« SYDNEY !! », cria une petite fille d'une dizaine d'année d'une voix suraiguë. Elle se trouvait dans un parc tout ce qu'il y a de plus banal, la pluie tombait à boire debout. Abritée sous un module de jeu, elle hurlait à plein poumons en direction d'une autre petite fille, plus jeune, qui courrait partout. Pieds nus, la seconde petite fille riait aux éclats, sautant dans les trous d'eau ou se laissant glisser sur l'herbe mouillée. Elle ne se souciait pas du fait d'être trempée jusqu'au os contrairement à sa soeur qui commençait carrément à s'impatienter sous le module.

« Je vais encore me faire gronder parce que tu fais des bêtises ! », s'exclama la plus vieille des deux petites filles d'un ton agacé. « Syd' remet tes chaussures ! Papa t'as dit plein de fois que tu ne devais pas les retirer ! » La cadette des deux soeurs qui, jusque là, avait volontairement ignorée son aînée se faufila derrière cette dernière occupée à repousser ses cheveux mouillés de son visage. « BOOOOUUUU ! », hurla-t-elle par-dessus l'épaule de sa soeur tout en agitant ses petites mains. Un hurlement de peur se fit entendre suivit du rire de la plus petite qui, visiblement, s'appelait Sydney. Elle prenait un malin plaisir à agacer sa grande soeur chez qui la patiente n'était pas une de ces plus grande vertu. Cette dernière en avait juste marre de constamment devoir surveiller sa petite soeur et toutes les bêtises qu'elle pouvait faire dans une journée. Sydney était une aventurière. Elle voulait toujours tout voir, tout toucher et avait toujours les plus mauvaises idées, enfin de l'avis de sa soeur, de jeux puisque ces derniers finissaient toujours par blesser l'une d'entre elles. Et pourtant, Ashton, la plus vieille des deux, ne se souciait pas de toutes les cicatrices que pouvaient laisser sur son petit corps ces jeux d'enfant. Elle avait l'habitude des brusqueries, des cicatrices et des blessures. C'était le quotidien des danseuses. Des filles qui comme elle, avant de devoir aller étudier la magie dans une grande passait ses journées à apprendre la danse classique. Une domaine où l'aînée excelle, mais où la plus jeune ne voyait que coquetterie et ennuis. Courir sous la pluie était largement plus du domaine de la petite de six ans.

« Ah ce que j'ai hâte d'être à l'Académie le mois prochain, je n'aurai plus à te supporter constamment. », dit la plus vieille des fillettes d'un ton résolu. Sa petite soeur fit la mou à la remarque déplaisante de son aînée. Elle, elle n'avait pas hâte qu'elle parte pour étudier la magie. Elle serait alors complètement toute seule, plus le moindre amis pour l'accompagner dans ces aventures. « Essai pas, tu vas t'ennuyer là-bas avec tous leur bouquins et leur devoir. Tu n'pourras même plus danser ou faire du théâtre comme avec Dorothea. », répliqua-t-elle sur d'elle. « Quand personne ne va vouloir être ami avec Ashton la menteuse, tu vas t'ennuyer de moi. Je te le garantis ! », ajout-t-elle aussitôt dans l'espoir d'agacer sa soeur. Sydney en voulait à son aînée de dire constamment qu'elle avait hâte de se débarrasser d'elle comme Dakota l'avait fait en entrant à l'Académie. Bien qu'elle ne le laissait pas paraître, elle était grandement blesser par les paroles qu'Ashton pouvait prononcer. Elle avait le sentiment qu'on ne l'aimait plus alors que toute leur enfance, les deux petites avaient été inséparables. Bien que carrément différente, elles s'étaient toujours bien entendu jusqu'à il y a quelques mois où sa soeur était devenu étrange. Sydney ne comprenait pas pourquoi soudainement Ashton était si bizarre. Pourquoi elle était si grognon et ne voulait plus jouer à inventer des histoires ou faire les pirates avec elle. Elle devenait encore plus barbante que leur frère, Dakota, qui n'aimait plus que s'enfermer dans sa chambre ou faire de la planche à roulettes avec ses amis de l'école de magie. Il ne voulait plus jouer avec elle. La petite Sydney avait affreusement peur que sa soeur ne veuille plus jouer avec elle également. Elle avait peur d'être celle sans amis. Ce qu'elle ne savait pas, étant trop jeune pour comprendre, était que Ashton dormait très mal depuis qu'elle avait commencé à prendre conscience des rêves qui habitaient ses nuits. Depuis qu'elle était assez vieille pour s'apercevoir que les histoires se déroulant dans certaines de ses rêves devenaient réalités.


Assise sur le sol du dortoir des premières années, les jambes croisées, Ashton est penchée sur un chaudron fumant. Ses cheveux blonds laissé libre forme une cascade dorée dans son dos alors que la jeune sorcière est concentrée sur sa potion. À plat ventre sur un lit tout près, une autre gamine aux magnifiques boucles brunes observe son amie occupé avec sa tâche. « Pourquoi tu mets ça dans ta potion Ash ? Tu veux faire quoi ? », questionne la brunette tout en replaçant une mèche rebelle derrière son oreille. « Parce que les piqures de ces dards font léviter Bea. Si on veut avoir l'air réaliste avec ton Peter Pan, faut vraiment léviter. À moins que tu nous trouves quelqu'un prêt à ternir un Wingardium Leviosa sur quatre personnes en même temps pendant plusieurs minutes, je dois arriver au bon dosage pour que ça ne dure que quelques minutes. » , lui explique Ashton en posant un nouvel ingrédient dans son chaudron. Elle se met à mélanger dans le sens anti-horaire, comptant minutieusement les tours. Les deux gamines sont à la fin de leur première année d'étude à l'Académie de magie Silverwood. Une année riche en apprentissage tout comme en activité extra-scolaire, la jeune Ashton alors âgée de douze ans est sans nulle doute l'une des meilleures étudiantes de sa promotion. Son principal soucis étant que ses résultats scolaires ne reflètent pas son talent puisqu'elle se la joue constamment extravagance et rébellion, cherchant à impressionner et inventer tout mieux que tout les autres. Elle est en quête de découverte, faisant ses petites expériences en bordure ou pendant les classes. Si son caractère la pousse à être l'une des meilleurs dans le club de potion compétitif et celui de théatre de l'académie où elle a fait son entrée en Février dernier. Malgré les cinq matières - potions, sortilèges, métamorphose, forces obscures et botanique - auxquelles sont initiés les premières années à l'académie, Ashton Sevenoaks voue un passion sans limites pour la concoctions de potions. Avant d'entreprendre ses études de sorcières, elle passait plusieurs heures par jour les chaussons de danse aux pieds à perfectionner chaque pas avec son instructeur privés. Les chaussons ont rapidement été remplacés par le chaudron. Bien qu'elle ne mette pas complètement sa passion pour la danse de côté, l'adolescent aime découvrir les fabuleuses possibilités que lui apporte sa nouvelle occupation. « Ouais, mais on lévite pas quand on en mange Ash'. On l'a vu en cours avec la potion de l'oeil vif le semestre dernier. » La Sevenoaks lève les yeux de son chaudron où doit reposer sa concoction encore cinq minutes avant qu'elle ne puisse passer à l'était suivante. Elle pose donc les yeux sur sa meilleure amie, le dos plus droit qu'on ne devrait l'attendre d'une personne assise sur un plancher de pierre, observant Beatrice Hollow tout en répondant d'une voix cachant très bien son impatience face à ce qu'elle jugerait comme étant de la stupidité chez sa camarade : « Non Bea, mais cette potion, elle est pas pour être ingéré, mais pour être injecter ! Comme quand on était petite et qu'on cherchait à se faire piquer à les Billywig à la plage. Tu te souviens ? » Courir avec ces bestioles volantes pour se faire piquer était l'un des jeux les plus populaires chez les jeunes sorciers Australiens. Pas tellement sécuritaire puisqu'il y avait toujours le risque d'être coincé dans les airs plus longtemps que la normal, voir développer une réaction allergique à la piqûre, mais c'était telles qu'étaient les choses. Les adultes tentaient tant bien que mal de dissuader les gamins de jouer à ce jeu plutôt dangereux sauf que l'attrait du risque était largement plus intéressant... « Hier c'était plutôt concluant, sauf que j'ai léviter pendant une heure. Je dois vraiment trouver le bon dosage de dard de Billywig avant la semaine prochaine sinon, adieu l'effet SPECTACULAIRE à la première ! », expliqua Ashton tout en consultant son petit carnet de notes. Est-ce que son amie s'intéressait vraiment à sa potion ? Honnêtement, elle n'en avait rien à faire. Le besoin de se faire valoir dépassait largement l'intérêt des autres. C'est sans doute un trait qui pourrait vous rebuter aux premiers abords, mais Ashton avait un don pour VOUS faire sentir comme la personne la plus intéressante de l'univers quand vous lui parliez de vous. La comédie n'était pas uniquement une activité destiné à son club de théatre où elle se la jouait actrice principale de grand talent. Non. Avec elle, c'était un jeu au quotidien où il en devenait presque difficile de décerner le vrai du faux. Sans doute l'une des raisons pourquoi on cherchait tant à graviter autour de sa personne. En plus d'être populaire, elle était belle, gentille - en façade - avec tout le monde et très cultivé. Si elle se montrait toujours très disponible pour offrir ses conseils, elle s'assurait tout de même que vous ne la dépassiez pas dans les domaines qu'elle trouvait important.


Douleur à la tête. Douleur au bras. Douleur dans le côtes. Tout n’est que sensation. Le feu du mal brûle danstout son corps. Entre les bruits de choc, elle parvient à entendre les cris de sa petite soeur. Un cris strident. De la peur. Puis, elle se heurte la tête brutalement à quelque chose avant qu’un voile ne vienne obscurcir sa vision. Le noir total.


« Ashton Ollie Sevenoaks, tu vas poser ton derrière dans cette voiture sur le champ où ça va barder. », lance une femme dans la mi trentaine, des cheveux blonds lui frôlant les épaules alors que ses yeux couleur d’océan fixent la jeune adolescente devant elle d’un air menaçant. Pas suffisant pour impressionner sa fille qui croise les bras sur sa poitrine, regardant sa mère d’un air de défi. « Ah oui ? Et je peux savoir ce que tu vas faire exactement ? M’asseoir de force dans ce truc non-sorcier ? Depuis quand on utilise la technologie non-magique d’ailleurs ? On est des sorciers ou on ne l’est pas. On est bien mieux que ces machins ! », dit-elle sur un ton condescendant en faisant un signe de tête en direction de la voiture devant elle. Sa petite soeur est déjà assise à l’intérieur et un type d’un peu plus de vingt ans au volant. Ashton et Victoria sont debouts dans le rue se donnant en spectacle au plus grand déplaisir de la femme qui commence singulièrement à perdre patience avec la crise d’adolescence de sa fille. « Tu veux même pas savoir ce que je vais faire si tu ne montes pas sur le champ… » Des paroles qui ne font pas mouche puisque la blondinette ne bouge pas d’un pouce. « Prouve le ! », lance-t-elle avec arrogance à sa mère sur un air de défi. Elle n’a jamais été tellement impressionné par Victoria. Quand on grandit avec une mère qui passe plus de temps à sortir qu’à s’occuper de vous, préférant vous laisser à la bonne, vous payer des professeurs privés et des nounous pour s’occuper de vous, il vient un âge où vous passez l’étape de reconquérir le coeur de votre mère pour simplement vous rebeller contre elle. Ashton avait atteint sa limite l’an dernier. Lorsque sa mère n’avait même pas trouvé le temps de l’accompagner aux portes de l’Académie de magie préférant se rendre à un unième show de mode sorcière. Depuis, c’était la guerre ouverte. Si madame Sevenoaks disait blanc, vous pouvez être assurer que sa fille allait dire noir. « C’est ce que je pensais… », ajouta Ashton après un moment de silence durant lequel sa mère ne fit rien d’autre que la fixer. Comme si la menace allait accroître la pseudo-autorité qu’elle avait sur ses deux aînés. Si la petite Sydney était encore trop jeune pour comprendre que Victoria Leynd Sevenoaks n’agissait pas comme une mère le devait, Dakota et Ashton l’avaient largement compris. « J’enverrai un hibou à papa pour qu’il vienne me prendre. » Dernières paroles d’Ashton qui tourna les talons pour s’enfoncer dans une ruelle adjacente menant à une arche invisible pour rejoindre le quartier sorcier de Sydney où elle pourrait utiliser un hibou au bureau de poste afin de contacter son paternel.


C’était bien parce que tout ce qui se rapportait de près ou de loin à un non-sorcier la répugnait que l’adolescente avait refusé de monter dans la voiture. Ce qu’elle ignorait était qu’elle venait peut-être de se sauver la vie puisque quelques heures plus tard, un agent de police moldu cognait à la porte du manoir Sevenoaks portant de mauvaises nouvelles. « Monsieur Sevenoaks ? », demanda l’agent à Alfred qui venait d’ouvrir la porte de sa résidence. Un pied sur la première marche de l’escalier, Ashton tendit le cou pour voir ce qu’il se passait, intrigué par ce que l’homme sans pouvoirs pouvait bien faire chez elle, une sang pur avec une famille entière composé de sorciers et des amis tout autant sorciers qu’elle. Même ses parents ne fréquentaient que des sorciers alors qu’est-ce que cet homme pouvait bien leur vouloir ? « Oui ? », demanda Alfred à l’homme sur un ton laissant clairement entendre qu’il se savait supérieur à l’homme sur le pas de la porte. Le père d’Ashton était un homme grand, large d’épaule avec des cheveux blonds et des yeux bleu-gris à vous glacer le sang. Il avait les traits si durs que personne ne pourrait douter en le regardant qu’il était un père au coeur tendre, surprotecteur de ses trois enfants qui étaient les perles de sa vie. « J’ai bien peur d’avoir une mauvaise nouvelle à vous portez. Je suis désolé de devoir me présenter ainsi, nous n’avons pas été en mesure de vous contacter par téléphone, nous n’avons pas réussi à trouver votre numéro. C’est au sujet de votre femme et votre fille. Elles sont… Je suis vraiment désolé monsieur, mais elles se trouvent dans un état grave à l’Hôpital Mémorial de Sydney. Votre femme est inconsciente et votre fille est… » La voix de l’homme se brisa tout comme le coeur de Ashton en tentant de s’imaginer ce qui avait bien pu arriver à sa petite princesse, à sa petite soeur. Le visage blanc comme neige, elle s’adressa à son père. « Papa ? Il se passe quoi ?
- Je… Attend Ash’… », commença Alfred sans cesser de fixer le policier. « Ma fille. Il lui est arrivé quoi ? Elle est… !? » L’inquiétude se sentait dans sa voix. Il avait peur d’entendre ce que son esprit en panique lui criait il avait peur que… « Non. Oh Seigneur. Non monsieur, elle est en vie. Seulement dans un grave état. Elles ont eu un accident de voiture et…
- Un accident de voiture ?! », s’exclama le sang pur, surpris. « Comment ? On a même pas de voiture ?! » Ashton sentit son estomac descendre dans ses talons en entendant parler de cet stupide bagnole dans laquelle sa mère avait voulu la faire monter. « C’est l’ami de maman. Le… » Elle s’arrêta en jetant un coup d’oeil inquiet à l’agent avant de reposer ses yeux sur son père. « Le garçon brun, il a une voiture et maman elle… Je voulais pas monter dedans, mais Syd’ et maman elles sont montés et… » Un souvenir lui traversa l’esprit. Son rêve. « Par Morgane ! », s’étrangla Ashton en réalisant ce qu’elle aurait put éviter si seulement elle avait compris avant. Les larmes lui montèrent aux yeux. « Papa… » Les mots s’évanouirent avant même de passer ses lèvres. Incapable d’en dire plus. « Va chercher ton frère Ash’. », lui ordonna son père. Tremblante, la jeune fille monta l’escalier à la course, manquant une marche à plus d’une reprise, s’étalant de tout son long dans l’escalier. Elle n’entendit pas le reste de la conversation entre son père et le policier. Elle s’en fichait. Elle voulait juste aller à l’hôpital, voir sa soeur et pour ça, elle devait accomplir sa mission ; chercher Dakota.

Ils rentrèrent quelques jours plus tard, tous à la maison à l'exception de Victoria. Alfred avait épargné le pire en usant de magie pour convaincre le médecin de le laisser transférer Sydney dans un autre hôpital ; un hôpital sorcier où on ne menacerait pas de lui couper une jambe sous prétexte que ça lui sauverait la vie. Les sorciers avaient remis sa petite princesse sur pieds en quelques coups de baguettes, beaucoup de potions de de patience. Le tout sous la supervision du père-poule qu'il était. Ashton remonta dans sa chambre le matin de leur retour de l'hôpital, découvrant sur sa table de chevet une lettre à son nom. Deux autres enveloppe au message pratiquement identique reposait dans les chambres de Dakota et Sydney, attendant que leur destinataire en fasse la découverte. L'adolescente reconnu rapidement l'écriture de sa mère. Curieuse, elle attrapa l'enveloppe qu'elle déchira d'un geste rapide pour en découvrir le contenu. Au fil de sa lecture, ses sourcils se fronçaient, ses traits se durcissaient sous l'effet de la colère. Une rage pure destiné à une seule et même personne ; l'auteure de cette missive.

Ma chère Ahston chérie,
Je suis désolé que les choses ne se déroulent pas comme elles le devraient. Il y a des choses dans la vie que tu es encore trop jeune pour comprendre. Le divorce de ton père et moi en fait partie. Ne t’en fait pas ma chérie, rien ne changera entre nous. Je serai toujours ta mère qui t’aime et tient à toi. Ce n’est pas parce que nous ne nous voyons pas sur une base régulière que je t’oublierai ou parce que j’aurai ce tout petit bébé qui deviendra ton frère ou ta sœur que Dakota, Sydney et toi ne serez plus rien pour moi. Vous resterez toujours mes bébés malgré que vous grandissiez et vous éloignez. Il faut que tu comprennes que vous n'y êtes pour rien tous les trois. Ce qu'il s'est passé est strictement entre votre père et moi. Je passerai à la maison dimanche avec Troye pour prendre quelques affaires. J'espère pouvoir vous le présenter officiellement à tous les trois.

Bisou,
Maman

Elle ne tomba pas des nues. Son père lui avait déjà glissé un mot au sujet de se divorce un peu plus tôt dans la journée. Ashton ne s'était pas plainte même si elle avait honte. De toute manière, leur maman de serait pas plus absente qu'elle ne l'était avant. Comme un simple coup de vent dans leur vie quotidienne pour les réprimander sur la manière dont ils apparaissaient en publique ou ce qu'ils ingéraient au petit-déjeuner. Non. Ce n'était pas ce qu'on attendait d'une mère, et pourtant, l'adolescente n'avait pas envie que tout le monde le sache. Elle n'avait pas envie qu'après que son père ait perdu son emploi y a moins de trois mois devoir vivre sous les regards de pitié de ses amis. Si on lui posait des questions, elle éviterait de répondre directement. Une réponse évasée ferait l'affaire. Et puis, le divorce ne la dérangeait pas plus qu'il faut contrairement au « nouvel ami de maman » comme l'avait appelé son père en lui parlant de l'homme à la voiture. Ashton n'était pas née de la dernière pluie. Elle avait très rapidement compris que ce non-sorcier n'était pas seulement un ami, mais plus. Parce que les médecins avaient dit que maman était enceinte, mais papa disait que ce n'était pas de lui... "Pourquoi aller avec lui plutôt que papa ? Il est si... Inférieur. Papa il est beau, intelligent, vient d'une grande lignée de sorciers anglais de sang pur et d'une famille très respectée. Pourquoi choisir "ça" ?! " Ces questions tournaient en boucle dans l'esprit de la jeune fille. Élevée selon des valeurs très puristes quant à la question de la place des sang pur dans la pyramide sociale, il n'y avait aucun sens à ses yeux que sa mère choisisse un non-sorcier. Un absurdité sans fin !

6 juillet 2024
Hier était ma dernière journée à Silverwood. Alors que mes amies retournaient chez eux seulement pour deux semaines entre les deuxième et troisième sessions, moi j'emballais tout mes affaires pour partir. À jamais. Ma troisième année à l'Académie s'est vu écourté en son milieu. Tout ça parce que ma vie entière a éclaté en l'espace de quelques mois. Au début, c'était seulement le ministère de la magie qui faisait de coupure, puis papa qui perdait son emploi, et il y a eu l'accident de voiture aux dernière vacances en Avril. C'est à ce moment que tout est tourné en queue de poisson. Ma mère l'infidèle... Le divorce de mes parents n'étaient pas une mauvaise chose en soit. J'avais décidé que je n'avais plus rien à voir avec ma mère qui, en plus d'être d'une présence sporadique dans ma vie depuis toujours était maintenant une traitre à son sang comme son frère, mon oncle Jake qui a confié ma cousine Madison à une famille de cracmols dans son testament. J'en viens à me demander si ce n'est pas un truc qui court dans la famille Leynd en fait. D'être un traître je veux dire. J'espère que Dakota et Sydney ne feront jamais une chose pareille, je ne saurais pas leur pardonner. D'ailleurs, je ne connais pas ma cousine, mais il parait qu'elle est en Angleterre. Y a des risques que je fasse sa rencontre...

Donc voilà, hier que quittait Silverwood et aujourd'hui, c'est direction les anglais parce que papa à obtenu un emploi au ministère de la magie anglais. Comme il est celui ayant la garde complète de nous trois, on est obligé de suivre. Adieu mon Australie, mon soleil et mes plages, je pars pour la pluie, l'humidité et le froid au Royaume-Uni. Pas trop envie d'y aller, mais ce n'est pas comme si j'avais le choix. Du coup, en septembre prochain, j'entre à Poudlard. Un autre truc dont je n'ai pas envie. Je me demande pourquoi, dans la vie, les enfants doivent toujours subir les merdes des adultes. On nous demande jamais notre avis à nous. Non. On doit juste suivre, se taire et être de gentils toutous. Ben j'ai juste une chose à dire moi : je suis un vilain toutou qui n'arrête pas d'aboyer ! En gros, pas question que je joue les petites filles sages. Enfin, avec papa, mais pas avec les autres.

- xoxo -

L’odeur de cigarette et celle de l’alcool emplissait les narines de Victoria Leynd alors qu’un soupir de satisfaction quittait les lèvres de la jolie blonde. Celles d’un jeune homme à la carrure athlétique, la mâchoire et les cheveux également blonds étaient occupées à parcourir le cou de la jeune australienne. Alfred Sevenoaks, surnommé Alfie, était un étudiant-athlète. Un serpentard avec une gueule d’ange qui faisait tourner plus d’une tête. Dans ses yeux brillaient l’intelligence et la malice de sa maison, mais également la fierté et l’arrogance de la famille Sevenoaks. Ses paupières s’ouvrirent suite à un nouveau soupir de plaisir de la part de sa partenaire du moment. Il plongea ses iris bleus comme l’océan dans les siens aussi verts que les plaines irlandaises. « Tu es certaine ? », lui souffla-t-il d’une voix roque dans laquelle on devinait aisément l’impatience et l’excitation de vis-à-vis le moment à venir. La jolie Victoria, pour toute réponse, se contenta de lier ses lèvres à celle d’Alfie pour un baiser passionné qui mènerait à bien plus. En prenant part à cette soirée de fin d’étude, cette dernière nuit en compagnie des potes de vacances avant que tout le monde ne se sépare pour retrouver leur vie régulière dans leur école de magie respective. Ni Victoria, ni Alfred n’avaient prévu de terminer dans les bras l’un de l’autre. À la base, ils n’étaient pas vraiment amis. Partageant le même cercle social constitué de l’élite sang pur, dignes héritiers de vieilles familles. Ils ne se voyaient généralement que l'été comme la famille de Victoria était australienne et celle d'Alfie anglaise. Ils s'adressaient la parole de temps de vacances, chaque année, sans pour autant entretenir une relation d’amitié intime. S'oubliant dès que l'automne pointait le bout de son nez. Visiblement, c’était qu’ils se cachaient, entre eux, bien plus que de jolies conversations mondaines.


Une lettre ? Non. Très mauvais choix. Il lui fallait délivrer la nouvelle en personne. Il lui fallait se rendre sur place – peu importait où ce « sur place » se trouvait – et tout lui dire. Assise devant Alfie, une tasse de thé à la main, Victoria n’était plus certaine de son choix. Elle qui avait trouvé tellement avisé de venir ici, dans le manoir de vacances de monsieur Sevenoaks sur la plage sur la côte de l'Australie, elle regrettait de ne pas avoir couché sa confession sur papier. Le jeune homme la regardait intensément, ses iris azur posés sur elle, attendant qu’elle brise le silence nerveux s’étant installé entre eux. L'australienne prit une gorgé de son thé, laissant la brûlure du liquide dans la gorge la faire souffrir le plus longtemps possible. C’était toujours moins douloureux que de savoir qu’elle allait détruire la vie du garçon en présence de qui elle se trouvait. « Ce n’est pas que je me plain de ta visite Tori. Au contraire, c’est toujours un plaisir de te voir, mais pourquoi était-ce si important que l’on se rencontre en personne ? Et pourquoi maintenant ? »,demanda le jeune homme d’un ton calme. Il était assis à sa droite, immobile, attentif. Il lui faisait penser à ces magnifiques statues qu’elle avait vu pendant son voyage en Italie avec sa famille l’été dernier. Il avait cette allure de mannequin qui l’avait toujours charmé tout en la mettant mal à l’aise. Victoria Leynd n’avait sans doute rien à lui envié avec sa cascade de cheveux dorés et ses yeux verts émeraude, ses traits fins comme ceux des elfes dans les contes et sa taille de guêpe. Elle n’avait juste jamais eu l’assurance de ses amis, ni même l’arrogance que l’on accordait normalement aux héritiers de grande famille. Posant sa tasse sur la petite table entre eux, l’adolescente d’à peine dix-huit ans prit une grande inspiration avant de se lancer : « Je suis enceinte. » Autant être directe. La réaction du garçon de fut pas celle à laquelle elle s’attendait. « Avery ? », la questionna-t-il toujours sur le même ton calme qu’il avait emprunté un peu plus tôt. La question était légitime puisqu’il avait toujours été sous-entendu, dans leur petit groupe élitiste, que Tori Leynd et Archibald Avery étaient fait l’un pour l’autre. Depuis l’enfance. C’était pratiquement le rêve de leurs parents. Sauf que dans cette équation parfait, on n’avait pas pris en compte cette nouvelle variable : « Non. On n’a jamais… » Alfred encaissa le coup, hochant la tête très légèrement. « Qu'est-ce que tu attends de moi ? », commença-t-il par demander d'une voix blanche. « Je suppose que si tu es ici, c'est que tu as l'intention de la garder, alors qu'est-ce que tu as en tête Tori ? Parce que je suis sensé repartir pour l'Angleterre dans quelques semaines afin de commencer mes études à l'Université Magique de Londres. Si tu veux qu'on ... » Il laissa la phrase en suspend une demi-seconde avant de se raviser. « On a pas trop le choix en fait. À moins que tu ne veuilles faire passer l'enfant pour celui d'Avery sans quoi, on ne peut pas faire autrement que de se marier. On peut pas faire ça à nos familles. Pas avec mon frère qui fait des conneries en ce moment. Pas avec le tient qui... Pas besoin de te faire un dessin. » Les dires d'Alfred sur son frère ne plurent pas beaucoup à Victoria, mais elle encaissa tout le même se contentant de serrer les mâchoires. Si ça ne lui plaisait pas, au moins, elle devait admettre qu'il avait raison. Les rumeurs sur Anatole Sevenoaks et son bâtard de fils à venir étaient rapidement venu aux oreilles de Tori tout comme le reste de la courte liste de membres de ses communautés de sorciers très élitiste. Tromper une sang pure était une chose, mais la quitté pour une née-moldue en était une autre. La jolie blonde ne pouvait que comprendre le désir d'Alfred de préserver l'image de sa famille déjà durement atteinte. Quant à elle, que dirait ses parents si elle devait élever un enfant seul ? Parce qu'il y avait peu de chance qu'Avery ne veuille l'épouser alors qu'elle est enceinte d'un autre. Elle ne pouvait pas se permettre d'entacher le nom de Leynd immédiatement après que son frère, Jake Leynd, ait épousé une sorcière anglaise rencontré en échange d'étude. Une traitre à son sang... Non. Elle devait se résigner au fait que c'était la seule solution ; épouser Alfred Sevenoaks.


Il ne fallut pas plus de quelques semaines pour que l'annonce du mariage de mademoiselle Victoria Leynd et monsieur Alfred Sevenoaks ne fasse le tour de la communauté magique. Évidemment, les deux futurs époux gardèrent leur secret bien enfoui jusqu'au moment où, cinq semaines plus tard, les jeunes mariés étaient toujours dans le manoir sur la plage de la famille Sevenoaks, Alfred ayant demandé une admission à l'Université magique du pays afin que sa femme puisse être près de sa famille en cas de besoin. Ça ne le dérangeait pas plus qu'il faut, lui qui avait toujours rêvé de quitté pour de bon le froid de l'Angleterre. Ils n'étaient pas en amour. Ils s'appréciaient sans plus. Une attirance physique bien présente, mais rien de très sérieux. Dire qu'ils allaient désormais devoir élever un enfant ensemble... Enfin, il ne faut pas trop précipiter les choses puisque visiblement, leur mauvaise fortune continua à les poursuivre puisqu'à seize semaines de grossesse, Victoria fit une fausse couche. Les choses étant comme elles étaient actuellement, le jeune couple s'efforça d'apprendre à se connaître et faire fonctionner le tout. Entre le stage d'Alfie et les études que Tori décida d'entreprendre n'ayant plus l'option de retourner dans son pays natal sans l'humiliation de son mari laissé derrière, elle fit de son mieux pour être heureuse. Ils devinrent de bons amis, sans réellement tomber amoureux l'un de l'autre. Ça ne les empêcha pas de décidé de fonder une famille trois ans plus tard après qu'Alfie se soit fait offrir une position au ministère des relations magiques internationales avec le Royaume-Uni, mais basé en Australie. En Novembre 2009 est né leur premier enfant. Un petit garçon tout aussi blond que ses deux parents qu'ils nommèrent Dakota. Le petit chérubin permis au jeune couple de se rapprocher un peu plus. Vint deux ans plus tard, en Octobre 2011, la petite Ashton. Boule d'énergie difficile à gérer. Heureusement, avec la fortune familiale, le couple était en mesure de payer les meilleurs nounous à leur deux enfants. Ce n'était pas dans leur mentalité de penser à les élever par eux-mêmes. Victoria n'était pas une mère exemplaire, très absente, préférant les soirées mondaines à celles passer avec ses enfants. Son emploi et sa vie sociale passait avant la famille. Malheureux pour les deux petites têtes blondes. On peut se consoler en se disant que son mari était tout l'inverse d'elle. Alfred Sevenoaks était un père aimant. Faisant de son mieux pour rentrer à temps tous les soirs, passer des heures avec Dakota et Ashton. S'ils passaient la journée avec leurs nounous et leurs professeurs privés, les soirées étaient réservés pour les moments père/enfants. La petite Ashton avant cinq ans lorsqu'un nouveau bébé vint rejoindre la famille ; Sydney. Une enfant non-prévue comme les tensions dans le couple étaient en augmentation depuis trois ans. L'absence de fibre maternelle de Victoria avait finit par jouer sur les nerfs d'Alfie. Ce fut, en partie, ce qui envoya le couple à sa fin ou du moins ce qui ne les aida pas à se rapprocher. En même temps, qu'est-ce qu'on peut bien s'attendre d'une union purement basée sur les apparences ?


2023 fut l'année où tout explosa entre Alfred et Victoria. La femme eut une aventure avec un autre homme. Un homme plus jeune et moldu. Ça planta un pieu dans le couple, mais également dans la petite famille qui battait déjà de l'aile. Alfred avait du mal avec son emploi, n'ayant plus autant de travail d'avant, le département ayant de grandes difficultés financières. Il commença a avoir des coupures. Le jeune père ne fut malheureusement pas épargné en Mars 2024 lorsqu'il perdit son emploi. Après sa femme, maintenant le revenu familial, Alfred n'eut pas d'autre choix que de reconsidérer sa vie de A à Z. Pour le bien de ses enfants, il ne voyait plus qu'une seule option ; retourner en Angleterre où on venait de lui faire une offre d'emploi au Ministère de la Magie après qu'il eut répondu à une recherche au ministère des relations magiques internationales. Finit le petit paradis autraliens, les Sevenoaks retournent chez les anglais. Les trois enfants et le père. Quant à Tori, elle reste derrière avec son jeune amant et l'enfant à naître... Tous et chacun on convenu, après le divorce, qu'on ne parlerait plus d'elle. Si quelqu'un posait des questions, on dit seulement qu'elle n'est plus là. Ashton, pour sa part, se plait bien à raconter qu'elle a été tué par un chauffard moldu. Après tout, c'est pas si loin de la vérité...

« Ash’ arrête de traîner. », disait la voix complètement exaspérer d’Alfred Sevenoaks alors que la petite famille de têtes blondes fendait la foule de moldus pour atteindre la voie 9 ¾ , le seul moyen de prendre le train menant à Poudlard. Une première pour les adolescents qui débarquaient à peine d’Australie. Enfin, au début du mois de Juillet. À leur ancienne école de magie, c’était le moment des vacances d’hiver qui sont censés être d’une longueur de deux semaines. Sauf dans le cas des enfants Sevenoaks qui eux, ont la chance - ou comme Ashton le dit si bien la malchance - de passer de leur académie de magie au collège Poudlard. « Ashton, t’avance oui ? », lui lança de nouveau son paternel alors que la blondinette pourfendant la foule comme une véritable princesse, évitant tout contact avec les gens. Une expression de dégoût trônait fièrement sur son visage angélique alors qu’elle regardait chaque personne ayant la malchance de croiser son chemin. « C’pas d’ma faute si tu nous fais passer chez la sous espèce. On pouvait pas, genre, débarquer directement sur ton quai ? Ils ont pas de portloin ou de cheminée ou je ne sais pas quoi de plus classe que les non-sorciers les anglais ? », grommela Ashton en roulant les yeux de dégoût lorsqu’un garçon plutôt mignon de quelques années qu’elle lui rentra dedans de plein fouet. L’adolescent lui fit un magnifique sourire, s’excusant de manière très courtoise, mais notre petite princesse n’en avait rien à faire de ses excuses. Il lui fit un signe de la main signifiant très clairement que s’il ne disparaissait pas sur le champ, ça allait mal tourner. Le sourire du garçon s’effrita alors qu’il prenait la fuite ne désirant sans doute pas savoir ce que ce petit bout de femme pourrait lui faire s’il ne s’activait pas sur le champ. Ashton Sevenoaks défroissa ses vêtement du mieux qu’elle put, puis rattrapa son père, Dakota et Sydney devant un mur de brique. Alfred fut le premier à passer la barrière magique en compagnie de sa cadette, puis son fils aîné le suivit et, pour terminer, Ashton dans un soupire d’exaspération que personne ne put entendre.

« Wouah ! C’était génial ! », s’exclama la petite Sydney avec enthousiasme lorsque la famille se réunit de l’autre côté, directement sur le quai 9 ¾ ,devant un grand train rouge. Ashton fronça du nez, l’odeur de la locomotive lui déplaisant au plus haut point. « Mouais… c’était quand même basique Syd, pas de quoi s’extasier. Rien de fabuleux comme tout dans ce pays.. », ajouta-t-elle en lança un regard désapprobateur sur le reste de la foule constituée désormais d’élève de de parents. « J'paris que même leur “fabuleuse” école de magie est d’une médiocrité terrible ! » Ce fut autour de Sydney de rouler des yeux alors que son père prenait la parole. « Arrête de vendre la peau de la manticore avant de l’avoir chassé Ashton. J’ai adoré mes études à Poudlard, je suis certain que l’école va te plaire. » Les yeux bleus de sa fille se posèrent sur lui dans un nouveau regard exaspéré : « Sans doute que pour un vieux château tout pourri c’est pas mal. » De mauvaise foi ? Ashton l’était depuis qu’ils avaient débarqués en Angleterre. Elle en voulait à la terre entière de l’avoir arraché à sa petite vie parfaite au pays des kangourous. À sa mère d’être une Marie-couche-toi-là incapable de retenir ses hormones faces à un jeune homme d’à peine vingt ans. À son père de l’avoir traîné à l’autre bout de la planète. À Poudlard d’être une école tellement “ouverte d’esprit”... En gros, elle maudissait tout le monde pour ses malheurs et sa malchance. N’attendant pas une réponse de son père, Ashton attrapa sa valise qu’elle fit rouler derrière elle partant à la recherche d’un endroit où se poser dans ce train préhistorique qui lui servirait de transport jusqu’à Poudlard.

Ses affaires posé dans un compartiment, elle se trouvait de nouveau sur le quai à la recherche de son paternel ou, mieux encore, de son frère. Dakota fut le premier à entrer dans son champ de vision. Il se tenait près d’une poutre en compagnie d’une rouquine qui lui faisait les yeux doux. Évidemment, son frère entrait dans le jeu autant insignifiante et idiote que la fille pouvait être. C’était le truc avec Dakota Sevenoaks, il prenait un malin plaisir à draguer tout ce qui se rapportait à une femme. Ashton roula des yeux avant de se glisser jusqu’à son aîné à qui elle fit signe de la rejoindre. D’où elle se trouvait, à quelques pas derrière la fille, elle pouvait entendre très clairement cette dernière proposer au beau blond de lui faire visiter le château. Ce dernier accepta son offre avant de s’excuser avec un sourire charmeur laissant la pauvre malheureuse dans son coin pour rejoindre sa soeur. « Ouh Dakota, je te ferais bien visiter les coins sombres de ce château si tu veux ! », imita méchamment Ashton en enroulant une mèche de cheveux autour de son doigt, faisant une moue faussement séduisante. Son frère éclata de rire sans pour autant ajouter le moindre mot. Il n’était pas connu pour être un type particulièrement bavard, mais il savait s’amuser quand sa soeur se moquait de toutes ces autruches qui lui courraient après. Ashton lui emboîta le pas, tentant de retrouver son père dans la foule assez dense alors qu’il approchait onze heures. « D’ailleurs, c’était qui cette fille ? », questionna l’australienne tout en tentant de garder le pas aux côtés de son aîné beaucoup plus grand qu’elle. « Darya ou bien Maria. On s’en fou… » L’adolescente haussa un sourcil avant de demander : « Pourquoi tu lui parlais alors ? » Autant elle n’en avait rien à faire de ces connasses, l’attitude de son frère à traiter la gente féminine comme des morceaux de viandes lui jouait sur les nerfs. « Simple divertissement. » Une réponse courte qui aurait fait exploser un fusible chez Ashton si son père et sa petite soeur n’étaient pas apparu devant eux à cet instant coupant court à la dispute qui aurait éclaté entre les deux Sevenoaks. Le temps de dire aurevoir qu’ils étaient de retour dans le train en partance pour leur première année à Poudlard. Enfin, la troisième pour Ashton qui avait vu ses deux derniers semestre à l’académie de magie australienne anéanti suite à un déménagement. Elle allait devoir tout reprendre…


Tout est flou autour d’Ashton alors qu’elle marche devant cette foule d’étudiants. L’adolescente n’arrive pas à les voir, mais elle sent très bien leur regard sur elle. Dans la foule, elle sait qu’il y a son frère toujours dans le groupe de gamins, attendant de recevoir sa maison. Une maison convenable, qui va très bien avec la famille dont ils sont issus, elle en était certaine. Il y a également ses deux cousines éloignées l’une chez les serdaigle et l’autre chez les gryffondors. Ashton se demande encore comment sa cousine Sleibhin a bien pu terminer dans cette maison. Elle est tellement… Les mots manque à la treize ans pour exprimer l’opinion qu’elle a de cette cousine tout aussi blonde que toutes les autres. Nerveuse est un mot faible pour décrire l’état dans lequel Ashton se trouve sous cette chute de regards. Elle ne le laisse pas paraître, abordant son habituel masque de fierté, le menton haut, un sourire en coin voir moqueur chaque fois qu’elle regarde une nouvelle personne et ses yeux bleus pétillants de curiosité et d’un éclat de malice. Suivant les instructions qu’on lui a donné, Ashton marche devant tous les autres, comme son frère avant elle. La jeune sang pur s’assoie sur le tabouret de bois alors qu’on pose un vieux chapeau dégoûtant sur sa tête. Elle ne peut s’empêcher de se dire que ça ferait un magnifique accessoire pour une pièce de théâtre. C’est à cet instant qu’elle entend cette voix caverneuse dans sa tête. Un homme lui vantant ses qualités et ses défauts, puis ceux de sa famille comment ils sont tous fiers ainsi que le dernier Sevenoaks qu’il a répartie avant elle ; son impur de cousin bâtard nommé Harrison ou Matrim comme il se faisait appeler. Ashton se prend un instant dans ses pensées lorsque la voix caverneuse crit un mot. Non pas dans son esprit comme avant, mais pour que tous puisse le saisir. Il a dit « Poufsouffle »...

La petite blonde se réveille en sursaut, mettant quelques minutes avant de reprendre ses esprits. Elle s'est endormi sur son livre alors qu'elle était dans ce compartiment, toute seule, direction cette école de magie à laquelle elle n'a pas envie d'aller. Rêve ou prédiction ? Ashton ne saurait pas le dire. Elle n'arrive pas à le dire. Jamais. Elle voit ses choses sans vraiment savoir si elles vont se produire ou non. Son estomac est quand même noué par l'anxiété de voir cette scène se réaliser. Elle n'a pas envie d'aller chez les blaireaux, chez les idiots et les âmes perdus. Elle ne comprend pas grand chose à ses maisons dans lesquels les étudiants de Poudlard sont répartis. À son ancienne école, ce n'était pas comme ça. Sauf qu'elle doit s'y faire. S'adapter est le mot d'ordre pour cette nouvelle année qui commence ou recommence dans son cas. Ashton avait déjà saisit qu'il fallait éviter d'être chez les poufsouffles considérés comme les losers et que Gryffondor n'était pas une option très géniale. Son père à elle était un serpentard à l'époque. Une maison noble et respecté, mais pas autant que celle de son cousin Andrea ; serdaigle. La maison des intelligents et des ingénieux. Bien qu'elle n'ait pas d'idée de où elle voudrait être, elle s'était fait une idée de ce qu'il était mieux d'avoir.

Par peur de se rendormir pour retrouver ses songes tortueux, Ashton posa se leva, posant son livre tombé au sol sur la banquette qu'elle venait de quitter avant de sortir dans le couloir. Elle pourrait bien tenté de retrouver son frère ou l'une de ses cousines. Peut-être même faire du repérage question de savoir qui était bon à fréquenter et qui il valait mieux d'éviter pour le reste de sa scolarité.


« Mon frère m’a dit que les cuisines étaient géré par des elfes de maison et que l’on pouvait y aller quand bon nous semblait. Il parait qu’il faut chatouiller une poire sur un portrait pour y accéder. », dit une gamine rousse à un autre gamin qui le regardait d’un air fasciné. Ashton les écoutait du coin de l’oreille, se tenait près de son frère aîné, entouré par cette bande de gamins de onze ans. Elle ne comprenait pas pourquoi on la traitait comme tous les autres nouveaux. Ils n’étaient plus des enfants comme eux. Dakota et elle avaient déjà fait une entrée dans une école de magie. Pas la peine de leur faire passer l’épreuve comme tous les autres. On pourrait au moins les traiter mieux que ça. Après tout, ils étaient de sang pur, ils valaient mieux que ça. On aurait dû les répartir séparément, pas leur faire subir toutes ces conneries. Parlant de conneries, la suite de la conversation entre les deux premières années parvint aux oreilles d'Ashton : « Oh je croyais que la nourriture était fait par magie ?! », disant le garçon à sa compagne. « Je sais pas. Il m'a pas expliqué mon frère. Peut-être que les elfes de maison la font par magie. », lui répondit la fille. S'en fut assez pour faire soupirer la troisième année de désespoir. Elle roula des yeux découragés, n'y tenant plus pour s'incruster dans leur conversation : « Tout le monde sait qu'la nourriture "magique" n'aurait aucune valeur nutritionnelle. D'ailleurs, il est impossible de créer d'la nourriture. C'est l'une des exceptions à la loi de Gamp sur la métamorphose élémentaire. Vos parents n'vous ont donc rien appris !? » Les deux gamins se regardent, surpris et mal à l'aise. « Ils ne sont pas sorciers. », répond timidement la fille alors que son copain hoche la tête comme pour signifier que les siens ne le sont pas non plus. « Ils acceptent vraiment n'importe quoi dans cette école... », souffle Ashton d'un air hautain de se désintéressant des deux insignifiants personnages pour écouter attentivement le professeur leur indiquant des le suivre alors qu'ils allaient entrés dans une autre pièce où aurait lieu la répartition.

Suivant le mouvement, la petite blonde passa la porte menant à la Grande Salle. Elle prit rapidement conscience de tous ses regards posés sur eux. Enfin, surtout sur son frère et elle comme ils étaient plus grands d'au moins une tête que tout le monde. Les deux Sevenoaks fermaient la marche, si bien qu'ils étaient en mesure d'entendre les murmures de questionnements des autres étudiants lorsqu'on se rendait compte de leur présence. La débilité de certains commentaires firent rouler Ashton des yeux alors qu'elle marchait le dos très droit comme la danseuse classique qu'elle était, le menton haut et l'allure fière des Sevenoaks, celle de la pureté. Elle jeta un coup d'oeil à son frère qui regardait tout le monde et tout avec son habituel air moqueur ainsi que son petit sourire en coin. Dakota donnait toujours l'impression de se foutre de tout et de tout le monde. De se croire au-dessus. Un trait de caractère que sa cadette avait toujours tenté d'imiter. Même qu'au cours des années, Ashton avait finit par le maîtriser à la perfection cet air qu'elle nommait comme étant " La Dakota's attitude ". Lorsque le petit groupe d'arrêta tout devant près d'un tabouret et d'un vieux chapeau, le rêve qu'elle avait fait dans le train lui revint en mémoire. Pendant que la professeur parlait, la jeune fille n'écoutait pas vraiment, les yeux posé sur le chapeau, la nervosité lui nouant le ventre. Elle avait peur que son rêve ne devienne réalité. Elle avait toujours été angoissé par ses "talents particuliers", mais lorsque la vie s'enlignait un peu trop près de ces derniers, la peur devenait rapidement maître de son esprit. Perdu dans ses pensées, trop occupé à se demander ce qu'elle ferait si c'était pour arrivé comme dans son rêve, Ashton n'entendit pas son nom prononcé. Ce fut Dakota qui lui donna un petit coup, lui faisant signe qu'elle devait se rendre devant. Tremblante d'anxitété, la blondinette s'exécuta comme si de rien n'était. Marchant avec une pseudo assurance, elle s'assit sur le tabouret tout en prenant soin de bien lisser sa jupe. Je dos droit, elle regarda devant elle, attendant la suite des choses. Ses yeux se posèrent dans ceux de Narcissa à qui elle fit un petit sourire se voulant sure d'elle alors que ce n'était vraiment pas le cas. Elle espérait que sa cousine ne s'en rendrait pas compte. Ce serait la honte si elle devait s'en apercevoir. On posa le chapeau sur sa tête et juste comme ça, il ne restait plus qu'à attendre son destin...

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