Livy avait faillit oublier le rendez-vous avec son amie, une Gryffondor bizarrement, à Pré-au-Lard. Les deux jeunes filles en avaient déterminé la date, le lieu et l'heure depuis un long moment, si bien que la vipère ne savait pas encore qu'elle ne pourrait pas rester au château pour les vacances de Pâques.
Des repas aristocratiques prévus par sa chère maman. Youpie.
Elle aurait voulut prévenir Lara mais elle avait complètement oublié et en plus, elle ne l'avait pas croisé au château avant de partir. En même temps, sa mère lui avait envoyé un hiboux le matin des vacances pour lui ordonner de rentrer le soir même. Ça avait été un départ légèrement précipité mais Livy avait été contrainte d'accepter. Dès qu'elle fut arrivée, sa mère lui avait sauté dessus, l'avait accoutré comme une poupée de cire en lui expliquant froidement qu'elle allait lui présenter de suite son futur époux.
Futur époux ?! Mais bien sur … Le maigre fils cadet de la famille Tallins (riche russe en cours en Bulgarie) était des plus repoussant.

Livy pénétra dans le cheminée du bâtiment. Elle prit un peu de cendres et prononça clairement « Pré-au-Lard! ». Dès qu'elle fut arrivée à l'endroit désirée, elle se rendit compte qu'on l'avait lâché à l'endroit habituel, vu qu'elle n'avait pas donné de précisions. La tête de Sanglier.
Hélas, ce n'était là du tout qu'elle avait rendez-vous. Elle devait se rendre au Salon de Thé, là où Lara préférait aller. L'endroit ne déplaisait pas à la vipère, étonnement, elle se sentait bien là bas. C'était un repère de filles, et personne ne la contredira, entre elles, les filles sont de vraies vipères.

La veille elle avait passé la journée avec sa proie, Elliott Walker. Un séduisant jeune homme de dernière année chez les blaireaux. Il en était le chef, avec son insigne de préfet. Livy en était certaine, Lara voudrait en savoir plus sur leur lien. Depuis le bal du 14 février, la Melrose avait bien vu que son comportement avait titillé la curiosité de la Calvour.
C'était certain, leur rendez-vous aujourd'hui serait sous le signe de Cupidon. Entre Alex et Elliott, les deux amies étaient servies en préfets.

La jeune et jolie vipère pas très modeste tourna à l'angle de Gaichiffon pour arriver dans le quartier correct du village des sorciers. Légèrement en retard, Livy parvint enfin devant la porte du salon de thé. Elle pénétra dans la bâtisse décorée selon un goût des plus … féminin, et s'avança dans la salle. Lorsqu'elle aperçut son amie, elle était déjà installée, accompagnée d'un chocolat chaud et d'une assiettes de cookies.
Chouette des cookies. Livy mourrait de faim. N'étant pas rentrée chez elle après la journée avec Walker, elle n'avait rien avalé depuis leur repas. À l'hotel, elle y avait juste dormi, doutant des qualités gastronomique du chef soi-disant étoilé.

- Salut Lara !

Livy s'installa sur la chaise en face de l'italienne et tendis le coup pour lui faire la bise. Ça n'était pas dans ses habitudes généralement, mais entre elles ça se faisait. Allez savoir pourquoi.

- Un thé à la menthe, bien chaud et bien sucré.

Livy sourit au charmant serveur très efféminé avant de jeter un oeil sur la table.

- Et une autre tournée de Cookies !

En effet, Lara les avait déjà bien entamé. On aurait dit qu'elle était là depuis un moment. Sans doute était-elle arrivée à l'avance. Ça n'aurait pas étonné la Melrose, mais celle ci n'allait pas s'embarrasser de questions inutiles.

- Comment vas-tu ma chère ? Je suis désolée pour le retard, j'étais chez moi à Londres. Pour finir, ma mère m'a présenté un pseudo fiancé. Non mais quelle quiche ! Comme si elle pouvait m'imposer mes actes.

Elle ne s'en cachait pas, Livy avait la haine. Lorsqu'on lui apporta son thé, elle remercia le serveur et lui glissa une mornille en guise de pourboire. Elle trempa les lèvres dans son breuvage mais se brûla la langue. Malgré son sang qui bouillait dans ses veines, elle se contrôla et, au lieu de lancer sa tasse au sol, elle la posa doucement et s'empara d'un cookies. Il était délicieux.

Cela fit vraiment plaisir à Livy de revoir son amie. Lara était une des rares personne qui l'appréciait vraiment, la prenant avec ses défauts cumulés. Bon nombres de fois la vipère avait crée (volontairement ou pas) des climats de conflit, blessant l'italienne, mais celle-ci avait toujours sus lui pardonner.
Livy se disait qu'elle méritait une amie comme Lara, mais au fond elle savait que non. Elle n'avait rien fait pour la mériter, au contraire. Elle avait été insupportable enfant, lui piquant son poulet lors des repas, la poussant des tourniquet et autres jeux, l'excluant des jeux imaginaire et la poussant du lit lorsque petite elles devaient partager la couche. Livy lui en avait fait baver mais Lara était toujours là.
La Melrose ignorait pourquoi elle était comme ça avec la Clavour lorsqu'elles étaient enfants, mais ça avait légèrement changé avec l'entrée à Poudlard. En même classe, elles avaient apprit à vraiment se connaître, devenant amie malgré les maison de différence. De toute façon Lara était un sang-pur, la maison n'était pas importante.

La vipère avait besoin de cracher tout son venin sur son abrutit de futur ex époux. Oui parce que même si sa mère parvenait à conclure ses épousailles, Livy ne se laisserait pas faire et mènerait la vie dure au maigrichon.

- Eh non, en plus c'est ça le pire ! Ma pauvre mère me terrifie ! Elle est la seule personne au monde que je craigne et que je haïsse en même temps. Helas, la peur prend le dessus sur la haine...

Sa pauvre mère était vraiment une impressionnante femme. Respectée et crainte de tous, elle avait un pouvoir magique et une influence au sein du ministère puissant. Un petit peu trop même. Elle dirigeait la société d'une main de fer, n'hésitant pas à licencier un employer pour lui avoir porté son café trop ou pas assez sucré. Elle s'amusait même à employer des moldu, qu'elle tyrannisait et rendait fou.
Cette femme était un monstre intouchable.
Avec son poste au Ministère, cela faisait d'elle une des femmes les plus puissante, mais qui agissait toujours dans l'ombre.

- Changeons de sujet si tu veux bien …

Rarement la Melrose était en bad mais parfois, quand elle pensait à sa dictatrice de mère, elle songeait à son défunt père. Ça la rendait triste et haineuse. Ces moldus qui l'avaient tués, ils l'avaient payé. Quelques jours après, ils avaient été retrouvé mort, personne n'avait su comment, sauf Livy.
Lara entra dans un sujet subtil mais qui allait sans aucun doute remonter le moral de Livy. L'italienne avait donc vu clair dans son jeu, ou peut être pas. Avant de révéler ses véritables intentions, elle allait tâter le terrain.

- Le préfet... souffla-t-elle. Je pourrais te retourner la question, avec celui des Aiglons. Pour tout t'avouer, je sais pas ce qu'il se passe... C'est un peu bizarre. Tu me connais, je l'utilise mais je prend pas autant de plaisir que je le pensais.

Livy n'avait jamais parlé de cette sensation à personne, pas même à elle même. Elle qui avait le coeur le plus froid en ce bas monde, qui se fichait de faire souffrir quelqu'un, sauf un ami bien sur... Depuis le lac et le bal, Livy changeait très souvent d'avis sur comment agir avec son pantin. Surtout depuis hier.

Être le bouc émissaire d'une femme givrée n'avait jamais plu à Livy. Sa mère était un monstre qui cachait parfaitement bien son jeu. Pas grand monde ne pouvait se venter de savoir qui elle était vraiment.
Mastiquant un cookie, la Melrose observe à l'entour tout en écoutant Lara. Il y avait un peu de monde à cette heure si dans le salon de thé. Quasiment que des jeunes filles, venues pour échanger potins et recette de cuisine. La vipère ne se sentait pas tout à fait dans son éléments ici mais elle faisait avec. Elle devait reconnaître que les thés, chocolats et gâteaux étaient succulents, et, même sans être une grande gourmande, elle savait apprécier la bonne nourriture.
L'italienne aussi, semblait-il. Avalant sa dernière bouchée tout rond, Livy s'humecta les lèvres et répondit à son amie.

- Tu as bien de la chance. Tu as bien meilleur caractère que moi, non pas que je m'en plaigne. Toujours aussi optimiste, c'est bien toi ça !

Le caractère de Lara avait pour conséquence de faire souvent sourire la Melrose. Chose rares en ses temps sombre. Même après avoir vu son valet la veille, elle n'avait pu empêcher son esprit méchant de prendre le dessus. Après tout, on ne change pas une équipe qui gagne !

Plus tard dans la conversation, elle décela chez la Calvour une brin d'hésitation. Le sujet était toujours le préfet, le pauvre homme sur lequel Livy avait jeté son dévolu. Trois mots résonnèrent dans la tête de la vipère.

Non. Rien. Oublie. Oublier quoi ? Livy n'avait pas compris le sous entendu pourtant très clair, sortit de la bouche rose de l'italienne. Munie d'œillères très efficaces, Livy ne vit pas la chose comme elle l'aurait du.

- Oh je te pris, ne me fait pas la morale ! Et puis tu peux me juger, j'ai l'habitude.

Elle ne se rendit pas compte non plus que ces propos n'avaient guère de sens. C'était comme si elle avait complètement oublié le coté bizarre de sa situation avec Walker.

Enfin, elle revint à la surface, voyant où Lara voulait en venir. Elle devait admettre une chose, cette brunette n'était pas idiote. En même temps, il faudrait être vraiment bête pour ne pas tirer les mêmes conclusions. Livy avait légèrement baissé sa garde, se laissant perturber par les réflexions que lui imposaient les choix de sa mère. Elle avait faillit reconnaître une faiblesse devant Lara, qui même étant une amie, n'avait pas besoin de savoir.
Histoire de se donner le temps de réfléchir à comment rattraper la situation, Livy prit sa tasse de thé et la porta à ses lèvres.
Oui la situation était quelque peu bizarre. Dans un sens, utiliser le préfet était bien pratique, mais elle n'y prenait pas vraiment de plaisir. Le plaisir elle le prenait ailleurs, mais ne voudrait jamais, au grand jamais, le reconnaître.

- Tu sais, ce qui est bizarre, c'est que c'est trop facile. Cet imbécile se laisse maltraiter sans rechigner, donc, aucun plaisir !

Pas très convaincue par son propre discours, elle replongea le nez dans son thé. Lara avait posé une bonne question : qu'est ce qui est bizarre. La réponse de la vipère n'était qu'un écran de fumée pour protéger la vérité. Vérité que même Livy ne connaissait pas. Son pantin, valet, bouc émissaire, homme à tout faire, nommez le comme vous voulez, lui faisait un effet très désagréable. Il fallait très vite qu'elle reprenne le dessus. Elle s'était laissé attendrir, et ça n'allait pas le faire.

- Mais je suppose que toi c'est une toute autre histoire, avec ton préfet. Tu ne peux pas utiliser les gens comme je le fais. Tu es en incapable. Raconte un peu à tata Melrose …

Changement de sujet envenimer. D'une froideur polaire, Livy avait revêtue son habit de mégère au coeur de pierre.

Livy finit son thé en songeant qu'elle ne devait surtout pas trop en dire à Lara. D'accord, elle pouvait lui faire confiance et lui confier ses maux et doutes seraient bienvenu, mais quels était ces maux en fait ? D'un coté, la vipère sentait qu'il y avait quelque chose qui clochait dans le tableau avec Elliott, mais d'un autre elle ne s'était jamais sentie aussi vipère. Elle reprenait son rôle de menthe religieuse fourbe et menteuse, comme avec Sebastian. Cela c'était bien passé avec lui, mais elle s'était lassé et lui devenait trop collant. Elle avait dû mettre fin à la relation de la pire manière possible pour être sûre qu'il comprendrait la leçon : ne jamais faire confiance aux sentiments d'une femme. Une femme, c'est cruel, égoïste et machiavélique. Toute le sont au fond.

Livy, vexée par son propre discours puis par la réponse, on ne peut plus perspicace, de son amie, préféra ne rien dire. Elle s'empara du dernier éclair au chocolat et mordu dedans avec hargne. Le chocolat contenu à l'intérieur sorti par l'autre bout, lui coulant dans les doigts et tombant sur la table. Elle lâcha la gourmandise sur la table, la laissant s'esclaffer à moitié sur sa tasse. Elle en avait marre que rien n'aille comme elle le prévoyait, et cela commençait justement par le cas Walker. Si ça n'était pas si amusant, en effet, pourquoi ne pas changer de chevalier servent ? Bah justement, parce qu'en partie il était un parfait chevalier, mais qu'en plus elle n'en avait simplement pas envie. Elle ne voulait pas, oui oui de son propre chef, en changer. Mais pourquoi, ça, ça restait un mystère.

En parler à Lara lui ouvrirait sans doute les yeux, mais la Melrose était comme une jument avec des oeillières, qui ne voyait que ce qu'elle voulait. Découvrir la vérité lui serait utile comme dévastateur. Au fond d'elle, et la connaissait, mais il était hors de question de le reconnaître. Alors, Livy prit une décision, ici, dans ce salon de thé, devant une belle Italienne, une tasse vide et une pâtisserie gâchée. Dès qu'elle se remettrai en question, elle rejèterai le faute sur Elliott. Il en pâtierait, c'était certain, mais ça serait pour le bien de sa maitresse. Elle s'autorisa un sourire quand elle remarqua qu'elle s'était pensé « maitresse ». Enfin, son caractère lui revenait.

- Merci Lara, tu as fait vraiment beaucoup tu sais ?

Elle conclut avec un sourire amical mais qui en vérité était carnassier. Elle leva la main pour appeler le serveur. Une femme arriva à sa place. Livy râla un moment sur la piètre qualité de la pâte à éclairs mais en recommanda tout de même deux, sans admettre qu'ils étaient bon. Elle avait assez bût pour l'heure, mais s'enquit tout de même de Lara. Une fois la commende expédiée, la vipère écouta son amie. Autre chose. Si la Calvour continuait comme ça, ça allait vraiment taper sur le système de Livy. Mais vraiment.

- Écoute, j'te dis que non, c'est bon c'est réglé. Si un jour mes états d'âmes me font encore souffrir, je viendrait t'en parler, mais la stop c'est finit.

« Mais si tu peux chercher encore un peu, me pousser à bout … peut être que tu es la seule à finalement me connaître un peu ... ». L'inconscient de Livy l'énervait aussi beaucoup. Elle n'acceptait pas de ne pas pouvoir diriger son corps et sa tête elle seule. Il fallait que ce fichu esprit intérieur, bien caché dans son cerveau, fasse des siennes de temps en temps. Elle savait qui était sa amis, ou non. Elle n'avait pas besoin qu'on le lui rabâche. Aucune voix n'avait parlé dans sa tête, bien entendu, mais elle avait sentit un pression au fond de son ventre qui en gros voulait dire ça. Si quelqu'un pouvait bien faire admettre à Livy un vérité, aussi étonnante soit-elle, ça serait bien Lara.

Livy enchaina sur le préfet des Serdaigle, fort séduisant jeune homme, avec qui elle avait dansé et discuté au bal de la St Valentin. Elle savait qu'il se passait quelque chose entre sa pauvre amie et lui depuis lors, quand ils avaient partagés une danse. Livy s'était retrouvée avec Elliott et avait ainsi put finir le travail de ferrage du poisson. Merci les amoureux. La vipère écouta attentivement Lara parler mais vira au rouge à la fin. Elle lui souhaitait de vivre ça, de l'amour. À elle, Livy Chloris Melrose, jeune femme qui déteste les sentiments ? D'accord c'est un peu contradictoire car secrètement, elle espère se marier par amour, mais quand même.

- Tu te rends compte que tu es vraiment en train de me pourrir l'après midi ? Avec tes conneries ? Nan mais comme si j'en avais besoin, j'ai autre chose à foutre que d'aimer ou d'être aimer ! J'ai bien d'autre projets en tête, les sentiments ne sont que des fardeaux pour les gens, c'est tout !

Livy n'estima pas y être allé un peu trop fort, au contraire, elle était contente de ne pas avoir plus insulté Lara qui malgré tout, voulait son bonheur. C'est vrai quoi, souhaiter ça à une amie c'est pas pour lui pourrir la vie, il parait qu'aimer est merveilleux. Mais la Melrose n'est pas faite pour vivre un conte de fée. Peut être un jour en sera-t-elle même la vilaine marâtre... Livy prit conscience en cet instant qu'elle avait beau être forte et sûre d'elle, en ce qui concernait son coeur, elle n'avait qu'une piètre confiance en elle.

Les nouveaux mets arrivèrent, Livy s'empara de nouveau d'un éclair mais mordit dedans avec prudence. Il était vraiment bon, et la douceur du chocolat adoucit un peu son état moral. Elle se permis même un petit rire.

- Brefouille, fit-elle en reposant un quart de sa gourmandise dans son assiette, faut que tu m'en dises plus. Comment vous vous êtes rencontrés par exemple ? Comment tu as su que l'aimais … tout ça quoi ! Des trucs de filles !

Avant d'arriver ici, dans cette antre à la jolie vaisselle, aux petite robe et aux nœuds dans les cheveux, la Melrose avait reconnut qu'il lui tardait ce rendez-vous. Parler avec une vrai fille, qui n'hésite pas à ressentir des choses, à prendre la vie du bon coté, lui serait peut-être de bon conseil. Tout ce qui lui traversait l'esprit était en contradiction avec la résolution qu'elle avait prit un moment plus tôt, mais cela ne coutait de se renseigner un peu, un tout petit peu, sur les sentiments des filles amoureuses.

Livy regarda Lara partir en direction des WC du salon de thé. Leur table n'en était pas très loin mais suffisamment pour que Livy la perde de vue rapidement. Elle avait donc réussis à faire s'enfuir la Di Cavour devant toute ses réponses affligeantes ? Non, la vipère savait que Lara la connaissait bien et jamais elle ne se serait démonté devant si peu. Elle avait essuyé des tempêtes bien pire que ça, avait même parfois vu valser un table ou des livres. Les colères de Livy ne se contrôlaient pas vraiment, pour son plus grand malheur, mais son entourage le savait. Depuis leur enfance Lara en avait vu des vertes et des pas mures, elle était la seule à pouvoir supporter tout ça. Aussi, lorsqu'elle revint, Livy s'attendit à une petite remontée de bretelle, et n'y échappa pas.

Lara était calme, comme à son habitude. La Melrose ne l'avait que rarement vu crier, et les trois quart du temps c'était en pleurant. Jamais elle n'était rentrée dans le jeu de Livy, à celle qui gueulerai le plus fort et cognerai le plus vite. Non, elle était bien trop l'opposé de la Serpentar pour être comme ça. Mais justement, elles étaient opposées, donc se complétaient en plusieurs point. C'est d'ailleurs ça qui faisait d'elle des amies.

- Est-ce que toi tu te rends compte que tu es entrain de me pourrir le mien, avec tes réactions colériques et tes paroles blessantes ? Tu crois vraiment être au-dessus de tout, Liv ? Tu crois vraiment que tu es capables de manipuler qui tu veux, sans jamais en subir les conséquences ? Mais ouvres les yeux ! Tu es déjà entrain de perdre à ton petit jeu.

Ouvrir les yeux, plutôt crever, se dit la Melrose en regardant fixement son amie dans le blanc des yeux. Elle avait besoin de cette confrontation pour comprendre qu'elle développait des sentiments à l'égard de quelqu'un. Jamais elle ne nommerait la personne. Jamais.

- Tu n'es peut-être pas prête à l'entendre, ni même à te l'avouer, mais un jour, il faudra bien que tu ouvres les yeux et que tu remarques que, pour une fois, tu ne sembles pas prendre autant de plaisir à blesser ton pantin, et que c'est peut-être parce que ce que tu appelles fardeau est entrain de faire son apparition.

Le blesser ? Qui dit que je veux le blesser ? pensa Livy soudainement. Elle souhaitait l'utiliser, si elle avait voulut l'atteindre ça serait fait depuis longtemps et sans prendre de pincettes. Là elle se la jouait subtile, et personne ne la comprenait. Exposer ses idées à Lara n'était pas bienvenue. De toute façon c'était trop flou, même pour elle. Jamais la belle italienne ne comprendrait son idées et elle ne pourrait jamais démêler ses états d'âmes.
Lara baissa la voix, qui était déjà calme et neutre, pour s'approcher de Livy.

- Lorsque ça arrivera, et quand tu seras perdue, quand tu ne sauras pas quoi faire ni comment réagir parce que tu n'as jamais ressenti ça, tu pourras venir me voir. Rappelles toi ça.

Livy acquiesa.

- Tu n'as pas besoin de le dire, de toute façon que tu le veuilles ou non, je me tournerai vers toi.

Puis elle s'affala dans sa chaise, comme le ferai le capitaine d'un bateau après avoir essuyé une grosse tempête. Lara n'élevait pas la voix mais faisait réfléchir. La vipère serra les poings sous la table et se mordit l'intérieur des joues. Sans doute cette dernière action pour s'interdire d'envoyer paitre Lara, la table et les assiette, ne passait pas inaperçue, mais au moins elle se contrôlait. La douleur de ses ongles dans la chair de ses paumes et à l'intérieur de ses joues la faisait tenir pour calme, alors que son sang se déchainait dans ses veines. Si elle s'écoutait, elle se serait depuis longtemps levée, aurait sans doute poussé la table contre Lara dans son accès de colère et serait partie en jurant et claquant la porte. Si l'italienne en rajoutait une couche, c'était finit. Livy n'était pas prête moralement, ni sûre, pour se livrer. C'était encore trop tôt pour avancer quoi que ce soit. Lara était fleur bleu, amoureuse dans l'âme, optimiste et joviale comme pas deux, tellement que ça pouvait être agaçant. Dans un sens cela énervait profondément la Melrose mais d'un autre, c'était ça qui faisait qu'elles étaient là toute les deux, à discuter et s'engueuler à cause du mauvais caractère de la plus jeune.

Heureusement, Lara entendit la question de la vipère et accepta de se plier à répondre. C'était bien mieux ainsi.

- On s'est rencontré le soir de mon arrivée à Poudlard, quand je suis allée faire un tour dans le Parc. On ne s'est plus quitté depuis ce moment. Je sais pas exactement quand est-ce que je m'en suis rendue compte. On a toujours été proches, et puis j'ai toujours été jalouse des filles avec lesquelles ils sortaient, puis un beau jour, j'ai compris. Mais je n'ai pas voulu lui en parler tout de suite, j'ai attendu plusieurs mois, c'est venu au cours d'une dispute, parce que je ne voulais pas lui en parler, de peur de mettre notre amitié en danger.

La vipère ouvrit la bouche puis la referma, se souvenant soudain des multiples soir ou après midi, repas ou journée à Pré-au-Lard où son amie lui avait parlé du Serdaigle. Il était vrai qu'elle l'avait fait très souvent, mais Livy n'avait jamais vraiment tilté le pourquoi elle le faisait. En fait Lara en était éperdument amoureuse depuis des lustres, en parlait à son amie, mais celle-ci ne comprenait rien. Un instant, Livy serra de nouveau ses dents contre ses joues, s'en voulant d'être si peu à l'écoute. L'histoire de leur rencontre au parc, elle l'avait entendu des dizaines de fois mais ne l'avait pas vraiment prise en compte. La vipère se trouva soudain très égoïste.

- Je suis bête, je le savais, tu m'en as tellement parlé …

Elle n'était pas fichue de se souvenir de ça alors que Lara encaissait tellement depuis leur enfance. Aujourd'hui encore elle avait supporté les colère de la vipère suite à des remarques assez vraie sur Elliott. Les pensées de la vert&argent dérivèrent de nouveau vers lui. À quoi bon admettre une vérité plus inutile qu'autre chose ? Et puis rien n'était certain, elle ne prenait pas de plaisir à le manipuler, ça ne voulait rien dire !
Livy ne put se retenir de murmurer des paroles insensée. S'adossant à sa chaise, elle souffla quelque mots pour elle, complètement hors de la conversation. Si Lara avait entendu, c'est qu'elle avait l'ouie très fine.

- De toute façon, il part dans quelques mois …

C'était en accord avec son fort intérieur. Elle ne pouvait s'empecher de penser à lui, on son imbécile de pantin, chef des Blaireau et futur curé. Quoi que ça encore, Livy avait l'impression que ça lui passait de plus en plus.
Ne restant pas muette plus longtemps, Livy se ravisa, secoua la tête pour virer ses songes et entreprit de répondre à Lara.

- Ahem. Venu au cours d'un dispute tu dis ? C'est pas très normal comme déclaration ça ma chère ! Livy émit un rire. Imagine si à chaque fois que je me disputais avec un mec je lui avoue que je l'aime … je serais un gros coeur d'artichaut !

Tout ça ne l'avançait pas vraiment au final. Et puis de toute façon, elle savait qu'elle l'aimait avant cette dispute. Livy observa son amie, les yeux dans le vague, un sourire accroché aux lèvres. Elle était sûre que son coeur battait fort dans sa poitrine. C'était donc ça être amoureuse : être complètement azimutée. Livy fut prise d'un rire soudain. Elle rigola un moment toute seule, à plein poumons. Elle n'était pas amoureuse du Walker ! Jamais son coeur ne changeait de rytme, jamais elle ne songeait à lui en fixant le mur et encore moins en imaginant son visage. Au contraire. Moins elle pensait à lui mieux elle se portait.

Elle prit le temps de se calmer avant de reprendre le sujet de conversation.

- Bon et du coup. Ça dure depuis combien de temps ? Je vous soupçonne depuis le bal de la St Valentin, ai-je juste ? Ah et aussi, pourquoi tu m'en as pas parlé ..?

Livy ne s'avouera jamais blessée mais depuis gamine, elles se disaient tout. Même lorsque Livy s'était légèrement éprise du serveur de petit four au gala de Malfaisance des Sang Pur l'année d'avant, elles en avaient longuement parlé le soir dans leur chambre...

La tension n'était plus palpable, ça allait un peu mieux dans la tête de la vipère. L'optimisme de l'italienne étonnerai toujours Livy. Si celle-ci avait de l'espoir pour son couple, c'est parce qu'elle l'aimait et qu'ils étaient ensemble. La Melrose elle, avait en tête l'idée du couple pour ferrer son poisson correctement et s'en servir à n'en plus pouvoir. Enfin ça c'était le but de base. Mais au final, ça lui tardait de l'avoir pour elle, mais l'idée qu'il s'en aille ne la ravisait pas. Au départ, elle avait jugé bon ce type justement parce qu'elle en serait débarrassé en fin d'année, sans avoir besoin de le quitter en beauté. Quoiqu'elle aurait put le laisser se bercer d'illusions et frapper fort à la fin de l'été. Pourquoi pas, c'était toujours une option. Livy chassa tout ça de sa tête, se rendant compte qu'il était légèrement stupide de songer à ça alors qu'ils n'étaient toujours que des simples gens soi-disant attirés l'un par l'autre.

- Ouai enfin du me connait hein, c'pas comme si j'attachais de l'importante à tout ça

Livy avait lâché cette phrase en se massant la nuque. Elle commençait à avoir un peu mal à la tête et des tensions dans les épaules se développaient lentement mais sûrement. Elle avait pas très bien dormis la nuit passé, sans doute dans une mauvaise position, et le vivait mal maintenant. Pourtant, la petite remarque amusante de Lara la fit rire, lui pressant les côtes douloureusement. Amoureuse d'elle, il aurait manqué plus ça. Livy s'imagina lesbienne, grimaça de dégout et revint à songer à Elliott. Lui c'était un homme, un vrai. Bien bâti, une belle gueule, de belle mains … un vrai mec, comme Livy les aimait. Il fallait qu'elle fasse attention à ne pas trop s'y habituer, à cette gueule, à ce corps, sinon s'en défaire serait plus compliqué.

- Moi ? Amoureuse de toi ? De toute façon, moi amoureuse tout court sonne faux !

Disant ça, elle songea bizarrement à un dessin animé qu'elle avait souvent regardé en cachette avec ses amis d'enfance. Un long métrag moldu, certes, mais fort agréable. Bien que datant d'avant les année 2000, il était superbe et la vipère avait du mal à cacher son excitation quand elle allait le regarder. Le roi lion, peut être un des seul truc que la vipère reconnaît bonne aux moldus. Allez savoir pourquoi Livy fit un rapprochement entre sa phrase stupide et le moment où le petit lionceau avide de pouvoir chante avec son amie d'enfance. En fait, ce dessin animé est vraiment fourbe, une véritable histoire de complot, de désir de pouvoir, de guerre et de rébellion.

Livy sourit face à son amie sans aucunes réponse apparente mais s'en satisfait. Elle aimait bien retomber en enfance, où tout était plus simple. Elle se demanda le temps d'un songe si Lara n'avait pas fait partie de ses personnes avec qui elle avait regardé le dessin animé. Greg y était, c'était certain, mais peut être que l'italienne les avait rejoints ? Possible, fortement.

Quand enfin le sujet redevint plus sérieux, Livy écouta attentivement son amie. Lara semblait peu encline à aborder le sujet et tourna un moment autour du pot, tripotant son verre dans des mouvements de stress. Comme si dévoiler ce genre de truc pouvait être gênant.

" Oui, ça dure depuis une semaine avant la St-Valentin. Et ... on en a parlé à personne parce que l'on voulait garder notre relation secrète quelques temps. Tu comprends, pour lui c'est nouveau une relation sérieuse, alors on voulait prendre notre temps avant de l'annoncer et de subir les critiques des gens. Mais je comptais t'en parler aussi vite que possible hein !"


Joli rattrapage, mais Livy ne pouvait se retenir d'en vouloir un peu à la brunette. Enfin, c'était comme ça et au final, elle avait obtenus les réponses désirée, c'était très bien. Livy lui adressa un rapide sourire en s'étirant le dos, se grandissant et souffrant le martyre.

- Je peux comprendre, mais bon … enfin ça y est c'est dit ! Ecoute ma belle, je suis courbaturée et j'ai une migraine qui pointe, je vais te laisser … Ce fut un plaisir en tout cas, on se retrouve dans quelques jours à l'école !

Livy s'était levé en prononçant ces mots. Elle enfila sa veste en daim, posa un petit bisous sur la joue de l'italienne, laissa un pour boire sur la table et sortit du salon de thé. C'était rare qu'elle laisse un pour boire et encore plus un baiser à une amie. Mais parler avec Lara lui avait fait du bien, et si l'italienne avait trouvé ses discours contradictoire, au fond d'elle, elle avait fait le point. Elliott serait son pigeon, les sentiments resteraient bien enfermée dans leur cages sombres, au creux du coeur de la vipère.