Des lettres, vous avez dis des lettres ? Je n'ai plus de lettres.

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Plus qu'une dizaine de marches. Neuf, cinq, trois, deux, une ! Elle y était ! Elle avait escaladé tout le château pour pouvoir se rendre en ce lieu, et elle y était enfin arrivé ! Essoufflé et respirant comme un boeuf, certes, mais arrivée en vie quand même . Alex n'avait jamais été très sportive, et c'est donc avec morosité qu'elle s'était rendue à la Volière, qui se trouvait tout en haut du château. Tout ça, pour une petite et inutile et pathétique petite -oui je l'ai déjà dit - lettre ! Elle avait pourtant cherché des alternatives, mais elle n'en avait pas trouvé. Forcément, quand elle ne recevait pas de courrier, Lael, sa chouette, ne pouvait pas deviner qu'elle aurait besoin d'elle.
Elle avait songé à attendre d'envoyer sa lettre. Peut-être que le lendemain, elle aurait reçu quelque chose ? Mais elle ne recevait jamais rien, et c'était mieux ainsi. Elle, elle donnait de ses nouvelles, comme si elle y avait été obligée, comme si ses parents en avaient quelque chose à faire. Mais cela lui permettait de faire comme les autres, de sembler avoir une vie en dehors de l'école. Comme tous les autres. Mais il fallait qu'un jour elle voie l'évidence. Elle n'avait pas une famille que l'on retrouvait chez tous les élèves, surtout chez les Gryffons.
Sortant de ses pensées bien moroses, la jeune brune se dirigea vers le fond de la Volière. Un bruit de piaillement s'élevait, sans parler du soulèvement de l'air que provoquait les ailes des oiseaux volant bien au-dessus de sa tête, d'un bout à l'autre de la pièce. Des excréments jonchaient le sol. La première pensée qu'eut Alex, ce fut qu'elle avait oublié sa baguette dans la salle commune, et qu'elle aurait pu s'en servir pour nettoyer un peu tout ça.
Tant bien que mal, la Cooper se faufila entre les animaux, pour essayer de retrouver Lael. Où était passée cette satanée chouette ? Elle était quand même reconnaissable, noire avec quelques plumes blanches ici et là.
Alex releva encore une fois la tête, cherchant des yeux la fameuse chouette. Elle la trouva non loin de l'endroit où elle s'était arrêté, la regardant avec une lueur presque amusée dans les yeux.

" C'est ça oui, moque-toi de moi ! Tu verrais, si tu étais à ma place, comme c'est simple de mettre la main sur une joueuse comme toi ! "

La jeune fille éclata de rire, tandis que la chouette farceuse venait se poser sur son épaule. D'un geste adroit, Alex fit glisser son sac pour en sortir un paquet de Patacitrouilles. Elle en sortit trois, en engloutit un, et passa le reste à Lael. La chouette picora cet en cas avec plaisir, mais foudroya quand même la Rouge & Or du regard.

" C'est bon ... J'ai compris, t'énerve pas ! "

Elle ressortit donc une friandise du paquet pour la lui tendre, en grimaçant. Si elle avait su qu'elle lui coûterait si cher en bonbons ... elle l'aurait prise quand même, sans doute. La relation qu'elle entretenait avec son animal était exceptionnelle. Comme toutes les relations homme/animal sûrement. Et étrangement, la petite chouette n'aimait pas Josh, ce qui était étonnant, car presque tout le monde aimait Josh ... Ça y est, elle était repartie dans ses pensées. La jeune fille s'ébroua mentalement, il ne fallait pas qu'elle perde de vue son objectif, sinon elle y était encore le lendemain.

Elle sortit en hâte la lettre qu'elle devait envoyer, l'accrocha à la patte de Lael, puis s'approcha de l'ouverture menant vers l'extérieur. Avant de lui donner la pulsion qui allait lui servir à s'envoler, elle ne put s'empêcher de lui glisser quelques recommandations.

" Tu déposes la lettre, et tu reviens, n'y reste pas. Et tu n'oublies pas de ne plus la mordiller hein ! "

Comme en réponse à sa phrase précédente, la chouette eut un cri ressemblant à un gémissement. Elle se souvenait encore, sans doute, d'avoir été frappée. Pauvre Lael. Alex n'aimait pas l'envoyer et elle ne voulait pas prendre un autre volatile ... La jeune fille soupira ... puisqu'il le fallait ! Avec un élan soudain, la chouette s'envola.

Reprenant ses esprits, Alex s'assit contre le mur, sur la paille. Elle ne pouvait pas redescendre maintenant, alors qu'elle était encore toute essoufflée de sa montée.

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"Bordel que c'est haut !"

Ce fut, plus ou moins vulgairement, la pensée qui traversa le cerveau de la jeune blonde quand elle aperçut l'escalier menant à la volière. Oh, ce n'était pas la première fois qu'elle s'y rendait, loin de là, mais elle venait de courir à travers le château pour ne pas être en retard au diner. Et bien que sportive et énergique, Avril sentit ses muscles protester à l'idée de ce qui s'apparentait plus à une escalade. Restant au bas des marches, elle réfléchit un instant et se demanda si ça valait le coup d'endurer cette épreuve juste pour envoyer une lettre. Elle secoua la tête, finalement résolue à monter : elle n'avait pas courut pendant quinze bonnes minutes pour rien ! Plaquant un sourire téméraire sur ses lèvres, elle entama cette nouvelle épreuve en trottinant. Quitte à aller en haut, autant faire travailler ses cuisses et ses fessiers, ça ne pourrait pas leur faire de mal. Dix marches, vingt marches, trente marches...

"Je confirme, les escaliers, ça fait travailler..."

Avril sentait ses muscles se raidir mais continua. Ce n'était pas des marches qui allaient lui faire peur, quand même ! Quarante marches, cinquante marches, soixante marches...

"Quand je pense que c'est même pas reconnu comme un sport...!"

La pensée fusa avec mauvaise humeur alors qu'elle se forçait à conserver une allure rapide. Soixante-dix marches, quatre-vingt marche, quatre-vingt-dix marches...

"A croire que ça les amuse de faire des escaliers sans fin, dans cette école !"

Peinant à garder son souffle, la blonde continuait encore et toujours son ascension bien que son cerveau fulminait de pensées plus ou moins de mauvaise fois contre tout ce qui pouvait exister de marches, d'escaliers et de tours dans cette école. Cent marches, cent dix marches, cent vingt marches...

"Enfin...!"

L'exclamation lui échappa alors qu'elle arrivait au sommet, rouge et essoufflée. Finalement elle avait eut tord : faire travailler ses cuisses pouvait lui faire du mal... Elle s'adossa aussitôt contre le mur et sortit sa baguette. Oui, les sorts étaient déconseillés en dehors des cours mais elle ne souhaitait pas salir et ses vêtements et personne ne semblait se soucier de la propreté des lieux. D'un geste distrait elle lança un sortilège pour débarrasser le sol des excréments avant de se laisser tomber par terre. La griffondor ferma les yeux et resta ainsi une longue minute avant de se relever. Ce ne fut qu'a cet instant qu'elle se rendit compte qu'elle n'était pas seule. Une autre fille était assise dans la volière. Pour avoir passé les cinq dernières années dans la même classe qu'elle, Avril reconnut presque immédiatement Alex.

"Salut, lança-t-elle à nouveau pleine d'entrain. Euh... Pour ce qui est du sort, tu ne le répéteras pas, dis ? demanda-t-elle, un peu anxieuse."

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Bon ... encore un petit peu. Un peu de repos n'avait jamais fait de mal à personne, n'est-ce pas ? Elle était bien ici, et le fait de devoir redescendre tous ses étages pour se rendre à la serre de botanique la faisait grimacer. Décidément, elle allait encore sécher. Non pas que ça devienne une habitude, mais presque, elle en avait presque peur. Et pourtant, elle ne séchait jamais pour elle. Une fois, c'était, pour envoyer une lettre, comme aujourd'hui, une autre fois, pour aider son frère à faire on ne savait quelle bêtise, pour finir un devoir qu'elle devait rendre l'heure suivante ... Jamais elle ne profitait du temps qu'elle volait pour se satisfaire elle-même, c'en était désolant !
Elle voyait bien la tête de son frère quand il saurait où elle avait passé la matinée . "Tu n'avais pas quelque chose de plus enrichissant à faire que de te balader dans les excréments d'hiboux?" Facile à dire pour lui, depuis qu'il avait été admis à Gryffondor, leurs parents ne lui adressaient plus la parole. Pour elle, cela avait été différent, elle n'avait jamais été le prodige de la famille alors ratée un peu plus un peu moins, cela ne changeait pas grand-chose pour eux.

Ses pensées furent interrompues par des bruits de pas qui se rapprochaient. Enfin, des bruits de pas ... Des bruits de course qui, vers la fin, ressemblaient à la course d'un éléphant ayant vu une souris. M'enfin, éléphant ou pas, qui s'amusait à courir dans les escaliers menant à la Volière. On pouvait les prendre par n'importe où, JAMAIS la jeune fille n'aurait réussi à y aller en courant. Qui était le fou capable d'un tel exploit ?

Son regard étonné se reporta donc vers la porte, où une jeune fille venait d'apparaître. Avril Boyd, aussi rouge que son blason. Alex la connaissait pour être dans la même année qu'elle, dans sa maison et dans sa classe. Elle aimait bien cette fille, elle la trouvait sympathique. Mais là, le mot qui lui venait à l'esprit était ... suicidaire. Avril allait faire une crise d'on ne sait quoi et elle allait s'effondrer par terre d'avoir trop dépassé ses limites physiques.

Avril ne l'ayant apparemment pas vue , elle sortit sa baguette et nettoya la Volière. A ce moment-là, Alex eut envie d'applaudir sa camarade. Camarade qui se laissait tomber au sol, épuisée. C'est à ce moment là qu'elle la vit. La brune lui rendit son sourire.

" Salut ! Tu fais souvent ton jogging jusqu'à la Volière ? "

Elle parlait d'un ton amusé, et assez impressionné quant à l'effort qu'avait dû fournir la jolie blonde. Elle-même en marchant avait extrêmement souffert de la montée !

" Et pour le sort, ne t'inquiète pas, je l'aurais fait moi-même si j'avais pas oublié ma baguette dans la salle commune ! Je suis assez tête en l'air parfois ..."

La jeune Gryff' se mit à rire de sa propre idiotie. Tête en l'air, c'était peu de le dire ... Un jour elle avait perdu ses chaussures, obligée de se balader dans le château pieds nus pendant la journée complète. Tout le monde devait se souvenir de cet épisode, et elle en avait légèrement honte.

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" Salut ! Tu fais souvent ton jogging jusqu'à la Volière ? "

Avril rit de bon à cœur à la question, consciente que ce qui lui avait semblé être une bonne idée ne l'était finalement pas. Elle regrettait vraiment de ne pas être moins énergique et impulsive parfois. Peut être la vie serait plus simple ainsi.

"A vrai dire non. Cela me semblait tentant mais je jure que je ne recommencerai jamais !"

La blonde se releva et finalement et survola du regard les hiboux et chouettes perchés un peu partout dans la pièce quand elle entendit la deuxième phrase d'Alex. Un nouveau sourire vint éclairer son visage.

"Contente d'avoir rendue service alors ! N'hésite pas à m'appeler si tu l'oublies un matin, après tout, les joggings c'est ma spécialité !"

Retournant à son inspection des volatiles, la sorcière soupira alors qu'elle ne trouvait pas la chouette qu'elle cherchait. Pourtant, une chouette harfang blanche, ça ne devait pas passez inaperçu ! Elle marcha de long en large avant de l'apercevoir.

"Allez Ladie, viens voir maman, murmura-t-elle en tendant son bras"

La chouette vint se poser sur son poignet et mordilla affectueusement son doigt. Avril sourit et caressa distraitement l'animal avant de sortir une lettre de son sac, laissant de côté la sachet de graines. Elle confia l'enveloppe à l'oiseau avant de s'approcher de la fenêtre.

"Je ne te donne pas des friandises, je sais que Maman te nourris déjà trop..."

Elle rit de nouveau en voyant le regard rempli de reproche que lui accorda Ladie avant de s'envoler. Puis elle se retourna vers sa camarade de classe. Elle ne la connaissait pas vraiment, ne lui lançant qu'un simple bonjour quand elle la croisait, mais la trouvait sympathique. Malgré le mal qu'elle avait à trouver des sujets de conversation, elle reprit la parole.

"Tu as envie de manger ? Moi je meurs de faim ! Je ne pensais pas avoir autant envie de rejoindre la Grande Salle un jour, rit elle."

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Tentant ... Elle avait dit tentant ? Jamais cet adjectif là ne serait venu à l'esprit d'Alex pour qualifier un jogging tout en escalade. Elle n'aimait pas énormément le sport, mais arrivait à tenir le rythme d'une petite course d'endurance tous les deux jours, mais grimper jusque là en courant, jamais elle ne l'aurais tenté. Ou alors pas avec le sourire ! Rien que pour cela, elle admirait Avril, qui avait accompli quelque chose dont elle même ne pourrait jamais s'enorgueillir.

" Whoao ! Je te félicite. Ça vaut bien un petit applaudissement, surtout si tu ne comptes jamais le refaire ! "

Joignant le geste à la parole, la jeune fille applaudit en riant l'autre Gryffondor. De quoi la récompenser d'un peu de ses efforts, même si la récompense était bien maigre.
La blonde semblait très encline à sourire, ce qui soulagea Alex, qui avait beaucoup de mal avec les gens qui ne souriaient jamais, ne montraient jamais leurs émotions et qui gardaient un air impassible tout le temps. En fait, elle n'aimait pas tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à sa famille, si on exceptait son frère.
Elle sourit à la remarque de sa camarade. Elle ne risquait plus d'oublier sa baguette, elle se le promettait. Après tout, elle était une sorcière, se serait un drame qu'il lui arrive quelque chose et qu'elle n'ait rien pour se défendre ! Enfin ... Poudlard était un endroit sûr, il ne pouvait pas arriver grand-chose, ici.

" Je pense que je vais me fabriquer une poche spéciale ou un truc du genre. Peut-être que mon frère pourra m'aider, il est plus doué que moi en Sortilèges. Une poche qui grogne quand la baguette n'est pas dedans par exemple ! "

La brune rit à son exemple. L'image était assez comique quand on y réfléchissait. Et légèrement flippante, d'ailleurs !
Elle observa Avril chercher sa chouette, la trouver, puis lui parler. Apparemment, c'était une manie des élèves de Poudlard de parler aux volatiles ... Quoiqu'en y réfléchissant bien, à part les élèves de Poudlard, peu avaient besoin d'hiboux. Même les communications magiques évoluaient au point que les oiseaux s'avéraient inutiles, au Ministère par exemple.
Une fois la chouette d'Avril envolée, celle-ci se tourna vers Alex. Pour sûr qu'elle avait faim ! Une jeune fille comme elle avait toujours faim !

" C'est avec plaisir que je te suis dans la Grande Salle ! Une tarte aux framboises, ça me dirait bien ..."

Avec un grand sourire, Alex se releva et fit signe à la blondinette.

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La jeune blonde se prêta volontiers au jeux des applaudissements et fit même une petite révérence en souriant.

"Merci ! Tu auras été la seule spectatrice de cette unique course jusqu'à la volière !"

Puis le sujet de la conversation dériva vers la baguette de la jolie brune. Au moins, elle n'était pas la seule tête en l'air de l'école ! Pourtant, elle, elle n'avait jamais été jusqu'à oublier sa baguette magique. Elle l'aimait bien trop pour cela. C'était la preuve la plus flagrante de son appartenance légitime au monde de la magie.

" Je pense que je vais me fabriquer une poche spéciale ou un truc du genre. Peut-être que mon frère pourra m'aider, il est plus doué que moi en Sortilèges. Une poche qui grogne quand la baguette n'est pas dedans par exemple ! "

Avril éclata de rire, une fois de plus, à la pensée d'une poche qui grogne. Aucun doute que ce serait une très bonne manière de dissuader le pire des têtes en l'air d'oublier quoique ce soit ! Peut être même que ce genre d'objet se vendraient facilement, qui sait ? Beaucoup de personnes oubliaient leurs affaires et cela semblait une manière très efficace de s'en rappeler, en tout cas beaucoup plus qu'un simple post-it.

"Cela mérite réflexion. Je pense que beaucoup de personnes pourraient avoir besoin de ce genre de poches. Un conseil : dépose un brevet. Qui sait ? Ce sera peut être le début de la fortune, ajouta-t-elle en plaisantant."

La blonde trouva sa chouette, lui confia une lettre et le volatile s'envola en dehors du château pour rejoindre Nottingham et la maison de sa mère. Elle laissa un instant ses pensées dérivées vers sa génitrice : elle espérait que tout allait bien pour elle. Elle savait pertinemment que si jamais elle avait des problèmes, elle ne lui en parlerait pas dans ses lettres pour ne pas l'inquiéter et cela avait pour conséquence de la laisser dans l'ignorance la plus totale. Ce que ça pouvait l'énerver ! Son ventre grogna et la fit donc enchainer sur un autre sujet de conversation : le repas. Un nouveau sourire vint prendre place sur ses lèvres alors qu'Alex lui répondait.

"A vrai dire, je pourrais manger tout et n'importe quoi ! Je crois que je vais engloutir ce qui me tombe sous la main, déclara-t-elle. Enfin, allons y dans ce cas !"

Elle s'engagea dans les escaliers et, pensant bien que sa camarade n'aurait pas apprécié qu'elle les descende au pas de course, sautilla sur chaque marche. Elle était une boule de nerfs, elle n'y pouvait rien ! C'était plus fort qu'elle : il fallait qu'elle bouge.

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