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[Année 2023-2024] "No bird soars too high if he soars with his own wings." ♝ Andrea & Tracy (Haïti, Antilles)
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No bird soars too high if he soars with his own wings
Andrea & Tracy

Le début des vacances se déroulait sans encombre. Tracy reprenait doucement ses marques à la maison, comme si elle n’en était jamais partie. Elle avait été rassurée de constater qu’il n’y avait pas de mauvaise surprise parmi ses BUSEs, et qu’à l’exception d’un Acceptable en vol et un Effort Exceptionnel en divination, c’était une flambée d’ «Optimal» qui recouvrait son bulletin, même en potions où elle avait évité de peu la catastrophe. L’ennui, c’était qu’avec Candice, si les choses semblaient s’être aplanies, leurs relations étaient aujourd’hui encore en dents de scie. Et si Tracy s’efforçait de s’affirmer, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir intimement blessée par le comportement de sa demi-soeur, qui même si elle se montrait adorable et gentille, agissait comme si elle n’avait plus besoin d’elle, invitait des amies à la maison, et ne tarissait pas de compliments à leur sujet… et plus que jamais, elle sentait l'étau de la solitude se resserrer. Alors, pour ne pas se laisser abattre, toute l’attention de Tracy était focalisée sur ce voyage dont les contours se dessinaient progressivement, et à propos duquel elle conversait avec Andrea, par lettres interposées, qu’elle n’envoyait que tard le soir, tout en effectuant les derniers préparatifs. Elijah avait accepté de jeter, après qu’elle le lui ait demandé, quelques sortilèges d’extension sur sa valise pour lui permettre d’emporter le plus d’affaires possibles : elle ne poserait pas de questions concernant la raison pour laquelle il se rendait aux Etats-Unis, comme par hasard au même endroit auquel Cissy passait ses vacances, et en échange, il ne poserait pas de question sur la raison pour laquelle elle emportait avec elle tant de livres traitant de la défense contre les forces du mal, un sac à dos, une cape d’invisibilité, un lunascope, un chaudron pliable, des vêtements pour les intempéries, et un échiquier pour des prétendues vacances au soleil. Echange de bons procédés, et il allait de soi qu’ils n’en parleraient pas aux parents.

Peinant à s’endormir avec toutes les images qui lui envahissaient l’esprit, parmi lesquelles celles d’Albanie que la pensine lui avaient permis d’entrevoir, elle se leva bien avant l’aube, et se vêtit sobrement d’un débardeur rayé, d’un short en toile et de chaussures de marche, nouant ses cheveux en une queue de cheval tressée, se passant de petit-déjeuner. Il était convenu que son père la conduise à la gare, où elle est censée prendre le train de de sept heures douze, et s’il insista pour l’accompagner jusque sur le quai, elle l’assura d’un ton serein que ce n’était pas la peine, et le serra brièvement dans ses bras tandis qu’il effectuait ses dernières recommandations. Puis, elle descendit, se retourna pour un dernier signe de main tandis que son père, attendri, la regardait disparaître dans la gare, et rejoindre son wagon, avec dans l’idée qu’elle devenait grande, sa petite fille sage. Après être montée, on lui proposa gentiment de monter sa valise jusqu’à l’étagère supérieure, et elle accepta volontiers l’invitation, avant qu’on ne quitte son compartiment… Ce ne fut qu’au moment de s’asseoir sur la banquette, qu’elle réalisa soudainement qu’elle voyageait seule, et que c’était la première fois. Arrivée à neuf heures trente-six. Elle inséra un marque-page dans le livre qu’elle était en train de terminer, s’observa furtivement dans le reflet de la vitre pour se recoiffer un peu, et descendit sa valise tandis que le train décélérait, arrivé en gare de St-Pancras, jusqu’à glisser lentement pour finalement arrêter sa course. Elle franchit les portes, et descendit les marches, avant de traverser l’immense infrastructure, parfois perdue au milieu de ce trop grand monde, des enfants en bas âge accompagnés de leurs parents, des voyageurs trop pressés, des hommes d’affaires qui se ruaient vers la sortie pour y fumer leur première cigarette.

Sans se laisser intimider, Tracy se faufila entre la foule, et s’extirpa du bâtiment : elle savait exactement où se diriger, et à cause de la Trace qui ne la laisserait pas librement faire usage de la magie avant le neuf Mai prochain, elle était obligée de prendre des précautions qui l’handicapaient quelque peu. « Bien arrivée. Les parents de Dan sont venus me chercher, on visite quelques musées et on prend la route. Dis à Candy qu’elle va me manquer. Je vous embrasse :’) Amelia. » pianota-t-elle rapidement sur son téléphone. Elle avait au préalable pré-enregistré quelques messages de répondeur, prétextant qu’elle ne pouvait pas répondre parce qu’elle prenait un bain de soleil près de la piscine, que tout se passait bien, et que le climat irlandais était délicieux, avec une variante selon laquelle ils restaient à la maison à cause de la météo et qu’ils allaient au cinéma. Un message par jour, d’un quotidien de vacances d’une banalité affligeante. Ce serait suffisant pour garder son père et le reste de la famille un peu éloignés… Elle descendit le long de Gray’s Inn Road, prit un bus, s’aida de son plan imprimé pour se repérer dans ces ruelles labyrinthiques, traversa un parc ou deux, et embrancha sur une autre artère. S’arrêtant à l’angle, elle consulta à nouveau la carte, sur laquelle elle avait effectué une petite croix, qui correspondait à ce que le panneau à côté d’elle indiquait, et après quelques minutes de marche qui la faisaient s’éloigner un peu des quartiers fréquentés, elle l’aperçut un peu plus loin : la fameuse cabine téléphonique sur laquelle le panneau « hors d’usage » avait été placardé, et près de laquelle se trouvait déjà une silhouette qui lui était bien connue, qu’elle n’avait pas revue depuis le bal de fin d’année, lorsqu’il avait quitté Poudlard pour sans doute la dernière fois. Son sourire s’agrandit, un peu malgré elle, tandis qu’elle réduisait la distance entre eux. « Bonjour Andrea. » Il y avait, depuis quelques semaines, cette drôle d’impression qu’elle avait en le voyant, et qu’elle s’efforçait de chasser pour ne pas se laisser disparaître, en se persuadant qu’elle faisait fausse route, comme pour se rassurer elle-même. « Tu n’as pas eu d’ennuis pour venir… ? » Elle ne parlait pas de difficultés pratiques concernant leur voyage, mais tous deux liés par le secret, elle n’était pas sans ignorer que les précautions qu’ils devaient prendre étaient sensiblement plus nombreuses, désormais.

Bien consciente qu’il n’aimait pas forcément se perdre en conservations inutiles, et soucieuse de lui montrer qu’elle ne prenait pas ce voyage à la légère, elle prit la liberté de prendre l’initiative, en lui désignant l’appareil délabré, dont le fil avait été coupé, d’un mouvement de tête. Sa main cramponnée à sa valise, elle prit une longue inspiration. « Si tu es prêt, nous pouvons y aller. A trois ? Un, deux… » Trois. Leurs doigts se refermèrent autour du combiné de téléphone, et il lui sembla qu’ils furent avalés dans un gigantesque tourbillon. Elle n’avait jamais pris un portoloin sur une aussi grande distance, et la vitesse avec laquelle elle se sentait transportée lui donnait des hauts-le-coeur… Son pouls s’accéléra, et si sa poignée resta fermement accrochée, elle dut se maîtriser pour demeurer insensible à l’éprouvant voyage qu’ils étaient en train de réaliser, en seulement une fraction de secondes, effectuant la traversée entière d’un continent. Puis, tout ralentit, et son corps heurta un peu violemment la surface du sol de l’Île, amorti par le sable… Encore parcourue de quelques tremblements, elle se hissa sur ses coudes, et se risqua à ouvrir les yeux, pour réaliser qu’elle se trouvait au beau milieu d’un décor qui n’avait rien à voir avec celui de quitter : même de nuit, le paysage des Antilles avaient ce goût exotique qui lui était encore inconnu… « Est-ce que tout va bien, rien de cassé… ? » s’enquit-elle à l’attention d’Andrea, qui avait atterri un peu plus loin, comme leurs bagages, et le combiné de téléphone, tandis qu’elle se rapprochait du jeune homme. A première vue, tout avait l’air de bien aller pour lui… Son regard se promena alors sur la plage, déserte, presque abandonnée, où ls avaient échoué et sur laquelle la nuit avait déposé son voile, et elle dut écarter les mèches de cheveux sauvages qui lui fouettaient le visage au gré du vent. Il semblait que toute trace de civilisation dans les environs ait été emportée… selon le plan qu’elle avait consulté un peu plus tôt, ils n’en retrouveraient probablement pas avant deux bons kilomètres, là où commenceraient à apparaître les premiers villages aux alentours. Une vague d’euphorie s’empara alors d’elle, alors se levait finalement pour faire ses premiers pas dans le sable humide, retirant de ses habits la pellicule de sable qui s’y était déposée, et qu’elle effectuait quelques pas en direction de la mer. Tandis qu’elle s’offrait aux embruns, imprégnant ses poumons de l’air marin, ses bras se décollèrent légèrement de sa taille, et elle clôt les paupières, une seconde, peut-être deux. « C’est incroyable… ! » Difficile de contenir l’exaltation qui électrisait toutes les parcelles de son corps, et qui lui donnait cette sensation unique, à laquelle elle avait l’impression de ne jamais encore avoir goûté : c’était comme si elle était libre. Et peut-être qu’elle l’était… avec le temps qu’elle avait passé à dépendre des autres, elle ignorait ce que cela faisait. Se reprenant, elle tourna la tête vers son partenaire de recherches, que la nuit lui permettait seulement d’entrevoir, et reprit son sérieux : « On devrait trouver un coin pour établir le campement en attendant que le jour se lève. Tu peux lancer un Lumos ? » Selon le décalage horaire, il devait être aux environs de cinq heures du matin, et le soleil ne paraitrait pas avant une bonne heure et demi. Il était donc préférable qu’ils trouvent refuge quelque part et commencent à tout mettre en ordre avant de partir tâter le terrain, et commencer leur exploration des lieux en vue de trouver ce qui les intéressait.

Emi Burton


Dernière édition par Tracy A. Bennett le Ven 3 Aoû - 15:52, édité 1 fois
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i didn't come this far to only come this far



J'étais sorti de Poudlard en contemplant une dernière fois le Château. Une page se tournait. Je le savais, je ne reviendrais jamais ici. J'inspire le parfum du lac, du parc et de la pierre et je la grave quelque part en moi. Et sans indécision, je tourne les talons, vers mon futur. Je ne crois pas au destin. Je crois simplement que l'on ramasse les fruits que l'on a semé. Que si les gens possédaient un peu plus de jugeote et d'ambition, certaines personnes ne seraient pas obligées de remplir un boulot minable pour nourrir et loger leur famille. Un peu plus de bon sens, un peu plus de responsabilités dès le début, et il est tout à fait normal de s'en sortir avec les bases fournies à Poudlard. Travaille. Simplement, travaille. C'est ce que j'ai fait durant sept années. Je ne connais pas autant de monde que ces personnes populaires dans le Château. Je ne me suis pas beaucoup amusé à l'occasion de mes divers temps libres. J'ai comptabilisé un certain nombre d'heures à la bibliothèque, mais au moins le double dans mon laboratoire personnel. J'ai des notes excellentes - même s'il me tarde d'avoir les résultats des ASPIC - et je peux dire sans mal que je suis le majeur de la promotion. En même temps, c'était plutôt aisé de le deviner. Je n'ai aucune distraction qui pourrait me faire dévier de mon futur. Enfin, j'exagère. J'en ai bien une. Récente. Stupide. Fascinante. Est-ce que cette seule distraction pourrait me faire échouer ? Non, je ne pense pas. Quoique. Je doutais de ses intentions, au début. En réalité, je doute toujours de ses intentions à présent. Je sais cette distraction dangereuse, tant pour ma personne que pour ma réputation. Dans ma famille, les rapports entre nés-moldus et sang-pur ont toujours été sanglants. Harrison peut en attester, je ne lui ai jamais laissé aucune chance. Mère me demande de les respecter, même si elle ne m'a jamais montré son respect pour aucun d'entre eux. C'est politique, comme toujours. Il faut rallier des voix pour être élue. Il faut être hypocrite pour acquérir le titre de Ministre de la Magie. Je comprends, bien sûr, mais je n'ai personnellement pas cette haine envers les moldus. Je déteste les lâches, je déteste les personnes indignes, mais on en retrouve de tous les bords, à commencer par mon propre père. Pourtant sang pur, pourtant parti droit dans la bonne direction. Une honte, une sacrée honte. Se remarier avec une moldue, lui faire un enfant, enfant handicapé qui plus est. J'ai reçu un courrier pour m'annoncer le transfert d'Harrison à Sainte-Mangouste. Je sais que la nouvelle va faire jaser à Poudard et que je serai certainement au centre de plusieurs rumeurs, mais je ne serai heureusement plus là pour les entendre. Tant mieux. Et à la fois, j'ai horreur de ne pas contrôler ma réputation. J'ai horreur de ne pas pouvoir contrôler ses langues qui se lient et se délient sans faire attention aux conséquences. Je ne suis pas un monstre. Je ne suis pas aussi froid que Mère. Je ne suis pas aussi fermé que je ne le parais. Je ne joue pas autant que j'en ai l'air. Je suis quelqu'un de respectueux, dans le fond. Peut-être que je suis arrogant, intéressé et ambitieux, mais dans le fond, qui ne l'est pas ? J'ai simplement choisi de ne pas mentir. Je ne me mens pas à moi-même, je ne cache pas mes ambitions. Ce n'est pas pour autant que je les dévoile et les expose. J'aime ma discrétion. J'aime le mystère que j'entretiens autour de moi. J'intéresse, j'intrigue, je fais parler. Certains me prennent pour un dégénéré, pour un futur adepte de la magie noire, pour un génie sans limite, pendant que d'autres me traitent de pauvre type avec une cuillère d'argent dans la bouche. Ils ne se rendent pas compte du travail que je fournis depuis sept ans. Ils ne se rendent pas compte que même si ma famille compte une lignée importante et une véritable fortune, j'ai toujours œuvré dans le but ultime qui sera le mien. Je suis bien sûr sous influence de Mère, mais elle est là uniquement pour mon bien. Elle contrôle évidemment mes paroles, me censure lorsqu'il le faut, mais uniquement dans son intérêt. Pour que nos routes soient liées, pour que l'on ne se gêne pas dans nos ascensions respectives.
Pour ceux qui le demandent, j'aime ma Mère. Elle représente tout pour moi. Même si nos rapports semblent confus de l'extérieur, il faut savoir que je suis lié à elle par un amour fort. C'est une femme respectable, une femme respectée, d'une justice inébranlable, dotée pourtant d'un ego surdimensionné. Elle a fait sa place dans ce monde d'hommes, elle a fait sa place dans cet univers politique. Elle est toujours là. Une des seules qui restent, d'ailleurs. Elle remplit ses missions, sans corruption ni regrets, attendant paisiblement que l'opportunité se montre à nouveau. Sa stratégie ne m'est pas connue dans son intégralité. Je dois savoir uniquement ce que je dois savoir. Je peux poser des questions, mais ce n'est pas certain qu'elle puisse m'offrir la réponse. J'accepte ça. J'accepte de n'être qu'une part de sa gloire. J'accepte et dans la même idée, cette méthode me fascine encore. Elle m'impressionne toujours. Et vous ne savez pas ce que ça me coûte de lui mentir droit dans les yeux.

Le retour au Manoir s'est déroulé sans problème. Je n'ai pas eu besoin de m'adapter à mon chez-moi. Il me manquait simplement et j'ai retrouvé ma place dans cette société. Je ne comprends pas ces personnes qui pensent Poudlard être leur foyer. Cette ruine, ces dortoirs communs, ces enfants partout, les devoirs, les restrictions, les professeurs incompétents. Je pousse un soupir de soulagement en me couchant dans mon lit. Mes draps me manquaient. Mon laboratoire me manquait. Même si cette malle extendue m'avait bien servie, je n'avais pas pu emmener à Poudlard tout le matériel que j'aurais voulu. Mes livres étaient encombrants, mon scanner cérébral et ma centrifugeuse aussi ... Je n'ai pas fait l'enfant, j'ai accepté de prendre le strict nécessaire, je me voyais mal justifier la présence de certains outils, de toute façon ... Du matériel pour mes potions et des ustensiles de base, voilà qui m'avait été suffisant.
Mère est occupée. Le Dossier Everton contre le Ministère l'épuisait, et elle n'en était pas à la moitié. Je ne pouvais lui être utile, alors elle se contentait de s'enfermer dans son bureau lorsqu'elle ne devait pas se rendre au Ministère pour les audiences, ses réunions de personnelles ou autre. Je ne la dérange pas, je sais comment elle peut être lorsque le sujet la tracasse. Je lui annonce simplement que j'ai prévu de me rendre à l'étranger pour approfondir mes recherches sur l'Amour. Elle est au courant de mon étude avec mes professeurs. Elle approuve et me pousse à absorber tout ce qu'ils peuvent me donner. Sans hésitation, elle approuve l'idée. Je me sens mal de lui mentir. Tellement c'est facile. Tellement c'est évident pour elle de me faire confiance. En même temps, je ne lui ai jamais prouvé qu'elle devait se méfier. Si elle savait, elle me mettrait une tarte. Elle me comparerait à mon géniteur, aussi. La tromper avec une née-moldue. C'était exactement le même schéma. Pas pour les mêmes raisons, mais exactement le même schéma. Je savais que si elle était au courant, elle le relèverait. Je pouvais voir les traits de son visage s'étirer. Je pouvais voir la déception dans ses yeux, et cet air froid qui ne la quittera plus lorsqu'elle me regardera à l'avenir. Je frissonne. Elle ne le voit pas, évidemment, elle a le nez plongé dans ses papiers. Je culpabilise. Je faisais une erreur. Malheureusement, je ne pouvais rien lui avouer sans mourir. J'y étais tenu, par le Serment Inviolable. Il est impossible d'en faire part à un proche. C'est évidemment mon idée, bien sûr. Dans le fond, je sais que c'est pour me protéger d'elle, ma faiblesse. C'est toujours pour ça que j'invente cette foutue relation avec Naïa Rosenberg. Je crains un peu le jour où ce sera révélé, parce que je n'aurai plus aucun rempart derrière lequel me dissimuler.

Le jour du départ, j'ai simplement dit aurevoir à Mère, sans m'étendre. Mon sac à dos m'attendait dans l'entrée, je l'ai enlacée avec cette pointe d'amertume de devoir lui mentir. « À bientôt, Mère. Si tu as besoin de moi, j'aurai toujours la bague sur moi. » Un regard entendu et elle me laissa partir sans inquiétude. Mon coeur me serrait de la laisser dans l'ignorance. J'enfile l'artefact magique qui chauffera dans le cas où elle aurait besoin de moi pour l'une ou l'autre raison et quittai la pièce, enfilai mon sac à dos et sortis de la maison. Je connaissais par cœur le périmètre. Arrivé sous le sentier couvert de lierre, je contournai la petite barrière et ferma les yeux. Dans un bruit de claquement, je me mets à tourner et tente de me retrouver dans ce néant. Je ne m'habituerai probablement jamais à cette sensation d'écrasement, mais toujours est-il que je supporte de mieux en mieux les atterrissages. Je reprends mon souffle, me dissimule dans l'ombre pour ne pas être exposer tant aux rayons brûlants du soleil, anormaux sur le sol londonien, que pour les passants qui pourraient me reconnaître. Nous sommes tout prêts de Sainte-Mangouste, et j'ai littéralement grandi entre ces couloirs et ceux du Ministère ... Je vérifie que j'ai tout sur moi. Baguette magique, dollars américains échangés chez Gringott's, carnet de note, flacons vides pour récolter des souvenirs, lunettes de soleil. J'ai déjà vérifié plusieurs fois, mais c'est un stress nouveau pour moi de partir en vacances de la sorte, par moi-même. C'est agréable de se sentir coupable loin de chez soi. « Bonjour Andrea. » Je me retourne et aperçois Tracy, souriante et décidée. Je n'avais pas osé imaginer à quoi allait ressembler ces vacances, mais à présent que nous étions sur le départ, j'avais peur de me faire des fausses idées. Néanmoins, il était trop tard pour faire marche arrière. Et l'air de rien, j'en avais envie, pour une fois. Sortir du chemin droit tracé, faire quelque chose pour moi-même. J'oubliais peut-être que le but du voyage était de percer les mystères de la résurrection à travers des techniques chamaniques et l'hématomancie ... Ça semblait être un détail par rapport à toutes les questions qui venaient s'y mêler, d'ordre plus intime et personnel. « Bonjour miss Bennett. » Un sourire énigmatique se dessina sur mes lèvres alors qu'elle lançait la conversation. « Tu n’as pas eu d’ennuis pour venir… ? » D'ennuis, non, aucuns. Jamais. À l'image de moi-même, réglé dans une organisation parfaite, au plus simple. « Aucun. Et toi ? » Jusqu'ici, tout va bien. Il n'y avait, à présent, qu'à ouvrir l’œil pour faire en sorte que ce voyage se déroule au mieux ... « Si tu es prêt, nous pouvons y aller. A trois ? Un, deux… » J'hoche la tête rapidement. J'ai hâte qu'on quitte le pays, oui. Je jette un coup d’œil à ma montre. En effet, il est grand temps qu'on se mette en position. J'entre dans la cabine difficilement, mon énorme sac sur les épaules. Tracy a le réflexe de s'y glisser en tenant sa valise d'une main. « Trois. » Je garde les yeux ouverts et referme mes doigts autour du combiné sans fil. Pendant cinq secondes, il ne se passe rien. Je relève l'autre main pour vérifier que nous sommes bien à l'heure, mais pas le temps de pester, je me sens avalé par le tourbillon. Comme habituellement, je sens que le temps ralentit. Tout se passe au ralenti, d'ailleurs, même moi. J'aperçois en bas des images d'océans et quelques rares îlots de terre. Je sens que l'on m'éjecte au bout de quelques secondes et tentent de conserver un semblant de calme, même si la panique s'installe dans mes membres en apesanteur. J'ai l'impression que la chute sera fatale. Ce plongeon semble étroitement relié à l'arrêt de toutes mes activités cardiaques, pulmonaires et cérébrales. J'ai cessé de respirer, j'ai cessé de réfléchir, mon cœur a raté plusieurs battements. Je tombe sur mes pieds, mais défaille et me laisse tomber mollement sur le sable. J'inspire et j'expire goulûment l'air marin qui enivre mes sens. Je tousse et finis par sourire en voyant le ciel. La nuit avait fini de tomber depuis bien longtemps et les étoiles brillaient dans le ciel dégagé. Le spectacle était magnifique. Trop près des villes, on avait l'occasion de voir des pareilles étoiles que dans nos cours. Je reconnaissais les constellations avec satisfaction, reliant les traits de manière enfantine dans ma mémoire et me débarrassai des sangles de mon sac à dos pour me redresser. « Est-ce que tout va bien, rien de cassé… ? » Mon regard se lève sur Tracy. Elle a l'air d'aller bien. Je n'ai pas encore tenté de me relever, mais je sens tous mes membres, c'est déjà une bonne chose. « J'ai toute ma tête, et tous mes membres entiers, oui. » Je souris et contemple le combiné du téléphone que je tenais toujours dans ma main droite. Je le dépose dans le sable et me relève sur mes deux pieds, non sans un léger vertige. « Et toi ? Aucune gêne ? » Je me tiens un instant la tête et ferme les yeux. Ça en fait des kilomètres en l'espace de quelques secondes ... J'observe le paysage, la nuit noire, le bruit des vagues qui viennent lécher le sable pour repartir. Personne. Le désert. Je passe mon pouce sur mon annulaire pour vérifier que ma bague n'a pas été perdue durant le voyage et me rassure de sentir l'anneau métallique à sa place. Mon regard va à nouveau au ciel et je me perds dans la contemplation des étoiles. « C’est incroyable… ! » Un sourire sincère s'installe sur mes lèvres alors que j'entends la serdaigle s'exprimer sans aucun filtre et sans aucune arrière-pensée. Je nous laisse ce moment des premiers instants. Il se déroule deux minutes, peut-être trois et je me suis approché également de la mer. Je ne souhaite pas en profiter directement par ordre pratique, mais ça ne m'empêche pas de me réjouir d'être sur une plage déserte. Dans quelques heures, le jour allait se lever et nous pourrons profiter de quelques instants de détente avant de nous mettre à la recherche de ce peuple dont nous avions tant parlé, mais rien découvert à leur sujet. « On devrait trouver un coin pour établir le campement en attendant que le jour se lève. Tu peux lancer un Lumos ? » J'acquiesçai, sortant ma baguette avec aisance. J'avais tellement hâte de commencer mon enseignement à Ouagadougou, en espérant que je saisisse le truc pour pouvoir effectuer de la magie sans baguette - tellement plus pratique. « Lumos. » La pointe de ma baguette s'illumine tandis que je la pointe vers le sable pour vérifier que nous n'avions rien oublié. Ma baguette fend l'air et nos bagages s'élèvent à leur tour pour nous suivre dans notre recherche d'un coin pour le campement. Je ne me rendais pas compte que Tracy n'était pas majeure. Je ne me rendais pas compte que j'allais devoir assurer l'ensemble des sortilèges de défense, d'attaque et pratiques sur un camp. Ça ne me dérange pas, bien entendu, mais je ne me rendais pas compte à quel point elle restait jeune pour ce type d'entreprise. J'avais l'impression d'avoir emmené un enfant avec moi. Enfin, enfant est excessif, je suppose. Elle parle de Mort sans trembler. Elle me propose des expériences sur des animaux et elle n'a pas encore dix-sept ans. L'idée me fait sourire. « Ici, ça me semble parfait. On vérifiera tout à l'heure s'il n'y a pas meilleur emplacement, mais pour ranger nos affaires, ça me semble bien. » Entre deux buttes, à l'abri du vent et des regards indiscrets que pourraient attirer une tente à l'extérieur miteux dans une zone totalement inhabitée. Nos affaires se déposent sur le sable et j'ouvre mon sac, qui contient la tente, que je m'empresse de monter. « Je t'interdis de te moquer. » annonçai-je avec un sourire taquin à ma troisième tentative échouée. Je ne suis pas un aventurier hors pair et je dois me reprendre quelques fois pour comprendre comment elle se monte, même à l'aide de la magie. Je sais que j'ai l'air ridicule, mais je n'en ai pas honte. Aujourd'hui, elle pouvait bien rire de moi, mais demain, je savais monter une tente et je ne lui laisserai plus cette occasion. Sous ses conseils et avec nos deux cerveaux de génie, impossible de se résoudre à dormir à la belle étoile. « On est bon, là ? » Je lève ma baguette et tourne autour de la tente pour être sûre que toutes les sardines sont plantées, que les angles sont droits et que la toile ne manque pas de s'effondrer une fois que nous aurons fait trois pas à l'intérieur. Non fier de moi, je lève le pan de la tente et m'abaisse dans une petite courbette polie. « Après toi. » C'est vrai que je n'avais pas confiance en mes compétences manuelles pour monter une tente, mais voyez ici simplement de la galanterie, pas un test de survie. Je ramasse la valise de Tracy et enfile mon sac à dos d'une hanse, et à mon tour, je m'abaisse et entre dans notre chez-nous temporaire pour le découvrir. Je pose nos affaires au milieu du salon meublé, et lève les yeux vers la décoration cosy des lieux. « Je te laisse t'installer. Fais-moi savoir si je peux améliorer ton confort ... Nox. » Plongés dans le noir de la tente, je range simplement ma baguette et clape deux fois dans les paumes de ma main pour que les lampes fournies avec la tente s'allument et prennent le relais. J'aime faire le lampadaire, mais tout de même ...

Une fois installé, je jette un coup d’œil à la jeune fille, toujours entrain de déballer ses affaires et sors de la tente. La baguette en main, je murmure des incantations pour protéger les lieux des moldus, des menaces extérieures et des oreilles baladeuses. Je m'y reprends à plusieurs fois pour être certain. Nous étions à présent invisibles pour tout moldu. Nous étions bien dissimulés pour des sorciers, mais il était toujours possible de nous trouver. Pas de nous entendre ou d'entrer sans que cela ne nous alerte, mais c'est un bon début. Lorsque je relevai les yeux de la tente, je m'aperçus que l'aube était déjà levée. La lune brillait encore, mais le ciel rosé et orangé annonçait la venue du jour. Sans presser la jeune fille, j'ôtai mes chaussures et mes chaussettes, pliai les bords de mon pantalon et m'assis dans le sable, face à l'étendue liquide qui s'offrait à nous.


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No bird soars too high if he soars with his own wings
Andrea & Tracy

L’arrivée fut particulièrement brutale, et Tracy mit bien quelques instants à en émerger correctement, comme avec l’impression qu’elle sortait d’un long rêve. Leur nouvel environnement lui était absolument étranger, et elle peina à retrouver l’équilibre, les vêtements recouverts de sable, qu’elle épousseta en cherchant autour d’elle un repère visuel auquel se raccrocher. Hormis l’épaisse végétation foisonnante qui recouvrait le reste de l’Île, et la plage aux allures abandonnée sur laquelle ils avaient atterri, ils semblaient presque seuls au monde, au bord de ce désert humain… Encore un peu ébranlée, son premier réflexe fut de retrouver Andrea, qui ne paraissait pas souffrir de leur voyage pourtant quelque peu éprouvant. « J'ai toute ma tête, et tous mes membres entiers, oui. » Son sourire la rassura, tandis qu’il se relevait, et qu’elle se surprenait à vérifier qu’il possédait encore bien ses deux oreilles, et qu’elle n’aurait pas à en récupérer une dans sa poche. Au moins, ils n’auraient pas à faire usage de l’essence de dictame dès les premiers instants de voyage… même s’ils avaient longuement et précautionneusement préparé ce périple, elle continuait de se soucier de chaque cas de figure susceptible de se produire. Son coeur se serra légèrement en pensant à Dan, et au fait qu’il lui servirait, sans même le savoir, d’alibi pendant leurs trois semaines d’absence. S’il lui arrivait quoi que ce soit qui empêchait son retour en Angleterre, elle lui attirerait certainement des ennuis, et cette idée la mettait quelque peu mal à l’aise… « Et toi ? Aucune gêne ? » Sans réfléchir, elle secoua aussitôt la tête. Naturellement, le trajet en portoloin n’avait pas été des plus agréables, lui laissait une étrange sensation de mal de mer qu’elle avait bien du mal à chasser… Mais c’était d’une moindre importance, ils étaient parvenus à destination entiers, sans imprévu, et c’était déjà un luxe prêt à lui faire mettre en arrière-plan toutes les contrariétés qu’ils pourraient rencontrer. « Un léger… tournis. Mais tout va bien, tout va bien… » répondit-elle évasivement, d’un ton qu’elle s’efforça de faire paraître jovial, alors que mains sur les hanches, elle tentait de discerner dans l’obscurité les masses qui composaient l’île. Le vent frais qui se glissait entre ses cheveux et le tissu de ses vêtements lui donnait cet avant-goût de liberté à laquelle elle avait aspiré, et tandis qu’elle savourait timidement cette délivrance, elle cherchait du coin de l’oeil la silhouette d’Andrea, qui lui semblait avoir disparu dans la nuit. Curieusement, elle appréciait de le savoir près d’elle, surtout dans un cadre aussi exotique que celui-ci… et le savoir éloigné, ne fusse que de quelques mètres dans la nuit noire, avait une légère tendance à la rendre nerveuse. « Lumos. » Apaisée par la petite lueur qui venait d’apparaître à l’extrémité de la baguette du jeune homme, le regard de Tracy quitta le champ de vagues qui venaient échouer calmement sur le rivage, pour suivre l’infime brillance qui éclairait la nuit noire, déposant une auréole de lumière sur l’étendue sablonneuse qui les entourait. « Ici, ça me semble parfait. On vérifiera tout à l'heure s'il n'y a pas meilleur emplacement, mais pour ranger nos affaires, ça me semble bien. » Sans doute, s’il l’affirmait… elle n’était pas sûre d’avoir déjà campé de sa vie, elle laissait donc bien volontiers à ceux qui renvoyaient l’illusion de s’y connaître mieux qu’elle le dernier mot en ce qui concernait les décisions d’ordre pratique.

Tandis que le jeune homme à l’ouvrage, elle se contentait de l’observer à quelques mètres, autant que le lui permettait le rai de lumière issu de sa baguette, détachant le ruban qui lui enserrait les cheveux pour les laisser aller au gré du vent. « Je t'interdis de te moquer. » Elle ne put cependant empêcher un sourire en coin de naître sur ses lèvres. Même si c’était pour quelque chose d’aussi insignifiant que le montage d’une tente, elle n’était guère habituée à voir Andrea confronté à une quelconque difficulté, lui qui semblait constamment réussir tout ce qu’il entreprenait avec une aisance déconcertante… si elle hésita une seconde à lui proposer ses services pour l’aider dans sa tâche, elle préféra finalement l’idée de rester spectatrice, non sans un certain amusement. « Je ne me le permettrais pas, voyons. » mentit-elle en le regardant planter méticuleusement les sardines, avant de reconnaître un peu honteusement : « Je n’ai jamais vécu hors de la maison, ou de Poudlard, c’est une première. Tu dois mieux savoir y faire. » Dans tous les cas, elle lui était bien suffisamment reconnaissante pour tout le travail qu’il accomplissait avec elle pour émettre à voix haute un quelconque jugement. Qui plus était, savoir qu’elle pouvait compter sur lui et son utilisation des sortilèges durant le voyage était un confort auquel elle aimait avoir droit. « On est bon, là ? » Elle pencha la tête sur le côté pour examiner la tente sous toutes les coutures, et hocha la tête pour donner son assentiment sans grande certitude, avant tout curieuse de voir l’intérieur : au moins, l’ensemble tenait debout, c’était déjà une bonne chose. « Après toi. » lui lança-t-il en effectuant une révérence, l’invitant à passer la première. Ça n’était peut-être pour lui que formalité, ou simplement les fruits d’une éducation rigoureuse, mais Tracy se surprenait à prendre goût à ces gestes de galanterie de sa part, auxquels il l’habituait peut-être même involontairement. L’image mentale du bal, où il se conduisait en véritable gentleman, et où son bras autour du sien il se perdait en courtoisie, s’imposait même malgré elle… Chassant de son visage cet air qui lui donnait l’impression de passer pour une idiote, elle s’introduisit sans tarder sous la tente, et contempla le spacieux salon au sein duquel ils s’apprêtaient à passer les trois prochaines semaines. Assez luxueux, cet intérieur donnait, malgré l’obscurité qui régnait, tout l’air d’être agréable, et il n’en fallait que peu pour qu’elle oublie qu’ils étaient venus ici pour avancer leurs recherches… « Ça conviendra à merveille ! Merci. » s’exclama-t-elle à l’attention du jeune homme, qui pénétrait à son tour sous la toile. Se hâtant de déballer les kits de premiers soins qu’elle avait emmenés avec elle, elle trouva un coin libre afin d’entreposer ses quelques affaires sans être encombrante. « Je te laisse t'installer. Fais-moi savoir si je peux améliorer ton confort ... Nox. » Le remerciant d’un hochement de tête, un regard autour d’elle lui fit savoir que son confort, dans les conditions dans lesquelles ils voyageaient, n’aurait pas besoin d’être amélioré. Les lampes de leur habitat provisoire s’illuminèrent, tandis qu’il retournait vers la plage. Et qu’elle prenait tout à coup conscience de cette réalité qui était désormais la sienne, la leur.

Ouvrant sa valise pour sortir quelques ouvrages dont elle consulta rapidement quelques annotations, elle plongea sa main pour récupérer son précieux carnet, le paquet de lettres échangées avec le sorcier qui avait consenti à la renseigner sur ces vieilles pratiques, ainsi qu’un petit paquet emballé avec du papier d’argent. Après quelques instants de réflexion… elle enfourna finalement dans son sac à dos sa cape d’invisibilité. Tandis qu’elle écoutait distraitement Andrea formuler depuis l’extérieur diverses incantations destinées à protéger leur emplacement, elle fit un tour des lieux, se plaisant à ce nouveau goût d’indépendance, même en étant légèrement frustrée de ne pas pouvoir elle aussi faire usage de la magie. Serrant contre elle ses effets, elle quitta à son tour la tente, après avoir bien veillé à placer leurs vivres au frais… Puis, hésitant à se déchausser à son tour, elle s’assit finalement sur les genoux, aux côtés du jeune homme, face à la mer. Elle laissa passer quelques secondes, au cours desquelles elle contempla les couleurs de l’aurore qui paraissait, avant de finalement oser prendre la parole, se tournant vers lui. « Hum… le moment est sans doute mal choisi, mais je ne connaissais pas exactement la date, et puisque tu m’as dit avoir passé ton permis de transplanage l’été dernier, j’imaginais qu’il tombait dans les environs… » commença-t-elle avant qu’un fin sourire ne vienne étendre ses lèvres et qu’elle rangeait les mèches de cheveux sauvages qui lui obscurcissaient le regard juste derrière son oreille, puis elle lui tendit le paquet recouvert de papier argenté. « … alors bon anniversaire, Andrea. » Restait à espérer que le présent qu’elle avait méticuleusement choisi lui plairait… peu certaine de ses goûts sur lesquels il demeurait assez discret, elle avait composé d’après ce qu’elle avait pu observer de lui, en se rendant sur une de ses boutiques privilégiées sur le chemin de Traverse lors de son bref passage à Londres. Il s’agissait d’un petit objet à la forme d’un compas en cuivre, équipé d’une petite loupe, qui à l’aide de la magie, actionnait des petits rouages, permettant de décoder différents alphabets runiques, hiéroglyphes et logogrammes magiques, qui lui semblait être un cadeau approprié pour une entrée à l’université. Une telle initiative paraissait un peu futile ou superficielle au vu du voyage qu’ils venaient d’entreprendre, mais elle y tenait personnellement…

S’éclaircissant légèrement la gorge, elle sortit de son carnet une feuille de parchemin qu’elle déplia soigneusement, avant de la présenter à son partenaire de travail. « Je nous ai déniché un plan de l’île, et si je ne me trompe pas, nous nous trouvons sur la pointe, juste ici. » désigna-t-elle, avant de relever les yeux vers la plage, qui éclaircie par le jour, était effectivement caractérisée par sa forme pointue. Plaçant son doigt un peu plus loin, à l’écart des côtes, elle le consulta du regard avant de passer à la suite : « Il y a deux villages, un ici, un à l’autre extrémité, c’est celui où il y a le temple. » C’était un des endroits qu’elle était le plus curieuse de découvrir, n’ayant trouvé que trop peu d’informations dessus. Mais c’était le lieu le plus susceptible d’être lié à la magie du sang, dont Andrea avait fait mention lors de l’une de leurs dernières entrevues. A vrai dire, même si elle avait découvert quelques éléments clés de l’île aidée par quelques lectures et l’internet moldu, elle demeurait persuadée qu’elle ne connaissait pas encore le quart des mystères que l’île abritait, et qui pourraient éclairer leurs recherches… « C’est un peu approximatif, mais le cimetière doit se trouver dans cette zone-là, dans les alentours de la forêt, tout à l’ouest. On y trouvera peut-être quelque chose. » conclut-elle en entourant un périmètre sur la carte. Elle avait tellement passé en revue ce plan, que l’appréhender dans le réel semblait intervenir dans une autre réalité… Interrogeant du regard l’ancien Serdaigle en attendant qu’il lui fasse part de ses intentions. Puis, après une courte hésitation, elle sortit de son sac l’étoffe soigneusement pliée, tissée en poils de démiguise. « On ne parle pas la langue d’ici, on devrait peut-être éviter d’attirer l’attention. J’ai ce qu’il faut si nécessaire. » Même s’il était encore un peu tôt pour se mettre en route, elle tenait à ce qu’il comprenne qu’elle prenait ce projet très à coeur, et qu’elle ne s’était pas embarquée dans ce projet sans savoir ce qu’elle faisait… Même si l’aventure qu’ils s’apprêtaient à partager était infiniment plus éloigné que tout ce qu’elle avait pu vivre en seize ans d’existence. « Tu te sens prêt ? » demanda-t-elle finalement, comme pour tenter de se rassurer elle-même. Avec toujours bien en mémoire les images frappantes qu’elle avait pu observer dans la pensine, c’était à la fois effrayant, et… assez grisant.

Emi Burton
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Message(#) Sujet: Re: [Année 2023-2024] "No bird soars too high if he soars with his own wings." ♝ Andrea & Tracy (Haïti, Antilles) [Année 2023-2024] "No bird soars too high if he soars with his own wings." ♝ Andrea & Tracy (Haïti, Antilles) EmptyMer 17 Oct - 20:42




i didn't come this far to only come this far



« Un léger… tournis. Mais tout va bien, tout va bien… » Je comprenais totalement ce qu'elle voulait dire. J'étais un peu dans le même état, et même si ce n'était rien, nous avions besoin de nous poser deux minutes avant d'entreprendre un petit tour des lieux pour installer notre campement, et vérifier que nous n'étions pas déjà repérés par des moldus, ou par des sorciers du coin. Fermer les yeux fût bénéfique pour retrouver petit à petit ses sens, sans connaître de vertiges. Je restais immobile, face à l'immense étendue d'eau mouvante qui allait et venait en léchant la plage, incessamment. L'air marin m'emplissait les poumons et mes narines étaient ravies de l'écume de ces jours nouveaux. J'ouvris un œil pour observer la demoiselle sous le clair de lune, s'émerveillant silencieusement du spectacle qui s'offrait à nous. C'est vrai que quitter la ville et atterrir quelques minutes plus tard sous ce bout de terre perdu, abandonné par la population avait quelque chose de déroutant, et d'agréable. J'aime la ville, j'aime Londres, mais les coins retranchés, les trous perdus, les refuges naturels avaient ce côté sauvage et inconnu qu'il me trépignait de découvrir. M'y faire à la nature, à vivre sans mon confort, sans mes outils, un sac à dos sur les épaules, ce n'était pas mon genre, mais l'aventure à laquelle on s'abonnait avait quelque chose d'exquis. Je trépignais d'impatience à l'idée de partir à la découverte de ce dont on ne s'attendait pas. On venait ici avec un but : s'ouvrir à une culture millénaire si différente de la nôtre que l'on en sera choqué, dérouté et certainement marqué à vie. J'espérais que notre quête de la résurrection et de l'immortalité avancera, mais quoiqu'on découvre au sein de ce peuple ancestral, je sais que je pourrai m'en servir pour l'avenir. Je repartirai d'ici grandi, j'en suis convaincu.

Nous nous enfonçons plus loin entre les dunes de sable pour paraître cachés des points en hauteur où on pourrait nous voir. Je sais que la magie va nous aider à nous dissimuler, mais autant se dissimuler de toute façon. L'endroit choisi par mes soins me paraît idéal, et j'espère que monter la tente ne sera pas une épreuve complètement inaccessible à ma personne. Je n'ai jamais dormi dans une tente, en réalité. Les vacances avec Mère se déroulaient bien sûr à l'hôtel, voire dans des auberges lorsqu'il n'y avait pas d'hôtel dans les environs, mais, comme on peut aisément le deviner, je ne suis pas un campeur de première classe. Je galère à monter la tente sans magie. Je galère à trouver les bons montants pour bâtir la structure. Je galère à tendre la toile, à rentrer les sardines dans la terre, à faire en sorte que tout soit en équilibre, solide, pour résister aux bourrasques de la mer souvent agitée. Je m'excuse de mon incompétence avec humour, sachant que cette plaisanterie pourra renforcer notre binôme qui sera largement sollicité pour les prochains jours. « Je ne me le permettrais pas, voyons. » Je sais que c'est ironique, et à la fois, je sais qu'elle a trop de respect pour moi que pour se laisser aller à quelques moqueries. D'ailleurs, je ne pense pas qu'elle aurait osé relever mon incompétence de campeur si je ne l'avais pas fait moi-même. « Je n’ai jamais vécu hors de la maison, ou de Poudlard, c’est une première. Tu dois mieux savoir y faire. » Son petit rire et son air compréhensif m'indiquaient que j'avais touché dans le mille, une nouvelle fois. C'était aimable de sa part de tenter de me mettre à l'aise, mais je n'avais pas besoin de ça. Forcément, j'excelle dans ce que je souhaite exceller, et j'apprends lorsque je souhaite apprendre. Je réfléchis pour tenter de monter cette tente sans penser à consulter les explications, les indications, à suivre les numéros avec docilité et stratégie. Après tout, c'est une tente, ce n'est pas sorcier. « C'est une grande première pour moi aussi. Je ne pense pas avoir déjà dormi en tente, même enfant. » J'échange avec elle un regard qui me met sans savoir pourquoi dans le malaise et détourne le regard. Parler de moi n'est pas dans mes habitudes. Je ne sais pas pourquoi je me livre. Je triture ma bague en me mordant la lèvre inférieur. Je sais que c'est une bêtise de l'avoir accompagnée. Je sais que c'est un geste purement contradictoire avec tout ce que j'ai mis en place durant des années. Je ne peux juste pas m'en empêcher. Tracy était intéressante, bien plus que les trois quarts des élèves avec qui j'ai pu discuter lors de ma scolarité. La quête était elle aussi passionnante, assez pour que je puisse me recentrer, assez pour que je voie des perspectives positives à ce bordel que j'étais entrain d'amener dans ma vie si organisée, toute tracée vers les voies d'un avenir fructueux. Je m'écartais de mes plans initiaux, et mon but était de me recentrer pour que ça se finisse comme ça devait se finir : moi trouvant des solutions à des questions aujourd'hui sans réponse et Tracy faisant ce qu'elle veut de sa vie, sans que ça ne m'entraîne dans des noirs tréfonds du monde, à risquer nos vies. « Ça conviendra à merveille ! Merci. » Je lui rends son sourire poli et m'écarte, non sans jeter un oeil à la tente. Je ne suis pas claustrophobe, mais il est évident que cet endroit est trop étroit pour deux. Étant donné le confort et l'espace dont je bénéficie au Manoir des Sevenoaks, je peux me douter que la tente m'oppresserait légèrement.

L'air frais me fait du bien. Même si je ne suis rentré qu'une minute, j'ai pu me débarrasser de mon sac et avoir l'impression que le camp était baissé. Automatiquement, je pense à notre sécurité en premier lieu, et exécute avec minutie les sortilèges pour dresser les barrières magiques à notre campement de fortune. Contre les moldus, contre les sorciers, contre les pillards, contre les escrocs. Même si je ne pressentais pas immédiatement le danger - nous n'étions pas encore dans le vif du sujet de notre étude, je préférais me mettre directement à l'abri. Une fois fini, il était légitime de se poser devant le spectacle du crépuscule sous les yeux. M'asseoir dans le sable sans grimacer et enfoncer mes doigts dans le sable en regardant avec fascination les grains s'écouler de ma prise pourtant ferme. Je lève les yeux calmement lorsque Tracy me rejoint et s'assied à mes côtés. Je reste silencieux, fixant l'horizon et les mystères cachés à découvrir sur cette île qui nous hantent depuis à présent des semaines. C'était si réel. « Hum… le moment est sans doute mal choisi, mais je ne connaissais pas exactement la date, et puisque tu m’as dit avoir passé ton permis de transplanage l’été dernier, j’imaginais qu’il tombait dans les environs… » Légèrement surpris, je tentai de maintenir un visage dénué d'émotions, même si cette attention dépassait tout ce que j'avais pu imaginer. Un mince sourire finit par se faire surface, et mon corps raide se détendit légèrement lorsque je me penchai en avant pour réceptionner le paquet argenté. « … alors bon anniversaire, Andrea. » Mon regard resta fixé au visage chaleureux de la jeune fille sans que je ne trouve les mots pour la remercier. Je caressai l'emballage du bout des doigts jusqu'à un des bords que j'entrepris méticuleusement de décoller. « Merci, Tracy. Ça me touche sincèrement. » Je relevai les yeux vers elle. Qu'est-ce que j'allais faire d'elle, vraiment ? Je dois me vraiment me contrôler et arrêter de lui donner des détails qui lui permettent d'en savoir plus qu'il n'en faudrait sur moi. Je sors le compas de l'emballage et le regarde de plus près, curieux de savoir les éléments qu'elle avait pu récolter sur moi pour lui faire savoir le cadeau idéal pour moi, à ses yeux. Un léger sourire persistait sur mon visage tandis que je fixais à nouveau la jeune fille après cette nouvelle facette étonnante. « C'est vraiment un bel objet. Je l'essayerai à la première occasion. » Je marque un petit temps d'arrêt sans la quitter des yeux. C'est rare que quelqu'un arrive à me surprendre, et pourtant, la jeune serdaigle a cette facilité déconcertante à rejeter mes attentes et anticipations comme si mes affirmations semblaient ridicules. Ça pouvait sembler futile, de son côté, mais je n'ai aucune idée de comment me comporter, à présent. Il est vrai que je suis mal à l'aise de ce cadeau, comme je suis mal à l'aise qu'elle enquête sur moi - et surtout, que les questions qu'elle se pose trouvent aussi facilement des réponses. Elle me connaît trop, et ce n'est pas une bonne nouvelle. Elle me connaît
et ça m'inquiète que je puisse trouver ça agréable, de créer un lien avec elle. Ça ferait éclater un des murs de protection que j'avais dressés depuis toujours, et je ne sais pas comment réagir, à présent. « Tu n'étais pas obligée, tu sais. » Mon regard se perd à nouveau dans l'horizon, trouvant des points d'attache agréables, profitant de ce premier lever de soleil sur un monde inconnu qui ne demandait qu'à être pris d'assaut. Je faisais tourner l'anneau autour de mon index d'un geste machinal, l'esprit partagé. « Je sais que tu vas dire que ça te fait plaisir, mais ne dérange plus ton quotidien pour moi. » Peut-être un peu brutal, mais il fallait que je remette un peu de distance qu'elle venait de parcourir entre nous. Pour moi. Pour Mère. Pour ce que j'avais à accomplir. Appart ce séjour, je n'avais rien à lui offrir, et elle devait le comprendre, au bout du compte.

La conversation se recentre sur nos objectifs premiers sur l'Île et je vois que Tracy s'est préparée comme il se doit. C'est vrai que j'ai consulté par mal de documentation sur le pays et les différents peuples qui y vivent, leurs modes de vie, leurs cultures respectives, leurs relations à autrui, ... mais je n'ai pas pris de notes aussi abondantes. Vous allez peut-être trouver ça étonnant, mais j'aime y aller à l'intuition, découvrir le sujet d'étude sans l'avoir abordé une première fois pour m'imprégner directement de la matière telle que comprise et vécue par les autochtones. Je jette néanmoins un coup d’œil aux notes et parchemins qui me passent sous le nez. « Je nous ai déniché un plan de l’île, et si je ne me trompe pas, nous nous trouvons sur la pointe, juste ici. » Orientée, la carte décrit en effet les mêmes courbes que la plage sur laquelle nous étions posés. La rive en face apparaissait aussi loin en réalité que la courte distance sur la carte. J'hochai la tête pour confirmer ses positions, puis suivis ses doigts sur les points qu'elle me montrait avec attention, tentant d'emmagasiner le plus d'informations possibles. « Il y a deux villages, un ici, un à l’autre extrémité, c’est celui où il y a le temple. » C'est ce deuxième qui nous intéressait davantage, mais néanmoins, il était intéressant de pénétrer dans les deux zones afin de comprendre pourquoi ces derniers vivaient séparément et n'optaient pas pour les mêmes choix de vie.
J'ai hâte de découvrir ce temple. Mille questions bouillonnent dans mon cerveau tandis que je veux pouvoir ressentir les bonnes et mauvaises ondes qui découlent de ce lieu en particulier. Dit sacré, des fidèles toujours en activité s'adonnant à des pratiques que beaucoup pouvaient croire disparues. Il fallait rester vigilants pour ne pas offenser ou laisser à penser que nous étions simplement deux jeunes curieux et manipulables, si nous ne voulions pas nous retrouver contre notre gré en sacrifice à l'un des anciens du peuple. J'avais confiance en nous pour éviter cette funeste situation, mais nous allions rencontrer des difficultés d'ordre pratique qui risqueraient de freiner notre avancée ou de déformer nos intentions ... « C’est un peu approximatif, mais le cimetière doit se trouver dans cette zone-là, dans les alentours de la forêt, tout à l’ouest. On y trouvera peut-être quelque chose. » Mes sourcils se froncent. J'espère, moi aussi, mais je ne suis pas certain qu'aller découvrir des choses par nous-mêmes ne soit la meilleure option. Pour avoir observé Mère aux négociations durant notre périple à travers l'Europe, le respect se gagnait à cet instant, et fouiner n'était certainement pas la meilleure solution pour atteindre notre but que de se présenter de but en blanc, nous et nos objectifs. « On ne parle pas la langue d’ici, on devrait peut-être éviter d’attirer l’attention. J’ai ce qu’il faut si nécessaire. » Une mine légèrement inquiète sur le visage, je relève les yeux vers Tracy. Sa carte est utile et précise, mais c'est vrai que nous n'avions pas discuté de stratégie d'approche avec les sorciers existants. Une conversation à présent nécessaire maintenant que nous touchions au but. Trois semaines pour en prendre plein la vue, pour détailler nos connaissances un maximum et d'affiner les limites de l'immortalité. « Tu te sens prêt ? » On ne pouvait jamais être prêt pour une aventure telle que celle-ci, j'imaginais. Mais j'étais aussi préparé que j'aurais pu l'être. Je pense un instant à mon sac à dos déjà préparé dans le haut de ma valise, contenant un carnet de notes, un appareil photo, une plume à encre inépuisable, quelques vivres et un paquet de gallions à écouler si le besoin s'en faisait ressentir, comme nécessite ou urgence. « Moins que toi, je crois. » Répondis-je avec un peu d'humour en regardant son plan et ses notes détaillées. « Mais aussi prêt que je pourrais l'être. Je ressens une aura incroyable, une énergie électrique, terriblement attirante. » Mon regard fixait l'horizon, mais cette fois-ci, détourné de la mer pour les terres abritant le cimetière, les villages et la population. Le spectacle de cette aube était agréable, surtout après un long voyage, mais l'enthousiasme et l'énergie du premier jour étaient bien ancrés en moi. « Tu as l'air inquiète. Que redoutes-tu ? » Je pouvais essayer de calmer ses appréhensions, même si je ne me sentais pas aussi confiant qu'habituellement ...


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No bird soars too high if he soars with his own wings
Andrea & Tracy

Ça ressemblait davantage à une vision onirique, à un paysage illusoire comme ceux du balcon du monde à l’école, qu’à un véritable morceau de réel. Cela faisait déjà quelques minutes qu’ils avaient atterri, et c’était comme si Tracy prenait à peine conscience du trajet qu’ils venaient d’effectuer. Peut-être étaient-ils deux, mais pour elle, c’était la signification d’un grand pas… Comme si un an après les cachots, elle renaissait tout juste. Physiquement plus résistante, mentalement plus forte. En tout cas, prête pour une expérience qui lui ouvrait une lucarne sur l’inconnu… Se laissant impressionner par le caractère sauvage de ce nouvel environnement, Andrea, plus pragmatique, la ramenait aux préoccupations matérielles qu’ils ne devaient négliger en aucune manière, avant de se rendre où que ce soit. Un emplacement provisoire pour la tente semblait donc de rigueur… « C'est une grande première pour moi aussi. Je ne pense pas avoir déjà dormi en tente, même enfant. » L'aveu la fit sourire, s'étonnant qu'il ait accepté aussi aisément de l'accompagner sans se sentir dans son élément, tandis qu'elle jetait un oeil au résultat de ses efforts. L'entreprise semblait s'être révélée relativement compliquée, mais finalement le résultat tenait debout... Même si elle semblait relativement confortable, Tracy ne put s’empêcher d’appréhender les nuits à venir. Certes, les précautions que son partenaire de recherches avait pris étaient nombreuses, mais le moindre bruit suspect, le moindre craquement la maintiendrait sans doute éveillée… Au moins, elle ne serait pas la seule à faire l’expérience du camping sur un territoire qu’ils ne connaissaient que par ce qu’ils en avaient lu. « C’est un peu rassurant, on sera deux à y aller à tâtons. » lâcha-t-elle d’un ton léger, pour mieux camoufler les divers questionnements qui lui venaient à l’esprit, tandis qu’elle installait ses affaires. « Je ne suis pas une cuisinière d’exception, mais je devrais m’en sortir. A moins que tu ne me surpasses dans le domaine ! » Ces considérations pratiques se révèleraient utiles lorsqu’ils y seraient confrontés, même s’il n’était en tout cas pas l’heure d’y songer. Le soleil venait à peine de se lever, et ils se trouvaient à l’aube d’un jour nouveau, d’un périple dépassant tout ce qui était raisonnable. Elle s’interrompit, quelques mètres avant de sortir de la tente, songeuse… A peut-être quelques kilomètres seulement, se trouvait ce qu’ils étaient venus chercher : les preuves matérielles autour desquelles ils articulaient leurs recherches. Peut-être que mettre le doigt dessus ou mener une observation prolongée leur permettrait d’accéder à un stade supérieur de la connaissance magique… Une sorte d’enivrement se propagea tout en elle, fit battre ses tempes, furieusement. Cette chance n’aurait peut-être plus l’occasion de se reproduire à l’avenir, et ils se devaient absolument d’en profiter avant qu’elle ne disparaisse à jamais, avant qu’il ne quitte l’Europe pour ses études, pour suivre cette voie ambitieuse à laquelle il se destinait. En attendant, ils étaient coincés dans cet espace-temps, à l’abri de tout ce qui pouvait les relier à leur quotidien, de tout ce qui existait au-delà de ces recherches auxquelles ils avaient décidé de se consacrer, corps et âme. Silencieuse, elle rejoint alors le sable, s’assit à ses côtés, et respira longuement.

La peur d’avoir mal calculé, de s’être trompée sur ce qu’elle supposait représenter le présent idéal pour le jeune homme, à partir des conclusions qu’elle tirait à son propos. C’était sans doute ce qui la déconcertait le plus… que son avis lui soit si précieux. Que son approbation, ou non, puisse l’influencer à un point qui lui faisait presque tout reconsidérer… C’était ce qui la préoccupait, au moment où elle lui tendit le paquet. A quel moment ce sentiment naissant deviendrait-il problématique… ? A quel moment se glisserait-il entre elle, et ses objectifs ? Peut-être était-ce déjà le cas, mais elle ne s’en était tout simplement pas rendue compte. Peut-être qu’Andrea Sevenoaks s’était déjà infiltré dans sa tête avant même qu’elle ne comprenne qu’il pouvait influer sur ses choix personnels.  « Merci, Tracy. Ça me touche sincèrement. » Par chance, il semblait apprécier cette initiative, sans trouver qu’elle n’avait pas la place dans ce voyage d’étude. Après tout, c’était leur travail commun qui les avait mené sur cette île, et en prenant une telle initiative, c’était une barrière qu’elle brisait sans le vouloir. Baissant les yeux pudiquement, elle rangea une mèche de cheveux derrière son oreille, tandis que ses doigts jouaient indifféremment avec un coquillage… « Je suis contente qu’il te plaise, j’espère qu’il te sera utile. » répondit-elle, avec sincérité. Quelque part… Elle éprouvait cette pointe de déception à l’idée de son départ, aussi loin. Alors que près d’un an auparavant, il n’était qu’une bonne connaissance qu’il était bon d’avoir dans son carnet d’adresses à une heure où elle tentait de protéger son statut sanguin, un féroce adversaire aux échecs, force était de constater qu’il était devenu avec le temps un repère. Un point cardinal sans lequel elle allait devoir apprendre à composer… « Tu n'étais pas obligée, tu sais. » Elle secoua presque aussitôt la tête, presque contrariée qu’il s’imagine qu’elle l’avait pensé comme une formalité. Au fond d’elle, elle peinait à mettre des mots sur les raisons qui l’avaient poussée à chercher l’instrument pour le lui offrir, mais si elle avait bien une certitude, c’était qu’elle en avait eu envie. Le bal de fin d’année ne devait pas y être étranger… « Je sais. » Les lèvres entrouvertes, elle l’observa longuement détailler et manipuler l’objet. Il semblait pensif… Elle hésita à dire quelque chose, n’importe quoi, le premier mot qui lui passerait par la tête, pour peu qu’il puisse briser cet étrange silence, seulement troublé par le bruit des vagues qui venaient s’abattre en douceur à quelques mètres d’eux. Rien ne venait, il demeurait réflexif, et elle eut presque ce sentiment étrange que sa simple présence en devenait dérangeante pour le cours de ses pensées. Alors, elle s’appuya sur ses mains, qui s’enfonçaient imperceptiblement dans le sable, comme espérant que cela suffirait à la faire disparaître toute entière. « Je sais que tu vas dire que ça te fait plaisir, mais ne dérange plus ton quotidien pour moi. » Et à nouveau, il lui coupait l’herbe sous le pied. Elle ne s’y était pas attendu, et ces mots avaient un impact plus fort qu’elle ne l’aurait imaginé… Silencieuse, elle accusa le coup en hochant lentement la tête. Cherchant comment ce geste avait pu être mal interprété, ou ce qu’elle avait pu faire de travers sans s’en rendre compte, la conclusion à laquelle elle arriva donna un air grave à son visage. « J’aurais du me douter. » Une certaine amertume trahissait néanmoins sa voix, même si elle avait tenté de la faire disparaître. Ça n’aurait pas du l’affecter, pourtant, le message semblait clair, limpide, et elle n’avait pas l’intention de négocier. « Je ne souhaite pas la contrarier non plus. » Elle s’était bien gardée de prononcer son nom, comme si une vieille trace survivait en elle permettant à cette crainte de subsister. Naïa Rosenberg n’était jamais bien loin, même à l’autre bout du monde, son aura planait au-dessus d’eux. Après tout, elle avait suffisamment longtemps volontairement ignoré le lien entre la jeune femme et Andrea, peut-être par inconscience, peut-être par égoïsme. Ou par naïveté, pour avoir imaginé qu’un lien particulier, qu’elle était incapable de nommer, s’était tissé entre eux au cours de leurs mois de travail… Qu’importait, il y avait des batailles qu’elle ne pourrait gagner, et encore moins contre sa vieille ennemie.

Les itinéraires étaient nombreux, et leur liberté semblait totale, mais la jeune fille s’efforçait de garder à l’esprit que s’ils avaient l’impression d’être seuls au monde, ils ne le seraient bientôt plus. Elle avait peut-être sa baguette à portée de main, mais contrairement à Andrea, elle était encore concernée par la Trace, ce qui rendait leur tâche légèrement plus compliquée… « Mais aussi prêt que je pourrais l'être. Je ressens une aura incroyable, une énergie électrique, terriblement attirante. » Son visage sembla s’éclaircir, tandis qu’il arborait les alentours. C’était un autre univers, une porte dimensionnelle sur une réalité inconnue. Pour Tracy, c’était un frisson, mêlant excitation et torpeur. Comme si en effectuant ce trajet instantané dans l’espace, elle s’était extirpée d’elle-même… La mission de repérage qu’ils auraient à effectuer lui semblait soudainement bien plus difficile qu’elle n’aurait pu l’imaginer au cours de ses lectures. Mais tout était devenu possible, à leur portée… « Moi aussi, je la sens. » reconnut-elle à mi-voix. Pour autant, cette exaltation se manifestait sous la forme de sueurs froides, comme si son corps lui rendait soudainement le contrecoup de l’épreuve émotionnelle qu’elle s’apprêtait à lui faire subir en partant à la recherche de ce qui se situait à mi-chemin entre la vie et la mort. « Tu as l'air inquiète. Que redoutes-tu ? » A nouveau, il la perçait à jour, sans la moindre difficulté. Tracy se surprit à se demander, si depuis leur première rencontre, elle était réellement parvenue à lui dissimuler quoi que ce soit, tant le jeune homme parvenait à la cerner aisément… Elle était bien consciente que ses états d’âme parasites, concernant ses mensonges à sa famille, à Dan, n’avaient rien à faire ici, où ils étaient venus accomplir des objectifs autrement plus importants. Elle devait à tout prix s’empêcher de penser comme l’adolescente qu’elle était censée être, et délaisser toute préoccupation étrangère à leurs ambitions… « Je m’attends… à découvrir des choses qui nous dépassent complètement. » avoua-t-elle, le regard tourné vers la végétation foisonnante de l’île, qui leur dissimulait tout le décor inconnu qui les entourait. « Peut-être que ça changera à jamais ma vision du monde, peut-être qu’on repartira d’ici en étant plus jamais les mêmes. » Elle suivait attentivement les conseils d’Andrea, consistant à se montrer extrêmement prudente dans leurs recherches, mais après le visionnage de son souvenir, si captivant qu’il l’avait happée toute entière, elle restait persuadée d’une chose : la vie et la mort étaient deux concepts fascinants qu’il fallait explorer avec une infinie délicatesse… « C’est effrayant, mais j’ai envie de le faire. D’aller jusqu’au bout. Je ne nous ralentirais pas. » conclut-elle, sa voix trahissant pourtant une étrange émotion. C’était, après tout, elle dont l’âge se révélait un obstacle, et qui le contraignait à utiliser la magie pour deux. Il ne devait pas douter de sa détermination, ou du zèle qu’elle mettrait au service de ce projet. Si le serment leur promettait une confiance réciproque l’un avec l’autre, c’était comme si elle éprouvait ce besoin de lui témoigner son entière dévotion…

Emi Burton
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Message(#) Sujet: Re: [Année 2023-2024] "No bird soars too high if he soars with his own wings." ♝ Andrea & Tracy (Haïti, Antilles) [Année 2023-2024] "No bird soars too high if he soars with his own wings." ♝ Andrea & Tracy (Haïti, Antilles) EmptySam 24 Nov - 3:38




i didn't come this far to only come this far



Je me demandais pourquoi j'avais accepté de venir. Non que ce n'était pas quelque chose que je ne souhaitais pas. Au contraire. C'est parce que j'en avais envie que je ne devrais pas. Je suis si près du but, si près de prendre la voie que j'ai toujours souhaité, et ce voyage pourrait mettre en échec tout ce pour quoi j'ai travaillé jusqu'ici. Je me suis privé de beaucoup de choses depuis mon enfance. Une scolarité parfaite et idéale sans temps de repos. Des soirées productives qui me propulsaient au-dessus de tous ces cancres, qui me promettaient le futur que je souhaitais, qui me promettaient la place que je souhaitais prendre dans la société. Peut-on dire que je me suis amusé à Poudlard ? Je ne pense pas. Rien n'était une question d'amusement, tout de stratégie. Pour tenir le coup, bien sûr que je me permettais de m'amuser de petites choses de mon quotidien, mais j'ai donné toutes mes ressources à me planifier mon futur que je ne vivais pas beaucoup dans le présent. Ce voyage, il était question uniquement d'un présent. Un présent que je ne maîtrisais pas, parce que plus je restais en compagnie de Tracy, et plus j'avais envie de revoir nos plans. Aller plus loin, explorer plus dangereusement, me sentir vivre un peu. Était-ce égoïste de penser de la sorte ?
Je caressais la bague à mon index de mon pouce, légèrement pensif alors que scotché au décor, mes pensées filaient. Je suppose, oui. Mère avait tout fait pour s'assurer que je reste dans le chemin que nous avions convenu. Je lui en avais fait une promesse implicite. Et maintenant que je regardais Tracy s'émerveiller de notre destination, je ne pouvais m'empêcher de sourire légèrement, mystérieusement. Le ciel est rempli d'étoiles, mais je la regardais elle. Oui, j'étais au courant que mon cœur prenait le dessus. Oui, je savais aussi que ma raison resterait toujours prioritaire. J'assumais ces douces tentations qui m'entravaient les idées. J'assumais d'être à ses côtés sans dépasser la limite de ce qui serait franchissable. J'avais trop à perdre dans cette histoire. En Sevenoaks, je savais où étaient mes intérêts. Je savais ce qu'on attendait de moi, je savais ce que j'attendais de moi également. Et il s'agissait bien évidemment de rester concentré sur le sujet d'étude, le projet résurrection. Passionnant, interdit, exaltant ; tout comme ma relation avec la jeune femme.

Je me permettais néanmoins d'être moi-même, pour une fois. À Poudlard, retenue et mystère avaient toujours été de mise. Étant donné notre collaboration et notre colocation temporaire, il serait plus avenant pour nous que ça se passe réellement bien, sans qu'il y ait une gêne à se retrouver en tête à tête sous la tente, cherchant quoi dire, quoi faire ou comment se comporter.
La tente est montée et me paraît plus ou moins stable. Je sais que je pourrais la consolider, et je ne me prive pas d'utiliser la magie pour le faire. Au moins, nous sommes à présent sûrs que même si un piquet tombe ou se plie, l'ensemble de la toile ne nous tombera pas dessus. « C’est un peu rassurant, on sera deux à y aller à tâtons. » J’acquiesce, mais en réalité, je ne suis pas cent pour cent d'accord. C'est vrai que c'est moins gênant d'être deux à ne pas savoir ou ne pas avoir expérimenté, mais j'aurais préféré qu'elle soit experte en la matière, histoire de pouvoir me reposer sur ses compétences et être certain que le travail fourni est bien fourni. J'imagine déjà notre première nuit sous la tente, peu habitués au vent qui souffle, au bruit des vagues et à l'inconfort du mobilier - bien que la tente soit meublée et douillette, elle ne le sera jamais autant que ce que nos foyers peuvent fournir ... « Je ne suis pas une cuisinière d’exception, mais je devrais m’en sortir. A moins que tu ne me surpasses dans le domaine ! » Ça ne m'avait même pas traverser l'esprit dans ce que nous aurons à expérimenter. Même si une partie de mon sac est bien réservée aux vivres et à notre alimentation, je ne me voyais toujours pas cuisiner sur une flamme magique - ou cuisiner tout court en réalité. Mon cuistot connaissait mes préférences, et du temps où je m'en rappelle, je ne me souviens pas avoir dû cuisiner une seule fois dans ma vie. « Oh, je ne compterais pas sur mes compétences, à ta place, je n'ai jamais cuisiné. Mais je crois avoir assez de dextérité pour t'assister. » À force de réaliser des potions, je devrais être capable de couper finement, de maintenir le chaudron à une certaine température et d'exécuter ses ordres. Je n'avais aucune idée du temps de préparation de chaque ingrédient, mais je pense que si l'on combine nos compétences, nous devrions être capables de nous nourrir pendant les quelques jours que nous passerons ensemble .. en espérant que ça soit au moins bon à déguster. Je ne doutais pas de ses compétences en cuisine, je doutais simplement des miennes à rendre ces plats mangeables - et même plus ...

Nos affaires installées, le campement dressé, les protections levées, je me sentais plus serein. Assis sur la plage, je ne pouvais m'empêcher de fixer l'horizon en me demandant à quoi allait ressembler notre séjour sur cette île. Est-ce que nos découvertes mystiques allaient nous permettre d'avancer dans notre quête de l'immortalité ? Est-ce que nos recherches porteront des fruits mûrs ou est-ce que cette enquête se poursuivra dans un autre coin du monde ? Je mettais ma main à parier qu'il n'y avait pas qu'un seul chemin pour y parvenir, mais que ce séjour aura au moins pour conséquence de nous faire progresser. Je ne sais pas encore comment, mais j'en étais certain.
Tracy vint me rejoindre, silencieuse. J'appréciais nos moments de silence comme nos conversations. La tête tournée vers ce lever de jour, je la fixais pourtant du coin de l’œil, attentif à ses mimiques, à ses expressions ; attentif au voile que soulève l'ombre de ses pensées. Pourtant, son cadeau, je ne le vois pas venir. Elle me surprend et me décontenance. Je me perds légèrement en remerciements, mais retombe sur mes pieds après quelques secondes de pataugeoire. « Je suis contente qu’il te plaise, j’espère qu’il te sera utile. » J'ai envie de lui dire que c'est certain, que même s'il ne m'est jamais utile, je créerai une occasion de l'utiliser et de me le remémorer. Je lui fais savoir qu'elle n'était pas obligée. Je lui fais savoir qu'elle ne doit pas s'attacher à ma présence éphémère. J'ai envie de lui dire que pour le moment, je suis là, mais que bientôt, je disparaîtrai. Mais comment me l'avouer, réellement, que je ne souhaite pas disparaître à ses yeux. Pourtant, je sais qu'il nous sera impossible de travailler ensemble, de nous retrouver et de nous voir, de conserver ce que nous possédions à présent. « Je sais. » Je fuis son regard et me plonge dans mes pensées. Je m'accroche à un point et m'y attache. L'objet est fascinant, le geste l'est encore davantage. C'est pourquoi je dois me retirer. Je dois me protéger, et protéger mes intérêts qui à présent, ne sont plus certains de discerner les ordres de priorité.
Je lui fais comprendre qu'elle doit petit à petit se détacher de moi, qu'elle doit petit à petit se faire à l'idée que je ne serai plus disponible l'an prochain. « J’aurais du me douter. » Je sentais la déception dans sa voix pourtant ferme. Je sentais qu'elle haïssait son impuissance face à la situation. Mais je ne comprenais pas de quoi elle parlait, concrètement. Je me permis de la fixer, de chercher son regard fuyant à la recherche d'une quelconque information qui préciserait ses mots. Son air fermé ne me laissait pas beaucoup d'indices. Hormis sa déception, je ne pouvais savoir sans qu'elle ne m'éclaire. Ses mots ne tardèrent pas, comme si elle répondait aux questions que ma tête posait. « Je ne souhaite pas la contrarier non plus. » Je tentai de dissimuler ma réaction de surprise et de trouver la réponse adéquate à ce problème inexistant. Je sais que c'est moi qui suis venu avec cette histoire de mariage. C'est peut-être stupide, mais ça m'aide à ne pas céder. Ça m'aide à rester sur le droit chemin que Mère voudrait que j'emprunte - que je voudrais emprunter également. Je ne pouvais pas lui avouer que cette histoire était du pipeau ; pas à présent que nous allions passer quelques jours ensemble, non-stop. Ce serait malaisant d'abattre une telle barrière et de ne pas pouvoir en bénéficier durant le séjour. « Ce n'est pas ça, Tracy. » Je ne me précipite pas dans des explications nébuleuses sensées la rassurer. Je ne veux pas la rassurer, en soi, je veux juste qu'elle comprenne les raisons de la distance que j'impose entre nous. La seule raison, c'est l'attachement que je lui porte. Je ne suis lié à personne. Je n'ai aucun réel ami parce que je n'en ai pas voulu. Elle n'est pas voulue, dans le fond. Son être m'a simplement séduit, et je ne sais comment me débarrasser de ce sentiment sans en éprouver moi-même des conséquences. « Je veux te préserver. » C'est une simple conclusion, un simple conseil. Je sais pourtant que ça ne la stoppera pas. Ça ne m'empêche pas d'arrêter moi-même, bien au contraire. Je sais que je vais continuer à exploiter ses faiblesses, continuer à la rendre manipulable comme je l'entends. Il n'y a rien à faire, j'aime contrôler, j'aime faire faire aux gens des choses qu'ils ne feraient pas par eux-mêmes si je ne leur en soufflais pas l'idée. J'aime puiser dans leurs ressources, interroger leur patience, tester leurs limites, repousser leurs faiblesses ; en somme, les développer pour qu'ils me plaisent et s'accordent à réaliser ce que je leur souhaite. « Je ne suis pas quelqu'un de bénéfique pour toi. » Je ne souhaitais initialement pas l'influencer dans ses choix, et je me rends compte à présent que c'est peut-être la personne que j'ai manipulé avec le plus de résultats ...

« Moi aussi, je la sens. » Il n'y avait qu'à penser à notre quête et fixer la végétation pour comprendre que nous avions rattrapé nos projets. Cette tension était palpable et je n'étais pas étonné de ne pas être le seul à la capter. Ça réveillait en moi un vent d'excitation. J'étais impatient d'aller sur le terrain et de me lancer dans la recherche d'informations. C'est peut-être nébuleux comme approche, mais j'ai confiance en nos instincts et dans nos démarches. Jusque-là, nos raisonnements se tiennent et progressent. Bien sûr, quelques stops nous ont contraints à faire demi-tour, mais seulement pour mieux avancer. J'avais simplement l'impression d'être à l'aube d'une découverte qui allait changer la face de mon quotidien, et peut-être celle du monde. Une clé vers la résurrection ouvrait la voie à l'immortalité. Ainsi, le temps et les expériences deviendraient des valeurs subjectives qu'il faudra reconsidérer dans notre mode de vie. « Je m’attends… à découvrir des choses qui nous dépassent complètement. » Je suivis son regard qui portait vers rien de particulier. Je comprenais cette attente et cette frayeur à la fois. Étions-nous prêts à évoluer ? Étions-nous prêts à effectuer un tel bond en avant ? Nous allions certainement vivre des expériences marquantes, choquantes et inoubliables. J'espérais pouvoir être spectateur d'une résurrection temporaire, de comprendre de quelle manière le sorcier pouvait vivre à travers les traits d'autrui, de percer à jour les mystères de ce rite antique. « Peut-être que ça changera à jamais ma vision du monde, peut-être qu’on repartira d’ici en étant plus jamais les mêmes. » Je suppose que d'une manière ou d'une autre, c'était ce que je venais rechercher. C'est pourquoi j'avais dit oui. Vivre une expérience qui me changera. Moi et ma manière d'appréhender les gens, de connaître le monde. Quels seraient mes objectifs, si la résurrection ne relèverait plus du secret ? « Entre accepter certaines pratiques et les voir être exécutées, il y a un monde. Je sais que tu vas apprécier l'expérience. » Je ne peux m'empêcher de sourire. Cette ouverture d'esprit est pareille à une fracture de l'esprit : un bouleversement violent de nos mœurs, un bercement de pratiques qui remettent notre rapport à la magie en question. Je sais que je tolérerai tout. Je sais aussi que je peux trouver des bénéfices dans toutes les magies, mêmes noires. Une remise en question profonde de son soi, et de ses capacités. « C’est effrayant, mais j’ai envie de le faire. D’aller jusqu’au bout. Je ne nous ralentirais pas. » Je n'en doutais pas. Elle portait le projet avec minutie, implication et curiosité depuis le début. Je sais qu'elle passera au-dessus des idées pré-conçues qu'elle redoutait jusque-là. Je sais qu'elle sera capable de tout accepter. Parfois, dans ses réflexions, j'en viens même à penser qu'elle pourrait accepter et encaisser davantage que moi certains principes. Et puis, compte-tenu de sa naïveté, je me dis que je dois m'initier à la prudence, à marcher dans ses pas en la laissant expérimenter comme elle le souhaiterait. « C'est galvanisant. N'oublie pas de maîtriser ton impatience. Pour ta sécurité. » Je finis par poser les paumes de main au sol et me relever. Le mieux était encore de se mettre en route, à présent que le soleil était levé et que je connaissais les appréhensions de la demoiselle. Je frotte mes mains pour me débarrasser des grains de sable accrochés à mes mains, avant de les proposer pour l'aider à se relever à son tour. « Allons à leur rencontre, dans ce cas. De toute manière, ils doivent déjà nous avoir repéré. » Je ne doutais pas que leurs barrières et protections magiques devaient être élaborées. Pour qu'un peuple sorcier vive à l'écart de la sorte, ils devaient former une société autonome totalement capable de se suffire à elle-même. Je disparus sous la tente pour me saisir du sac à dos de survie que j'avais préparé pour ce premier jour d'aventure. En sortant, je la consultai du regard, comme si je m'attendais à ce qu'elle me donne la marche à suivre. « Plus tôt nous établirons le contact, moins ils auront de temps pour penser et décider d'un plan d'action. »



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No bird soars too high if he soars with his own wings
Andrea & Tracy

L’île était un espace qui s’éloignait de tout ce qu’elle avait pu connaître, et de tout ce qu’elle avait imaginé. Certes, elle ne quittait pas des yeux la raison pour laquelle ils avaient fait ce voyage, même si l’idée de ce qu’ils trouveraient au terme de ces jours de recherche la faisait frissonner. Tracy tenta alors de se rationaliser, tentant alors de joindre ce qu’elle voyait à ce qu’elle connaissait, par écrit, comme si ce processus suffisait à la rassurer. L’horizon paraissait alors soudainement moins effrayant, et l’image des rituels auxquels ils assisteraient moins macabre… au moins, elle n’était pas seule. Peut-être était-ce son cerveau qui se plaisait à lui jouer un tour en l’imaginant, mais il lui semblait que d’entrevue en entrevue, Andrea se métamorphosait peu à peu. D’un jeune homme poli, brillant, rigide, d’une maîtrise de lui rare, il laissait peu à peu la place à un individu qui lui ressemblait trait pour trait, pourtant… plus détendu, souriant presque sincèrement, n’obéissant plus à un protocole quelconque. Peut-être sans qu’il ne s’en rende compte, il devenait plus familier, plus prompt aux notes d’humour, plus à l’aise avec ce qu’il ne semblait pas avoir prévu. C’était agréable. D’autant plus alors qu’il constituait son seul point de repère dans cet environnement perdu, si loin de chez elle. A peine montée, elle chercha alors à figurer mentalement cette tente comme étant leur lieu de campement, pour les prochains jours, sortant quelques ouvrages de sa valise, son lunascope, et l’échiquier qu’elle déposa à proximité, comme pour s’aider à trouver en cet endroit un “chez-elle” pour les prochains jours. « Oh, je ne compterais pas sur mes compétences, à ta place, je n'ai jamais cuisiné. Mais je crois avoir assez de dextérité pour t'assister. » Un peu étonnée de cette révélation, un air satisfait vint éclaircir son visage, qu’elle dégageait en rehaussant sa queue de cheval. Décidément, ce qu’elle avait imaginé à propos de son environnement de vie semblait encore loin de la réalité… En réalité, ça ne la dérangeait pas plus que ça, même si elle imaginait qu’il lui faudrait improviser par moment, afin que cette cohabitation se passe pour le mieux. Elle ferma un instant les yeux, se rappelant des rares moments en cuisine qu’elle avait elle-même passé avec Elijah, tout simplement parce qu’il semblait que ce soit les seuls où il tolère une présence dans le cercle de sa bien aimée solitude. Puisqu’il était le seul garçon avec lequel elle avait vécu, elle imaginait que prendre exemple sur quelques unes de ses habitudes ne serait pas une si mauvaise idée. « Tu me mets la pression, là. » plaisanta-t-elle sans réellement plaisanter. « J’ai vu mon frère faire quelques fois, on devrait s’en sortir. Et une baguette serait la bienvenue ! » Jusqu’à ce que les ressources à leur disposition ne leur suffisent plus… auquel cas, le transplanage ne serait plus à exclure. Pour l’heure, elle se contentait de se concentrer sur leurs objectifs à courts termes : mettre un pied dans ce cercle d’initiés à la nécromancie était leur priorité, peu importait le temps et les précautions dont ils devraient user avant d’y parvenir.

Finalement, ce qui aurait simplement du être le don de ce cadeau qu’elle avait choisi avec soin, peut-être bien trop de soin pour une personne qui aurait simplement du être un partenaire de travail, s’éternisait. Tout d’abord en remerciements, jusqu’à cette ordonnance étrange, qu’elle émit à son égard. Un peu surprise, elle émit tout d’abord l’hypothèse selon laquelle sa promesse de mariage l’empêchait de recevoir ce genre de présents. « Ce n'est pas ça, Tracy. » Elle releva la tête, feignant l’indifférence, laissant ses pieds s’enfoncer légèrement dans le sable comme pour mieux masquer les signes qui pourraient trahir sa contrariété. Pourtant, ça avait tout l’air de ce que ça voulait dire. En lui interdisant de s’approcher de lui, il rappelait alors cet élément monstrueusement évident sur lequel elle avait totalement fermé les yeux… cette barrière qui existait entre eux. Entre leurs origines, entre leurs mondes, entre les plans d’avenir auxquels ils se destinaient. Si ce n’était pas Naïa, alors c’était elle. Et il y avait quelque chose de profondément irritant dans la manière qu’il avait de lui annoncer qu’elle représentait un problème pour lui… « Je veux te préserver. » Elle cilla, sans comprendre, l’interrogeant du regard, comme si cela pouvait suffire à en extraire une réponse. Être préservée de quoi ? Manifestement, il tentait de lui dire quelque chose qu’elle n’arrivait pas à saisir. La raison pour laquelle il semblait avoir tant de difficulté à accepter son cadeau, ou bien sa présence à ses côtés lui paraissait tout à coup bien obscure… “Je te remercie pour ton inquiétude, mais je ne suis plus une enfant.” répondit-elle calmement, jouant négligemment avec les lacets de ses chaussures de marche. Pourtant… pourtant ses choix déraisonnables lui avaient fait emprunter les chemins les plus tortueux. Ils l’avaient fait plonger dans les abysses, mentir à la terre entière, puis aujourd’hui, menée à l’autre bout du monde. Aux yeux du monde magique, elle n’avait pas encore atteint l’âge adulte, mais au vu des épreuves qu’elle avait traversé au cours de sa scolarité, elle ne pouvait non plus considérer appartenir à la période d’innocence. Alors… elle était probablement coincée quelque part entre les deux, gravitant entre deux âges, oscillant le refus et l’acceptation d’une réalité détestable. Tout, lorsqu’elle regardait Andrea, lui laissait comprendre qu’il était devenu un homme parfaitement accompli, suivant le fil de ses objectifs avec une rigueur implacable. L’idée d’être incapable d’en faire autant lui parut alors horripilante. « Je ne suis pas quelqu'un de bénéfique pour toi. » A nouveau, il parlait par énigmes, comme s’il s’attendait à ce qu’elle réalise elle-même. Que ce rapprochement, cet attachement, ce lien étrange était un mal profond, pour lui comme pour elle, qu’elle se devait d’éradiquer, comme si la responsabilité lui revenait à elle. Et soudainement, elle haïssait ce ton qu’il avait, comme s’il cherchait à ne pas la blesser. “Ce n’est pas comme ça que je le ressens.” déclara-t-elle, en secouant la tête. Rien ne l’empêchait de réinstaurer entre eux la distance du début, mais pour sa part, elle n’avait pas l’intention d’avaler cette justification. C’était par choix qu’elle avait décidé de prolonger cette collaboration, qui reposait seulement pourtant sur un serment inviolable, conclu pour les empêcher de divulguer les fruits de leurs recherches.

Si ces nouvelles questions semblaient parasiter leurs préoccupations actuelles, Tracy ne perdait néanmoins pas de vue la raison de leur venue. Une partie d’elle ne pouvait plus se contenter du maigre savoir contenu dans les livres de bibliothèque, comme si tout à coup… elle avait un besoin urgent de davantage. Une envie irrépressible de transcender ses propres connaissances, de faire lumière sur un tabou bien ancré, autour duquel ils avaient articulé leurs recherches de ces dernières semaines. « Entre accepter certaines pratiques et les voir être exécutées, il y a un monde. Je sais que tu vas apprécier l'expérience. » Pourtant, l’image de son souvenir était encore bien en elle. Si elle avait été si hautement impressionnée ce jour-là, après une intrusion clandestine dans le bureau du professeur Mandrake, c’était peut-être parce qu’elle n’était toujours pas prête à voir au-delà des livres. Il fallait que ça change. Il fallait qu’elle brise cette barrière invisible. « Pendant des années on nous a appris à utiliser la magie d’une certaine manière. Peut-être… peut-être qu’on est passés à côté de son essence-même. Sans le savoir. » réfléchit-elle à voix haute, le menton relevé vers ces collines qui leur masquaient cette civilisation énigmatique. Le soleil se levait progressivement, et l’aube laissait alors place à un nouveau jour, éclatant. « C'est galvanisant. N'oublie pas de maîtriser ton impatience. Pour ta sécurité. » Même sans le vouloir, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir intimement touchée par cette étonnante sollicitude de sa part, même en comprenant que c’était dans leur intérêt. Non. Elle avait bien trop à coeur leurs objectifs commun pour tout gâcher inutilement, même s’il semblait effectivement délicat de se maîtriser. « Je serais prudente, je te le promets. » Et surtout, elle ignorait pour quelle raison, mais elle se devait de ne pas le décevoir. Depuis le bal, le regard qu’il lui portait semblait avoir acquis une importance supérieure, sans qu’elle ne comprenne pourquoi. Ou qu’elle ne veuille en accepter la raison, tout du moins. « Allons à leur rencontre, dans ce cas. De toute manière, ils doivent déjà nous avoir repéré. » Tout à coup, son regard se fit inquiet lorsqu’il sillonna les alentours, tandis qu’elle saisissait la main qu’il lui offrait pour se relever. Là où elle avait l’impression qu’ils étaient seuls au monde, l’île devenait tout à coup peuplée d’ennemis imaginaires, d’espions à l’affut de leurs moindres faits et gestes. Une main sur sa cape, soigneusement pliée dans son sac, Tracy hésita. Etait-il bon de s’en servir, sans connaître davantage leur environnement et ses habitants… ? Certes, elle s’était renseignée sur la géographie de l’île, sur les pratiques magiques qui y étaient ancrées. Pour le reste, elle ne connaissait rien de ceux qui les menaient, de ceux qui occupaient les lieux. Andrea avait raison, mieux valait tenter la sécurité en jouant cartes sur tables. Se débarrassant d’un coup sec de la main des quelques pellicules de sable qui s’étaient accrochées à elle, elle toisa alors la végétation de l’île d’un air décidé, puisqu’il leur faudrait la traverser. « Plus tôt nous établirons le contact, moins ils auront de temps pour penser et décider d'un plan d'action. » Elle acquiesça rapidement, avec dans l’idée que le leur était encore plutôt limité. Certes, elle avait sa baguette à portée, mais le moindre sortilège de sa part enverrait un courrier du ministère à ses parents avec la position exacte de leur localisation, et alors ils comprendraient aussitôt qu’elle n’était pas en Irlande. C’était la solution à n’utiliser qu’en cas d’urgence… pour le reste, c’était son partenaire de recherches qui devrait utiliser la magie pour deux. « Est-il plus sage de rester en retrait, ou de tenter une intégration parmi eux… ? » le questionna-t-elle alors qu’ils s’éloignaient du campement, après s’être assurés que toutes les mesures de sécurité étaient bien en place. Il n’y avait pas de chemin à proprement parler, il leur faudrait s’aventurer en terrain sauvage, en terre inconnue, en commençant par la partie boisée de l’île, dans laquelle ils s’apprêtaient à s’enfoncer.

Emi Burton
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