Cours 4è année - SaCM

Longue nuit. Dure nuit. Comme presque chaque nuit depuis l’année dernière. Depuis qu’elle a aidé ce quatrième année né-moldu. Tom. Elle ne regrettait pas. Là n’était pas le problème. Mais elle avait mal. Jusqu’au plus profond de son être. Elle avait dormi qu’une petite heure avant qu’elle ne se réveille en sursaut, le coeur battant si fort. Haletant. Elle n’avait pas su se rendormir. La peur d’être replongée dans les souvenirs de sa vie en dehors de Poudlard s’était cruellement montrée paralysante. Assise dans son lit, elle n’a vu comme possibilité que de produire un infime jet de lumière pour se noyer dans la lecture du volume imposant emprunté à la bibliothèque. Celui-ci traitait de la Divination. Oh, elle n’avait pas cette option à son horaire, elle avait été limitée dans les choix. Mais comme ce domaine l’intéressait, elle s’était évidemment permise de prendre un livre à ce sujet afin de se pencher sur la matière lorsque cela se trouvait possible, soit lorsqu’elle n’avait aucun cours et aucun devoir à faire. Comme maintenant, au beau milieu de la nuit, alors qu’un frisson d’inconfort parcourait tout son pauvre corps marqué par cette vie. Elle ne voulait pas se souvenir de l’année dernière, mais le traumatisme ne la lâchait pas. Le sortilège subit au sein même du château avait fait voler en éclats la protection qu’elle s’était faite et l’insensibilité s’était muée en une détresse bien plus que palpable. Elle n’espérait même plus pouvoir y échapper.

Elle laissa échapper un bâillement alors que le soleil montrait timidement le bout de son nez. La nuit achevait, la journée allait commencer et Ellyaïna avait bien hâte à son premier cours. Soins aux créatures magiques. Elle s’était toujours montrée bien intéressée dans ce cours, buvant les paroles de celui leur enseignant. Bien qu’à ce jour, il aurait un nouveau professeur. La matière restait la même. Il va de soi que cette élève avait déjà parcouru maintes ouvrages concernant ces fameuses créatures pour lesquelles elle voue clairement une admiration sans failles. Elle referma le livre sur la Divination en retenant un soupir d’épuisement et s’étira longuement avant d’enfiler sa robe de maison. Serpentard. Elle était chez les Serpentard. Elle avait été ravie, en première année, que le Choixpeau l’ait envoyé dans cette maison. C’était ce qu’elle espérait. C’était ce qu’elle avait obtenu. Pour une fois que les choses se produisaient comme elle le désirait. Ça avait apporté un baume éphémère à son coeur. Elle fouilla dans tous les livres qui traînaient pour mettre la main sur celui qu’elle devait apporter pour le cours et elle se dirigea sans plus attendre vers la lisière de la forêt. Elle ne sortait pas souvent et la lumière lui fit cligner des yeux à plusieurs reprises avant que ses pupilles ne s’adaptent. Elle passait le plus clair de son temps entre les divers allées de la bibliothèque et ça lui plaisait. Elle évitait ainsi le contact et ne devait pas nouer de liens. S’attacher et attendre quelque chose de quelqu’un entraînait la trahison. Et l’abandon. De quelconques manières.

Elle secoua la tête et se plaça aux premiers rangs pour mieux entendre. Elle dévisagea de haut en bas le professeur pour mieux le connaître. Ellyaïna observait toujours chaque petit détail, petit défaut. Elle ne les faisait seulement pas remarquer. Il semblait moins magistral que certains professeurs. L’apprentissage serait peut-être ainsi, pour certains, plus agréable. Elle, elle s’adaptait. Elle esquissa l’ombre de sourire en l’écoutant parler. Que pouvait-elle dire à propos des licornes ? Elle pourrait dire que leur sang a des propriétés si précieuses. Elle pourrait dire que les licornes sont la pureté même. Elle pourrait dire que le prix à payer pour tuer cet être magique est trop intense. Elle pourrait parler de leur naissance. De leur couleur. De leur vie tout simplement et leur importance pour le monde magique. Elle pourrait. Mais elle ne dit rien. Elle ne disait jamais rien. Elle écoutait et même si elle savait, elle ne parlait pas. Regard insistant et vif, mais fermé. Elle tourna la tête vers une élève de Gryffondor qui lui semblait passionnée et qui, elle, parlait. Répondait. Celle-ci paraissait en savoir autant qu’Ellyaïna. Et la jeune serpentard aimait bien voir d’autres personnes aimant les créatures magiques.

Les Licornes.

Les cours en plein-air, comme ceux de Vol ou de Soins aux créatures magiques, étaient plutôt reposants pour Edern. Ils permettaient de s’évader un peu, et puis… c’était toujours moins pompeux que de devoir rester toute la journée emmuré. Des fois il lui arrivait de plaindre ceux qui n’avaient aucun cours en extérieur, hormis la Botanique… Qui de toute façon se passait dans une serre. Cependant, une fois l’épanouissement d’apprendre à voler sur un balais, ce qui n’est pas une chose facile à appréhender pour un né-moldu comme lui, les cours de vol avaient quelque chose de moins… Passionnant que les Soins aux créatures magiques. Pourquoi ? Tout simplement car voler sur un balais devenait systématique, découvrir de nouvelles créatures et des nouvelles choses sur ces dernière était toujours un bon moyen de se dépayser, de secouer un peu les fondements de ce qu’on lui avait appris, et ça, c’était une chose dont raffolait le jeune homme. On dit toujours que les gens ont peur de l’inconnu… Lui, ça l’intriguait. Si l’on ajoutait à cela que c’était un nouveau professeur qui faisait le cours, il n’en fallait pas plus pour que, sans que cela ne se remarque vraiment sur son visage, le jeune homme en vienne à s’intéresser particulièrement au cours d’aujourd’hui.

En se dirigeant vers leur séance, dans le parc, d’autres élèves parlaient du beau temps, de leurs dernières histoires de cœurs, des derniers potins. Lui ? Il se demandait si l’on allait parler des Abraxan, des Demiguise ou peut-être même du Nundu ? Et qui était le professeur ? Etait-il un éminent chercheur ? Un magicozoologue réputé ? Ou un petit jeune passionné cherchant à faire ses preuves ? C’est avec ces interrogations en tête, en oubliant presque la présence des autres autour de lui, que le jeune homme arriva, enfin, au lieu du cours. Sur place, devant l’assemblée d’élève, ce tenait le professeur. Dans la moyenne d’âge des autres professeurs de l’école, il semblait investit par sa nouvelle fonction et passionné par son sujet d’expertise. A vrai dire, Edern préférait cela. Il redoutait toujours d’avoir à faire à l’éternelle image du professeur désabusé qui ne semble même pas être intéressé par ce qu’il raconte. Comment voulaient-ils que des élèves soient fascinés par leurs discours si eux-mêmes semblaient tout simplement manquer de passion ?

A l’entente de son nom, le jeune Gryffondor cru avoir déjà entendu ou lu ce dernier quelque part. Armstrong… Armstrong… Si l’on omettait celui qui avait marché sur la Lune chez les moldus qui ne devait clairement pas être le même, alors il ne restait plus que celui des bouquins ! Le jeune homme était maintenant sûr d’avoir une encyclopédie sur les créatures magiques avec ce nom en couverture dans sa bibliothèque. Une chose était sûre, ce professeur risquait fortement de toucher sa bille sur le sujet et n’essaierait pas de leur faire manger des champignons hallucinogènes. Il ne semblait d’ailleurs pas avoir pu se concerter avec l’ancien professeur, demandant aux élèves de le prévenir en cas de redite des cours qu’ils avaient reçus précédemment. Et enfin, le sujet du cours tomba : Les Licornes. D’un certain point de vue, Edern ne put cacher sa légère déception. Non pas que les Licornes soient des animaux ennuyeux à étudier, mais il s’attendait à apprendre l’existence d’une nouvelle espèce, et les Licornes faisaient parti de son imaginaire, même à l’époque où la magie n’était pour lui que de la simple fantaisie. Alors que le professeur demandait si des élèves pouvaient dire ce qu’ils savaient au sujet de ces animaux, une élève de sa maison, Prudence, leva la main et prit la parole. La jeune fille semblait s’y connaître en la matière et fit un assez long monologue sur Mon petit poney avant de reprendre son souffle. Edern, quant à lui, n’avait pas de connaissances aussi exacts, le tout se mélangeait un peu le temps qu’il retrouve dans sa mémoire les quelques connaissances qu’il avait à ce sujet. Il s’aventura alors à lever la main avant de, lui aussi, prendre la parole.

« Si je me rappelle bien, la Corne de Licorne est utilisée dans l’Antidote aux poisons courants, et le sang de Licorne aurait des propriétés similaires à un élixir de longue vie, mais avec le bonus malédiction en prime… Enfin, je crois que c’est interdit à la vente… Puis qui irait acheter un truc qui vous maudit, franchement ? » Dit-il avant de baisser le ton de sa voix. Il n’avait pas pu s’empêcher de faire sa dernière remarque. Après tout, c’était marqué dans la plupart des bouquins à propos de ces créatures, si sa mémoire ne lui jouait pas des tours, du coup pourquoi se risquer à une malédiction quand on pouvait agir par des moyens détournés ? A moins bien sûr qu’on pense n’avoir rien à perdre, mais même là, c’était penser de façon erroné, selon lui. Après tout, ceux qui disaient n’avoir rien à perdre disaient souvent qu’ils « risquaient leur vie »… Risquer quelque chose, c’est bien qu’on peut potentiellement le perdre non ? Enfin… Il tergiversait encore et son esprit cogitait tout seul, en silence.

Codage par Libella sur Graphiorum

Dernière journée de la semaine. Enfin. Bonnie attendait le week-end avec impatience. Tout ce qu’elle faisait tournait à la catastrophe ces derniers jours et le vendredi soir n’arrivait jamais assez vite pour mettre fin au calvaire. Pourtant c’était une journée qu’elle avait toujours appréciée : elle avait botanique et métamorphose, deux cours qu’elle appréciait particulièrement. Pourtant en ce moment, même ces deux disciplines lui donnaient du fil à retordre. Il n’y avait pas moyen de réussir un sort correctement... Elle retenait pourtant parfaitement la théorie mais quand il s’agissait de passer à la pratique, c’était un fiasco. En continuant ainsi, elle échouerait également aux examens… Et elle n’avait aucune envie de redoubler sa quatrième année… Elle devait à tout prix sortir ce cercle vicieux et reprendre confiance en elle pour aller au bout de ces deux derniers mois en limitant la casse. Elle profita de l’heure destinée au repas pour relire quelques chapitres de son manuel de métamorphose. Elle devait être parfaitement préparée pour le cours de cet après-midi. Si elle ne parvenait pas à exécuter ses sortilèges, elle pourrait au moins rapporter quelques points à sa maison en répondant au moins correctement aux questions posées. Avalant un sandwich en quatrième vitesse, elle feuilleta rapidement le chapitre qui ferait l’objet de la leçon du jour. Les soixante minutes qui lui étaient accordées pour ses révisions passèrent à la vitesse de la lumière et lorsqu’elle leva la tête de son livre, elle s’aperçut que la Grande Salle s’était vidée. Il était plus que temps de se mettre en route si elle ne voulait pas arriver en retard. Elle remit l’ouvrage dans son sac et le sac sur son dos avant de sortir. Elle traversa le hall d’entrée, passa la lourde porte de bois avant de se diriger vers le parc. Il ne faisait pas encore très chaud et pourtant nous étions déjà au mois de mai. Bonnie remonta le col de sa robe pour se protéger du léger vent. Elle avait encore oublié son écharpe au dortoir… A croire qu’elle faisait tout pour tomber malade et se retrouver à l’infirmerie loin de l’humiliation qu’elle subissait en cours. Le sol était encore trempé par la pluie de ce matin et la Serpentarde avançait avec précaution. Arrivée à la lisière de la forêt interdite, elle se rendit compte qu’elle n’était pas la première. S’approchant de l’attroupement, elle constata que le cours venait à peine de commencer. Le nouveau professeur, Nathanael Armstrong, était assis sur le muret. Il semblait plutôt détendu et s’adressait à eux avec une certaine familiarité. Cela ne choqua pas Bonnie. Elle trouvait cela plutôt agréable de ne pas avoir à faire à quelqu’un de méprisant ou de condescendant. Ce n’était pas parce qu’ils étaient encore de jeunes élèves qu’ils étaient nécessairement idiots… Elle avait un bon feeling quant à la suite de cette journée. Ils allaient travailler sur les licornes. Et elle avait vraiment hâte d’en savoir plus. Pour une fois, il ne s’agissait pas de magie noire, de sortilèges impardonnables ou de maléfices en tout genre. C’était tout le contraire. Voilà qui était de bonne augure. Au premier rang, elle repéra Prudence. Sans se faire remarquer, elle se glissa à côté d’elle. La jeune Gryffondor avait l’air d’en savoir long sur le sujet. « Salut ! Wouah, tu as l’air d’être drôlement calée !! » Chuchota-t-elle discrètement, le regard brillant. Bonnie était très reconnaissante envers Prue. Cette dernière avait su lui redonner confiance en elle lors de leurs séances d’entraînement dans la Salle sur Demande. Sans la juger, elle lui avait proposé son aide et cela lui avait beaucoup apporté. Loin des salles de classe, elle avait enfin réussi à exécuter correctement un sortilège. Ce n’était rien d’extraordinaire mais c’était un début et sans le soutien de sa camarade, elle serait peut-être toujours bloquée au point de départ. Elle sortit son parchemin de son sac et trempa sa plume dans l’encre. Le sujet semblait intéresser les élèves à en juger par le nombre de réponses. Ou peut-être que la fin de l’année poussait les étudiants à obtenir le plus possible de points avant la remise de la coupe des quatre maisons… La question de Félicia interpella la vert et argent. Ce serait une telle aubaine de pouvoir en observer une vraie ! Et de si près !

code by lizzou — gifs by TUMBLR (JORNSNOW) — 000 MOTS.