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La promiscuité au quotidien ♣ Sarah.
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Message(#) Sujet: La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. EmptyJeu 6 Sep - 21:48

" Mais si, on appelle ça du Felix Felicis, quelques gouttes seulement et tout ce que vous entreprendrait sera couronné de succès. Alors, ça vous tente ? Bien sûr, comme vous êtes nouveaux je peux vous faire l'échantillon à deux gallions pièces, mais pour le flacon je vous demanderais peut-être d'effectuer quelques travaux pour moi en échange. Oh, rien de bien contraignant, je vous le garantis. C'est une aubaine, vous y gagnez sur tous les plans. "

C'était ce que Scipion était en train d'expliquer le plus naturellement du monde avec son tube rempli d'une mixture oscillant dans les tons dorés à une poignée de premières années à l'air un peu hébété. C'était toujours dès le début du mois de Septembre qu'il fallait les cueillir, aussi il préférait ne pas perdre son temps et s'employer à la récolte au plus tôt, les choisissant encore un peu déboussolés et trop ingénus pour remarquer par eux-mêmes à qui ils avaient affaire. Dans les jours prochains, il avait un recrutement à effectuer et espérait bien avoir de bons éléments dans le reconstitution de son "armée", il faudrait toutefois espérer que ce serait le cas. Après avoir un peu vagabondé chez l'apothicaire lorsqu'il était rentré du camping, il avait un bon stock de marchandises prêtes à l'escroquerie et à être revendues au noir dans la cave d'Honeydukes, aussi en s'arrangeant pour que les affaires soient bonnes il pouvait en tirer un bon bénéfice, et il l'espérait, un peu de main d'oeuvre. Le coup du Felix Felicis, généralement les nouveaux y avaient droit chaque année, cette technique marchait plutôt bien d'ordinaire, il n'y avait donc pas de raison que ceux-ci possèdent une aptitude au discernement plus développée que celle de leurs aînés pour remarquer qu'il s'agissait simplement de jus de citrouille dont il avait un peu arrangé la couleur au moyen de sa baguette pendant qu'il séchait son heure d'étude des moldus. Conservant son sourire commercial plaqué sur le visage en s'efforçant de prendre un aspect bienveillant en agitant sa fiole devant les pauvres premières années qui n'avaient rien demandé à personne, le retentissement de pas dans le couloirs interrompit son petit manège, aussi il fourra dans sa poche la fausse mixture tandis qu'un membre du corps professoral semblait s'approcher de leur position. L'adulte en question était encore un peu trop éloigné pour qu'il puisse distinguer correctement de qui il s'agissait, il se retourna donc vers les jeunes nouveaux en tentant de dissimuler son malaise.

" Bon... et bien il faut que je file, nous en reparlerons plus en détails plus tard. Mais réfléchissez bien à ma proposition, je vous garantis que c'est une opportunité très intéressante. "

Sur ces paroles, il prit alors le large sans demander son reste, descendant les escaliers assez rapidement de manière à échapper aux questions du registre de "Mais tiens donc, Sélené, vous ne devriez pas être en défense contre les forces du mal à cette heure-ci ?". Pour l'heure, il devait encore laisser croire que son redoublement était bien plus profitable pour ses cours que pour ses manigances habituelles, même si bon nombre d'enseignants n'étaient certainement pas assez naïfs pour y croire aussi facilement. En tout cas, il devait s'efforcer de se montrer le plus vigilant possible, contrairement à l'année dernière un nouvel obstacle était venu se présenter sur sa route, et cela avait tout pour lui déplaire. Mais qu'est-ce qui avait pris à Mc Gonagall lorsqu'elle avait nommé les préfets de Gryffondor ? Bon, pour Baxter il ne disait rien, mis à part être empoté au possible et dénué de toute utilité, il restait un bon élève, cela restait compréhensible. Mais pour Scarlett ? Lors du festin, il avait failli avaler de travers lorsqu'il avait découvert que c'était elle qui montrerait l'exemple à leur maison en leur enseignant les bonnes moeurs. C'était vraiment la plaisanterie de l'année ! Certes, il n'était déjà pas ravi que Sarah le soit, mais qu'elle le soit avec l'autre harpie était bien pire encore en définitive. Seulement, que pouvait-il y faire ? Une chose était certaine, son année allait être un véritable calvaire, aussi il préférait s'assurer de pouvoir réaliser ses méfaits principalement lorsque la Gryffondor serait en cours préférant ne pas prendre le risque qu'elle lui tombe dessus. Néanmoins, il n'avait pas à se plaindre, il pouvait voir Sarah lorsqu'il le désirait ou presque, et encore ce n'était généralement l'affaire que de quelques heures... et il lui restait tout ce dont il pouvait disposer pour échaffauder plusieurs plans pour ses opérations à venir. Plus que quelques recrutements à effectuer pour son "armée", et l'ombre de la Gryffondor et de son insigne ne serait plus qu'un mauvais souvenir.

En attendant, il y avait quelque chose d'autre qui le préoccupait, et même s'il s'efforçait d'en faire abstraction ce détail lui revenait souvent en mémoire. Lors du même dîner de répartition qui avait eu lieu quelques jours plus tôt, un écho lui était venu de la table des Gryffondors, sans qu'il n'en comprenne exactement le sens. Une rumeur, visiblement... il avait perçu le nom de Sarah dans une conversation entre deux élèves qui lui faisaient face et dont il ne connaissait pas même le nom, qui parlaient alors de sa petite amie, ce à quoi il n'avait tout d'abord pas prêté attention, ou seulement vaguement. Avant que ne survienne le nom de leur professeur de botanique dans la discussion, et d'éventuels rapports qu'elle pouvait entretenir avec lui, ce qui expliquerait en partie ses excellents résultats... Au début, il en aurait ri, après tout c'était stupide et totalement improbable, certes il était vrai qu'elle avait de bonnes notes de ce qu'il en savait, alors qu'il n'avait pas pour coutume de la voir à bibliothèque tous les quatre matins. Mais petit à petit, alors qu'il s'interdisait formellement de penser que cela pourrait être vrai puisqu'après tout il lui faisait confiance et que selon lui il était complètement invraisemblable qu'une telle chose soit arrivée, le doute commençait malgré lui à s'installer dans son esprit, si bien que le souvenir de ces dialogues entendus à table lui était revenu sans cesse en mémoire durant la soirée. Seulement, il n'allait tout de même pas lui en parler, n'est-ce pas ? Elle en déduirait qu'il y croyait... mais y croyait-il ? Et si ce n'était pas le cas, le devrait-il ? Parmi tous les garçons qu'il aurait pu considérer comme de potentielles menaces, Londubat était bien le dernier qu'il aurait placé sur une potentielle liste... difficile de croire qu'elle serait capable d'aller jusqu'à cet extrême pour de simples notes, même s'il s'agissait de l'année de ses ASPICs, aussi il s'efforçait de se dire et de se répéter continuellement que non, qu'il ne s'agissait que de rumeurs dignes de Scarlett et des commères du château, et qu'il n'y croyait pas une seconde. Seulement, pourquoi avait-il besoin de s'en convaincre lui-même s'il n'envisageait pas lui non plus ce cas de figure ?

C'est donc l'esprit légèrement troublé qu'il descendit les escaliers menant au hall lorsque la fin des cours fut annoncée, alors qu'il avait séché toute sa matinée et l'avait employée à faire des tests avec sa poudre d'obscurité dans son dortoir afin de déterminer à quel degrès cette dernière pourrait se révéler efficace, avant de s'asseoir sur une marche tandis que les premiers élèves arrivaient. La Poufsouffle ne devrait trop tarder, il n'avait pas retenu son emploi du temps intégralement mais il y aurait fort à parier qu'elle sortirait d'il ne savait quelle matière dans la masse compacte des autres Jaunes & Noirs de septième année, lesquels paraissaient bien insignifiants par rapport à elle. S'efforçant alors de chasser les quelques pensées qu'il avait pu avoir précédemment, il sortit sa baguette pour la faire tourner entre ses doigts, habitude qu'il avait prise, en attendant qu'elle finisse par descendre à son tour.
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Message(#) Sujet: Re: La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. EmptyVen 7 Sep - 10:59

"Je dois le voir ce soir, je lui donnerai." déclara Sarah en rangeant le parchemin que venait de lui donner l'une de ses camarades de classe alors qu'elles arrivaient enfin dans le hall après un interminable cours de potions.

Aussitôt, le regard de la jeune femme se fit plus curieux, désireux d'en savoir davantage sur le planning de sa soirée mais elle feignit ne rien remarquer et acheva de fermer son sac. Elle n'avait pas le courage de s'expliquer, ni de débattre pendant douze mille ans sur les raisons qui la pousserait un peu plus tard dans la journée à partir à la recherche de son professeur. De toute manière, elle ne la croirait pas. D'un autre côté, qui l'aurait cru...? Sa meilleure amie en personne n'avait imaginé réelle que la partie de l'histoire qui l'arrangeait, ça ne serait certainement pas des pauvres idiotes qu'elle connaissait à peine qui changeraient la donne. Et dire que Scarlett avait été prête à admettre qu'elle puisse vouloir entrer au Ministère pour finir sa vie avec le Ministre... Le reste des élèves prétendrait sûrement qu'elle n'avait fait que raconter n'importe quoi pour s'attirer davantage encore les faveurs de Londubat. Comme si elle n'avait véritablement que ça à faire ? A croire... Elle desserra négligemment sa cravate et consentit enfin à relever les yeux du bazar qui dépassait malheureusement de ses affaires. Autour d'elles les élèves avaient largement commencé à se disperser. C'est vrai qu'elle avait légèrement traîné avant de sortir, persuadée que l'odeur affreuse de la mixture que leur enseignant leur avait demandé de préparer s'était impregnée sur ses vêtements. Il avait fallu de longues minutes pour parvenir à la convaincre du contraire et même encore maintenant elle peinait à l'accepter totalement. Etait-ce cependant une raison pour filer de la sorte et disparaître ainsi ? Ce n'était certes pas comme si elle avait eu l'intention de leur souhaiter une bonne journée mais tout de même !

Le hall ne mit pas longtemps à se vider des quelques élèves qui émergeaient encore des cachots. Beaucoup allait profiter des derniers jours de beau temps dans le parc tandis que d'autres grimpaient à la hâte les marches que menaient probablement à la bibliothèque. Elle avait eu le malheur de comprendre qu'elle était bondée dès les premiers jours de classe et qu'il serait donc particulièrement difficile de s'y rendre sans se faire immédiatement repérer... Elle n'était toujours pas parvenue à se décider de ce qu'elle ferait scolairement parlant de son année, s'il valait mieux laisser ses notes chuter lamentablement pour coller au rôle d'idiote qu'elle entretenait depuis des années ou bien s'il fallait admettre qu'elle travaillait depuis tout ce temps pour ne pas avoir à redoubler chaque année au moins trois fois ? D'un côté comme d'un autre, c'était loin de lui plaire et elle repoussait l'échéance chaque jour un peu davantage, prétextant une fois qu'elle n'aurait pas de notes dans l'immédiat, une autre que de toute façon personne ne s'en rendrait compte tout de suite... Elle n'avait guère envie de changer sa manière de faire sans pour autant envisager une seule seconde de laisser les choses comme elles pouvaient bien l'être là. Qu'on l'imagine finir ses rondes dans le lit de ses enseignants ne l'avait jamais gêné jusque là, personne n'avait jamais eu la moindre preuve et personne n'avait jamais rien démenti, surtout pas elle, mais difficile de continuer à laisser planer le doute sans que ça finisse par atteindre Scipion d'une manière ou d'une autre et ça, il en était tout simplement hors de question. C'était d'ailleurs bien étonnant qu'il n'en ait encore jamais fait allusion... Peut-être aurait-elle dû tout bêtement s'en rassurer, imaginant qu'il y avait enfin quelqu'un dans cette maudite école pour comprendre de lui-même que sa réputation était fondée sur du vent, que c'était certes une véritable menteuse mais que c'était à peu près là son seul tort dans cette histoire ? Peut-être aurait-elle dû... Mais difficile de croire que c'était réellement possible quand on savait qu'au fond, il n'en savait pas davantage à son sujet... Il fallait se débarrasser de ses rumeurs pesantes au plus vite même si elle ne savait pas encore comment.

Son regard finit par se poser sur le Gryffondor, assis sur les marches. Elle ne put retenir un sourire, oubliant doucement mais sûrement la présence de sa camarade. Il était là, le reste n'avait plus la moindre importance. La blonde finit même par l'ignorer totalement, reprenant son chemin le plus normalement du monde. Elle retrouvait sans mal son petit nuage, son monde parfait où tout allait pour le mieux. Enfin presque tout... Qu'il lui avait manqué ! Néanmoins, l'autre fille ne l'entendit pas de cette oreille et lui emboîta le pas. La Préfète soupira mais ne dit rien. Elles arrivèrent rapidement au pied de l'escalier, un peu trop rapidement à son goût d'ailleurs puisque l'autre idiote n'avait toujours pas daigné la lâcher. Elle parut tout de même réaliser qu'elle n'était plus véritablement la bienvenue dans son espace vital puisqu'elle commença à grimper les marches, imitant les rares élèves de leur cours qui restaient encore dans le hall. Ce n'était pas trop tôt. Si elle n'avait rien contre elle et qu'elle supportait à peu près correctement sa présence, elle n'avait pas non plus envie de se la coltiner jusqu'à la fin de la journée, bien au contraire. Elle s'arrêta un peu plus haut et se retourna. Sarah soupira une fois encore, attendant avec impatience qu'elle déguerpisse pour de bon. Et vite, tant qu'à faire.

"T'oublies pas de lui donner mon devoir, hein ? Je compte sur toi. Je serais bien incapable de rattraper un Troll en Botanique dès le début de l'année."

Elle lui adressa un sourire aussi rassurant qu'hypocrite et la regarda disparaître enfin. Comme s'il était vraiment très prudent de compter sur elle... Elle s'était bien tenue de faire le moindre commentaire là-dessus, étonnamment certaine qu'elle reviendrait lui faire un exposé complet sur le besoin vital qu'elle avait de rendre ce fichu devoir, déjà qu'elle avait réussi à négocier un délai puisqu'elle ne l'avait pas terminé avant les vacances et blablabla... Elle s'en fichait éperdument, aussi était-il plus prudent de ne pas lui donner de raisons de venir s'expliquer plus longuement qu'elle ne l'avait déjà fait. Soulagée d'être enfin débarrassée d'elle, elle se laissa doucement tomber à côté du jeune homme. Elle avait eu l'impression que ses cours n'avaient aucune fin et qu'elle ne le reverrait jamais, mais ce n'était visiblement qu'une impression, bien heureusement d'ailleurs. Qu'aurait-elle bien pu faire s'il lui avait fallu tirer un trait définitif sur lui simplement parce que ses cours étaient légèrement trop prenants ? Elle ne se serait pas posée la question bien longtemps et aurait lâché ses bouquins avant même d'avoir pu en lire le titre, c'était une certitude, mais elle préférait garder un semblant de doutes, juste pour la forme et pour avoir moins l'impression d'être complètement désespérante.

"Ce n'est pas humain de me manquer autant en si peu de temps. T'as passé une bonne journée ?"
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Message(#) Sujet: Re: La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. EmptyVen 7 Sep - 16:48

Étirant son sourire en la voyant arriver, il constata avec étonnement qu'elle n'était pas seule. Ou en tout cas, si elle ne l'était pas il se serait plutôt attendu à voir la bande de greluches habituelles occupée à parler chiffons ou du dernier numéro en date de Sorcière-Hebdo, voire Scarlett ou il ne savait qui d'autre, mais la fille qui l'accompagnait ne semblait pas en faire partie ou attlée à lui décrire la dernière robe qu'elle avait vue à Gaichiffon. Sans pour autant s'en trouver surpris et songeant que sa nouvelle "amie" ne tarderait pas à prendre le large, avant de se diriger vers la grande salle pour aller déjeuner ou il ne savait où encore, il constata qu'elle ne paraissait pas encore à la veille de mettre les voiles, ou en tout cas pas immédiatement.

"T'oublies pas de lui donner mon devoir, hein ? Je compte sur toi. Je serais bien incapable de rattraper un Troll en Botanique dès le début de l'année."

Hein ? Comment ça ? Quel devoir ? Pourquoi en botanique ? Surtout, pourquoi précisément en botanique alors qu'il était justement en train d'y songer ? Sans s'en rendre compte, une certaine expression d'incrédulité venait de s'instaurer sur le visage de Scipion. Non, c'était une plaisanterie, en tout cas ce ne pouvait être une simple coïncidence, ou alors si c'en était une, il y avait forcément strangulot sous roche, du moins c'était ainsi qu'il percevait les choses. Fixant médusé la fille qui remontait alors les escaliers comme s'il allait finir par y comprendre quoi que ce soit en la toisant de la sorte, le flux de pensées qui venait se bousculer dans son esprit lui faisait presque oublier la présence de sa petite amie à côté de lui et de l'embrasser lorsqu'elle s'était assise. Non. Non, il devait y avoir une erreur quelque part... parce que cette histoire avec Londubat était montée de toutes pièces, n'est-ce pas ? Ca n'avait pu ni se passer du temps de leur guerre, ni après, c'était tout à fait absurde ! Il s'en serait rendu compte autrement, et si cette année il n'avait pas connu toute la vie de la Poufsouffle dans son intégralité lorsqu'il était attelé à quelque opération ou méfait qui l'accaparait le temps d'une après-midi ou d'une soirée, il n'aurait jamais pu laisser une telle chose se passer sous son nez sans s'en rendre compte ! Si les premiers mois il s'en serait davantage servi pour la faire descendre de son piédestal, aujourd'hui, ces dires commençaient à le déranger fortement, du moins tant qu'il était dans l'incertitude. Incertitude ? Pourquoi ? N'était-il pas censé lui faire confiance ? Alors si c'était le cas, et que comme il essayait vainement de s'en persuader lui-même il n'y croyait pas une seconde, pourquoi ses yeux étaient-ils encore tournés vers l'escalier en haut duquel la fille de tout à l'heure venait de disparaître ? S'il la retrouvait, pourrait-elle l'éclairer de quelque manière que ce soit ? Parce qu'autrement, pourquoi lui faisait-elle parvenir un devoir, qui plus était de botanique, qui plus était à elle précisément au lieu de quelqu'un d'autre ? Songeait-elle qu'elle pouvait avoir une plus étroite proximité avec son professeur que les autres ? Non, c'était impossible, tout simplement impossible, improbable, inconcevable, inenvisageable, totalement exclu. Mais pourquoi alors pensait-elle pouvoir échapper à un Troll en le faisant parvenir par Sarah spécifiquement ? Pensait-elle qu'elle était plus douée que les autres pour s'attribuer ses faveurs ?

"Ce n'est pas humain de me manquer autant en si peu de temps. T'as passé une bonne journée ?"

Finissant par lâcher des yeux les escaliers, il tenta d'esquisser ce qui ressemblait plus ou moins à un sourire, mais la manoeuvre était ratée. Si c'était une sorte de mascarade, ce n'était pas drôle... et pourquoi tout le monde semblait être parfaitement au courant alors que tout lui passait dessus ? Ne devait-il pas faire partie des premiers concernés par cette histoire, qu'elle soit vraie ou fausse ? En réalité, il aurait peut-être davantage du prendre au sérieux ces deux Gryffondors lors du dîner de répartition au lieu de se contenter de ricaner comme s'il en savait quelque chose, alors qu'au fond, peut-être qu'il ignorait encore beaucoup de choses... et dire qu'après cette discussion au camping il avait bêtement pensé qu'ils avaient franchi une étape et que rien n'obscurcirait alors leur histoire, désormais, quelle naïveté de sa part... enfin peut-être en venait-il trop rapidement aux conclusions hâtives, il valait mieux ne pas s'aventurer tête baissée sur ce terrain là et plutôt essayer de savoir ce qu'il en était. S'efforçant alors d'éloigner toute trace qui pouvait laisser transparaître ses quelques douter à ce sujet, il arbora alors un air faussement serein, étirant ses commissures de lèvres comme il le pouvait alors que ses doigts continuaient de faire tourner sa baguette plus vite encore sans pour autant qu'il n'y fasse attention. Ne rien laisser entrevoir. Ce n'étaient là que des rumeurs dépourvues du moindre intérêt, si ça se trouvait l'on disait aussi d'elle qu'elle avait mis la moitié de Poufsouffle dans son lit, ce n'était pas pour autant qu'il devrait y croire. Seulement, c'était la deuxième fois consécutive... peu de chances qu'il s'agisse du fruit du hasard, même s'il se refusait à envisager que ce pourrait être le cas. Mais c'était n'importe quoi, un professeur ! Et pourquoi pas le concierge tant qu'on y était ? Même pour des notes, c'était tout simplement inconcevable, elle avait beau être jolie et avoir une réputation peu glorieuse qui la suivait, ce ne pouvait être le cas. En quatre ou cinq mois elle n'aurait jamais pu ommettre un fait pareil, c'était même stupide qu'il ait pu le relever.

" Très bien, très bien, merveilleux... " répondit-il vaguement sans trop réfléchir à ce qu'il disait et d'un ton un peu trop mielleux à son goût. " C'était vraiment génial. "

"Et toi, tu es le dindon de la farce", répétait la petite voix dans sa tête, qu'il s'efforçait de faire taire. "Celui qui ne savait rien du tout. Ah, il est beau Scipion, le futur maître du château!". S'impatientant tout en refermant ses doigts autour de sa baguette tandis qu'il effectuait de petits mouvements circulaires avec, de plus en plus rapidement, comme s'il s'agissait là d'une activité incroyablement passionnante. Il avait beau nier l'évidence, il avait bien entendu ce qu'il avait entendu, et les dires de cette fille en disaient suffisamment long pour qu'il puisse les connecter à ceux des deux élèves qui en avaient discuté lors du dîner de répartition. Enfin... peut-être avait-elle simplement cours de botanique dans l'heure qui suivait, et sa camarade lui avait simplement fait passer un devoir pour qu'elle le transmette à Londubat, tout simplement, il n'y avait là rien d'autre et c'était ce qu'il se répétait depuis une bonne poignée de minutes. Et dire que l'année venait à peine de reprendre ! C'était bien le dernier des problèmes auxquels il aurait songé être confronté, il avait d'ailleurs été le premier à songer que c'était bien trop stupide pour s'attarder là-dessus et que c'était absolument sans importance, un simple ragot de couloir. Seulement, à présent qu'il était sur sa lancée, autant poursuivre, de manière à en avoir le coeur net par la suite.

" Tu as cours, cet après-midi ? Botanique, j'imagine ? " continua-t-il en essayant de masquer l'intérêt qu'il pourrait porter à sa réponse et en s'efforçant de faire disparaître le ton affreusement cordial de sa voix.

Tout comme il aurait pu dire métamorphose, ou astronomie, ou vol, ou il ne savait encore quoi d'autre. Après tout, si la fille de tout à l'heure n'avait pas parlé de cet enseignement en particulier de manière à ce qu'il puisse le relier à Londubat, il ne s'y serait pas aventuré... une simple manière de se renseigner comme une autre, le plus innocemment du monde. Seulement, il avait une façon étrange de montrer qu tout cela ne le perturbait aucunement, à en juger par la fréquence des mouvements de baguettes nerveux qu'il faisait tourner entre ses doigts.
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Message(#) Sujet: Re: La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. EmptyVen 7 Sep - 19:04

Sitôt sa camarade partie, la Poufsouffle n'eut d'autre choix que de remarquer le regard du jeune homme tourné vers les escaliers, sans qu'elle ne puisse comprendre pourquoi. Avait-il un problème avec la pauvre fille qui l'avait accompagnée jusque là ? Peut-être la connaissait-il ? Elle n'en avait pas la moindre idée. Elle n'avait jamais fait partie des "amies" qu'elle pouvait avoir ici, mais contraintes de travailler ensemble durant leur cours de potions, elles avaient fini par engager la conversation le plus naturellement du monde. Si par malheur leur collaboration devait continuer tout au long de l'année, autant prévoir tout de suite et garder des rapports plutôt cordiaux avec celle-ci. Elle se retourna tout de même au bout de quelques secondes dans l'espoir d'y voir un peu plus clair mais il n'y avait strictement rien qui méritait tant d'attention de sa part. Il y avait bien quelques élèves qui montaient ou descendaient mais étant le but même d'un escalier, elle ne comprenait pas ce qu'il pouvait trouver de si intéressant par là-haut. C'était une situation bien désagréable, et faute de mieux, elle ne put s'empêcher de penser que c'était de la faute de cette sombre idiote et qu'il faudrait la tenir à l'écart à l'avenir. Elle ne comptait de toute façon pas faire d'elle une deuxième Scarlett, ce qui était plutôt une bonne chose visiblement. Il parut tout de même revenir à la réalité lorsqu'elle se décida à briser le silence. Il y avait quelque chose qui clochait mais quoi ? Tout allait pour le mieux entre eux depuis la rentrée, ça ne pouvait donc pas continuer ? Elle ne voyait pas ce qu'elle avait pu faire depuis la veille... Elle s'était rendue en cours comme tous les matins, et c'était à peu près tout. Sauf qu'il était difficile de lui reprocher de faire ce pour quoi elle était là. Il devait bien se douter qu'elle prendrait le chemin des salles de classe tous les jours, non ? Elle l'avait toujours fait depuis qu'elle était ici, il n'y avait pas de raison que cela change maintenant... Elle regarda sa baguette tourner un moment, mal à l'aise sans pouvoir l'expliquer pour autant. Si elle avait su, elle aurait continué son chemin en feignant de ne pas le voir et se serait évité cette étrange entrevue. Si c'était un jeu, juste pour voir combien de temps elle pourrait tenir ainsi, il n'était décidément pas drôle.

" Très bien, très bien, merveilleux... C'était vraiment génial. "

Son sourire s'effaça totalement. Elle était censée gober ça et répondre avec enthousiasme que c'était merveilleux avant de continuer l'air de rien ? Elle laissa son sac tombé à ses pieds et se retourna une nouvelle fois, juste au cas où quelque chose ait pu changer dans les escaliers mais non, il n'y avait toujours rien. Il n'y avait probablement jamais rien eu à part cette pauvre fille d'ailleurs. Le monde parfait dans lequel elle vivait depuis quelques jours perdait de son éclat. Peut-être n'avait-elle fait que se voiler la face depuis le début, voyant ce qu'elle voulait voir uniquement ? Ce n'était malheureusement pas impossible. L'envie de fuir et d'aller s'enfermer dans son dortoir commença à se faire sentir légèrement mais elle n'en fit rien, se contentant de maltraîter l'ourlet de sa jupe. Qu'avait-il bien pu se passer en si peu de temps pour qu'il puisse réagir de la sorte ? Elle ne se souvenait pas avoir dit ou fait quelque chose qui puisse valoir une telle comédie, même la veille. D'accord, elle ne faisait pas toujours très attention à ce qu'elle pouvait raconter et aurait très bien pu le blesser sans le faire exprès mais elle aurait pu trouver la phrase litigieuse ou quoi que ce soit d'autre mais là, il n'y avait rien. Absolument rien... Tout s'était passé comme d'habitude. Enfin c'était en tout cas ce qu'elle avait cru jusqu'ici. Maintenant, elle était loin d'en être certaine et commençait à s'en vouloir pour quelque chose dont elle ne savait rien mais qui existait visiblement vu la comportement qu'il avait adopté depuis qu'elle était arrivée.

"Quelque chose ne va pas ?"

La situation lui échappait totalement. Elle ne savait plus de quelle manière réagir. Faire comme si elle n'avait rien remarqué et continuer sa journée le plus normalement possible ou bien insister jusqu'à ce qu'il daigne lui expliquer ce qu'il pouvait bien se passer, quitte à apprendre des choses dont elle aurait préféré tout ignorer ? Parce qu'elle n'était pas folle, sa camarade avait bien quelque chose à voir dans cette histoire, non ? Il ne l'aurait pas fixé de la sorte jusqu'à ce qu'elle disparaisse si ça n'avait pas été le cas... Le tissus gris commençait sérieusement à se froisser entre ses doigts mais elle n'y faisait pas attention, l'état de sa jupe étant pour l'instant le cadet de ses soucis. Elle voulait comprendre, lui demander pardon un million de fois si elle avait fait quelque chose de travers, essayer d'arranger le problème si elle le pouvait, bref n'importe quoi pour un peu que ça ne soit pas rester là à attendre que le monde s'effondre pour un truc dont elle ignorait tout. Si depuis qu'ils s'étaient mis ensemble, elle le voyait sans mal comme un petit-ami merveilleux, il fallait reconnaître que pour le coup, ce n'était qu'un sombre crétin. Sarah gigota légèrement sur la marche, de plus en plus mal. Pour la première fois depuis la rentrée, elle aurait aimé avoir un première année à aider sous la main ou un groupe de fauteurs de trouble accompagner chez Jefferson sur le champ, qu'importe pourvu que ça la mène loin d'ici, loin de lui. Mais non... Il lui fallait supporter sans broncher, en priant pour que ça passe vite, pour que ça ne soit qu'une erreur, voire un cauchemar. Elle s'était peut-être tout bêtement endormie en cours et serait réveillée dans quelques instants par un professeur froid et détestable qui ne manquerait pas de retirer des points à sa maison par la même occasion. Ca lui semblerait bien moins pire.

" Tu as cours, cet après-midi ? Botanique, j'imagine ? "

Perdue, elle secoua distraitement la tête. Fixant ses mains avec un intérêt soudain, elle ne répondit rien. C'était bien beau de reprendre la conversation comme si de rien n'était, enfin si on pouvait admettre qu'il s'agissait bel et bien d'une conversation, mais ça ne lui donnait pas plus de réponses sur ce qu'il se passait et qui paraissait lui échapper totalement. C'était un dur retour à la réalité, il semblait d'ailleurs bien doué pour les lui imposer. Elle ne lui avait jamais rien caché de son emploi du temps, aussi devait-il bien se douter qu'elle n'avait pas cours du reste de la journée, et encore moins botanique puisque les élèves qu'elle connaissait avaient Divination et qu'elle avait la chance de ne pas suivre cette option. Si c'était le semblant de discussion d'avec l'autre idiote qui le perturbait, elle n'y était strictement pour rien. Elle ne lui avait pas menti. D'ailleurs, elle n'avait jamais insinué qu'elle pouvait reprendre la direction des salles de classe de ce qu'elle en savait, si ? Peut-être l'aurait-elle préféré en fin de compte... Où était Scarlett quand on avait besoin d'elle ? Elle n'avait pas un truc sans importance à venir lui raconter ou la simple envie de venir ruiner leur intimité, non ? Non, bien entendu... Pas quand elle pouvait le souhaiter à ce point, ce serait bien stupide de sa part de faire quelque chose qu'elle attendait impatiemment...

"S'il te plait, arrête ça. Tu n'imagines même pas à quel point c'est énervant." lâcha t-elle en posant sa main sur la sienne pour qu'il cesse de faire tourner sa baguette entre ses doigts. Elle ne la retira pas tout de suite, prolongeant ce contact au maximum, peut-être par crainte que tout ne parte en morceaux par la suite. "Non, j'aurais espéré qu'on puisse passer l'après-midi ensemble puisque c'est à peu près le seul que j'aurais de libre cette semaine mais je suppose que c'est non...? Et je ne vois pas en quoi ça peut t'intéresser mais je n'ai botanique que le lundi matin."

Elle pourrait lui donner une copie de son emploi du temps s'il n'y avait que ça pour lui faire plaisir, qu'il vienne l'attendre à la sortie de chaque salle pour s'assurer qu'elle était bien là où elle devait être même si ça l'amusait elle s'en fichait pas mal tant que ça lui promettait d'éloigner tout autre moment semblable à celui-ci. Et dire qu'avant de le voir, elle avait envisagé d'aller se changer pour enveler toute trace de l'odeur de cette fichue potion, elle commençait à regretter de ne pas s'être contentée de suivre cette première idée... Peut-être aurait-elle eu l'occasion de retrouver un Scipion moins inquiétant ? Elle n'en était pas convaincue, d'autant plus qu'elle peinait toujours à trouver une explication rationnelle à tout ça. Il s'était bêtement levé de mauvaise humeur, c'était possible, mais ça n'expliquait en rien son regard posé sur cette pouffe. Le problème ne venait peut-être pas que d'elle finalement ? Cette idée était encore plus angoissante. Elle préférait de loin avoir fait toutes les bêtises du monde, qu'il lui en veuille un moment plutôt que de se dire qu'il pouvait regretter de s'être embarqué dans cette histoire avec elle alors qu'il y avait pas mal de jolies filles au château. Elle n'était même pas jolie celle-là de toute façon !

"Qu'est-ce que tu as ? Tu es vraiment bizarre aujourd'hui. D'abord tu fixes cette imbécile comme si c'était la huitième merveille du monde, après tu sembles me parler plus par obligation qu'autre chose et maintenant j'ai l'impression d'avoir fait toutes les bêtises qu'on puisse imaginer. D'accord, j'ai traîné avant de sortir de cours et elle n'est pas vraiment partie tout de suite, mais ça n'est pas la fin du monde ! Si tu as quelque chose à me reprocher, fais-le mais laisse tomber cette espèce de comédie insupportable."
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La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. Empty
Message(#) Sujet: Re: La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. EmptySam 8 Sep - 9:46

"Quelque chose ne va pas ?"

Non, à peine... tout semblait vouloir lui indiquer l'indicible, à tel point que c'en était réellement rageant. Comme une route qu'il aurait refusé d'emprunter alors que tous les panneaux s'accordaient pour dire qu'il s'agissait du seul chemin possible et qu'il ne pouvait faire autrement que de s'y engager, malgré les ronces qui pouvaient s'y trouver. Si quelque chose n'allait pas ? Bien sûr que quelque chose n'allait pas ! Tous semblaient trouver divertissant de laisser entendre que sa petite amie de quatre bientôt cinq mois se tapait son professeur de botanique, mais à part ça tout allait bien, évidemment ! Il aurait même du organiser une fête, tant qu'à y être, au moins puisqu'il passait pour la bonne poire de service au moins que ce soit publiquement... s'il avait consenti au début de sa relation à laisser courir les rumeurs qui disaient clairement qu'il s'était ramoli, qu'il avait bien perdu en vigueur depuis qu'il sortait avec Sarah et ainsi de suite, qui n'avaient jamais été très agréables à entendre mais desquelles il s'était accomodé non sans peine, là elles dépassaient l'entendement. Encore en proie à l'hésitation il n'était pas encore certain de bien y croire, après tout il était pleinement conscient qu'elle était très douée pour se donner une image, c'était ce qu'elle avait fait les deux premières années avec lui, lui laissant croire qu'elle s'arrêtait simplement à être une pimbêche sans cervelle comme tant d'autres. "Après tout ce ne serait pas la première fois que tu devrais t'attendre à une trahison de sa part..." continuait la petite voix insupportable. "Ah... c'est toujours bien désagréable le moment où l'on abaisse les masques." Non. Non, non, non. C'était de la pure folie, elle était la seule à laquelle il s'était permis d'accorder sa confiance ! Elle lui avait elle-même dit qu'elle était prête à tout laisser tomber, à plaquer ses études et à quitter l'école sans même avoir passé ses ASPICs pour le suivre ! Ce ne pouvait pas être que de belles paroles, si ? Si ? Fourrant son visage dans ses mains avant de le relever vers elle tout en espérant qu'il ne s'agissait que d'une sorte de plaisanterie amère, il le reporta sur elle. Et qu'est-ce qu'il voyait alors ? Plus rien. Ni sa petite amie, ni la fille avec laquelle il avait évolué dans son parcours à travers le château que ce soit en guerre ou après le tournant majeur qu'ait pu prendre leur relation, seulement une étrangère, rien plus qu'une inconnue à ses yeux. A cet instant, une blessure venait de s'ouvrir en lui sans qu'il ne puisse rien faire pour la refermer. Tout n'était qu'illusoire. Mensonge et calomnie.

" Oh, non, au contraire, tout va très bien, tellement bien même ! Je ne me suis jamais senti aussi bien ! " laissa-t-il échapper avant de se rendre compte qu'il était en train de hurler à moitié et que plusieurs élèves en bas des marches étaient en train de le dévisager avec stupéfaction et vers lesquels il se tourna ensuite. " Vous avez rien d'autre à faire à cette heure-ci ? Y a pas des cours dans cette école de malheur ? "

Non, bien sûr que non ils n'avaient pas cours, c'était l'heure de la pause déjeuner, c'était même pourquoi quelques minutes plus tôt il était venu s'asseoir sur ces marches pour attendre sa petite amie. Si seulement il avait su que peu après il se mettrait dans un tel état ! Oh non, tout comme il n'avait pas soupçonné une seconde que les quelques doutes qui avaient pu naître dans son esprit le soir du banquet et qu'il s'était empressé d'étouffer à leur naissance pourrait être fondés. A présent, ses doigts qu'il employait depuis quelques minutes à faire tourner sa baguette entre eux commençaient à se resserrer très fort autour de leur emprise, si bien que s'il l'avait voulu il aurait sans doute pu la briser en deux. Tout ceci ne semblait être guère plus qu'un cauchemar ! Peut-être finirait-il par reprendre conscience de la réalité, se demandant comment il avait pu être aussi idiot pour s'emporter d'une telle force devant aussi peu d'éléments pour s'appuyer dessus ! Après tout, de quoi s'agissait-il ? De simples rumeurs qui pouvaient tout bonnement être infondées et d'une fille qui lui demandait de transmettre son devoir à son professeur, peut-être parce qu'elle n'aurait pas l'occasion de le voir dans la journée. Mais il y avait une salle des professeurs, non ? Pourquoi ne s'y rendait-elle pas alors comme une grande pour aller le déposer dans son casier ? Ou mieux, pourquoi ne prenait-elle pas elle-même le chemin des serres ? Même si Sarah y avait cours... d'ailleurs, en y songeant, y avait-elle réellement cours ? Ou ne s'agissait-il que d'une entrevue qui sortait totalement du contexte pédagogique ? Cette pensée en tête, il s'empressa aussitôt de la chasser afin de se recentrer sur l'essentiel du problème.

"S'il te plait, arrête ça. Tu n'imagines même pas à quel point c'est énervant. Non, j'aurais espéré qu'on puisse passer l'après-midi ensemble puisque c'est à peu près le seul que j'aurais de libre cette semaine mais je suppose que c'est non...? Et je ne vois pas en quoi ça peut t'intéresser mais je n'ai botanique que le lundi matin."

Le temps d'un instant, Scipion se demanda si toutes les incertitudes qui le parcouraient avaient réellement lieu d'être, s'il n'était tout simplement pas en train de bâtir sur les dires de simples imbéciles qui avaient pensé se divertir en lançant quelques ragots de couloir ou à expliquer les résultats de la Poufsouffle, qui après tout étaient plutôt bons. Etrangement bons, même, lorsque l'on y songeait. Il ne s'était jamais réellement posé la question à vrai dire, pourtant du temps où elle était son ennemie il aurait adoré se servir de cela pour la démolir, prétextant alors qu'elle fraudait de la manière la plus aberrante qu'il soit. Mais il n'y aurait lui-même pas cru une seconde ! Pas plus qu'il n'avait cru qu'elle était réellement derrière les actes qui avaient été commis le soir du bal d'Halloween, mais du moment que les autres y auraient cru cela ne l'aurait aucunement dérangé. Elle aurait fini par avoir des ennuis avec la direction avant que lumière ne soit faite sur cette histoire, que l'affaire soit classée grâce au témoignage de ses professeurs, et qu'elle s'en sorte avec seulement une perte de crédibilité auprès de ses camarades. Il aurait gagné au change, en somme ! Mais actuellement, le problème était tout autre. S'agissait-il réellement d'un simple ragot de couloir ? Et pourquoi tout le monde paraissait-il au courant avant que lui-même ne le soit ? D'abord ces deux garçons, ensuite cette fille et ce fichu devoir, en seulement quelques jours, c'était à en devenir dingue ! Et le plus incompréhensible, c'était qu'elle ne paraissait même pas comprendre quel était le problème, alors qu'il était sous ses yeux il y avait moins de deux minutes, ou plutôt sous ses oreilles. Pensait-elle qu'il pourrait continuer longtemps à ne rien en savoir ?

" J'ai cru comprendre que tu avais un devoir à faire parvenir à Londubat, tu devrais y aller, je suis certain qu'il sera absolument ravi de te voir. " reprit-il de cette voix doucereuse qui ne lui appartenait nullement et qui sonnait affreusement faux. " Je peux bien attendre, tu sais. "

Avant tout, la seule chose qu'il demandait, c'était que lumière soit faite sur cette histoire. Il en avait assez d'être l'imbécile de service qui débarquait et qui réalisait qu'il avait manqué une bonne partie du spectacle, et que visiblement bien des choses s'étaient déroulées alors qu'il était attelé ailleurs. Que ce soit vrai, que ce soit faux, que ce soit en partie ou qu'il se soit trompé sur toute la ligne, il ne supportait pas de rester dans l'incertitude. Il avait le net besoin de savoir ! Enfin il n'allait tout de même pas s'aventurer à lui poser la question, seulement tout paraissait évident dans son esprit ! Ou plutôt non. Non, ça ne l'était pas. Non, ce n'était pas évident du tout même ! Plus rien n'avait de certitude, c'était le désordre le plus total, le chaos seul qui subsistait. Puisse cette matinée ne jamais avoir eu lieu ! Les choses ne seraient pas alors aussi envenimées, il ne serait pas en train de douter de tout et de rien, peut-être serait-il actuellement allongé dans l'herbe avec elle, peut-être lui raconterait-il même ce qu'il avait entendu le soir du banquet, ils en auraient ri ensemble, trouvant cela parfaitement absurde d'un côté comme de l'autre, et tout serait allé pour le mieux. Seulement, les choses ne paraissaient pas vouloir prendre cette direction, il venait d'oublier pourquoi il était venu, pourquoi il s'était assis sur cette marche, ce qu'il avait pu faire une heure plus tôt et ce qu'il pensait faire à présent qu'elle l'avait rejoint. Que Scarlett paraissait bien insignifiante, tout à coup ! Et dire qu'il avait pensé que si une ombre devait planer au-dessus de leur couple, ce serait elle et nul autre facteur, quelle naïveté de sa part !

"Qu'est-ce que tu as ? Tu es vraiment bizarre aujourd'hui. D'abord tu fixes cette imbécile comme si c'était la huitième merveille du monde, après tu sembles me parler plus par obligation qu'autre chose et maintenant j'ai l'impression d'avoir fait toutes les bêtises qu'on puisse imaginer. D'accord, j'ai traîné avant de sortir de cours et elle n'est pas vraiment partie tout de suite, mais ça n'est pas la fin du monde ! Si tu as quelque chose à me reprocher, fais-le mais laisse tomber cette espèce de comédie insupportable."

Décidément, tout semblait devenir encore plus incompréhensible qu'à l'origine. Ne se doutait-elle de rien de ce qui pouvait le traverser à ce moment-là et de toutes les interrogations noyées dans la colère et le désespoir qui se bousculaient en lui ? N'en avait-elle aucune idée ? Mais qui jouait réellement la comédie ? Il avait renoncé à tout, il avait changé du tout au tout pour elle ! Il avait fini par lui révéler ce qu'il avait toujours maintenu bien dissimulé, tout simplement parce qu'il lui faisait confiance, qu'il pensait avoir eu raison de le faire, et que tout semblait alors en train de partir en fumée ! Il ne lui reprochait pas d'avoir fait toutes les bêtises que l'on puisse imaginer, ce qu'il redoutait alors c'était une éventuelle seconde trahison de sa part ! Bien entendu, il n'avait encore que trop peu d'élément pour en arriver aussi rapidement à une conclusion, mais c'était plus fort que lui, cette colère qui le parcourait n'était pas contrôlable. Pour ds notes ! Pourquoi lui ferait-elle une chose pareille ?

" Rien, absolument rien. " mentit-il avant de se reprendre, hésitant quelques instants. " Elle ? Oh, elle vient simplement de confirmer ce que j'aurais du comprendre, depuis le banquet. Je pensais... je pensais qu'avec tout ça, cet été, ces deux mois, l'on serait au moins à l'abri des mauvaises surprises. Et de toute évidence, il semblerait que je me sois trompé, comme quoi l'on a pas fini d'en apprendre l'un sur l'autre. Au moins, l'avantage c'est que je pense pouvoir savoir à quoi m'en tenir désormais ! "

Sur ces paroles, il entreprit alors de se lever et de monter quelques marches, furieux, mais également désorienté, désemparé et surtout immensément déçu. Pour l'heure, il avait simplement envie de cogner dans quelque chose, n'importe quoi, fût-ce le premier élève qui se présenterait sur son chemin. Tout semblait désormais si faux ! Quelle amertume de découvrir que tout n'était que mascarade et fantasmagorie, douloureuse réalité qu'il aurait voulu ne jamais entrevoir ! Mais était-il simplement possible de tout effacer ? De faire comme si rien ne s'était passé ? Hélas non, cela ne paraissait plus faire partie des options envisageables.
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Message(#) Sujet: Re: La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. EmptySam 8 Sep - 12:18

" Oh, non, au contraire, tout va très bien, tellement bien même ! Je ne me suis jamais senti aussi bien ! Vous avez rien d'autre à faire à cette heure-ci ? Y a pas des cours dans cette école de malheur ? "

Sous le coup de la surprise, elle ne put que se reculer légèrement, le fixant bien malgré elle avec une certaine inquiétude. Pourquoi l'avait-il donc attendu ainsi si c'était pour passer ses nerfs sur elle ? Elle ne se souvenait pas l'avoir obligé à quoi que ce soit et n'avait, de ce qu'elle en savait en tout cas, rien fait pour le mettre dans un tel état. Ce n'était plus amusant du tout, pourtant elle était bien incapable de se lever et de prendre la fuite comme elle l'aurait fait avec n'importe qui d'autre en voyant que la situation n'était et ne serait probablement pas à son avantage. Sauf qu'il n'était pas n'importe qui d'autre et qu'il était tout simplement hors de question de disparaître avant d'avoir compris ce qu'il se passait. L'idée que Scarlett ait pu oeuvrer dans l'ombre pour tout gâcher lui traversa l'esprit l'espace d'une seconde mais ça ne tenait pas la route. Elle était adorable ces derniers temps et semblait finalement accepter leur relation, suffisamment du moins pour ne pas s'en mêler, et puis qu'aurait-elle pu lui dire qu'il ne sache pas déjà ? Qu'elle avait pour "projet" de finir sa vie avec Shacklebolt ? Il n'aurait pas été assez stupide pour y croire, il n'y avait que la Rouge et Or pour se laisser berner par un si gros mensonge. Elle avait envie de le rassurer, de lui dire qu'il n'y avait rien, que tout allait bien mais était-ce vraiment le cas ? Dans son monde à elle, oui, enfin ça l'avait été jusqu'à ce qu'elle s'installe à ses côtés et qu'il s'empresse de tout briser mais il lui semblait que son monde et la réalité n'avait pas toujours grand chose en commun depuis quelques semaines. Tout allait toujours bien, et quand ce n'était pas le cas elle parvenait tout de même à se convaincre du contraire parce qu'il était là et que c'était le plus important. Mais s'il ne venait qu'à ne plus y être ? Sa gorge se serra doucement à cette idée tandis qu'elle faisait de son mieux pour ne pas se mettre à pleurer. Non, c'était stupide, pourquoi mettrait-il les voiles maintenant ? Il n'y avait rien qui avait changé entre leurs vacances et maintenant... Ils étaient de retour à l'école mais ce n'était pas une raison suffisante. Elle n'avait rien fait qui puisse aller contre lui, s'était contentée de s'en prendre plus ou moins à tous les crétins qui enfreignaient le règlement pour ne pas avoir à se mettre sur son chemin à lui, elle avait juste fait comme ils avaient dit qu'elle ferait, rien de plus... Incapable de répondre, elle gardait les yeux rivés sur lui, attendant sans vraiment savoir pourquoi une sentence qu'elle ne pensait pas mériter mais qu'elle craignait de voir arriver bien plus rapidement qu'elle ne l'aurait souhaité. Difficile de se défendre lorsqu'on se gardait bien de nous expliquer ce pourquoi on pouvait bien être déclaré coupable.

" J'ai cru comprendre que tu avais un devoir à faire parvenir à Londubat, tu devrais y aller, je suis certain qu'il sera absolument ravi de te voir. Je peux bien attendre, tu sais. "

Ses mots lui firent l'effet d'une douche froide. Enfin elle commençait lentement à entrevoir le problème. Peut-être aurait-elle dû le lui exposer dès la rentrée ? Visiblement. Elle secoua la tête, aussi hystérique que perturbée. Alors lui aussi, il y croyait ? A moins qu'elle ne se soit trompée sur toute la ligne et qu'il ne prenne mal uniquement le fait qu'elle ait à voir l'un de ses professeurs alors qu'il était là mais ça lui semblait bien trop insignifiant pour être vrai. Elle se sentait affreusement stupide, culpabilisant de n'avoir rien fait pour éviter ça. Parce que bien sûr, tout aurait pu être évité ! Elle n'aurait eu qu'à le mettre en garde contre les rumeurs qui pouvaient courir à son sujet, lui expliquer d'où venaient réellement ses notes et tout ce qui s'en suivait mais non, elle avait laissé faire en espérant trouver une solution miraculeuse sans qu'il n'en apprenne jamais rien. Qu'avait-elle cherché à éviter ? Qu'il la prenne pour une pseudo-intello ? Quel drame cela aurait été face au véritable cauchemar qui était en train de se dérouler devant ses yeux. Elle aurait tant voulu lui se rattraper maintenant, lui raconter toute l'histoire depuis le début, de ses absences dans sa salle commune puisqu'elle était occupée à travailler ailleurs aux rumeurs qu'elle avait laissé courir puisqu'au fond elles l'arrangeaient bien mais aucun son ne paraissait vouloir sortir de sa bouche pour l'y aider. Qu'allait-il finir par s'imaginer ? Qu'elle ne savait pas comment lui avouer qu'elle l'avait toujours trompé ? Qu'elle cherchait un moyen pour mettre un terme à leur relation ? Sauf que c'était bien la dernière chose qu'elle souhaitait faire ! C'était particulièrement égoïste mais que deviendrait-elle s'il ne venait qu'à fuir ? Il était toute sa vie désormais, bien plus encore qu'il n'avait pu l'être du temps de leur guerre. S'il partait, il ne restait plus rien. Non... Il n'avait pas le droit de partir sans qu'elle n'ait eu le temps de s'expliquer sur cette affaire. D'accord, elle avait été bête, mais il ne pouvait pas l'abandonner pour ça, n'est-ce pas ? Elle avait beau se dire que non, elle ne parvenait pas à y croire. Si, il le pourrait. Qu'est-ce qui l'en empêcherait après tout ? Elle était incapable de se justifier, s'enfonçant encore plus dans le rôle de fautive qu'elle n'avait jamais voulu, il ne pourrait que penser qu'elle était bel et bien la pire traînée du château et il prendrait le large sans s'attarder davantage...

" Rien, absolument rien. Elle ? Oh, elle vient simplement de confirmer ce que j'aurais du comprendre, depuis le banquet. Je pensais... je pensais qu'avec tout ça, cet été, ces deux mois, l'on serait au moins à l'abri des mauvaises surprises. Et de toute évidence, il semblerait que je me sois trompé, comme quoi l'on a pas fini d'en apprendre l'un sur l'autre. Au moins, l'avantage c'est que je pense pouvoir savoir à quoi m'en tenir désormais ! "

Non ! Il n'avait pas le droit de dire ça ! Il n'en savait rien, au contraire ! Lorsqu'il se leva, Sarah crut que son monde s'effrondrait pour de bon. Alors c'était comme ça que ça se terminerait ? Il la laisserait là et reprendrait le cours de sa vie comme si elle n'en avait jamais fait partie ? Elle n'avait qu'une envie, retrouver son lit et chouiner comme la gamine qu'elle était n'attendait que de le faire depuis de longues minutes déjà. Mais ce serait bien trop simple. Elle ne pouvait pas le laisser tout laisser tomber sur un malentendu, elle n'avait pas le droit de rester là sans rien faire à le regarder s'en aller. Elle resta malgré tout de longues secondes, complètement perdue, à le fixer alors qu'il remontait les marches. Et si ça ne servait à rien ? Et s'il ne la croyait pas ? Avait-elle réellement envie de prendre le risque de tout lui avouer au beau milieu du hall en prenant le risque de détruire le peu de sa réputation d'autrefois qui pouvait encore tenir debout ? Et comment Scarlett ne viendrait à réagir lorsqu'elle apprendrait que leur merveilleuse amitié n'était basée que sur des points communs qui n'existaient pas, qu'elle lui avait menti depuis le début ? Quelle importance pouvait-elle bien avoir alors qu'elle risquait de le perdre, lui, pour de bon ? Elle finit par se lever brusquement, laissant son sac dégringoler les quelques marches qu'elle avait monté avant de s'asseoir. Elle n'y fit pas attention et même le boucan que fit ses fioles en arrivant sur le sol ne fut pas assez bruyant pour le lui faire remarquer. Les jambes tremblantes et menaçant de la lâcher à chaque pas, elle monta rapidement les quelques autres marches qui la séparaient de lui et l'attrapa par le bras, le forçant à s'arrêter par la même occasion. Elle n'était pas convaincue que l'idée soit brillante mais de toute façon, elle n'avait que celle-ci, il faudrait faire avec. Au pire, il se dégagerait et continuerait son chemin, elle ne pourrait rien faire de plus, mais elle aurait essayé. Ce serait toujours ça... Difficile de s'en persuader alors qu'il risquait de l'abandonner là, à chaque seconde qu'elle passait à garder le silence.

"Scipion, je t'en prie, attends. C'est pas ce que tu crois." finit-elle par dire enfin avec la désagréable sensation d'avancer sur un champ de mines. "Je sais que j'ai été bête, que j'aurais dû t'en parler mais tu semblais ne rien savoir alors j'avais espéré que tu n'en saurais jamais rien et que j'aurais le temps d'arranger les choses avant que tu n'en entendes parler. J'ai eu tort et j'en suis vraiment désolée mais j'ai jamais rien fait d'autre que de les laisser raconter ce qu'ils voulaient, j'te le jure !"

Son coeur paraissait chercher à fuir mais elle feignait de ne rien remarquer. Elle ne savait pas trop comment continuer, ça n'avait jamais vraiment été dans ses habitudes d'oublier d'avoir l'air particulièrement stupide, encore plus lorsqu'il fallait sauver la partie la plus importante de sa vie. En général, elle se serait contentée de hausser les épaules avant de partir déjeuner le plus normalement du monde sans s'inquiéter davantage. Après tout, les gens allaient et venaient sans qu'elle ne cherche à les retenir et ça lui allait très bien mais elle ne pouvait pas contenter de le voir partir sans rien faire, juste parce que ça aurait dû lui paraître normal, presque insignifiant. Ca ne l'était pas, il ne l'était pas et si elle devait passer son année tout entière à essayer de le récupérer, de se faire pardonner et bien qu'importe, elle le ferait. Mais il ne partirait pas... Ne lui avait-il pas promis qu'il resterait tant qu'il ne serait pas forcé de faire le contraire ? Rien ne l'y obligeait là, n'est-ce pas ? Il n'avait aucune raison de mettre les voiles, de tirer un trait sur leur histoire. Il ne pouvait pas tant la punir alors qu'elle n'avait rien fait de réellement répréhensible...

"J'ai toujours su ce qu'on racontait et j'aurais dû démentir il y a longtemps mais ça m'arrangeait bien au fond. Ils avaient trouvé à ma place une manière douteuse d'expliquer mes résultats, on parlait de moi et je restais l'idiote que j'avais toujours été. Je n'avais jamais eu de raison de me défaire de cette image-là. C'est de ma faute, j'ai toujours été faire mes devoirs dans les salles désertes que je trouvais sur mon chemin pour qu'on n'en sache rien, souvent je rentrais tard dans la nuit, ils ont imaginé le reste. J'étais la pouffe opportuniste du château, je n'étais pas obligée de m'expliquer et je pouvais continuer ma vie tranquillement, tu comprends ? Jusqu'à ce qu'on se mette ensemble... Ca devait être que deux mois alors au début je me suis pas trop inquiétée, ce n'était pas vraiment dérangeant de laisser planer le doute. Et puis tu savais rien. J'avais pas envie de prendre le risque que tu t'en ailles alors que ça servait à rien alors j'ai rien dit..."

Sa voix s'était faite douce, timide et désolée. Elle se rendait bien compte qu'elle était une véritable cruche, qu'elle risquait de tout perdre d'un coup, aussi bien lui, que sa meilleure amie, que son image de blonde stupide mais en avait-elle vraiment le choix ? A choisir, elle préférait tenter de le garder lui. Scarlett lui en voudrait certainement quand elle l'apprendrait mais avec un peu de chance, elle finirait par passer l'éponge et admettre que même si elle ne lui avait pas forcément dit toute la vérité, elles s'entendaient quand même bien et que ça, c'était bien réel. Elle finit par baisser les yeux, mal à l'aise, trouvant dans ses chaussures un intérêt soudain et merveilleux. Le pauvre devait vraiment regretter de s'être embarqué dans cette histoire. Elle s'en voulait d'ailleurs de lui avoir infligé ça alors qu'il n'avait jamais rien demandé à personne et qu'il était vraiment extraordinaire avec elle. Elle ne pouvait que craindre qu'il n'en croit pas un mot et se fasse la malle malgré tout mais elle ne voyait pas ce qu'elle pouvait faire de plus. Si lui dire la vérité n'était pas suffisant, il n'y aurait certainement plus aucune chance de sauver ce qui pouvait l'être encore. A croire que leur histoire était vouée à être bancale. Ils n'avaient certes jamais rien fait comme tout le monde et ça ne s'était pas toujours passé au mieux, il n'y avait qu'à voir leurs débuts pour en avoir le coeur net mais tout était devenu parfait et elle avait eu la bêtise d'espérer que cela durerait encore et toujours...

"Et là... Je ne savais pas trop comment arrêter tout ça alors je me trouvais mille et une excuses pour repousser encore et encore... C'était complètement stupide, c'est vrai, mais j'ai jamais couché avec mes professeurs, et encore moins depuis qu'on est ensemble. Je voulais pas te blesser, ni même te le cacher en fait, j'avais juste pas envie de te décevoir et que tu m'abandonnes. Je crois que c'est raté... Je suis désolée."

Même si elle avait enfin fini de s'expliquer, elle n'osait pas affronter son regard pour autant. Quelle idiote elle était non mais quelle idiote ! Il ne lui restait plus qu'à croiser les doigts pour qu'il ne parte pas. Qu'il lui en veuille, ce serait normal, mais elle ne voulait pas qu'il la laisse là... Elle faisait de son mieux pour se convaincre que non, il ne le ferait pas mais ça sonnait incroyablement faux.
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Message(#) Sujet: Re: La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. EmptySam 8 Sep - 23:30

"Scipion, je t'en prie, attends. C'est pas ce que tu crois. Je sais que j'ai été bête, que j'aurais dû t'en parler mais tu semblais ne rien savoir alors j'avais espéré que tu n'en saurais jamais rien et que j'aurais le temps d'arranger les choses avant que tu n'en entendes parler. J'ai eu tort et j'en suis vraiment désolée mais j'ai jamais rien fait d'autre que de les laisser raconter ce qu'ils voulaient, j'te le jure !"

Arrêtant sa progression alors qu'il lui semblait que tout ce qui l'entourait était présemment en train de se décomposer, Scipion referma ses doigts autour de la rampe, enfonçant ses ongles dans le bois qui la constituait. Il se retourna alors, sans pour autant lui faire face, laissant son regard planer dans le vague, la colère toujours lisible dans ses traits. Ne pas la regarder. Ne surtout pas la regarder. Pourquoi voulait-elle le retenir si c'était pour lui balancer ces mots au visage ? Et dire qu'elle était la seule avec qui il avait pu être sincère ! Il ne parvenait pas à se dire qu'elle avait pu jouer avec lui de cette manière... si elle avait pu le trahir quelques années auparavant, sa délation ne semblait en rien comparable au coup de grâce qu'elle était en train de lui infliger. Etait-ce donc là un aveu ? C'était de ne pas lui en avoir parlé qu'elle pensait être la cause du problème ? Non, c'était de s'être moqué de lui de la sorte ! Si elle avait espéré qu'il n'en sache rien, la manoeuvre était vraisemblablement ratée, qu'il était stupide et naïf d'avoir pu penser qu'il ne s'agissait que de rumeurs infondées ! Comment voulait-elle arranger les choses ? Elle avait tout gâché, tout ! Il lui avait fait confiance ! Il avait tout abandonné pour que cette histoire qu'il considérait comme bien plus importante que tout le reste puisse fonctionner, il lui avait avoué être prêt à laisser tomber toutes ses opérations douteuses, il lui avait révélé ce qu'il avait toujours soigneusement gardé dans l'ombre ! Qu'il était crédule, le grand Scipion, pour se laisser avoir si facilement ! Qu'il était ridicule à présent qu'il se retrouvait être le dindon de la farce ! Il s'était laissé emporter par le flux de ses sentiments, et voilà qu'il se retrouvait tout en bas de l'échelle. Quelle déception de constater que l'image de traînée que l'on avait pu lui octroyer dans le temps ne se limitait pas à un rôle qu'elle se donnait, avec cet acte ignoble elle était davantage en train de le confirmer qu'autre chose. Lui qui jadis avait été le manipulateur par excellence, celui dont le moindre geste du quotidien était calculé de manière très précise, à présent il s'apparentait bien davantage à un gamin de dix ans s'indignant avec haine contre l'injustice de la vie en découvrant une réalité bien désagréable. Combien de temps cela faisait-il que ces cachotteries duraient ? Et combien de temps encore avait-elle pour intention de le lui dissimuler ? Et encore plus précisément, depuis combien de temps cela durait-il ? Et dire que tout cela ne semblait alors n'être qu'un cauchemar des plus absurdes... il ne s'agissait que d'un triste reflet de ce sur quoi il avait toujours fermé les yeux. Peu importait, il n'avait aucune envie d'en entendre davantage, pour l'heure il saturait. Plus elle lui en dirait au sujet de ses aventures avec le corps professoral, plus rapidement il était certain de perdre patience et d'agir sous le coup de l'impulsion, avec sa seule haine pour tout leitmotiv/

"J'ai toujours su ce qu'on racontait et j'aurais dû démentir il y a longtemps mais ça m'arrangeait bien au fond. Ils avaient trouvé à ma place une manière douteuse d'expliquer mes résultats, on parlait de moi et je restais l'idiote que j'avais toujours été. Je n'avais jamais eu de raison de me défaire de cette image-là. C'est de ma faute, j'ai toujours été faire mes devoirs dans les salles désertes que je trouvais sur mon chemin pour qu'on n'en sache rien, souvent je rentrais tard dans la nuit, ils ont imaginé le reste. J'étais la pouffe opportuniste du château, je n'étais pas obligée de m'expliquer et je pouvais continuer ma vie tranquillement, tu comprends ? Jusqu'à ce qu'on se mette ensemble... Ca devait être que deux mois alors au début je me suis pas trop inquiétée, ce n'était pas vraiment dérangeant de laisser planer le doute. Et puis tu savais rien. J'avais pas envie de prendre le risque que tu t'en ailles alors que ça servait à rien alors j'ai rien dit..."

Suite à ce monologue, Scipion était resté incrédule, la dévisageant avec une totale stupéfaction, comme si celle qu'il regardait à ce moment-là n'avait rien en commun avec celle avec qui il avait pu passer cinq mois, au terme de six ans d'histoire commune. Sa tirade venait de le laisser pantois, tandis qu'il cherchait à discerner dans ses dires quelque trace qui pourrait lui permettre de se dire qu'il n'était pas en train de nager en pleine confusion, ou qu'elle ne tentait pas d'embrumer son esprit encore davantage... néanmoins, cela ne paraissait pas être le cas. Elle semblait tout à fait sincère même s'il avait un peu de mal avec ces explications. Pouvait-il s'y fier ? Après les quelques minutes précédentes durant lesquelles dans sa colère il lui aurait octroyé tous les vices du monde, à présent c'était le désordre et le chaos le plus total qui régnait dans ses idées. L'atmosphère elle-même s'en retrouvait à présent chargée d'une sorte de tension tandis qu'il peinait à reprendre pied, tant bien que mal, après la tourmente qui venait de semer la discorde. Et quelle discorde ! Tout avait paru si près de la fin, prêt à disparaître dans les méandres de l'oubli, envolés les bons moments qu'ils avaient pu passer ensemble... c'était un peu comme découvrir un champ de bataille désert, sur lequel jonchaient seulement les ruines et décombres. Les armes avaient été abaissées mais les blessures ne s'en étaient pas refermées pour autant, les plaies béantes saignaient toujours et c'était comme si peu importait le remède employé les choses ne pourraient jamais plus changer. Ainsi rien ne s'était jamais produit ? Ces rumeurs n'étaient donc basées que sur de simples aprioris sans aucun fondement ? Encore davantage, elle était même en train d'avancer qu'elle avait elle-même pris l'initiative de les laisser circuler en toute liberté, sans ne jamais chercher à ce que lumière soit faite sur cette histoire. Tout cela paraissait tout simplement absurde dans l'esprit de Scipion ! Mais d'un autre angle, il avait très envie de la croire sur parole. Peu importait qu'elle essaie de lui mentir, tout ce qu'il souhaitait c'était que ce qu'elle était en train d'avancer était totalement vrai, ainsi cela expliquerait bien des choses. De toutes ses forces, il espérait que ce soit la vérité et que tout ce qui ait pu être divulgué ne soit que mensonge.

" C'est... pourquoi est-ce que tu aurais fait tout ça ? Enfin, pourquoi faire autant d'efforts pour maintenir une simple illusion ? " finit-il par conclure complètement désarçonné par ce qu'il venait d'entendre. " Je ne serais pas parti si tu m'en avais parlé, enfin... je n'aurais pas mis un terme à tout cela aussi facilement ! C'est juste que... je n'imaginais vraiment pas que... "

Il avait beau en être persuadé, il n'en savait rien. Qu'est-ce qu'il n'aurait pu imaginer ? Que finalement, il ignorait encore plusieurs points sur son compte et sans en avoir conscience ? C'était vrai, qu'aurait-il fait ? Il n'en savait pas grand chose au final. Travailler dans les salles désertes de l'école la nuit ! Et dire qu'il avait été si loin de le soupçonner ! A bien la dévisager, elle n'en semblait pas moins étrangère que quelques minutes plus tôt, durant lesquelles la sensation de désespoir qui l'avait envahi l'avait presque littéralement abattu. D'un côté il était profondément soulagé à l'idée que tout cela ne soit que calomnie et basé sur de stupides ragots de couloirs, toutefois il n'en restait pas moins meurtri en constatant qu'il y avait un point sur lequel il ne s'était pas trompé. Encore des informations sur son compte qu'il ignorait... Il ne s'était jamais rendu compte qu'elle pouvait travailler secrètement afin de dorer son image, ou plutôt de la salir encore davantage... il n'en avait jamais rien su ! Et ce n'était pourtant pas comme s'il ne se baladait pas dans les couloirs la nuit... quelques années plus tot, il aurait même été très heureux de la prendre sur le fait et de s'en servir ensuite. Seulement, actuellement, il était on ne pouvait plus désorienté par ce qu'elle venait de lui apprendre et le scandale qui avait précédé, dont il avait été l'auteur sans se rendre compte que tout cela était faux depuis le début. Comment avait-il pu tant manquer de discernement ? Comment avait-il pu être aussi aveuglé par la colère pour lui balancer tout cela sans réfléchir ou chercher à comprendre ? N'avait-il donc pas pu lui poser la question d'un ton calme et posé ? Non bien sûr, il avait fallu que son aspect impulsif prenne le dessus...

"Et là... Je ne savais pas trop comment arrêter tout ça alors je me trouvais mille et une excuses pour repousser encore et encore... C'était complètement stupide, c'est vrai, mais j'ai jamais couché avec mes professeurs, et encore moins depuis qu'on est ensemble. Je voulais pas te blesser, ni même te le cacher en fait, j'avais juste pas envie de te décevoir et que tu m'abandonnes. Je crois que c'est raté... Je suis désolée."

Désolé, il l'était également. Et complètement décontenancé. Et pathétique. Trop indécis pour savoir quoi répondre, se demandant quelle réaction il lui aurait fallu adopter ou ce qu'il aurait du dire, ou faire, ou il n'en savait trop rien... Comment les choses avaient-elles pu en arriver là ? La décadence s'était faite si rapidement, si subitement, à présent tout n'était plus qu'abstraction. Mais elle ne lui avait pas menti. Enfin du moins, elle n'avait pas essayé de lui cacher une quelconque liaison avec l'un de ses professeurs, ce qui était déjà à ses yeux une très bonne chose. Néanmoins... il y avait toujours une sorte de distance pour les séparer. Il avait imaginé qu'il n'aurait plus à craindre d'elle la moindre surprise, mauvaise en tout cas, tout comme il avait espéré depuis le début de leur relation ne jamais la décevoir. Et ce fossé pourrait-il être comblé un jour ? Il l'ignorait. En tout cas, même si l'atmosphère de crise qui avait précédé s'était apaisée, la tension était toujours présente, au milieu de l'embarras, de l'incompréhension, tandis que décantait le sentiment de haine qui avait envahi le Gryffondor précédemment. Sans toutefois la regarder, ayant dévié les yeux sur un point aléatoire du hall tandis qu'il était attelé à réfléchir sur ses paroles, sur ses aveux, sur ce qui était en réalité et non pas ce qu'il avait cru qu'il soit... l'avait-elle déçu ? Malheureusement, il ne s'imaginait pas tout oublier dans l'instant, orner son visage d'un grand sourire et proposer un retour à la case départ comme si rien n s'était passé. Il était confus actuellement, et avait besoin de temps pour avaler la pillule.

" Je ne suis pas déçu. " mentit-il non sans peine et en reprenant son calme. " C'est... inattendu. Très inattendu. "

Pour le moins, effectivement. Que pouvait-il dire de plus ? Rien, visiblement. Il n'y avait rien à dire. Et il n'y avait peut-être plus rien tout simplement, en fin de compte. Peut-être que leur histoire commune était même à la veille de partir en fumée, à ce rythme-là... cette indécision était probablement pire que tout ce qu'ils avaient encore pu vivre. Si ça se trouvait, il allait la perdre. Pour de bon. Parce qu'il s'était comporté comme un imbécile. Seulement, comment vous pouvait-il changer quoi que ce soit ? Déviant son regard vers elle, sans trop savoir sur quelle pente il s'aventurait, il se risqua toutefois à essayer de sauver encore ce qui pouvait l'être.

" Ne les laisse... plus jamais dire des choses pareilles. Je ne veux plus l'entendre, je ne veux plus que ces rumeurs continuent de circuler, plus jamais. " continua-t-il complètement désorienté et empli d'amertume. " S'il te plait. "

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Message(#) Sujet: Re: La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. EmptyDim 9 Sep - 12:01

Par Merlin que la situation en devenait effrayante. Il s'était arrêté, bien sûr, elle ne lui avait pas l'air bon ombre d'autres choix de toute façon mais elle ne pouvait que craindre qu'il reprenne son chemin au plus tôt, la laissant là sans chercher à l'écouter davantage. Si seulement, elle avait pu imaginer une seule seconde, rien qu'une, que les choses pourraient prendre une telle tournure un jour ! Et elle, pauvre idiote, elle restait là à deux doigts de le perdre pour de bon pour des raisons qu'elle était bien la seule à savoir infondées. Plus les secondes passaient, plus elle avait l'impression que c'était fichu d'avance. Pourquoi la croirait-il après tout ? Elle avait passé sa vie tout entière à entretenir une image dont personne soupçonnait qu'elle ne soit pas réelle, chaque élève de ce château la voyait comme l'une des pires pouffes qu'il ait pu y croiser un jour et Scipion ne devait pas franchement faire exception. Cette idée l'attrista plus qu'elle n'aurait pu l'imaginer mais difficile d'y renoncer pour autant. Elle n'avait jamais cherché à ce qu'il la voit différemment et après toutes ces années passées à se détester, il devait en avoir entendu bien davantage à son sujet que n'importe quelle crétine commère. Et pourtant il était encore là. Ce n'était pas très logique mais pour l'heure, elle s'en fichait complètement. Il était encore là, peut-être, mais pour combien de temps ? Il paraissait la détester plus encore qu'il ne l'avait jamais fait alors que leur guerre était encore d'actualité. Elle voulait partir d'ici, s'éviter de remarquer combien elle avait tout fichu par terre, comme bien il la haïssait désormais. Ca aurait été facile pourtant, continuer son ascension à toute allure et aller s'enfermer dans son dortoir. Personne ne lui aurait posé la moindre question puisque ce n'était pas les amies qui peuplaient sa chambre et elle aurait pu feindre une ignorance parfaite en en redescendant. Mais il lui aurait falu pour cela accepter de tirer un trait sur le Gryffondor, probablement définitif d'ailleurs puisqu'il y aurait eu fort à parier qu'il n'aurait plus jamais voulu lui adresser la parole après ça. Oh bien sûr il aurait eu raison, mais elle n'était pas prête à le laisser filer de la sorte. D'un autre côté, qu'il puisse la penser si peu sincère pour envisager qu'elle s'amuse à le tromper lorsqu'elle avait un moment de libre la mettait mal à l'aise. Elle avait été prête à tout lâcher pour le suivre, elle avait accepté de mettre son amitié avec Scarlett entre parenthèses alors qu'elle avait voulu se mettre en eux... Qu'aurait-il fallu qu'elle fasse de plus pour qu'il accepte d'admettre qu'elle pouvait réellement l'aimer, et non simplement jouer en attendant la fin de sa scolarité ? Depuis qu'ils étaient ensemble, elle n'avait jamais rien fait qui puisse l'en faire douter. Elle n'avait jamais plus flirté avec que ce soit, n'avait jamais laissé entendre auprès de ses amies qu'elle se fichait de lui, n'avait tiré aucun profit de cette histoire... Et pourtant. Difficile de lui en vouloir néanmoins. C'était blessant, certes, mais tellement compréhensible.

" C'est... pourquoi est-ce que tu aurais fait tout ça ? Enfin, pourquoi faire autant d'efforts pour maintenir une simple illusion ? Je ne serais pas parti si tu m'en avais parlé, enfin... je n'aurais pas mis un terme à tout cela aussi facilement ! C'est juste que... je n'imaginais vraiment pas que... "

Sarah haussa les épaules, ne sachant pas vraiment quoi répondre à cela. Ca faisait des années et des années que c'était ainsi, tout le monde y croyait. Elle avait toujours fait en sorte de sauver les apparences même si ce n'était pas ce qu'il y avait de mieux à faire. Elle n'avait eu, au début, aucune raison de nier. Au début... Et maintenant, à cause de ça, il lui semblait incroyablement loin. Et si c'était ainsi que cela se terminait ? C'était possible après tout, non ? Qu'il ne parvienne pas à le lui pardonner et s'éloigne un peu plus chaque jour jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien d'eux que de bons souvenirs et de nombreux regrets ? Elle voulait retrouver ses bras, sa présence tout contre elle, qu'il lui dise que ce n'était pas dramatique, qu'ils s'en sortiraient, que ce n'était qu'un mauvais moment à passer... Et qu'importe qu'il dure deux heures ou dix ans tant qu'elle pouvait avoir la certitude que tout redeviendrait comme avant ensuite. Elle avait été prête à l'attendre toute une vie, elle n'était pas à quelques jours... Comment pourrait-elle s'en remettre si leur relation finissait par trouver son terme simplement et uniquement à cause d'elle ? Parce qu'au final, c'était bien le cas. Lui n'avait strictement rien fait, se contentant de subir les conséquences de ses bêtises à elle, se retrouvant bien malgré eux face à une situation qu'elle aurait fait n'importe quoi pour lui éviter. Manque de chance elle s'était lamentablement plantée, persuadée que le bruit ne parviendrait pas jusqu'à lui. Elle avait été bien bête pourtant, comme si elle ne savait pas comment cela fonctionnait, les rumeurs. Si ça se baladait dans les couloirs alors qu'il n'y avait pas de petit-ami dans les parages, elle aurait dû se douter que ce serait bien pire encore maintenant qu'il était là. N'en aurait-elle pas fait de même, au fond ? Si elle n'osait réellement se l'avouer, elle savait pertinemment que si. Peut-être y repenserait-elle à deux fois, si elle devait recommencer un jour.

"Je n'avais qu'une réputation douteuse et une amitié bancale avec Scarlett qui était basée dessus. Admettre que je n'étais pas qu'une idiote aurait pu mettre toute ma vie de l'époque en morceaux, et j'avais pas envie. Maintenant c'est différent, je peux bien perdre tout ça que ça m'est égal mais t'étais pas là, avant. La seule chose qui pouvait compter c'était l'existence pseudo-parfaite dans laquelle j'évoluais..."

Une amitié bancale avec Scarlett... Elle lui avait semblé plus stable depuis les vacances, c'était certain mais l'était-elle suffisamment pour qu'elle puisse accepter qu'elle lui avait menti depuis le début, qu'elle n'était en rien celle qu'elle lui avait laissé connaître à quelques détails près ? Elle craignait fort que non. Si déjà l'arrivée du Gryffondor avait mis un bazar indescriptible dans leur relation, là ça allait être certainement le coup de grâce. Il n'y aurait plus rien à sauver et elle retournerait auprès de ses merveilleuses amies sans se soucier d'elle une seconde de plus. Elle glousserait avec Isis pendant qu'elle retrouverait Whitby à la bibliothèque et se serait certainement le début d'une décadence longue et douloureuse. Il lui semblait néanmoins que ça en valait la peine. Elle n'en était bien sûr pas convaincue puisque c'était à des années lumières de la vie qu'elle avait eu jusqu'ici et que le risque de voir Scipion disparaître pour de bon n'était pas encore totalement éloigné mais qu'importe. A choisir, elle préférait largement le savoir près d'elle, quitte à ce que sa meilleure amie voie en elle une cible potentielle. Ce serait désagréable, bien entendu, elle n'avait pas envie de la perdre maintenant qu'elles semblaient enfin amies pour de bon mais si elle ne comprenait pas, ce n'était pas vraiment de sa faute. Ce n'était encore qu'une gamine lorsque tout ça avait commencé, c'était bête mais qui n'avait jamais fait d'erreur ? C'était un peu simpliste, d'autant plus qu'elle était certaine qu'elle aurait recommencé de la même manière si elle en avait eu l'occasion... Elle glissa timidement sa main dans la sienne, s'attendant malgré tout à ce qu'il la lâche aussitôt et reprenne son chemin comme si elle ne l'avait jamais retenu mais elle avait l'impression qu'il n'y avait jamais eu tant de distance entre eux, même du temps où ils se vouaient une guerre sans merci. C'était insupportable de le savoir là, à quelques dizaines de centimètres à peine, mais de pouvoir contempler le fossé qui les séparait désormais. Si seulement elle pouvait revenir en arrière, faire en sorte que tout cela n'arrive jamais... Elle tentait de se rassurer comme elle le pouvait, il n'était toujours pas parti, il ne lui avait pas hurlé dessus qu'il la détestait et qu'il ne voulait plus jamais la revoir, c'était sûrement une bonne chose. Sûrement, oui...

" Je ne suis pas déçu. C'est... inattendu. Très inattendu. "

Ca sonnait faux, horriblement faux. Elle ne prit pas la peine de relever cependant, n'étant pas certaine d'avoir envie d'entendre de sa bouche tout le contraire de ce qu'il venait de sortir là. Et dire qu'elle avait imaginé que leur vie ne serait qu'une longue suite de journées merveilleuses, où tout irait toujours pour le mieux, où rien ni personne ne pourrait assombrir leur ciel merveilleusement dégagé... Pas le moindre nuage, pas la moindre petite ombre... Aucune dispute, aucun problème... Peut-être aurait-elle dû simplement arrêter de croire aux contes de fées. Elle avait beau avoir un petit-ami extraordinaire, digne du Prince Charmant, elle se rapprochait bien plus de la vilaine sorcière que de la pauvre Princesse à sauver, et ça suffisait largement à remettre en question tous les projets parfaits qu'elle pouvait envisager pour les quatre-vingt années à venir. Pauvre Scipion... Elle le trouvait bien courageux de ne pas avoir encore fui. Elle ne pourrait même pas lui en vouloir puisque ce serait particulièrement mérité. Ca n'aurait plus rien à voir avec son lâche abandon de la salle de duel, non, bien au contraire. Qu'il cherche à se préserver de l'impact néfaste qu'elle pouvait avoir sur sa vie était on ne pouvait plus compréhensible, et si elle avait été moins égoïste, peut-être l'aurait-elle encouragé à le faire. Sauf que c'était bien impossible de le pousser ainsi. S'il partait, il ne resterait plus rien. Elle n'était pas certaine de pouvoir s'en relever, bien au contraire. Chacune de leur séparation avait été un véritable enfer dans lequel elle sombrait un peu plus chaque jour. Comment tout cela se terminerait-il si ça durait encore et encore ? Un cauchemar sans fin, elle n'était pas persuadée d'avoir envie de s'y abandonner, même si c'était pour son bien à lui...

"Je ne voulais pas te blesser, te mettre dans un tel état, ni même être un... un tel boulet pour toi. Tu passes ta vie à composer avec mes erreurs, je crois que t'as bien plus à perdre qu'à gagner dans cette histoire..." reconnut-elle faiblement sans trouver le courage de le regarder.

Dans d'autres cironstances, elle aurait pris la peine de se féliciter de ne pas s'être encore mise à pleurer comme ça semblait finir par être le cas en permanence mais là, ça lui paraissait bien insignifiant. Elle pouvait bien se lancer dans la plus belle crise de larmes de son existence que ça n'avait plus grande importance, ça ne la ferait que culpabiliser davantage de lui infliger ça également, mais c'était bien tout. Au point où elle en était, elle n'était plus convaincue que ce soit là le pire qui puisse lui tomber dessus. Elle ne savait d'ailleurs plus vraiment si elle s'attendait à ce qu'il reste auprès d'elle ou à ce qu'il disparaître au plus vite. Les deux lui paraissaient aussi enviables. Pas pour elle, non, bien sûr. Qui pourrait avoir envie de le voir partir ? Elle n'était pas encore dérangée à ce point-là... Mais s'il restait, qui savait ce qui l'attendait encore ? Elle ne faisait rien volontairement mais le résultat était plus ou moins le même à chaque fois, elle n'avait guère envie de lui imposer ça plus longtemps. Pour lui, elle en venait presque à regretter le temps où ils se livraient bataille, il savait à quoi s'attendre, ne pouvait s'en offusquer puisque c'était là la base même de leur relation mais maintenant... Combien de temps pourrait-il supporter tout ça ? Elle n'avait jamais eu la prétention d'être une copine parfaite, surtout parce qu'elle n'avait jamais évolué sur ce terrain-là, mais elle s'évertuait à le lui prouver un peu plus à chaque fois. Il ne méritait pas ça. Il aurait dû se contenter de l'éviter jusqu'à la fin de l'année, obtenir ses ASPICs et continuer sa vie ailleurs sans s'attarder davantage sur elle.

" Ne les laisse... plus jamais dire des choses pareilles. Je ne veux plus l'entendre, je ne veux plus que ces rumeurs continuent de circuler, plus jamais. S'il te plait. "

La Poufsouffle se contenta de hocher la tête, les yeux toujours rivés sur les pierres qui constituaient les marches. Comme si elle pouvait avoir envie de les laisser parler davantage... Tout lui semblait anormalement fragile, lui laissant l'affreuse impression de tout pouvoir briser au moindre faux pas. Peut-être était-ce réellement le cas ? Elle n'en savait trop rien et n'était pas convaincue de vouloir la moindre certitude. Elle avait une chance incroyable qu'il soit toujours là, qu'il n'ait pas encore tourné les talons, elle craignait que ce ne soit qu'un repport d'échéance, qu'il finisse par le faire un jour ou l'autre, parce qu'elle était trop bête, trop insupportable, que c'était bien trop lassant d'avoir à réparer sans cesse ce qu'elle pouvait bien mettre en pièces... Qu'est-ce qu'elle n'aurait pas donné pour retourner quelques jours en arrière, à rire de tout et de rien en sa compagnie avant de se blottir contre lui et d'attendre bien sagement qu'il faille le quitter ! Et si tout ne redevenait plus jamais ainsi ? Qu'il finissait par se méfier, par ne plus avoir la moindre confiance en elle ?

"Je veux pas qu'on s'éloigne et qu'on se rende compte un jour qu'on a plus rien à faire ensemble."
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Message(#) Sujet: Re: La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. EmptyDim 9 Sep - 17:07

"Je n'avais qu'une réputation douteuse et une amitié bancale avec Scarlett qui était basée dessus. Admettre que je n'étais pas qu'une idiote aurait pu mettre toute ma vie de l'époque en morceaux, et j'avais pas envie. Maintenant c'est différent, je peux bien perdre tout ça que ça m'est égal mais t'étais pas là, avant. La seule chose qui pouvait compter c'était l'existence pseudo-parfaite dans laquelle j'évoluais..."

Scipion ne savait plus quoi répondre. Et d'ailleurs, qu'aurait-il pu dire ? Il aurait du lui faire confiance. Se dire qu'il n'avait aucune raison de douter d'elle. Ne pas s'arêrter à de simples dires ou à des signes apparents qui pourraient l'envoyer sur une hypothèse trop hâtivement conçue. Non, à la place il s'était élancé, en se basant simplement sur ce qu'il avait compris en entendant cette fille, et à présent, il commençait à le regretter amèrement, encore un peu déboussolé par ces révélations auxquelles il ne s'était pas attendu. L'idée de découvrir tout cet aspect d'elle d'un seul coup alors que pendant les quelques mois qui avaient précédé il ne s'en était pas douté, même s'il se réjouissait que toutes ces rumeurs soient infondées et que les seuls rapports qu'elle ait pu avoir avec ses professeurs n'aient jamais dépassé la cadre pédagogique. D'ailleurs, à bien y songer il était vrai que tout cela paraissait réellement stupide, avec un peu de recul. Comment avait-il fait pour foncer tête baissée sans réfléchir un instant à ce qu'il pouvait en être ? Il devait tout autant l'avoir déçue en se montrant aussi crédule et sans avoir choisi d'opter pour la discussion posée, lui exposant le problème comme l'aurait fait quelqu'un de réfléchi à sa place. Quelle atmosphère régnait alors entre eux... ainsi tout cela n'était bien qu'un jeu de sa part ? Depuis le début ? Il avait déjà senti au travers de son attitude qu'elle semblait accoutumée à ce masque derrière lequel elle se dissimulait, et qu'elle paraissait totalement s'accommoder de son rôle d'idiote superficielle. Ce masque avait fini par tomber lorsqu'elle avait fini par le trahir en seconde année lorsqu'elle faisait encore partie de son armée, aussi il avait fini par réaliser qu'il n'avait pas seulement affaire à une simple greluche mais qu'elle pouvait se révéler bien pire. Enfin, depuis le tournant qu'avait pris leur relation, il ne s'était plus formalisé de cette image, il savait pertinemment qu'elle avait pour habitude de rejoindre ses stupides amies et d'aller glousser avec elles au moindre passage d'un garçon, aussi quelconque puisse-t-il être. Ca ne l'avait jamais dérangé plus que cela, mais cette histoire-là était bien la dernière à laquelle il s'attendait... et à présent, elle était en train de lui avouer que toute cette comédie, ce jeu qu'elle avait pris un malin plaisir à jouer, n'avait eu lieu que pour seule optique de la faire paraître plus idiote qu'elle ne pouvait réellement l'être ? Après cinq mois au terme desquels il avait vraiment pensé en être arrivé à la connaître, il réalisait avec déplaisir que ce n'était finalement pas le cas. Il n'avait jamais songé qu'elle puisse profiter du fait que l'heure soit avancée pour aller travailler dans les salles de classe désaffectées, ou que Scarlett ait davantage servi d'accessoire dans son ascension qu'autre chose. Et dire qu'il était tellement loin du compte...

" J'imagine que tu as bien conscience de ce que cela implique pour toi de détruire cette image... " répondit-il en baissant les yeux et en daignant lâcher la rampe sur laquelle ses doigts étaient toujours crispés. " Tu n'y étais pas obligée. "

Il devait tout de même reconnaître que c'était de sa faute, et simplement de sa faute. S'il avait daigné l'écouter du début jusqu'à la fin sans opter pour la solution de fuite, cela ne l'aurait pas contrainte à balancer à tout le hall qu'elle jouait un jeu depuis le début. S'il n'avait pas joué les gamins capricieux, ils n'en seraient pas là actuellement, et elle aurait pu continuer comme elle l'avait toujours fait sans avoir à s'en soucier... en réalité, c'était lui qui l'avait obligée à le faire. Mais de quelle manière aurait-il du réagir ? Aller lui faire la morale lorsqu'il aurait fait le lien entre les divers éléments de cette histoire, lui dire que c'était mal et de ne plus reecommencer ? Mais bien sûr. En attendant, la suite semblait bien improbable, si la colère s'était refroidie et qu'il s'était apaisé depuis ses révélations, soulagé de constater qu'elle ne l'aait pas trahi aussi ignoblement, il était toutefois difficile de définir comment allaient se passer les choses ensuite. Réaliser qu'il n'avait pas non plus été exclu de ce double jeu qu'elle avait mené était quelque peu difficile à avaler, même si elle lui avait clairement dit qu'elle avait eu l'intention de le lui dire.

"Je ne voulais pas te blesser, te mettre dans un tel état, ni même être un... un tel boulet pour toi. Tu passes ta vie à composer avec mes erreurs, je crois que t'as bien plus à perdre qu'à gagner dans cette histoire..."

Ces paroles le déstabilisèrent encore davantage. Etait-elle en train de culpabiliser pour cette histoire ? Certes, cela n'avait rien eu bien agréable, que ce soit d'un côté comme de l'autre, et cela s'était révélé pour lui plus douloureux qu'autre chose. Mais au fond, si l'on se reposait sur ses dires, elle n'y était pour rien de plus que d'avoir laissé parler les rumeurs, tout simplement... alors pourquoi ne parvenait-il pas à apaiser la tension qui subsistait ? Il ne l'avait jamais perçue comme un boulet, c'était délibérément qu'il avait décidé de revoir ses principes en s'engageant dans cette relation avec elle, oubliant alors son statut de conquérant au titre de maître du château. Jusqu'ici, tout semblait être allé bien, malgré le fait qu'il ait pu penser que leurs rapports seraient plutôt explosifs , ces erreurs dont elle parlait n'avaient jamais entravé quoi que ce soit entre eux. Il en avait également commis de son côté, ce n'était donc pas cela le problème. Il était bien davantage préoccupé de ne pas la connaître aussi bien qu'il ne l'aurait songé, et de ne pas avoir pu lui accorder suffisamment de confiance pour donner du crédit à ces stupides rumeurs de couloirs... seulement, que voulait-elle dire en disant qu'il aurait plus à perdre dans cette histoire ? Cette phrase ne lui plaisait pas énormément...que cela signifiait-il pour la suite des évènements ?

" Ce n'est pas de ta faute. Et je ne pense pas que le problème vienne de tes erreurs. " répondit-il avec une certaine mélancolie avant de reprendre plus difficilement. " Mais c'est vrai. En fin de compte, peut-être que nous avons tous les deux bien plus à y perdre en continuant à ce rythme. "

Désolé, il se remit à jouer négligemment avec un bouton de manchette afin de ne pas réaliser pleinement ce qu'il venait de dire. Il avait laissé son autre main dans la sienne, sans savoir réellement s'il n'était peut-être pas mieux de mettre fin à cette discussion. Il allait lui falloir un peu de temps pour avaler ce qu'il venait d'entendre, ce qui venait de se produire, avant de revenir dessus. Néanmoins, il ne voulait pas prendre le risque de la perdre, même si cela devait être inévitable. Mêm s'il avait lui-même à y perdre, il avait déjà bien suffisamment perdu et c'était délibérément qu'il avait choisi cette option. Qu'il était amer de se retrouver confronté à une réalité aussi épineuse ! Il aurait tellement voulu que rien ne se soit passé, qu'elle ne lui ait pas dit toutes ces choses qu'il ignorait... ou plus encore, il aurait voulu lui-même revenir sur ses paroles, expliquer de lui-même à ces deux abrutis de Gryffondor qu'ils devaient avoir le quotient intellectuel d'une goule pour avancer de telles choses, ou dire à cette fille d'aller donner son devoir de botanique à quelqu'un d'autre, parce qu'il avait des plans avec sa petite amie pour l'après-midi. Seulement, les cartes étaient déjà sur table, et il ne pouvait rien faire d'autre que d'assister, impuissant, à la suite des évènements.

"Je veux pas qu'on s'éloigne et qu'on se rende compte un jour qu'on a plus rien à faire ensemble."

Ces mots le stoppèrent, faisant naître en lien un sentiment de profond désarroi. Ainsi c'était donc bien cela ? Il était donc bien sur le point de la perdre ? Et si c'était effectivement ce moment qui devait marquer la fin de leur histoire commune ? Tout semblait effectivement sur le point de disparaître tandis qu'il assisterait impuissant à cette déchéance... il ne voulait pas qu'elle parte. A ce moment-là, il aurait voulu faire abstraction de tout ce qui avait pu se passer à peine quelques minutes auparavant, mettant son amertume de côté pour aller la serrer dans ses bras afin qu'elle ne les quitte plus, plus jamais, et que personne ne puisse plus s'aventurer à raconter n'importe quoi que son compte. Mais non, au lieu de cela il avait opté pour rester planté comme un piquet, à la fois trop indécis et ses idées trop désordonnées. Elle était peut-être sur le point de lui filer entre les doigts, s'il ne disait rien ou ne faisait rien pour que les choses puissent s'arranger. C'était à lui de réparer ce qui avait été brisé, seulement il s'en sentait bien incapable à présent, il risquait d'être difficile de lui dire que et bien non, ce n'était pas grave, qu'ils allaient tout oublier et aller boire une choppe de Biéraubeurre aux Trois-Balais pour tourner la page. Mais comment la retenir après cela ?

" Arrête ! " avait-il simplement répondu d'un ton nerveux en relevant son regard sur elle.
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La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. Empty
Message(#) Sujet: Re: La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. EmptyDim 9 Sep - 19:30

" J'imagine que tu as bien conscience de ce que cela implique pour toi de détruire cette image... Tu n'y étais pas obligée. "

Sarah releva les yeux vers lui, le fixant sans comprendre. Elle n'y était pas obligée ? Non, bien sûr ! Elle aurait pu se contenter de tourner les talons et de le laisser s'énerver tout seul, feindre qu'elle n'en avait strictement rien à faire, le laisser croire ce que bon lui semblait sans se soucier de ce qui pourrait en découler. Ca aurait été tellement mieux en effet. Elle aurait évité toute cette conversation désastreuse, elle se serait épargnée des explications qu'elle n'avait pas envie de donner et elle l'aurait finalement perdu, comment avait-elle pu être suffisamment bête pour choisir un autre chemin ? Ca aurait été tellement plus simple pour tout le monde qu'elle ne cherche pas à se justifier, qu'elle ne veuille rien arranger et qu'elle se contente de le regarder partir sans broncher. Ca aurait probablement été bien mieux pour lui aussi, il n'aurait pas eu à l'écouter monologuer, n'aurait rien appris qui puisse le déranger, se serait contenté de la détester pour être avoir été une fois de plus la traînée que tout le monde connaissait et rien n'aurait été dérangé plus que cela dans leur vie. Qu'allait-il trouver à lui reprocher encore ? Qu'elle lui avait menti, qu'elle n'avait pas été sincère avec lui alors qu'il l'avait été avec elle ? Possible... Pourtant pouvait-il vraiment prouver ce qu'il avancerait alors ? D'accord, elle ne lui avait jamais laissé entendre qu'il lui arrivait de faire autre chose que glousser bêtement mais elle n'avait jamais joué les idiotes en sa compagnie, ou du moins pas plus qu'elle ne l'était naturellement. Ou peut-être s'était-il complu à imaginer qu'il sortait avec la pire crétine de l'école ? Si son seul soucis était de perdre cette certitude, il n'avait aucune inquiétude à avoir, le seul fait qu'ils en soient là à cet instant précis prouvait qu'elle l'était bel et bien, et ce de la pire manière qu'elle ait pu trouver...

"Je n'y étais pas obligée ? Vraiment ?" ricana t-elle nerveusement. "Tu sous-entends que j'aurais dû te laisser croire que j'allais m'envoyer en l'air avec n'importe qui dès que t'avais le dos tourné ? Je crois pas non. Et je me fiche pas mal de mon image, ou de tout ce qui peut en découler. Je sais pas si t'as remarqué mais tu étais sur le point de me planter là ! Tu crois réellement que je n'avais pas mieux à préserver que ce qu'on pouvait bien penser de moi ?!"

Avant elle se serait contentée de le laisser penser ce qu'il voulait pour rester la pouffe qu'elle était aux yeux du château, avant elle l'aurait laissé filer sans chercher à rattraper ce qui pouvait encore l'être, avant elle n'aurait pas fait l'effort de lui expliquer clairement la situation de peur de perdre cette image de blonde idiote qu'elle avait obtenu des années plus tôt. Avant. Alors oui, qu'elle ne prenne pas la peine de voir en lui autre chose qu'un imbécile sans importance aurait certainement facilité les choses mais ce n'était plus le cas, et c'était en grande partie de sa faute. Elle ne lui avait jamais rien demandé, il n'avait qu'à continuer à la détester comme il l'avait toujours fait et rien de tout cela ne serait jamais arrivé. Absolument rien. Elle se serait contentée de l'éviter jusqu'à la fin des temps et tout aurait été pour le mieux dans son existence. Il n'aurait en rien été inquiété de ce qu'on pouvait dire sur elle, il aurait même pu y croire que ça n'aurait rien changé, sauf que ce n'était pas le cas et qu'il était parfaitement normal, ou du moins le croyait-elle, qu'elle cherche à faire son possible pour garder son couple sain et sauf, dans la mesure du possible en tout cas. Ca semblait bien compris, en fin de compte. Enfin... Elle vivante, il n'irait sûrement pas bien loin. Elle n'avait pas l'intention de le laisser mettre en pièces le peu qu'elle avait daigné laisser encore debout. Il n'avait pas le droit de partir, pas maintenant, ni jamais. Elle leur avait prévu un avenir merveilleux, construit à des endroits où tout serait parfait, loin des gens qui pourraient leur nuire un jour. Il n'avait pas le droit de partir...

"Est-ce que tu penses sincèrement que j'ai joué avec toi tout le temps qu'on a passé ensemble ? Que j'aurais été capable de te trahir de la sorte à la première occasion ?"

La Poufsouffle n'était pas convaincue de souhaiter réellement qu'il lui réponde puisque visiblement oui, il le croyait. Qu'il devait être amusant, le spectacle, pour les pauvres abrutis qui passaient dans le hall. Elle était bien loin leur prétendue supériorité. Il ne restait plus que d'eux des adolescents stupides qui remettaient tout en question pour pas grand chose. Il lui aurait été facile de fermer les yeux sur tout ça s'il s'était contenté de l'écouter se justifier avant de lui dire que ce n'était pas si grave. Sauf qu'elle l'attendait encore... A la place, il l'enfonçait un peu plus à chaque phrase, comme si elle n'était pas assez grande pour le faire toute seule. Il ne lui faisait pas confiance, elle était complètement idiote, et leur histoire n'avait visiblement toujours tenue qu'à un fil. Merveilleuse conversation qu'ils avaient eu là... Pourtant elle ne bougeait pas, attendant la suite sans broncher. Il n'y avait sûrement plus grand chose à en tirer. Il finirait par reconnaître qu'il valait mieux en rester là, elle hocherait silencieusement la tête pour faire bonne impression et chacun repartirait de son côté. Tout ça parce qu'elle devait rendre un devoir à la place d'une de ses camarades. Et après...? Et après elle n'en savait absolument rien. Il n'y aurait sûrement pas de après, finalement. Il continuerait sa vie comme il l'entendrait tandis qu'elle passerait malencontreusement dans les couloirs où elle pourrait le trouver juste pour le croiser, l'air de rien. Oui, c'était probablement ça qui l'attendait s'ils continuaient ainsi. Devoir le suivre à moitié pour ne pas avoir l'impression que tout était totalement perdu. Qu'il était loin l'avenir parfait qui les attendait à la sortie du château ! Qu'est-ce qu'elle pouvait être bête d'y avoir cru à ce point...

" Ce n'est pas de ta faute. Et je ne pense pas que le problème vienne de tes erreurs. Mais c'est vrai. En fin de compte, peut-être que nous avons tous les deux bien plus à y perdre en continuant à ce rythme. "

Elle releva brusquement les yeux vers lui, retirant sa main de la sienne aussi timidement qu'elle l'y avait mise. Il lui était impossible de détacher son regard de lui, comme s'il l'avait hypnotisée d'une quelconque manière. Elle finit heureusement par se reprendre quelques secondes plus tard, secouant la tête, sonnée par ses paroles. Pour la première fois depuis qu'elle l'avait rattrapé elle semblait reprendre vraiment contact avec la réalité. Elle porta son attention sur les rares élèves qui assistaient à la scène, incapable de chercher à les faire fuir ou de s'assurer qu'ils se tairaient, puis sur son sac qui gisait toujours au bas des marches. Il y avait donc un problème. Etait-ce voué à l'échec pour autant ? Tout en elle hurlait que non, que ça ne voulait rien dire mais elle n'en était plus aussi persuadée. Sans un regard pour le Gryffondor, elle entreprit de descendre les marches, bien plus lentement qu'elle l'aurait imaginé. Chaque pas lui paraissait insurmontable. L'idée d'avoir tout perdu d'un coup et pour pas grand chose s'imposa doucement mais sûrement. C'était le cas après tout, non ? Si c'était pour le perdre dans quelques semaines, elle n'était pas sûre d'avoir envie de tenter de sauver ce qui pouvait l'être. S'il y avait encore quelque chose à sauver bien sûr. Cinq mois... Quelle belle histoire. Balivernes. Elle finit tout de même par atteindre son sac après ce qui lui avait paru durer des heures. Elle le ramassa maladroitement et le remit sur son épaule d'un geste machinal. Peut-être aurait-elle finalement dû rester en cours, encore et encore. Il devait bien y avoir mille et une choses à apprendre en potions, elle aurait pu y rester longtemps.

" Arrête ! "

Elle se retourna brusquement, le fixant sans réellement s'en apercevoir. L'ascension lui paraissait inenvisageable, jamais ses jambes accepteraient de lui faire faire le chemin de retour sans se dérober au beau milieu des escaliers. Elle n'était pas convaincue de devoir remonter de toute façon. La fuite serait plus facile ainsi. Vers le parc ou en direction des cachots... Elle pourrait toujours aller se réfugier dans les cuisines ou elle ne savait trop où encore. Derrière elle, les portes de la Grande Salle étaient ouvertes, le repas n'était toujours pas terminé. Elle avait pourtant l'impression qu'il n'y avait plus beaucoup de bruit à l'intérieur, à moins que ça ne soit simplement parce qu'elle ne parvenait pas à y accorder suffisamment d'importance pour l'entendre réellement. Qu'elle arrête ? Mais quoi ? Elle n'avait strictement rien commencé et s'était contentée de reconnaître que ce qui les attendait ne lui plaisait en rien. Parce que c'était bien ça qui les attendait, non ? Au pire, ils partaient chacun de leur côté aujourd'hui, au mieux ils s'arrangeaient pour maintenir leur histoire hors de l'eau pour l'instant, ça durerait un temps et puis trop partirait en vrille de plus belle. Pourtant, c'était loin d'être ce qu'elle souhaitait. Scarlett ne pouvait pas avoir raison, elle n'aurait pas à venir chouiner sur son épaule lorsque qu'il l'aurait laissée tomber. Jamais.

"Ose me dire que c'est pas ce qui nous attend si on continue comme ça." soupira t-elle en tirant désespérément sur sa jupe qui ne semblait pas vouloir coopérer et se rallonger de quelques centimètres. "Je peux rien faire, rien du tout. Je te fais totalement confiance, je t'aime, je suis prête à faire n'importe quoi pour ne pas te perdre mais je peux rien faire toute seule. D'accord, je t'ai pas toujours tout dit mais est-ce qu'apprendre que je n'ai pas pour habitude de te tromper régulièrement vaut vraiment cette discussion ?"

Elle avait finalement pris le chemin sens inverse alors qu'elle parlait et ne mit pas longtemps à revenir à sa hauteur, les yeux brillants, retenant une énième fois ses larmes comme elle le pouvait. Au diable ce qui pouvait encore tenir de sa réputation, au diable même ce que pourrait en penser Scarlett. Elle ne savait pas trop dans quoi elle s'embarquait mais ça n'avait pas grande importance, elle ne voulait pas qu'il puisse lui reprocher quoi que ce soit, lui en vouloir davantage. Elle ne lui laissa donc même pas le temps d'ouvrir la bouche qu'elle reprit aussitôt.

"Maintenant tu ne sembles pas vouloir que je te cache quoi que ce soit, et bien soit. Un. Je ne suis même pas toujours aussi superficielle que je peux l'être ici, mes amis à Newcastle sont les pires losers que le monde moldu puisse porter et je passe mes journées à faire des courses de caddie ou à inventer des histoires avec les nuages dans des fringues affreuses et on s'en fiche tous pas mal. Deux. Je ne vois jamais mes grands-parents parce que ce sont des abrutis de pro sang-purs et que je n'ai rien à faire avec eux, je n'ai pas eu de leurs nouvelles depuis des années et je m'en porte à merveilles. Trois. Ma réputation de traînée a été inventée de toute pièce puisque je n'ai jamais couchée avec qui que ce soit, qu'il s'agisse d'un prof', d'un élève ou d'un pitiponk. Et pour finir, oui, je voulais voir Londubat ce soir, parce qu'avant les vacances il m'avait donné les coordonnées de connaissances à lui qui bossent au Ministère pour m'aider dans mon orientation et que j'ai eu une réponse de leurs parts dans le courrier de ce matin, alors je voulais aller le remercier. Parce qu'en plus d'apprendre mes leçons, je n'ai jamais eu envie d'avoir à faire le trottoir pour subvenir à mes besoins. C'est pour ça que j'ai accepté de prendre le devoir de l'autre idiote, parce que ça me coûtait rien de lui donner en même temps. Et tiens, si tu me crois pas."

Elle lui fourra dans les mains la lettre de la directrice du Département de la Justice Magique qu'elle avait reçu le matin-même avant de croiser les bras. Ca lui permettait de cacher par la même occasion que ses mains s'étaient mises à trembler légèrement. Elle n'avait pas la moindre preuve quant au reste mais avec un peu de chance il accepterait de la croire sans chercher plus loin. Elle mit quelques secondes à reprendre son souffle après son énième monologue. Elle ne pouvait guère faire mieux, enfin le pensait-elle en tout cas. Elle soupira et baissa les yeux une nouvelle fois, plus mal à l'aise qu'elle ne l'avait été jusque là.

"Voilà, il n'y a plus rien que tu puisses ignorer à mon sujet, et je n'ai plus rien à perdre à part toi. Maintenant, sauf si tu es enfin décidé à m'honorer de ta compagnie pour l'après-midi, j'ai des devoirs à faire. A toi de voir..."
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Message(#) Sujet: Re: La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. EmptyDim 9 Sep - 23:29

"Je n'y étais pas obligée ? Vraiment ? Tu sous-entends que j'aurais dû te laisser croire que j'allais m'envoyer en l'air avec n'importe qui dès que t'avais le dos tourné ? Je crois pas non. Et je me fiche pas mal de mon image, ou de tout ce qui peut en découler. Je sais pas si t'as remarqué mais tu étais sur le point de me planter là ! Tu crois réellement que je n'avais pas mieux à préserver que ce qu'on pouvait bien penser de moi ?!"

Relevant la tête, Scipion écouta ses dires. Elle avait raison, il ne lui avait nullement laissé le choix, et le réaliser ne faisait qu'accroître son malaise. En voulant à tout prix savoir la vérité au sujet de cette pseudo-trahison, c'était lui qui l'avait contrainte à devoir se révéler alors que le hall était rempli de bon nombre d'élèves. Il y avait fort à parier qu'il y en aurait bien quelques uns pour aller colporter la rumeur, et il était très fort probable que le soir venu tout le château serait au courant de la comédie qu'elle avait pu mener. Il ne savait pas combien de temps mettrait l'information à parvenir aux oreilles de Scarlett, mais cela provoquerait certainement la discorde entre elles et l'on ne perdrait rien à penser qu'elle aurait des ennuis suite à cette confrontation. Il lui faudrait alors s'immiscer dans un quotidien d'un tout autre genre, cesser de faire semblant comme elle l'avait toujours fait, croiser le regard suspicieux des autres qui ne la percevraient plus comme la reine du château mais comme la pire menteuse de l'histoire... ce serait tout juste si elle pourrait compter sur la compassion de ses professeurs et de quelques uns. Et dire que c'était lui qui était l'élément déclencheur de tout ce mécanisme, quelle désolation.. Il l'avait poussée à lever le rideau sans songer une seule seconde à quel point cela pourrait se révéler compromettant pour elle... il faisait un bien piètre petit ami. S'il devait avouer qu'il n'aurait jamais été contre le fait qu'une dispute éclate entre Scarlett et elle, peu en importe le motif pourvu qu'elles puissent instaurer une distance suffisamment élargie entre elles, il n'avait jamais voulu que les choses se déroulent de cette manière. C'était bien lui qui était en train de lui faire tout perdre !

"Est-ce que tu penses sincèrement que j'ai joué avec toi tout le temps qu'on a passé ensemble ? Que j'aurais été capable de te trahir de la sorte à la première occasion ?"

Toujours plus confus encore, Scipion ne savait que répondre. Pour l'heure, en tout cas, il se sentait incroyablement stupide, il était vrai que d'ordinaire il ne l'aurait jamais crue capable de la trahir, et en se basant sur des ragots colportés il y avait cru dur comme fer. Que devait-elle bien en penser, à présent ? Qu'elle s'était trompée sur son compte, qu'elle croyait qu'il lui faisait confiance et ne la soupçonnerait jamais d'une telle bassesse sans en avoir une preuve évidente devant les yeux ? Avec tout ce qu'ils avaient pu projeter, avec les brouillons d'avenir potentiel qu'ils s'imaginaient ensemble, parlant de voyages quelconques aux quatre coins du monde... il l'avait clairement entendue lui dire qu'elle aurait été prête à tout plaquer, tout abandonner et dire adieu à toute perspective de passer ses ASPICs pour le suivre. Aurait-elle pu, de ce fait, le tromper de cette manière ? Pour des notes ? Non, c'était tout à fait idiot, et il en était parfaitement conscient. Il savait qu'il aurait du prendre le temps de réfléchir sur la situation, ne pas s'emporter de cette façon, ainsi elle n'en serait pas arrivée à cet extrême et ils n'en seraient pas là, à essayer tant bien que mal de sauver les meubles comme ils pouvaient. Il ne savait plus où ils en étaient, si c'était en voie de s'arranger, ou si leur relation allait continuer de se détériorer avant que l'un d'entre eux ne tourne les talons et que tout ne soit fini pour de bon. Une chose était certaine, cela n'avait réellement rien de plaisant, la seule chose qu'il aurait voulu pouvoir faire était de revenir une demi-heure en arrière, retirer tout ce qu'il avait pu lui dire sans fondements, l'accueillir avec un grand sourire en l'embrassant, en lui demandant le plus naturellement du monde comment elle avait passé sa journée, en lui racontant fièrement comment ces premières années avaient - presque - failli mordre à l'hameçon avec sa mixture orangée, lui parler de sa nouvelle idée d'opération pour la voir lever les yeux au ciel ensuite avec amusement en lui demandant si elle ne voulait pas sécher le lendemain pour qu'ils aillent se retrouver quelque part, sans pour autant s'attendre à une réponse positive, mais sans néanmoins perdre de son enthousiasme. Tout aurait tellement mieux pu se passer...

" Non. C'était totalement irréfléchi, quand je l'ai entendue parler de lui, j'ai aussitôt pensé à ces rumeurs et je me suis laissé emporter. " avoua-t-il comme un gamin pris en faute. " Je ne sais pas ce qui m'a pris, c'était idiot. J'ai essayé de ne pas y croire et de m'en moquer, je te jure que j'ai essayé ! Je n'aurais même jamais du y faire attention, et pourtant... "

La voir descendre ces marches venait de faire naître en lui comme un sentiment de panique, craignant qu'elle ne finisse par disparaître et qu'ils doivent en rester là pour l'heure, perspective qui n'avait rien de réjouissant, bien au contraire. Le Scipion en colère et aveuglé par la haine qu'il était quelques minutes plus tôt n'était plus, c'était chose visible, laissant place à un Scipion complètement décontenancé, essayant tant bien que mal de se rattraper comme il le pouvait, si toutefois c'était encore possible. Elle venait de s'expliquer, il n'avait aucune raison de lui en vouloir encore et pourtant il ne pouvait s'empêcher de se dire que finalement, elle l'avait mêlé à la masse des autres élèves en ne lui faisant pas part de ce qui concernait le double jeu qu'elle menait activement. En se mettant à sa place, il était bien contraint d'avouer que cela ne devait rien avoir eu de facile, c'était pourquoi il avait mis son ressentiment qui n'avait plus lieu d'être de côté, en essayant de sauver les meubles, se répandant en ce qui ressemblait fort à des excuses brouillonnes. Qu'il était faible, le grand Scipion, pour être tombé aussi bas, se laissant brouiller la vue par la fureur qui l'envahissait et obscurcir son jugement de la sorte, pour tenter vainement d'y remédier ensuite... néanmoins, elle ne paraissait pas en avoir fini avec lui, aussi il continua de l'écouter.

"Ose me dire que c'est pas ce qui nous attend si on continue comme ça. Je peux rien faire, rien du tout. Je te fais totalement confiance, je t'aime, je suis prête à faire n'importe quoi pour ne pas te perdre mais je peux rien faire toute seule. D'accord, je t'ai pas toujours tout dit mais est-ce qu'apprendre que je n'ai pas pour habitude de te tromper régulièrement vaut vraiment cette discussion ?"

Ce discours commençait à le mettre au plus bas. Désormais, il n'avait plus qu'une envie, rendre les armes, lui dire qu'il était désolé, retrouver la main qu'elle venait de lui retirer des doigts, s'excuser de nouvau, lui dire à quel point il l'aimait et combien il se sentait mal, lui répéter inlassablement qu'il avait agi sur le coup de l'impulsion, lui dire de nouveau qu'il était désolé. Pauvre Scipion, qu'il en devenait pitoyable à en être arrivé à un tel degrès de pathétisme et d'impuissance, à en venir à se traîner lui-même dans la boue de crainte de la voir partir, regrettant avec la plus grande amertume ses paroles et le comportement qu'il avait pu adopter avec elle alors qu'au fond, elle n'y était pour rien... puisqu'il y avait cru si facilement, il était le seul à blâmer, le seul à être ridicule dans cette histoire. Mais elle avait raison, à ce rythme tout se finirait alors, et il ne pourrait qu'être le spectateur de cette déchirure qui finirait indubitablement par le briser. Il ne voulait rien de tout cela, mais c'était facile pour lui de le prétendre alors que c'était lui qui avait mis le feu aux poudres... la seule chose qu'elle avait à se reprocher était d'avoir laissé parler son entourage et raconter n'importe quoi à son sujet. Pourquoi aurait-il fallu qu'elle lui en parle, d'ailleurs ? La réponse était simple, elle n'aurait pas eu de raison de le faire, si elle pensait que s'il venait à avoir vent de cette histoire il n'y croirait pas une seconde, préférant la croire elle plutôt que qui que ce soit d'autre. Hébété, il écouta toute sa tirade sans l'interrompre, de toute façon il en aurait été bien incapable, ni sans se manifester lorsqu'elle eut terminé. Bien des aspects d'elle qu'il ne connaissait pas non plus, mais à présent qu'il culpabilisait d'en être venu à les lui faire avouer. Non sans dissimuler son malaise, il soutint son regard en luttant contre son envie de baisser les yeux, désemparé. S'il avait pu apprendre tout cela en d'autres circonstances ! Dans une discussion tranquille dans le parc par exemple, il n'avait jamais rien su de ses amis moldus, ni de ses grands-parents... ainsi, il l'aurait attentivement écoutée, et tout serait allé pour le mieux. Seulement, actuellement, il ne voyait pas trop quoi faire d'autre de plus que de la regarder toujours avec ses yeux désolés tandis qu'elle venait de lui mettre entre les mains une lettre.

" Qu'est-ce que c'est ? " demanda-t-il machinalement au bout de quelques instants sans toutefois l'ouvrir.

Ce n'était certainement pas la meilleure réponse à avoir après une telle tirade, néanmoins il ne voyait pas ce qu'il pouvait rajoutr d'autre. Elle lui avait tout dit, s'était justifiée, si bien qu'un sentiment de honte était en train de le traverser de tout son être. Quant à cette lettre, il n'avait pas envie de contrôler par lui-même, comme pour lui montrer qu'il était encore apte à lui faire confiance, malgré les décombres et ce qui subsistait encore de la dispute qu'ils venaient d'avoir. L'enveloppe en indiquait déjà la provenance en tout cas, département de la justice magique... il ignorait totalement de quoi il pouvait bien s'agir, probablement de courrier des relations que Londubat lui avait conseillées... mais quelle pouvait bien en être l'optique ? Curieusement, il commencer presque à craindre de le savoir. Non, ce n'était pas possible...

"Voilà, il n'y a plus rien que tu puisses ignorer à mon sujet, et je n'ai plus rien à perdre à part toi. Maintenant, sauf si tu es enfin décidé à m'honorer de ta compagnie pour l'après-midi, j'ai des devoirs à faire. A toi de voir..."

Complètement déstabilisé par tout ce qu'elle venait de lui dire, Scipion peina à affronter son regard de nouveau, constatant que ses yeux paraissaient retenus par quelque chose d'autre, sans réellement savoir ce qu'elle dévisageait ainsi. Peinant à mettre fin à son malaise grandissant, il se mit alors à chercher ses mots, espérant pouvoir sauver ce qui pouvait l'être, espérant que cette maudite matinée qui était la pire depuis sa rentrée ne marquerait pas le croisement de leurs chemins respectifs. Etrangement, malgré tout ce qu'il avait pu lui dire juste avant, elle ne semblait pas vouloir lever le camp ni à considérer qu'elle n'avait pas à lui accorder de nouvelle chance. Aussi, si chance il y avait, il se décida à la saisir, quitte à se rabaisser plus qu'il ne l'était encore à l'heure actuelle.

" Ecoute, je suis désolé. Tout ça a pris des proportions tellement immenses... ce n'est pas ce que je voulais, à vrai dire je n'ai jamais au grand jamais voulu que ça se passe de cette manière. Je tiens à toi, et c'est bien malgré moi si je t'ai infligé ça. Je ne sais pas comment je pourrais me rattraper, vraiment... " commença-t-il confus. " Si ça tient toujours pour cet après-midi, je ne vois pas pourquoi je ne le passerais pas en ta présence, si tu es disposée à oublier tout ça. "

Oublier ? Il doutait fortement qu'elle puisse tirer un trait là-dessus aussi facilement, oublier ne serait facile ni pour l'un, ni pour l'autre. Le mal était fait, désormais, et il ne semblait pas possible de l'effacer pour de bon. Quant à savoir s'ils pouvaient passer au-delà... il fallait espérer que ce soit une option encore envisageable sans avoir à passer par la case rupture.
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Message(#) Sujet: Re: La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. EmptyLun 10 Sep - 11:12

" Non. C'était totalement irréfléchi, quand je l'ai entendue parler de lui, j'ai aussitôt pensé à ces rumeurs et je me suis laissé emporter. Je ne sais pas ce qui m'a pris, c'était idiot. J'ai essayé de ne pas y croire et de m'en moquer, je te jure que j'ai essayé ! Je n'aurais même jamais du y faire attention, et pourtant... "

La blonde l'écouta silencieusement. C'était étrange de l'entendre tenter de se justifier de la sorte. Bien sûr ce n'était pas la première fois mais ça semblait si loin de l'image qu'elle avait eu du Grand Scipion pendant toutes ces années. La chute devait être encore plus rude pour lui. Le pauvre... Peut-être aurait-elle dû le mettre au courant dès leurs réconciliations, au beau milieu du couloir l'année dernière ? Elle voyait difficilement comment mais elle aurait dû chercher à ce moment-là, trouver la solution idéale et se débarrasser de tout ça tant que ça n'était pas véritablement gênant. Au pire, il aurait pris peur et fui. Ca n'aurait rien changé puisqu'il l'avait déjà abandonnée lâchement quelques jours plus tôt, quelle différence qu'il recommence sur le champ ? C'était tellement différent maintenant, tellement plus dangereux également. S'il venait qu'à partir maintenant, il serait bien plus dur pour elle de se faire une raison, de se contenter de penser que c'était un crétin. Enfin, il n'avait pas l'air d'être sur le point de lever l'ancre, c'était toujours rassurant. Bien au contraire, il semblait peiner pour tenter d'arranger les choses. Comme s'il y avait vraiment quelque chose à arranger ! Elle ne lui reprochait rien, bien incapable de lui en vouloir pour quoi que ce soit. Il aurait bien fallu y passer à un moment où à un autre de toute façon, non ? Ce n'était certes pas la meilleure manière de procéder mais après tout, le résultat était le même, à peu de choses près. Elle venait juste de perdre toute crédibilité aux yeux du château, certainement la confiance et l'amitié de Scarlett, sans parler du rôle de reine des abeilles qu'elle s'était octroyée sans vraiment demander l'avis de qui que ce soit. Ce n'était probablement pas la fin du monde. Elle ne parvenait pas à s'en convaincre totalement mais faisait néanmoins de son mieux, tant pour cacher les inquiétudes qu'elle pouvait avoir que pour se persuader que tout était bien mieux ainsi, qu'elle avait hésité à en arriver là une bonne partie de l'année dernière, aussi que ce n'était pas insurmontable. Elle finirait bien par y croire un jour, que ce soit dans dix minutes ou dans quelques mois. Elle n'en avait de toute manière plus trop le choix.

"Ca ne fait rien."

Elle n'était pas certaine que ce soit la meilleure réaction à adopter mais en avait-elle vraiment d'autres ? Si elle voyait bien des inconvénients, elle ne voyait pas vraiment tout ça comme un problème, tout juste comme un bon moment de perdu ce qui était bien dommage mais pas dramatique. Qu'il tente de se rattraper avait fait fuir toute crainte, toute panique, elle avait déjà été dans un meilleur état mais ce n'était pas ce qu'elle avait connu de pire. Son coeur semblait comprendre qu'il était temps de retrouver un rythme normal, qu'il n'y avait plus à avoir peur, que tout allait bien, ou presque. L'ombre d'une sourire avait même réussi à s'installer sur ses lèvres. Ca n'avait été qu'un semblant de cauchemar, que les minutes les plus longues de toute son existence mais ce n'était désormais plus qu'un mauvais souvenir, avec un peu de chance il n'en resterait plus rien demain. Elle, en tout cas, n'avait pas l'intention de s'attarder dessus. Certes tout était de sa faute mais elle n'avait jamais voulu tout ça et il lui paraissait qu'elle avait fait tout son possible pour arranger la situation. L'idée qu'il puisse être aussi fautif qu'elle ne lui traversa pas vraiment l'esprit. Il n'avait fait que subir et se défendre tant bien que mal, c'était tout à faire compréhensible. N'importe qui à sa place en aurait fait autant, elle en était absolument certaine. Difficile de lui reprocher quoi que ce soit alors qu'il avait affaire à une idiote de premier choix. Il n'avait jamais dû s'attendre à ça. Il ne devait pas la croire particulièrement intelligente, à raison bien entendu, mais ne devait pas s'imaginer qu'elle puisse être aussi stupide. Avec un peu de chance, il s'en accommoderait. C'était à espérer, elle n'avait guère envie de le voir partir, plus maintenant. L'orage était passé, il semblait que tout y avait plus ou moins résisté, inutile de se faire du mouron désormais. Les meubles paraissaient être sains et saufs, peut-être auraient-ils quelques séquelles mais elle croisait les doigts pour que ce ne soit rien de bien grave. Le pire avait été évité, elle voulait bien devoir composer avec tout le reste s'il le fallait, ça n'avait plus la moindre importance...

" Qu'est-ce que c'est ? "

Sarah leva les yeux au ciel en soupirant, retrouvant sans mal le cours normal de sa journée, comme s'il ne s'était jamais rien passé ou presque. Bien sûr qu'elle sentait la tension qu'il y avait entre eux, bien sûr qu'elle voyait encore le malaise qui planait sur l'escalier mais elle tâchait de ne pas y faire attention. Le lendemain, il y avait bien peu de chance qu'elle puisse s'attarder très longtemps à ses côtés tant son emploi du temps lui donnait l'impression que tout était fait pour les tenir éloigner, aussi elle n'avait pas envie de s'étendre davantage sur ce qui n'allait pas. Au pire, ils en rediscuteraient une autre fois s'il y tenait vraiment. Pour l'heure, elle avait envie de retrouver son Scipion, le petit-ami merveilleux qu'elle avait toujours connu depuis qu'ils étaient ensemble, le reste importait peu. Elle aurait tout le loisir d'y réfléchir plus tard. Ou pas... Qu'il allait être désagréable le moment du dîner ! Elle n'était vraiment pas pressée d'avoir à entrer dans la Grande Salle, ni même dans sa salle commune d'ailleurs. Peut-être pourrait-elle trouver refuge ailleurs pour la nuit ? Dans une salle de classe ou dans les toilettes des filles... Elle ne voyait aucun inconvénient à se mettre à chouiner en choeur avec Mimi en se lamentant sur son sort comme la pire des sottes. Après, elle savait pertinemment qu'elle n'y remettrait jamais les pieds si elle ne le faisait pas dès ce soir, et qu'il lui serait bien difficile de passer une année toute entière au château sans avoir à affronter le regard de ses camarades. Et dire que Septembre n'était même pas passé... Avec un peu de chance, rien ne changerait vraiment. C'était un espoir qu'elle savait vain mais auquel elle s'accrochait néanmoins, seule petite branche qui pouvait encore la lier véritablement à ces six dernières années. Enfin, ce n'était pas dramatique, non. Elle se le répétait encore et encore, priant pour que ça s'imprime plus vite qu'elle ne l'imaginait, qu'elle finisse par n'en avoir que faire et reprenne le dessus sur tout ça sans en être inquiétée davantage. Belle utopie... Un jour, peut-être, mais certainement pas maintenant.

"Une proposition d'entrevue, si jamais je passais à Londres. Pour répondre à mes questions, tout ça... Mais je n'irai pas. Il semblerait que j'ai d'autres projets désormais. J'ai entendu parler d'élevage et de Norvège. C'est encore un peu flou mais ça me parait plus prometteur..."

Elle avait parlé le plus sérieusement du monde comme si c'était évident que c'était dans son intérêt d'abandonner l'idée d'un poste stable au Ministère pour partir à l'aventure sans savoir où, ni pour combien de temps et encore moins pourquoi faire. Ses parents deviendraient probablement fous lorsqu'ils l'apprendraient. Elle n'avait aucun mal à imaginer sa génitrice sourire d'un air forcé avant de reconnaître que si c'était ce qu'elle voulait vraiment, ils ne pouvaient que s'y plier, avant de venir la voir dans sa chambre pour lui rappeler d'une voix douce et maternelle qu'elle-même avait fait la bêtise de suivre son petit-ami de l'époque sans s'attarder sur ses études et qu'elle savait de ce fait que ce n'était pas une brillante idée. Mais elle n'en aurait que faire, bien sûr. Qu'est-ce que pourrait savoir sa mère de la manière dont se déroulerait sa vie à elle ? Ce n'était pas parce qu'elle avait gâché la sienne qu'elle en ferait de même, bien au contraire. Plus elle y réfléchissait, plus elle se trouvait bête de ne pas y avoir pensé avant. Elle aurait eu bien du mal puisqu'il la détestait et que partir ici ou là toute seule n'avait jamais fait parti de ses rêves de gamine mais tout de même, elle aurait dû garder l'hypothèse dans un coin de sa tête, juste au cas où. Heureusement, l'erreur était réparée et elle était prête à faire ses bagages dans l'heure s'il lui annonçait un départ imminent. Elle avait d'ailleurs fait exprès de ne pas trop se disperser, laissant la grande majorité de ses affaires dans sa valise pour ne pas avoir à perdre de temps à les chercher dans toute l'école. Qui savait s'il n'en aurait pas subitement marre demain ? Mieux valait se tenir prête.

" Ecoute, je suis désolé. Tout ça a pris des proportions tellement immenses... ce n'est pas ce que je voulais, à vrai dire je n'ai jamais au grand jamais voulu que ça se passe de cette manière. Je tiens à toi, et c'est bien malgré moi si je t'ai infligé ça. Je ne sais pas comment je pourrais me rattraper, vraiment... Si ça tient toujours pour cet après-midi, je ne vois pas pourquoi je ne le passerais pas en ta présence, si tu es disposée à oublier tout ça. "

Elle hocha la tête, souriant plus franchement. Bien sûr qu'elle était disposée à oublier tout ça, que ferait-elle encore là si ça n'était pas le cas ? Elle serait bien bête de s'attarder ici, alors qu'elle avait bien mieux à faire enfin de compte. Même si elle feignait une indifférence totale, ça ne devait pas être bien convainquant et se tenir toujours au beau milieu du hall après tout ça la mettait mal à l'aise. Elle avait envie de fuir, d'aller s'enfermer quelque part ailleurs, là où elle pourrait échapper sans mal à tous les crétins qui constituaient cette école. Il n'était même plus question de la masse grouillante et insignifiante des élèves puisqu'elle venait de se mettre à leur niveau de son plein gré. Elle n'était en rien différente d'eux, tout juste un peu plus menteuse et dans une position bien moins enviable que la leur. Tout le reste n'était déjà plus que de lointains souvenirs. Qu'il était doux le temps où elle pouvait prétendre régner avec Scarlett sur les couloirs. Il n'y avait plus à se voiler la face, ça c'était bel et bien terminé. Avec un peu de chance, elle échapperait à la dispute avec cette dernière et elle accepterait de la garder en tant qu'amie malgré tout mais ça n'irait pas au delà. Jamais plus elle ne pourrait espérer toucher du doigt le sommet de la hiérarchie Poudlardienne comme elle l'avait fait si longtemps. Tant pis. Il avait fallu faire un choix, elle l'avait fait, il n'était plus question de regretter quoi que ce soit. C'était bien trop tard de toute façon. Même avec toute la bonne volonté du monde, il lui aurait été impossible de faire marche arrière. C'était fichu. Pour toujours. Encore heureux qu'il ne lui restait plus qu'une année à passer ici...

"Tu n'as pas à te rattraper. Il nous aurait bien fallu en passer par là, de toute façon, on a qu'à dire que c'était... Juste une manière peu délicate de le faire ?" proposa t-elle comme si ce n'était rien, qu'il s'agissait d'un détail sans grande importance. "Et qu'on ne se disputera plus jamais parce que je n'aime vraiment pas ça...?"

Elle avait ajouté le reste d'un ton vaguement enfantin, sans se défaire du sourire qui avait enfin daigné s'accrocher pour de bon. Elle avait eu si peur que ce soit là les dernières secondes qu'elle ait à passer en sa compagnie, elle était prête à faire n'importe quoi pour avoir la certitude que ça ne recommencerait plus, que c'était la seule et unique dispute qu'ils auraient à affronter. Ca semblait bien compromis puisqu'ils passaient des années ensemble comme son imagination l'avait planifié, il y avait de fortes chances pour qu'ils ne soient pas d'accord en permanence. Bien entendu, tout ce qu'il faisait était extraordinaire et tout ce qu'il disait finissait par être parole d'évangile mais tout de même. Il y aurait bien un moment où ça n'irait plus, où elle ne pourrait pas se persuader du bien-fondé de ses dires ou de ses actes. Bien sûr, ils n'en étaient pas encore là et elle espérait fortement que cette année ne soit pas rythmée par d'autres moments tels que celui-ci. Elle finit enfin par se laisser aller, se risquant à l'approcher. Il ne semblait plus particulièrement en colère et était prêt à rester avec elle durant l'après-midi, il y avait fort à parier qu'il ne resterait pas à marcher trois mètres derrière pour montrer son mécontentement. Elle l'enlaça un peu timidement et l'embrassa sur la joue, profitant de cette proximité comme si c'était la dernière fois.

"Par contre, j'aimerai aller ailleurs. N'importe où. Juste loin d'ici. S'il te plait."
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Message(#) Sujet: Re: La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. EmptyLun 10 Sep - 19:42

"Ca ne fait rien."

Il n'en était pas convaincu. Si, cela faisait plein de choses. Par erreur de discernement, il venait de réduire sa réputation à néant, de détruire ce pourquoi elle avait oeuvré toutes ses années... il était certain que pour la sienne il ne pouvait plus faire grand chose, il était certainement tombé au plus bas et tout le château avait du bien en prendre conscience, malgré les efforts qu'il fournissait pour récupérer un tant soit peu de dignité. Mais à présent, et dans le cas de la Poufsouffle, les choses risquaient d'être bin différentes désormais. Enfin les choses étaient déjà bien différentes, il fallait bien l'avouer... en ce qui le concernait il n'avait pas eu de peine à remarquer le changement, en tout cas. On ne le percevait plus de la même manière, il n'était plus le Scipion dont l'influence n'était que trop néfaste lorsque l'on ne voulait pas avoir d'ennuis au sein du château, mais il avait eu le temps de s'y faire. Les gens parlaient, il les écoutait vaguement en essayant de se persuader lui-même qu'ils avaient tort, que malgré tout ce n'éait pas parce qu'il avait tout laissé tomber qu'il n'allait pas renaître de ses cendres, l'espoir subsitait. Mais pour la part de sa petite amie, son quotidien ne serait plus le même, il le savait pertinemment, après l'avoir contraite à révéler à tout le hall que tout n'était basé que sur des illusions, que sa réputation était taillée dans le vent et qu'elle n'avait jamais été la traînée telle qu'on l'avait désignée, les gens la percevraient forcément d'une manière bien différente, et ce ne serait pas forcément plus agréable. Alors non, ça ne faisait pas rien. Il en était navré mais ne voyait pas exactement ce qu'il pourrait faire d'autre que de reconnaître ses torts en silence après s'être répandu en excuses devant elle. Si ça se trouvait, il avait tout gâché, il l'avait déçue et les choses ne s'arrangeraient pas. Peut-être que cette matinée était à la veille de marquer l'étape la bien moins réjouissante de leur relation...

"Une proposition d'entrevue, si jamais je passais à Londres. Pour répondre à mes questions, tout ça... Mais je n'irai pas. Il semblerait que j'ai d'autres projets désormais. J'ai entendu parler d'élevage et de Norvège. C'est encore un peu flou mais ça me parait plus prometteur..."

Une proposition d'entrevue ? Il ignorait totalement qu'elle avait eu pour ambition de vouloir travailler au département de la justice magique. Et s'il devait faire office d'obstacle dans ce projet ? A l'entendre, c'en était fort probable. Elle refuserait donc de rencontrer les personnes les mieux placées pour l'aider au mieux dans son ascension, tout ça pour lui dire qu'elle comptait tout plaquer pour partir avec lui. Etait-elle sérieuse ? Elle avait tout à y perdre ! Non seulement elle venait d'annihiler sa réputation à cause de lui, ainsi que tout ce sur quoi elle avait basé son existence, mais elle prévoyait déjà de piétiner tout le reste. Son travail, ses notes, son avenir... pouvait-elle seulement se désigner comme l'ancre qui le tirait vers le bas alors que c'était exactement le contraire qui était en train de se produire ? Si elle finissait par sombrer et échouer, ce serait à cause de lui, tout simplement... après tout, que pouvait-il y laisser dans cette histoire ? Pas grand chose vraisemblablement. Ah, si, toute éventualité selon laquelle il finirait par obtenir ses ASPICs un jour... avec le nombre minime de matières qu'il avait à passer, l'année qu'il redoublait et tout ce qui suivait, il n'était pas certain que ce soit forcément utile non plus. Le château était encore le dernier lieu auquel il était rattaché, mais il savait qu'il pourrait couper le lien qui l'y reliait avec aisance si cela s'avérait nécessaire. Peu importait pour aller où ensuite... la Norvège ou tout ce qu'elle voulait. Plus prometteur ? Il en doutait fortement, mais au fond il préférait bien davantage cette option. Et dire qu'il serait le responsable de sa déchéance... à moins qu'elle ne change d'avis au dernier moment et accepte cette proposition, ce au terme de quoi elle finirait par l'abandonner, au profit de son avenir.

" Je crois que mon rôle devrait consister à te dire que c'est très mal de négliger son avenir de la sorte, qu'il s'agit d'une décision inconsidérée et déraisonnable et qu'avant de prévoir tout cela il te faudrait suivre la voie tracée par tes études. Néanmoins, je crois que je vais y faire entrave et m'en réjouir à la place... ça ne te pose pas problème, j'espère ? " répondit-il avec un faible sourire.

Les choses commençaient à s'arranger. A présent qu'elle s'était justifiée, il savait que tout allait rentrer dans l'ordre, et que cette situation de crise qui venait de survenir était sur le point de passer. Du moins il l'espérait de toutes ses forces, après tout elle semblait consentir à accepter ses excuses... c'était donc en bonne voie. Il ne s'était pas attendue à ce que cela arrive aussi rapidement, après tout elle aurait eu le droit légitime de lui en vouloir pendant des jours suite à cela, lui reprochant le manque de confiance qu'il pouvait lui accorder et sa crédulité navrante... mais non, elle paraissait totalement disposée à tirer un trait sur cette histoire et à tout oublier, ce qui était quelque peu troublant, mais ce dont il n'allait pas se plaindre, loin de là. Il l'avait retrouvée. N'était-ce pas là tout ce dont ils avaient besoin ? A présent, la seule chose qu'il voulait, c'était sa proximité, retrouver son contact, comme si rien de tout cela ne s'était passé, tout reprendre au moment où elle lui avait demandé comment il passait sa journée...

"Tu n'as pas à te rattraper. Il nous aurait bien fallu en passer par là, de toute façon, on a qu'à dire que c'était... Juste une manière peu délicate de le faire ? Et qu'on ne se disputera plus jamais parce que je n'aime vraiment pas ça...?"

Resserrant ses bras autour des siens tandis qu'elle s'était rapprochée pour l'enlacer, contact dont il avait actuellement réellement besoin, il la regardait alors avec un fond d'amertume subsistant. Il avait presque failli la perdre. Au fond, il l'avait retrouvée mais ne voulait plus avoir à vivre cette situation, espérant que cette crise serait la première mais aussi la dernière d'une telle ampleur. Bien entendu, il imaginait aisément qu'ils n'étaient pas pour autant à l'abri de la discorde qui était susceptible de survenir à n'importe quel moment donné, après tout il s'y était attendu lorsqu'il avait pris la décision de la rattraper dans les couloirs... avec quatre ans d'adversité, il s'attendait fermemement à ce que tout ne soit pas rose entre eux tous les jours, voire même qu'ils finissent par passer leur temps à être en désaccord, que leur relation finisse par tourner au vinaigre et à se transformer progressivement en enfer sur terre, mais heureusement il n'en avait rien été. Pourtant, jusqu'ici tout était allé si bien... il n'y avait vraiment aucune ombre pour obscurcir leur histoire, peut-être vaguement celle de Scarlett mais il avait presque fini par apprendre à composer avec elle, si bien qu'à présent qu'elle portait l'insigne de préfète elle serait bien plus dangereuse pour ses manigances que pour sa relation.

" Si ça ne tient vraiment qu'à ça, je pense que nous pourrons aisément y remédier, je l'espère du moins... nous n'aurons plus de raison de le faire me semble-t-il, désormais. "

Il fallait espérer que ce serait le cas, cette situation avait suffisamment été désagréable, pour l'un comme pour l'autre à en juger par ses mots. De toute évidence, cette discussion s'était limitée à être un simple calvaire pour eux deux, heureusement les choses n'avaient pas été poussées plus loin. Il était même surpris qu'elle ait pu lui pardonner aussi rapidement et avec une facilité déconcertante, mais il était loin de s'en formaliser. L'éponge semblait en bonne voie pour être passée sur cette histoire, et bientôt ce serait comme si rien ne s'était passé, ils pourraient tout reprendre là où ils l'avaient arrêté, sans cette maudite rumeur pour venir entacher le tableau... quelle merveilleuse perspective cela paraissait, vu sous cet angle ! Il y aurait toujours cette histoire de réputation gâchée par sa faute, mais il ne pouvait faire autre chose que d'espérer que le temps arrangerait les choses. Il le fallait... en attendant, il ne voulait plus avoir à vivre un moment tel que celui qu'ils venaient de passer. Le soir de ce maudit bal de fin d'année, il avait espéré ne plus voir un tel air désemparé sur le visage de la Poufsouffle, malheureusement il ne s'agissait que des premiers jours de cette nouvelle année et il avait de nouveau fait apparaître ce même sentiment de tristesse.

"Par contre, j'aimerai aller ailleurs. N'importe où. Juste loin d'ici. S'il te plait."

Sans attendre, il se détacha alors d'elle, ne laissant que sa main dans la sienne, avant de faire volte-face et de monter les escaliers, en l'entraînant avec lui. Essayant de toutefois ralentir le rythme, il parvint au premier étage assez rapidement, avant de continuer jusqu'au deuxième, puis au troisième, dans la même cadence. Ne s'arrêtant que pour attendre une nouvelle série de marche qui n'était pas encore arrivée à leur hauteur, encore en mouvement, il finit par s'y engager toujours accroché à sa petite amie, l'emmenant presque comme si leur vie en dépendait. Ce n'est qu'une fois au sixième qu'il s'arrêta, sans trop réellement savoir pourquoi il avait choisi ce couloir plutôt qu'un autre, mais comme avec la certitude que c'était ici qu'il fallait se rendre et non ailleurs, comme si cela pouvait être de toute logique. Puis il finit par se tourner vers elle et déposer ses lèvres sur les siennes, ses mains entourant sa taille, avant de s'écarter légèrement de son visage, souriant légèrement, comme si la discussion houleuse qu'il venait d'avoir n'avait jamais eu lieu.

" Il est vrai qu'avoir le hall dans son intégralité en auditoire était quelque peu dérangeant... " déclara-t-il au bout d'un moment.
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Message(#) Sujet: Re: La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. EmptyLun 10 Sep - 21:47

" Je crois que mon rôle devrait consister à te dire que c'est très mal de négliger son avenir de la sorte, qu'il s'agit d'une décision inconsidérée et déraisonnable et qu'avant de prévoir tout cela il te faudrait suivre la voie tracée par tes études. Néanmoins, je crois que je vais y faire entrave et m'en réjouir à la place... ça ne te pose pas problème, j'espère ? "

Son sourire s'agrandit légèrement en l'entendant. Qu'il laisse ce rôle-là à tous les autres gens de son entourage, elle était intimement convaincue d'entendre plus ou moins le même discours des dizaines de fois, aussi n'était-elle pas dérangée le moins du monde qu'il ne s'y mette pas en premier. Elle ne voyait sincèrement pas où était le problème. D'accord, d'un point de vue purement professionnel c'était certainement le pire gâchis qu'elle pourrait envisager un jour mais ça n'était en rien un soucis. Ce n'était que des études, elle pourrait toujours les faire plus tard si jamais ça ne venait vraiment qu'à lui manquer, elle n'était pas à quelques années près. Elles pourraient attendre. Ce qui n'était pas forcément son cas à lui. Et quand bien même ça le serait, elle n'avait guère envie de le lui demander. S'il était toujours partant, ils partiraient dès qu'ils auraient quitté l'école, où il voudrait ça lui importait peu, et ils aviseraient ensuite. Non, elle n'avait jamais imaginé un tel futur étant enfant. Comment l'aurait-elle pu ? Sortir de chez elle sans sa mère, au moins jusqu'à son entrée à Poudlard, était déjà une aventure à elle toute seule, elle aurait été bien incapable de penser qu'elle pourrait attendre avec une certaine impatience de quitter tout ce qu'elle connaissait pour se vivre sur le fil dans une ville, un pays peut-être même, dont elle ne connaissait rien. Où était donc passée la gamine posée et réfléchie qu'elle avait, semblait-il, toujours été ? Le changement ne l'effrayait pourtant pas. Elle n'avait aucun mal à croire qu'ils seraient heureux, tous les deux, aussi incertains puissent-être leurs lendemains. Tout irait pour le mieux, oui, il n'y avait plus grand doute à avoir sur le sujet. Ils avaient bien mal commencé leur histoire, qu'il s'agisse des premières années alors qu'ils guerroyaient sans cesse ou des premiers "vrais" mois puisqu'ils avaient déjà eu l'occasion de se disputer et de se séparer même si la séparation n'était pas véritablement de leur faute en réalité, il ne leur restait plus qu'à attendre bien sagement que tout se passe à merveille désormais. Que risquait-elle à le suivre de toute manière ? Si jamais ça n'allait vraiment pas, ce à quoi elle refusait de croire une seule seconde, elle pourrait toujours faire le chemin inverse et rentrer en Angleterre, sur quoi elle reprendrait sa vie là où elle l'avait laissée, sans plus de dégâts extérieurs. Bien sûr, reconnaître que leur histoire était un échec ne serait pas chose aisée, elle n'était même pas convaincue d'y parvenir, mais là n'était pour l'instant pas la question.

"Je ne le néglige en rien, au contraire. Je me contente simplement de revoir l'ordre de mes priorités. Mais non, ça ne me pose aucun problème. Je suis sûre que j'y aurais le droit, de toute manière. Sauf si on reconsidère sérieusement l'option du kidnapping."

Là, bien entendu, elle n'était pas vraiment sérieuse, même si ça ne lui semblait pas être l'idée la plus stupide qu'elle ait pu avoir entendu un jour. Ca éviterait bien des problèmes. Elle ne serait pas obligée d'avoir à affronter la crise familiale, ni à dire au revoir à ses amis, et encore moins à devoir expliquer à Scarlett qu'en fin de compte, elle ne s'installerait jamais à Londres. Elle avait de toute façon bien plus de mal à admettre pouvoir l'abandonner lui au profit de tout le reste que d'abandonner tout le reste pour rester avec lui. C'était immature, inconscient, elle le savait parfaitement mais elle s'en fichait au plus haut point. Elle avait vécu les pires semaines de sa vie alors qu'elle était persuadée de ne jamais le retrouver, s'imaginant mille et un stratagèmes pour le faire revenir un jour, là qu'il était là, il aurait été bien bête de vouloir partir pour pas grand chose. Elle était convaincue que l'Université et le Ministère sauraient se passer d'elle comme elle saurait se passer d'eux. Et pour sa meilleure amie... Elle lui écrirait ? Si elle acceptait encore de lui adresser la parole, bien entendu ce dont elle doutait étrangement. Elle ne perdrait rien à parier qu'elle prendrait un air outré avant de tirer un trait sur leur amitié comme elle l'avait déjà fait une fois, lui promettant derechef qu'elle finirait par s'en mordre les doigts et qu'elle serait là, aux premières loges, pour assister à sa chute. Sauf que cette fois, il n'y aurait pas de chute. Aucune. Jamais. Si après tous les obstacles de ces premiers mois, ils n'avaient pas tout bonnement renoncé à continuer, ce n'était pas le fruit du hasard. Elle n'avait jamais vraiment cru qu'il puisse y avoir réellement des gens faits pour être ensemble sur cette Terre mais peut-être était finalement le cas ? Bien sûr, elle n'en avait pas la moindre preuve mais elle n'en avait pas besoin. Il aurait eu toutes les raisons de disparaître sans demander son reste aujourd'hui, pourtant il était toujours là, ça lui suffisait amplement.

" Si ça ne tient vraiment qu'à ça, je pense que nous pourrons aisément y remédier, je l'espère du moins... nous n'aurons plus de raison de le faire me semble-t-il, désormais. "

Sentir ses bras se resserrer autour d'elle ne la rassura que davantage. Elle avait l'impression qu'il n'y avait plus rien qui ne pourrait jamais l'atteindre, que sa simple présence la protégerait de tous les maux du monde. Elle savait, malgré tout, qu'elle idéalisait peut-être un peu les choses mais ça ne faisait rien. Ca encore, ce n'était pas grave. Le nuage rose sur lequel elle n'avait pas tardé à remonter l'obligeait à vivre dans un monde parfait, où tout ce qui pouvait les toucher de près ou de loin était soit bon soit indigne d'intérêt. Ca facilitait bien la vie, il n'y avait pas à dire. Il n'y avait plus la moindre trace de problème, la tempête était passée sans laisser la moindre séquelle derrière, et elle ne reviendrait jamais plus. Il ne pouvait pas y avoir d'autre chemin possible. Ca irait bien, que le reste du monde le veuille ou non. Il n'y avait de toute manière plus rien à craindre après tout, n'est-ce pas ? Il ne risquait plus d'avoir la moindre surprise la concernant et, s'il avait si mal réagi en réalisant qu'il ne faisait peut-être pas tout, elle pouvait en déduire qu'elle n'avait rien à attendre de son côté non plus. La route qui s'étendait devant eux semblait dégagée, sans le moindre nuage n'obscurcisse leur ciel. D'ailleurs, comment pouvait-on espérer d'elle qu'elle renonce à tout ça pour une existence longue et monotone dans laquelle il ne serait pas ? Ce n'était qu'une preuve supplémentaire de la légimité de sa décision. Tout ne pourrait qu'être bien mieux avec lui, ça ne faisait pas le moindre doute. Peut-être se comportait-elle comme une gamine rêveuse et naïve qui refusait de voir la réalité telle qu'elle pouvait être réellement mais elle en doutait. Le problème ne venait pas de sa façon de voir les choses, mais de celle du reste du monde, bien trop borné pour admettre que c'était une évidence. Ils avaient suffisamment peiné pour en arriver là, c'était inutile d'écourter leur vie ensemble.

"Et bien raison de plus pour ne pas s'y attarder alors, non ?"

La Poufsouffle posa sur lui un regard satisfait, comme s'il s'agissait là d'une conclusion on ne pouvait plus normale et attendue après une telle discussion. Elle ne trouvait pas cela étrange de vouloir passer à autre chose aussi rapidement qu'ils en étaient arrivés là, comme si ce n'était rien de plus qu'une conversation sans grande importance. Ils avaient encore tant de choses à vivre que ça ne servait à rien de rester sur les passages difficiles. Elle n'oublierait rien, non, il le lui serait de toute façon bien difficile avec ce qui l'attendait auprès de ses camarades mais elle ne voyait pas là une raison suffisante pour jouer les jeunes filles indignées et continuer son chemin en le traîtant de tous les noms. Elle était trop bien à ses côtés pour filer. Elle avait passé une matinée toute entière sans le voir, ce serait stupide de continuer sur cette même lancée simplement parce que quelque chose n'était pas allé exactement comme elle l'aurait attendu. Tout était arrangé, le monde était beau, fin de l'histoire. Et puis, il ne semblait pas particulièrement contre cette optique. Et puis, il n'y avait rien eu de dramatique ou de traumatisant. Tout aurait pu être tellement bien pire. Elle ne savait pas exactement comment mais ça n'était pas très important, ça l'aurait pu malgré tout.

La suite l'amusa davantage. Si elle avait imaginé qu'il ne lui refuse pas de quitter le hall, elle ne s'était pas imaginée une seule seconde qu'il le ferait de cette manière. Ce fut donc en riant aux éclats qu'elle l'avait suivi tant bien que mal dans son ascension des escaliers. Elle avait l'impression qu'ils n'avaient aucune fin mais ne s'en plaignait pas, se contentant de tenir doucement mais fermement sa main dans la sienne de crainte de le voir continuer sa route sans elle. Où est-ce qu'il l'emmenait comme ça ? Elle n'en avait aucune idée. Le château était grand, il aurait pu choisir tant de destinations différentes... Il semblait pourtant savoir où il voulait continuer, ou plutôt commencer, leur après-midi. Elle n'avait pas spécialement envie de le contredire. Elle se fichait éperdument de l'endroit qu'il leur avait choisi tant qu'il était loin du monde et il semblait avoir compris le problème sans le moindre mal. Les volées de marches se succédaient, ils les grimpaient sans même y faire attention. Elle avait parfois un peu de mal à la suivre mais ne bronchait pas, reprenant son souffle lorsque les escaliers faisaient des siennes. Elle arriva à destination avec l'impression d'avoir échappé au pire sans trop savoir pourquoi, comme si leur "course" au travers du château avait été là pour leur sauver la vie. C'était une impression bizarre mais pas désagréable. Ca avait été drôle et surprenant de se laisser entraîner de la sorte. Cependant, elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'ils faisaient là, elle n'avait même pas pris la peine de compter les étages. Pourquoi de Poudlard dans son intégralité il avait paru savoir depuis le début qu'il leur fallait aller là ? Le savait-il vraiment, au moins, ou s'était-il contenté de s'arrêter à un moment parce qu'il fallait bien le faire ? Elle n'eut pas le temps de se poser la question plus longtemps que ses lèvres se retrouvèrent sur les siennes. Ca faisait une éternité qu'il ne l'avait plus embrassée ! La situation avait des airs de déjà-vu, se retrouver tout contre lui de la sorte dans un couloir vide de toute présence n'était pas une première mais ça n'en était pas moins délicieux. Elle ne put retenir une légère plainte lorsqu'il s'éloigna mais ne chercha pas à reprendre leur baiser là où il venait de l'arrêter.

" Il est vrai qu'avoir le hall dans son intégralité en auditoire était quelque peu dérangeant... "

Son regard s'assombrit presque aussitôt. Avoir le hall dans son intégralité en auditoire... C'était vrai qu'il y avait bien du monde. Le reste du château ne mettrait pas bien longtemps avant d'être mis au courant de toute l'histoire. Autrefois, elle n'aurait jamais fait la bêtise de le laisser aller à débaler sa vie dans un lieu aussi fréquenté que l'était le hall de l'école au moment du déjeuner... Si elle voulait bien garder quelques contacts avec elle, il y avait fort à parier que Scarlett ne manquerait pas de lui en faire la remarque, que c'était particulièrement stupide et que la prochaine fois, elle pourrait directement le faire au beau milieu de la Grande Salle que le résultat n'en serait que peu différent. Elle n'aurait pas tort. Elle n'était d'ailleurs pas pressée de s'y rendre de nouveau un jour, dans la Grande Salle. Elle avait toujours fait attention au regard des autres, même s'il n'était pas toujours bienveillant, là ça allait être un véritable enfer. Elle n'était pas sûre de pouvoir en sortir indemne. Sarah se reprit néanmoins bien vite, affichant un sourire absent alors qu'elle hochait distraitement la tête. Elle n'aurait jamais imaginé en arriver là un jour. Il ne restait plus grand chose de ce qu'elle avait construit et préservé par tous les moyens durant ses six dernières années. Et là, même sa meilleure amie ne pourrait rien y faire. Elles avaient toujours veillé à ce que l'image de l'autre reste plus ou moins intact pour ne pas retrouver la sienne pour des fautes qui appartenait à la deuxième, c'était purement intéressé mais ça avait parfois été utile, mais cette fois-ci, elle n'y pourrait rien et risquait peut-être d'en être inquiétée également. Qui savait s'ils ne finiraient pas par imaginer qu'elle aussi s'était fichue d'eux depuis le début ? Bien sûr, elles n'avaient jamais eu la même réputation, Scarlett était irréprochable à côté d'elle, aux yeux du monde en tout cas, mais les gens ne cherchaient pas forcément toujours bien loin.

"Légèrement, oui..." reconnut-elle plus tristement qu'elle ne l'aurait voulu. "Mais visiblement on a plus à s'en faire. Je crains qu'on ne retrouve pas la moindre trace de civilisation pour les dix prochaines années ici."

Elle avait prononcé sa dernière phrase d'un ton amusé, chassant tant bien que mal les inquiétudes qui avaient fini par la reprendre. Tout ça ne serait pas sans conséquence, c'était certain, mais il n'avait pas à en faire les frais. Elle voulait l'épargner tant que possible. Peut-être ne le pourrait-elle pas indéfiniment, qu'il y aurait un moment où elle finirait par s'effondrer en larmes dans ses bras tant la pression que tout ça lui imposerait serait insupportable mais pour l'heure, ce n'était pas le cas, aussi mieux valait-il le laisser en dehors de tout ça jusqu'à ce qu'elle n'en ait plus vraiment le choix. Elle passa ses bras autour de son cou et posa de nouveau ses lèvres sur les siennes. Le monde n'avait plus de raison d'exister ici, il n'y avait plus qu'eux. Un peu comme souvent. C'était impressionnant la facilité qu'elle avait à oublier qu'ils n'étaient pas que deux sur Terre dans ces moments-là... Le reste n'avait plus la moindre importance. Son univers ne comptait plus que lui et c'était largement suffisant. Elle finit tout de même par se reculer légèrement, les joues légèrement colorées. Qu'elle en avait de la chance tout de même ! Elle ne parvenait pas toujours à réaliser à quel point tout cela pouvait être réel. C'était presque trop parfait pour être vrai, mais d'un autre côté cette perfection ne l'étonnait qu'à moitié. C'était Scipion après tout, pas n'importe quel crétin qui puisse vivre dans cette école.

"Jusqu'où tu m'as fait monter ? Je n'ai pas compté... Et qu'est-ce qu'on fait maintenant ? En tout cas, si tu n'as rien d'autre de prévu, je veux bien rester là à t'embrasser jusqu'à ce soir."
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Message(#) Sujet: Re: La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. EmptyMar 11 Sep - 7:48

"Je ne le néglige en rien, au contraire. Je me contente simplement de revoir l'ordre de mes priorités. Mais non, ça ne me pose aucun problème. Je suis sûre que j'y aurais le droit, de toute manière. Sauf si on reconsidère sérieusement l'option du kidnapping."

Ces mots finirent de nouveau par faire renaître le sourire de Scipion. La tempête semblait passée désormais, il ne paraissait donc plus nécessaire de rester en défensive. L'atmosphère paraissait être retombée, et il ne pouvait que s'en réjouir, ainsi elle ne lui filerait pas entre les doigts maintenant et ce coup qui avait menacé leur histoire de connaître un terme ne semblait pas avoir de suite. Ce ne serait donc plus qu'un mauvais souvenir, un simple et unique souvenir duquel ils éviteraient de se rappeler... A l'entendre, elle paraissait toujours prête à tout abandonner pour leur escapade dont l'idée avait l'air de s'imprimer à chaque fois davantage dans leur esprit, et même s'il s'en réjouissait il ne pouvait s'empêcher de se demander si elle ne le regretterait pas plus tard. Ne finirait-elle pas par demander si elle n'avait pas fait le mauvais choix et n'était pas passée à côté d'une opportunité en or ? Qu'elle avait gâché sa vie en le suivant et non en écoutant les conseils d'avenir que l'on avait pu lui prodiguer ? Si cette constatation ne se faisait pas immédiatement, peut-être finirait-elle par s'inscrire dans l'esprit de sa petite amie, de manière à y rester gravée jusqu'à ce qu'elle décide de mettre les voiles pour aller prendre sa vie en main... ou si jamais elle ne devait rien lui en dire, feignant de filer le parfait amour alors que tout au fond d'elle les interrogations au sujet de ses choix d'antan se bousculeraient ? Préférant chasser ses pensées de son esprit et ne pas penser à un tel cas de figure en préférant se convaincre que cela n'arriverait pas, que puisqu'elle le lui avait promis tout ne pourrait aller que pour le mieux...

" Hmm... l'éventualité ne me déplait pas. Je risque fort de me mettre ma belle-famille à dos avant même de les avoir rencontrés mais j'imagine que ce n'est pas très important, ils finiront probablement par se faire à l'idée que leur gendre ne sera pas le futur dirigeant du Magenmagot... "

Il avait beau plaisanter, il en aurait presque préféré en venir à cet extrême plutôt que de l'abandonner. Mais ô combien les facteurs extérieurs paraissaient bien minimes et insignifiants face à cette détermination qui était la leur ! Il savait pertinemment que ses parents ne l'empêcheraient pas de faire ce qu'il voulait de sa vie, il pouvait même dors et déjà aller leur annoncer qu'il avait pour ambition de devenir tueur en série ou d'intégrer il ne savait quel organisation mafieuse, ils s'y consentiraient certainement, pourvu d'être garantis de ne pas être mêlés à tout cela ou au désordre occasionné. Aussi, comme il avait déjà eu l'occasion de le constater lorsqu'il avait quitté la demeure familiale, le principal souci de ses géniteurs ne se limitait pas au fait que leur fils aîné ait raté ses examens avec un échec digne de figurer dans le livre des records de la médiocrité, mais bien d'être contraints de raconter de nouveau des balivernes à leur voisinage au sujet de cet internat dans lequel il passait l'année. Effectivement, avec le peu de matières qu'il lui était permis de repasser et le temps qu'il passait en cours, il savait pertinemment que les offres ne se bousculeraient pas au portillon pour lui. Alors que du côté de la Poufsouffle, il y avait bien un avenir professionel qui se profilait, il était là, juste à portée de main pour elle... avec ses notes et les personnes qui pourraient la recommander, elle pourrait parfaitement se permettre de l'envisager. Sa mère et son beau-père risquaient en revanche de ne pas s'enthousiasmer d'apprendre qu'il était dans ses intentions de tout plaquer pour son copain de septième année et de laisser tomber toutes ces promesses de futur pour s'enfuir avec lui ils ne savaient où, sans réellement savoir comment ils subviendraient à leurs nécessités...

"Et bien raison de plus pour ne pas s'y attarder alors, non ?"

Elle avait raison, cette histoire n'avait plus d'importance désormais, ou si elle en avait il ne comptait pas rester dessus éternellement. Videmment, il aurait bien des difficultés à oublier cet épisode par la suite, mais pour l'heure, l'essentiel était qu'elle était toujours là, qu'ils étaient toujours ensemble, et que rien n'était encore tombé à l'eau. Enfin de compte, s'applatir de la sorte comme il venait de le faire quelques minutes auparavant en avait peut-être valu la peine, finalement, si cela avait pu y changer quoi que ce soit... Aussi il se retrouvait alors à l'entraîner vers les étages supérieurs, tenant toujours sa main tandis qu'elle s'était mise à rire. Pourquoi cette course ? Lui-même n'en avait aucune idée. Pourvu qu'ils puissent fuir, tous deux, ensemble, loin... et qu'elle reste toujours accrochée à lui en toutes circonstances. Au final, elle n'avait pas du y comprendre grand chose tant sa décision était subite et irréfléchie, mais puisqu'elle le suivait toujours... à vrai dire il devait bien avouer qu'il n'y comprenait pas grand chose non plus. Mais pourquoi s'embarrasser d'un quelconque motif ?

"Légèrement, oui... mais visiblement, on a plus à s'en faire. Je crains qu'on ne retrouve pas la moindre trace de civilisation pour les dix prochaines années ici."

Il était bien loin de considérer la chose comme un problème, néanmoins, le ton légèrement mélancolique de ses premiers mots l'avait frappé. Qu'il n'aimait pas la voir ainsi ! Néanmoins, pouvait-il seulement trouver quelque chose à y redire ? Après tout il était le seul et unique responsable de tout cela, si elle devait en vouloir à quelqu'un pour avoir réduit à néant sa réputation c'était bien à lui... toutefois, non, elle paraissait avoir tourné la page le plus rapidement du monde, sans s'en formaliser davantage. Elle lui avait bien dit qu'elle n'accordait plus d'importance à son image, mais il ne pouvait s'empêcher cependant de songer qu'il y avait toujours une part d'elle anéantie de voir ce qu'elle avait contruit durant des années ramené à l'état de cendre. Enfin puisqu'elle avait bien dit qu'il était inutile de s'attarder dessus, il n'allait pas se risquer à aborder de nouveau le sujet... après tout cela ne les avancerait à rien, et il était bien loin de vouloir que l'atmosphère retourne à l'état de tension comme cela avait été le cas quelques minutes plus tôt. Elle avait dit être prête à oublier, autant qu'il en fasse de même pour l'heure.

" Ca n'a rien de très grave, on n'aura pas trop de problème à se retrouver au sommet d'une hiérarchie si nous sommes les seuls à y figurer. Puis de qui pourrions-nous bien avoir besoin ? "

Pour sa part, il se fichait bien d'éventuelles personnes extérieures à la bulle qui s'était formée autour d'eux, même si se souvenir qu'il y en aurait encore et toujours le lendemain, les environnant et en masse n'était pas une pensée très plaisante, et cela devait l'être encore moins pour elle. Avec la réputation que désormais elle n'avait plus et les conséquences que ces aveux allaient avoir, il y aurait très fort à parier que les prochains jours allaient s'annoncer difficiles pour elle, aussi mieux vaudrait-il qu'il puisse être là pour l'appuyer... mais pour l'heure, que signifiait la fourmilière alors qu'ils étaient tous les deux, seuls et hors de tout ? Qu'ils étaient parvenus à surmonter leur première crise et que rien n'indiquait pour l'heure qu'il n'y en aurait d'autre à l'avenir ? Se laissant embrasser à son tour avec plaisir et sans le dissimuler, Scipion n'avait alors qu'une envie, que ce moment ne prenne plus fin. Quelle perte de temps que les moments qu'il avait pu passer loin d'elle ! Plus encore qu'à l'ordinaire, son contact lui devenait alors nécessaire, presque indispensable. Alors effectivement, bien loin étaient Scarlett, Londubat ou tout ceux qu'il avait pu percevoir comme de potentielles menaces et qui finalement n'avaient plus d'importance aucune...

" Jusqu'où tu m'as fait monter ? Je n'ai pas compté... Et qu'est-ce qu'on fait maintenant ? En tout cas, si tu n'as rien d'autre de prévu, je veux bien rester là à t'embrasser jusqu'à ce soir."

Ce qu'il avait de prévu ? Actuellement, que pouvait-il avoir de plus important à faire que de profiter de sa présence jusqu'à s'en rassasier ? Ils avaient tout l'après-midi, toute la soirée, toute la semaine si elle le souhaitait... tous les plans d'opérations qu'il avait pu élaborer pour les quelques jours prochains pouvaient bien être reportés à un autre moment, après tout il avait le temps. Et pour l'heure, ce temps, c'était à la Poufsouffle qu'il voulait le consacrer, sauf que se résigner à la lâcher ne faisait de toute évidence pas partie des options envisageables. Réalisant qu'il avait choisi cet étage plutôt qu'un autre simplement par réflexe, habitude qu'il avait pris lorsqu'il cherchait généralement à trouver un endroit hors d'atteinte, il reporta alors son regard vers sa petite amie, souriant un certain amusement. Il ne savait pas trop en quoi consisterait la suite des évènements, mais pour l'heure, l'avoir près d'elle lui suffisait bien assez. Enfin s'ils pouvaient encore échapper aux regards extérieurs et aux rangs d'élèves qui passeraient près d'eux cette fois-ci, il pourrait encore mieux s'en porter, après tout puisqu'ils avaient été contraints de les supporter dans les couloirs lorsqu'ils s'étaient trouvés ce jour-là dans ce dédale, dans lequel il avait pu la rattraper, il s'en passerait volontiers encore actuellement. Disparaître serait idéal, et la salle sur demande ne semblait pas mieux correspondre à ces exigences.

" Sixième étage, et je dois t'avouer que l'idée est plutôt tentante, mais autant qu'on aille faire ça à l'intérieur, au moins nous ne seront pas encombrés par la présence des troisièmes années qui sortent d'arithmancie. Qui plus est, je crois que ta spécialité, c'est faire fuir les premières... à moins que tu ne sois aussi talentueuse avec leurs aînés ? "

Aussi, sans attendre et sans lui demander son avis sur la question, il la souleva de terre pour la hisser dans ses bras, riant toujours tandis qu'il effectuait alors quelques pas vers l'ouverture qui venait de se faire dans le mur, maintenant toujours la Poufsouffle contre lui et sans faire attention au moindre mouvement de résistance qu'elle pourrait effectuer à son encontre. Il n'avait pas réellement réfléchi à pourquoi cet endroit plutôt qu'un autre, mais au fond il avait eu ce qu'il demandait, aussi cela lui suffisait amplement.
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Message(#) Sujet: Re: La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. EmptyMar 11 Sep - 11:22

[HJ: Tu noteras que je te laisse totalement te débrouiller avec la salle. Ne me remercie pas, ça m'fait plaisir. xD]

" Hmm... l'éventualité ne me déplait pas. Je risque fort de me mettre ma belle-famille à dos avant même de les avoir rencontrés mais j'imagine que ce n'est pas très important, ils finiront probablement par se faire à l'idée que leur gendre ne sera pas le futur dirigeant du Magenmagot... "

Sarah ne put s'empêcher de rougir légèrement en l'entendant parler de belle-famille. Ca faisait très... Sérieux ? Très officiel ? Elle n'avait jamais considéré leur histoire comme une simple aventure sans lendemain, bien sûr, mais cela ne changeait rien. Elle n'avait jamais envisagé le fait que leur famille respective puisse avoir une quelconque place dans leur vie, comme s'il n'y aurait jamais plus qu'eux deux. Enfin, pour ce qui était de ses parents, elle n'avait guère envie de les laisser s'y installer, quelqu'en soit la manière ou les raisons qui pourraient les pousser à vouloir le faire. Si lui voulait les rencontrer un jour, elle ne s'y opposerait pas mais l'idée ne viendrait jamais d'elle. Il ne manquerait plus que ça ! Elle ne craignait pas qu'ils veuillent mettre un terme à leur relation, de quel droit feraient-ils cela, mais moins ils auraient de prises sur sa vie future mieux ce serait. Elle leur annoncerait bien gentiment qu'elle partait avec lui, qu'elle ne savait pas quand elle pourrait les revoir mais qu'à la limite elle leur écrirait, peut-être prendrait-elle même la peine de les rassurer sur son état mental et son total consentement dans ce voyage s'ils ne venaient qu'à en douter et puis ça s'arrêterait bien là. Ce n'était que ses parents, pas quelqu'un d'important dans sa vie ou dont elle ne saurait se passer de la présence permanente. Et puis, sa mère serait capable de jouer les génitrices idéales pour se faire bien voir, et rien que ça lui donnait des envies de meurtre avant même d'avoir eu à le vivre. Non, qu'il les rencontre n'était vraiment pas un passage obligé, ce serait certainement bien mieux pour tout le monde d'éviter d'y passer. Elle ne pouvait cependant pas nier que de reconnaître qu'il prenait leur relation aussi sérieusement qu'elle pouvait le faire était on ne pouvait plus rassurant. Ca la confortait presque dans son impression que ça durerait toujours. Elle ne savait pas bien comment, ni même si on pouvait réellement aimer et supporter une même personne pendant toute sa vie mais elle avait envie d'y croire, de se dire que même si ce n'était pas réellement possible, eux y arriveraient.

"Je suppose qu'ils n'avaient même pas envisagé avoir un gendre un jour, ça devrait leur suffire, non ? Et puis, pour aller élever je ne sais quoi je ne sais où, de telles responsabilités risqueraient d'être un véritable handicap, ils le comprendront très bien."

Le ton de sa voix feignait l'évidence, comme s'il était tout à fait normal pour ses parents de n'y voir là qu'une logique incroyable et indémontable. Pourquoi s'encombrer d'années d'études inutiles et d'un poste prestigieux lorsqu'on pouvait jouer au fermier dans un pays étranger ? Même vu comme ça, elle ne parvenait pas à admettre que ce n'était peut-être pas la meilleure idée au monde. Elle s'en fichait. Quand bien même ça pourrait ne pas l'être réellement pour l'instant, ça finirait par le devenir lorsqu'elle y serait, aussi ça ne servait à rien de s'abrutir de questions auxquelles elle n'aurait aucune réponse et dont l'intérêt était de ce fait bien limité. Pour n'importe qui, le simple constat qu'ils auraient du mal à tenir bien longtemps serait suffisant pour chasser toute tentative d'essai un jour. Mais pas pour elle. Bien sûr, il y aurait bien un moment où les gallions viendraient à manquer, elle ne se faisait guère d'illusions sur la question mais ça ne l'inquiétait pas plus que ça. Ils trouveraient une solution en temps voulu et leur monde parfait continuerait alors de s'étendre sur de nouvelles années. Il n'y avait pas de raison que ça ne soit pas le cas. Et si jamais ça ne l'était pas... Et bien ils pourraient toujours partir vivre dans une fôret et apprendre à chasser. Elle avait lu une histoire similaire dans un roman un jour, avant son entrée à Poudlard, mais elle ne se souvenait pas de la fin. Peut-être devrait-elle demander à sa mère de le lui envoyer, juste au cas où ? Il y avait peut-être des choses à en tirer si jamais ils devaient en arriver là un jour. De toute façon, il devait bien y avoir des forêts en Norvège. Il leur faudrait peut-être apprendre la langue aussi, à l'occasion. Parce que même avec toute la bonne volonté du monde, il leur serait certainement difficile de jouer les ermites indéfiniment. Que ça allait être bien ! Chaque jour qui la séparerait de la fin de l'année lui paraîtrait sûrement être un jour de trop mais ça ne faisait rien, tant qu'il était là elle n'avait aucune raison de ne plus pouvoir les supporter.

" Ca n'a rien de très grave, on n'aura pas trop de problème à se retrouver au sommet d'une hiérarchie si nous sommes les seuls à y figurer. Puis de qui pourrions-nous bien avoir besoin ? "

La blonde soupira d'un air faussement désespéré. Se retrouver au sommet d'une hiérarchie de deux lui semblait ne servir à rien, l'avantage d'être au sommet étant d'avoir des gens à contrôler, ce qui ne serait guère le cas s'il n'y avait qu'eux. Elle n'avait jamais eu envie de jouer les copines tyranniques même si, autrefois, ce rôle lui aurait été à merveilles. C'était presque un peu tout l'opposé désormais. Elle était prête à se laisser guider sans broncher, voulant bien faire tout ce qui pouvait lui demander puisque ça venait de lui, qu'il ne chercherait jamais à lui faire le moindre mal. S'il disait quelque chose, c'était que l'idée était bonne, sans quoi il n'en parlerait pas. Elle n'avait pas pris la peine de se méfier de quoi que ce soit depuis cinq mois, se contentant de le suivre bien docilement lorsqu'il l'entrainait quelque part, se trouvait toujours prête à faire tout son possible pour que les choses aillent dans son sens. Elle aurait pu mourir un million de fois déjà si ses intentions avaient été différentes. Elle avait oublié aussi facilement ces années de guerre que la dispute qu'ils venaient d'avoir, ne se demandant plus une seule seconde s'il n'attendait pas que le bon moment pour l'enfoncer plus encore qu'il ne l'avait jamais fait. Ce n'était pas le cas, il n'aurait jamais fait ça. Quoi qu'on pouvait entendre dans les couloirs, il était véritablement digne de confiance. Bien sûr, elle était prête à parier que bon nombre des gens qu'ils étaient forcés de côtoyer au quotidien n'adhèreraient pas à cette hypothèse aussi facilement qu'elle le pouvait, Scarlett en tête, mais ça ne faisait rien. Ils étaient stupides et ils ne comprenaient jamais rien et leur expliquer serait une perte de temps inutile, d'autant plus que ce temps-là elle pouvait aisément le passer en sa compagnie, ce qui réduisait à néant ce qu'elle pouvait avoir d'envie de les éclairer. Tant pis pour eux, c'était au fond leur problème et non le sien. Sa question la fit hausser les épaules alors qu'elle cherchait vainement des noms. Toute personne lui semblait aussi inutile que de trop pour l'instant. Elle n'avait besoin que de lui, et à en croire son interrogation, la réciproque devait être vraie également.

"Je ne savais pas que tu avais abandonné si facilement la conquête du château.Toutes ces années pour en arriver là, quel gachis tout de même..." le taquina t-elle gentiment.

Comme la dernière fois, l'idée de trouver un endroit où déménager au sein du château pour ne plus jamais avoir à le quitter lui traversa l'esprit. Ne plus devoir le lâcher que pour aller en cours, et encore seulement jusqu'à ce qu'elle finisse par se lasser de ses absences quotidiennes et qu'elle déclare un beau matin qu'elle n'avait plus envie de s'y rendre, lui paraissait être tout à fait envisageable. Là, elle était obligée de rester loin de lui plus ou moins du dîner au déjeuner en fonction des jours, soit presque la moitié tout entière d'une journée, sans compter les heures supplémentaires où elle était enfermée dans une quelconque salle, pour une quelconque raison. C'était affreusement long. Ca devrait même être interdit d'ailleurs ! Ca s'apparentait à une véritable torture et nulle part dans le règlement n'était autorisé un tel châtiment sur des élèves. Bien entendu, elle ne se voyait pas vraiment exposer son problème à leur directrice, elle n'en aurait probablement que faire. L'avantage était qu'elle n'avait qu'une petite année à tenir avant de ne plus avoir à le lâcher du tout, si on ne comptait pas les vacances comme un possible avant-goût de leur vie future. Si jamais il partait pour Noël, ça allait être insupportable. Deux semaines sans même pouvoir l'apercevoir une seconde... Elle ne tiendrait jamais tout ce temps sans devenir folle. Elle ne compterait plus les jours mais les heures, les minutes, voire même les secondes qui les sépareraient, juste pour les voir passer plus vite. Il était resté à Noël, l'année dernière, peut-être était-ce courant chez lui de rester au château pour les vacances ? Elle n'y avait jamais vraiment fait attention, déjà parce qu'elle n'en avait jamais eu grand chose à faire et qu'à part lors de sa sixième année, elle était toujours rentrée chez elle pour les fêtes de fin d'année. Elle n'avait donc jamais eu l'occasion de remarquer s'il faisait don de sa présence à ses camarades même lors des semaines de congés. Il fallait l'espérer.

" Sixième étage, et je dois t'avouer que l'idée est plutôt tentante, mais autant qu'on aille faire ça à l'intérieur, au moins nous ne seront pas encombrés par la présence des troisièmes années qui sortent d'arithmancie. Qui plus est, je crois que ta spécialité, c'est faire fuir les premières... à moins que tu ne sois aussi talentueuse avec leurs aînés ? "

Elle ne faisait pas fuir les première année, elle se contentait d'appliquer avec eux le règlement un peu plus sévèrement qu'avec les autres, ce qui leur valait d'impressionnantes pertes de points et des heures de retenue plus qu'ils n'en avaient jamais imaginé. Ils finissaient sensiblement par disparaître en protestant vainement ou mieux encore en pleurnichant tristement. Donc même si, certes, ils fuyaient ce n'était pas forcément le but de la manoeuvre. C'était d'ailleurs bien plus amusant lorsqu'ils résistaient, s'emportaient et finissaient par avoir bien plus d'ennuis qu'ils n'auraient dû en avoir au départ. Ce n'était pas de sa faute si la nouvelle génération était dotée d'un sérieux manque de correction tout de même ! Ca marchait un peu moins bien avec les plus grands. Quoi qu'encore ça dépendait lesquels. Il y avait un petit groupe de gamines qui changeaient généralement de couloir lorsqu'elle croisait leur chemin, c'était toujours un moment très agréable dans sa journée. Elle n'eut cependant pas le temps de lui faire part de la nuance qu'il la soulevait et l'entraînait elle ne savait trop où. D'accord, elle avait eu parfois un peu de mal à tenir sa cadence dans les escaliers mais elle pouvait très bien marcher toute seule ! Elle se débattit un peu malgré tout, ne serait-ce que pour la forme, au fond bien plus occupée à glousser comme une collégienne qu'à chercher à s'échapper réellement. N'importe qui les aurait croisé là n'aurait jamais cru qu'ils s'étaient vraiment disputés une poignée de minutes plus tôt. Tout allait merveilleusement bien et si l'après-midi tout entier se déroulait de la même manière que ces dernières minutes elle ne risquait pas grand chose à imaginer que ce serait certainement l'un des meilleurs de ce début d'année. Elle ne remarqua pas tout de suite l'ouverture qui était apparue dans le mur, s'en rendant vraiment compte qu'une fois le dit-mur passé. Elle n'avait pas fait le rapprochement entre le sixième étage et la salle sur demande, ce n'était pourtant pas faute de connaître son existence et d'y avoir mis les pieds un bon nombre de fois. Un peu moins depuis qu'elle s'était mise à pleurer sur l'épaule de Scarlett, c'était vrai. Enfin, elle n'aurait aucune raison de chouiner cette fois-ci.

"C'est sûr qu'il n'y aura personne à faire fuir ici. Je vais enfin t'avoir que pour moi pendant des heures... J'ai l'impression que ça fait une éternité que ça n'a plus été le cas. C'est trop bien !"
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Message(#) Sujet: Re: La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. EmptyMar 11 Sep - 17:08

"Je suppose qu'ils n'avaient même pas envisagé avoir un gendre un jour, ça devrait leur suffire, non ? Et puis, pour aller élever je ne sais quoi je ne sais où, de telles responsabilités risqueraient d'être un véritable handicap, ils le comprendront très bien."

Scipion émit un léger rire, en imaginant alors cette vie future pourtant si idéaliste à l’imaginer, en sachant que les conditions ne le seraient pas autant. Si au début il avait balancé cette idée d’élevage en Norvège plus pour plaisanter qu’autre chose, il allait réellement fini par y croire à ce rythme-là… seraient-ils toujours ensemble à ce moment-là ? Il préférait croire que ce serait le cas. A présent que la crainte de la voir disparaître pour de bon s’était estompée, il n’avait pas l’intention de la voir filer de sitôt, peu importait où les mènerait le semblant d’avenir qu’ils se prévoyaient. Ils aviseraient probablement entre deux… pour l’heure, en tout cas, il n’était nullement question d’avoir à tirer un trait sur elle. Cette dispute ne devait être qu’un mauvais souvenir, ils avaient tous deux convenus de l’oublier et de ne plus se quereller. Si désormais il n’y avait plus de raison de le faire, en quoi cela se révèlerait-il être un problème ? Elle ne lui avait pas demandé de choisir entre elle et ses diverses manigances, aussi il ne voyait pas ce qui pourrait l’entraver pour en arriver à ces projets quelque peu oniriques et irréalisables pour l’heure. Tant qu’il pouvait continuer cette vie basée sur l’irrespect des règles, sa relation, le défi de l’autorité et les opérations qu’il pouvait effectuer un peu partout dans le château, ou ailleurs s’il finissait par être réellement contraint le quitter, il ne voyait pas de raison apparente pour que les années suivantes ne se déroulent pas de la même manière. Ils resteraient probablement ensemble un bon bout de temps sauf si l’ordre des choses en décidait autrement, mais encore une fois il ne pouvait rien prévoir, n’est-ce pas ? Il n’avait jamais réellement envisagé de rencontrer la famille de Sarah, mais si cela finissait par se faire il y avait de fortes, très fortes chances qu’il se fasse détester dès le premier abord, ce qui ne serait pas très étonnant en fin de compte. En tout cas, ce qui était certain, c’était qu’il ne comptait pas lui présenter la sienne de sitôt, il n’était pas question qu’il se montre avec ses géniteurs de toute manière devant qui que ce soit, que ce soit devant elle ou n’importe qui. Puis quelle différence cela ferait ? Ils n’étaient même pas une famille, il n’y avait qu’un patronyme et quelques liens de sang pour les relier.

" Si tu le dis… en tout cas je ne suis pas certains qu’il me seront très reconnaissants de t’emmener avec moi, contre ton gré selon la version officielle. Enfin s’ils comprennent, après tout… c’est le principal, j’imagine ? "

Il risquait plutôt de faire éditer une affiche de lui avec pour seul intitulé « ennemi numéro un » mais soit, ça ne devait qu’être une formalité. D’un autre côté, lui qui avait pu avoir pour ambition plus jeune que tous reconnaissent ses méfaits, au moins il y avait de fortes chances que la gazette su sorcier se charge elle-même de lui accorder ce privilège…bon certes, ce ne serait certainement pas dans l’optique d’accroître sa notoriété, mais au fond pourquoi pas, c’était une idée comme une autre. Au moins s’ils partaient sans qu’elle n’avertisse ses parents, il n’aurait pas à connaître toutes les menaces de mort que la mère de Sarah pourrait sûrement formuler à son sujet. Comme tout cela paraissait alors circonstanciel, jusqu’ici aucune difficulté ne s’imposait à eux et il leur aurait presque semblé qu’il n’y aurait aucun obstacle pour se dresser en travers de leur route. Perspective plus onirique que de l’ordre du réalisable ? Très probablement. De toute manière et vraisemblablement, aucun deux d’eux n’avait vraiment l’air de vouloir s’attarder sur des détails sordides comme la permission de mettre les voiles, le fait qu’ils n’aient pas terminé leurs études ou les règles de vie houleuse qui risquaient de s’imposer à eux bien assez tôt. Peut-être finiraient-ils par regretter de s’être embarqué dans un tel plan sans avoir à leur disposition de bouée de sauvetage, la tête la première dans un projet d’avenir qui n’aurait rien de prometteur pour quelqu’un de censé et habité par ne serait-ce qu’un peu de bon sens. Seulement, qui dans leur cas pouvait parler de bon sens ? Ils ne semblaient pas habités par ne serait-ce qu’une once de lucidité en ce qui concernait d’avenir brumeux dans lequel ils n’étaient que les deux seuls à percevoir ne serait-ce qu’un peu de lumière.

"Je ne savais pas que tu avais abandonné si facilement la conquête du château. Toutes ces années pour en arriver là, quel gâchis tout de même..."

Du gâchis ? Il aurait été certain d’être le premier à le penser. Néanmoins, actuellement, cela ne lui faisait presque ni chaud ni froid. Dans sa tête il restait toujours le plus apte à parvenir au sommet de la gloire et à la tête de l’école, cela se ferait sans doute un jour, peut-être… dans quelques semaines, peut-être quelques mois, ou des années. Bon, certes, il ne serait plus là pour y parvenir, et il n’aurait certainement pas le droit d’arriver à négocier avec la directrice, qui déjà ne le portait pas dans son cœur, plusieurs nouvelles années de redoublement pour assurer son règne. Il ne fallait pas non plus espérer qu’elle lui donne son consentement et sa bénédiction pour y arriver, outre l’exaspération de cette dernière il y aurait peu de chances qu’il puisse en venir en susciter autre chose. Enfin bon, il ne s’était jamais embarrassé d’avoir son accord un jour, mais pourtant cette vieille ambition qu’il nourrissait depuis le jour de sa répartition, ses onze à peine fêtés, avait bien l’air à la veille de prendre fin. Il savait qu’il ne parviendrait sûrement pas à consentir à mener une existence paisible et dépourvue de trouble, se rendant à chaque cours comme ce que l’on attendait d’ailleurs de lui en tant qu’élève, préférant continuer de multiplier les méfaits et se prélasser dans cette illusion selon laquelle il avait toujours une armée à ses pieds. Seulement, ils auraient bien le temps d’aviser plus tard, pour l’instant tout cela avait l’air tellement superficiel… elle était là, juste près de lui, cela suffisait amplement, non ? Peut-être était-ce du gâchis de sacrifier à se profit la seule perspective concrète qu’il avait pu envisager de toute sa vie, quoique peu réaliste. Mais au fond, cela importait-il réellement, pour l’heure ? Tout cela était bien trop extérieur pour qu’il daigne s’y attarder.

« On verra ça plus tard, il n’y a rien de pressant à cela. Si j’ai pu attendre pendant six… non, sept ans, j’imagine que je ne suis plus à ça près. »

Quelques mois auparavant, il aurait pu se formaliser d’émettre de telles paroles à l’encontre de ce formidable projet qu’il avait longtemps nourri… mais au fond, pour l’heure il n’y avait plus de règne qui tenait, la présence de la Poufsouffle dont il pouvait de nouveau profiter à présent que la tempête était passée semblait tout à coup capitale, et bien plus importantes que les rêves les plus dépourvus de bon sens qu’il avait pu cultiver jusque là. Pourtant ce n’était pas à défaut d’y tenir, il n’avait jamais dépourvu de cette idée ! Encore cet été il avait dans sa manchette bien des cartes qui étaient censées lui garantir ce chemin qui devait le mener droit à la gloire, aussi il n’attendait alors que l’opportunité de pouvoir faire le tour habituel dans le Poudlard Express, essayant d’enrichir ses rangs le plus possible d’élèves trop jeunes ou trop stupides pour être capables de réfléchir par eux-mêmes. C’était encore ce qu’il était en train de faire le matin-même, non ? Il avait encore bien du pain sur la planche, mais comme tout cela semblait être à la veille d’être passé au second plan… Pour l’heure, il ne s’agissait que de se délecter de son contact, de la certitude de ne plus la voir s’éloigner, que rien ne pourrait alors entraver les mille et une illusions dérivées de son imagination en ce qui concernait un potentiel avenir commun, qui n’était pour l’heure encore nullement assuré ailleurs que dans son esprit.

"C'est sûr qu'il n'y aura personne à faire fuir ici. Je vais enfin t'avoir que pour moi pendant des heures... J'ai l'impression que ça fait une éternité que ça n'a plus été le cas. C'est trop bien !"

Consentant à la déposer à terre sans se départir de son animosité à ses mots et une fois qu’ils eurent pénétré dans la salle, il jeta un œil à l’extérieur avant que celle-ci ne se ferme. Son intérieur était différent de la dernière fois qu’il s’y était rendu, pour y préparer il ne savait encore quelle expérience destinée à nuire à l’équilibre du château pour ne pas changer les bonnes habitudes, à moins que ce n’ait été pour fuir le concierge qui devait être à sa poursuite pour lui offrir un aller simple pour une retenue dans son bureau… Il ne s’agissait là que d’un désordre chaotique, fait de mobilier délaissé, de vieilles choses inutilisées qui traînaient dans un coin… rien qui ne puisse faire de la pièce un endroit merveilleux pour se retrouver sa petite amie, mais peu importait au fond, c’était le cadet de ses soucis. A présent qu’ils étaient seuls, elle lui paraissait encore plus désirable. Comme s’il n’y avait plus qu’elle pour peupler le monde qui l’entourait, comme si l’idée qu’il y ait pu avoir des centaines d’autres élèves dans ce château même quelques minutes auparavant alors qu’ils se trouvaient encore dans le hall était tout à fait absurde.

« Et dire qu’il nous reste encore toute l’année… je crois que nos chers professeurs n’ont pas tort, ce redoublement me sera très profitable. Je suis ma foi certain que ma scolarité s’en relèvera admirablement bien et qu’à présent ma concentration sera à son niveau… optimal. » répondit-il avec un sourire amusé.

De là il laissait alors une main sur son dos, glissant le long de ses hanches, sans réellement savoir par quoi étaient guidés ses mouvements. Et au fond, en quoi cela pouvait être assez important pour qu’il y prête attention ? C’était justement parce qu’il en avait envie que cela pouvait se passer de motif, aussi il n’interrompit pas son geste, sans trop l’accélérer non plus comme pour ne pas la brusquer.
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Message(#) Sujet: Re: La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. EmptyMar 11 Sep - 20:32

" Si tu le dis… en tout cas je ne suis pas certains qu’il me seront très reconnaissants de t’emmener avec moi, contre ton gré selon la version officielle. Enfin s’ils comprennent, après tout… c’est le principal, j’imagine ? "

Elle ne put s'empêcher de sourire discrètement en l'entendant. Reconnaissants peut-être pas, du moins pas sur l'instant c'était certain mais lorsqu'ils se rendraient compte que tout était beaucoup plus calme et que leur famille parfaite aurait enfin retrouvé le côté parfait qu'elle s'appliquait à détruire à la moindre occasion, peut-être reverraient-ils leur jugement. Après, elle ne pouvait en être certaine puisqu'elle n'avait jamais douté un seul instant qu'ils puissent l'aimer sincèrement mais il fallait se rendre à l'évidence, la sérénité retrouverait sa place au sein du foyer familial et il serait sûrement beaucoup plus simple pour eux d'accepter son départ. Ils finiraient par dire qu'elle était grande, qu'elle saurait se débrouiller et rentrer par ses propres moyens lorsqu'elle l'aurait décidé et tout irait pour le mieux pour le monde. Parce qu'ils ne croiraient jamais la "version officielle", Danah serait certainement là pour les rassurer sur ce point, ce n'était pas un dangereux psychopathe qui l'avait kidnappée, simplement son copain. Ils en déduiraient alors que c'était tout à fait consenti et après avoir pesté un temps contre la stupidité de ces adolescents visiblement cinglés, ils retrouveraient la vie qu'elle les empêchait d'avoir depuis dix ans maintenant. Elle ne parvenait pas à s'en attrister, au contraire, trouvant que c'était finalement presque normal qu'ils connaissent enfin la paix à la maison puisqu'elle serait en train de filer le parfait amour quelque part ailleurs. Elle ne serait pas malheureuse, ils n'avaient pas de raison de l'être davantage. Non, elle ne serait pas malheureuse, quiconque vivant ailleurs que sur un nuage rose aurait pu en douter vu le futur qu'elle prenait plaisir à imaginer mais ce n'était pas son cas. Il serait à, pour toujours, et c'était tout ce qui compterait. Comme si le reste pouvait les atteindre, sérieusement ! Tout ne serait peut-être pas aussi parfait que ça pouvait l'être ici mais ça ne faisait rien, elle saurait se convaincre du contraire. Elle était merveilleusement douée pour ça, il n'y avait guère de soucis à se faire.

"Oui, enfin je n'ai pas spécialement envie de les faire connaître un jour mon ravisseur. Ils te dénonceraient, tu risquerais d'être internationalement recherché et tu finirais par être retrouvé, et je n'ai pas spécialement envie de passer ces prochaines années à ne te voir qu'au parloir."

Si elle paraissait plaisanter, elle ne le faisait en réalité qu'à moitié. Que resterait-il de leur merveilleux avenir si ça finissait, un jour, par se passer comme ça ? Parce que même si elle avouait qu'elle avait été consentente depuis le début, qu'elle l'avait suivi parce qu'elle le voulait bien et que rien, absolument rien, n'avait été fait contre son gré, on en déduirait sûrement que la pauvre était atteinte du syndrome de Stockholm et ça ne changerait rien, ils lui enlèveraient malgré tout. En fait, c'était la pire idée qu'elle ait pu avoir un jour, elle n'était pas certaine qu'ils aient été vraiment sérieux un jour, même durant les vacances, mais dans le doute, mieux valait rester sur ses gardes et éviter que tout ça devienne réel un jour. C'était d'ailleurs étrange la facilité qu'elle avait à prendre pour argent comptant tout ce qu'ils pouvaient bien envisager. Même si ça lui paraissait tout d'abord improbable et qu'elle n'y croyait pas une seule seconde, l'idée finissait immanquablement par faire son petit chemin et s'imposer lentement comme envisageable, pour ne pas dire espérable. Il lui aurait dit qu'ils achèteraient une maison sur Mars pour être enfin tranquille pour toujours et même qu'ils auraient un extraterrestre de compagnie qu'elle aurait sûrement fini par se faire à l'idée. Elle devait être jolie, la vue, depuis Mars. Là, elle finissait par faire le chemin inverse. Il n'y aurait rien de pire que d'en arriver là, il serait emmené loin et il y avait de fortes chances qu'elle ne puisse plus le revoir, ou alors si peu que ça ne comptait pas réellement. Elle ne s'était jamais intéressée aux peines que risquait un kidnappeur mais ça n'était certainement pas surmontable, en tout cas pas de son point de vue à elle. Elle avait déjà du mal à passer une journée sans le voir alors des semaines, des mois, si ce n'était plus, il valait mieux tirer un trait dessus sur le champ. Peut-être aurait-elle dû commencer à s'inquiéter de l'état préoccupant dans lequel elle sombrait un peu plus chaque jour, mais ça lui semblait tellement normal qu'elle ne prenait même pas la peine de le relever. N'importe qui aurait fini par devenir aussi dépendante à sa place, ça ne faisait aucun doute ! Enfin...

« On verra ça plus tard, il n’y a rien de pressant à cela. Si j’ai pu attendre pendant six… non, sept ans, j’imagine que je ne suis plus à ça près. »

Si elle avait bien remarqué l'année dernière qu'il la faisait passer avant ses manigances, l'entendre l'avoir à moitié était particulièrement touchant. Et dire qu'elle ne voulait à la base que l'embêter. Il n'y avait pas à dire elle avait une chance incroyable de l'avoir auprès d'elle et personne de censé ne pourrait jamais dire le contraire. Il ne devait pas y en avoir beaucoup, des filles, dans cette école à avoir un petit ami aussi exceptionnel que lui. Cette pensée fit naître un sourire aussi bête qu'amoureux sur les lèvres de la Poufsouffle. Et qu'importe si le reste du château, du monde même, n'y croyait pas, elle en était suffisamment persuadée pour compenser. Qu'elle avait été idiote de le détester toutes ces années ! Elle se rassurait tant bien que mal en se disant qu'il avait été dans le même cas qu'elle jusque là, et qu'elle avait peut-être même accepté l'évidence un peu plus tôt, de ce qu'elle en avait compris en haut de la Tour d'Astronomie. Il lui semblait qu'ils avaient beaucoup de temps à rattraper. Ce n'était pas très grave en même temps, ils auraient toute une vie pour ça. Et puisque le seul problème dans leur couple était les autres, il ne devrait plus y avoir la moindre crainte possible lorsqu'ils sortiraient d'ici. Il n'y aurait plus rien ni personne pour se mettre entre eux. C'était d'ailleurs même bien dommage de ne pouvoir disparaître avec lui dès maintenant... Elle supposait néanmoins qu'il leur fallait rester sérieux jusqu'à la fin de l'année, d'avoir au moins leurs ASPICs avant de tout plaquer. Après, c'était certain qu'elle n'hésiterait pas longtemps à revoir ses belles paroles s'il ne venait qu'à lui proposer une fuite aussi discrète que fortement attendue. Mais là encore, l'idée n'était probablement pas brillante.

Lorsqu'il consentit à la reposer enfin sur le sol, elle jeta brièvement un coup d'oeil autour d'elle mais ne s'y attarda pas plus que cela, elle se fichait éperdument de là où ils pouvaient bien être, tout ce qui pouvait encore compter c'était qu'il soit là et que personne ne vienne plus les déranger jusqu'à ce qu'ils décident de retourner à la réalité. Et autant dire qu'elle n'en était vraiment pas pressée. Qu'importait désormais ce qu'il pouvait se passer en dehors de cette salle. Le monde aurait bien pu s'effondrer qu'elle n'aurait pas trouvé utile de s'inquiéter. Il était là, et il n'avait plus aucune raison pour qu'il s'éloigne maintenant. Elle peinait à croire que quelques minutes auparavant, ils étaient encore au beau milieu du hall. Tout était allé si vite depuis qu'elle avait quitté son dernier cours de la matinée. Jamais elle n'aurait imaginé en se levant que sa journée prendrait autant de chemins différents mais finalement, peut-être était-ce préférable ? Ca avait éloigné d'eux toute possibilité de dispute, ou du moins c'était ainsi qu'elle le voyait. Certes elle aurait préféré éviter celle-ci également mais si c'était la seule et unique fois qu'ils en passaient par là, alors ce n'était pas une si mauvaise chose. Elle ne savait pas trop si c'était prudent de s'attendre à ce que leur monde soit merveilleux jusqu'à la fin des temps ou s'il valait mieux craindre que l'orage revienne un jour, aussi décida t-elle de se complaire davantage dans son existence extraordinaire. Elle aurait tout le temps de redescendre sur Terre à l'occasion, s'il le fallait.

« Et dire qu’il nous reste encore toute l’année… je crois que nos chers professeurs n’ont pas tort, ce redoublement me sera très profitable. Je suis ma foi certain que ma scolarité s’en relèvera admirablement bien et qu’à présent ma concentration sera à son niveau… optimal. »

Sarah rit de nouveau, amusée du peu de crédibilité qui pouvait émaner de ses mots. Elle ne savait pas vraiment si son redoublement lui serait profitable mais elle s'en fichait complètement. Pour une fois, elle pouvait bien jouer les égoïstes en ce qui le concernait. Il était là et c'était la seule chose qui comptait, alors il lui était sans aucun doute profitable à elle en tout cas, et ça lui suffisait largement. Il leur resterait toute l'année... C'était un peu utopique malheureusement. Ils auraient du mal à rester ici jusqu'à la fin de leur scolarité et l'emploi du temps de la blonde risquait de compromettre quelque peu ces moments-là. Bien sûr, il était hors de question qu'elle renonce à le voir tous les jours, mais s'échapper de la sorte ne serait certainement pas ce qu'il y aurait de plus courant. Peut-être accepterait-il de quitter son dortoir en pleine nuit pour la retrouver après une ronde ou quelque chose dans le genre ? Chaque moyen de lui permettant de passer plus de temps en sa compagnie lui semblait bon à prendre, même s'il allait à l'encontre du règlement. Ils n'auraient certainement pas beaucoup d'autre choix de toute façon...

"Je n'en doute pas une seconde..."

Elle avait répondu d'une voix vaguement absente avant de l'embrasser de nouveau, comme s'ils ne s'étaient jamais arrêté. Peut-être aurait-il préféré débattre de l'utilité de son redoublement d'un point de vue purement scolaire mais pour l'heure, elle s'en fichait totalement. Sentir sa main glisser dans son dos la fit légèrement frissonner mais elle ne chercha pas à l'en déloger, bien au contraire, se contentant de supprimer le peu de distance qui pouvait encore les séparer. S'ils avaient évité le pire, ils s'en étaient éloignés à une vitesse folle et elle n'était pas certaine de pouvoir le regretter un jour. Elle espérait néanmoins que cela continuerait sur cette lancée sans vraiment oser s'attendre à quoi que ce soit. Elle verrait bien où tout ça les porterait, ça n'avait pas beaucoup d'importance pour l'instant...
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Message(#) Sujet: Re: La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. EmptyMer 12 Sep - 9:59

"Oui, enfin je n'ai pas spécialement envie de les faire connaître un jour mon ravisseur. Ils te dénonceraient, tu risquerais d'être internationalement recherché et tu finirais par être retrouvé, et je n'ai pas spécialement envie de passer ces prochaines années à ne te voir qu'au parloir."

Ces paroles lui tirant un nouveau sourire, il se mit alors à imaginer la famille de la Poufsouffle, outrée par une perspective aussi irréfléchie et grotesque, puisque ce serait ainsi qu'elle serait certainement perçue par le reste du monde. On s'accorderait alors le droit de dire qu'ils étaient deux adolescents trop extérieurs à la réalité pour n'avoir ne serait-ce que l'ombre d'une once de jugement ou d'aptitude au discernement dans la tête, et trop irresponsables pour se lancer dans de pareils projets. Quant à ses propres parents, il préférait ne pas y penser, il aurait des chances plus élevées qu'ils soient davantage scandalisés par le fait qu'une sorcière de plus soit intégrée à leur famille qui ne voulait rien avoir à faire avec "un monde de magiciens et de saltimbanques" tel que le désignait son père, plutôt que s'il était revenu à dix-sept ans marié, évadé de prison, recherché par tout le pays et avec un gosse dans les bras. Dans ce cas de figure-là, ses géniteurs s'emploieraient certainement à aller vider leur compte en banque afin de lui donner tout l'argent dont ils disposaient, pourvu qu'il consente à prendre le large, à faire en sorte que leur famille n'ait pas d'ennuis et qu'il cesse d'entacher leur nom. Ce ne serait pas une mauvaise idée en fin de compte... peut-être devrait-il alors songer à quelque chose dans ce genre-là la prochaine fois, si l'idée de ce voyage était toujours d'actualité et qu'ils auraient besoin de subvenir à leurs nécessités. Ce serait de l'argent moldu, certes, mais il devrait bien y avoir à Gringotts un moyen de l'échanger, non ? Ou dans le pire des cas, ils s'en contenteraient pour les premiers temps. Que ce soit la Norvège ou il ne savait quel autre pays pourvu qu'il puisse révéler suffisamment de distraction pour lui, ils devraient bien apprendre à survivre autant en condition moldue que sorcière, non ? Dans ce cas il pourrait toujours bien aller annoncer à sa famille qu'ils étaient sur le point de devenir grands-parents, ainsi ce petit mensonge pourrait grandement les aider pour la suite. C'était une piste à creuser, ils n'y étaint pas encore, et il ignorait même s'ils seraient toujours ensemble d'ici là. Bien sûr, il préférait croire que c'était le cas, loin de lui était l'envie de risquer de nouveau leur relation comme cela avait été le cas plus tôt lors de cette fichue dispute.

" Qui te dirait qu'on finirait par me retrouver ? Je suis certain que je saurais très bien te cacher pour que personne ne retrouve notre trace. On pourra brouiller les pistes, changer notre position tous les mois pour ne pas être retrouvés, voire notre identité si besoin est... bien sûr, je serais très frustré de ne plus être moi même temporairement, mais j'imagine que c'est une formalité par laquelle il faut passer. N'est-ce pas là une perspective réjouissante ? "

Tout à fait, et le tout clairement réalisable bien entendu, et tout irait pour le mieux dans le pays des Pitiponks bleus à pois blancs. Il ne connaissait suffisamment pour savoir que même s'il était contraint de s'abreuver d'une certaine dose de Polynectar tous les mois, il ne tiendrait certainement pas le rythme, et finirait par renoncer plutôt que de prendre cette responsabilité. Changer d'endroit en revanche ne le dérangerait pas beaucoup, en ce qui le concernait il ne trouverait rien de plus monotone que de rester trop longtemps dans le même environnement, et préfèrerait opter pour transplaner régulièrement, afin d'aller voir du pays ailleurs, espérant qu'elle consentirait à l'y suivre. Il y aurait fort à parier qu'il finirait par avoir des ennuis, que par la même occasion elle en aurait aussi, mais après tout cela ferait partie de l'ordre des choses, non ? Enfin pour l'heure il s'agissait principalement d'idéaux qui ne verraient très probablement jamais le jour, mais bon, en quoi cela pouvait-il être un problème ? Il pourrait très bien continuer pendant un certain temps à énoncer le merveilleux avenir qui pourrait les attendre, ce qui pouvait paraître quelque peu étrange après une dispute aussi orageuse de celle qui avait pu précéder dans le hall. C'était presque comme si strictement rien ne s'était passé, au bout du compte... comme si le lendemain sa copine ne se rendrait pas compte que par sa faute, elle avait certainement définitivement perdu l'image qu'elle s'était employée à sauver d'elle. Mais justement, puisqu'il s'agirait du lendemain, pourquoi s'en faire ? Seul le moment présent paraissait compter, pour l'heure, ils étaient là, tous les deux...

" Puis dans le pire des cas, si je finis à Azkaban, je pourrais me vanter de voir ma notoriété accroître. C'est l'occasion de se retrouver en première page de la gazette du sorcier, le pied... il faudrait que je me renseigne un de ces jours pour savoir si une colocation dans leurs cellules est possible. "

A la différence près qu'elle ne consentirait certainement pas à finir en prison avec lui, tout d'abord parce qu'elle n'aurait rien à y faire, puis parce qu'il ne ferait certainement pas partie des intentions de la famille de sa petite amie de laisser leur fille aînée entre les griffes d'un pareil malfrat. Pourtant, même si ce ne serait certainement pas pour le motif d'un kidnapping, il avait déjà songé à l'éventualité selon laquelle il pourrait finir à Azkaban pour une raison ou pour une autre... en quatrième année par exemple, lorsqu'il avait nourri ces aspirations étranges en approche de l'année de ses BUSEs, se disant que sa vie ne pourrait pas être si mauvaise s'il trouvait le moyen d'être bien payé en temps que tueur à gages, ou lorsque par exemple il avait songé à braquer Gringotts, simplement en défi de la loi universelle selon laquelle la banque des sorciers était l'un des endroits les plus sécurisés au monde. Si réellement sa relation avec sa petite amie devait prendre un tournant aussi sérieux, il lui faudrait sans doute renoncer à la vie de fugitif qui ne serait probablement pas pour tout lui plaire... il ne comptait pas malgré tout envisager une existence monotone non plus en retour, malgré les changements qui avaient pu être opérés chez lui ces quelques années il avait toujours autant besoin d'action et de quoi épicer son quotidien. Bon, ce ne serait peut-être pas pour tout plaire à la Poufsouffle, mais si elle tenait tout de même à le suivre dans son périple autant qu'elle s'attende à ce qui devait suivre... ce fait n'incluait pas qu'elle soit contrainte d'aller partager sa cellule avec lui en prison bien entendu, mais autant qu'elle n'imagine pas qu'il se contenterait de vivre en cueillant des fleurs des champs et en allant chasser les papillons aux alentours.

"Je n'en doute pas une seconde..."

Comme elle venait de coller de nouveau ses lèvres contre les siennes, il prolongea l'instant, laissant alors ses mains l'entourer le long de sa taille, vagabondant sans qu'il n'ait besoin de les guider. Après tout, que pourraient-ils bien craindre ? Rien ni personne, pas même l'autorité. Qui pourrait choisir l'heure du déjeuner pour se rendre en salle sur demande ? A ce moment précis chaque élève des quatre maisons étaient répartis autour des longues tables de la grande salle en train de finir leur oeufs et de se resservir du poulet. Les quelques petits malins qui auraient préféré jouer les rebelles se seraient alors dirigé vers la Tête de Sanglier dans les ruelles mal famées avec leur bande, mais à l'heure qu'il était il ne devait plus rester personnes dans les étages du château. Peut-être le concierge, qui était peut-être en train de fulminer contre le dernier méfait de Peeves en date ou de faire une ronde dans les premiers étages... enfin, il devait certainement profiter de la pause pour déjeuner également, mais Scipion n'avait pas souvent l'occasion de vérifier à la table des professeurs pour voir si ce dernier y figurait. Restait peut-être le professeur d'arithmancie, quel qu'il soit puisque le Gryffondor n'avait jamais envisagé cette option et s'en portait très bien, qui était peut-être en train de fermer la salle avant de descendre lui aussi puisque c'était la salle de cours la plus voisine que la pièce dans laquelle il se trouvaient... aussi, sans réellement y réfléchir, et songeant qu'il n'y aurait personne pour les interrompre ou pour les surprendre, il porta ses doigts au col de la Poufsouffle avant d'entreprendre d'en défaire la cravate, cherchant à tâtons tandis qu'il continuait de l'embrasser. Il ne voulait pas paraître trop empressé, après tout ils avaient bien le temps devant eux, mais peut-être n'était-ce pas ce dont elle avait envie... aussi, détachant son visage du sien, il termina de défaire le noeud intégralement. Si elle avait voulu le repousser, pourquoi ne l'aurait-elle pas fait avant ? Pour l'heure, la seule chose qui comptait manifestement était son attirance grandissante, se souvenant à peine qu'ils se trouvaient dans une école, qui plus était aux règles pour le moins assez strictes. Mais ce que la masse d'insectes et la direction qui la composaient ignoraient ne pouvaient pas leur faire de tort, non ? Tandis qu'il commençait à s'en convaincre assez pour renoncer à réfléchir à d'hypothétiques conséquences, il la dévisageait alors d'un regard serein de manière à déterminer si elle lui donnait champ libre.
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Message(#) Sujet: Re: La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. EmptyMer 12 Sep - 12:03

" Qui te dirait qu'on finirait par me retrouver ? Je suis certain que je saurais très bien te cacher pour que personne ne retrouve notre trace. On pourra brouiller les pistes, changer notre position tous les mois pour ne pas être retrouvés, voire notre identité si besoin est... bien sûr, je serais très frustré de ne plus être moi même temporairement, mais j'imagine que c'est une formalité par laquelle il faut passer. N'est-ce pas là une perspective réjouissante ? "

Une perspective réjouissante ? Qui pourrait réellement affirmer que de tels projets pouvaient être considérés comme une perspective réjouissante ? Sarah hocha doucement la tête, l'air un peu rêveur. Bien sûr que ça l'était. Il n'y aurait plus qu'eux pour toujours, puisqu'ils ne pourraient plus compter sur personne d'autre, peut-être un peu comme ici mais... En mieux ? Plus d'interminables heures de cours pour les séparer, plus de règlement stupide pour les éloigner. Ils pourraient enfin se voir autant qu'ils le voulaient sans que ça ne dérange plus personne et sans qu'ils ne risquent quoi que ce soit à s'y essayer. Elle finirait enfin par passer tout son temps près de lui, ce qu'elle attendait tant bien que mal depuis de longs mois maintenant. Comment les choses pourraient-elles mieux aller ? Comment d'autres idées pourraient-elles plus réjouissantes encore que celle-là ? Au fond, partir en cavale avec lui ne l'inquiétait pas plus que cela, c'était un avenir comme un autre, plus plaisant que tout ceux qu'elle avait pu envisager un jour avant qu'il n'entre réellement dans sa vie pour autre chose que tenter de lui faire vivre un enfer. Et puis elle trouvait ça touchant, presque romantique, qu'il soit prêt à endurer tout cela pour rester avec elle. Parce que c'était un peu ça, non ? Il envisageait renoncer à sa liberté pour qu'ils puissent continuer à vivre leur histoire une fois sortis d'ici, sans que personne ne puisse chercher à y mettre un terme. Il n'y avait certainement pas beaucoup de garçons dans cette école qui pouvaient en dire autant, ce qui la conforta un peu davantage encore dans l'impression d'être une véritable privilégiée, d'avoir en tant que petit-ami le garçon le plus merveilleux du monde, une sorte de perle rare à côté de laquelle elle était passée des années sans jamais rien remarquer. Fort heureusement, elle avait fini par ouvrir les yeux avant qu'il ne soit trop tard. Que cette année aurait été bien triste s'il n'avait plus été là... Durant la première semaine des vacances, alors qu'elle était encore à Newcastle, elle avait souvent imaginé fuir le domicile familial en pleine nuit pour partir à sa recherche, elle ne savait ni où elle pourrait bien aller ni comment elle pourrait bien faire mais la simple idée d'avoir à vivre loin de lui lui avait paru totalement impossible, comme si c'était l'idée la plus ridicule au monde et qu'elle refusait clairement d'y songer un seul instant. Elle avait certes fini par y renoncer, préférant attendre d'avoir son permis de transplanage pour pouvoir fouiller le pays de long en large. Elle avait fini par retrouver Scipion, mais n'avait pas oublié pour autant les soirées entières qu'elle avait passé à observer la carte du royaume sans pour autant trouver l'endroit idéal pour commencer ses recherches. Cette fois, ce serait un peu pareil, sauf qu'il serait là, en fin de compte. Et si elle avait envisagé filer seule, ce n'était certainement pas pour renoncer à le faire avec lui.

" Puis dans le pire des cas, si je finis à Azkaban, je pourrais me vanter de voir ma notoriété accroître. C'est l'occasion de se retrouver en première page de la gazette du sorcier, le pied... il faudrait que je me renseigne un de ces jours pour savoir si une colocation dans leurs cellules est possible. "

C'était d'un coup moins réjouissant. Elle doutait réellement qu'une colocation dans les cellules de la prison sorcière du pays soit envisageable et n'avait pas du tout l'intention de revenir chez elle un jour dans un état lamentable en devant expliquer à ses parents que son copain s'était fait arrêter et qu'elle n'avait pas le droit de rester avec lui là-bas, aussi il serait gentil de la laisser réintégrer sa chambre le plus normalement du monde en attendant qu'il soit enfin libéré. Parce qu'il était bien sûr exclu d'imaginer qu'elle fasse autre chose qu'attendre bien sagement son retour avant de repartir où bon lui semblerait, sans se soucier davantage des conséquences qu'il pourrait y avoir à tout recommencer. Et puis, elle avait lu dans son livre d'histoire qu'il y avait eu deux évasions, dont une massive, en peu de temps durant les années 90, peu avant la fin de Celui-Dont-On-Ne-Devait-Pas-Prononcer-Le-Nom. Aussi, peut-être était-il plus sage d'envisager de l'aider à sortir que d'attendre patiemment que les mois passent. Il devait bien y avoir des gens capables de leur donner un coup de main, dans un tel cas, non ? Elle avait toujours su faire faire le sale boulot à sa place, ça serait peut-être toujours le cas s'ils ne venaient qu'à en arriver là ? Au fond, seul le résultat compterait, qu'ils puissent reprendre leur relation là où la justice l'avait arrêtée, qu'importe les moyens mis en oeuvre pour y parvenir. Et de prime abord, il lui semblait qu'il n'y avait rien qu'elle n'était prête à faire pour le retrouver. Ce que n'importe qui aurait pris pour une plaisanterie, voire au pire des cas de la folie, elle se contentait simplement de le voir comme un chemin tortueux mais néanmoins empruntable si c'était réellement ce qu'il désirait. Elle le suivrait quoi qu'il puisse faire et quelques soient les risques qu'elle pouvait craindre également, puisque tout était bien plus supportable que son absence. Ils auraient une vie merveilleuse, bien que peu commune, mais après tout, ça ne l'étonnait qu'à moitié.

"D'accord. Mais renseigne toi avant de faire quoi que ce soit, je n'ai pas spécialement envie que tu passes ta vie là-bas sans moi."

Que ne serait-elle pas apte à accepter pour ses beaux yeux de toute façon ? La Norvège, la fuite, Azkaban, qu'importe par quoi ils pourraient bien passer pour vivre ensemble jusqu'à la fin des temps. Parce que ça durerait jusqu'à la fin des temps, elle avait de moins en moins de doutes sur le sujet. Ce n'était pas possible que ce soit aussi fort, aussi parfait mais que cela ne tienne que quelques mois. Ils étaient ensemble pour toujours, et ce malgré ce que le destin pouvait bien avoir à leur réserver. Elle n'avait aucun mal à s'imaginer toute une vie à être heureuse et amoureuse comme c'était le cas depuis un moment déjà, bien sûr si on se fiait à l'existence qu'il leur peignait, elle n'aurait pas d'ami et pas d'autre famille ou d'autre attache que lui mais ça paraissait lui aller à merveille. Ils en avaient déduit un peu plus tôt qu'ils n'avaient besoin de personne d'autre, et si c'était le cas pour ce moment-ci, ça pouvait l'être pour tous les autres de la même manière. Le monde entier ne leur serait plus d'aucune utilité tant qu'ils seraient ensemble. Elle ne put s'empêcher de penser avec un certain amusement que si ses parents avaient su ou imaginé un jour qu'elle finirait par en arriver là, ils l'auraient envoyé dans toutes les écoles moldues possibles et imaginables pour lui éviter d'avoir à mettre les pieds au château. Seulement ils n'en avaient jamais rien su, elle non plus d'ailleurs, ce qui était on ne pouvait plus arrangeant.

Il n'y avait plus d'autre bruit que la respiration du Gryffondor, la laissant plonger sans le moindre mal dans la certitude que le reste du monde avait enfin consenti à les laisser profiter tranquillement l'un de l'autre sans ne rien faire pour les déranger. Elle parvenait même à oublier qu'ils étaient encore à Poudlard et non dans quelque cachette connue d'eux seuls. C'était d'ailleurs bien dommage qu'ils n'aient rien de semblable pour se retrouver à longueur de temps, loin de tout ce qui pouvait représenter un danger potentiel. En sentant les doigts du jeune homme s'affairer à détacher sa cravate la perturba légèrement sans pour autant la déranger. Elle avait d'un coup l'impression de n'être plus qu'une pauvre gamine ignorante et qu'on ne remarquait d'ailleurs plus que ça. Il ne mettrait certainement pas longtemps à s'en apercevoir et disparaîtrait dans le couloir tant il la trouvait ridicule. Elle n'aurait pas le temps de le rattraper qu'il serait déjà loin... Quelle était belle son assurance d'autrefois ! Sa fuite imminente fut d'ailleurs la première chose qui traversa l'esprit de la blonde lorsqu'il éloigna d'elle mais elle dut se rendre à l'évidence, il ne paraissait pas plus pressé de partir qu'une poignée de secondes auparavant. Elle l'avait fixé tout le temps qu'il achevait de défaire le noeud, un sourire timide et peut-être vaguement mal à l'aise également étirant discrètement ses lèvres. Etait-ce la crainte de la voir finir dans les bras d'un autre qui le poussait à vouloir la posséder totalement ? Parce que c'était cette voie-là que prendrait la suite des évènements, n'est-ce pas ? Elle peinait à imaginer le contraire puisqu'avec le nombre d'heures qu'ils avaient passé tous les deux, c'était bien la première fois qu'il entreprenait de la déshabiller. Si ce n'était pas là qu'une simple et étrange coïncidence, elle trouvait ça plutôt mignon. Son sourire s'agrandit légèrement alors qu'elle soutenait son regard. Peut-être aurait-elle dû prendre peur, s'excuser et s'éloigner ? Au fond, elle était bien un peu gênée, ça dépassait largement son domaine de compétence et ne voulant le décevoir en rien, elle ne pouvait qu'appréhender de ne pas être à la hauteur de ce qu'il pouvait bien attendre d'elle mais d'un autre côté, elle se sentait particulièrement en confiance, c'était Scipion après tout. Ca faisait des mois qu'elle vivait dans un monde merveilleux grâce à lui, ça ne serait certainement pas maintenant que ça changerait. Aucune raison de prendre le large en le plantant ici de la manière la plus affreuse qui soit. Elle décida finalement que s'inquiéter ne servirait à rien et l'imita enfin, détachant à son tour sa cravate dans des gestes d'une lenteur volontairement affolante, comme si elle pouvait espérer que cet après-midi durerait éternellement... C'était au fond un peu le cas. Elle ne voulait en rien en voir arriver la fin, être obligée de revenir à la réalité qui les attendait dehors, et pire encore avoir à le quitter. Enfin, pour l'instant il était toujours là, et au pire l'heure du déjeuner venait tout juste de prendre fin ce qui leur laissait encore un long moment devant eux.

"Je commençais à me demander si je te plaisais vraiment." souffla t-elle doucement alors qu'elle défaisait toujours aussi peu rapidement les premiers boutons de la chemise du Gryffondor.
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Message(#) Sujet: Re: La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. EmptyMer 12 Sep - 17:28

"D'accord. Mais renseigne toi avant de faire quoi que ce soit, je n'ai pas spécialement envie que tu passes ta vie là-bas sans moi."

Il ne voyait pas beaucoup en quoi se renseigner sur Azkaban l'aiderait beaucoup à y échapper s'il se retrouvait contraint d'y aller, d'une manière ou d'une autre. Parce qu'il y aurait fort à parier qu'il devrait y rester un bon moment... si ses quelques frasques et méfaits effectués durant ses années au châtau passeraient comme sans grande signification aux yeux du département des accidents magiques et tout le reste, à présent qu'il avait dix-sept ans et devrait intégrer la société que ce soit celle du monde sorcier ou du monde magique, les choses seraient certainement ostensiblement différentes. Tout d'abord que comme tout sorcier adulte il serait censé être responsable de ses actes et il paraitrait juste qu'il doive en répondre devant la haute cour du Magenmagot, perspective qui était loin de l'enchanter. Seulement, il se connaissait bien suffisamment pour savoir qu'il troquerait volontiers un avenir d'honnête commerçant ou il ne savait quoi d'autre dans ce registre-là pour choisir l'option de l'illégalité. Ainsi, il se ferait payer alors quelques gallions pour aller liquider le premier venu, ou n'importe quelle tâche qui lui serait assignée tant qu'il était garanti que son honneur resterait sauf. Renvendre à prix double de la marchandise en provenance de l'Allée des Embrumes ou de la poudre de Mandragore aux premiers drogués qu'il croiserait... tant que cela leur permettrait tous deux de conserver un train de vie convenable sans qu'ils n'aient à basculer dans la pauvreté ou l'insalubrité. Après tout, il n'y aurait rien de trop grave à aller menacer des gobelins de mort pour s'en aller avec la moitié de Gringotts en petites coupures, non ? Il aurait bien le temps d'y songer plus posément. Il lui ramènerait le magot et il saurait au moins qu'elle ne se formaliserait probablement pas de la manière dont il l'aurait obtenu puisque la fin justifiait les moyens, non ? Ou si vraiment il finissait par se faire prendre, qu'elle n'ait nulle crainte de ne pas le voir revenir, il savait qu'il lui faudrait peu de temps avant de trouver un plan d'évasion bien ficelé... bon certes, s'échapper du bureau du concierge ne s'était jamais révélé être trop difficile ces dernières années, et il se doutait bien que ce devait être bien différent pour Azkaban, mais bon, il finirait bien par trouver quelque chose, avec de l'expérience... il y aurait bien une faille à exploiter afin qu'il puisse trouver une sortie. Ce ne serait pas plus compliqué que ça, non ? Il lui suffirait juste de l'attendre quelques jours au grand maximum, il finirait bien par aller la retrouver, lui dire qu'il faudrait fuir leur pays actuel au plus vite et ils transplaneraient vers un autre, rien de plus aisé.

" Oh, ne t'en fais pas, ça ne doit pas être bien compliqué. Si l'on y réfléchit bien, je devrais bien arriver à m'en sortir et à te rejoindre au plus vite. " répondit-il d'un air serein et vaguement amusé.

Charmante perspective que voilà, il n'était même pas encore en prison qu'il envisageait déjà de s'en échapper. Parce qu'il ne pourrait tout de même rester éternellement dans une cellule sans ne rien avoir à y faire, non ? Puis elle serait loin... que ferait-elle alors ? Comment saurait-il ce qu'elle deviendrait s'il était derrière les barreaux ? Il ne croyait pas à une possible infidélité de sa part, enfin du moins il s'en efforçait, d'autant plus avec l'épisode qui venait de se dérouler, mais... si au bout d'un moment elle finissait par se lasser de son absence et de devoir l'attendre sans rien faire ? Pire encore, si elle en venait à songer qu'elle avait fait le mauvais choix en optant pour le suivre ? Ce n'était pas improbable après tout. De là elle laisserait certainement tomber tous les projets qu'ils auraient pu entreprendre ensemble pour aller rejoindre sa famille, leur demander de lui pardonner pour cette fuite inopinée, ou à la rigueur lui faire porter le chapeau et dire qu'il ne lui avait pas laissé le choix, avant d'aller reprendre une existence normale, comme cela avait été le cas avant qu'il ne débarque dans sa vie. Enfin non, elle ne pourrait pas lui faire une chose pareille... non, il devait se convaincre qu'elle ne le laisserait jamais tomber. S'il ne pouvait plus se reposer sur elle, sur qui le pourrait-il ? Il refusait d'avoir à compter sur quelqu'un d'autre que sur elle, d'autant plus dans les moments dans ce registre-là. Autrement, si elle finissait par le quitter, il ne pourrait que partir en dérive, échouant comme un navire qui serait alors incapable de s'orienter correctement en mer houleuse... il lui faudrait à tout prix éviter cette situation, qu'il soit en prison, ou il ne savait où encore.

Pour l'heure en tout cas, ce n'était pas réellement son sujet de préoccupation, tandis qu'ils venaient d'échapper aux regards extérieurs ils étaient en train de réduire au maximum la distance qu'il pouvait encore y avoir entre eux, oubliant tout ce qui pouvait les entourer. Quelle signification pouvait avoir ce désordre environnant alors qu'elle était là, qu'il pouvait se rassasier de sa proximité toujours davantage... il ne savait pas vraiment ce qu'il y poussait, peut-être de savoir qu'en fin de compte, les seuls rapports qu'elle avait pu avoir avec ses professeurs ne dépassaient pas le cadre pédagogique et qu'aucun d'eux, malgré les stupides rumeurs qui avaient pu être diffusées, n'avaient et ne dépasseraient jamais l'étape qu'il était sur le point de franchir avec elle. A moins qu'il y ait eu d'autres garçons ? Non, c'était stupide, elle lui en aurait forcément parlé, elle lui avait dit lui avoir livré tout ce qu'il y avait à savoir sur elle. Mais d'un autre angle, il n'avait pas le souvenir de lui avoir parlé de ses propres antécédants non plus... il s'était toujours dit qu'il en aurait bien le temps plus tard, à moins qu'elle ne le sache déjà. Pour l'heure, tout cela importait peu, elle était là et c'était tout ce qui comptait, aussi, tandis qu'elle y aidait, ils finirent par lui retirer totalement sa cravate aux couleurs de Poufsouffle avant qu'elle ne s'attèle à lui déboutonner sa chemise.

"Je commençais à me demander si je te plaisais vraiment."

Émettant un faible sourire, il se demanda alors pourquoi c'était ce moment précis qu'il avait trouvé comme propice pour faire ça, plutôt qu'un autre. Pourquoi pas avant ? Ou plus tard ? Peut-être parce que c'était maintenant la troisième fois qu'il avait failli la perdre, et qu'il ressentait alors la nécessité de la faire sienne... ou parce qu'il avait craint que d'autres n'y soient passés avant lui ? Il l'ignorait, tout ce qu'il savait, c'était qu'il en avait envie, et que ce serait probablement un nouveau tournant important de leur histoire commune, puisqu'elle paraissait visiblement y consentir également. Sans pour autant accélérer ses mouvements, tout d'abord presque délicats et méticuleux, il commença à s'atteler à défaire la lignée de boutons de la Poufsouffle également, avant de lui retirer sa chemise intégralement et de la laisser reposer sur le sol, tandis qu'il se débarrassait de sa ceinture. La respiration de sa petite amie paraissait s'être accélérée, ce qui l'amusa légèrement, avant qu’il ne remarque son air soucieux. Mais puisqu’elle ne paraissait pas vouloir le repousser… Elle n'avait rien de l'image de traînée du château qu'on lui avait octroyée... il la percevait déjà comme une très jolie fille même s’il avait mis un certain temps avant de le reconnaître, et n'avait aucune difficulté à la trouver attirante, aussi, tandis qu'il continuait de l'embrasser comme s'il n'en aurait plus jamais l'occasion ensuite ou qu'elle devait disparaître pour il ne savait quelle raison, il s'approcha de son oreille. Bien sûr qu'elle lui plaisait, et aujourd'hui encore plus que jamais encore.

" Hmm... c'est une question sur laquelle je devrais méditer un de ces jours. " répondit-il distraitement à voix basse tandis qu'il se mettait à déposer ses lèvres sur son cou.

Il en avait bien conscience, les choses risquaient bien d’être différentes suite à cela. Mais peu lui importait, le contact de son corps était bien trop agréable pour qu’il puisse s’en passer maintenant… loin était de lui l’idée que Londubat, ou n’importe qui que ce soit d’autre, il s’en fichait, ait pu la toucher d’un peu trop près. A présent, elle était à lui, et exclusivement à lui.
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Message(#) Sujet: Re: La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. EmptyMer 12 Sep - 20:48

" Oh, ne t'en fais pas, ça ne doit pas être bien compliqué. Si l'on y réfléchit bien, je devrais bien arriver à m'en sortir et à te rejoindre au plus vite. "

Elle n'avait pas la moindre envie d'en douter. S'il pensait pouvoir s'en échapper rapidement, alors c'était probablement le cas, elle n'avait guère à s'en faire. Elle n'aurait qu'à savoir gérer quelques semaines son absence et tout redeviendrait rapidement dans l'ordre. Encore que quelques semaines, ça lui semblait incroyablement long. Serait-elle réellement capable de rester loin de lui aussi longtemps que ça ? Elle en doutait fortement malheureusement. Des semaines... Elle n'avait même jamais eu à le supporter jusque là, il y avait bien eu le début des vacances mais ce n'était là qu'une dizaine de jours à peine et elle avait bien cru ne jamais s'en remettre. Et dire que ce serait exactement la même chose, la même inquiétude, la même incertitude. Elle ne pourrait savoir quand elle le retrouvait, si toute fois il parvenait réellement à s'échapper un jour. Même avec toute a bonne volonté du monde, il était difficile d'admettre qu'il puisse le faire sans le moindre doute en fin de compte. Elle avait lu bien peu de choses sur le sujet, même d'ailleurs sur les évasions qui avaient déjà eu lieu... L'idée qu'il était peut-être temps de s'y mettre lui traversa l'esprit. Bien sûr, pas maintenant mais ça ne lui coûterait rien de demander innocemment à la bibliothécaire s'il y avait quelque chose sur le sujet lorsqu'elle devrait rendre un quelconque livre, prétextant un devoir d'Histoire pour éviter toute question dérangeante. Après tout, elle ne lui avait jamais causé de problème et n'avait même jamais eu le moindre retard dans le retour des ouvrages qu'elle avait emprunté, si bien qu'ilne devrait pas y avoir de raisons pour qu'elle se méfie d'elle. Elle devait probablement avoir d'autres chats à fouetter. Si ça pouvait l'aider, un jour, au cas où la situation viendrait à lui filer entre les doigts, c'était toujours bon à prendre. Il devait bien y avoir des choses écrites un jour concernant la célèbre prison sorcière, non ? Des plans, peut-être ? Les récits des gens qui y avaient travaillé ou qui y avaient été enfermé ? Elle n'avait jamais imaginé en montant dans le train que ce serait de telles recherches qu'elle voudrait mener en premier. Les devoirs commençaient déjà doucement à pleuvoir mais ils pourraient bien attendre un peu. Elle aurait sûrement tout le loisir de les faire désormais... Puisque Scarlett n'accepterait probablement pas de s'attarder bien longtemps auprès d'elle, et puisque Scipion aurait bien des méfaits à accomplir et qu'ils étaient à peu près les seuls véritables contacts qu'elle avait avec les élèves de l'école. Il y avait bien Whitby mais elle n'était pas certaine d'avoir envie de l'entendre claironner qu'elle avait eu raison l'année dernière. Lemon peut-être, puisqu'elles s'étaient très légèrement rapprochées depuis la mort de cette pauvre Ruby, mais elle ne la voyait guère comme une hypothétique amie pour l'instant... Non, il n'y avait pas à chercher bien loin, elle aurait tout le temps nécessaire pour rechercher tout ce qu'elle voulait savoir mais également pour faire ses devoirs dans les temps, et même prendre de l'avance pour toute l'année si les choses empiraient réellement. Il fallait voir le bon côté, ça ferait des occupations quand même et elle n'aurait pas à se mettre au tricot ou elle ne savait trop quelle idiotie encore pour combler ses fins de journées.

"Je l'espère..."

Réaliser qu'elle était complètement stupide de commencer déjà à s'inquiéter qu'il puisse finir ses jours dans une cellule loin d'elle alors qu'ils n'étaient même pas sortis de l'école ne lui vint pas en tête. Ca pouvait venir bien plus vite qu'elle ne pouvait l'imaginer. Elle finissait par le connaître un minimum pour savoir que le règlement n'avait jamais été son ami et elle se doutait qu'il en était de même pour les lois en règle générale, ce qui risquait d'être légèrement plus problématique. Pas insurmontable, bien entendu, ils s'en sortiraient très bien et elle ne craignait pas d'avoir à l'accompagner autour du monde pour échapper aux autorités. Tant qu'ils ne lui mettaient pas la main dessus... On ne mettait pas les gens en prison pour rien, de toute façon. Elle ne savait pas ce qu'il avait pu prévoir mais au fond, ça ne devait pas être aussi horrible que ça. Elle l'imaginait mal en train de décimer une partie de l'humanité pour le simple plaisir d'avoir essayé un jour. Après, peut-être qu'elle se trompait totalement à son sujet, elle n'en savait trop rien. Elle ne s'attendait pas à vivre avec un citoyen modèle, bien loin de là, mais peut-être pas non plus avec l'Ennemi Public N°1. Enfin, ça lui ressemblait peut-être un peu, en fin de compte. Il était finalement plus prudent d'envisager toutes les possibilités imaginables, histoire de combler les quelques doutes qui pouvaient subsister encore. De quoi serait-il réellement capable ? Elle n'en savait absolument rien... Ici, il paraissait n'avoir aucune limite, ou bien éloignées de celles du commun des élèves si jamais elles existaient vraiment, mais dehors, qu'en serait-il ? Jusqu'où pourrait-il aller ? La question était à creuser... Mais elle aurait le temps d'y songer une prochaine fois, pour l'heure, il lui semblait qu'il y avait bien plus important à faire...

C'était une situation déstabilisante, des sensations étranges... Son coeur s'était emballé une nouvelle fois, elle ne savait plus vraiment si elle avait chaud ou si elle avait froid, ni même si elle ne préférait finalement pas retrouver l'espace connu et rassurant de son dortoir plutôt que de s'élancer sur un terrain dont elle ne savait rien et qui, de loin, avait toujours eu l'air un peu effrayant. Pourtant, l'idée n'avait aucun sens. Comment aurait-elle pu réellement avoir envie d'être ailleurs ? Il lui aurait fallu être bien folle pour espérer une telle chose. Il fallait néanmoins reconnaître que tout était beaucoup plus simple lorsqu'elle n'avait qu'à rester évasive sur la question, laissant les autres penser qu'elle n'avait tout simplement pas envie de s'étaler sur des aventures trop nombreuses pour que ça en reste décent, maintenant il ne s'agissait plus de se cacher derrière une réputation désastruse. De toute façon, elle n'existait plus, ce qui évitait bien des débâts inutiles. Elle faisait son possible pour avoir l'air naturel et détendu, presque habitué en fin de compte, mais au fond il n'en était rien, elle savait pertinemment que la situation finirait par lui échapper tôt ou tard et si elle ne le craignait pas vraiment puisqu'elle lui faisait entièrement confiance, elle n'en était pas moins perturbée. N'était-ce pas déjà le cas ? Lorsqu'il commença à s'intéresser aux boutons de sa chemise, elle regretta de ne pas avoir prêté plus d'attention que ça au choix de ses sous-vêtements avant se d'habiller ce matin-là. Elle avait seulement voulu se dépêcher dans l'espoir de le voir avant de rentrer en cours, ce qui avait été un raté monumental, elle n'avait pas imaginé un seul instant qu'ils en arriveraient là un peu plus tard. Comment l'aurait-elle pu, de toute façon ? Elle en venait à paniquer peu convaincue par l'image qu'il pourrait avoir d'elle après ça. Elle aurait tant aimé être encore plus parfaite qu'elle pouvait vouloir l'être d'ordinaire mais l'impression que c'était de pire en pire au fil des secondes ne pouvait que s'imposer d'elle-même... Elle ne put s'empêcher de rougir, gênée au possible, lorsqu'il laissa tomber sa chemise sur le sol. Elle la suivit des yeux, plus perdue qu'elle ne l'avait été jusque là. Lui ne semblait pas dérangé le moins du monde par l'imperfection évidente de sa lingerie, peut-être s'inquiétait-elle finalement pour rien ?

" Hmm... c'est une question sur laquelle je devrais méditer un de ces jours. "

Sa voix lui avait semblé un peu lointaine et elle ne prit d'ailleurs même pas la peine de répondre, bien trop distraite par ses lèvres qui s'aventuraient dans son cou pour penser à le faire. Il aurait très bien pu lui dire qu'il la trouvait absolument affreuse qu'elle ne l'aurait guère relevé, bien trop occupée à profiter de chaque seconde qui passait pour s'adonner à un semblant de conversation quelconque. Elle se laissa totalement faire, s'abandonnant sans le moindre mal dans ses bras. Et dire qu'il y avait le reste de l'école, là-bas, quelque part... Ca semblait tellement improbable. Presque impossible... Ca ne devait pas être particulièrement réglementaire mais pour une fois, elle n'en avait vraiment que faire. Elle retira ses chaussures sans toutefois se soustraire à ses attentions, avant de détacher sa jupe et de la laisser glisser à ses pieds, l'envoyant rejoindre sa chemise sans jamais laisser le moindre centimètre se mettre entre eux. Elle ne pouvait nier qu'elle s'était déjà sentie plus à l'aise, moins fragile peut-être aussi, mais au fond, ça importait peu. Elle ne doutait pas un instant qu'elle s'y ferait bien rapidement. C'était idiot pourtant puisqu'elle avait passé une bonne partie des vacances aussi peu vêtue qu'elle ne l'était à présent, mais le regard du Gryffondor ayant tellement plus d'importance que celui des crétins qui pouvaient bien la reluquer sur les bords du lac, elle ne pouvait que craindre de lui déplaire, qu'il s'agissait d'un point de vue physique ou de la maladresse dont elle pouvait faire preuvre. Elle n'avait pas la moindre envie qu'il prenne conscience subitement qu'il ne voulait pas aller plus loin, qu'il se rhabille rapidement et finit par l'abandonner à son triste sort. Elle ne pouvait espérer que là encore elle s'inquiétait pour rien, et puis il aurait certainement eu l'occasion de s'enfuir s'il avait eu l'intention de le faire, non ?
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Message(#) Sujet: Re: La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. EmptyJeu 13 Sep - 20:34

" Je l'espère... "

Elle n'en paraissait pas convaincue, mais après tout pouvait-il lui en vouloir ? Il n'était pas connu pour son aptitude à prendre les choses en main lorsqu'il ne s'agissait pas d'aller se fourrer dans les ennuis jusqu'au cou. Et encore, c'était une autre affaire pour en sortir ensuite... Il avait toujours eu pour habitude de surestimer ses compétences, ce qui lui avait bien porté préjudice tout au long de ses six premières années, et pas moins de la septième. Cela avait commencé par tous ces paris stupides afin de montrer aux pions de son armée qu'il était bien le plus fort, le plus stratège et l'on en passait, tentatives souvent soldées par bien des échecs. Cela avait été le cas lorsqu'il s'était aventuré dans la forêt interdite lors de ses premières années, prétendant qu'il reviendrait avec au moins une licorne qu'il empaillerait dans sa salle commune et des niffleurs sauvages qui le rendrait immensément riche, à la différence près qu'il n'avait trouvé de mieux à faire que de s'aventurer sur les territoires que le ministère réservait d'ordinaire aux centaures... suite à cet incident on lui avait dit que cela relevait du miracle s'il était encore vivant. S'en était suivi ses maintes tentatives de mettre le feu à la salle d'arithmancie, et on pouvait citer comme exemple le plus illustrateur de cette mauvaise manie son initiation à l'escalade sur la tour d'astronomie. Il pouvait d'ailleurs la remercier pour cela, sans son intervention sa survie aurait été bien compromise... mais sous un autre angle, il ne pouvait s'empêcher de penser que la vie de la Poufsouffle aurait pu s'en retrouver bien différente.

Sans ce tournant qu'aurait pris leur histoire, il n'aurait pas été question un instant de rater cet entretien avec ces représentants du département de la justice magique pour partir dans elle ne savait quel endroit perdu, vivre dans la galère et tout ce qui suivait. Il n'aurait jamais eu besoin de la sortir de la voie qu'elle avait elle-même tracée, et il n'aurait jamais représenté un quelconque problème pour sa vie future, même si elle avait beau lui assurer qu'il n'y en avait aucun. Et si elle avait été plus heureuse sans lui sans lui ? Il ne pourrait jamais rien en savoir, à présent il semblait quelque peu difficile de passer l'éponge sur tout ce qui avait pu les unir. Ni l'un ni l'autre ne paraissait avoir bien vécu cette séparation lors de l'épisode de la salle de duel, ce qui l'avait poussé à la rattraper dans ces couloirs. Et s'il ne l'avait jamais fait ? Non, il préférait ne pas songer à cette éventualité. Peut-être qu'actuellement il se trouverait au sommet de cette hiérarchie de l'école, maître du château, dirigeant de légions de sous-fifres qui n'oseraient aller contre son avis, de crainte de se retrouver propulsés à la plus basse échelle de l'école. Tout cela aurait du être fantastique et assouvir sa soif d'ambition, seulement il n'était pas à la veille de regretter d'avoir choisi de la rattraper.

Et actuellement, leur histoire semblait prendre une tout autre tournure encore. Après avoir passé le cap de leur première dispute, il sentait progressivement qu'ils arpentaient un nouvel aspect de leur relation, d'une manière inattendue mais loin d'être désagréable. Après tout, aucun d'eux ne semblait avoir déterminé l'ordre que prendraient les choses, laissant seulement faire le fil conducteur qui les guidait... tandis qu'il réduisait progressivement le temps que passaient leurs lèvres écartées l'une de l'autre, il laissait ses mains vagabonder de part et d'autre sur son corps. Comment avait-elle pu croire qu'elle ne lui plaisait pas ? Peut-être s'était-il peu montré expansif, ce n'était pas impossible après tout, néanmoins le magnétisme qui le poussait chaque fois davantage à se rassasier de son simple contact n'était pas à la veille de s'estomper. Une fois qu'elle eut retiré ce qui lui restait de vêtements sur le corps, il s'attela aussitôt à enlever ses chaussures, qu'il envoya paître dans un recoin de la pièce sans réellement prendre garde à leur position. Il n'avait même pas imaginé que les choses puissent s'accélérer ainsi, il ne s'était même pas posé la question pour quand ce moment surviendrait, même s'il savait pertinemment que c'était inévitable. Néanmoins, c'était maintenant qu'il voulait s'y adonner, sans savoir pour quelle raison précisément, et l'idée d'attendre lui paraissait complètement absurde alors qu'ils étaient là, à demi-nus l'un contre l'autre, que son corps l'aimantait et que personne ne pourrait les interrompre. A bien la regarder, elle semblait presque gênée, mais puisqu'elle ne semblait pas avoir envie de s'arrêter là il en conclut qu'elle n'y émettait aucune réticence.

Le temps d'un instant, il s'imagina qu'elle pouvait mettre les voiles à tout instant, décidant alors de se rhabiller soudainement, déclarer que ce n'était pas le bon moment. Non, il avait besoin d'elle, de sa proximité, de chaque parcelle de son être, elle ne pouvait se dérober ! Se hâtant alors de retirer son pantalon sans se soucier de sa quasi-nudité, le seul désir qui subsistait était alors de coller son corps contre le sien, laissant ses doigts errer le long de sa colonne vertébrale tandis que ses lèvres reprenaient alors leur entreprise, déviant du côté de sa nuque, tandis que ses mains se heurtaient alors à son soutien-gorge. Comment est-ce que l'on se débarrassait de cette gêne ? Après une seconde d'hésitation, il s'employa alors à le détacher méticuleusement, se demandant s'il ne faisait pas naître ainsi quelque embarras chez sa petite amie, mais mettant rapidement ce détail de côté pour l'embrasser furtivement. Sans réellement prendre garde à leur environnement, il se dirigea instinctivement et à l'aveugle vers ce qui ressemblait de près ou de loin à une sorte de canapé, sur lequel reposait une vieille chaise à laquelle il manquait plusieurs pieds, qu'il se hâta de retirer pour entraîner doucement la Poufsouffle dessus, débarrassé de tout vêtement pour leur faire obstacle, sans pour autant daigner la lâcher, resserrant ses bras autour de sa taille tandis qu'il posait de nouveau ses lèvres contre les siennes. Il lui paraissait comme improbable qu'elle puisse de nouveau s'éloigner un jour d'elle, que ce soit le temps d'une heure ou d'une minute, comme si en insérant quelque distance entre eux il risquait de la perdre à jamais.

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Message(#) Sujet: Re: La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. EmptyJeu 13 Sep - 22:43

Comment en étaient-ils réellement arrivés là ? Sarah n'était pas convaincue de pouvoir y apporter une quelconque réponse. Depuis la fin de leur dispute, les choses avaient paru se dérouler comme elles l'avaient toujours fait, sans que rien ne puisse différer réellement des nombreuses heures qu'ils avaient déjà passées ensemble et pourtant... Pourquoi maintenant ? Il ne semblait pas l'avoir décidé plus qu'elle, se laissant simplement porter. Elle n'était pas certaine que c'était la meilleure idée qu'ils aient pu avoir eu un jour, mais elle appréciait encore moins celle de faire marche arrière maintenant et de fuir aussi vite qu'elle le pourrait. C'était stupide. Il lui était de plus difficile d'espérer meilleure première fois que celle-ci, non ? Il ne s'agissait pas de n'importe quel crétin qui aurait pu lui tomber sous la main quelques minutes plus tôt, elle n'avait été forcée à rien et il ne paraissait pas vouloir la brusquer, comme s'il avait finalement remarqué le malaise qui subsistait malgré tout. Sentir ses mains glisser sur sa peau était particulièrement grisant, elle ne voulait plus qu'il s'arrête, qu'il s'éloigne, plus jamais. Que le retour à la réalité serait compliqué... Avoir à le lâcher, à le voir prendre un chemin différent du sien même si ce n'était en fin de compte que l'espace de quelques heures... Pourrait-elle y consentir réellement après cet après-midi ? Rien n'était moins sûr mais elle n'en aurait au fond pas vraiment le choix. Le suivre à l'intérieur même de l'antre des Gryffondor ne serait guère discret et ils risquaient d'avoir certainement des ennuis, ce qui n'était absolument pas envisageable. Elle lui rendait ses baisers sans s'en lasser, enivrée par l'atmosphère étrange et envoûtante qui s'était installée dans la salle. L'une de ses mains restait logée dans sa nuque, veillant à éviter tout éloignement possible, pendant que l'autre découvrait son torse, profitait de la douceur de sa peau, s'attardant parfois simplement pour sentir les battements de son coeur. Ce serait sûrement impossible de revenir dans cette salle, un jour, sans voir revenir les souvenirs de ce moment passé là avec lui. Enfin... Pour y revenir, encore fallait-il l'avoir quitté, et elle n'était pas pressée d'en arriver là. Avec un peu de chance, peut-être accepterait-il d'emménager là avec elle ? Ils sortiraient quelques heures par jour, simplement pour que l'on daigne remarquer qu'ils n'avaient pas quitté l'école, et passeraient tout le reste collés l'un à l'autre comme si c'était la dernière fois qu'ils se voyaient. C'était certes une hypothèse qui ne tenait pas debout mais pour l'heure, rien ne lui paraissait plus réalisable. Tout serait mieux que d'avoir à retrouver son dortoir dans ce qui lui apparaîtrait sûrement comme quelques secondes à peine tant le temps avait pour habitude de se jouer d'elle, d'avoir à le retrouver sans lui.

Elle ne pouvait retenir son regard se perdre par moment dans une véritable contemplation, chaque instant que ses lèvres passaient loin des siennes étaient une occasion de l'admirer silencieusement, le trouvant plus beau encore à chaque seconde qui filait. Comment avait-elle fait pour ne pas le remarquer dès le première rencontre, voilà des années de cela ? Elle ne comprenait pas comment une telle évidence avait pu lui échapper. Elle paraissait bien insignifiante à ses côtés. Qu'il puisse s'intéresser à elle devait sûrement tenir du miracle, ça n'avait pas d'autre explication. Toute envie de fuite avait totalement disparu, sans pour autant consentir à emporter avec elle la gêne qu'elle pouvait ressentir, et qui ne faisait que s'accroître un peu plus à chacun de leurs gestes. Cela faisait bien longtemps qu'elle ne s'était pas sentie à ce point comme une enfant, feignant une assurance qui n'existait pas simplement pour ne pas être considérée comme une gamine. Est-ce qu'à oublier l'école qui les entourait, elle pouvait finir par disparaître pour de bon, les laissant errer dans leur propre monde jusqu'à ce qu'ils décident de leur plein gré de le quitter ? Les doigts du Gryffondor avaient repris leur ballet contre sa peau, la perdant peu à peu, la laissant s'abandonner à lui toujours davantage sans qu'elle ne puisse plus contrôler quoi que ce soit, sans qu'elle ne le cherche réellement non plus. Il n'y avait plus que son corps contre le sien, la confiance absolue qu'elle pouvait lui porter et les sentiments qu'elle ressentait plus fortement que jamais à son égard. Qu'importe, au fond, l'état de confusion dans lequel elle pouvait se trouver, ça n'avait guère d'importance. Elle ne regrettait rien, il était là, plus présent qu'elle n'aurait jamais pu l'espérer et le reste ne comptait plus. L'impudeur dont elle s'était toujours crue victime s'envola totalement lorsqu'il détacha son soutien-gorge, la remettant bien malgré elle à sa place de pauvre fille déboussolée qu'elle pouvait être. Elle n'avait jamais tant détesté être si peu habillée, se sentant d'une vulnérabilité incroyable, presque à sa merci. Au fond, elle avait bien conscience qu'elle ne risquait rien, il n'en était pas moins déstabilisant d'être déposédée ainsi de toute l'aisance qu'elle avait eu un jour. La respiration saccadée, elle ne put s'empêcher de détourner les yeux, espérant peut-être se soustraire ainsi à un possible jugement de sa part. Retrouver ses lèvres sur les siennes, telles une réponse rassurante aux questions qu'elle n'avait posé dissipa quelques craintes. Peut-être était-il temps qu'elle cesse enfin de se tourmenter pour rien ? Il semblait bien loin de toutes ses préoccupations aussi stupides qu'inutiles, il ne serait sûrement pas insensé de suivre son exemple.

Le jeune homme finit par l'entraîner vers un canapé dont elle n'avait pas remarqué la présence avant ça. Probablement l'aurait-elle aperçu si elle s'était intéressée à leur environnement mais ça lui avait paru, et lui paraissait d'ailleurs encore, indigne d'un quelconque intérêt alors qu'il était là, lui. Elle le suivit le plus docilement du monde, sentant malgré elle l'appréhension monter doucement. Même si elle avait pu le vouloir encore, il n'était plus question d'un possible retour arrière désormais. Et dire qu'elle ne savait même pas s'il y avait eu d'autres filles à avoir été un jour à sa place... Elle ne savait pas si ça avait une véritable importance mais ne pouvait que renforcer l'impression certaine qu'elle finirait par le décevoir. Ce n'était même pas tant la jalousie que l'envie de bien faire, puisqu'il lui semblait parfaitement normal qu'il ait eu une vie durant ces six dernières années. Elle n'avait jamais cherché à en savoir quoi que ce soit mais avait eu vent d'une possible histoire avec Austid... Ce n'était probablement pas le meilleur moment pour y songer de nouveau aussi chassa t-elle tant bien que mal les interrogations qui arrivaient en surnombre, elle n'avait de toute façon pas la tête à les écouter. Tout allait pour le mieux et elle n'avait guère l'intention de gâcher leur première fois par des rumeurs dont elle n'avait jamais eu la moindre preuve. Elle avait bien vu où ça menait de se laisser aller à croire tout ce qu'on racontait. Peut-être aborderait-elle distraitement le sujet une autre fois ? Et encore, ça ne lui semblait finalement pas essentiel. Il l'embrassa de nouveau, resserrant son étreinte comme s'il craignait qu'elle puisse lui échapper. Elle n'en avait pas la moindre envie, elle n'avait même jamais tant voulu rester auprès de lui. C'était étrange et agréable d'imaginer qu'elle allait enfin devenir véritablement sa copine et non un simple flirt d'adolescent. Comme s'ils n'en seraient que plus liés, plus amoureux peut-être aussi. La Poufsouffle détacha ses lèvres des siennes, reprenant vaguement son souffle et ses esprits avant de lui caresser tendrement la joue. Une ombre s'attardait néanmoins sur le tableau extraordinaire de leur après-midi.

"Promet moi que tu partiras pas juste après..."

Il y avait bien peu de chance, c'était certain, il avait paru être aussi inquiet qu'elle à l'idée de voir leur histoire trouver son terme quelques minutes plus tôt, alors qu'ils étaient encore dans le hall mais elle ne parvenait pas à éloigner d'elle le sombre souvenir de leur premier baiser et du son de ses pas résonnant peu après dans le couloir alors qu'il fuyait après lui avoir laissé espérer que quelque chose serait réellement possible entre eux. Il s'était pourtant excusé de l'avoir abandonnée de la sorte et elle n'avait pas eu beaucoup de mal à le pardonner mais qu'est-ce qui pouvait lui assurer que tout ne recommencerait pas ? Il avait eu visiblement peur de s'engager mais n'était-ce pas là un engagement supplémentaire ? Enfin, il n'était pas exclu qu'il voit les choses d'une toute autre manière... Peut-être qu'il lui en voudrait d'ailleurs de les ramener un tant soit peu à la réalité mais elle ne se sentait pas prête à laisser leur relation prendre un tel tournant si c'était pour le voir disparaître dès qu'il aurait eu le temps de se rhabiller. Elle ne pourrait jamais se remettre d'un nouveau départ, pas maintenant et encore moins après s'être donnée totalement à lui. Elle tâchait de son mieux de se convaincre qu'il ne pourrait jamais lui faire ça, qu'il resterait près d'elle jusqu'à ce qu'il soit l'heure de retourner dans le monde réel et que leur relation ne s'en retrouverait que renforcée mais un doute, aussi infime puisse t-il être, refusait de la quitter. C'était idiot puisqu'elle rêvait, et croyait, depuis des jours et des jours à une histoire éternelle, à une vie parfaite et un amour sincère pour le restant de leur existence, et c'était au moment où elle aurait dû se contenter de flotter encore et toujours sur son nuage qu'elle envisageait la possibilité que tout n'était pas obligé d'aller aussi bien que son imagination l'avait décidé...
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Message(#) Sujet: Re: La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. La promiscuité au quotidien ♣ Sarah. EmptyVen 14 Sep - 22:25

"Promet moi que tu partiras pas juste après..."

Relevant les yeux vers elle légèrement essoufflé, il tenta alors d'établir un lien logique entre ses mots et la réalité dans laquelle ils se trouvaient. Réalité ô combien plaisante... pourquoi devrait-il partir ? Dans quel dessein ? Il n'avait aucune raison apparente de le faire, il était trop bien à ses côtés pour imaginer un hypothétique départ. Leur relation venait d'évoluer à compter de ces quelques minutes de proximité intense... depuis quand étaient-ils ici ? Probablement depuis toujours, le temps ne semblait plus avoir d'effet à compter du moment durant lequel ils étaient rentrés dans cette salle. Il avait le vague souvenir de s'être retrouvé dans le hall avec elle un peu plus tôt, mais cette image n'était pas des plus agréables, il y avait cette dispute... pourquoi une dispute, d'ailleurs ? Non, c'était insensé, pour quel motif se seraient-ils querellés ? Comment aurait-il pu lui reprocher quoi que ce soit alors qu'il n'y avait nul autre qu'elle, qu'ils étaient seuls au monde et tellement au-dessus de cette basse-cour qui composait le château ? Plus encore alors que son corps était collé au sien et qu'un feu volcanique se répandait dans chaque parcelle de son être à son contact. Leur proximité venait d'atteindre son apogée et ce moment de fusion lui procurait un sentiment d'intensité qui n'avait jamais eu d'égal, que ce soit dans les situations extrêmes dans lesquelles il avait pu se mettre par le passé ou à chaque fois qu'il avait pu flirter avec le danger. Ils avaient franchi un cap et il aimait et à se dire qu'à compter de ce moment, il s'en retrouverait renforcé, comme si cette étape avait pu marquer un nouvel envol de leur relation.

Aussi, parfois en s'attardant sur son visage pendant qu'il continuait de faire le contour des courbes de son corps, il lui arrivait de scruter ses traits, sans toutefois ne rien en laisser paraître, comme à la recherche du sentiment qu'elle pouvait éprouver à ce moment-là, guettant si la puissance qui la parcourait était aussi forte que la sienne, ou si elle garderait un mauvais souvenir de ces quelques minutes durant lesquelles ils semblaient avoir basculé dans une nouvelle dimension. Il imaginait alors que rien ne pourrait les séparer ni atténuer la force de ce magnétisme, de ce courant qui les reliait d'un à l'autre, aussi fort qu'indestructible. Alors partir ? Il n'en serait nullement question, à moins qu'elle ne le lui ordonne. Enfin puisque de toute évidence cela ne paraissait pas faire partie de l'ordre de priorités de la Poufsouffle, il ne pouvait que s'en satisfaire et continuer d'arpenter ce territoire inconnu, tâtonnant à l'aveugle. Puis au terme de quelques minutes, il s'arrêta, laissant reposer son corps à côté du sien, sans défaire ses doigts qu'il avait laissés rejoindre les siens.

" Où est-ce que tu voudrais que je parte ? " répondit-il d'une voix évasive. " Je crains de n'avoir aucun motif valable pour te laisser de sitôt. "

Il n'était plus ce garçon trop orgueilleux pour admettre que tout lui échappait, ou du moins il en était loin et était parvenu à refouler cet aspect, comme cela avait été le cas lorsque, paniqué par la tournure que prenaient les évènements, il avait fui la salle de duel. Pourquoi l'avait-il fait déjà ? Parce que dès que cette confrontation stupide avait pris fin, il avait senti qu'il n'était plus le maître de rien, et cette sensation lui avait longtemps fait nier l'évidence. Aujourd'hui et malgré les quelques difficultés qu'il avait pu avoir à le faire, il était parvenu à admettre l'indéniable, et au fond n'était pas à la veille de le regretter si cela leur avait permis d'en arriver à ce stade. Il espérait ainsi qu'après la tournure qu'aient pris les évènements leur couple s'en retrouverait solidifié, et même si tout paraissait s'être passé pour le mieux depuis le début de leur relation, en omettant les quelques facteurs extérieurs qui l'avaient mise en péril. Cette séparation qui semblait inévitable et qu'ils étaient en fin de compte parvenus à contourner, cette dispute qui au fond n'avait pas eu lieu d'être... à partir de maintenant, personne n'aurait au grand jamais aucune raison de douter de ce qu'elle pouvait être au-delà de ces apparences qu'elle reflétait, et même si cette situation ne devait pas beaucoup lui convenir, il en était presque intimement satisfait. Ce que ses professeurs n'avaient jamais fait contrairement à ce que les rumeurs de couloir avaient pu dire à ce sujet, lui l'avait fait. C'était un peu comme s'il avait été le seul à être digne de dépasser cette barrière, et c'était une idée quelque peu plaisante.

Finissant par mettre fin à un instant de silence durant lequel il n'éprouva néanmoins aucune gêne, il finit par se lever, détachant ses doigts des siens, pour ramasser leurs vêtements qui jonchaient sur le sol et qu'il lui avait invitée à retirer. Lui tendant les siens sans pour autant poser les yeux sur son corps, comme si cela pouvait éveiller quelque embarras alors qu'il n'en avait eu nulle trace durant les quelques minutes qui avaient précédé, comme si à sa vue l'attirance qu'il avait pu éprouver pour elle devait s'en retrouver de nouveau attisée, il enfila alors son bas en essayant de scruter son regard dans l'angle mort de son champ de vision. C'était drôle... il ne l'avait jamais perçue de cette manière auparavant. Comme si elle s'en était retrouvée différente. Après tout, lui aussi s'en retrouvait comme changé, et peut-être que les choses le seraient également entre eux à l'avenir, à compter de ce moment... il avait l'impression de ne jamais l'avoir autant aimée. Avait-elle pu en douter ? De toute évidence, à en juger par ce qu'elle lui avait dit, lorsqu'elle avait déclarer penser ne pas lui plaire. Serait-il à côté d'elle actuellement si cela n'avait pas été le cas ?

" Tu crois qu'il y en aura assez de cet après-midi pour que je parvienne à me passer de ta présence ne serait-ce que durant tes heures de cours pour les prochains jours ? " demanda-t-il en feignant de se pencher sérieusement sur la question.

A l'heure qu'il était, aller escroquer les premières années ne paraissait même plus intéressant. Recomposer son armée ? C'était un détail qui était des plus insignifiants. Planifier une nouvelle opération à travers le château avec quelques fauteurs de troubles ? En quoi cela pourrait le divertir plus que les autres années ? A moins d'en ressentir un vague amusement qui virerait assez rapidement à l'agacement... tout cela était bien circonstanciel désormais. Sa copine valait bien la peine qu'il délaisse tout ce qui avait pu composer ces dernières années, c'était du moins l'idée qui subsistait dans son esprit. D'ailleurs, s'il était encore là à l'heure actuelle, c'était pour attendre que tous deux soient prêts à fuir, il ne savait toujours où et il ignorait toujours pour quoi y faire, du moins cela lui apparaissait comme l'évidence la plus totale. A quoi cela servait-il qu'il soit en même année qu'elle s'il ne devait pas la voir plus qu'à l'ordinaire ? Ca n'avait pas de sens lorsque l'on y songeait, sa présence en devenait presque une nécessité. Comment avait-il fait pour que cela n’ait pas toujours été le cas ? Ces six années de guerre paraissaient tout bonnement absurdes, tout à coup. S’il avait été témoin d’un changement progressif depuis l’épisode de la tour d’astronomie, cela s’apparentait plutôt à une véritable métamorphose, à présent. Et malgré ce que l’on pourrait en dire, il n’était pas à la veille de le regretter. Il avait beau être déchu de son rôle d’aspirant au gouvernement du château, comme cette ambition avait l’air superficielle désormais, pour qu’il puisse s’en retrouver affecté !
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