Attaque au RDC.

Comme dirait un célèbre chanteur d’un groupe de musique tout aussi célèbre « Another one bites the dust », et cette fois, c’était Brooke. Enfin… Une Serpentard avec qui il n’avait jamais parlé et dont le nom lui rappelait quelqu’un de sa maison sans trop qu’il y prête une quelconque attention. Ce qu’il savait d’elle ? Qu’elle avait lancé des sorts et qu’elle était tombée. Est-ce qu’elle avait touché ? Non. Est-ce qu’il allait la sauver ? En supposant que ce soit une véritable attaque de mangemort, elle aurait sûrement pris un Avada Kedavra de plein fouet au lieu d’un simple petrificus totalus… Et vous avez déjà essayé de sauver un mort ? Ca ne viendrait à l’idée de personne et, de fait, pas à la sienne non plus. Après tout, il était élève, pas médicomage…

Il entendait bien sûr la discussion entre la Serdaigle et le bibliothécaire… Pour peu qu’on puisse appeler cela une discussion et non une suite de punchline. Ils étaient à poudlard ou dans une école de battle de rap ? Toujours est-il qu’en entendant les termes de « collabo » et autres sortir de la bouche de Charli, le jeune Gryffondor se rappela d’où il avait déjà vu le visage de l’autre élève encore debout. C’est vrai qu’elle semblait pas mal se plier aux ordres de Blackman. Il était vrai aussi que pas mal d’élèves la regardait avec un air mauvais. A vrai dire, tout ça… Il n’en avait rien à faire. Beaucoup d’élèves se permettaient de médire sur le dos de ceux qui s’étaient pliés aux règles de cette époque alors même qu’ils ne faisaient rien pour les en empêcher. Elle avait au moins le mérite d’avoir choisi un camp. Pas de bol, semblerait qu’elle ait mal joué son coup et qu’elle se retrouva chez les vaincus. Mais qu’est-ce qui était pire ? Une élève qui courbait l’échine ? Ou un autre qui ne faisait rien et attendait de voir les résultats de la guerre pour se prononcer sur le parti qu’il prendrait à terme ? Une personne qui avait fait un choix et assumait les conséquences ou un opportuniste de première catégorie pour qui le terme même de confiance se devait d’être un lointain concept ?

Toujours était-il qu’ils avaient encore un bon petit nombre de marionnettes en face d’eux qui baissait grâce aux efforts conjugués des personnes encore sur pied, mais n’était toujours pas inférieur au leur. Edern lui-même avait réussi à éliminer deux menaces. A vrai dire, il n’était pas vraiment sûr de son incarcerem mais ce dernier avait touché et neutralisé sa cible. S’il n’avait pas une bande de pantins lanceurs de sort en face de lui, il aurait essayé de faire un petit trait d’humour à ce sujet, mais là, lui-même trouvait le moment complètement inapproprié. Plus le combat durait, moins ils étaient en bon état, et il n’avait pas vraiment envie de finir en statuette tombée au sol au plein milieu du Rez-de-chaussée. Peut-être que les pantins ne les blesserait pas, mais des élèves en panique pourraient fortuitement leur marcher dessus, ce qui était tout aussi dangereux. Entendant alors la dernière véhémence du Bibliothécaire, le jeune homme ne put s’empêcher de faire un commentaire.

« Si votre tête ne revient pas même à des pantins ensorcelés, faudrait peut-être commencer à se poser des questions… Ou alors leur simulation de mangemort est très réaliste.»

Puis, dirigeant sa baguette vers le tas de cibles qui s’offraient à lui, il lança un nouveau Petrificus Totalus sur l’une d’entre elle.

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1-3 : Le pantin est touché et paralysé.
2-4 : Le sort est dévié par un protego.
5-6 : En reculant, Edern ne remarqua pas un élève derrière qui le fit trébucher. Le sort fila dès lors vers un élève s’apprêtant à monter les escaliers en toute hâte. Bah… il pourra toujours dire que c’est un pantin qui a fait ça, non ?

Codage par Libella sur Graphiorum

« Avoir une réputation de collabo et mépriser quatre-vingt-quinze pour cent de l’école, passe encore. Mais être à ce point sans cœur ?! Non, je ne vous crois pas capable d’une telle insensibilité. »

Son regard faussement désespéré, sa main valide posée contre sa poitrine et sa posture générale trahissent toute la comédie qu’est donc capable de faire ce bibliothécaire. Pas mal pour quelqu’un qui est connu comme étant simplement cynique et taciturne. J’ignorais jusque-là qu’il pouvait être aussi expressif. Il continue de pleurer son pot de yaourt ou de glace et je dois dire que je me demande s’il prend vraiment l’exercice au sérieux. Dans le fond, tout ceci est une vaste blague orchestrée par le directeur donc je peux comprendre qu’il puisse vouloir jouer aux clowns mais étant donné qu’il vient d’être touché à plusieurs reprises, je pense tout de même qu’il devrait rester sur ses gardes.

« Vous n’en finissez jamais avec vos simagrées. Mais, oui, à ce qui parait, je suis effectivement la reine des neiges. Faites attention. » Je lui réponds en mimant un regard carnassier.

Si seulement je pouvais geler les gens juste en levant une main, cela me permettrait de faire un nettoyage efficace du château. Mais ne parlons pas de sélection alors que durant un moment un peu délicat comme celui-là, nous en sommes au point que même les idiots de Gryffondor ne sont pas de refus au combat.

Mettant cette discussion entre parenthèses, nous nous débrouillons chacun pour esquiver un maximum de sortilèges envoyés par nos adversaires. Monsieur Ethergsen continue de galérer et il trébuche suite à une nouvelle paralysie qui le guette et qui ne le rate pas. Décidément, ces marionnettes lui en veulent. Je me pose la question de savoir si elles sont capables de discerner les sorciers les plus coriaces dans le simple but de les abattre en priorité. Si c’est le cas, alors elles devraient plutôt s’en prendre à moi plutôt qu’au bibliothécaire. Pas que je le sous-estime mais je sais qu’il n’est pas aussi doué que moi, une parfaite élève au niveau de magie incroyable. Je dirais que notre cher Ethergsen est deuxième dans cette course.

« C’est pas croyable, c’est de l’acharnement ! Bon ceci dit, je comprends qu’ils me considèrent comme la seule réelle menace ici. Mais quand même !
– Si votre tête ne revient pas même à des pantins ensorcelés, faudrait peut-être commencer à se poser des questions… Ou alors leur simulation de mangemort est très réaliste.»

Très drôle. Quelle blague de haut niveau, il a dû faire l’école du rire, celui-là. Plus sérieusement, même si ce n’est pas de l’humour de qualité, je ne peux m’empêcher d’approuver intérieurement le sarcasme qu’il y a derrière ce commentaire.

Moins d’une minute plus tard, l’homme nous propose de continuer à lancer des sorts pendant qu’il nous superviserait. Je fronce les sourcils tandis que j’esquive un nouveau sort paralysant. J’espère bien qu’il plaisante. S’il souhaite prendre un petit café au passage, ce serait vraiment la plaisanterie du jour. Mais heureusement que tout cela n’est que du flan et qu’il continue d’attaquer malgré ses handicaps. Son Reducio s’avère être un succès qui réduit sa cible en une toute petite marionnette. Certainement content d’avoir enfin réussi quelque chose d’utile, il lève un doigt d’honneur vers les ennemis restants.

« Quelle classe. » Dis-je, un sourire en coin.

Hélas, à cet instant, un choc contre ma poitrine me propulse vers l’arrière et je sens tout mon corps se glacer. La sensation est étrange, mes membres refusent de bouger et je sens que je perds la sensibilité de mes nerfs. Mon cœur s’accélère et je comprends que je viens d’être touchée par la paralysie. Néanmoins, il ne s’agit pas d’une petite paralysie qui gêne et qui n’empêche pas de continuer le combat mais d’une paralysie totale qui vous cloue au sol, comme une vulnérable petite chose.

« Putain. »

Je viens à peine de les rejoindre et je me prends une attaque aussi vicieuse en pleine poire ? C’est rageant. J’espère bien que l’on me sortira de cette immobilisation totale puisque sans moi, ils n’arriveront à rien. Même si je ne peux bouger mes lèvres, je sais que l’expression de mon visage, elle, traduit parfaitement mon état de frustration et de blasitude la plus totale. Mais quel est le pire entre cela et le fait de voir le bibliothécaire s’approcher de moi avec ce sourire malsain ? C’est comme s’il avait quelque chose en tête d’horrible et quand bien même je lui fais suffisamment confiance pour ne pas penser au pire ‒ bien qu’il n’ait, entre nous, clairement pas la tête de quelqu’un de fiable ‒, j’ai quand même un gros doute qui demeure à cause du stress engendré par mon handicap. Sa main valide touche mes cheveux avec une douceur qui est à la fois agréable et glauque, ce qui me vaut un frisson étrange. Je ne quitte pas ses yeux assombris du regard, tentant d’y lire ses intentions ou même la moindre pensée. Si j’étais Legilimens, je me serais fait plaisir à cet instant.

Mais je ne tarde pas à obtenir la réponse à mes questions. Je le vois sortir un espèce de feutre moldu et en arracher le capuchon avant de réduire à nouveau la distance qui nous sépare, ses traits se rapprochant à ceux des pires démons. J’ignore ce qu’il a en tête mais ça ne sent pas bon. Incapable de bouger, seuls mes yeux renvoient l’image d’appréhension que je ressens. Le feutre finit par me chatouiller le bout du nez, puis les joues. Un grafiti. Un dessin. Peu importe ce que c’est mais mes appréhensions s’envolent d’un coup et je sens l’humiliation me submerger. Comment ose-t-il souiller mon si beau visage avec de l’encre ? Je suis quasiment sûre qu’il a eu la grotesque idée de me dessiner un sexe génital sur la tronche ou autre chose de carrément déplacé ! Ce serait tout à fait son genre. J’essaie de m’exclamer, de serrer les poings ou de gigoter mais je ne peux rien faire. C’est frustrant et une flamme colérique s’anime en moi sans pouvoir pleinement prendre de la puissance.

« A charge de revanche, bien entendu. » Son espièglerie lui aurait déjà valu une tarte en pleine poire dans une autre vie et avec une Narcissa bien moins respectueuse de l'autorité et de la discipline. « Finite Incantatem. »

Et comme si la malchance actuelle ne suffit pas, le sort d’un Mangemort vient dévier son Antisort général qui termine dans le sol, à deux centimètres de moi. Sérieusement ? Je peine à y croire. Quelle coïncidence de merde. Ce satané Gryffondor n’est-il donc pas foutu de faire sa part du travail en empêchant les Mangemorts de gêner notre cher bibliothécaire ? J’ai envie de le pendre par les pieds, celui-là. C’est lui qui aurait dû finir à ma place, pas moi. J’ai l’attirail du duelliste parfait pour en finir avec les marionnettes restantes et non pas ce cancre !

« Quel groupe de merde ! »