[Année 2023-2024] It's rarely sunny in London § Professeur Wolfart

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

It's rarely sunny in London

Wolfart & Hugo

« When I was your age they would say we can become cops, or criminals. Today, what I'm saying to you is this: when you're facing a loaded gun, what's the difference ? »

La casquette vissée sur les cheveux lui donnait un air d’ado des années 90 mais il n’en avait cure. La mode n’avait aucun sens pour lui, pas plus dans le monde des sorciers que dans celui des moldus. Heureusement qu’il avait des amis comme Robrecht qui étaient à même de l’aiguillonner et par là on entendait le fait de pousser des cris d’horreur en voyant ses fringues bon marché. La vie n’était pas nécessairement simple quand on avait les cheveux roux et Hugo avait tendance à utiliser des shampooings à la camomille pour les blondir mais l’héritage d’une famille illustre ne se refusait pas, sous aucun prétexte.

Il avait déjeuner avec sa mère, près des buildings du ministère de la magie, la conversation sympathique bien qu’un peu cruel. Elle était tellement brillante qu’Hugo se sentait toujours un peu gauche sous l’amour dont elle l’inondait. Il ne méritait pas tant et le poids des attentes lui vrillaient l’estomac tant et si bien qu’il avait touché avec parcimonie à son assiette. Hermione avait de l’ambition pour les siens précisément parce qu’elle croyait en eux et qu’elle les aimait. Si sa sœur suivait sans difficultés les traces émérites de ceux qui avaient vaincu Voldemort, Hugo se sentait étranger à tout cela, les idées brumeuses et les actions indolentes. Le monde sorcier avait trop de barrières, des traditions qui vous écrasaient le torse en milles égratignures ; Fais pas-ci, parle pas à untel, lui il a le sang pourri, ton nom n’est plus dans tel registre.

Blablabla.

Blackman avait été la goutte d’eau. A un moment, quand on avait trop de conneries en face de soi, on finissait par jeter l’éponge. Ses parents et leurs cliques s’étaient battus il y avait à peine vingt ans et tout ça pour ça ? La belle affaire. Non, Hugo commençait à ne plus vraiment en rire : le monde des sorciers était bel et bien naze et peuplés de cassos. Cela devenait une philosophie personnelle.

Après avoir laissé sa mère à son lieu de travail, Hugo avait hésité entre le chemin de traverse et le Londres moldu, privilégiant finalement ce dernier. L’argent de poche tintinnabulait encore en forme de carte de crédit maternel dans la poche intérieur de son haut de survet. La CB était d’ailleurs une invention moldu fort astucieuse qui vous permettait de vider l’équivalent non-sorcier de votre compte Gringotts sans tenir de registre ni même devoir vous y déplacer et il avait toujours un frisson d’inattendu en l’utilisant, ne sachant jamais vraiment si le boitier magique l’accompagnant allait lui dire oui ou non pour la transaction.
« Ouhhh. » Les lèvres se froussèrent, convaincues par ce que les yeux avaient dans le viseur. Un disquaire avec des vinyls sagement rangés sur des tables de fortune en guise de devanture. Ses doigts curieux se mirent à chercher une pochette sympathique. Niveau musique, les moldus avaient vraisemblablement milles ans d’avance même si Hugo aimait le biniou des Rock’s brothers ou les vieux tubes des Harpie’s. Il en était à regarder d’un air perplexe les pochettes d’un groupe incertain nommé Led Zeppelin quand il aperçut la bonhomie rassurante de son professeur d’étude des moldus. « Monsieur Wolfart ? » Hugo eut un sourire. De tous les professeurs qu’il avait, Wolfart était l’un de ses rares favoris. « Vous venez chiner aussi ? Je regardais si je trouvais pas un truc pour Rose… enfin ma sœur. Les trois quarts du temps j’ai envie de l’étrangler avec ses intestins mais elle m’a offert tout un kit d’épices alors… » Il hausse les épaules avant de passer une main sur sa nuque, les mèches blond vénitien glissant entre les doigts. « Vous venez ici pour les cours ? Ce serait super cool d'étudier la musique moldu. Sont grave en avance... bon sauf qu'on peut rien écouter. C'est un peu embêtant... je me fie aux pochettes du coup.»

(c) DΛNDELION