(#) Sujet: Vous êtes assis à mon siège. [Libre] Mar 24 Avr - 20:42
L’odeur était la même, l’ambiance n’avait pas changé. Avec les années, le monde de la magie changeait, lui-même avait évolué énormément, mais ce lieu semblait figé dans le temps. C’était la première fois depuis son incident avec les Néo-mangemorts qu’il y mettait les pieds. Il avait passé les pires années de sa vie assis presque tous les soirs à la même table, avec son hydromel... parfois seul, parfois accompagné de ces faux amis que l’on se fait lorsqu’on est un peu trop porté sur l’alcool. Le lieu lui rappelait son emploi au ministère de la magie, cette partie de sa vie où il n’avait plus aucun but, aucun objectif, aucune ambition. Ce lieu ne lui avait aucunement manqué dans les dernières années.
Le pub Les Trois Balais lui rappelait également ses premières sorties à Pré-au-Lard, alors qu’il passait des après-midis entiers avec ses amis blaireaux à rires et à crier à une table un peu plus loin. Tous les clients les détestaient : ils étaient beaucoup trop bruyants. Parfois, en cachette, ils se commandaient un whisky en espérant qu’aucun professeur ne les attrape. Il soupçonne le Professeur Flitwick d’avoir vu leur petit jeu, mais de ne pas être intervenu. D’ailleurs, qu’était devenu le professeur Flitwick? Était-il encore vivant, profitant sereinement de sa retraite méritée?
Il ne se souvenait plus ce qui l’avait amené ici. Il avait un vague souvenir d’avoir parlé avec quelqu’un plus tôt dans la journée qui lui avait mentionné cet endroit, comme ça, au fil d’une conversation. Et maintenant, il y était assis. Avait-il donné rendez-vous à quelqu’un? Avait-il était simplement pris d’un coup de nostalgie? Avait-il simplement été pris d’une soif lors d’une promenade à Pré-au-Lard? Sa mémoire lui faisait défaut, comme d’habitude. Cela dit, il s’était montré discret en entrant, espérant ne pas croiser personne qu’il avait pu connaître auparavant ni aucun de ses élèves.
Une serveuse passa et Aindreas demanda un hydromel. Celle-ci, un sourire au visage, lui indiqua qu’il en avait un posé juste en face de lui. Il se retourna et se mit à rire. Elle avait raison. Il s’excusa et but son verre d’un trait légèrement confus.
Moloney se leva pour aller au petit coin. Une fois sa besogne terminée, il retourna à sa place. Le bar était presque vide. Plusieurs verres vides trainaient sur les tables et plusieurs places étaient disponibles. Ce qui pensait être l’endroit où il était assis quelques minutes plus tôt était occupé par un ou une sorcière, il avait de la difficulté à voir. Il erra quelque temps dans le bar. La serveuse le dévisagea. Laissant de côté son orgueil, il s’approcha d’elle et lui demanda :
« Vous vous souvenez où j’étais assis il y a cinq minutes ? »
Elle lui pointa l’endroit où quelqu’un s’était assis. Curieux, il se demanda si c’était une personne qui lui avait donné rendez-vous ou bien si s’agissait de quelqu’un qui s’était tout simplement assis à cet endroit sans savoir qu’il s’y trouvait quelques minutes plus tôt. Discrètement, il s’approche de la personne, dos à lui. Il se racla la gorge, et d’une voix incertaine, il lui demanda :
« M’attendiez-vous? Ou bien vous vous êtes assis à cet endroit sans savoir que c’était mon siège? »
Oui, la question paraissait étrange. Aindreas se tordit la bouche, inconfortable par la situation. Pourquoi n’avait-il pas pris simplement un autre siège?
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(#) Sujet: Re: Vous êtes assis à mon siège. [Libre] Mer 25 Avr - 10:02
Vous êtes assis à mon siège
C’était, en définitive, une bonne journée. Une de celles qui commencent par un réveil en douceur, grâce aux rayons du soleil venus caresser la peau, permettant d’émerger tranquillement du sommeil. À partir du moment où on sort du lit en forme, et avec le sentiment d’être reposé, la journée qui s’en suit ne peut être qu’agréable. Pas besoin de prendre ses jambes à son cou jusqu’à la Grande Salle et d’engloutir ses toasts de peur d’être en retard, pas besoin de courir à perdre haleine jusqu’à la salle où ont lieu les cours de Défense contre les Forces du Mal, ou encore de bousculer les retardataires dans le hall de peur d’arriver en retard, non, rien de tout ça. Juste une journée qui donne l’impression que l’avenir nous appartient, que rien ne peut nous atteindre, et qu’il suffit d’humer l’air à plein poumon pour se sentir entier. Et, quoi de mieux pour une journée réussie chez un jeune sorcier que de se rendre à Pré-au-Lard, ce village entièrement magique permettant aux élèves de Poudlard de s’évader du château le temps d’un après-midi ? Pas grand-chose, en effet. C’était ainsi qu’une ribambelle de jeunes sorciers de treize à dix-sept ans avaient envahi les rues du petit bourg, se pressant pour acheter la dernière poudre explosive chez Zonko ou bien sortant de chez Honeydukes les doigts encore collant des caramels qu’ils avaient ingurgités. Les rires résonnaient aux coins des rues au fur et à mesure que les petits groupes d’adolescents déambulaient entre les commerces, et le village paraissait plus vivant et plein d’entrain. Recomptant sa monnaie, Prudence se dirigeait d’un pas alerte vers les Trois Balais, l’esprit ailleurs. Elle avait profité de l’excursion pour envoyer un hibou à Andrew, son frère, parti observer une nouvelle colonie de Grapcornes en Australie. Il était impossible pour Locus, sa petite chouette de Tengmalm, de faire le voyage jusqu’à là-bas, ainsi elle avait du avoir recours aux hiboux postaux long-courriers du village. Heureusement qu’Andrew ne devait rester observer le troupeau que le temps des parades nuptiales et de la reproduction, sinon tout son argent de poche risquait de passer dans le courrier ! Fort heureusement, il lui restait assez pour une Biereaubeurre qui tombait à pic après la douce journée ensoleillée. La Gryffondor poussa avec détermination la porte du bar et identifia rapidement un siège dans un coin du bar. Elle s’y rendit en quelques enjambées et se laissa tomber sur le siège, manquant d’échapper au passage le reste de son argent.
« Par la barbe de Merlin » maugréa la jeune fille en rattrapant in extremis les quelques mornilles et le gallion qui lui restait.
La serveuse des Trois Balais qui passait par-là au même moment lui adressa un regard étrange, que Prue mit sur le compte de sa maladresse. La brune lui fit un petit sourire d’excuse et lui tendit l’appoint.
« Une Bièraubeurre s’il-vous-plaît ! »
L’employée, qui la regardait toujours de ce petit air étrange, hocha la tête et se dirigea vers le comptoir. Prue s’adossa à son siège et posa ses deux coudes sur le bar, rêveuse. Quelques minutes plus tard, elle senti une présence derrière elle. Elle cru qu’il s’agissait de sa commande mais se figea en entendant les paroles qui s’élevèrent dans son dos :
« M’attendiez-vous ? Ou bien vous vous êtes assis à cet endroit sans savoir que c’était mon siège ? »
L’adolescente se retourna, bredouille, pour faire face à son Professeur d’Histoire de la Magie. Elle jeta un coup d’œil à sa gauche, puis à sa droite, pour vérifier qu’aucune affaire appartenant à ce dernier ne se retrouve écrasée par les siennes, pour tourna la tête vers lui. Elle secoua imperceptiblement sa tête, avala sa salive et planta son regard dans celui de l’enseignant :
« Professeur Moloney, bonjour, pardonnez-moi je n’avais aucune idée qu’il s’agissait de votre siège. »
Au même moment, la serveuse revint, faisant planer le plateau qui contenait la Bièraubeurre de sa baguette magique. Prudence comprit alors le petit air étrange de la femme, qu’elle avait d’abord cru amusée de sa maladresse. Cette dernière devait avoir vu l’adolescente voler, sans le savoir, le siège de son Professeur, et se serait bien gardé de le lui dire ! L’employé toussota légèrement et montra la boisson d’un coup d’œil, puis le comptoir, comme pour demander où elle devait livrer la commande. Prudence coula un regard vers le Professeur d’Histoire de la Magie, toujours debout devant elle, attendant son verdict.
(#) Sujet: Re: Vous êtes assis à mon siège. [Libre] Mar 15 Mai - 15:06
Aindreas trouvait fort utile que les élèves doivent appeler leur enseignant « Professeur ». Cela lui permettait de différencier ses élèves des autres sorciers, sa mémoire des visages lui faisant trop souvent défaut. S’il n’avait aucun souvenir d’avoir croisé cette jeune adolescente, il se doutait bien qu’il lui avait donné quelques cours. Celle-ci semblait être une bonne élève. Elle devait être en troisième ou quatrième année. Peut-être en cinquième? Oui, elle avait de la maturité dans ses yeux. Il s’agissait sans doute d’une cinquième. Il risqua quelque chose :
« Il n’y a aucun problème, mademoiselle! Comment va votre devoir sur... »
Il hésita. Quel était déjà le devoir qu’il avait donné lors du dernier cours des cinquièmes? Il sortit son petit carnet de notes et se rendit à l’onglet approprié. Il trouva un résumé du dernier cours contenant le sujet du devoir. Il releva les yeux vers Prudence, s’éclaircit la voix et se brassa la tête, comme pour remettre ses esprits en place :
« Sur l’apport des médicomages dans la Première Guerre mondiale? »
Au même moment, la serveuse amena une Bièraubeurre à la table où il se trouvait désormais avec Prudence. Pourquoi lui amenait-elle une Bièraubeurre? Il n’aimait pas particulièrement le goût de cette boisson. Il ne pensa pas une seule seconde que le verre put être pour l’adolescente et répondit à la serveuse:
« Je ne me souviens pas si j’ai commandé quelque chose : comme vous avez remarqué, j’ai la mémoire un peu courte. Par contre, ça m’étonnerait fort bien d’avoir demandé cette boisson au beurre. Ramenez ça et amenez-moi plutôt deux Hydromels, pour moi et la demoiselle devant moi. »
Tant pis si l’élève n’aimait pas l’hydromel. D’ailleurs, les élèves de Poudlard avaient-ils le droit d’en boire? Au pire, ça lui ferait un verre de plus. Il réprima cette pensée qui le ramenait à ses vieux vices. La proximité de Poudlard avec ce pub n’était pas une bonne chose pour lui, finalement. La serveuse partie, il fit un sourire à Prudence et ne se rappelait plus où ils en étaient et la raison de leur rencontre. Il se rappelait très bien lui avoir posé la question, lui avoir demandé si elle s’était assise à cet endroit à cause d’un rendez-vous qu’ils avaient. Il cherchait loin dans ses pensées et ne parvenait aucunement à se souvenir de sa réponse. D’ailleurs, lui avait-elle indiqué en quelle année elle était? Et son nom? Aindreas fut soudainement gêné et jeta un coup d’œil dans son calepin. Rien n’était indiqué à la date de la journée. Il risqua quelque chose, espérant ne pas avoir trop l’air fou :
« Je suis un peu égaré, je m’excuse. Quelle était la raison de notre rendez-vous cet après-midi? Vous vouliez de l’aide pour votre devoir sur... » Merdouille! Troisième année? Quel était le dernier devoir des troisièmes? Petit coup d’œil dans le calepin avant de poursuivre sa phrase :
« Sur la création de la salle sur demande à Poudlard? »
Bon, heureusement que l’année était bien avancée. Les élèves commençaient à connaître les problèmes d’amnésie du professeur, même si le tout n’avait jamais été clairement nommé. Faisant comme si tout était normal, il prit une plume et s’apprêta à noter les réponses de la demoiselle dans son carnet, afin de pouvoir enfin commencer à avoir une discussion normale et comprendre la raison de leur présence commune à la même table.
Dernière édition par Professeur A. Moloney le Mer 16 Mai - 3:27, édité 1 fois
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(#) Sujet: Re: Vous êtes assis à mon siège. [Libre] Mar 15 Mai - 16:08
Vous êtes assis à mon siège
Toujours un peu honteuse d’avoir ainsi volé la place de son professeur, Prudence sentait ses joues rosirent. Elle qui avait simplement voulu siroter une Bièraubeurre pour clore sa visite de Pré-au-Lard se retrouvait désormais à torturer sans le vouloir son enseignant… Elle s’apprêtait à lui répondre concernant le fameux devoir des cinquièmes années, mais la serveuse des Trois-Balais était revenue à cet instant précis avec sa boisson. Apparemment, Moloney du penser qu’il y avait eu erreur dans sa commande car il renvoya la bière d’où elle venait et commanda deux hydromels à la place. Prudence fit un petit signe de tête à la serveuse afin de lui faire comprendre qu’elle ne se formalisait pas de cette décision et que mieux valait ne pas dépayser Aindreas encore plus qu’il ne l’était. Après tout, elle pourrait goûter l’hydromel, cela ne pouvait pas lui faire de mal ! Se retrouvant de nouveau seuls attablés au-même endroit, Prudence pensa qu’il s’agissait du bon moment pour clarifier la raison de sa présence dans le bar – le hasard pur et dur, en soit – et aider son professeur à y voir plus clair. La jeune fille, ainsi que l’ensemble des élèves concernés par l’Histoire de la Magie, avait déjà eu affaire à la mémoire capricieuse du professeur Moloney et préférait prendre le temps de remettre chaque chose à sa place, imaginant combien la situation devait être difficile pour lui. C’était tout de même ironique, qu’un homme amnésique enseigne l’Histoire de la Magie où il était question de nombreux faits passés ! Toutefois, Moloney se révélait être particulièrement intéressant tant dans ses cours que dans sa façon de les mener, et personne ne doutait de ses compétences en la matière. Il fallait juste que les élèves ne se formalisent pas lorsqu’il leur adressait un vague sourire dans les couloirs, incapable de les reconnaître, ou lorsque ces derniers devaient répéter plusieurs fois la question parce que Moloney s’était un peu égaré dans ses explications jusqu’à en oublier la question de base. Malgré ces petits détails incongrus, le professeur était plutôt apprécié de ses élèves. Il était en effet difficile de ne pas imaginer à quel point son fardeau devait être pesant pour un enseignant et combien les moyens qu’il mettait en œuvre pour lutter contre sa mémoire défaillante étaient énormes et lui demandaient de la concentration. Avant qu’elle n’ait pu ouvrir la bouche, Moloney avait de nouveau tenté de la raccrocher à une année d’étude et à une éventuelle raison quant à sa présence dans le bar. Elle attendit qu’il sorte une plume de son sac, sachant que c’était sa façon de procéder lorsqu’il avait une entrevue avec quelqu’un pour l’avoir déjà vu faire avec certains de ses camarades, à la bibliothèque ou dans la Grande Salle lors des sessions d’étude. Au moins, il pourrait suivre le fil de la conversation sans souci désormais !
« Je suis vraiment désolée pour le malentendu, Professeur ! Je m’appelle Prudence Anderson, quatrième année à Gryffondor. »
Ella marqua une petite pause le temps de lui laisser le temps de griffonner sur son parchemin.
« En fait je n’avais aucune idée qu’il s’agissait de votre siège, je voulais juste venir boire quelque chose avant de rentrer au château et j’ai cru que la place était libre… »
La brune laissa de nouveau planer un petit silence, toujours un peu gênée par la situation. Elle espérait grandement que son enseignant ne la prendrait pas pour une malotrue ! Si seulement elle était rentrée dans ce bar cinq minutes plus tôt – ou plus tard, même – le quiproquo n’aurait jamais eu lieu !
« Toutefois, si cela ne vous dérange pas, commença-t-elle en s'appuyant contre le dossier de sa chaise de bar, j’avais quelques questions à propos des révoltes des gobelins… Concernant la première révolte, celle du 17ème siècle, était-elle en lien avec la classification des créatures magiques imposée par le Conseil des Sorciers à partir du 14ème, ou plutôt directement lié à l’impossibilité pour les Gobelins de porter une baguette ? Les livres restent plutôt flous à ce sujet… »
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