[Terminé][Année 2023-2024] Un peu de sport n'a jamais tué personne [PV Professeur I. Soussa]

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Un peu de sport n'a jamais tué personne

Cela ne faisait à peine que quelques jours que le jeune homme avait réellement embrassé sa nouvelle profession et pourtant ces quelques jours furent plus que suffisants pour réaliser à quel point il s'était négligé durant ces derniers mois. En effet depuis le début de ses études supérieures et malgré les beuveries incessantes, le jeune homme avait toujours pris une attention toute particulière à sa remise en forme au travers d'une activité sportive aussi intense que régulière. En effet bon nombre de sorciers ne juraient que part la magie et ses bienfaits, négligeant parfois de prendre soin de leur propre corps décrépit, une chose qu'un jeune sorcier comme Nathanael ne pouvait clairement pas accepter. Sans s'en rendre compte, peut-être du fait de son rapprochement de certains moldus durant ses escapades londoniennes, l'Armstrong avait donc bien vite pris l'habitude de courir une heure par jour tous les matins et, lorsqu'il en avait le temps, de faire une autre heure d'exercice le soir-même. Et puis, à bien y réfléchir, se maintenir en forme de la sorte lui permettait de compenser les excès d'alcool et de nourriture tout le long de la journée.
Ses exercices portèrent rapidement leurs fruits si bien qu'entre l'âge de vingt et de trente ans la musculature sèche et la carrure solide du jeune homme ne cessèrent de se raffermir pour le plus grand plaisir des yeux des quelques demoiselles ayant pu admirer le résultat. Malheureusement force était de constater que depuis son retour à Londres, quelques semaines plus tôt, Nathanael avait été trop préoccupé par son futur pour prendre le temps de mener quelques activités sportives si bien que, à présent, il avait l'impression de s'être encroûté plus que jamais auparavant. Ni une ni deux, il décida un beau matin de se lever avant le soleil et de partir courir le long de l'immense lac qui bordait le château de Poudlard, afin de commencer sa remise en forme qui prendrait un certain temps. Un short accompagné d'un t-shirt noir et voilà que le jeune homme était déjà parti !
Cela faisait bien 45 minutes que le jeune homme courrait à allure raisonnable lorsque son corps commença à montrer des signes de fatigue, lui imposant un ralentissement certain pour sa plus grande surprise. N'était-il donc même plus capable de procurer un effort constant pendant une heure complète ? S'était-il à ce point encroûté à grand renfort d'alcool, de cigarette et de malbouffe ? Les règles interdisant la consommation des deux premiers ne seraient peut-être pas un mal, au vu de sa condition actuelle.

Pestant contre sa propre négligence à grand renfort d'insultes envers sa personne, Nathanael enleva son t-shirt trempé de sueur pour laisser la brise matinale caresser sa peau nue afin d'y apporter un peu de fraîcheur. Tournant les talons en direction du château, le professeur s'arrêta bientôt face à une partie du lac qui n'était masquée que par quelques rares arbres, le reste étant parfaitement à découvert et offrait une vue d'ensemble sur cette étendue aquatique. Observant les arbres autour de lui, il força sur une première branche à sa portée et celle-ci, branlante, céda sous son poids. Après quelques recherches le jeune homme parvint à trouver une branche assez solide pour supporter toute sa masse.

- Ça devrait faire l'affaire.

Prenant une profonde respiration, l'Armstrong sauta et s'accrocha à la branche avant d'amorcer une série de tractions pour, cette fois-ci, travailler ses bras et non plus son endurance. Celle-ci avait largement été éprouvée au cours de cette récente course. Combien de temps resta t-il dans cette position, à enchaîner les tractions ? Plusieurs dizaines de minutes avec quelques pauses à intervalles régulières mais, au bout d'un moment, ses bras lui indiquèrent aussi arriver à leur limite, forçant l'athlète à se laisser tomber. Son t-shirt à quelques mètres de là, le jeune homme laissa l'adrénaline et la chaleur de ses muscles se diffuser à travers tout son corps avant de s'autoriser enfin une petite pause. Assis par terre, les bras posés sur les genoux pliés, la respire encore lourde et saccadée, Nathanael resterait là encore quelques instants pour assister au lever de soleil qui ne devrait pas tarder.

Peut-être le premier de soleil qu'il verrait depuis son retour à Poudlard.

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Nathanael ~ ~ Irina

Silence is an ocean.

Irina avait perdu le compte du nombre des levers de soleil qu’elle avait pu admirer à Poudlard ; preuve que l’année scolaire s’était égrenée a une vitesse folle et la jeune femme en faisait un bilan positif, pour ne pas dire parfait. Plusieurs raisons lui faisaient croire qu’elle avait fait le meilleur choix qui soit en rejoignant l’école de magie au sein de laquelle elle avait elle-même fait ses études. Elle était loin d’être superstitieuse, mais elle avait tout de même l’impression qu’une sorte de destin l’avait mené ici et c’est en toute tranquillité qu’elle avait rejoint une nouvelle fois le petit rocher, dans le parc, près des bords du lac, sur lequel elle aimait s’asseoir, tôt le matin, avant d’entamer la journée. Ses premières pensées furent pour Bianca, sa fille dont le nombre de mois avant son arrivée à Poudlard se comptaient sur les doigts d’une main. Le temps de faire le tour de la situation et l’esprit d’Irina vola vers la seconde personne qui passait dans son esprit, chaque matin…depuis quelques mois : Mattheus. S’installant comme à son habitude, serrant contre elle la tasse de thé qu’elle avait emporté avec elle, la jeune femme se promit d’attendre que le soleil soit levé pour se permettre un coup d’œil à la cabane du Garde-Chasse. En attendant, il fallait attendre le commencement de cette nouvelle journée.

S’il avait fallu qualifier la jeune femme, cette dernière aurait aimé qu’on la considère comme discrète ; caractéristique qui allait quelque peu à l’encontre de ce que tout un chacun pouvait attendre d’une ancienne joueuse de Quidditch. Elle ne s’attendit néanmoins pas à réussir à être encore plus discrète qu’elle ne pensait l’être, ce matin là. Toujours assise à réfléchir à tout ce qui pouvait bien lui passer par la tête (et ses pensées s’orientaient souvent d’elles-mêmes), Irina aperçut du coin de l’œil une silhouette… Ainsi dessinée dans l’obscurité qui laissait tranquillement sa place à la lumière du jour, la forme lui fit d’abord peur. Puis, se rendant compte qu’il s’agissait d’une personne matinale, tout comme elle – et qui plus est, adulte à en juger par la carrure – Irina se détendit et en vint bientôt à s’habituer encore plus à l’obscurité, distinguant bientôt encore plus de choses qu’elle ne l’avait fait avant l’arrivée de la présence. Elle ne sut dire si c’était une bonne chose ou non…car l’homme qu’elle scrutait toujours du coin de l’œil enleva son T-shirt, obligeant la jeune femme à plonger le regard dans sa tasse de thé l’espace de quelques instants. Elle se concentra sur le chant des oiseaux pendant de bonnes secondes avant de se sentir forcée de relever les yeux pour voir ce qu’il était en train de faire. Était-il le nouveau prof dont elle avait entendu parler ? Elle n’eut pas de grands doutes, mais impossible de le lui demander tant elle était décidée à ne pas interrompre l’effort dans lequel il s’était lancé. Amusée, la jeune femme compta les tractions avant de le voir faire la pause qui lui sembla nécessaire de faire. Furtivement, elle se leva, emportant sa tasse de thé qu’elle n’avait pas touché depuis un moment, pour ne pas avoir à faire de mouvement, Irina se leva pour s’approcher du sportif. C’est une fois arrivée à sa hauteur, l’apercevant seulement de dos qu’elle prit la parole pour dire : « J’ai cru que vous n’allie z jamais vous arrêter… Bien joué ! » Aussitôt, la jeune femme leva rapidement la main droite pour parer une éventuelle attaque dans le cas où la personne se retournerait brusquement pour l’attaquer : « J’suis là en toute innocence… désolée si je vous ai fait peur…. J’étais juste là depuis que vous avez commencé votre collaboration avec cette branche d’arbre, mais je n’ai pas osé vous interrompre. » La jeune femme haussa délicatement les épaules avant de dire avec une pointe d’humour : « Nous n’avons pas été présentés…. On ne me présente pas les nouveaux collègues à moi… Il doit bien y avoir une explication… ! Irina Soussa. J’enseigne le vol. » Que pouvait-elle ajouter d’autre ? Irina estima que ce qu’elle venait de faire était déjà assez compliqué. Peut-être que la personne avait envie d’avoir la paix et trouvait sa manière de s’introduire complètement nulle. Si c’était le cas, le mal était fait. Mieux valait qu’elle se dise que c’était tout à son honneur de se présenter plutôt que de passer son chemin en silence.

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Un peu de sport n'a jamais tué personne

Nathanael n'avait jamais été vraiment adepte de la musculation intensive car ce n'était pas du tout ce qu'il recherchait, plutôt que de s'inscrire dans quelques salles de sport il avait donc cherché quelques alternatives à commencer par la course à pied, notamment à travers les parcs et les rues peu fréquentées de cette belle ville qu'était Londres. Mais alors que cherchait-il vraiment ? Il avait eu les muscles et la tablette de chocolat que tous désiraient et, plutôt que de poursuivre ses efforts pour augmenter davantage sa masse musculaire, il avait pris le parti de continuer ses exercices quotidien pour maintenir sa forme physique actuelle. Pendant une ou deux heures chaque jour le jeune Armstrong prenait donc un plaisir non-dissimulé à pousser ses muscles à des efforts aussi constants qu'intense jusqu'à ce que son corps n'en puisse plus, à ce moment-là et lorsque la chaleur se mêlait à la douleur le jeune professeur était véritablement satisfait de sa performance. Pourquoi ? Parce que la douleur était le signe le plus direct que ses muscles avaient véritablement travaillé, la manifestation la plus direct de l'efficacité de l'effort fourni précédemment.
Alors oui certains pourraient qualifier ce travail constant de masochisme, puisque celui-ci s'accompagnait toujours d'une bonne dose de douleur et souvent de courbatures, mais c'était bien plus que cela. Chaque objectif qu'un individu se fixait dans sa vie demanderait des efforts plus ou moins grands pour être atteint et, Nathanael l'avait bien compris depuis très longtemps, rien ne pouvait être accompli sans un minimum de douleur et de sacrifice.
Ce matin là le jeune homme avait douloureusement réalisé que son corps s'était empâté durant les semaines précédentes et qu'il avait devoir se sortir les doigts de son fondement pour maintenir sa forme physique d'antan, en débutant sa remise en forme dés aujourd'hui ! Immobile, les yeux rivés sur l'horizon aquatique face à lui, sa respiration rapide, le jeune homme était si concentré sur sa session d'aujourd'hui qu'il n'avait même pas remarqué qu'il n'était pas tout seul. Comment aurait-il pu le soupçonner ? Rares étaient les personnes à se lever aussi tôt que lui et, en toute honnêteté, il avait perdu l'habituer de voir d'autres personnes avant que le soleil ne daigne montrer le bout de son nez.

Alors qu'une voix féminine arriva donc à ses oreilles, Nathanael s'était imaginé faire face à une élève tombée du lit mais il n'en fut rien. À l'allure et l'âge supposée de cette très charmante demoiselle il devait s'agir d'un des membres du personnel de Poudlard ou peut-être même d'un autre professeur. Comment aurait-il pu le savoir ? Il n'avait quasiment croisé aucun autre professeur depuis son incorporation, quelques jours plus tôt. Affichant un petit sourire en coin pour accueillir cordialement la demoiselle, l'écrivain se retint de teindre sa main trempée de sueur à son interlocutrice du jour.

- J'étais parti pour continuer mais mon corps m'a dit stop. Je dois m'être encroûté plus que je ne le pensais, ces dernières semaines.

Souriant au petit trait d'humour de sa partenaire du jour, surpris que celle-ci se sente obligée de s'excuser pour son silence, le professeur concerné répondit sans attendre avec un autre sourire légèrement gêné et confus.

- Oh non, il n'y a pas de mal. Je vous avoue que dans ces moments là j'oublie tout ce qu'il y a autour de moi, navré si je vous ai ignorée. Rien de personnel là-dedans.

Tournant enfin la tête pour poser les yeux sur son interlocutrice du jour, ce serait un euphémisme que de dire que Nathanael était enchanté par le beau spectacle qu'il avait devant lui. Ah non, pas de ça ici ! Oui il était charmeur beaucoup plus souvent qu'il ne le voudrait mais ici, pour une fois, il tenterait de mettre cette partir de sa personnalité de côté. Draguer une de ses collègues ne mènerait à rien de bon...ou peut-être que si ? Non ! Pas ici, pas maintenant.

- Je pense que vous êtes l'une des mes premières collègues que je rencontre. Nathanael Armstrong, nouveau prof de soins aux créatures magiques, mais vous pouvez m'appeler Nathan. Tout le plaisir est pour moi.

Invitant la demoiselle à s'asseoir prés de lui d'un simple signe de la main, désireux de ne pas la laisser à l'écart, le jeune professeur tint à expliquer sa surprise et enchaîna donc la conversation avant :

- Je ne pensais pas rencontrer quelqu'un si tôt le matin, surtout ici. Vous êtes ici pour le lever de soleil ?

Les premiers instants dans une conversation étaient toujours gênant car les deux protagonistes ne se connaissaient pas et ne s'étaient pas encore découvert de points communs, mais cela finirait forcément par rapidement changer. Certes ils avaient l'enseignement en commun mais la demoiselle avait-elle envie parler pédagogie si tôt le matin ? Sans doute que non. Il faudrait donc trouver autre chose.

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Nathanael ~ ~ Irina

Silence is an ocean.

La jeune femme se souvenait des matinées sportives qu’elle avait été obligée de suivre avec l’équipe de Quidditch. Elle se souvenait particulièrement des premiers moments, ceux qui avaient été pour elle les plus difficiles et qui avaient progressivement laissé place à la routine et à l’habitude. Aujourd’hui, elle était loin d’avoir le même rythme qu’avant, mais elle s’était monté son petit rythme à elle qu’elle suivait tous les matins avant de débuter les journées à proprement parler, à savoir, avec les élèves. Aujourd’hui était pour elle un jour comme un autre, à la différence qu’elle ne s’attendait pas à rencontrer quelqu’un dans le coin qu’elle avait l’habitude de fréquenter. Très vite, Irina s’était positionnée comme spectatrice silencieuse, aidant sa vision à s’adapter à l’obscurité qui n’allait pas demeurer très longtemps. La réponse à la question de savoir qui pouvait bien se balader aussi tôt à l’extérieur s’imposa rapidement dans l’esprit de la jeune femme : un prof ou un membre du staff ! Il aurait été surprenant qu’il s’agisse d’un élève sachant qu’il n’essayait même pas de se cacher. Irina non plus n’avait pas eu dans l’idée de se cacher, mais être restée silencieuse pendant que la personne qu’elle apercevait faisait de dangereuses tractions à l’aide d’une branche d’arbre avait sûrement fait office d’une bonne petite cachette, l’espace de quelques instants. Irina ne laissa pas son petit manège durer trop longtemps et avait fini par se lever pour engager une conversation.

Malgré l’obscurité à laquelle elle s’était habituée, Irina décela le sourire du jeune homme qui se trouvait face à elle, elle y répondit d’ailleurs sans attendre avant de déverser sur lui un flot de paroles. Elle se doutait qu’il lui dirait quelque chose, c’était ainsi que ça se passait, dans une société civilisée, même en plein cœur du secret des sorciers. Et contre toute attente, elle fut contente de l’entendre lui répondre sur l’objet même de sa présence ici : le sport. Croisant délicatement les bras sur sa poitrine, Irina hocha tranquillement la tête avant de répondre : « Je n’oserais pas vous demander les raisons pour lesquelles vous avez l’impression d’en être arrivé à un tel niveau sportif… mais j’ai quand même trouvé que c’était pas mal, en spectatrice objective ! J’ai fait les quelques pas qui nous séparaient en me demandant si j’allais avoir le cran de demander à vous affronter pour les tractions … » Irina était sérieuse, elle haussa tout de même les épaules avant de s’intéresser à la suite de la conversation. Visiblement, il s’excusait lui-même de l’avoir ignorée mais Irina ne lui en voulait pas le moins du monde. Dans un rire, elle répondit : « La faute à la concentration et à l’obscurité. Vous êtes totalement disculpé. » S’il fallait commencer à en vouloir à tout le monde, Irina se disait qu’ils n’auraient jamais fini.

Tentant au mieux de ne pas poser un regard un peu trop audacieux vers les parties du corps visibles du jeune homme, Irina fixa son visage, serrant un peu plus ses bras serrés pour se protéger de la brise matinale qu’elle ressentait et qu’elle trouvait trop fraîche à son goût. C’est à ce stade de la conversation qu’elle eut connaissance de l’identité de la personne : Nathanael Armstrong. Elle grava le prénom et le patronyme dans son esprit avant de réagir : « Oh … soins aux créatures magiques. Intéressant ! C’est avec moi que vous risquez de former le clan des profs « adeptes des extérieurs »… ceux qui rentrent au château pour manger et dormir uniquement… » La jeune femme roula les yeux pour souligner l’humour et reprit la parole : « Je suis l’une des premières que vous croisez ici, c’est un signe ! Enfin je crois… disons plutôt qu’il était temps de rencontrer du monde, vous ne pouvez quand même pas vous jeter dans l’arène et faire face aux fauves sans avoir un petit mot bienveillant de vos camarades de galère…. » Sous-entendu « les élèves » pour « les fauves » et « les profs » pour « les camarades de galère ». Irina ne put s’empêcher d’en rire sincèrement, il était évident qu’elle blaguait, mais elle ne savait pas encore comment Nathan réagirait à cela. Une éventuelle réaction négative ne l’arrêta pas, elle continua en disant : « Eh bien allons-y tout de suite : Bienvenue à Poudlard, cher collègue ! Les créatures magiques sont bien tenues par notre Garde-Chasse, vous allez maintenant pouvoir en mettre plein les mirettes à nos petits chérubins en leur présentant pendant les cours. » Irina se décida enfin à arrêter un peu l’humour. Elle fonctionnait ainsi, mais était tout de même capable d’être un peu sérieuse.

Nathanael lui parla de sa surprise à l’idée d’avoir découvert quelqu’un ici et s’interrogea sur sa présence. La jeune femme lui adressa un petit sourire et répondit dans le même temps à son invitation à s’asseoir en allant s’installer à une petite distance de lui, face au lac. « Moi non plus, je ne m’attendais pas à trouver quelqu’un. Ça n’arrive jamais… Pour tout vous avouer… je ne suis pas là pour le lever de soleil. Cela dit, j’admets que c’est joli à voir… mais … j’ai plutôt gardé d’anciennes habitudes, celles de mon ancienne profession. J’imagine que quelques soucis de sommeil entrent en ligne de compte également. » Irina s’en faisait inconsciemment pour sa fille, elle n’angoissait pas, mais des questionnements lui venaient systématiquement ; bien sûr, elle s’est déjà promis d’y remédier et de travailler sur le malaise. « Je ne vous retourne pas la question, j’ai compris que vous faisiez du sport, mais cela cacherait-il une insomnie quelconque ? » Décidément, c’était plus fort qu’elle, il fallait qu’elle se montre amusée. L’objectif n’était-il pas de se soutenir entre collègues ? Irina était d’avis de dire que si… Jusqu’à maintenant, elle avait l’impression que l’équipe enseignante pouvait être soudée… quelques ombres au tableau se manifestaient parfois, mais le bilan était globalement positif. « Je peux vous poser quelques questions ? Comme celle de savoir ce que vous faisiez avant d’arriver ici… enfin… j’imagine que c’était le cas et si vous enseigner désormais les soins aux créatures magiques, je suppose que vous êtes calé sur le sujet… » Et blablabla et blablabla. Irina devait parler dans son sommeil également… Il fallait à présent qu’elle laisse à Nathanael le soin de monopoliser la parole, c’était impératif. Peut-être qu’elle parviendrait à en arriver là en lui posant des questions… à moins qu’il n’ait envie de reprendre au plus vite son entraînement.

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Un peu de sport n'a jamais tué personne

Certaines personnes se plongeaient à corps perdu dans la musculation car c'était un pré-requis pour atteindre leur objectif ou, plus simplement, se sentir mieux dans leur corps. Quel homme ne s'était pas senti plus viril en observant avec satisfaction le fruit de mois ou d'années de labeur ? Quel homme n'avait jamais ressenti une pointe de fierté en observant ses muscles saillants dans le miroir de sa salle de bain ? Certes il s'agissait ici plus de cultiver son égo qu'autre chose, mais l'idée était la même. Et puis il y avait ceux qui appréciaient le fait de faire une activité sportive pour la dépense d'énergie et pour la maintien de leur propre forme physique, pas nécessairement pour les muscles gagnés : Nathanael était de ces gens-là. Bien entendu en prenant du recul il était passé d'une carrure de maigrelet pathétique à celle d'un athlète en pleine possession de ses moyens, le changement était plaisant à voir pour lui comme pour certains membres de la gente féminine, mais il voulait surtout ne pas devenir l'un de ces trentenaires grassouillets ramollis par l'âge et la routine. Hors de question.
Aujourd'hui il avait donc décidé de se reprendre en main en recommençant une activité sportive quotidienne accompagnée d'un régime alimentaire stricte, comme il en avait jadis l'habitude, au moins le temps que son corps se réhabitue à ce traitement. Plus tard, lorsque les choses iraient mieux et qu'il ne se sentirait plus perdu dans son nouvel environnement, alors le professeur s'autoriserait à lever un peu le pied. Mais ce temps n'était pas encore venu. Pour l'heure ses muscles avaient clairement du mal à tenir sur la durée et il leur faudrait encore quelques semaines de ce même régime pour retrouver leur élasticité d'antan. Pour l'heure ces considérations sportives et nutritionnelles furent laissées de côté lorsqu'une charmante demoiselle fit son apparition, une collègue du jeune Amrstrong apparemment. Si celle-ci semblait réticente à demander au jeune homme pourquoi il se sentait encroûté de la sorte, elle avoua tout de même avoir hésité à joindre le jeune homme pour une compétition de tractions.
Une compétition ? Vraiment ? Cette seule perspective fit naître un autre sourire sur le visage du jeune professeur qui ne manqua pas de répondre, sans attendre.

- Sérieusement ? Si vous me laissez quelques instants pour reprendre mon souffle, je suis votre homme. Blague à part je suis un livre ouvert, demandez et vous saurez.

Certes il n'était pas un grand compétitif dans l'âme et ne faisait du sport que pour lui-même, pas pour étaler sa tablette de chocolat à qui voulait bien y jeter un œil, mais il devait avouer être amusé par cette proposition. Rares avaient été les fois où il en avait reçu de telles, cela avait quelque chose de presque excitant. Pourrait-il suivre le rythme si la demoiselle était vraiment intéressée ? Au vu de sa fatigue il avait de sérieux doutes à ce sujet mais cela ne l'empêcherait pas d'essayer pour autant, le jeune Poufsouffle qui baissait la tête par peur de se faire remarquer avait depuis longtemps disparu.
Puis vint le moment pour Nathanael de se présenté et il fut encore amusé de savoir que son interlocutrice était de ces enseignants qui ne mettaient quasiment jamais les pieds à Poudlard du fait de son activité. Pendant un temps l'Armstrong avait cru que cela pourrait être un problème dans son intégration cependant il avait vite réalisé que, si problème il devait y avoir, celui-ci viendrait de son propre caractère et non de la matière qu'il enseignait. Certes prendre soin des créatures de Poudlard et des alentours afin de les présenter aux élèves lui demandait du temps, c'était l'évidence même, mais il n'y avait pas que cela.

- Je pensais que j'allais former un clan à moi tout seul, mais je suis soulagé de voir que ce ne sera pas le cas. D'ailleurs, les autres professeurs ne vous tiennent rigueur d'un tel mode de vie ?

La question pouvait paraître innocente mais elle ne l'était pas, Nathanael avait toujours le sentiment de devoir faire ses preuves et cela passait par la réussite de ses futurs élèves autant que par l'acceptation et le soutien de ses collègues. Ce dernier point serait, pour lui, le plus dur d'entre tous. Pourquoi ? Parce que durant ses années d'études à Poudlard il avait essentiellement été solitaire, réservé, presque reclus, si bien que le travail en groupe n'avait pas été son point fort. S'il devait être amené à redoubler d'efforts pour être accepté par ses collègues, en supposant qu'il y arrive, il préférait le savoir dés maintenant.

- Ils sont comment d'ailleurs, en ce moment, ces fauves ? Cela fait bien longtemps que je n'ai pas mis les pieds à Poudlard.

Alors que la demoiselle usa d'une pointe d'humour pour accueillir son nouveau collègue, ce dernier baissa la tête comme s'il mimait une révérence tout en répondant :

- Je vous remercie de votre sollicitude, chère collègue. Je ferai mon maximum pour être à la hauteur du poste.

Bientôt la discuta s'engouffra dans une nouvelle voie à savoir celle de cette heure extrêmement matinale, heure à laquelle la demoiselle ne pensait pas croiser la moindre autre âme. Une habitude de son travail ? Sans pour autant l'avoir évoqué précédemment, elle avait piqué la curiosité du jeune homme qui prit une pose réfléchie.

- Votre ancienne profession. Professeur de vol, hum, au hasard je dirais...pro du Quidditch ? Pour ma part je reprends des habitudes qui ont été laissées de côté durant ces dernières semaines, voire même ces derniers mois. Voyages obligent.

Vint ensuite le moment pour le jeune homme d'en dire plus sur sa présente matinale et son activité sportive. Si la demoiselle mettait cette activité sur le coup d'une insomnie, un scénario des plus plausibles, la réalité était toute autre.

- J'avoue, j'ai une gestion du sommeil assez chaotique. Pendant mes études je dormais peu vu que j'étudiais beaucoup, après ce fut la même chose mais à cause de mon activité et en ce moment je reprend à peine mes marques et ma stabilité. Mais non, je n'ai juste pas envie de devenir l'un de ces trentenaires grassouillets et j'ai toujours fait en sorte de rester au top de ma forme. On va dire que je m'y remets plus sérieusement.

Hochant la tête lorsque la demoiselle demanda si elle pouvait pauser d'autres questions, n'ayant pas de secret à cacher à qui que ce soit, le professeur écouta la toute première question qui portait sur son activité. Oh non il n'était pas étonné que cette charmante demoiselle n'ait jamais entendu parler de lui, sa réputation n'était limité qu'au cercle des spécialités et férus de la connaissance des créatures magiques, aussi ne s'en formalisa t-il pas. Lui-même ne connaissait pas les grands noms du Quidditch actuel, chacun avait son domaine d'expertise.

- J'ai fait des études dans le comportementalisme, pour comprendre les créatures magiques et les préserver. À la fin de mes études j'ai voyagé partout dans le monde, surtout en Europe et en Amérique, pour rencontrer ces créatures et écrire des ouvrages à leur sujet. Pas grand chose, en somme, mais apparemment ces œuvres m'ont donné assez de crédit pour être accepté ici. Qui l'eut cru ? Pas moi en tout cas, j'ai encore du mal à me faire à l'idée.

Et voilà que sa modestie naturelle reprenait le dessus au moment où il devrait se mettre en avant, se sous-estimer ne plaisait clairement à personne. Mais qu'y pouvait-il ? Entre ses deux dernier best-seller et son acceptation au poste d'enseignant à Poudlard, Nathan avait du mal à réalisait ce qui lui arrivait et lui faudrait sans doute du temps pour s'habituer à sa nouvelle situation. En attendant il pouvait toujours discuter avec élèves et collègues, comme aujourd'hui, pour se remettre dans le bain et accepter qu'on l'appelle professeur. Cela prendrait du temps, par contre.

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Nathanael ~ ~ Irina

Silence is an ocean.

Irina avait baigné dans le domaine sportif depuis qu’elle avait intégré l’Université, voire même bien avant. La jeune femme s’était spécialisée dans les jeux et sports magiques, se fixant un objectif qui était purement dirigé vers le Quidditch. Elle n’avait pas pour autant échappé aux efforts physiques que demandait un tel cursus et avait fini par en faire une routine, quelque chose d’habituel dans sa vie. Aujourd’hui, à Poudlard, la jeune femme n’en faisait clairement pas autant et ces changements l’avaient prise un peu de court, au début… A force, elle avait pris goût aux petits moments où elle pouvait simplement ne rien faire et se balader sans but bien précis. Ce matin là était l’un de ceux là, Irina avait juste renoncé à essayer de dormir et avait pris la décision de profiter du Parc avant qu’il ne soit baigné de soleil et qu’elle soit forcée de se lancer dans ses obligations. Même si cela n’en avait parfois pas l’air, la directrice des Gryffondor avait souvent beaucoup de pain sur la planche ; ce constat s’était imposé petit à petit, depuis septembre.
La jeune femme s’était faite à l’environnement et aux personnes à qui elle avait affaire, elle ne s’attendait donc forcément pas à tomber sur un adulte nouvellement arrivé à l’école, bien qu’au fait sur les postes vacants qui étaient destinés à être pourvus. Son idée première ne l’avait d’ailleurs pas trompée, Irina avait tout de suite eu dans l’idée qu’il s’agissait d’un nouveau prof, au moment de lui adresser la parole pour lui parler de ses tractions, elle l’ignorait encore. « J’étais sérieuse avec ma demande…. Ça vous paraît inattendu… ? » Irina lui lança un petit sourire avant de poursuivre, d’un air légèrement taquin : « Vous avez raison, on va attendre quelques instants, je ne voudrais pas vous brusquer… » C’était culotté, Irina voulait bien l’avouer, elle ne « connaissait » la personne que depuis quelques secondes et elle se permettait déjà une petite plaisanterie qu’il pouvait potentiellement mal prendre. La jeune femme espéra que non et reprit la parole peut de temps après, pour éventuellement rattraper les choses : « Alors je vous la pose, cette question : Pourquoi avoir cette impression ? Vous êtes normalement habitué à faire du sport ? Vous savez que certaines personnes n’en font juste…. Jamais ? » C’était un fait, il existait des tas de personnes qui ne voyaient pas d’inconvénient au fait de ne jamais bouger et se montraient parfaitement réticences aux efforts physiques.

D’une certaine manière, ce qu’elle voulait savoir, c’était la raison pour laquelle il semblait avoir perdu quelques capacités. Irina ne manqua pas de se dire que la réponse pouvait contenir quelques éléments personnels, mais le nouveau professeur – qui se présenta à elle en tant que Nathanael Armstrong – saurait très probablement adapter parfaitement sa réponse. La suite de leur conversation ne tarda pas et le jeune homme la fit sourire en réagissant sur l’idée de clan : « Un clan qui n’a même pas peur du froid de l’hiver Écossais, je crois qu’il pourrait même des envieux… Plus sérieusement, j’ignore si les autres professeurs ont un avis sur la question… Je ne sais même pas s’ils ont déjà fait ce constat. On se rend vite compte qu’on a plus de travail que ce qu’on avait prévu en arrivant ici… » Irina fit une pause avant de s’exclamer : « Ah ! Et j’ai rencontré ici-même le prof’ de Défense contre les Forces du Mal, ce qui me laisse penser qu’ils n’attendent pas notre venue à l’intérieur… Ils sortent d’eux-mêmes ! » La jeune femme termina sa phrase dans un petit haussement d’épaules satisfait. Si cela pouvait rassurer Nathanael, c’était déjà ça de gagné. Travailler à Poudlard n’avait jamais donné l’impression à Irina qu’il était difficile d’avoir des échanges, bien au contraire. Ils enchaînèrent ensuite sur les « fauves », ce qui fit légèrement rire Irina. Heureusement, son tout nouvel interlocuteur ne prenait pas les choses au sérieux et il lui semblait pouvoir plaisanter sans passer pour une foldingue. « En ce moment, je les trouve casse-pieds, MAIS, j’ai récemment appris qu’il était possible que ce sentiment vienne de mon propre état d’esprit… J’espère d’ailleurs que c’est le cas… et que je n’ai pas déjà réussi à vous donner l’envie de fuir avec l’impression générale que me donnent les fauves, en ce moment. » Malicieusement, Irina lui coula un regard avant de se tourner de nouveau vers le Lac. Elle savait ce qui se trouvait au fond, mais cela ne l’empêchait pas d’adorer poser les yeux sur les petites ondes de la surface de l’eau. « Ça doit vous faire quelque chose, d’y revenir… Vous en aviez gardé un bon souvenir, j’imagine ? » Rares étaient les personnes qui avaient quitté le château sans éprouver une petite pointe de nostalgie avant-gardiste. Irina n’avait bien évidemment aucune intention de le faire flipper ou de lui faire croire à quoique ce soit qui puisse être négatif dans le rôle de prof. La jeune femme était heureuse d’apprendre chaque jour, d’avoir un rôle… Elle avait l’impression que le contact avec les jeunes lui faisait découvrir des choses qu’elle n’aurait très certainement jamais découvertes autrement. C’est assez naturellement, et avec un peu d’humour, qu’elle souhaita la bienvenue au nouveau professeur de Soins aux Créatures Magiques. A première vue, il avait l’air d’être quelqu’un d’accessible, de gentil, intelligent et actif. Tout ce que le château – et plus généralement le staff – avait besoin pour faire oublier définitivement la « passe Blackman » dont le souvenir était encore bien présent.

Irina fut intérieurement soulagée de réaliser qu’il n’avait aucune idée de ce qu’elle faisait avant, dans la vie. La présentation qu’elle venait de lui faire ne l’avait pas fait tourner la tête ou bondir : ouf ! Tout ce qu’elle demandait : passer inaperçu en rencontrant quelqu’un qui n’avait pas l’air fan de Quidditch. Elle écouta jusqu’au bout ce que le jeune homme avait à lui dire, tentant de rester neutre et ne pas lui poser mille et unes questions : « Une chance que les habitudes bien ancrées reviennent facilement. Je me suis même fait du mal toute seule en me disant qu’il allait être dur de trouver – dans le futur - un cadre comme celui-ci pour les habitudes matinales ! » Parce que Poudlard était merveilleux. Peut-être que l’objectivité n’y était pas, mais Irina appréciait vraiment les abords du lac. « Me concernant, vous avez vu juste… Pro du Quidditch dans une équipe féminine Irlandaise, précisément. Les habitudes sont radicalement différentes même si je ne suis pas si dépaysée que ça avec le terrain de Quidditch. » Irina fit un signe de tête en direction du terrain dont la silhouette était repérable d’ici et dans l’obscurité qui s’amenuisait toujours un peu plus. Elle ne reporta son regard sur Nathanael que lorsque celui-ci reprit la parole pour lui expliquer les raisons de sa présence ici à cette heure de la matinée. Dans un rire, Irina attendit qu’il ait terminé pour rire : « Sentez-vous libre de venir me réveiller tôt pour obtenir un partenaire sportif … si vous estimez que cela puisse vous paraître plus motivant. » Irina haussa délicatement les épaules, ne sachant pas ce qu’il pouvait bien penser de sa proposition. Il pouvait très bien l’ignorer, la jeune femme la considérerait comme toujours valable. L’information selon laquelle elle serait probablement réveillée rappela à Irina l’époque où elle ne se trouvait plus capable de fermer les yeux à 5h du matin, trop excitée par les matchs de Quidditch et l’effervescence et où elle s’installait devant sa fille pour capter la moindre petite mimique qu’elle avait dans son sommeil. Elle restait ainsi, sans bouger pendant des heures (bien que n’ayant jamais été capable de rester en place) pour s’imprégner de la bouche, des joues, du nez et des yeux clos de ce petit ange qui était le sien. « Vous semblez avoir fait beaucoup de choses dans votre vie, déjà. » Comme tout un chacun. Irina n’eut pas attendre bien longtemps avant d’avoir les informations qu’elle était curieuse d’obtenir. Le jeune prof était expert dans le comportement des créatures magiques et son discours laissa penser à Irina qu’il avait eu l’opportunité de voir un bon nombre de créatures magiques et qu’il avait enchaîné les occupations jusqu’à son arrivée à Poudlard. « Pas grand-chose ? Vous êtes bien modeste… J’imagine que vous avez eu l’opportunité de voir des créatures rarissimes, non ? Je pense même que vous avez possiblement vu des choses dont nous sommes nombreux ici à ignorer le nom et l’existence…. Vous avez donc choisi de cesser les voyages et la préservation des espèces pour venir enseigner ici … en abandonnant de ce fait les voyages ? » Irina savait bien qu’il était peut-être encore dans l’optique et qu’il avait très certainement beaucoup de contacts, mais c’était une manière de le faire parler de lui davantage. La conversation était agréable et Irina réalisa nettement ce qui lui avait manqué dans sa carrière sportive : le contact avec les autres.

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Un peu de sport n'a jamais tué personne

Lorsqu'il se regardait dans le miroir de temps en temps, pour analyser l'état de délabrement de son corps et le travail à faire pour revenir à un niveau qu'il jugerait assez acceptable, le jeune professeur avait parfois du mal à réaliser le chemin parcouru depuis sa première année d'élève passée à Poudlard. Bien sûr il avait depuis longtemps pris conscience de son changement au niveau psychologique, à n'en pas douter, mais c'était au niveau physique que cette transition avait été la plus flagrante. Où était passé le jeune timide, maigrelet et pâlot qui n'osait même pas envisager l'idée même d'aborder demoiselle ? Où était passé l'élève studieux qui préférait passer le plus clair de son temps à la bibliothèque plutôt que de se mêler à ses camarades et apprendre à connaître ceux de sa maison ? Disparu, envolé depuis bien trop longtemps mais son souvenir était intact dans un coin de la tête du jeune Armstrong, comme un rappel pour le jeune professeur qu'avec un peu de volonté n'importe qui était capable de changer et de transcender sa propre condition.
Si le jeune professeur avait repris ses résolutions très peu de temps après son retour à Poudlard, voyant la fin de l'année poindre le bout de son nez, il savait pertinemment que le calme qu'il connaissait actuellement ne durerait sûrement pas. Pourquoi ? Parce que si les élèves étaient occupés à réviser en vue des examens de fin d'année, Nathanael arrivait trop tard pour rattraper le programme chaotique de l'année et ne pouvait donc qu'essayer de faire son mieux. Par contre, à la rentrée prochaine, là il aurait assez de travaux à organiser pour ne plus avoir le loisir de faire du sport quand bon lui semblait. À bien y réfléchir, d'ailleurs, aurait-il aimer être directeur de la maison Poufsouffle ? Si l'idée aurait pu être intéressante à ses yeux, malheureusement le poste avait déjà été pourvu et il devrait se contenter de son poste d'enseignant actuel. Ce n'était déjà pas si mal, non ? Il avait déjà du mal à se faire à l'idée qu'il enseignait à Poudlard, il n'allait pas devoir mettre la charrue avant les bœufs.
Bientôt, alors que le sujet se focalisa sur le sport et la proposition de compétition de la demoiselle, celle-ci confirma qu'il ne s'agissait nullement d'une plaisanterie. Comment Nathanael aurait-il pu le deviner ? Au cours de sa carrière il n'avait que rarement rencontré d'autres sorciers ayant la même affinité que lui avec le concept d'activité sportive, aussi était-il ravi d'apprendre qu'aujourd'hui était une journée à marquer d'une pierre blanche.

- Inattendu ? Dans le bon sens du terme, oui.

Souriant et lâchant un rire franc lorsque la demoiselle profita de son état de fatigue pour lui lancer une petite pique, illuminant le visage du jeune homme d'une mimique franche et reflétant son amusement. Au moins une des personnes ici – en plus de lui-même – avait le sens de l'humour : c'était un très bon début ! Par la suite le professeur avoua être un livre ouvert, n'ayant pas la moindre chose à cacher à qui que ce soit, ce qui donna l'opportunité à sa camarade du jour de lui en demander davantage sur sa vision de sa propre condition physique. Certes pour les moldus comme les sorciers le sport n'était pas un automatisme, beaucoup cherchaient même à éviter la fatigue et la douleur associées à cette activité intense, chose à quoi le jeune Nathan ne manqua pas de répondre :

- On va dire que je me suis laissé aller, ces derniers semaines. J'ai fait quelques excès dernièrement, beaucoup trop en vérité, et j'ai récemment ressenti l'impact de ces excès sur mon corps. Après, une fois la trentaine passée, les hommes ont tendance à s'empâter et gagner une petite brioche dont beaucoup n'ont pas l'envie de s'en débarrasser. Cela va sans dire que je ne souhaite pas rentrer dans cette catégorie et préfère prêcher l'esprit sain dans un corps sain. C'est très cliché, hein ?

Bien sûr le jeune homme passait sous silence sa consommation d'alcool et de tabac pour deux simples raisons. La première était que cette image n'était pas très vendeuse et qu'il n'avait pas envie de passer pour le professeur alcoolique de service. Et l'autre raison ? Les règles strictes de Poudlard avaient forcé le jeune homme à laisser tomber la cigarette et l'alcool pour le moment, un supplice contre lequel il luttait quotidiennement et dont il pourrait bien sortir victorieux. Dans ce cas pourquoi évoquer la nature de ses excès si ces derniers pourraient bientôt n'être que de l'histoire ancienne ? Il préférait être vu comme le jeune professeur sportif que comme celui qui fumait comme un pompier et qui se dirigeait droit vers les alcooliques anonymes : question de volonté et de vision de soi-même.
Bientôt le sujet s'embraya sur la relation qu'entretenait la demoiselle avec ses collègues et, apparemment, ces derniers ne semblaient pas lui tenir rigueur de son mode de vie externe. Bien au contraire ceux qui voulaient la voir savaient directement où se rendre sans chercher pendant une heure à travers les couloirs de Poudlard, ce qui simplifiait assez les choses. En serait-il de même pour l'Armstrong ? Ce dernier était pour l'instant très méconnu du reste du staff de cet établissement, à n'en pas douter, mais il espérait que la coupure de cet état et les semaines à venir lui permettraient d'aborder la prochaine rentrée avec plus de confiance ainsi que le soutien de ses collègues. Du moins était-ce ce qu'il espérait au fond de lui.

- Ça me rassure dans ce cas. Je ne voudrai pas qu'on prenne mon isolationnisme pour une volonté de ne pas m'intégrer.

Puis vint ensuite le moment pour la demoiselle s'évoquer son point de vue envers les élèves et, en effet, le moins que l'on pouvait dire était que cette charmante personne n'avait pas la langue dans sa poche. Alors comme cela elle trouvait les élèves casse-pieds ces derniers temps ? Le temps qu'elle mette cela sur le compte de son propre point de vue fit sourire l'Armstrong qui répondit

- Oh il m'en faut bien plus pour me donner l'envie de fuir. Après ce sont tous des adolescents dans la fleur de l'âge, être casse-pied fait partie du package complet, pour ainsi dire.

Alors qu'il pensait embrayer sur un autre sujet, le jeune homme écouta sa camarade lui demander s'il avait gardé un souvenir positif en partant de cette école, de nombreuses années auparavant. À ces mots son sourire s'effaça et il se plongea dans une profonde réflexion. Que pouvait-il dire sur son séjour ici ? Qu'il n'avait pas réussi à s'intégrer ? Qu'il n'avait eut pour seule hâte que de partir d'ici ? Qu'il avait été écrasé sous le poids de la pression familiale qui verrait en lui une éternel déception ? Non, il devait nuancer quelque peu sa réponse.

- Pas tellement, en fait, mais c'est uniquement de ma faute. Je ne me suis pas intégré autant que je le devrais. À l’époque j'étais le petit élève réservé, le rat de bibliothèque qui passait son temps à étudier plutôt que de se mêler à ses camarades, pour diverses raisons. On va dire qu'aujourd'hui est l'occasion pour moi de refaire les choses différemment, de repartir de zéro.

Bien sûr si Irina voulait plus de détails son camarade lui en donnerait sans problème, mais pour l'heure il ne désirait pas tout déballer sur sa vie à quelqu'un qu'il ne connaissait que depuis quelques secondes. Bientôt la demoiselle expliqua donc qu'elle avait été professionnelle de Quidditch auparavant, ici au moins elle avait la possibilité de continuer à pratiquer ce sport ce qui n'était déjà pas si mal que ça. Ah, apparemment la demoiselle était vraiment motivée à voir en Nathanael un partenaire sportif ? Ce dernier hocha la tête pour répondre le plus simplement du monde.

- Je vous prends aux mots, Irina.

Puis vint le moment d''évoquer le parcourir professionnel du jeune homme qui, selon sa camarade du jour,semblait avoir eu une existence bien remplie jusqu'à présent. Vraiment ? Ce n'était pas comme cela que le concerné voyait la chose, certes il avait beaucoup voyagé mais contrairement à d'anciens Aurors ou autres sorciers il ne pensait pas avoir vraiment contribué à faire de ce monde un endroit meilleur. Oui il avait rencontré une bonne dose de terribles créatures mais, au final, il avait toujours voulu partager ces connaissances comme son précédent professeur l'avait fait avant lui.

- La modestie fait partie de mon charme, diraient certaines. Blague à part effectivement j'ai eu plus que ma dose de dragons et autres créatures aussi magnifiques que terribles, mais garder ces découvertes pour moi aurait été bien égoïste. Le savoir est fait pour être partagé et, si je peux aider à éclaircir quelques zones d'ombres sur des créatures méconnues, à les faire accepter davantage par notre communauté, j'aurai réussi ma mission.

Laissant un blanc s'installer, le garçon afficha un sourire en coin légèrement gêné tout en concluant son intervention d'un :

- C'était encore très cliché comme phrase, non ?

Plus que trois ou quatre minutes et le soleil pourrait enfin se lever, plus que quelques instants et ces deux adultes profiteraient d'une vue à couper le souffle.

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Nathanael ~ ~ Irina

Silence is an ocean.

Irina ne faisait pas partie d’une tranche de personnes ayant pour habitude d’aller d’office vers les autres. Poudlard lui réservait en ce sens là quelques surprises, car la jeune femme se rendait compte qu’une telle entreprise n’était pas aussi difficile qu’elle le croyait. Le professeur VaatiVidya continuait de l’intimider un peu mais pour le reste, Irina s’en sortait relativement bien et avait quelques contacts agréables avec une bonne partie du personnel de l’école. Elle avait d’ailleurs trouvé relativement naturel d’adresser la parole au nouveau professeur qui ne l’avait pas vu et qui avait l’air de mettre du cœur à l’ouvrage. Dans un ton rempli d’humour (bien que la proposition eut été parfaitement sérieuse), la jeune femme lui fit entendre qu’elle se portait volontaire pour lui faire office d’adversaire et, par extension, lui donner un mini-objectif qui serait celui d’être le dernier à tenir. Il lui fit savoir que la proposition était inattendue et Irina ne manqua pas d’afficher un air faussement soulagé quand il précisa que c’était dans le bon sens du terme. « On dira qu’on cherche à montrer l’exemple en se lançant dans une compétition sportive pleine de fairplay avec l’option « je tire mon adversaire vers le haut »… si ça se trouve Londubat nous filera une promotion… » Irina haussa les épaules innocemment, mais le jeune homme allait sans doute être capable de voir qu’elle plaisantait largement. « Ou pas… mais je suis ravie que vous n’ayez pas rejeté d’emblée l’idée ». Irina lui lança un petit regard malicieux juste avant de rire de bon cœur avec lui quant à la suite de leur conversation. Par chance, il ne se vexait en rien et prenait sa taquinerie à la légère et avec amusement ! Un point extrêmement positif qui plut à Irina …

Cette dernière retrouva son sérieux en l’écoutant expliquer les raisons pour lesquelles il décidait de reprendre le sport activement (et le fait qu’il le fasse d’aussi bon matin suffisait à Irina pour cerner une certaine volonté). C’est après l’avoir laissé aller au bout de son explication que la jeune femme reprit à son tour : « Hum. Je m’apprêtais à m’exclamer en vous disant « Quoi ?! C’est donc uniquement une question d’apparence ? », mais …esprit sain dans un corps sain… ce qui implique la notion de santé. Vos raisons sont parfaitement validées… et en plus, il faut bien utiliser tout cet espace… » Irina accompagna son propos par un signe de tête vers le parc et les grands espaces. De quoi effrayer certains et en ravir d’autres. Pour Irina, c’était le bonheur et un véritable plaisir d’avoir autant de superficie.

Le jeune prof se montra rassuré de savoir que son petit « côté solo » avait des chances de bien passer, à Poudlard. En réalité, Irina pensait plutôt qu’il ne parviendrait sans doute pas (les circonstances auraient la décision finale) à être aussi solitaire qu’il l’imaginait… les élèves étaient omniprésents et demandaient plus d’attention que ce que la jeune femme avait imaginé avant d’arriver. Les passages au château, les échanges avec les collègues ou le reste du personnel se révélaient forcés. Irina ne commenta pas mais s’intéressa à la suite de leur conversation ; une partie de l’échange où ils mentionnaient enfin les élèves. La jeune femme prit un nouveau risque en parlant des élèves avec humour, mais c’est un sourire qu’elle récolta et qui s’afficha très vite sur les lèvres de son interlocuteur, juste avant qu’il ne réponde. « On nous dit qu’être casse-pied est une option attribuée à certains, mais ils en sont finalement quasiment tous dotés…c’est ainsi, comme vous dites, c’est un package. Vous avez déjà travaillé avec des jeunes ? » Irina savait que les professeurs affectés à Poudlard avaient souvent eu une carrière dans des domaines bien précis et rares étaient ceux qui étaient familiers avec l’enseignement ou tout ce qui s’y rapprochait. Il fallait tout de même qu’elle tente la question.

Celle de savoir s’il gardait de bons souvenirs de son passage à Poudlard apparut en revanche comme une mauvaise idée de question. Irina surprit son expression de visage, très vite accompagnée par une réponse qui n’augurait rien de bon. Le jeune homme n’entrait pas dans les détails, mais ses informations suffisaient à Irina pour comprendre qu’il n’avait pas vécu ses années d’élève comme il l’aurait aimé. « Il y a toujours des choses qu’on aurait aimé faire ou vivre autrement… C’était mal d’être un … « rat de bibliothèque » comme vous le dites si bien ? » La question n’était pas rhétorique, s’il s’avérait que c’était mal, Irina était bien incapable de dire pourquoi. Elle-même avait été le cliché de l’élève sportif, un peu nul en classe mais avec assez de ressources naturelles pour s’en tirer, pas appliqué pour un sous, mais cela ne l’avait pas dérangé plus que ça. « Vous avez raison… nouveau départ ! Avec une nouvelle casquette – celle de prof – une toute nouvelle chambre et une jolie place autour de la table du staff ! » Ils pouvaient se réjouir de tout ça, non ? Irina avait l’impression d’être chanceuse. Malgré les difficultés, elle n’avait vécu que de bons moments au cours de cette année scolaire qui s’était écoulée tellement vite et qui arriverait aussi rapidement à son terme.

La conversation ne s’arrêta pas à cela, et fort heureusement ! Irina réitéra sa proposition sportive et Nathanael eut l’air d’approuver une seconde fois l’idée. Désormais, la jeune femme attendrait de voir s’il aurait le culot de s’exécuter et lui proposer un petit défi sportif qu’elle acceptait d’office, sans même en avoir connaissance. N’insistant pas, Irina préféra lui poser quelques questions sur sa profession passée. Généralement, ce genre de questions n’était pas trop risqué et Nathanael lui formula quelques réponses sans apparente réticence. Sa mise en route fit rire Irina qui se calma très vite pour écouter avant de reprendre l’envie de rire lorsqu’il lui demanda si ça aussi, c’était cliché : « Cliché ou parfaitement bien justifié… je ne sais pas encore vers quoi pencher. Plus sérieusement, je suis surprise que vous ayez l’impression d’avoir « votre dose »… et je dis ça en me référant à ma propre expérience. Je n’ai pas cette impression là sur mon domaine bien que j’y ai passé plusieurs années et que ces dernières étaient bien remplies… » Irina haussa les épaules et termina en lui envoyant un petit sourire. Elle ajouta, quelques secondes après : « Je suis, quoiqu’il en soit, heureuse de vous rencontrer. Pour fêter ça, on a un joli spectacle… » Une future journée sans nuage, le soleil se levait et plongeait le parc dans une ambiance qui était encore différente de celle qui régnait quelques minutes auparavant.

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Un peu de sport n'a jamais tué personne

Si les débuts du jeune homme dans le domaine sportif furent catastrophiques pour rester modeste, la faute à des camarades qui avaient tendance à l'embarquer pour courir le lendemain de soirées arrosées ou à la fin de semaines d'examens extrêmement éprouvants, le londonien finit par se raccrocher au wagon au bout d'un moment et mettre les pieds à l’étrier. Au départ il avait eu du mal à comprendre ce que ses congénères pouvaient trouver dans le fait d'aller s'épuiser et de faire souffrir leurs muscles jusqu'à avoir d'horribles courbatures, cette notion lui étant totalement aberrante et stupide, mais il lui fallu plusieurs années pour comprendre que l'intérêt résidait dans ce qui se trouvait au-delà de la douleur et des courbatures. Le sentiment de bien-être, de se sentir mieux dans son propre corps ainsi que le sentiment d'accomplir quelque chose dont il pouvait être fier : autant de choses qui avaient permis au jeune sorcier de s'accrocher et de poursuivre ces exercices réguliers pendant toutes ces longues années. Regrettait-il le temps consacré à cette pratique ? Pas le moins du monde, s'il avait pu il aurait même commencé ce procédé bien plus tôt.
Irina rebondit donc sur sa proposition d'opposition sportive sur le ton de l'humour en pointant du doigt les gains éventuels d'un tel procédé, Nathanael ne tarda d'ailleurs pas à y répondre à sa manière.

- Peut-être que ça pourrait inspirer nos élèves à en faire de même. Bien qu'avec leurs études ils aient sans doute d'autres chats à fouetter qu'aller courir tous les matins.

De mémoire l'emploi du temps d'un élève était assez chargé si bien qu'entre les cours et les révisions en vue des examens ces jeunes têtes blondes n'avaient guère de temps à consacrer à d'éventuels hobbies, sauf durant les vacances bien entendu. Si Irina apprécia le fait que Nathan ne rejette pas directement l'idée d'une quelconque compétition, il se sentit contraint d'en expliquer plus clairement la raison :

- La compétition est une bonne chose, ça nous force à sortir le meilleur de nous-même. En tout cas j'apprécie de tomber sur quelqu'un qui n'a pas peur de se dépenser un peu. Je pensais être le seul sportif du coin.

À l'école il n'avait jamais souhaité se montrer comme le plus assidu ou le plus intelligent de sa part, non pas parce qu'il ne l'était pas mais parce qu'il ne souhaitait pas attirer l'attention et parce qu'il n'avait aucune confiance en lui. Il était écrasé sous le poids de la pression familiale et cherchait simplement à faire de son mieux en travaillant d'arrache-pied, non pas pour sa propre réussite mais pour enfin recevoir un sourire de fierté de la part de ses parents. Sourire qu'il ne reçut jamais, bien évidemment.
Alors comme cela les raisons qui poussaient Nathan à se dépenser quotidiennement convenaient à la demoiselle ? Souriant, le sorcier mima une révérence légèrement exagérée tout en répondant sur un ton léger :

- Je suis ravi qu'elles vous conviennent, mademoiselle.

revenant sur le sujet de l'éducation ici, le jeune homme fut interrogé sur ses connaissances en matière de pédagogie. Bien entendu cette question ne manqua pas de le faire sourire derechef. Y connaissait-il quoi que ce soit en pédagogie ? La réponse ne se fit pas attendre.

- Pas du tout, je me rappelle juste assez bien de mes années ici. Mais bon, question pédagogie je finirai bien par apprendre sur le tas.

Optimiste ? Il se devait de l'être compte tenu de la situation. Il était bien intervenu dans quelques conférences çà et là mais rien qui s'apparentait de près à l'apprentissage au sens propre du terme, rien qui impliquait la transmission de savoir à de jeunes esprits désireuses d'apprendre toujours plus. À bien y repenser comment était-il à son épôque ? Voyait-il son coté rat de bibliothèque comme une mauvaise chose ? En partie seulement, oui, il tenta d'ailleurs assez maladroitement de s'expliquer à ce sujet.

- Mal ? Je ne sais pas mais m'ouvrir un peu plus ne m'aurait certainement pas fait de mal. Mais bon, on ne refait pas le passé.

Puis vint ensuite le sujet de sa carrière et l'Armstrong se rendit compte qu'il s'était mal exprimé concerné le fait d'avoir « sa dose » de créatures magiques. C'était assez complexe à expliquer quand on n'était pas soi-même capable de résumer cela correctement, mais il tenta tout de même de corriger son expliquer pour être au plus proche de ce qu'il pensait réellement.

- Comprenez moi bien, je pourrais très bien passer ma vie à étudier les Magyars à pointes ou les Pansedefer ukrainiens, sans jamais me lasser. Vraiment. Mais à l'aube de la trentaine je me suis demandé ce qu'il se passerait si je sortais de ma zone de confort, si j'essayais de faire autre chose. Je ne sais pas moi-même si j'ai ce qu'il faut pour être un bon professeur mais il fallait que je tente le coup, que je me jette à l'eau.

Plutôt risqué comme pari, non ? C'était le moins que l'on pouvait dire mais il fallait qu'il le fasse, il fallait qu'il découvre ce dont il était vraiment fait pour ne pas avoir de regret. Bientôt ses prochaines pensées furent balayées lorsque le soleil se leva enfin, les rayons reflétant sur la surface du lac et éblouissant le professeurpar la même occasion. Plissant les yeux pour s'habituer à la luminosité soudaine, il lui fallait quelques poignées de secondes avant de pouvoir enfin admirer cette vue magnifique qu'il n'avait pas pris le temps d'observer depuis de nombreuses années.

- Voilà une vue dont je ne me lasserai jamais.

Ne sachant pas si le regain de motivation qu'il ressentait à présent venait de cette très charmante rencontre ou de cette somptueuse vue, Nathanael se redressa malgré la fatigue musculaire légèrement atténuée par ce récent repos forcé. Levant une jambe après l'autre pour tester la force qui lui restait, il posa son regard sur la demoiselle et conclut par une proposition agrémentée d'un petit sourire :

- Alors, on se la fait cette course ?

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Nathanael ~ ~ Irina

Silence is an ocean.

La jeune femme avait fini par accepter le fait que son retour à Poudlard – désormais dans le camp du corps professoral – lui réserverait quelques surprises. Elle avait fini par s’accommoder tranquillement à un quotidien qui n’était pas celui auquel elle s’était habituée ainsi qu’à un relatif retour au calme ponctué par quelques perturbations toujours plus imprévues les unes que les autres. Ce qu’elle souhaitait, pour Poudlard, c’était une sorte d’union et de stabilité qui avait flanché pas plus tard que l’année précédente… A l’heure actuelle, le bilan était plus qu’acceptable et elle aimait à croire qu’une certaine cohésion du personnel (y compris le directeur) puisse permettre au bon déroulement des choses d’atteindre des sommets. Irina n’alla pas jusque là dans sa conversation avec Nathanael, fraichement rencontré dans un contexte assez matinal, mais elle ne doutait pas qu’il avait rejoint les rangs avec quelques fins bien précises. En attendant de se positionner sur ses finalités de profs, Irina suivit d’abord la conversation relative au sport et s’amusa très vite à prendre les choses à la légère, ce que son collègue accepta avec visiblement beaucoup de facilité. Dans un rire, la jeune femme laissa s’exprimer le jeune prof avant de dire à son tour : « On leur vendra l’argument phare du….. « lien entre le corps et l’esprit ». Sur un malentendu, ça pourrait passer ! » Néanmoins, elle savait que les élèves de Poudlard adopteraient un point de vue qui n’allait pas être le même que celui d’un adulte. Tant pis. Irina n’avait pas l’intention de se positionner dans le rôle de celle qui force ou pousse trop loin…elle disposait déjà de cette charge dans ses propres cours, lorsqu’il était question de stimuler un peu les élèves et les pousser à se dépasser. « Pour être honnête, je pense que tout cela relève plus d’un besoin indispensable issu des habitudes instaurée, me concernant. » Irina voulait surtout dire par là qu’elle ne pouvait pas faire autrement que de bouger, parce qu’elle avait depuis longtemps décidé d’en faire sa vie, mais aussi parce qu’elle avait toujours souffert d’une certaine aversion envers l’idée de rester en place trop longtemps. Son état d’arrangeait avec le temps, mais rien n’était encore gagné.

Irina salua ensuite les raisons avancées par le jeune homme, laissant un sourire s’installer sur ses lèvres au moment où il termina en l’appelant « mademoiselle ». Elle s’intéressa ensuite, avec un peu plus de sérieux, à ce qu’il lui expliquait sur sa relation avec les jeunes… Force était de constater qu’il n’avait pas vraiment de notions en pédagogie, ce qui fit sourire Irina qui ne pouvait que se reconnaître dans ses propos. « Vous avez raison, on m’a toujours dit qu’on apprenait toujours mieux en pratiquant…. Et….eumh… en faisant des erreurs, mais ce n’est pas ce que je vous souhaite de faire. Disons plutôt que ce seront celles des élèves qui construiront notre pédagogie… » Elle haussa les épaules, persuadée qu’il n’y avait que ça à faire à défaut d’avoir une formation complète en matière d’éducation. Leurs souvenirs faisaient aussi partie intégrante du processus, mais Irina avait très vite fini par se dire qu’ils n’étaient pas d’un grand secours… Ils n’avaient rien à voir avec ce qu’était la réalité ; En revanche, poser quelques questions complètement détachées de la pédagogie sur l’élève qu’était le professeur Armstrong fut une idée qui germa dans l’esprit de la jeune femme. Visiblement, Nathanael se qualifiait comme un élève discret et semblait le regretter. Il n’insista néanmoins pas sur la question et Irina n’en fit rien non plus, préférant lui dire : « Et quand on se rend compte qu’on ne peut pas refaire le passé, on soigne son présent, n’est-ce pas ? Ce n’est pas plus mal… » Pour Irina, il était sûrement plus difficile pour un enfant ou un jeune de se fixer une ligne de conduite… L’âge adulte permettait un prise de conscience de ce même fait.

Nathanael lui en raconta ensuite davantage sur sa profession et s’expliqua un peu plus précisément sur ses motivations à arrêter l’étude des créatures sur le terrain. Irina eut une vision beaucoup plus claire après la précision de son propos ayant cru à un désamour pour le job. Il n’en était rien, le jeune prof avait juste fait ce que bon nombre de personnes rêvaient de faire sans en avoir le cran : tester autre chose, bouleverser ses habitudes et mesurer ses propres capacités. « Je vois… L’initiative est admirable. J’imagine que votre volonté fait une bonne part du travail dans le processus de reconversion. Vous n’êtes d’ailleurs pas si éloigné de la proximité avec les créatures magiques avec ce poste… En plus des avantages évidents du rôle de professeur. » Carton plein ! Il avait eu plus que raison de tenter cela, Irina était bien placée pour le savoir, ne regrettant pas de ne pas une seule seconde d’avoir stoppé sa carrière dans le Quidditch pour intégrer Poudlard.

Poudlard dans toute sa splendeur, surtout lorsque le soleil annonçait le commencement d’une nouvelle journée qui se révélerait probablement aussi surprenante que toutes les autres pour diverses raisons. La remarque du jeune homme fit sourire la jeune prof qui fixa son regard sur l’horizon, laissant l’apparente course du soleil suivre son cours. L’esprit dans le vague pendant un instant, Irina fut réveillée par le mouvement du jeune homme à ses côtés. Contre toute attente, il lui proposa la course, ayant l’air d’avoir reprit du poil de la bête après la petite pause discussion imposée par la force des choses. Souriant largement, Irina se leva avant d’approuver l’idée ! Elle s’exclama alors, bien décidée à taquiner le jeune homme : « Je suis prête depuis un moment, c’est VOUS que j’attends…. » Irina s’étira un peu, inspirant un bouffée d’air frais avant d’attendre que le jeune homme donne le top départ. « Vers les arbres là-bas ? Et on fait un retour vers le pont couvert ? » Et par Merlin, elle l’apprécia plus qu’elle n’aurait pu l’imaginer, cette course !

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