Mon histoire est comme un livre qui ne s'ouvre pas. Il reste clos, comme animé d'une volonté inlassable de garder mon passé dans l'ombre du mystère et du doute. Ses pages sont toutes dénuées de joie, elles se fondent dans notre regard et y capturent nos plus beaux souvenirs, nos âmes, et ainsi les appliquent sur ces pages vierges comme un châtiment impardonnable. Sa surface rugueuse semble se mouvoir au contact de notre peau, suivant de son regard dévoreur chacun de nos gestes comme un monstre observant sa prochaine proie. Mais qui cela intéresse-t-il vraiment, sans boniment ?

- Dis... Oui je m'adresse à toi et pas à un autre... Tu pourrais m'expliquer quelque chose avant que je ne commence mon histoire ? Dis, pourquoi les gens sont si cruels ? Dis, pourquoi tu as l'air surpris que je te dise ça ? Dis, pourquoi est-ce que tu ne dis rien ? Dis, pourquoi est-ce que tu ris maintenant ? Dis, pourquoi tu ne parles plus ? Dis, pourquoi est-ce que tu ne sembles rien voir de ce monde ? Dis, pourquoi est-ce que tu tombes ? Dis, pourquoi tu ne sembles plus vivre ? Dis, est-ce que tu es mort ? Réponds-moi... Ne me prive pas de ce que j'ai besoin de savoir, ne deviens pas comme ces êtres que je dois encore surnommer maman et papa...

Tu dois discerner une aura lourde planer autour de toi... L'atmosphère doit t'être tendue et froide... Ce climat soudain sans tendresse qui enveloppe l'entièreté de ton corps frêle, ne laissant à celui-ci plus aucune issue, plus aucune liberté... Que dis-tu ? Le temps du récit approche ? Qu'il en soit ainsi...

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Nous sommes le 4 octobre 2013, je pense que maman se souviendra toute sa vie de cette date.

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