà tout. « J'ai bien remarqué… » Le souvenir du bal s'imprima avec violence sur ses rétines. « J'avais aucune idée que c'était pareil pour toi aussi, j'veux dire, je sais pas vraiment comment c'était entre vous avant, alors je trouvais votre complicité belle à voir, mais ça à dû être dur aussi. » Probablement plus, même, car là où Selene avait tout gagné — des amis qui n'étaient pas les siens auparavant, des liens qu'elle pensait plus solides que ça — Teddy avait perdu une place pour la céder à un retour que tous espéraient.
Loin de sortir de ce labyrinthe, Teddy et Selene s'y enfonçaient, mais au moins le faisaient-elles main dans la main ; et c'était probablement stupide de la part de cette dernière après les déceptions récentes, mais une toute petite étincelle éclairait les ténèbres qui l'aveuglaient, lui offrant un mince espoir, celui qu'elle se tenait peut-être lovée contre une amie. Chaque minute qui s'écoulait effritait un peu plus l'image qu'elle avait de la Poufsouffle — entourée, inatteignable, heureuse, avec le monde à ses pieds — mais la rendait plus belle encore ; plus vraie peut-être ; plus proche sûrement. Alors oui, elle était sincère quand elle disait qu'elle aimerait n'importe quelle version de Teddy, que ce soit celle organisatrice de soirée, resplendissante comme un rubis ; celle plus intime, qui la faisait virevolter sur la piste comme si demain n'existait pas ; ou celle plus vulnérable qui se dévoilait à elle aujourd'hui. « Parce que… j’ai pas envie d’avoir mal comme ça. » Quelque chose se brisa et lui écharpa la poitrine. La détresse de Teddy frappait la sienne, pas pour la mettre à terre, non, mais pour la réveiller, pour qu'elle se révolte avec elle, qu'elle prenne conscience de cette alliée. « Putain, je passe mon temps à me contenter des miettes et à pas demander trop. Bah j’en ai marre, je vais juste faire comme je veux et tant pis pour les emmerdes et les coups que je vais prendre. Peut-être qu’au bout d’un moment, je serais vraiment forte et je sentirais plus. Ou mieux, que je saurais les rendre. » Ses paroles résonnèrent drôlement chez la petite sirène étonnée. Les échos se nichaient dans des places qui semblaient faites sur mesure, égratignant les couches entières derrière lesquelles Selene s'était cachée, persuadée de ne rien mériter. « Me laisse pas toute seule, essaye avec moi. » Et, juste comme ça, aussi facilement que huit petits mots qui naissaient sur les ruines de tant d'autres, les vagues se levèrent en sanglots plein d'une colère qui n'avait ni visage, ni nom, qui en possédait des milliers. « On peut pas disparaître pour faire plaisir aux autres, c’est pas juste. » Jamais encore les milliers d'éclats tranchants n'avaient laissé, derrière cette douleur anesthésiante, cet effet de tout ira bien, comme si la tempête qui la dévastait ne faisait que la place pour quelque chose de nouveau. « Promis, je vais essayer. Tu, on », se reprit-elle presque immédiatement. « disparaître pas. » C'était bien parce que Teddy était tout contre elle, qu'elle sentait presque son cœur résonner contre le sien, qu'elle était capable d'y croire aussi fort.
Les flammes continuaient de danser et Selene avait réellement l'impression de se réchauffer. Peut-être quittait-elle doucement le lit glacé dans lequel elle s'était glissée, incapable de se réveiller. Le chagrin qui pleuvait sur ses joues rosies par le sel commençait doucement à passer, les nuages poussés plus loin par un vent pressant. Là, dans ce grand fauteuil, elle découvrit un pan de la vie de Teddy qu'elle ne soupçonnait pas, voisine d'un coven vestige des traditions, habitante à mi-temps. Elle n'en disait pas que du bien mais dessinait tout de même les contours d'un refuge rassurant. « D'ailleurs je sais pas …ce que je vais pouvoir donner en échange pour la remercier. Je crois que des cookies ça va pas être suffisant. » Bercée par cette tiédeur qui paraissait brûlante après le froid qui n'en finissait pas, Selene se sentait un peu plus léthargique, mais c'est d'une voix bien claire qu'elle osa un « Tu devrais lui écrire une chanson, c'est quand même un vrai talent. » Puis c'était quelque chose d'unique, donc de précieux. « Peut-être que je pourrais demander à la Directrice de te laisser venir. Ou je peux demander à Griffith si ça vaut aussi pour toi ? Ou si au moins je peux venir te voir. » Une vague de tendresse pour la rousse collée à elle la laissa brièvement sans voix. « C'est gentil, mais je crois pas qu'il voudra. » Les rares fois où elle était sortie, pendant l'été, c'était lorsqu'il était trop occupé pour rentrer et que sa mère l'emmenait avec elle au Chemin de Traverse avant de lui laisser quelques pièces et une heure pour faire ce qui lui plaisait. « Peut-être que si j'ai des bonnes notes je pourrais sortir un peu sur le Chemin de Traverse », nuança-t-elle tout de même, juste parce qu'elle ne pouvait pas abandonner tout espoir, elle était incorrigible.
« Avec quelle thune je vais racheter les fringues que je viens de cramer ? » Le rire nerveux de la Poufsouffle brisa le petit silence paisible qui les avait enveloppées. Selene se redressa quelque peu et constata les larmes accrochées à ses cils qui en tombaient à chaque battement, serrant son cœur qui ne pouvait pourtant plus pleurer grand-chose. « J'ai un peu d'argent, je peux t'en prêter ! » proposa-t-elle en toute spontanéité, sans même réfléchir à deux fois. À défaut de l'affection de son père, elle avait quelques pièces glissées dans une bourse par les mains d'une mère qui ne voyait rien. Achetait-elle son silence ? Sa patience ? « J'ai même plein de pulls qui t'iraient bien », ajouta-t-elle un peu naïvement, soulevant un doigt vers les paupières de sa camarade pour en attraper les larmes qui ne méritaient pas de se trouver là. « Enfin…comme si c'était mon plus gros problème. Mais y a un truc qui est simple. T'as qu’à partir du principe que je penserai à toi, je sais pas moi, à chaque repas ? » Selene cligna des yeux, surprise, touchée, émue. Oh, probablement que si elle n'avait pas déjà pleuré tout ce que son corps était capable de verser, quelques pleurs bouleversés auraient trouvé leur chemin. « Si t'en fais de même. On pourrait… on pourrait même manger ensemble, une fois de temps en temps ? » ajouta-t-elle d'une voix qui s'abaissa, comme si elle-même n'en revenait pas d'oser proposer ça.
DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Sang-Pur Pouvoirs spéciaux: Aucun pour l'instant Poste de Quidditch: Aucun Patronus: Epouvantard: Matières suivies et niveau: Points Défis: (730/2000) Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord ! D'autres comptes ?: Fergal, Prof Grant
(#) Sujet: Re: Que la rage naisse des flammes et engloutisse la folie - Selene & Teddy Ven 26 Jan - 14:53
Selene n’accueillit pas avec des grandes effusions sa proposition de réviser ensemble, mais Teddy comprenait. Peut-être était-elle plus enjouée face à ce genre de demande, mais ce n’était pas pour autant qu’elle y mettait une grande charge émotionnelle. Bien sûr, elle était extravertie, elle aimait passer du temps entourée. Mais si demain Agatha lui demandait de faire quelque chose avec elle, elle laisserait rayonner sa joie tout en se disant qu’il valait mieux ne pas en faire tout un plat et se faire des films, elle devait sûrement avoir mieux à faire. Et dans l’admiration qu’elle avait parfois pu lire dans les yeux de Selene – bien qu’après la conversation du jour, elle doutait la revoir à nouveau – et compte tenu des circonstances, un tient vaudrait mieux qu’un tu l’auras. Il suffirait juste de lui montrer que ce n’était pas une blague quand l’occasion se présenterait. Teddy n’était peut être pas admirable, mais elle pouvait quand même être sympa pour de vrai ? Ce n’était sûrement pas l’amie dont on pouvait rêver – et pour preuve, elle avait très peu d’amis, et personne n’essayait vraiment de passer les barrières qu’elle érigeait autour d’elle. Pour Selene dont elle reconnaissait la solitude comme la sienne, elle avait décidé d’ouvrir la barricade et tant pis pour son image. Parfois, il fallait aller au-delà. Elle ne regrettait pas de s’être ouverte à Silas. Ni à Saige mais c’était différent, elles s’étaient trouvées tout de suite ces deux-là. C’était douloureux d’avoir des gens à qui tenir mais ça faisait aussi une raison de ne pas se laisser couleur dans le lac. « J’espère aussi. Même si c’est un peu flippant et bizarre. » dit-elle avec une honnêteté qui la surpris elle-même. Qui avait envie de crécher chez sa prof. Pour ne pas se faire laminer par son père. Et quelle prof ? Griffith pourrait la manger à son petit déjeuner. Elle n’avait pas la moindre idée de comment il faudrait se comporter. Au coven, à la maison, elle avait appris à naviguer et lire les humeurs…Là ce serait le grand inconnu.
« j'aurais aimé n'avoir jamais ce point commun avec toi. » Teddy serra doucement ses doigts sur ceux de Selene. « Moi non plus. » Elle laissa l’étreinte de sa camarade l’enrober d’une douce chaleur. C’était triste à dire mais au moins…c’était rassurant de ne pas être seule dans ce genre de situation. D’avoir quelqu’un qui sait et qui comprend. Même si leurs situations différaient, la solitude et les faux-semblants qui en résultaient étaient les mêmes. « Mais au moins on pourra compter l’une sur l’autre et qu'on se comprend pour de vrai, pas juste pour dire. »
Teddy était triste que Selene ait pu penser qu’on l’oubliait. Elle était en colère que Dash, pourtant si …doux et adorable ait pu manquer de lui faire savoir qu’elle comptait. Qu’il soit obnubilé par Silas, elle pouvait le comprendre. Elle-même s’était laissée aller à l’apprécier vite et beaucoup, à aimer se lover entre ses bras et sous ses doigts. Elle n’en voulait pas au Serdaigle de l’avoir privé de cette chaleur qui lui donnait l’impression d’être en vie, qui lui donnait des frissons de plaisirs et l’impression que cela valait la peine de partager des choses. Parce que c’était le deal. Parce que son cœur appartenait à quelqu’un d’autre et que celui de Teddy était une forteresse qu’elle espérait ne jamais déverrouiller. Et pourtant elle était blessée de se manque de confiance. De Silas, mais aussi de Dashiell. Et du manque de considération de ce dernier. Il vivait sur quelle planète ? Avait-il des yeux pour voir autour de lui ? Qu’est-ce qu’elle pouvait dire à Selene pour lui remonter le moral ? A part lui dire que tous les mecs du monde étaient à la ramasse et qu’elle valait mieux que ça, ce qui n’avait jamais consolé personne. Teddy avait trouvé l’automne au contraire difficile. Appréhender les nouvelles dynamiques des relations en place, ne pas se sentir exclue et ne pas exclure non plus. Tout ça pour quel résultat ? Elle déglutit. Coupable de ressentir autant de négatif alors qu’elle estimait ne pas en avoir le droit. Au nom de quoi aurait-elle dû se trouver ailleurs. « j'aurais aimé leur manquer. » Bien sûr qu’elle aurait aimé. Teddy caressa doucement les cheveux de sa camarade, et embrassa sa joue. « Ils s’en mordent les doigts maintenant. » dit-elle avec un sourire triste. Ou du moins, Silas était touché par la situation. Teddy n’avait pas vraiment parlé avec Dash depuis son séjour à l’infirmerie. Preuve que les choses étaient super bizarres. « Mais t’as le droit de les laisser mordre encore un peu. » dit-elle doucement, comme si elle trahissait son ami. Mais Selene avait le droit d’être en colère autant que Silas avait le droit d’être triste ou inquiet. Comme elle l’avait dit à Dash en début d’année, on ne pouvait pas toujours que penser aux autres. Il s’était visiblement bien rattrapé depuis.
« Notre complicité » Teddy ne put s’empêcher de laisser échapper un rire nerveux. « Je crois qu’elle existe plus vraiment. En tout cas pas avec Dashiell. » Elle fit la moue : « Et avec Silas pour combien de temps ?» Elle haussa les épaules… Dashiell l’avait enrobée de faux-semblants alors qu’elle…ne sortait même pas avec Silas, mais disons découvrait agréablement ce que cela faisait de suivre ses envies. Deviendrait-elle dans son esprit une de ces exs menaçantes ? Est-ce que Silas devrait ne lui parler que de loin ? C’était trop compliqué pour elle, trop douloureux aussi de n’avoir de valeur qu’en fonction des autres relations de ses amis. C’était peut-être égoïste d’en parler comme ça devant Selene, qui devait peu ou prou se poser les mêmes questions alors qu’elle était réellement la petite amie de Dash. Et que si les craintes de Teddy étaient avérées, il lui mentait bien plus que Silas ne le faisait avec elle. Peut-être était elle un bulldozer, mais au moins, elle ne se payait pas la tête des gens.
Elle laissa exploser sa colère de n’être jamais assez pour personne et de ne plus avoir envie de remercier pour cela. Et avouer du même temps, qu’il serait trop difficile pour elle de faire face seule. Elle avait besoin de ne pas être seul à réclamer le droit d’exister. Selene sembla hésiter, mais le frissonnement contre son corps se mua en une parole, une promesse apaisante. La reconnaissance se peignit sur le visage de la poufsouffle, alors qu’elle plongeait son regard bleu dans celui de sa camarade. A deux, c’était plus facile d’aller chercher ce qui leur revenait. Elle détourna son regard un peu timidement, consciente du lien soudain bien plus intime que tout ce qu’elle avait connu là qu’elle venait de tisser avec sa camarade. Teddy n’était pas du genre à faire des promesses ou à aimer en recevoir, elle n’était bonne qu’à décevoir, alors autant ne pas se tirer une balle dans le pied. Pourtant, elle était convaincue, ou peut être même n’était-ce pas vraiment conscient, que c’était la pure vérité et que rien ne pourrait la faire mentir. Mais elle était bien trop pudique pour en faire quelque chose ou avoir envie de se laisser entraîner dans ce genre de pensées. Finalement parler du coven offrait une bonne diversion, même si c’était comme avouer qu’on venait un peu d’une autre planète. « C’est une bonne idée…Mais je ne sais pas si elle acceptera en vrai, je crois qu’elle a tellement l’habitude de m’entendre, qu’elle pourrait croire que c’est la solution de facilité. » dit-elle avec un sourire amusé. Jocasta n’aimait pas spécialement la musique bruyante, et s’intéressait surtout au rock depuis qu’elle s’intéressait à Diego. Mais bien que Teddy n’en ait que peu conscience, la jeune femme l’appréciait réellement malgré son caractère indomptable. La rousse proposa à Selene d’essayer de la faire venir pendant les vacances, et comme elle s’était attendue à la réponse, elle n’insista pas. Ce n’était pas comme si a leur âge, elles avaient vraiment un pouvoir sur ce genre de chose. Et fuguer… n’impliquait qu’un douloureux retour à la réalité, dans tous les sens du termes. « On essaiera alors. Ou peut-être pour réviser un cours ? » c’était le genre d’excuses que pouvaient apprécier le père de Selene et une professeur non ? A conditions d’au moins travailler un peu, mais elle était prête à ce genre de sacrifice pour que leur été s’annonce moins désespérant.
La dure réalité la rattrapa d’ailleurs, alors qu’elle se souvint qu’elle venait de détruire quelque chose dont elle avait besoin, étant la première punie pour son accès de colère. Selene essuya ses larmes du bout des doigts, lui proposant une solution. Maximilianna lui proposerait la même chose. Est-ce que c’était de la pitié ou de l’amitié ? Est-ce qu’elle devait accepter ? « C’est gentil. Je vais quand même essayer de récupérer mon argent de poche avant. » dit-elle pour éviter d’avoir à refuser ou accepter la proposition. Parce que c’était encore trop difficile, parce qu’elle avait honte et qu’elle aurait préféré que ses mots ne sortent jamais de sa bouche. Pour changer de sujet, Teddy suggéra qu’elles n’avaient qu’à penser l’une à l’autre à heure fixe. Mais elle était surprise de la manière dont Selene l’avait compris et ses yeux s’agrandir. Elle lui sourit avec une certaine tendresse. « Mais je parlais pas de maintenant ! De quand on serait en vacances chacune dans notre trou, sans savoir si on pourra s’écrire ! » Elle passa sou bras autour du cou de la jolie blonde : « Maintenant, t’as même pas besoin de demander, t’as qu’à juste venir à ma table voyons ! ». A moins que Selene ne parle pas de ça, et qu’elle préfère éviter la tablée parfois bruyante où Saige et ses camarades prenaient place ? « Mais on peut aussi manger que toutes les deux de temps en temps, avec plaisir.» se reprit-elle soucieuse de ne pas la décourager.
DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Sang-Mêlé Pouvoirs spéciaux: Poste de Quidditch: Aucun Patronus: Epouvantard: Matières suivies et niveau: Points Défis: (115/2000) Disponible pour un RP ?: D'autres comptes ?:
(#) Sujet: Re: Que la rage naisse des flammes et engloutisse la folie - Selene & Teddy Ven 9 Fév - 20:07
(SELENE ☉ TEDDY) QUE LA RAGE NAISSE DES FLAMMES ET ENGLOUTISSE LA FOLIE
Rêves et espoirs se laissaient aller à en demander plus, juste un tout petit peu plus. Jamais Selene n'aurait osé effleurer la possibilité d'une telle proximité avec Teddy ; alors souhaiter que ce ne soit que le début de quelque chose, une première fois qui en impliquerait d'autres, et qu'elles réviseraient effectivement ensemble, c'était culotté, mais ça lui faisait un bien particulier, preuve en était ce petit rire qui s'égara hors de ses lèvres. Un peu de gaieté ne faisait pas de mal au milieu de ces sujets qui avançaient, de lourds boulets aux pieds. Les silhouettes lointaines de leurs pères dessinées au fuseau étaient terrifiantes, bien loin de l'image des princes charmants qui semblaient peupler les quotidiens des autres élèves. Au moins, la Poufsouffle avait l'air d'avoir trouvé une adulte prête à lui tendre la main et la sortir de ce puits glacé dans lequel elle avait été plongée ; Selene en était sincèrement soulagée. Certes, Griffith était terrifiante, plus proche de la plante carnivore que de la douce fleur, mais ça ne pouvait être pire que les horreurs paternelles. Vécu partagé que la jeune fille aurait préféré ne jamais retrouver chez sa camarade ; une façon comme une autre de s'attrister de ce sort qui s'acharnait. « Moi non plus. Mais au moins on pourra compter l’une sur l’autre et qu'on se comprend pour de vrai, pas juste pour dire. » Pelotonnée contre Teddy, Selene hocha la tête silencieusement. Ça lui faisait bizarre de se dire ça, ses peurs les plus profondes se révoltaient contre l'idée d'y croire une nouvelle fois. Pourtant, elle était bien là, en chair et en os, son parfum entêtant et sa chaleur contre sa peau, comprenant mieux que personne à quel point les vacances de Noël avaient été un enfer tout personnel. « C'est vrai », approuva Selene sans plus se poser de questions. Teddy était là, pour l'instant c'était tout ce qui comptait.
Si elle finissait par l'abandonner, lui tourner le dos en gloussant comme l'avaient fait Dashiell et Silas, eh bien, Selene ne pourrait que s'en prendre à elle-même. Malgré les blessures béantes de cette solitude pleine d'amertume, elle était incapable de ne pas espérer, indécrottable optimiste qui ne pouvait pas faire taire ce désir d'être aimée, rien qu'un petit peu, de manquer à quelqu'un, de leur manquer. Une caresse égarée dans ses cheveux chassa un peu de la tristesse qui enveloppait cet aveu concernant les garçons. « Ils s’en mordent les doigts maintenant. » Et Selene se mordit l'intérieur des joues pour ne pas rétorquer qu'ils devaient plutôt être bien contents d'avoir tout leur temps pour eux. C'était mesquin, ce n'était même pas vrai, c'était profondément enraciné dans sa poitrine, flétrissant son cœur malmené. « Mais t’as le droit de les laisser mordre encore un peu. » Comme si elle pouvait avoir une quelconque influence sur leur humeur. En tout cas, Teddy semblait le croire, et même si ça n'était pas le cas, sa simple validation lui faisait du bien. « De toute façon, c'est mieux comme ça », conclut-elle d'un ton qu'elle voulait paisible. Dashiell et Silas pouvait s'aimer sans qu'elle ne vienne jouer les complications, et le premier n'aurait jamais plus à blesser le second pour parfaire ce rôle de petite-amie qui ne lui était jamais bien allé. Et si elle pensait être la seule à avoir souffert de cette manière, Teddy la détrompa une nouvelle fois. Encore combien de douloureux points communs allaient-elles pouvoir ajouter à cette liste ? Leurs pères, d'abord, maintenant l'impact de ce lien entre les garçons qui ne laissait place à aucun autre. « Notre complicité, je crois qu’elle existe plus vraiment. En tout cas pas avec Dashiell. Et avec Silas pour combien de temps ? » Son cœur se serra. Elle imaginait bien la peine que devait ressentir la Poufsouffle et batailla pour ne pas laisser cette pensée inconvenante prendre trop de place, celle qui lui soufflait que si les garçons avaient décidé de les abandonner, au moins pouvaient-elles se trouver. « Ils seraient nuls de te perdre. » Sa voix se perdit dans la légitime colère qui explosa sous la langue furieuse de Teddy. Selene la comprenait ; Selene l'admirait, d'être capable de laisser vibrer ses émotions avec une telle intensité. Et même si elle n'y parvint pas, pas cette fois en tout cas, la promesse qui se noua entre elles deux était déjà un beau premier pas. Elles ne disparaîtraient pas. Aussi longtemps qu'elles seraient là, elles auraient une paire d'yeux pour être vues, pour être considérées.
La description du coven revêtait quelque chose de mystique et de fascinant ; quand bien même Selene aurait adoré s'y rendre et visiter Teddy dans ce milieu qui faisait partie d'elle-même, elle doutait franchement que son père lui laisse cette possibilité. Mais la Poufsouffle ne baissait pas les bras aussi vite qu'elle-même, et son élan de conviction lui faisait chaud au cœur. « On essaiera alors. Ou peut-être pour réviser un cours ? »« Ça pourrait marcher ! » C'est vrai, les yeux noirs ne brillaient qu'à la lueur des bonnes notes attendues, alors si Selene demandait à voir ou inviter une amie chez elle pour l'aider dans ses révisions, peut-être que les chances seraient de son côté ? D'ici là, elle pourrait se contenter des petits riens des journées qui passaient et de ses pensées qui voleraient vers sa camarade, à heures fixes et dans bien d'autres occasions aussi ; peut-être même qu'elles pourraient manger toutes les deux parfois ? « Mais je parlais pas de maintenant ! De quand on serait en vacances chacune dans notre trou, sans savoir si on pourra s’écrire ! Maintenant, t’as même pas besoin de demander, t’as qu’à juste venir à ma table voyons ! »« Oh ! » s'exclama Selene en rougissant quelque peu. Voilà que tout ce qu'elle n'osait plus espérer, Teddy lui offrait sans ciller. « Mais on peut aussi manger que toutes les deux de temps en temps, avec plaisir. »« Les deux me feraient très plaisir. » Et juste comme ça, avec tout le reste aussi, dans un fauteuil trop grand pour elles et après une nuit particulièrement difficile, Selene se dit que tout n'était peut-être pas aussi noir que le regard de son père.