[Année 2023-2024] I think I can help you [Roxy et Eliana] {TERMINE}

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« Papi, tu es sûr que tu ne veux pas venir avec moi ? – Non. » répondit simplement mon grand-père avant de tourner les talons dans le sens inverse. Sûrement à la recherche d’une boutique où se désaltérer autour d’un journal. La chaleur du début de juillet était particulièrement tenace. Je ne m’en offusquai guère, sachant pertinemment qu’il n’aimait pas tout ce qui touchait de près ou de loin aux farces. Pour ma part, je ne vivais que pour ça. Et davantage depuis que j’avais découvert la boutique Weasley il y a quelques années. Leurs produits étaient audacieux et de bonne qualité. Je pris rapidement la direction de la boutique, faisant attention à ne pas me faire percuter par des personnes de grande taille. Quand j’arrivai aux portes dudit magasin, une excitation immense s’empara de moi. J’allais enfin pouvoir faire les réserves de l’été !

J’entrai un peu brusquement dans la boutique, ouvrant la porte de manière brutale. « Bienvenue Mademoiselle ! Ne vous précipitez pas, la boutique ne va pas s’envoler ! » s’exclama le gérant de la boutique d’un clin d’œil à mon attention. Ses cheveux roux et son oreille coupée ne laissait aucun doute quant à son identité. Il y avait beaucoup de monde, et des gens de tout âge. L’ambiance était agitée entre ceux qui testaient les nouveaux produits et les autres qui négociaient avec leurs parents le nombre de leurs articles. Impatiente, je me dirigeai vers le rayon des plumes ensorcelées. Il y avait tellement de choix ! Je ne savais où donner de la tête. Dans mon sac en paille, j’engouffrai deux plumes à vérificateurs d’orthographe et une plume à autoencreur. La professeure Burgess avait horreur des fautes d’orthographes, ce qui me valait souvent des notes bien décevantes. Je devais repartir sur un bon pied l'année prochaine.

En m’approchant des escaliers, je pus observer le magnifique feu d’artifices qui ajoutait au charme électrique de la boutique. Elle n’avait toujours inspiré que la bonne humeur et l’insouciance. Ebahie par ce spectacle, j’en avais presque oubliée le trop plein de monde autour de moi. Tellement que dans son avancée, quelqu’un me percuta au passage. Je soupirai, n’appréciant pas d’être prise à nouveau pour cible. Je me tournai vers la personne, l’air agacée. Mais la reconnaissant instantanément, mes yeux s’écarquillèrent sous la surprise : « Roxy ?! ». Je m’avançai vers elle et la pris dans mes bras, espérant secrètement qu’elle ne s’offusquerait pas du geste. Nous nous étions effectivement rapprochées l’an dernier à Poudlard, mais j’ignorai si elle me considérait comme une amie ou comme une connaissance quelconque. « Eh bien, ça pour une surprise ! » m’exclamai-je, toute joyeuse de la rencontrer ici. « Si j’avais su que tu viendrais à la prestigieuse boutique des Weasley, on y serait allé ensemble ! Qu’est-ce qui t’amène ici ? »

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Sortir à Pré-au-Lard en était quand l’école est finie, c’est un peu bizarre. C’est le même endroit, mais en même tout est…différent, il y a moins de groupes d’élèves, on croise rarement des professeurs et même s’il y a du monde, j’ai l’impression que tout est plus…calme ? Ou discipliné, personne ne court dans tous les sens, où ne s’invective. Bref, les gens ont l’air de se comporter en adultes responsables. En même temps c’est normal : il faut bien qu’il y ait des sorciers majeurs pour accompagner les plus jeunes jusqu’ici. Bon, j’ai de la chance dans mon malheur - parce que oui, je n’avais pas spécialement envie d’être ici – mon père m’a lâché dans le village avec un peu d’argent de poche et pour consigne de lui ficher la paix jusqu’à 16h. Pourquoi je suis là ? honnêtement, je ne sais pas trop. Il a du accompagné mon oncle et des amis pour une réunion dans un des pubs (une réunion ?! sérieusement… à qui il essaye de faire croire ça ?! en plein mois de juillet !), ma petite sœur est gardée par une de mes tantes, et moi j’ai été priée de laisser ma mère se reposer. Sauf que j’ai 13 ans, pas trois mois et je ne vois pas en quoi me laisser profiter de l’été dans le jardin dérange qui que ce soit. En plus, aucune de mes cousines n’étaient disponibles pour venir, pas plus que Jade ou Madison puisque tout c’est décidé ce matin. Tu parles d’une réunion toi !

C’est donc un peu ronchon que je m’éloigne du pub où mon père, mes oncles et leurs amis se sont rendus à la recherche d’une occupation quelconque. Il fait trop chaud pour traîner dehors sans but, alors je rentre dans la première boutique sur mon chemin : le magasin de farces et attrapes pour sorciers facétieux. C’est complètement blindé et suffocant, il y a du monde partout ça se chamaille, ça crie, ok je retire ce que j’ai dit sur le calme et la discipline. Il va falloir se battre pour pouvoir regarder quelque chose… J’ai hâte et d’ailleurs, regarder quoi ? Je crois me souvenir qu’ils ont des trucs pour enfants, je pourrais peut-être essayer de trouver un jouet pour Lana ? Clairement, j’aurai fait moins de bêtise en restant à la maison mais hey, ils ont qu’à assumer leurs idées nulles. Je crois que le rayon marmot est au fond de la boutique, évidemment. Je joue des coudes et j’essaye de passer, ce n’est pas très facile. « excusez-moi, pardon, j’essaye de passer » Purée ils vont se pousser oui ?! j’arrive à me dégager un petit passage, quand soudain, un feu d’artifice explose, la personne qui arrive en face de moi se retourne, me mettant un coup de sac au passage et m’obligeant à reculer dans quelqu’un « Hé-Oh ! ». Je râle mais l’adulte me jette le regard qui veut dire ‘’j’en ai rien à cirer, je suis grand t’es petit, ne la ramène pas’’. Soit. J’entends le soupire de la personne que j’ai bousculé et m’apprête à m’excuser quand soudain, elle m’appelle par mon prénom et me sers dans ses bras. Qu’est-ce-que ?!

« Oh Eliana ! Salut. Excuse-moi, je crois que l’autre grande perche n’a jamais vu de feu d’artifice de sa vie, elle a pas pu s’empêcher de me filer un coup pour mieux voir. Je t’ai pas fait mal au moins ? » dis-je avec un sourire, tout en me dégageant délicatement de son embrassade. J’aime beaucoup Eli, mais là il fait chaud, il y a du monde et vraiment, j’aime pas trop les câlins. « Carrément ! Et une bonne… Je m’ennuie déjà ! » dis-je en riant. « En fait, je ne savais pas moi-même que je viendrais ici, mon père m’a annoncé qu’on venait ce matin et m’a lourdé dans Pré-au-Lard, j’ai quartier libre jusqu’à 16h… Je suis rentrée dans la première boutique sur mon chemin et voilà ! Je pensais aller voir les jouets pour petits ! Et toi, quels méfaits tu nous prévoies ? » demandai-je avec curiosité. A mon avis, elle ne manque pas d’idées…et cet après midi va sûrement se révéler beaucoup plus intéressante que prévue.

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Roxy m’expliqua qu’elle était ici à l’initiative de son père. Ou du moins, qu’elle avait été « larguée » par ce dernier sur le Chemin de Traverse. J’aurais voulu lui en dire de même vis-à-vis de mon grand-père, mais je me ravisai. Je redoutai qu’elle me pose des questions sur lui. Et ce dernier n’était pas l’homme le plus avenant que je connaissais. Du moins, en dehors du cercle familial et de ses proches. « Je pensais aller voir les jouets pour petits ! – Oh, pour faire plaisir à tes frères et sœurs ? c’est gentil ! – Et toi, quels méfaits tu nous prévoies ? » Je ne répondis rien sur le coup, me contentant d’un sourire énigmatique. Et Roxy le connaissait bien celui-là, comme certains de mes amis. « Disons que la boutique des Weasley est réputée pour être la plus fournie en termes d’objets facétieux les plus prometteurs. Il paraît qu’ils attirent une clientèle massive de l’étranger. Et tu connais… mes petites affaires à Poudlard. Si je veux que le business devienne florissant, il faut que je me fournisse ici. Beaucoup d’élèves à Poudlard m’en ont fait la demande ; leurs parents sont à cheval sur les règles et refusent de céder à leurs demandes. Heureusement que ce n’est pas le cas de mon grand-père. Et pour Mamie, disons qu’on a passé un compromis. »

Bien-évidemment, ma grand-mère me tuerait si elle venait à être au courant de mes activités cachées. Mais beaucoup de ces objets étaient diabolisés à tort : il n’y avait pas de mal à en posséder quelque uns à Poudlard. Les adultes de l’école et les parents d’élèves continuaient à afficher leur désaccord à ce propos. Quelle hypocrisie alors qu’il n’était question que d’amusement. Pas d’enfreindre le règlement ! « On peut monter en haut ? J’aurais besoin d’objets spécifiques qui ne se trouvent qu’au premier étage. » Nous nous dirigeâmes au premier, jouant des coudes pour nous frayer un passage dans cette cohue monstre. Arrivée à l’étage, nous soufflâmes de tranquillité avant de nous diriger vers les rayons des accessoires. Il y avait des gants, des capes et des chapeaux de toutes les tailles et de toutes les couleurs. À première vue, on aurait dit des accessoires standards. « Il me faut des objets pour me protéger contre les sorts mineurs, expliquai-je à Roxy. » J’essayai quelques chapeaux un peu trop excentriques à mon goût avant de tomber sur un bonnet gris à l’allure passe-partout. « Celui-là est plutôt discret, non ? ».

Je me souviens très bien de toutes ces fois où j’étais tombée sur la mauvaise personne. La rencontre la plus humiliante que je n’eus jamais vécu était celle avec Logan Light. Ce fou furieux hypocrite de Serdaigle. Il avait en plus eu le courage de m’attaquer avec sa troupe « d’amis ». J’avais bien eu peur d’être envoyée à l’infirmerie, mais heureusement, grâce à Cruz Roswood, je m’en étais sortie sans égratignures. Mais qui sait, peut-être ne serai-je plus aussi chanceuse à l’avenir ? Sans compter cet idiot d’O’Phelan, une réplique miniature et abominable de Ligh, qui me pourrissait la vie à son tour. Il était d’ailleurs en partie la raison pour laquelle je prenais ces dispositions. « Je sais, tu dois peut-être trouver que j’en fais un peu trop, mais crois-moi, on n’est jamais trop prudent, même à Poudlard, assénai-je tandis que je reposais un gant qui m’allait trop grand. Dis-moi, qu’est-ce que tu voulais prendre pour tes frères et sœurs ? ».

HRP:

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Je souris à Eliana, cette fille était une pile électrique, pas étonnant qu'elle est atterri à Gryffondor... Avec Joanne, elles pourraient sûrement alimenter toute une centrale...bien que Joanne me paraisse tout de même difficilement égalable, en terme d'énergie et de fabrique à question. Il faudrait d'ailleurs que je lui envoie un petit mot, cela faisait un moment que je n'avais pas eu de ses nouvelles. Je notais ça dans un coin de ma tête avant de revenir à la conversation. Si mes amies proches avaient entendu parlé de la naissance de ma petite soeur, je n'avais pas fait d'annonce à la cantonade : un nouveau bébé dans la famille Meadhbh Reid n'avait rien de surprenant. Surtout à Poudlard... Je ne portais pas le nom de ma grand-mère, ce qui m'évitait la plupart du temps les quolibets des autres élèves, contrairement à mes cousines qui elles avaient régulièrement le droit à de petites remarques sympas sur notre tendance à la famille nombreuse. « Oui, c'est pour ma petite soeur, elle est née en avril. Elle est encore toute petite, elle ne fait pas grand chose, mais quitte à être ici pour l'après-midi, autant en profiter. Je serais peut-être déjà à Poudlard quand elle sera en âge de jouer avec... » dis-je avec un peu d'amertume... C'était peut-être stupide, mais j'avais vraiment la crainte de ne pas réussir à créer de lien avec Lana du fait de mon éloignement.

Je rendis son regard à ma copine, d'un air entendu : « Tu prépares les stocks pour la rentrée alors. Ton grand-père est vraiment cool! Je crois que si ma grand-mère avait vent de ce genre d'arrangement, elle dévisserait ma tête pour la mettre sur la cheminée. Par contre, je crois que les farces et attrapes en elles-mêmes, ça lui passe complètement au-dessus tant que je ne détruis pas le château ! ». Je supposai d'ailleurs qu'on ne pouvait pas vraiment faire de tel dégât avec ce qu'on trouvait ici, à moins de modifier un peu la recette de base. « Alors miss Bradley, qu'elles ont été les tendances de l'année, et quel produit phare voyez-vous pour la rentrée ?» demandais-je sur le ton d'une présentatrice de journal télévisé... Est-ce qu'Eli avait une télé d'ailleurs? On discutait régulièrement, mais je n'en savais pas des masses sur elle finalement, sur sa famille ou ses origines. Il faut dire qu'après les événements, on n'avait plus très envie de poser ce genre de questions : ce qui nous paraissait anodin ne l'était pas pour tous.

J'acquiesçais et la suivit à l'étage : je comprenais parfaitement que les jouets pour bébé ne soit pas le truc le plus intéressant du monde, surtout dans une boutique aussi riche en surprise que celle-ci. Je regardai avec amusement Eliana essayer ses chapeaux plus ridicules les uns que les autres, avant de tomber finalement sur un simple bonnet. « Oui, c'est passe-partout : parfait. Mais en même temps, si tu prends un autre de ces trucs, personne ne te jettera de sort, les élèves préféreront t'éviter !» dis-je en riant. « D'ailleurs en parlant de protection, tu avais finalement réussi à visiter la salle sur demande et à dénicher un scrutoscope en état de marche? » demandai-je avec curiosité. Si c'était le cas, j'aurais bien aimé le voir ! La gryffone semblait prête à entrer en guerre, mais après tout, elle menait une vie risquée, elle devait s'attirer autant d'amis que d'ennemis avec ses activités. D'autant que quand on refourgue des farces et attrapes, il faut bien s'attendre à ce qu'elles explosent sur quelqu'un : « Les contrebandiers doivent prendre des précautions, ils vivent dangereusement ! » dis-je d'un air tout à fait sérieux. « Je ne sais pas trop ce qu'ils ont, j'imaginais peut-être une arche d'éveil avec des figurines ensorcelées pour faire des grimaces, ou un jouet qui fait du bruit... Mais pour le dernier, je crois que mes parents risquent de me détester. » Et oui, mais il ne fallait pas me forcer à sortir du jardin et me laisser quartier libre, à leurs risques et périls!

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L’annonce me surprit autant qu’elle me fit sourire. Roxy avait une petite sœur depuis quelque peu. Qu’est-ce que je l’enviais ! Le visage de la Poufsouffle s’assombrit cependant à la perspective de ne pas profiter de sa sœur en dehors des vacances. Elle jeta un œil amer aux objets pour les bambins. « D’abord, félicitations pour cette nouvelle venue dans la famille. Vous devez être super contents ! Ensuite, ne t’en fais pas pour la suite des choses, tu rattraperas le temps perdu pendant les vacances. Et ça n’en sera que plus profitable. Tu sais, tu en as de la chance, j’aurais aimé avoir un frère ou une sœur tout court. Alors ne t’en fais pas et profite des bons moments ! » Avec le temps, je m’étais faite à l’idée d’être fille unique. Néanmoins, quelques fois, je ne m’empêchais de penser à quoi ma vie aurait ressemblé avec un petit frère ou une petite sœur. Aurait-ce été plus joyeux ? Probablement. Comme cela aurait été plus stimulant. Oui, je n’avais aucun doute sur ça.

Très vite, le sujet dévia sur nos grands-parents. « Ton grand-père est vraiment cool ! – Tu trouves ? – Je crois que si ma grand-mère avait vent de ce genre d’arrangement, elle dévisserait ma tête pour la mettre sur la cheminée. » Je ris en tentant d’imaginer cette scène plus morbide que drôle. Mais la grand-mère de Roxy était plus compréhensive quant à l’usage des farces et attrapes au sein du château. Peut-être était-ce dû à l’ignorance de la grand-mère dans ce domaine. « Que tu détruises le château avec ? Je ne sais pas si c’est possible, mais faire preuve d’inventivité dans la manipulation des facéties, le voilà l’intérêt ! lui rétorquai-je d’un sourire malicieux. – Alors, miss Bradley, qu’elles ont été les tendances de l’année, et quel produit phare voyez-vous pour la rentrée ? me questionna ma camarade d’un ton de journaliste impliquée dans son interview. – Eh bien, les produits phare de cet été sont les plumes à vérificateur d’orthographe, un classique, mais essentiel pour ne pas rester dans le collimateur de son professeur honnis. Mais la nouveauté, c’est la poudre blanche d’hébétude que l’on souffle sur le visage de son ennemi pour l’étourdir pour quelques minutes pendant qu’on se fait la malle ! » annonçai-je d’un ton solennel, me prenant au jeu de la Poufsouffle. Après coup, j’explosai de rire.

Lorsque nous nous rendîmes à l’étage, Roxy me suivit sans hésitation. Lors de mes essayages, elle me donna son avis, non sans une pointe d’amusement. En blaguant sur les élèves qui m’éviteraient à cause de mes accessoires excentriques, Roxy me demanda si ma quête de la Salle sur Demande avait abouti. « J’ai bien trouvé l’entrée comme tu me l’avais indiqué, mais malheureusement, je n’arrive toujours pas à y entrer. J’ai beau avoir essayé, il y a rien à faire. Je dois sûrement pas avoir assez de volonté. Ou de raison valable. » Et alors que j’enfournai le bonnet gris dans mon sac, je regardai Roxy dans un élan de détermination : « Mais je n’ai pas renoncé. Il me reste tout l’été pour comprendre comment faire apparaître la porte. Et crois-moi, quand je retournerai à Poudlard, ça sera avec la solution en stock. Le reste sera des formalités avant que je ne mettre la main sur un scrutoscope. – Les contrebandiers doivent prendre des précautions, ils vivent dangereusement. - Cela va sans dire. Mais les contrebandiers peuvent toujours compter sur leurs amis les plus proches en cas de soucis, » fis-je d’un clin d’œil évocateur à la Jaune et Bronze.

Alors que nous nous dirigions vers un rayon adjacent, je demandai à Roxy si elle savait quoi prendre pour ses frères et sœurs, curieuse de voir si je pouvais l’aider comme elle le faisait pour moi à chaque fois. Cette fille avait un cœur en or et ses conseils étaient pertinents. Je voulais à tout prix lui rendre la pareille. Roxy avait quelques idées de cadeaux, quoique le dernier ne me semblait pas non plus l’objet idéal. « Oui, c’est sûr que ça rendrait tes parents chèvres… Et pourquoi pas des bonbons ou des chocolats ensorcelés ? Bien-sûr, pas ceux qui rendent malades, mais des bonbons piquant ou avec des goûts originaux ? Hum… Il y aussi les boursouflets, mais ça n’est pas donné, et puis, il faut savoir en prendre soin. Je ne sais pas si tes parents seraient d’accord. » Un animal de compagnie demandait beaucoup d’entretien et de temps. Mais par-dessus-tout, de l’attention. Je n’avais jamais eu d’animal avant Tommy, mais si j’en avais eu un avant, mes grands-parents en auraient pris soin plus que moi.

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Eliana avait l’air contente pour moi, c'était cool. J'imaginais que pour la plupart des gens ce genre d’information n'était absolument pas intéressante, après tout ils n'étaient pas vraiment concernés. Pourtant, dans l’ensemble, les autres élèves avaient fait preuve de gentillesse. “ Je te remercie ! Oui on est super content… on aime bien les enfants dans ma famille. Et puis, j'étais la seule fille unique, même si j’ai plein de cousines, c’est quand même trop cool d’avoir une soeur! En tout cas, t’as raison, je vais bien profiter de la petite Lana format bébé parce que quand je reviendrai à Noël elle aura sûrement déjà beaucoup grandit!” Je lui souris, de bonne humeur.

Était-il possible de détruire le château avec des farces et attrapes? Probablement pas, mais en se débrouillant bien…”Je crois qu’on pourrait faire de gros dégâts en faisant preuve d'ingéniosité : il suffit de boucher une canalisation ou quoi… mais le château nous survivra à tout jamais je pense. Et puis, surtout, quel intérêt de l'abîmer ? ”dis-je en riant. C'était la vraie question finalement. “Enquiquiner ses camarades, c’est quand même plus amusant…!

Une moue ironique se peignit sur mon visage lorsqu’Eliana évoqua sa tactique de fuite. ”Alors comme ça, on fuit devant l’ennemi à Poudlard miss Bradley? Ou est passé le courage des élèves “ Bon, en soi, ce n’était pas une mauvaise une chose, pourquoi aller au conflit quand on peut se carapater et éviter de perdre des points. Mais j'étais un peu étonnée, j’aurai pensé les amateurs de farces et attrapes plus malicieux!

C'était étrange qu’Eliana ne soit jamais parvenue à entrer dans la salle sur demande… est-ce sur la salle refusait de s’ouvrir pour qu'on y traficote? Je n’avais jamais essayé d’y aller pour autre chose que de travailler ou une réunion amicale entre élèves, peut-être que c'était une raison plus acceptable. “ J’avoue que cette salle est très mystérieuse… Pas vraiment capricieuse, mais on ne sait jamais trop comment elle réagit. J’espère que tu trouveras une solution cet été, sinon on pourra essayer ensemble à la rentrée si tu veux! D’ailleurs… il faudra aussi que je te montre le balcon du monde, une amie ne peut pas garder ça pour elle!” dis-je avec un grand sourire.

Je réfléchis à la proposition d’Eliana… pour l'instant petite Lana ne se nourrissait que de lait… Mais il y avait de la suite dans les idées. ”Hey… je propose l’arche d’activité pour mini Lana… mais des bonbons qui arrachent ou qui sont dégueus pour mes parents! Juste pour la forme.” dis-je en riant l’air machiavélique. ”Peut-être que je pourrais lui offrir un animal quand elle sera plus grande? Pour lui tenir compagnie quand je serai pas là.” dis-je en réfléchissant.

Hrp: écrit et envoyé depuis mon téléphone récalcitrant, désolée pour la mise en page et probablement les fautes de frappe que j’ai du louper.

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L’humeur de Roxy semblait avoir légèrement remontée après coup, même si elle était consciente de ne pas être en mesure de voir sa sœur grandir dans les années à venir. C’était tout de même un beau cadeau, d’autant plus qu’elle avait été enfant unique depuis tout ce temps. Ça allait provoquer un changement de vie considérable et c’était un point sur lequel je l’enviais beaucoup. Je lui souris, me voulant rassurante. Tout en parcourant les différents étalages du bout des doigts, je ris à la remarque de Roxy sur la possible destruction du château. Malgré mon mépris évident pour certaines règles de Poudlard – l’heure du couvre-feu était en tête -, je me voyais mal finir par faire exploser le château de part et d’autre. Je me considérais comme quelqu’un d’ambitieux dans l’art et la manière de manipuler les objets facétieux. Je n’avais tout de même pas des tendances suicidaires. De plus, j’avais fait une promesse à certains enseignants et au garde-chasse : celle de me tenir à carreau. Et elle était de mise depuis l’année dernière (du moins, la majeure partie du temps).

Après mes petits essayages sous l’œil attentif de ma camarade, la conversation dévia sur la Salle sur Demande. Durant un court laps de temps, je craignis que Roxy ne me charrie quant à mon incapacité à trouver l’entrée de la Salle. Toutefois, elle ne fit aucun commentaire, si ce n’est une blague sur le mode de vie des contrebandiers. Je la regardai avec un immense sourire. Roxy était une fille époustouflante et munie d’un grand cœur. En plus d’être serviable puisqu’elle me proposait de me montrer l’entrée de la Salle et de me faire visiter un autre coin apprécié du château : « J’ai pour habitude de ne jamais demander de l’aide pour prouver ma débrouille, mais j’avoue que je ne dirais pas non à ta proposition cette fois. Et pour le Balcon du Monde, ce sera avec plaisir, je n’ai jamais vraiment eu l’occasion de trop y traîner. ».

Je jetai un œil au contenu de mon sac. J’avais à peu près l’essentiel, mais je ne devais pas trop dépasser le budget fixé avec Mamie sous risque de grosses remontrances. Entre-temps, nous discutâmes des cadeaux de Roxy pour sa famille. « L’arche d’activité, c’est un jeu d’éveil ? J’avoue que je n’y avais pas pensé. Et c’est une très bonne idée ! » Je ris à la suggestion du cadeau pour les parents de Roxy : « C’est vrai que pour une surprise, ça en sera une, tes parents ont intérêt à être assez cool pour déguster ça ! ». L’idée de l’animal de compagnie ne semblait pas déplaire à la Poufsouffle, même si elle songeait à l’offrir à sa sœur une fois qu’elle serait suffisamment grande. Je ne pouvais qu’être d’accord avec elle. « Je pense avoir tout ce qu’il me faut de ce côté-là. On redescend ? » Nous prîmes les escaliers et nous rendîmes au rayon des friandises ensorcelées. Je repérai un paquet de dragées surprises et m’en servis. Il fallait être masochiste pour apprécier certains goûts. Je répondis simplement à l'air interrogatif de la Poufsouffle : « Pour tuer le temps. Je crois que je vais bien en avoir besoin pour supporter mes révisions. D’autant plus que je ne participe pas au voyage scolaire…, fis-je avec dépit. J’espère que tu y vas au moins ? »

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Je souris avec sincérité à Eliana, après tout à deux, on arriverait peut être mieux à ouvrir cette salle. Pourrait-elle vraiment refuser une noble et belle idée comme « faire découvrir les merveilles du châteaux » à une amie ? Bon, en vérité sûrement, mais pour moi, ça valait clairement le coup d’essayer. Eliana serait suffisamment grande pour décider de faire bon usage ou non de la démonstration par la suite, je lui faisais confiance pour ça : elle était du genre à assumer ses actes. Enfin, évidemment pour cela, il faudrait évidement que je parvienne à entrer dans la salle avec elle. « Oh ne t’en fais pas Eli, je sais que tu te débrouilles très bien même sans moi, un vrai renard ! Et puis personne n’a besoin de savoir que tu n’y es pas allée toute seule tu sais, je serais discrète comme une ombre. » dis-je en riant. « Le balcon du monde c’est vraiment troooop bien ! J’y suis allée avec le frère de Jade, il m’a montré son village ! … Le plus dur c’est de savoir où aller, les possibilités sont tellement immenses… Faudrait qu’on fasse une liste pour ne pas être prises au dépourvues ou trop s’éparpiller? » réfléchis-je à voix haute. Avec Skat, c’était relativement simple, puisqu’il avait une idée très précise du lieu qu’il voulait revoir, mais je n’avais encore jamais essayé avec quelque chose de plus vague. Ce serait l’occasion d’expérimenter cela aussi.

Tout en papotant, nous continuons notre shopping vers le rez de chaussée j’embarquais une arche d’éveil qui me paraissait convenir … peut-être que j’aurais pu en fabriquer une moi-même, mais je doutais d’être capable de faire fonctionner des sortilèges aussi bien. Je ne voudrais pas risquer de blesser Lana par inadvertance ou que sais-je. Il fallait quand même connaître ses limites. Avant de farfouiller dans les bonbons avec Eliana « Oh ils ne pourront pas refuser, je vais essayer de mixer des trucs qui ont l’air super appétissants avec de vraies crasses ! Comme ça, on me laissera le bénéficie du doute ! » dis-je en riant. Ils ne seraient probablement pas dupes, mais ils ne m’en voudraient pas non plus. Je fis mon choix tranquillement, laissant ma gourmandise parler pour les bonbons à la violette qui rendent les joues roses, les caramels mous qui ne collent pas au dent et montrant de temps à autre les recettes horribles qu’on pouvait trouver dans la boutique « Oh non regarde ceux-ci : ils ont un goût d’artichaut et font dégouliner les oreilles d’une substance visqueuse ! Il m’en faut ! Je pense que j’ai tout, tu as besoin d’autre chose toi ? . Sinon nous pourrions nous diriger vers la caisse.

Ah le voyage scolaire… La décision avait été difficile à prendre : d’un côté, j’avais envie de m’amuser avec mes amies, mais de l’autre… très envie de rencontrer ma petite sœur et de passer un maximum de temps avec elle avant de retourner à Poudlard. « Oh pourquoi ? Tes grands parents veulent pas ? » demandai-je en lui tapotant l’épaule, compatissante. « Moi j’ai décidé de ne pas y aller, je voulais rencontrer Lana tu comprends ? Mais on a déjà prévu de se voir avec Maddie, et je suppose que ça devrait aussi être possible avec Jade ! Comme ça, j’ai un peu les deux : les copines et ma petite sœur. » dis-je avec un sourire.

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J’avais été surprise de constater que Roxy était plus serviable qu’il n’en paraissait. Sous ses airs de fille maligne et indépendante, s’abritait un cœur sincère et généreux. Du moins, pour ceux qui savaient le reconnaitre. C’est d’ailleurs avec un enthousiasme non dissimulé qu’elle me proposa de découvrir le Balcon du Monde, un lieu qui me rendait aussi curieuse que la découverte de la Salle sur Demande. « Nous nous y rendrons à un horaire approprié, je te le promets. Je n’irai pas jusqu’à te demander d’enfreindre le couvre-feu avec moi ! lui assurai-je d’un sourire sincère. De toute façon, j’ai promis de me tenir à carreaux. Et à pas mal de monde. Et je compte bien tenir cette promesse. » Mon ton finit plus bas, incertain. C’était à croire que je me mentais à moi-même. Juste un peu. Pourvu qu’elle n’ait pas relevé le manque de confiance en mes propres paroles.

Lorsque la Poufsouffle évoqua que le frère de Jade lui avait montré son propre village, une idée jaillit en moi. Une chose à laquelle je n’aurais jamais pensé en temps normal. « Est-ce que cette pièce peut révéler des choses… comme des évènements ? Des souvenirs précis ? » Je me doutais du manque de clarté de ma question, mais pour moi, c’était très clair. D’autres questions m’assaillirent, des questions que je choisis de ne pas poser à haute voix : si des souvenirs pouvaient être montrés, devaient-ils être précis pour l’esprit du sorcier ? Ou la magie pouvait-elle y aider ? Jusqu’à quel âge le sorcier pouvait remonter jusqu’à ses souvenirs ? Je réfléchissais à toute allure, oubliant presque mon interlocutrice à quelques mètres de moi. Il me semblait qu’elle m’avait aussi demandé quelque chose, mais impossible de savoir quoi.

Nous continuâmes notre traversée dans le magasin des Weasley. Nous ne cessions de parler, d’échanger, de nous poser des questions, comme si nous rattrapions ces quelques semaines depuis le début des vacances. J’avais oublié toute cette complicité et cette jovialité partagées avec Roxy. Arrivées devant le rayon des jouets pour enfants, Roxy trouva une arche d’éveil pour sa sœur. Enfin nous passâmes par le rayon des bonbons dans lequel je me servis machinalement. Mon amie m’expliqua qu’elle ferait un mélange de bonbons à l’aspect savoureux mais au goût exécrable. J’explosai de rire à cette idée, mais je hochai la tête, l’air complice ; qui pouvait réfuter une idée aussi brillante dans un tel endroit ? Roxy se servit en dernier de bonbons au goût d’artichaut et aux effets bien surprenants. Après m’avoir demandé s’il me manquait quelque chose, ce par quoi je répondis par la négative, nous finîmes par nous diriger vers la caisse.

Alors que nous attendions notre tour, la conversation prit un détour : le voyage scolaire. Un sujet qui me rendait très amer depuis que l’on m’avait interdit d’y participer. Roxy parut surprise en l’apprenant, et elle m’interrogea du pourquoi en me tapotant l’épaule en signe de réconfort : « Disons que je vais consacrer les six premières semaines des vacances à rattraper mon retard dans certaines matières. J’ai fait un deal avec ma grand-mère et si je m’y tiens, je partirais en vacances avec mon grand-père à la mi-août. C’est parce qu’il m’a accompagné aujourd’hui que j’ai pu venir ici d’ailleurs. Mais ce n’est pas fini, car après la boutique des Weasley, je vais devoir faire un tour chez Fleury et Bott et revenir avec au moins deux livres à la maison. Sinon, interdit les vacances avec Papi et privée de sortie pendant tout l’été ! » Décidemment, c’était un été que je n’étais pas prête d’oublier.

Alors que je réglais mes achats, je fus effarée d’apprendre que Roxy n’allait pas au voyage scolaire de son propre chef. Et pour sa petite sœur. « Je comprends. » répondis-je simplement. Ça serait une superbe occasion de passer du temps avec ses amies et je m’en réjouissais pour elle. Une fois respectivement passées à la caisse, nous nous dirigeâmes vers la sortie et j’en profitai pour demander à Roxy : « Tu as du temps libre juste après ? Ça te dirait un café glacé ? Ou une bière-au-beurre ? Pourquoi pas au Chaudron Baveur ? ».

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Cette après-midi se déroulait finalement mieux que prévu. Eliana était une fille agréable et c’était tout de même bien plus sympa de se promener dans la boutique en papotant avec elle que de zoner toute seule en attendant que le temps passe. Même avec du budget alloué par mes parents, le shopping, ce n’est pas trop mon truc. A la rigueur dans un magasin de bricolage, ou de balai pourquoi pas. Mais on n’en trouve pas à Pré-au-Lard. Bref. Je proposai à Eliana de lui montrer d’autres recoins fascinants du château, même si j’étais loin de tous les connaître. Il faudrait que je demande à des plus grands de partager leurs secrets eux aussi… J’ai entendu parler de passage secret, mais je ne sais pas où ils se trouvent par exemple ! La griffonne me promet de ne pas m’attirer d’ennui, c’est louable. J’adore la tâte qu’elle tire lorsqu’elle évoque sa promesse de se tenir à carreaux ! « Je suis sûre qu’en tout cas, tu vas essayer de la tenir au maximum » dis-je en riant.
En ce qui concernait les souvenirs et le balcon du monde… J’avouais sans peine que « je n’en sais rien pour être honnête. Tu veux dire que ça pourrait fonctionner un peu comme la pensine, le truc où on verse les souvenirs pour pouvoir les revoir ? De ce que j’ai pu voir au balcon du monde, ça reproduit juste le lieu, sans les êtres vivants et comme on se le rappelle. J’imagine que si tu penses à une forêt en automne, elle en aura les couleurs. » Je ne suis pas sûre d’avoir bien répondu à la question. « Le seul moyen de savoir, c’est d’essayer ! » finis-je par conclure. De toute façon, Eliana avait l’air perdue dans ses pensées et ses propres réflexions à ce sujet, inutile de se perdre en hypothèse : on verrait bien à la rentrée !

Je changeai de sujet en abordant le voyage scolaire…Et visiblement ce n’étais pas une si bonne idée : Eliana avait l’air super déçue de ne pas y participer. Et je pouvais la comprendre : « oh non c’est trop naze de devoir travailler pendant les vacances, ma pauvre ! C’est pour ça que je me débrouille pour faire mes devoirs en temps et en heure en cours, parce que franchement, je préfère y passer une bonne fois pour toute que de devoir recommencer. Même si c’est l’histoire de la magie. Surtout si c’est l’histoire de la magie » dis-je avec une moue. « Mais je suis sûre que tu vas t’en sortir ! Et que tu pourras profiter de tes vacances doublement après. Et puis… si tu n’as pas de consigne pour les livres, je suis sûre que tu peux trouver des choses moins ennuyeuses qu’il n’y paraît. Genre sur les mystères de Poudlard ou les potions explosives. Ça ressemble presque à des livres de cours non ? » dis-je l’air malicieux. Contrairement à Madison, je n’étais pas une grande amatrice de lecture, en dehors des manuels pratico-pratiques. Ma décision de rester coincée à la maison volontairement devait lui paraître un peu stupide. Mais qu’importe, je ne regrettai pas. En tout cas pas pour l’instant !
Nous nous dirigeâmes vers la sortie, Eliana me proposant de passer boire un coup : « Oh oui carrément, je te suis ! ». Prendre un café comme des grandes dans un bar, si ça ce n’était pas la grande classe. En dehors d’une sortie scolaire et sans les parents dans les pattes.
Enfin ça, c’est ce que je pensais, puisqu’à peine arrivée à l’entrée du bar que j’entends cette voix reconnaissable entre mille « Miss Roxy Reid ! »… Ah bah tient… « Où tu penses aller comme ça jeune fille ? » ah bah soudain, ça l’intéresse ? Pourtant quand il m’a fichu dehors avec un billet en me signifiant d’aller jouer tranquille aux billes, il n’avait pas l’air très regardant sur l’endroit où je pensais aller. « Bah, boire un café glacé avec Eliana », je réponds un peu boudeuse. « Je crains que ce ne soit pour une prochaine fois, il faut qu’on rentre. » J’essayai tout de même de négocier : « Hey c’est pas juste, c’est pas parce que vous avez fini de discuter que nous oui ! C’est toi qui m’a obligé à venir en plus ! ». Il ne fallait pas se tromper de fautif dans l’histoire… « Je sais bien ma grande, mais je viens de recevoir un message de ta mère et visiblement, ta petite sœur est particulièrement démoniaque. Et si on ne rapplique pas fissa, c’est toi et moi qui allons subir l’exorcisme maternel. »… Bon… la petite mine désolée de mon papa et son air de complotiste me fait fondre, c’est trop dur de lui en vouloir vraiment. Et puis, il n’a pas tort, ma mère n’est pas trop chiante, mais si elle ordonne un truc, même si c’est Lana qui est casse-pied, c’est sur nous que ça va retomber.

Je m’excuse auprès de mon amie « bon ben désolée… Une prochaine fois j’espère ! Je t’en devrais une à la rentrée ! Promis. Bon courage pour tes révisions, et envoie moi une carte postale surtout ! ». Je lui fais la bise et un signe de la main, avant d’être agrippée par mon père pour le départ.

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Je passais du bon temps avec Roxy, c’était indéniable. J’espérais seulement que c’était le cas pour elle aussi. Cette boutique était immense et pleine de choses aussi insolites qu’ingénieuses. Le bâtonnet de réglisse frappeur de tête qui pouvait s’allonger d’au moins 80 cm par exemple. C’était une pure merveille. Et c’était encore plus merveilleux de redécouvrir ce lien avec Roxy. « Oh non c’est trop naze de devoir travailler pendant les vacances, ma pauvre ! » s’insurgea la Poufsouffle, une expression peinée sur le visage. « À qui tu le dis ? » maugréai-je avec une grimace de dégoût. Je voulais profiter au maximum de cette journée. Je savais que mon grand-père en aurait pour des heures avant de revenir me chercher pour rentrer. Ce n’était pas plus que j’espérais. À moins de pouvoir faire une fugue pour montrer mon désaccord aux grands-parents, j’avais au moins l’option de souffler pendant une journée.

« Et puis…, continua Roxy, si tu n’as pas de consignes pour les livres, je suis sûre que tu peux trouver des choses moins ennuyeuses qu’il n’y paraît. Genre sur les mystères de Poudlard ou les potions explosives. Ça ressemble presque à des livres de cours non ? – Pourquoi pas, ça m’a l’air d’une bonne idée. Je dois prendre les manuels des Potions et des Sortilèges de niveau 2. Pour le reste, je n’ai pas d’instructions particulières, même si j’imagine que pour briller comme par miracle dans les deux matières, je vais devoir acheter des manuels de niveau avancé et les étudier à fond. C’est ce que ma grand-mère voudrait du moins, mais elle rêve. » Alors que nous nous dirigions vers la sortie, je proposai à mon amie de passer boire quelque chose au Chaudron Baveur, une idée qui semblait la ravir. Ce qui me réjouit davantage. Sur ce, nous prîmes la direction de l’entrée du Chemin de Traverse.

Au moment où nous arrivâmes à l’entrée de l’auberge, une voix inconnue nous héla. Ou du moins, héla Roxy. Un homme d’âge mûr se rapprocha de nous, fixant Roxy d’un air légèrement remontrant. C’était un plaisir de faire enfin la connaissance de son père ; on pouvait reconnaître quelques traits de ressemblance. « Ou tu penses aller comme ça jeune fille ? » La jeune fille en question afficha l’air le plus ennuyé du monde avant de répondre, avec un air d’une évidence imbattable : « Bah boire un café glacé avec Eliana. » Plus que gênée, j’assistai par la suite aux résistances de mon amie avant qu’elle ne soit obligée de céder à la parole de l’adulte. Visiblement, l’argument de taille était la « petite sœur démoniaque ». Je souris à cette appellation que je jugeais à la fois drôle et adorable.

Roxy se tourna vers moi, l’air navrée : « Bon ben désolée… Une prochaine fois j’espère ! – Ce n’est pas un problème, il y a plus urgent, tu devrais y aller. – Je t’en devrais une à la rentrée ! Promis. – Un café dans les cuisines, c’est tout près de ta salle commune en plus ! murmurai-je avec complicité. Passe un bon été et on se donnera des nouvelles… si je survis, plaisantai-je. – Bon courage pour tes révisions, et envoie moi une carte postale surtout ! – J’essaierai ! » Roxy eut à peine le temps de me faire la bise que son père l’attrapait déjà par le col avant de la tirer en arrière. Il était vraiment pressé. Mon sourire s’agrandit face à cette vue avant de se faner peu à peu. Il était chouette le père de Roxy. J’espérais que le mien était un peu pareil.

En entrant au Chaudron Baveur, je ne pus que repenser à cette matinée agréable. Espérant que l’après-midi le soit autant.

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