“L'essentiel de la vie sont les êtres que l'on rencontre sur son chemin.” (Zola & Selene)

“L'essentiel de la vie sont les êtres que l'on rencontre sur son chemin.”

Zola & Selene

Mes chaussures de sports enfilées, je fais le moins de bruit possible en quittant mon dortoir histoire de ne pas déranger mes camarades encore en train de dormir. Je suis une lève tôt et j’aime profiter de ce moment de calme qui plane encore sur le château pour aller courir tranquillement dans le parc et si l’envie m’en dit, prolonger ma course jusqu’au Lac noir. Et croyez-moi que je vais grandement avoir besoin de prolonger ma course au maximum car j’ai de l’énergie à revendre et un grand besoin de me vider la tête. La rentrée vient de s’achever et j’ai besoin d’évacuer le stress que j’ai accumulé. J’ignore pourquoi, mais cette rentrée a un goût bien différent des 3 autres que j’ai vécu jusqu’à présent. J’ai comme la sensation que l’avis de mes camarades comptent beaucoup plus pour moi que les années précédentes où je m’en balançais royal. Je ne saurai trop expliquer pourquoi, mais je commence à faire un peu plus attention au monde qui m’entoure et je crois avoir aussi le désir d’en faire un peu plus partie. Sauf que voilà, moi qui me contentais très bien de vivre en marge de la vie sociale poudlardienne ne sais pas comment je suis censée m’y prendre pour m’intégrer un peu plus. Et je ne pensais pas dire ça un jour mais j’envie Saige et sa capacité à être l’amie de tous. Bon, j’exagère certainement, mais elle est clairement plus à l’aise avec les autres que je ne le serai jamais. Je pourrais lui demander des conseils … mais ça m’emmerde profondément pour être totalement honnête. Même si la situation s’est apaisée entre nous et que nous arrivons à interagir entre nous sans nous insulter, je ne me sens pas encore totalement à l’aise avec elle pour lui demander de l’aide. Je n’ai pas envie qu’elle me prenne en pitié ou alors qu’elle se foute de ma gueule avec ses potes, je préfère me débrouiller toute seule !

Je descends rapidement les marches d’escalier et me faufile à l’extérieur du château. Je m’arrête un instant pour respirer un grand coup. Dieu que cela fait du bien, j’adore la sensation de la brise légère qui balaye mon visage. Je m’attache rapidement les cheveux et je commence ma course dans le parc. Je dois bien avouer que ça m’avait manqué de courir ici, j’adore vraiment la nature environnante, je m’y sens comme chez moi. Je longe la forêt interdite me disant qu’il faudrait que je trouve un moment après les cours pour me faufiler à l’intérieur en quête de quelques plantes à faire sécher. J’essaye de ne pas m’aventurer trop profondément dans la forêt, histoire d’éviter les mauvaises rencontres, mais je connais quelques coins sympas où je peux trouver des plantes médicinales pour mes potions. Je sens lentement le stress accumulé ces derniers jours s’envoler et c’est avec le sourire que je continue ma course en direction du Lac noir. Je ne saurai dire combien de temps dure mon « échappée » mais une chose est sûre, quand je rentre au château, l’agitation quotidienne a repris ses droits et je dois slalomer entre mes camarades pour arriver à atteindre les marches du grand escalier. Je les grimpe quatre à quatre jusqu’à ma salle commune et je file en direction de mon dortoir pour prendre une bonne douche. Sentir l’eau chaude ruisseler sur mon corps finit de me relaxer et c’est avec un grand plaisir que j’y traîne dedans un peu plus que prévu. Une fois ma douche finie, j’attrape mon sac et ressors de mon dortoir. Cette fois-ci, j’hésite entre deux liens chers à mon cœur : la bibliothèque ou les serres. Le choix est cornélien, j’aspire à retrouver les deux mais c’est à quelques pas du premier lieu que je me dis qu’il est préférable de profiter des serres pendant qu’il fait encore jour, l’ambiance tamisée de la bibliothèque en fin de journée sera plus agréable.

Cependant, je fus surprise de découvrir que je ne suis pas la seule à avoir eu l’idée d’aller faire un tour dans la serre n°1. Mon premier reflexe fut de faire demi-tour sans demander mon reste, mais après un pas en direction de la sortie, je me ravisai et prenant sur moi, je décidai de rester. Après tout, ce n’est pas en fuyant les autres que je vais réussir à faire ma place dans cette école. Il va falloir que je me force un peu. Me raclant la gorge, je respire un grand coup avant de me retourner vers ma camarade. “Salut ! … Je ne m’attendais pas à trouver quelqu’un d’autre ici, si tôt dans l’année …” Répliquais-je un peu gênée. Je ne me sens pas à l’aise du tout et je ne peux m’empêcher de me demander comment je faisais, étant enfant, pour aller vers les autres sans appréhension. J’ai vraiment changé et je ne pense pas que ce soit pour le mieux. “Pardon si je te dérange … je peux partir si tu veux …” Je ne sais pas trop ce que je souhaite, qu’elle me dise de m’en aller ou qu’elle me demande de rester ? J’attends bêtement un mot de sa part pour décider si j’avais ma place dans cette serre ou si j’étais de trop.

made by black arrow

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

(selene ☉ zola)
l'essentiel de la vie sont les êtres que l'on rencontre sur son chemin

Sous la haute verrière de la serre numéro un, Selene enfilait des gants de jardinage épais, costume monstrueux sur ses doigts délicats. C’était pourtant une agréable sensation que de se perdre au royaume des plantes, le mouvement de leurs feuilles ainsi que le dégradé de couleurs se révélant étonnement apaisant. Le premier cours de botanique avait été, de loin, le plus agréable de tous ceux auxquels elle avait assisté durant cette semaine de reprise. À ses yeux, les plantes étaient plus simples que les êtres humains, bien que nécessitant des soins complexes et une attention toute particulière. Son esprit ne se sentait pas débordé par toutes les informations à rattraper, sa baguette lui était presque totalement inutile et il n’y avait aucune nécessité de faire ses preuves en ce qui concernait la magie. Et puis, si les plantes se rappelaient de sa silhouette, elles n’avaient pas moyen de faire peser sur elle un regard confus, entre doute et reconnaissance. Selene commençait à s’y faire mais, tout de même, une pause était la bienvenue. Roulant les manches de son pull jusqu’au niveau de ses coudes, elle attacha rapidement ses longs cheveux blonds en un chignon désordonné et s’éloigna du plan de travail sur lequel elle avait posé son sac pour aller chercher une caisse de matériel — arrosoir, sécateur, terreau, il y avait à disposition tout le nécessaire. Les élèves de cinquième années devaient rédiger un parchemin concernant l’utilisation du bicarbonate de soude dans le traitement des nuisibles pour la semaine prochaine. Des informations qui se trouvaient très certainement dans la bibliothèque mais Selene avait bien envie de profiter du doux soleil de ce début d’automne pour expérimenter la chose elle-même. Son père jugerait l’exercice comme une perte de temps, mais ça lui était égal. Un à un, les fils qui la reliaient au joug paternel se distendaient, liberté illusoire qui lui était offerte le temps de sa scolarité à Poudlard. Face à la botanique, elle se sentait capable, et ce sentiment valait bien quelques entorses aux attentes parentales.

Une liste des étapes à suivre et des résultats à observer parfaitement ordonnée sur une feuille de parchemin, le matériel adéquat disposé comme il le fallait, Selene n’avait plus qu’à jeter son dévolu sur quelques plantes, n’importe lesquelles, qui feraient office de cobayes pour aujourd’hui. Elle trouva une ellébore, un figuier abyssinien et un géranium qui feraient parfaitement l’affaire. Quelques feuilles trouées par les pucerons sur l’une, un champignon qui commençait à croître le long de la racine sur l’autre et des petits moucherons qui voletaient continuellement autour de la troisième. Trois maux différents qui lui donneraient suffisamment de contenu pour son devoir. Penchée sur un petit manuel qui traitait des propriétés bénéfiques du bicarbonate de soude — on trouvait décidément de tout, dans la bibliothèque de Poudlard — Selene cherchait des indications pour l’appliquer à des plantes, son menton reposant sur son poing fermé, ses yeux bleus parcourant distraitement des lignes et des lignes de notions ménagères. Un raclement de gorge suivi d’un « Salut ! » l’en arracha. « Je ne m’attendais pas à trouver quelqu’un d’autre ici, si tôt dans l’année… » Un petit sourire contrit étira les lèvres de Selene. « Ah, ouais, j’ai ce devoir à faire en botanique alors… » Elle se cherchait une excuse, une raison d’être ici, quand bien même la fille qui lui faisait face ne lui avait rien demandé. Tout au plus avait-elle manifesté sa présence et remarqué que l’endroit qu’elle s’attendait à voir vide ne l’était pas. D’accord, ça pouvait sonner comme un reproche, mais ce n’était pas l’impression qu’avait Selene. « Pardon si je te dérange … je peux partir si tu veux… » Elle secoua la tête avec hâte, de gauche à droite, avant même que les mots ne traversent ses lèvres. « Tu ne me déranges pas du tout, il y a bien assez de place pour deux. » Après tout, le cours de la veille avait bien réuni une vingtaine d’élèves sous les vitres rayonnantes de la serre, alors qu’étaient deux jeunes filles comparer à un troupeau entier. « J’allais tester un insectifuge maison, mais si tu as besoin d’une de ces trois plantes, je peux changer… Qu’est-ce qui t'amène ici ? » demanda-t-elle gentiment, histoire qu’elles puissent toutes les deux profiter des lieux de concert.

(c) SIAL ; icons sial

“L'essentiel de la vie sont les êtres que l'on rencontre sur son chemin.”

Zola & Selene

J'étais contente et impatiente de retourner dans les serres, je sais que c'est bête à dire et beaucoup de mes camarades ne me comprendraient pas, mais c'est un peu comme ma deuxième maison. Ma mère étant herboriste, j'ai été élevé dans l'amour des plantes et j'ai passé toute mon enfance à aider ma mère à s'occuper de ses plantes dans notre petite serre familiale. Evidemment, elle n'a rien de comparable aux serres de Poudlard, mais j'ai quand même l'impression qu'il y a un peu de chez moi ici quand je viens. Et puis soyons réaliste, quand on veut être tranquille, c'est l'endroit idéal, les serres ne sont pas le lieu préféré de mes chers camarades. Sauf aujourd'hui ... bon, il n'y a qu'une personne, mais c'est une personne de trop quand on veut être seule ! Je ravale mon désappointement et je tente de faire bonne figure, après tout, je n'ai pas privatiser le lieu et c'est plutôt une bonne chose que je ne sois pas la seule à aimer venir ici. Qui plus est, quitte à devoir commencer à essayer d'apprendre à connaître mes camarades, autant commencer par quelqu'un avec qui j'ai potentiellement un point en commun, non ? C'est quand même fou d'être à un point à l'aise socialement qu'on soit obligée de se faire violence pour parler à quelqu'un, je crois qu'il faudrait que je consulte, je dois être un magnifique cas d'étude !

J'étais assez loin de ma camarade, mais je ne pouvais m'empêcher de constater qu'elle était aussi à l'aise que moi face à la situation. En même temps, elle était venue certainement dans les mêmes dispositions que moi et espérait certainement qu'on lui foute la paix et une connasse est venue déranger sa quiétude. Elle m'explique brièvement qu'elle a un devoir à faire en Botanique et je ne peux m'empêcher de me dire qu'elle est certainement bien plus sérieuse que beaucoup de mes camarades. Combien auraient attendu la dernière minute pour rendre un devoir bâclé, copié à moitié sur d'autres camarades dans l'espoir de ne pas avoir un T. Elle est donc une élève sérieuse, ce qui a tendance à me plaire, ils se font rare dans cette école de délinquants en puissance. Ne voulant pas la déranger plus que de raison, je lui propose de partir si elle le souhaite mais elle décline ma proposition, ce qui me fait plus plaisir que je ne le pensais. “Ah cool ... merci !” Je ne sais pas trop pourquoi je la remercie, les serres ne lui appartiennent pas plus qu'à moi, mais c'est plus fort que moi. Elle m'explique qu'elle va utiliser un insectifuge maison, ce qui éveil bien entendu ma curiosité immédiatement “Sérieux ? A base de quoi ?” Lui demandais je presque aussitôt, certainement plus excitée qu'elle par l'idée. Elle me demande si j'ai besoin d'une des trois plantes qu'elle compte traiter et ce qui m'amène ici et je hausse les épaules en m'approchant d'elle “Rien de spécial, c'est un de mes lieux préférés à Poudlard, j'aime bien venir ici, c'est un lieu plutôt tranquille ... apaisant même.” Je dois passer pour une vieille folle, surtout si la seule raison qui la pousse à venir est son devoir mais qu'importe si je suis ringarde ou une pauvre fille à ses yeux, j'en ai l'habitude. “Je peux regarder ?”

made by black arrow

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

(selene ☉ zola)
l'essentiel de la vie sont les êtres que l'on rencontre sur son chemin

Selene aimait-elle donc la solitude au point de ressentir un petit pincement au moment où la serre s'encombrait d'une seconde personne ? Non, ce n'était pas ça, pas tout à fait. La surprise s'accompagnait toujours de deux ou trois secondes de doute, un moment suspendu entre quelques hésitations, arrachée de ses propres pensées pour plonger dans celles qu'il fallait désormais partager avec une silhouette inconnue. Selene commença par se justifier mais elle pouvait presque entendre le timbre caractéristique de la voix de Silas lui sommer de ne pas s'excuser à tout bout de champ, alors elle ravala la suite et se contenta d'accueillir la nouvelle venue en englobant la serre d'un geste de la main, bien assez vaste pour les recevoir toutes les deux. « Ah cool ... merci ! » Un autre petit sourire dansa tranquillement sur les lèvres de Selene avant qu'elle ne désigne les trois plantes étalées sur son plan de travail, lui offrant l'une d'entre elles si d'aventure elle s'était emparée de ce qu'il lui fallait pour travailler. Son pull en profita pour glisser jusqu'à son poignet et elle tenta de le relever d'une danse du bras secouée. « Sérieux ? A base de quoi ? » L'enthousiasme de sa camarade la laissa brièvement sans voix avant de faire naître un troisième sourire, plus franc cette fois-ci. « De bicarbonate de soude, c'est pour un cours, on doit rédiger un devoir sur son utilisation. » précisa-t-elle, devinant par sa question que l'autre fille n'était pas dans son année — de toute façon elle ne se rappelait pas d'avoir croisé son visage durant la semaine, et elle essayait vraiment de toutes ses forces de ne plus oublier personne. « Je voulais essayer sur trois maladies différentes, pour diversifier un peu et avoir de quoi écrire. » poursuivit-elle, sans trop se lancer dans une diatribe explicitant chacune de ses réflexions non plus.

Même si les exhortations de son camarade — de son ami ? est-ce qu'elle pouvait l'appeler ainsi ? c'était peut-être un peu trop, trop vite, trop tôt, mais il avait dit qu'ils étaient potes, alors ça, ça marchait — dansaient sans relâche dans son esprit, Selene ne pouvait s'empêcher de faire ce qu'elle faisait de mieux, à savoir faire glisser la conversation de elle vers la personne à qui elle faisait face, parce qu'il était bien plus aisé de s'intéresser à quelqu'un que de voir quelqu'un s'intéresser à elle. Aussi demanda-t-elle à la fille qui s'était rapprochée ce qui l'amenait ici, autant pour faire la conversation et ne pas laisser un silence gêné s'installer que par intérêt jovial. «Rien de spécial, c'est un de mes lieux préférés à Poudlard, j'aime bien venir ici, c'est un lieu plutôt tranquille ... apaisant même. » Selene hocha la tête, repensant à Dashiell qui avait un tel endroit dans sa maison, chanceux qu'il était de pouvoir s'y perdre même quand il n'était pas à Poudlard. « Je comprends. C'est vrai que c'est apaisant, d'être entourée d'autant de plantes. » C'était sans compter les plants de mandragores qui pouvaient se mettre à hurler si on décidait de les dépoter, mais à moins de ça, l'endroit était d'un calme qui se déclinait dans une palette de couleurs réconfortantes. « Je peux regarder ? » L'étonnement qui passa rapidement sur le visage de Selene s'effaça alors qu'elle hochait la tête en guise d'assentiment. « Tu peux même participer, si tu veux. » Ça comptait quand même, même si quelqu'un le faisait avec elle, non ? Après tout, à la fin, c'était elle qui rédigerait le parchemin. Faisant pivoter la feuille sur laquelle elle avait listé les procédés, étapes par étapes, elle pointa du doigt la première d'entre elles. « J'allais mélanger du bicarbonate avec de l'ortie pour essayer sur la plante qui a un champignon ; avec du vinaigre de mandragore pour pulvériser sur les moucherons et puis… » Elle pencha la tête pour relire son écriture qui était à l'envers maintenant qu'elle la montrait à sa camarade. « Ah, c'est ça, avec des épines de tentacula vénéneuse pour la plante qui a des trous. » Ses yeux clairs glissèrent jusqu'à la fille qui lui faisait face, essayant de jauger si elle l'ennuyait profondément ou si ça allait encore, malgré ses explications. « Selene, au fait. » pensa-t-elle à se présenter, un sourire accompagnant sa main gantée qu'elle leva jusqu'à sa poitrine, comme pour saluer cette nouvelle connaissance.

(c) SIAL ; icons sial

“L'essentiel de la vie sont les êtres que l'on rencontre sur son chemin.”

Zola & Selene

Je sais que j'ai déjà vu cette fille, sans pour autant savoir qui elle est. Après, rien d'anormal à ça, Poudlard n'est pas la plus grande école de sorcier du monde, je pense, sans avoir vérifié mes chiffres, qu'on doit être de taille "normale", en tout cas en nombre d'élèves et même en superficie. Après niveau réputation ... hé bien, elle a été mise à mal depuis longtemps maintenant et l'école peine beaucoup à redorer son blason. Mais cela ne nous empêche pas d'être connu par le monde, mais plus réellement pour les mêmes raisons j'en ai peur ! Enfin bref, tout ça pour dire que son visage ne m'est pas inconnu mais je ne saurai dire comment elle s'appelle. C'est un comble parce que visiblement elle porte les couleurs de ma propre maison, ce qui prouve que je n'ai réellement fait aucun effort d'intégration depuis mon arrivée. Rien d'étonnant, ça ne me surprend pas, mais ça me peine un peu de réaliser que je suis vraiment un cas désespéré. Qu'importe, je ne me laisse pas abattre pour autant et je tache de continuer à faire bonne figure. Je suis au moins rassurée sur une chose, nous ne faisons pas partie de la même promotion puisque nous ne travaillons pas sur le bicarbonate et je n'ai jamais travaillé depuis jusqu'à présent, ce qui tend à prouver qu'elle est d'au moins une année supérieure à la mienne. Intéressant ! “Oh c'est cool ! Les moldus l'utilisent beaucoup pour plein choses !” Bon, là comme ça je n'ai pas réellement d'exemple concret parce mes parents n'en utilisent pas forcément, mais je sais que notre voisine, Trudy adore en mettre de partout. Je crois que pour le ménage, c'est merveilleux, ça rend les dents blanches, ça je m'en souviens parce qu'elle n'arrêtait pas d'en parler à maman. Oui, ça commence à me revenir maintenant que j'y pense. Je me rends aussi compte que ne connaissant pas cette fille, j'ignore qu'elle sera sa réaction face à ma remarque. Il y a certaines personnes assez radicalement extrémistes dans cette école qui vouent une haine sans pareille pour les moldus. Et pour être honnête, même si je ne suis pas née moldue, j'apprécie moyennement qu'on s'en prenne à des gens gratuitement, juste parce qu'on a une connaissance plus que limitée sur un sujet et je n'hésiterais pas à lui dire le fond de ma pensée si elle se montre désagréable.

Mais je m'emballe pour l'heure, elle s'est montrée sympathique, ne mettons pas la charrue avant les boeufs. Elle veut tester avec trois différentes maladies pour voir un peu les effets et avoir de la matière pour son devoir. Je suis assez impressionnée par sa démarche et j'aime beaucoup sa façon de faire, je hoche la tête en souriant. “Intéressant ! Et tu as lu sur le sujet déjà ou tu testes au hasard pour voir si ça peut avoir un impact positif ou négatif sur ces plantes ?” Ne la connaissant pas, je ne sais pas si elle est plutôt du genre scolaire, à d'abord se renseigner sur le sujet, avant de faire ses propres tests pour pouvoir avoir de la matière en plus pour son devoir ou si elle est plutôt savant fou, à tenter des trucs un peu au hasard, dans l'espoir de tomber sur une mine d'or ? Elle me demande ce qui m'amène ici et je lui avoue qu'il n'y a aucune raison particulière, en dehors de l'envie de passer un peu de temps dans un de mes lieux préférés à Poudlard. Et confirme que c'est un lieu apaisant et cela me tire un sourire, ravie de voir que nous pensons la même chose. Je lui demande de but en blanc si je peux regarder, curieuse de voir un peu comment elle compte s'y prendre et les résultats qu'elle va obtenir. Elle me surprend en me proposant carrément de l'assister si je le voulais. Est-ce une façon détourner de laisser faire son devoir par une autre ? Ou est-ce une proposition purement amicale parce que j'ai l'air d'être intéressée par le sujet ? Dans d'autres circonstances, j'aurai pu me méfier car je sais que beaucoup de mes camarades cherchent la moindre occasion de ne pas bosser, mais elle n'a pas l'air d'être comme ça, j'accepte donc en hochant la tête, un sourire plutôt rayonnant sur le visage.

J'enfile des gants que je trouve un peu plus loin, histoire de ne pas me tâcher les mains et de les protéger si jamais l'une des préparations est agressive pour la peau. Je remonte à mon tour mes manches, histoire de ne pas me salir et je suis fin prête à lui donner un coup de main. “De l'ortie en poudre ou de l'ortie fraîche ?” Lui demandais-je, tentant de lire ses notes pour voir si l'information s'y trouvait. Pour le vinaigre de mendragore, la question ne se pose pas, il n'en existe qu'une seule sorte, qu'on trouvera certainement dans la réserve de notre professeur de Botanique. Il y a une partie qui nous est accessible, avec des produits de base qui peuvent nous servir pour nos devoir ou pour l'entretien des plantes, si le coeur nous en dit, pour les ingrédients plus spécifiques, il faut le demander directement au professeur ou avoir notre réserve personnelle. Mon regard glisse sur l'épine, en me disant mentalement qu'il faudra qu'on la manipule avec soin, histoire de ne pas se piquer bêtement avec. Elle enchaîne en se présentant et mon regard finit par glisser vers elle. “Zola ! Enchantée !” Maintenant j'aurai un prénom à mettre sur son visage, c'est un bon point de départ. C'est vraiment une année particulière pour moi puisque je me suis donnée pour mission de m'intégrer un peu plus dans cette école et je suis plutôt contente que mes efforts portent leurs fruits. Jusqu'à quel point, je ne pourrais le dire encore, mais au moins je "connais" un peu plus de monde que l'an dernier, ils sont loin d'être des amis, certes, mais au moins je ne navigue plus dans un océan d'inconnus et c'est déjà un bon début.

made by black arrow

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

(selene ☉ zola)
l'essentiel de la vie sont les êtres que l'on rencontre sur son chemin

Le lieu de cette rencontre inopinée favorisait une discussion fluide ; quoi de plus normal puisqu'elles semblaient avoir toutes deux jeté leur dévolu sur les serres en raison de leur affinité avec cet endroit ? De fait, ces deux silhouettes adolescentes avaient été réunies par quelque passion commune répandue sur les bancs du hasard. « Oh c'est cool ! Les moldus l'utilisent beaucoup pour plein choses ! » Selene hocha la tête en signe d'assentiment quand bien même elle n'en avait pas eu la moindre idée avant que sa camarade n'avance ce fait. Que ce soit du fait de sa naissance dans une famille composée de deux parents sorciers ou bien à cause de son amnésie, elle n'en savait rien, mais le résultat était le même : avant que le bicarbonate de soude ne soit mentionné en cours de Botanique, son existence n'était qu'une ombre parmi les autres dans l'esprit de Selene. « Visiblement, les sorciers aussi parce qu'ils décrivent plein d'utilisations possibles, là-dedans. » fit-elle en tapotant ses ongles sur la couverture du petit manuel dans la lecture duquel elle était plongée quelques secondes plus tôt. Tâchant de ne point trop réfléchir à la montagne de chose qu'elle ne connaissait pas — ou qu'elle ne connaissait plus — elle poursuivit plutôt sur sa lancée, présentant l'expérience qu'elle s'apprêtait à mettre en place afin de compléter de son mieux ce premier devoir de l'année. « Intéressant ! Et tu as lu sur le sujet déjà ou tu testes au hasard pour voir si ça peut avoir un impact positif ou négatif sur ces plantes ? » Les yeux clairs de Selene passèrent des trois plantes alignées sur son plan de travail à sa camarade, de sa camarade au livre qu'elle avait emprunté à la bibliothèque, du livre à sa camarade et de sa camarade à ses plantes, ses iris s'écarquillant légèrement à l'idée qu'elle puisse avoir été à deux doigts de débuter quelque chose de néfaste. « Non, enfin j'étais en train de consulter ça, » Elle pointa du doigt le livre en question. « ça parle de différents usages pour le bicarbonate. Comme le prof nous a dit qu'on pouvait l'utiliser sur des plantes et qu'il n'a pas fait de mise en garde, j'ai pas pensé que ça pourrait être néfaste… Tu crois que ça peut être dangereux ? » demanda-t-elle tout en ouvrant rapidement le livre à la table des matières pour voir s'il contenait une section précisant les précautions à prendre. L'objectif de l'enseignant ne devait pas être de massacrer des plantes innocentes à cause des expériences d'une classe de cinquième années, mais en même temps, bon nombre de ses camarades se contentaient probablement de parcourir quelques ouvrages de la bibliothèque pour rédiger leur parchemin. Son excès de zèle était-il un risque ? « Ah, ici ! Ne pas ingérer en trop grandes quantités, hm, hm, attention aux mélanges avec du sodium, hm, pas sur les cheveux, hm… » marmonna-t-elle tout en parcourant la page en diagonale à la recherche d'une mention végétale. « Bon, ils disent rien sur les plantes, donc je pense que c'est bon. » Dans le doute, elle n'allait quand même pas trop en mettre. Juste pour être sûre.

Sa camarade sembla ravie de la proposition de Selene de l'accompagner dans ses petits tests. Pendant qu'elle enfilait des gants épais et ajustait sa tenue pour être confortable, Selene termina l'installation des pots et des différents ustensiles dont elles allaient avoir besoin. Puis, elle liste à voix haute les trois essais qu'elle s'apprêtait à réaliser, désignant du doigt la plante à laquelle ils étaient dédiés. « De l'ortie en poudre ou de l'ortie fraîche ? » Elle avait beau s'exprimer avec confiance, elle était loin de savoir exactement ce qu'elle faisait ou, plutôt, elle ne l'était plus depuis qu'une autre figure humaine s'était glissée dans ce palais végétal. Le silence des fleurs et le recueillement qu'il permettait étaient propices à rasséréner Selene. Maintenant qu'elle devait justifier ses choix auprès d'une tierce personne, ce n'était plus tout à fait la même chose. « Euh, je t'avoue que j'en sais rien… T'en penses quoi ? » demanda-t-elle à sa camarade dans l'espoir d'un avis éclairé. Si elle avait été seule, probablement que la question ne se serait jamais posée puisqu'elle aurait simplement pris le premier type d'ortie qui lui serait passé sous la main, sans même réfléchir à d'autres possibilités. Dans un sursaut de lucidité, elle nota qu'elle ne s'était même pas présentée, ce à quoi elle remédia presque aussitôt. « Zola ! Enchantée ! » Un nouveau prénom, un nouveau visage, ni l'un ni l'autre ne réveillant de souvenir transcrit dans l'un de ses carnets. Un vent de soulagement lui chatouilla la nuque. C'était reposant, de ne pas avoir à faire semblant, ni de se retrouver dans cette étrange configuration ou l'un en savait beaucoup plus sur l'autre parce que cet autre en question avait vu sa mémoire complètement effacée. « Je vais chercher le vinaigre et je reviens. » s'excusa-t-elle avant de filer à petits pas rapides vers l'armoire où le professeur entreposait quelques produits accessibles pour les élèves, même sans supervision. « C'est tout bon ! Tu as une préférence, tu veux faire quoi en premier ? Choisis, déjà que c'est mon devoir, je veux pas que tu fasses le sale boulot en plus. » proposa-t-elle avec un petit sourire gêné. Elle espérait sincèrement que Zola ne se sentait pas obligée de l'aider.

(c) SIAL ; icons sial

“L'essentiel de la vie sont les êtres que l'on rencontre sur son chemin.”

Zola & Selene

Je hoche la tête, contente d'apprendre qu'au final, les bienfaits du bicarbonate sont connus de tous et utilisés dans les deux mondes. Est-ce qu'ils l'utilisent de la même manière ? Je l'ignore et j'imagine qu'il y a certainement quelques variantes, mais dans l'ensemble qu'est-ce que ça change ? Ca démontre que nous sommes tous pareils et qu'en dehors de la magie, nous sommes capable de nous ressembler bien plus que les pro sang-purs veulent bien l'admettre. “D'accord, c'est bon à savoir !” Au moins je ne serai pas étonnée si jamais je suis amenée à l'utiliser à un moment ou à un autre de ma scolarité. J'imagine de toute façon que si notre professeur de botanique l'aborde en cours c'est qu'il va certainement s'avérer plus utile que je ne le pensais jusqu'à présent et j'ai vraiment hâte d'en savoir plus et je ne peux que remercier ma camarade de me permettre de prendre de l'avance sur les autres en l'aidant aujourd'hui. Je sais que Saige ne comprendrais pas la joie que j'éprouve face à la situation, ni ses amis d'ailleurs, mais qu'importe, j'ai compris depuis longtemps qu'on était tous très différents et qu'il est peu probable qu'un jour, on arrive à se comprendre.

Je ne pensais pas que ma question la dérouterait autant, pourtant ce n'est pas le but. Qu'elle ait étudié la question avant de se plonger dans ses expériences ou non ne change pas grand chose pour moi, les deux méthodes se valent. Parfois, dans certains cas, on se retrouve à ne pas avoir le choix de faire des expérimentations pour trouver des solutions à des problèmes qui n'ont, jusqu'à présent, trouvaient aucune solution. Après je ne suis pas partisan de faire du mal aux plantes, cela va s'en dire, mais je pourrais malgré tout respecter son envie d'expérimenter, dans la limite du raisonnable, cela va s'en dire. “Hum ! Je ne sais pas ... j'imagine que ... non ? Je veux bien que Poudlard ait bien changé avec les années, mais je doute que les professeurs mettent volontairement en danger les élèves ... ou les plantes !” Si notre professeur de Botanique enseigne cette matière c'est que de prime abord, il a à cœur l'enseignement et la volonté de faire partager son savoir, mais qu'en plus, il a à cœur le bien être de nos amies les plantes et qu'il ne les mettrait pas en danger sciemment. Peut-être que je fais preuve de beaucoup trop de naïveté. Je la vois ouvrir le livre pour chercher à l'intérieur de potentiels avertissements. Le bicarbonate est bien déconseillé pour certaines choses, mais rien ne nous concernant aujourd'hui, le visage de ma camarade a l'air de se détendre un peu, son trouble doit être apaisé, je lui offre un sourire “Tu vois, on n'a rien à craindre, c'est sans danger !” pour les plantes et pour nous !

Mon regard glisse légèrement étonnée vers ma camarade. Elle me demande mon avis sur le type d'ortie qu'elle doit utiliser pour son expérience, c'est une blague ? Mon premier réflexe serait de lui répondre que ce n'est pas moi qui ai un devoir sur le bicarbonate et qu'on n'a jamais abordé le sujet en cours, je ne vois pas comment je pourrais le savoir à sa place. Evidemment, me connaissant, j'aurai certainement employé un ton peu sympathique pour souligner le fait que j'étais en train de la juger. Néanmoins je me ravisais très vite, ce n'était pas avec ce genre de comportement que j'allais me faire des amis et surtout, cela pouvait arriver de ne pas savoir des choses, il fallait que j'arrête de juger tout le monde sans chercher à les connaître. Je décidais donc de réfléchir à ce que j'aurai utilisé et je hausse les épaules “Je ne sais pas si ça change radicalement quelque chose de l'utiliser fraîche ou en poudre mais ... j'imagine que ça dépend du nombre d'ingrédients que tu vas utiliser. Si tu comptes n'utiliser que 2 ingrédients, le bicarbonate et l'ortie, il vaut certainement mieux partie sur de l'ortie fraîche qu'on écrasera et ça formera une sorte de cataplasme qu'on mettra sur les feuilles impactées par ... le champignon, c'est ça ? Mais si tu comptes rajouter un liquide avec, autant partir sur de l'ortie en poudre alors, ça nous facilitera la vie pour la mixture.” Ce n'était que mon humble avis. J'ignore vraiment s'il y a une réelle différence entre de l'ortie fraîche ou en poudre. J'en doute fortement mais on pourrait être surpris parfois. Néanmoins, sans cette donnée, j'essayais d'être la plus pragmatique possible, histoire de tenter d'être la plus efficace. Selon sa réponse, nous pourrons déterminer quel type d'ortie on allait utilisé. Elle s'éclipse quelques instants, le temps d'aller chercher le vinaigre, puis revient pour me demander ce que je voulais faire et je hausse de nouveau les épaules. Moi j'avais prévu à la base de flâner ici sans but réel, je n'ai donc pas réellement réfléchie à ce que j'avais envie de faire et sincèrement, tout m'allait. “Alors là, peu importe ... je veux bien partir sur l'ortie et le bicarbonate si tu veux !”

made by black arrow

Sincèrement désolée pour le temps de réponse ma Darling Winslow

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

(selene ☉ zola)
l'essentiel de la vie sont les êtres que l'on rencontre sur son chemin

« D'accord, c'est bon à savoir ! » Selene retourna un sourire sincère à cet enthousiasme qui ne lui semblait pas feint. C'était un sujet sur lequel elle était assez à l'aise pour converser puisqu'il ne demandait ni qu'elle fasse étalage de ses sentiments, ni qu'elle s'impose d'une quelconque façon, ni qu'elle ne fasse usage de la magie. Trois critères qui pouvaient facilement tout faire basculer mais qui, si on les retirait de l'équation, rendaient tout presque simplissime. Enfin, jusqu'à ce que sa camarade l'interroge un peu plus précisément sur ce qu'elle était en train de faire et les expériences conduites dans ce but. Inquiète d'avoir mal fait quelque chose, Selene s'empressa de lui demander son avis et d'expliciter sa démarche. On pouvait se dire que ça n'étaient que des plantes, mais ça ne l'empêcherait pas de s'en vouloir terriblement si elle en assassinait une par l'usage néfaste d'un mauvais ingrédient. « Hum ! Je ne sais pas ... j'imagine que ... non ? Je veux bien que Poudlard ait bien changé avec les années, mais je doute que les professeurs mettent volontairement en danger les élèves ... ou les plantes ! » Elle avait probablement raison… Selene hocha la tête, pas tout à fait rassurée cependant, et se plongea dans le petit manuel qu'elle consultait pour vérifier s'il contenait une section détaillant les dangers dans l'usage du bicarbonate. Heureusement, rien qui ne semblait les concerner elle ou les plantes étalées aujourd'hui sur son plan de travail. « Tu vois, on n'a rien à craindre, c'est sans danger ! » Selene lui retourna son sourire, ses épaules allégées d'un poids invisible. « Ouais, heureusement, je m'en serais quand même voulu si j'avais mal utilisé un truc… » Enfin, ce n'était pas le cas et, la petite frayeur mise de côté, elle proposa à l'autre fille de se joindre à elle, ce qu'elle accepta bien vite, s'emparant d'une paire de gants pour la rejoindre de l'autre côté de sa paillasse. Loin d'elle l'idée de lui faire faire ses devoirs à sa place, mais c'était presque agréable d'avoir un peu de compagnie et de pouvoir papoter avec quelqu'un tout en faisant ces tests sur les végétaux. Selene n'était évidemment pas la plus bavarde ni la plus sociable de l'école, et elle espérait secrètement que ça n'allait pas faire rapidement fuir sa camarade.

Celle-ci lui demanda ce qu'elle pouvait faire, aussi Selene entreprit-elle de lui décrire les prochaines étapes, soulevant une question parfaitement juste mais à laquelle elle n'avait pas de réponse ferme. Ortie fraîche ou en poudre ? Ses connaissances n'allaient pas jusqu'à avoir un avis tranché sur la question qu'elle ne s'était pas posée. En fait, si elle était restée seule, probablement qu'elle aurait attrapé la première ortie qui lui passait sous la main sans même réfléchir à l'existence possible d'une seconde sorte. Sa camarade sembla hésiter et Selene craignit un instant de l'avoir mise en porte à faux. Elle s'apprêtait à se raviser et à se décider seule quand la voix de la jeune fille l'arrêta, évaluant scientifiquement les options qui s'offraient à elles et lesquelles il était préférable de privilégier. Selene l'écouta avec une franche admiration : elle était incapable de se montrer si précise dans ses raisonnements, laissant les choses se faire avec un instinct qui n'était pas toujours au point. « …et ça formera une sorte de cataplasme qu'on mettra sur les feuilles impactées par ... le champignon, c'est ça ? » « Oui, c'est ça. » « Mais si tu comptes rajouter un liquide avec, autant partir sur de l'ortie en poudre alors, ça nous facilitera la vie pour la mixture. » « Non, juste ortie et bicarbonate. » Elle était à deux doigts de reconsidérer ses plans suite aux éléments judicieusement mis de l'avant par la jeune fille mais décida de s'en tenir à son plan pour que ce ne soit pas, une nouvelle fois, à elle de décider de ce que Selene devait faire de son devoir. « Va pour de l'ortie fraîche alors, merci. » Et, ce faisant, elle s'occupa de ramener le bon ingrédient et de le piler pour qu'il s'incorpore plus facilement à la poudre blanche. « T'es super douée en Botanique, non ? En tout cas t'as l'air, merci beaucoup pour le conseil. » C'était le moins qu'elle puisse faire, la remercier pour le coup de main, après tout elle n'était vraiment pas obligée de rester ici et de l'aider. « Te force pas hein, tu peux aussi ne rien faire, c'est mon devoir après toi », plaisanta-t-elle, un petit sourire aux lèvres. « Mais va pour l'ortie, tiens je te la laisse, je vais m'occuper du vinaigre pour l'autre. » Quand elle n'avait pas besoin de se creuser la tête pour essayer de botter en touche afin de ne pas étaler son amnésie au grand jour, c'était plutôt facile de converser avec quelqu'un, en fait.

(c) SIAL ; icons sial

“L'essentiel de la vie sont les êtres que l'on rencontre sur son chemin.”

Zola & Selene

J'esquisse un sourire plus grand que le précédent. J'apprécie de l'entendre dire qu'elle s'en serait voulu dans le cas contraire. C'est certainement bête à dire et un détail pour beaucoup, mais pour moi ça signifie beaucoup, parce que j'ai personnellement à coeur le bien être de ces êtres vivants qui ne sont certes pas des humains, mais qui ont autant le droit que nous d'exister et qui, j'en suis persuadée, souffre en silence de notre comportement destructeur à leur encontre. Alors certains pourraient être mauvaise langue en prétextant qu'elle a juste dit ça pour se faire bien voir mais je suis sûre du contraire. Je ne suis peut-être pas la personne la plus sociable de cette école et les relations humaines me dépassent très souvent, mais je peux vois en cet instant, à sa façon de réagir, qu'elle est réellement soulagée et qu'elle le pense vraiment. Et là, en cet instant, sans m'en rendre compte, j'apprécie de plus en plus cette jeune inconnue et je remercie le destin de l'avoir mis sur mon chemin. “Comme je te comprends, moi aussi j'ai à coeur le bien-être ... elles souffrent bien assez de notre égocentrisme constant !” J'ai beau ne jamais être très à l'aise avec les autres, je ne manque jamais de dire le fond de mes pensées quand l'occasion se présente. Je suis réservée, non timide et j'estime que c'est une qualité. Qu'importe si mon opinion est partagée ou non, elle a le droit d'exister, tout comme moi et je ne me tairais pas pour faire plaisir à certains.

Enfin bref, ne nous emballons pas, nous ne sommes pas ici pour fomenter une révolution, juste pour l'aider à réaliser son devoir correctement et accessoirement, à me faire apprendre de nouvelles choses qui me seront utiles dans le futur ! En attendant, nous passons lentement à la partie pratique. Je l'interroge sur le type d'ortie qu'elle compte utiliser pour sa première expérience et elle a l'air de l'ignorer totalement, ne s'étant certainement jamais posée la question. C'est souvent ce qui me différencie de mes camarades, je me pose beaucoup - trop - de questions. Parfois ça peut-être utile, comme ici, parfois, ça peut être contraignant, surtout quand je dois prendre une décision rapide. Elle me demande ce qui est le mieux et j'avoue ne pas réellement savoir, vu que je n'ai jamais étudié les orties en cours, néanmoins, si je tente d'être pragmatique, je regarderai la suite des ingrédients utilisés pour déterminer laquelle des orties seraient la plus pratique. On doit traiter un champignon, donc on partirait plutôt sur un cataplasme, ce qui serait le plus logique, donc qui dit cataplasme, dit pâte, et vu qu'il n'y a aucun liquide, il vaut mieux prendre de l'ortie fraîche, sinon ça risque d'être compliquée. A la fin de mon raisonnement, la voilà qui se dirige vers les orties fraîches et je hoche la tête, confirmant son choix. “Après j'imagine qu'avec de l'ortie en poudre ça pourrait marcher mais soit il faudrait rajouter de l'eau, soit alors mélanger la mixture à la terre, espérant que la plante s'en nourrirait par infiltration dès qu'on lui verserait de l'eau. ” Quoi qu'il arrive, il faudrait toujours rajouter de l'eau et cela risquerait de prendre plus de temps. Surtout qu'il n'est pas dit que cette façon de faire serait réellement efficace, mais j'aime bien pousser la réflexion jusqu'au bout, juste pour le plaisir.

“Je ne peux pas cacher que j'excelle dans cette matière ... mais je n'ai pas de mérite, ma mère est herboriste, j'ai grandie dans sa serre à l'aider à faire pousser ses plantes et à m'en occuper ...” Dis-je humblement en esquissant un sourire “Avec plaisir ! ” répliquais-je avec fierté, il est si rare que mes camarades me remercie de leur offrir mon savoir, en général on me dit plutôt de me taire et d'arrêter de crâner. Sauf que je ne crâne pas, j'informe, s'ils avaient pris un temps soit peu le temps d'ouvrir leur manuel, ils en seraient certainement autant que moi “Tu rigoles ? Entre ma passion d'apprendre et celle pour la botanique, je suis aux anges là et je ne peux que te remercier de me laisser t'aider !” Je dois réellement passer pour une pauvre fille mais qu'importe, mon petit doigt me dit qu'elle n'est pas comme certains de mes camardes, toujours dans le jugement. “Et toi c'est quoi ta matière préférée ?” Lui demandais-je tout en prenant le relais pour broyer l'ortie, avant de la rajouter au bicarbonate. Je pourrais parler de moi toute la sainte journée sans me lasser, mais ce n'est pas le but et je suis vraiment curieuse d'en apprendre plus sur elle. Après tout, ce n'est pas tous les jours que je croise une personne aussi gentille et qui a l'air d'apprécier passer du temps dans les serres.

made by black arrow

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

(selene ☉ zola)
l'essentiel de la vie sont les êtres que l'on rencontre sur son chemin

Cette rencontre impromptue, de bon matin, égayait le visage de Selene d'un sourire presque détendu. Tout n'était pas facile, depuis la rentrée, mais s'il existait encore quelques personnes qui ne la reconnaissaient pas et avec lesquelles elle pouvait se montrer naturelle, sans avoir à s'inquiéter de quoi que ce soit, l'espoir était permis. « Comme je te comprends, moi aussi j'ai à coeur le bien-être ... elles souffrent bien assez de notre égocentrisme constant ! » Rassurée de ne rien faire de dramatique concernant les plantes qui étaient disposées sur son plan de travail, la jeune fille accueillit avec un hochement de tête les paroles de sa camarade, quoiqu'un peu prise au dépourvu par la conviction de ces dernières. Elle n'avait pas l'impression de faire souffrir les plantes de son égocentrisme mais se nota, mentalement, de faire attention à ce que cela ne se produise jamais. Après tout, les longues tiges et les belles feuilles vertes ne pouvaient pas parler pour communiquer leurs angoisses, c'était donc à elle de veiller à ne pas leur faire du mal. Oui, dans le fond, les propos de sa camarade se tenaient. Et puis, avec cette compagnie érudite, Selene était certaine de ne rien faire de travers pour son devoir. La suite le confirma : Zola était vraiment douée — elle en connaissait, des choses ! — et souleva un point auquel la Serdaigle n'avait même pas pensé, la laissant un peu bête, sans réponse à offrir. Heureusement, sa camarade n'était pas du genre à la laisser se dépêtrer dans des questions sans réponses et, après un petit échange qui lui éclaircit les idées, elle fut à même de prendre une décision qui ne fit pas sauter la jeune fille au plafond, signe qu'elle ne devait pas être sur la mauvaise voie. « Après j'imagine qu'avec de l'ortie en poudre ça pourrait marcher mais soit il faudrait rajouter de l'eau, soit alors mélanger la mixture à la terre, espérant que la plante s'en nourrirait par infiltration dès qu'on lui verserait de l'eau. » Encore une fois, Selene ne pouvait qu'acquiescer aux dires de Zola : ce qu'elle avançait avait l'air de vraiment être cohérent et ce n'était pas avec ses maigres connaissances et sa mémoire inexistante qu'elle pourrait lui proposer autre chose. « Essayons d'abord l'ortie fraîche, mais je garderais l'idée de l'ortie en poudre si les résultats ne sont pas à la hauteur. » Qu'est-ce que ça signifiait vraiment, elle-même ne le savait pas, naviguant à l'aveuglette sur une mer d'inconnues.

Finalement, entre deux remerciements, Selene souligna que sa camarade avait l'air super forte en Botanique. Si la matière lui plaisait, elle ne pouvait pas se catégoriser comme douée, contrairement à Zola qui maîtrisait des notions dont elle n'avait même pas conscience, aussi facilement que ça. « Je ne peux pas cacher que j'excelle dans cette matière ... mais je n'ai pas de mérite, ma mère est herboriste, j'ai grandie dans sa serre à l'aider à faire pousser ses plantes et à m'en occuper … » Son sourire en disant long sur les sentiments qui l'agitaient, provoquant, par effet de ricochet, un sourire similaire sur les lèvres de Selene. « Oh ça doit être trop cool de grandir entourée de plantes, je comprends pourquoi t'as l'air de t'y connaître autant ! » C'est certain que ça n'avait rien à voir avec son appartement londonien et cette fenêtre qui ne donnait que sur les pavés gris si souvent recouverts de pluie. En tout cas, Selene était sincèrement reconnaissante de son aide et, tranquillement, son projet avançait. Un peu d'ortie par-ci, un peu de vinaigre par-là, rien de dangereux pour les plantes qui servaient de cobayes mais de quoi lui donner matière à rédiger son devoir. « Et toi c'est quoi ta matière préférée ? » Le sourire de Selene ne trembla presque pas face à cette question qui interrogeait une personne qu'elle n'était plus vraiment, oubliée entre les eaux froides d'un lac entièrement brouillé. « Je sais pas trop, c'est dur à dire, mais je pense quand même que la Botanique en fait partie. » Elle s'en sortait bien, non ? Ça n'en disait pas trop, c'était honnête en même temps, aucune raison de se poser des questions. Zola allait simplement se dire qu'elle n'était pas aussi convaincue de ses opinions qu'elle-même et elles en resteraient là. En tout cas, elles aimaient toutes les deux ce qu'elles faisaient, tant et si bien qu'en peu de temps les étapes que Selene s'était fixées pour la matinée furent terminées. « Je crois que c'est bon », fit-elle en ôtant ses gants après avoir débarrassé leur paillasse. « J'aurais plus qu'à revenir demain pour voir ce que ça donne. Encore merci, sans toi, je m'en serais pas aussi bien sortie », ajouta-t-elle avec un sourire sincère à l'attention de sa camarade.

(c) SIAL ; icons sial

“L'essentiel de la vie sont les êtres que l'on rencontre sur son chemin.”

Zola & Selene

Je suis ravie de voir que je suis tombée sur une personne qui a à coeur le bien être des plantes. Après, j'ignore si elle est aussi passionnée que moi par la matière, mais je constate qu'elle écoute mes conseils et à l'air plutôt heureuse de les suivre pour réussir son devoir. Elle ne me donne pas l'impression d'être le genre de personne qui, sous prétexte qu'elle a lu un livre sur le sujet, te donne l'impression de tout savoir sur tout, ne t'écoute pas même si tu as raison et n'en fais qu'à sa tête. En règle générale, quand je me retrouve face à ce genre de personne, je n'insiste pas et je me contente de regarder cette personne foncer droit dans le mur. “Ca marche ! Et en générale ça marche pour sensiblement tout, si tu vois que tu n'obtiens pas le résultat escompté avec une plante fraîche, tourne toi vers le format en poudre, parfois ça fonctionne beaucoup mieux ... et inversement d'ailleurs !” En général, c'est indiqué sur les potions sous quelle forme il vaut mieux mettre l'ingrédient, mais ça n'empêche pas d'essayer les deux pour voir les différents résultats.

Je sens mes joues se rosir légèrement quand elle parle du fait que j'ai vraiment l'air de m'y connaître en botanique et qu'elle comprend pourquoi. Même si je sais que je suis douée en Botanique, ça fait toujours plaisir de l'entendre le dire d'une autre bouche que la mienne, les compliments de la part de mes camarades sont assez rares en général. Bien souvent, si tu excelles dans une matière, les gens vont plutôt te rabaisser par jalousie, plutôt que de te féliciter. C'est un concept que je n'ai jamais vraiment compris, on est pourtant tous différents et la réussite des autres ne devrait pas avoir d'impact dans ta propre vie et ne devrait pas te rendre amer ou jaloux. “C'est un terrain de jeu plutôt fun quand t'es gamin ! T'as grandi où toi ? ” Lui demandais-je curieuse de savoir quelle était sa vie en dehors des murs de Poudlard. J'aime bien me poser et imaginer la vie de certains de mes camarades. Je sais qu'on vient tous d'endroits différents et on a des vies vraiment différentes. Il y a certaines personnes, t'arrivent facilement à imaginer là où ils ont pu grandir tellement ils sont marqués par leur histoire. Genre, tu prends un sang pur aux idées archaïques, tu peux parier qu'il a grandi dans un vieux manoir familiale, soit perdu au milieu de nulle part, soit en plein coeur d'une grande ville. Le manoir tu peux l'imaginer grand, froid et sans amour vu les psychopates qu'ils sont en train de devenir. Eux, je n'envie absolument pas leur vie. Pour Selene, j'avoue que je ne sais pas, peut-être une belle petite maison, dans une ville anglaise ? Avec des parents aussi blonds qu'elle et gentils ? Wouhai, je l'imagine vivre une vie parfaite, dans une famille parfaite !

Excitée par le moment, je lui demande quelle est sa matière préférée. Et là où moi je réponds du coup sur coup, elle prend quelques instants pour réfléchir et finit par me dire que la Botanique fait certainement partie de ses matières préférées, comprenez donc qu'elle n'a pas spécialement de matière spécifique. En vrai je peux comprends, elle apprend tellement de choses différentes ici à Poudlard que parfois ce n'est pas évident de choisir une matière spécifique. Et puis parfois, tu peux ne pas vraiment trouver ton bonheur, pour X ou Y raison. “Ah c'est cool ! Après je comprends, on voit tellement de matière durant notre scolarité à Poudlard que ce n'est pas toujours facile de choisir !” Répliquais-je avec le sourire sans chercher plus loin d'où pouvait venir la cause de son hésitation. En même temps, comment aurais-je pu deviner que c'était à cause d'une amnésie, dont j'ignorais totalement l'existence. Son travail touche à sa fin et je lui offre un sourire quand elle enlève ses gants en me remerciant à nouveau. “Avec plaisir ! J'espère que tu obtiendras les résultats escomptés ! Si ce n'est pas le cas, je veux bien que tu me le dises ... enfin si ça ne te dérange pas ... ” Je ne voulais pas pousser le bouchon trop loin, mais ça pouvait me servir aussi quand j'en serai là dans ma scolarité. Et puis, vu que je me suis impliquée dans son projet, j'ai envie de savoir s'il s'est bien terminé ou non. “Bon ... je vais te laisser, je vais aller travailler un peu à la bibliothèque ... mais c'était un plaisir de faire ta connaissance Selene !” Je ne pensais pas rester très tard à la Bibliothèque, tout simplement parce que je ne pensais pas passer autant de temps ici. Mais qu'importe, ce ne sera que partie remise et puis c'est toujours un plaisir de travailler sur un sujet qui n'est pas le mien, avec une personne aussi gentille !

made by black arrow

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

**Contenu sponsorisé** À SAVOIR DETAILS EN PLUS