[CAMPING] "Ne jamais monter sa tente quand son oncle n'est pas loin." || Elina & Sasha

*Le camping, un concept fort sympathique qui permettait à des jeunes écoliers, de 11 à 18 ans, de se retrouver tous ensemble, en dehors de l'école, pour passer deux mois de folie. Beaucoup avaient sauté de joie à l'idée de cet évènement, d'autres l'avaient ignorés et d'autres encore l'avaient fui tant bien que mal. Je faisais partie du troisième cas mais malheureusement quand on regarde ce qui m'entoure, on se dit que je ne l'ai pas assez fui puisque je m'y retrouvais en plein dedans. Que faisait l'asocial de service ici vous demandez vous ? Figurez-vous que je me pose la même question et j'ai encore de gros doute sur le véritable responsable de cette situation. Je savais que beaucoup de mes camarades allaient s'y retrouver, j'avais entendu beaucoup de choses dans les couloirs, laissant traîner mes oreilles un peu partout pour en savoir plus sur cette histoire. Par exemple je peux vous citer le nom de certains groupe qui vont loger dans la même tente. A trois tentes de nous, sur notre gauche, il y a un nid de serpents et pas des plus sympathiques qui plus est. Cecily, Ryan, Livy, Naïa & Gregory partagent la même tente et en connaissant le caractère et les affinités de certains, je sens qu'il va y avoir de l'eau dans le gaz prochainement. Une dizaine de tentes derrière nous se trouve un groupe fort intéressant et pour cause, Scipion & Alexander sont connus pour ne pas s'apprécier et pour ne pas se faire de cadeaux. Alex, le préfet des Serdaigle à passer une partie de son "mandat" à traquer le jeune Gryffondor pour lui mettre la main dessus à chaque occasion qui se présentait pour le coller. Alors les voir tout les deux dans la même tente, c'est assez amusant. La rumeur circulerait que c'est la jeune Lara Di Cavour qui aurait choisi de les mettre ensemble pour qu'ils se pardonnent avant que le jeune Maddox quitte le château définitivement et Scipion, selon toutes vraisemblances y resterais pour une année supplémentaire. J'ai un fort doute sur cette histoire, je ne vois pas les deux jeunes hommes accepter, même pour les beaux yeux de l'italienne. Italienne qui d'ailleurs à pris ses jambes à son cou à peine une semaine après le début de cette "aventure". Pourquoi ? Quand reviendra-t-elle ? Reviendra-t-elle ? Je n'en n'ai aucune idée. Actuellement seule Zora peut séparer les deux mâles dominants, je pense qu'il ne faudra pas louper la bataille final, je paris sur Alexander personnellement. Sur la droite, en diagonal, à 6 ou 7 tentes de la notre se trouve deux petites pestes que j'ai nommé Sarah & Scarlett. Je n'ai jamais pu encadrer Sarah, elle est fausse, toujours montée sur ses grands chevaux, narcissique, égocentrique et franchement stupide. Sa meilleure amie est sur le même modèle mais on ne peut pas nier qu'il y un moment, j'ai presque cru qu'elle était différente, presque ... gentille. Heureusement ce moment d'égarement était loin derrière moi, j'évite au maximum de les croiser. Je ne sais pas où est Shane, je n'ai pas encore localisé sa tente mais quand on a vu celle qu'on m'avait donné, on a cru à une grosse blague. On ne pouvait pas faire plus centrale que notre tente à Elina et moi. On avait du chemin à faire si on voulait aller d'un côté ou de l'autre du camping, loin d'un endroit isolé, je détestais ouvertement les organisateurs.

Pour le moment tout se passait bien avec Elina, mais pour combien de temps ? Certes nous avons déjà passé beaucoup de temps ensemble et après notre dernière discussion les choses ont un peu évolué entre nous, mais passer deux mois l'une collée à l'autre, ça ne va pas le faire du tout, ni pour elle, ni pour moi. J'ai besoin d'un endroit à moi, où je peux réfléchir, me ressourcer, oublier que je suis maudite et stupide d'avoir accepté cette "aventure". Qu'est-ce qu'il m'a pris franchement ? Je déteste les gens et me voilà au milieu d'eux, je m'en cogne du quidditch et me voilà parti pour aller voir la finale. Je ne dis pas que ce sera nul, mais franchement tout cela ne me ressemble pas. Abi me dit que j'ai changé mais que ce n'est pas plus mal, j'ai mûri, je vais bientôt avoir 17 ans, c'est un peu le moment. Je dois oublier le passer pour me tourner vers l'avenir. Mais qui lui dis que j'ai envie d'un avenir. Sasha est moi sommes d'accord pour dire qu'Abi raconte n'importe quoi, je ne veux pas me tourner vers l'avenir, mon passé me convient à merveille, si je l'oublie, qui pensera à ma précieuse Sasha ? qui se souciera encore d'elle ? Qui se souviendra qu'elle a existé ? Personne, tout le monde s'en fout des orphelins, c'est cruel mais c'est ainsi. Nos propres familles sont mortes ou nous rejette, on a plus que nous, si on commence à s'oublier alors qu'adviendra-t-il de nous ? Et puis franchement à quoi cela sert-il d'être mûr ? Cela ne change rien à ma vie, je serais toujours dans les emmerdes, même en étant "adulte". C'est n'importe quoi comme raisonnement et je ne me gène pas pour le dire à Abigail qui a décidé que puisque c'était ainsi, elle bouderait jusqu'à la fin du séjour à Pré-au-Lard. Bon débarras.

En cette belle après midi ensoleillé, je suis partie me ressourcer. J'ai mis vraiment beaucoup de temps avant de dénicher un petit endroit tranquille et sympa, rien que pour moi. Il faut marcher longtemps mais ça vaut le détour. J'y ai passé tout mon après midi là bas, j'ai écris dans mon journal, j'ai retranscris toutes les rumeurs que j'avais entendu, je me suis reposée, j'ai profité du calme qui m'entourait, j'ai ramassé des mûres sauvage, j'en ai mangé la moitié, l'autre moitié je les ai mise dans un petit sac, Elina sera peut être contente d'en manger ce soir. Je me pose mille et une questions sur ma vie actuelle, sur ce que je ressens, sur ce que j'ai envie, ce que je n'ai pas envie, ce que j'attend de la vie et j'en suis arrivée à la conclusion que je n'attend rien de la vie et je me suis sentie rassurée au moins ça, ça n'avait pas changé. Une fois que le soleil a commencé sa descente vers l'horizon, j'ai repris la marche jusqu'au camping, j'y suis arrivée à la nuit tombée, la tente était éclairée, mais pas de signe d'Elina. J'ai posé les mûres sur la table et suis partie prendre une douche, je me suis changée et je me suis posée sur le vieux canapé, les pieds sur la table, bras autour de la tête, les yeux clos, j'étais bien.*

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Elina avait été séduite par l’idée du camping organisée par l’école de sorcellerie. D’ailleurs quand cela avait été affiché, elle s’était tout de suite inscrite avec sa grande amie Sasha, qui n’avait pas l’air d’apprécier de passer ses vacances au camping. C’est vrai que supportait Elina pendant les vacances n’allait pas être de tout repos !

La Scylla avait dû choisir entre ses vacances en Italie chez ses grands-parents ou alors aller au camping. Elle n’avait en aucun cas hésité une seule seconde : le camping avait été sa réponse. Chez ses grands-parents, elle y allait pratiquement toutes les vacances scolaires étant donné que sa mère travaillait de l’autre côté de la Manche et restait toute seule chez sa mère à Londres, Elina ne voulait pas. Ca l’ennuierait plus qu’autre chose. Elina n’ayant jamais fait de camping avec sa famille, c’était la seule occasion de pouvoir en faire en étant encore jeune, en plus accompagnée de ses ami(e)s. Elle voulait partager sa tente juste avec Sasha. Le seul problème est que les tensions entre les deux amies allaient fusées. Mais bon, la bonde s’était promis d’éviter ses contre-temps. Vers la fin du camping, un match de quiddich était organisé et May s’était inscrite avec la Mayfair, même si celle-ci n’avait pas donné son accord. Elina attendait ce jour depuis le début de l’été, impatiente.

Cette jeune fille était arrivée bien après Sasha, ses valises avaient eu du mal à se fermer. Du coup, quand elle pénétra dans la tente, Agatha n’était pas là. Elle s’installa donc et après cette chose faite, visita le camping seule avec elle-même sous un soleil assez brûlant pour ce mois de Juillet. Il y avait des tentes très différentes les unes des autres : grande, petite, rouge, verte, décorées de certains motifs divers et variés. Elle reconnut très facilement le groupe des Serpentard, qui était composé de Naïa, Livy, Cecily, Ryan et Gregory. C’était très certainement le coin des élèves appartenant à cette maison car les autres tentes abritaient, elles aussi des petits Serpys. D’un côté plus reposé se trouvait quelques Serdaigles, puis d’un autre les Gryffondors. Pas très loin de la tente des deux Poufsouffles se trouvaient les ennemies jurées de la solitaire qui n’étaient d’autres que Sarah, leur préfète et Scarlett, une élève de Gryffondor. Les tensions n’allaient qu’augmenter et au passage les critiques aussi. Elina avait espéré être entourée de personnes calmes et inoffensives mais c’était tout le contraire. Cela dit, rien n’allait gâcher la joie de la blonde. Ce qui l’avait réjoui, c’était la tente d’Enzo, un peu loin mais pas inaccessible. Elle avait été ravie de voir qu’ils participaient eux aussi au camping.

La cadette italienne se promena aux alentours du camping pour admirer le paysage. Elle s’était assisse au bord d’un lac en attendant de repartir dans sa tente pour voir si la brune était rentrée. Elle sentait que Sasha n’allait pas rester tout l’été avec elle et cet avis était partagé. Si elles faisaient ça, elles ne pourraient plus se supporter durant l’année qui allait suivre. Elina avait d’autres amis mais elle n’aimait pas laisser seule Sasha qui restait un peu trop souvent seule. Elle avisera sur le moment.

Après une durée assez longue au bord de l’eau, la blonde partit en direction de sa tente tranquillement. Arrivée au niveau de sa demeure saisonnière, elle entra et aperçut des fruits sur la table centrale. Elina vit alors Sasha sur le canapé confortablement installée et s’approcha des fruits, qui étaient des mûres sauvages. La brune avait dû les trouver de l’autre côté du lac dans la petite forêt. Elle les prit en main et alla les nettoyer pour les déguster ce soir en dessert. Elle avait décidé de cuisiner vu que Sasha avait les yeux clos donc sûrement en train de dormir ou de se reposer. Un petit repas gourmand et léger à la fois. Elle avait préparé les mûres en un coulis pour une panna cotta, dessert venant, comme par hasard d’Italie. Le reste du repas était composé d’une petite salade composée de tomates mozzarella, ensuite d’un peu de pâtes, faites maison s’il vous plaît, et du dessert. Elina avait mis le reste des mûres dans le frigo pour les manger quand l’envie leur prenait. Après avoir un semblable d’assiettes, elle alla réveiller Sasha qui n’avait pas l’air de vouloir sortir du canapé. Sa position devait être plus qu’agréable. Le repas se passa calmement, Elina lui raconta sa journée plus que tranquille et Sasha l’écoutait comme à son habitude. L’italienne n’était rien d’autre qu’une bavarde ambulante. En arrivant au dessert, elle dit qu’elle avait pris la moitié de ses mûres pour faire le coulis et que le reste était au frigo. La demoiselle Mayfair n’avait pas l’air contrarié bien au contraire, ce qui fit sourire la blonde. Elle aimait cuisiner pour sa famille mais n’avait jamais vraiment préparé des plats pour ses amis. Sasha devait être la première à goûter les expériences culinaires de la Scylla.

‘Au fait, où as-tu exactement trouvé ses mûres sauvages ? Parce qu’elles sont rudement bonnes !!’

*Une pièce sombre, les rideaux étaient tirés, la fenêtre fermée, j'avais chaud, tellement chaud. J'ouvre les yeux, me voilà allongée dans un lit que je ne reconnais pas, dans une chambre qui m'est totalement inconnue, en tout cas c'est ce que je pense, jusqu'à ce que je me lève et que je tire les stores. Je découvre avec étonnement une pièce qui a été ma chambre pendant un peu plus de cinq ans. J'étais retournée chez moi, en Irlande, même si j'avais un doute sur l'appellation du lieu, j'étais bien dans la maison où j'avais grandi, là où j'ai vu le jour, où j'ai connu mes premières larmes, les premiers coups, les premières privations, le bourrage de crâne, les menaces, mais également les rires, quand mes parents n'étaient pas là ou que nous avions des invités, les jeux, les berceuses, les caresses. Bien entendu, tout ce qui avait été positif dans ma vie n'était en rien apparenté à mes parents, mais à mes frères, le seul soutien que j'avais là bas, les seuls qui me soutenaient quand je dérivais, les seuls liens normaux que j'avais. Tout ce qui avait été négatif était amputé à mes chers parents, ses monstres qui se sont reproduits alors qu'ils n'auraient jamais dû. Je me fige en repensant à eux, j'écoute les bruits dans la maison et j'entend que quelqu'un se trouve dans la cuisine car j'entend des bruits de vaisselles. Mon souffle commence à s'accélérer, suivant les battements de mon coeur. La panique m'envahit, j'ai peur qu'il ou elle m'est entendu et vienne dans ma chambre. Je reste sur place une bonne dizaines de minutes avant de me rendre compte que personne ne montera. Je me décrispe, j'avance lentement dans ma chambre, je passe devant un miroir et découvre mon visage, non pas celui que j'avais à cinq ans mais bien celui que j'ai aujourd'hui. Je le touche pour vérifier, mais aucun changement se produit, c'est bien moi, Sasha et non Abigail.

Je m'approche de la porte, prend mon courage à deux mains, me disant que je n'ai plus le corps d'une enfant de cinq ans mais celui d'une jeune fille de 16 ans, je saurais rendre les coups si on m'en donne de nouveau. Je parcours l'étage, examinant chaque pièce, vide, mais exactement comme je les avais laissé avant mon départ. J'avance dans l'escalier et après m'avoir donné tout le courage que je possédais, je le descend, lentement, silencieusement. J'arrive en bas et je vois une ombre qui se déplace dans la cuisine, je tente de faire le moins de bruit possible, m'approchant doucement de la porte. A l'intérieur j'y découvre une silhouette de dos, mais elle ne ressemble en rien à ma mère ou au monstre qui m'a donné le jour. De longues boucles blondes, de tailles moyennes, une silhouette élancée ... Sans l'avoir jamais vu ainsi je sais que c'est Sasha, ma précieuse Sasha. Elle se retourne et je reconnais ses yeux, d'un vert perçant, son petit nez en trompette et sa bouche rieuse. Elle me fixe, de son air calme, son sourire s'étire, ses yeux brillent de bonheur. Je sens des larmes couler le long de mes joues mais je n'ai aucune envie de les arrêter ou de les cacher, de toute façon je ne suis capable de faire aucun geste, tellement j'ai peur qu'elle disparaisse. Elle s'avance, les mains en avant et me prend dans ses bras, je me fige, arrêtant de respirer. Pourtant à un moment donné il faut bien que je reprenne mon souffle, sinon je vais défaillir et là son odeur me monte aux narines. Le jasmin, voilà ce que je me souviens d'elle, elle sentait le jasmin, sa fleur préférée et celle de sa maman. C'était son parfum qu'elle mettait pour ne pas l'oublier.
Elle me lâche et j'attrape son visage pour le mettre prêt du mien, d'en croyant pas mes yeux et pourtant si, c'était bien elle, ma précieuse Sasha. Je ne pensais pas pouvoir la voir à cet âge là, s'étant éteinte à 8 ans d'une pneumonie. Elle me sourit, attrape ma main et me tire une chaise, je m'y installe et elle se place en face de moi. Elle a préparé le petit déjeuner, un véritable festin. Je manque car je suis vraiment affamée. Nous parlons de ce que je deviens et elle en vient à me parler d'elle, qu'elle est heureuse là où elle est, que je lui manque et qu'elle pense à moi. J'entend du bruit, je me fige de nouveau, lâchant ma fourchette dans mon assiette. Elle me rassure, m'expliquant que ce n'est pas mes parents, qu'ils ne sont pas là, que c'est mon sanctuaire. Elle me dit que c'est le moment de me réveiller et quand j'ouvre les yeux ce n'est pas le visage de Sasha que j'ai en face de moi, mais celui d'Elina qui m'appelle pour venir manger. Je la regarde étonnée, je tourne mon visage vers la table, mise et ce qu'elle avait préparé encore fumant. Je me frotte le visage et me lève.

Je m'installe à ma place, en face d'Elina cette fois et je la laisse me servir. Elle me parle de sa journée et moi pendant ce temps là je repense à ce rêve étrange, mais pourtant si calme et apaisant. Je me demande pourquoi je le fais aujourd'hui, pourquoi Sasha, pourquoi là bas et je finis par me dire que le soleil a dû cogner vraiment plus dur que je ne le pensais et que je devais avoir une sorte d'insolation. Je préfère oublier ce rêve pour le moment pour me concentrer sur ce que je mangeais et sur les propos d'Elina. Elle s'était donnée beaucoup de mal ou en tout cas je le supposais vu que je suis une quiche en cuisine, que je n'y ai jamais mis les pieds, sauf pour manger et que je ne compte absolument pas faire d'efforts. Elina nous sort le dessert et elle précise :

‘Au fait, où as-tu exactement trouvé ses mûres sauvages ? Parce qu’elles sont rudement bonnes !!’

- Heu ... loin... Il faut prendre la direction du village et continuer sur une longue distance avant d'arriver à un lieu tranquille et paisible, tellement loin de ce brouhaha ambiant. Je te montrerais si tu veux !"

*Ce n'est pas l'idée du siècle, de montrer une de mes planques mais il faut partir du principe que c'est Elina et qu'elle m'a confié toutes ses cachettes, je lui dois bien ça je crois. Et puis la vision de Sasha, même fausse et totalement inventée de toute pièce par mon inconscient me rend presque heureuse. Cela ne se voit pas, mais je me sens bien, presque ... apaisé. Comme quoi cela à du bon de se prendre une insolation .... A moins que ce soit les mûres ...*

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Durant tout le repas, Elina avait remarqué que Sasha était ailleurs, comme à son habitude. Elle avait dû rêver de quelque d’assez étrange pour qu’elle se taise pendant la durée du repas. Elle se réveilla au niveau du dessert lorsque Elina lui demanda où se trouvaient les mûres que Sasha avait ramassées.

« Heu ... loin... Il faut prendre la direction du village et continuer sur une longue distance avant d'arriver à un lieu tranquille et paisible, tellement loin de ce brouhaha ambiant. Je te montrerais si tu veux ! »

« J’en serais ravie ! »

Elina sentait que Sasha se dévoilait petit à petit depuis l’épisode de la lettre. Elle lui laissait le temps de s’ouvrir, elle deviendrait peut-être elle-même à force. Aussi longtemps que la Scylla s’en souvienne, Sasha était une jeune fille un peu trop réservée, cachotière et surtout seule. Cela avait fait de la peine à la blonde, mais elle trouvait que son amie évoluait chaque jour, s’ouvrait un peu plus au monde, à son entourage. Elle devenait petit à petit la Sasha de sa future vie. Et ça plaisait énormément à Elina.

Le dessert de l’italienne avait l’air d’avoir fait des ravages vu le plat. Il était limite propre ! Il fallait à tout prix que May aille ramasser ses fruits rouges assez délicieux malgré l’endroit où elle campait. Après le repas du soir, Elina décida d’aller prendre l’air pour admirer les étoiles comme elle le faisait autrefois. Quand elle était petite, elle se promenait au bord de la plage en compagne de son frère ainé Tomas. Elle adorait ses promenades avec son frère. Ils restaient assez longtemps sur la plage pour admirer la voie lactée. Ils imaginaient des histoires aussi effrayantes que drôles sur les soi-dis habitants des autres galaxies : les extra-terrestres. Elina se demandait souvent s’ils existaient ses bonhommes verts. En plus, en s’intéressant à ce genre de chose, la sœur et le frère avaient décidé de construire une fusée pour pouvoir aller accueillir E.T. Un rêve d’enfant assez marrant en y réfléchissant à deux fois. D’ailleurs à partir de ses sorties assez répétées, Tomas, l’ainé, était devenu astronaute. Il avait en quelque sorte commencé à réaliser leur rêve commun qui ne cesse de vivre en eux encore aujourd’hui.

Elina sortit ainsi de la tente et partit trouver un endroit agréable pour faire ce dont elle attendait depuis ce matin. Elle s’installa dans l’herbe verte autour du lac et commença à admirer les nombreuses étoiles au-dessus de la tête des terriens : elle y reconnu la grande ourse ainsi que la petite ourse, la ceinture d’Orion et d’autres constellations assez connus dans le monde des moldus comme celui des sorciers. Par contre, elle ne tarda pas à rentrer à cause du changement de temps. Il commençait à pleuvoir, quelques petites gouttes au début puis près un torrent d’eau. La blonde avait oublié sa baguette magique à l’intérieur de la tente et donc elle dû courir pour éviter de prendre la flotte, ce qui malheureusement à échouer.
La Scylla arriva trempe à la tente et dû aller se changer. En rentrant, elle n’avait pas vu son amie Sasha. Elle devait sûrement être dans sa chambre, vu qu’elle avait l’air d’être fatiguée avant de débuter le repas. Elina préféra la laisser seule pour le moment, Agatha devait réfléchir à quelque chose comme toujours. Après s’être séchée, l’italienne s’installa sur le canapé pour se reposer et finit comme son amie solitaire à s’endormir petit à petit.

Le lendemain, elle se réveilla sans encombre, mise à part qu’elle avait un peu mal au niveau des cervicales. La porte de la chambre à la Mayfair était grande ouverte et laissait apparaître une chambre vide.

« Elle a sûrement été ramassé des mûres. »

La blonde ne s’inquiétait pas pour autant pour son amie. Elle savait ce qu’elle faisait, ce qui l’inquiétait, était le silence que Sasha installait entre les deux amies comme lors du repas. Et cela, Elina allait lui en toucher deux mots. Mais en attendant son retour, la blonde regarda la gazette du sorcier et lu que le match de Quiddich approchait en grand pas. Elle s’était inscrite avec Sasha, sans trop demander son avis, depuis le temps qu’elle voulait le voir. Elle l’attendait ce moment et n’allait pas le louper pour rien au monde!

*Le repas se passa sans encombre, en même temps quand je me trouve qu'avec Elina, cela se passe souvent ainsi. Je trouve que c'est agréable d'être seules, rien que nous deux, cela change des repas à Poudlard. Je sais que bientôt il faudra y retourner, bientôt on devra reprendre nos "bonnes vieilles habitudes", mais pour le moment je veux profiter de ces instants de calme. Je sais que je ne fais pas beaucoup d'efforts, que je laisse Elina parler et que comme toujours je me terre dans le silence, mais comment peut-on m'en vouloir avec le rêve que je viens de faire. J'esquisse un semblant de sourire à mon amie puis je lève la table et entreprend de laver la vaisselle, après tout je lui dois bien ça, je n'ai pas fais grand chose de la journée à part aller chercher des fruits pour le dessert. J'aime bien faire la vaisselle, cela me détend, je ne suis pas obligée de parler, je peux simplement me plonger dans mes pensées, comme bien souvent et c'est ce que je fais d'ailleurs ce soir. Elina sort pour aller observer les étoiles, je pourrais l'accompagner mais je sais que je ne le ferais pas, non pas que je n'aime pas regarder le ciel, mais ce rêve hante mes pensées et quand je repense à chez moi, le soir n'est pas connoté positivement, bien au contraire. En général, le soir c'était le moment où l'enfer se déchaînait, mes parents pouvaient s'en donner à coeur joie car personne ne viendrait nous déranger ou nous "sauver". Je me souviens des punitions, des coups, de leurs mots durs, je me souviens de tous et j'ai presque l'impression de sentir encore la respiration de mon père ou de ma mère dans mon cou, observant si je faisais bien la tache qu'ils m'avaient octroyé pour la soirée, attendant qu'une seule chose, que je fasse une erreur pour me tomber dessus.

Je viens de finir la vaisselle, je sors un instant sur le pas de la tente, plongeant mon regard dans le ciel étoilé et me demandant si mes frères le regardent aussi à cette instant. Que deviennent-ils ? Sont-ils toujours en vie ? Sont-ils partis de cet enfer qu'on appelle maison ? Je l'espère de tout mon coeur mais je de fort doute, mes parents les ont brisé très tôt, ils vont très certainement les garder à portée de main pour se défouler en cas de besoin. Je pourrais aller rejoindre Elina au bord du lac mais je m'en abstiens, je préfère aller me coucher tout de suite, je ne rêve que d'une chose fermer les yeux pour la retrouver Elle. J'éteins toutes les lampes sauf une, histoire qu'Elina puisse se guider dans la tente, puis je m'en vais dans ma "chambre". Une fois isolée, je m'allonge sans même me dévêtir, je m'en moque. Je ferme les yeux et j'attend patiemment que le sommeil me gagne et la fatigue de la journée combinée à la digestion me permet de m'endormir rapidement.

Je me retrouve de nouveau dans cette chambre qui fut la mienne pendant cinq ans. Cette fois-ci je me lève rapidement et sors sans ouvrir les stores, connaissant le chemin par coeur. Je me dirige vers les escaliers et les descends, toujours silencieusement mais avec moins d'hésitation. J'entend du bruit dans la cuisine, je m'y dirige et vérifie avant d'entrer que ce n'est pas un membre de ma famille, mais bien Sasha et une fois rassurée, j'y pénètre sans attendre. Elle se retourne et me souris, je me précipite dans ses bras, métamorphosée et je m'y blottis longuement. J'ai cette sensation de retrouver les gestes qu'elle m'a enseigné de son vivant et que je me suis évertuée à oublier avec le temps. Je ne veux plus l'abandonner, je ne veux plus vivre sans elle, c'est trop dur, pourtant je sais que je n'ai pas le choix, ce n'est que le fruit de mon imagination, rien de plus. Nous nous installons à la table et nous commençons à bavarder. Elle me demande comment je vais, contente de voir que je ne suis pas seule au monde. Elle m'explique qu'elle a toujours su que j'étais quelqu'un d'exceptionnel mais que j'étais la seule à l'ignorer. On bavarde pendant un moment, jusqu'à ce qu'elle se lève pour me faire ses adieux. Nous nous serrons une dernière fois dans nos bras car je sais, sans rien lui demander que ce sera la toute dernière fois qu'on se verra ainsi, sauf si je me chope une nouvelle insolation. Quand j'ouvre les yeux, j'ai le visage baigné de larmes, je les sèche rapidement avant de me lever. Je file prendre ma douche puis je sors faire un tour autour du lac, profitant du fait qu'il est encore tôt pour pouvoir me permettre cette petite balade. Je ne reviens à la tente que quand les gens commencent à tous émerger du sommeil. Je venais de prendre une décision, qui ne me ressemblait pas, mais je pourrais toujours mettre ça sur le compte de l'insolation.*

"- Tu veux toujours savoir où se trouve le coin à mûres ?"

*Je venais d'entrer dans notre tente, Elina était déjà levée et en train de lire la Gazette du sorcier tranquillement sur le canapé. En temps normal je préférais passer mes journées seule mais je me suis dis que pour une fois je pouvais faire l'effort de partager ma journée avec elle, après tout elle est sensée être mon amie et puis ce serait très certainement l'une des seules fois où je me sentirais capable de le faire alors autant en profiter. Espérons juste qu'elle ne s'y habitue pas parce que sinon je sens que les disputes vont rapidement reprendre entre nous.*

Zola Rylee Shaw
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