Au coin du feu (année 2021)- PV Edern

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Au Coin Du feu

Cécilia rêvait. Elle était enfoncée confortablement face à la cheminée dans la salle commune des Gryffondor avec, comme à son habitude, un livre dans les mains. Mais cette fois elle ne le lisait pas. Elle était préoccupée par les options qu’elle allait devoir choisir pour sa troisième année. Les Soins aux Créatures magiques, c’était sûr, sa mère lui avait transmis sa passion et elle se voyait difficilement ne pas prendre l’option. Pour le reste, elle était curieuse, tout l’intéressait et déjà, elle savait qu’elle allait devoir prendre 3 options et pas seulement 2. Elle hésitait beaucoup entre l’Arithmancie, le Vol, l’Etude des Moldus et l’Etude des Runes. Elle allait devoir se renseigner.

Le Vol la tentait beaucoup mais elle avait peur de le choisir par facilité : elle savait voler depuis son plus jeune âge. Les sensations, elle ne s’en lasserait jamais : se sentir vivant et en même temps en total détachement avec le monde extérieur c’était tout simplement fou. Mais son ambition la poussait à choisir une autre voie : le Vol n’offrait, dans son esprit, que très peu d’évolution si ce n’est rentrer dans l’équipe de Quidditch et ce n’était pas donné à tout le monde bien entendu. Cécilia se rendait compte qu’elle était assez dure avec elle-même : elle hésitait à choisir une matière qu’elle savait plus qu’agréable parce que celle-ci n’offrait pas assez d’opportunités. L’ambition et son obsession de la réussite finirait par la tuer. Elle se jetait à corps perdu dans le travail comme si elle avait quelque chose à prouver. Se savoir meilleure que les autres par des preuves, ici ses résultats scolaires, lui donnait un peu confiance en elle. Comme si elle utilisait cela comme compensation d’autre chose, on ne sait quoi d’ailleurs.

Cécilia regardait danser les flammes dans la cheminée, songeuse. La chaleur venait lui envelopper les joues en la faisant rougir, tout était calme et l’on entendait seulement le crépitement inconstant du feu qui la berçait. Il fallait qu’elle se renseigne sérieusement sur tout ça. Elle était sur le point de tomber de sommeil quand elle entendit des gens se rapprocher du portrait de la Grosse Dame pour rentrer dans la salle commune.

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Au coin du feu.

La journée était enfin finie. Edern n’avait qu’une envie, se poser au coin du feu et grignoter quelques biscuits qu’il avait gardé dans son sac. Avec les nouvelles options qu’il commençait cette année, le soin aux créatures magiques et la divination, qu’il accumulait en plus des cours de vol, il n’avait pas le temps de s’ennuyer mais aimait prendre un peu de temps pour lui le soir avant de repartir de bon pied le lendemain. Avec d’autres camarades, ils donnèrent le mot de passe au tableau qui laissa alors le champ libre pour qu’ils rentrent dans leur salle commune. L’odeur du feu de cheminée vint emplir ses narines et le reposa instantanément. Une sensation chaleureuse de calme et de doux foyer le prenait alors qu’il remarqua une jeune tête rousse qui semblait de sortir d’un état de somnolence assise sur le canapé. Il lui semblait qu’elle était en deuxième année, et qu’il avait déjà entendu son nom quelque part…

« Cecilia, c’est ça ? Si t’es fatiguée tu ferais mieux d’aller dans le dortoir. Les canapés ont l’air confortable mais dors dedans quelques heures et t’auras l’impression d’être aussi vieille et souple que les murs du château… »

Est-ce que ça sentait le vécu ? Complètement, et pas des plus agréable. Profitant de cela, le jeune troisième année vint s’asseoir sur l’un des fauteuils et sorti de son sac son paquet de biscuits, qu’il ouvrit enfin pour s’y servir. Par politesse, il tendit le paquet vers la gryffondor qu’il ne connaissait que de vue, comme pour lui proposer de se servir à son tour. Il n’était pas forcément la personne la plus sociable du château mais avait tout de même un minimum de savoir vivre qui ne le faisait pas passer pour un gros rustre. Alors que les autres élèves commençaient à s’affairer à leurs affaires, l’un de ses camarades de classe lui rappela de ne pas oublier son balais pour le cours de vol du lendemain.

« J’avais pas oublié, t’en fais pas… » Lança-t-il presque en soupirant. De quoi il se mêlait, celui-là ? En fait même si Edern oubliait son balais, ça ne l’aurait regardé que lui et personne d’autre… Enfin bon, toujours était-il qu’il ne risquait pas d’oublier un des cours qu’il appréciait le plus qui n’implique pas de baguette. Apprendre des sorts ou des potions était toujours intrigant, mais la sensation de vol et les acrobaties parfois hasardeuses auxquelles il pouvait s’essayer avaient quelque chose d’envoutant pour quelqu’un qui, quelques années auparavant, n’aurait jamais cru vraisemblable l’idée même de voler sur un balais.

Une fois l’énergumène parti, le jeune homme se cala un peu plus profondément dans son fauteuil pour être à l’aise. Il ne savait pas vraiment si sa présence dérangeait l’autre gryffondor mais en tout cas, il n’était pas là dans l’intention de l’ennuyer au vu de l’air calme qu’il semblait avoir. Se reposer devant ce feu de cheminée était un petit moment dont il ne se laissait pas le soir venu, et dont il ne se lasserait sûrement jamais.

Codage par Libella sur Graphiorum

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Au Coin Du feu

Une petite troupe pénétra dans la salle commune et un jeune garçon brun s’approcha d’elle. Cécilia nota qu’il était plutôt mignon. Après tout, même si elle n’avait pas le temps de s’intéresser aux garçons, elle savait reconnaître quand l’un d’eux était à son goût. De toute façon, elle était tellement obnubilée par ces études que rien ne pouvait un instant la déconcentrer. La gente masculine, quand elle s’y attachait, c’était toujours d’un point de vue amical : à part Bonnie et quelques filles privilégiées, elle préférait de loin les garçons. La rouquine avait tellement de mal à s’attacher et tenait si fort à sa solitude qu’une fille lui prenait rapidement la tête. Au moins un garçon c’est plus simple (peut-être pas tous, c’est sûr) mais ça ne fait pas d’histoires. Pas de conflits.
Il avait l’air d’être un peu plus âgé, sûrement pas beaucoup. Elle l’avait déjà vu plusieurs fois mais elle était incapable de mettre un nom sur son visage. Il prit alors la parole :

“Cecilia, c’est ça ? Si t’es fatiguée tu ferais mieux d’aller dans le dortoir. Les canapés ont l’air confortable mais dors dedans quelques heures et t’auras l’impression d’être aussi vieille et souple que les murs du château…“

La jeune fille s’étonna qu’il connaisse son prénom. Elle n’était pas vraiment du genre populaire dont on retient le prénom : elle n’en vivait pas mal d’ailleurs, bien au contraire. Elle lui montra son livre en souriant pour lui faire comprendre qu’elle devait finir de le lire et il s’assit dans un fauteuil à côté. Il ouvrit un paquet de gâteau qu’il lui tendit pour qu’elle se serve. Cécilia se rendit compte qu’elle mourrait de faim et accepta son offre volontiers. Quand un de ses camarades l’avertit de ne pas oublier son balai pour le cours de vol du lendemain il répondit presque agacé. Cette réaction fit sourire Cécilia, le nez dans son bouquin.

Puis, elle se souvint du choix qu’elle devait faire pour l’année prochaine et apparemment, le garçon qui lui faisait face était dans le cours de Vol, il fallait qu’elle saisisse l’occasion pour se renseigner. Elle posa son livre sur la table basse et enleva ses lunettes pour s’adresser à lui :

“Je suis vraiment désolée, j’ai vraiment du mal avec les prénoms, je ne me souviens plus du tien… Comme ça tu prends des cours de Vol ? J’hésite pour l’année prochaine, j’adore le Vol mais il n’y pas beaucoup d’évolutions possible dans cette matière à part l’équipe de Quidditch et tout le monde n’en fait pas partie… Je vais prendre Soins au Créatures Magiques et probablement l’Etude des Moldus déjà, mais sinon tu me conseilles quoi pour la troisième matière ? J’ai peur de faire un choix par facilité. “

Cécilia était assise en tailleur sur son fauteuil et attendait sagement sa réponse.

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Au coin du feu.

La jeune Gryffondor sembla s’étonner lorsqu’il prononça son nom. Au vu de la réaction, Edern ne put que confirmer qu’il avait eu raison. Les gens étaient généralement moins surpris lorsqu’on se trompait qu’en cas de succès. Pour les noms, il fallait tout simplement dire que le jeune homme avait travaillé sa mémoire auditive depuis sa prime jeunesse, et qu’il était assez simple pour lui de se rappeler des noms des élèves de sa maison ainsi que ceux de son année scolaire en règle générale. La jeune fille lui montra le bouquin qu’elle devait lire. Ce simple geste rappela cependant au troisième année qu’il n’avait pas encore finit de rédiger ses devoirs pour la semaine… Fait qu’il oublia très rapidement. Après tout, il avait encore le temps et ce n’était pas trop compliqué non plus, rien de bien alarmant. Puis en ce qui concernait le devoir de divination, il pourrait bien raconter n’importe quoi à base de lecture de l’avenir dans le Tiramisu que ça contenterait sûrement le professeur…

Alors qu’il répondait à son camarade, il remarqua que son interlocutrice avait plongé son nez dans son bouquin pour, sûrement, sourire discrètement. Au moins ce n’était pas une réaction du type à le juger pour un comportement aussi froid et cassant. La dernière fois qu’il avait agit comme ça on lui avait fait un sermon sur le fait d’être plus aimable envers ses camarades. « Il dit ça pour ton bien », lui répétait-on sans cesse… A vrai dire s’ils s’occupaient de leurs affaires, ça lui ferait vraiment le plus grand bien, contrairement à cette manie qu’ils avaient de faire les intéressants pour se faire remarquer et chercher à attirer un peu plus de célébrité sur eux. C’est alors que Cecilia, après avoir pris les gâteaux qu’il lui proposait, lui posa quelques questions. Rien de bien méchant et rien qui ne pouvait l’énerver à vrai dire. La jeune fille semblait hésiter pour ses options de l’année suivante, et comme elle avait entendu qu’il suivait les cours de vol, elle s’était permis de lui demander ce qu’il pensait de son choix de prendre le même parcours.

« Ah, moi c’est Edern. Désolé, j’aurai peut-être dû me présenter avant de sortir ton prénom comme ça… » Dit-il d’abord pour répondre à sa questions sous-entendue avant de s’attaquer au plus gros morceau. « Je vois. En fait j’avais le même problème, j’ai failli prendre Etude des moldus par facilité, comme je suis le seul sorcier de la famille, je n’aurai pas eu trop de difficultés avec ça... A la place j’ai pris divination, ça me semblait plus… Exotique. » Pour ne pas dire tellement ridicule que ça devait en être drôle. Il ne croyait pas vraiment en la divination, le seul intérêt de cette matière pour lui était de s’amuser du regard médusé de son père en le voyant jouer avec une boule de cristal.

« Mais les soins aux créatures magiques, j’y suis aussi, pour peu qu’on s’y intéresse, c’est passionnant. En ce qui concerne le vol, je dirai pas que la seule débouchée c’est le quidditch. Savoir les rudiments peut te permettre d’être journaliste sportive plus tard et de parcourir tous les stades du monde. Et puis s’aérer l’esprit sur un balais ça peut permettre de relâcher un peu le stress des cours plus pompeux… Enfin, je pense. En gros, pour moi, c’est bénéfique sur pas mal de points de vue. Et puis apprendre à faire des figures en plein vol, y’a rien de plus satisfaisant, si ? » Lança-t-il avec un petit sourire aux lèvres. Il ne savait pas vraiment s’il avait donné la réponse qu’espérait sa camarade mais au moins ils avaient un bon départ pour en discuter de façon plus approfondie.

« Et ton livre traite de quoi, au fait ? » termina-t-il alors, intrigué sans pour autant avoir pu lire la couverture de ce dernier.

Codage par Libella sur Graphiorum

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Au coin du Feu

Edern n’avait pas l’air d’être quelqu’un qui se prenait trop la tête. Cécilia l’imaginait plutôt simple et détendu, qualités qu’elle recherchait souvent lorsqu’elle prenait la peine de s’intéresser aux autres et sortir de sa bulle. Le temps s’écoulait lentement et il ne restait dans la cheminée que quelques braises rougeoyantes qui crépitaient faiblement. Après s’être présenté, Edern répondit alors à la question que lui avait posé la rouquine. Il se basa sur son expérience personnelle et narra qu’il avait failli choisir la facilité mais qu’il avait finalement opté pour la Divination. Cécilia haussa un sourcil, s’il y avait bien une seule matière qui ne l’intéressait pas c’était celle-ci. Elle était bien trop rationnelle pour croire à toutes ces sottises et s’étonna parce que, même si elle le connaissait très peu, elle n’imaginait pas le garçon suivre ce genre de cours.

Elle grignotait distraitement son biscuit en écoutant ses conseils. La rouquine n’avait jamais pensé aux métiers que cita Edern et se réjouit car cela rajoutait un poids dans la balance qui penchait de plus en plus en faveur des cours de Vol. Puis le Gryffondor émit l’idée que c’était aussi une manière de se détendre qui était plus agréable que les autres cours. Se détendre ? C’était un mot auquel elle pensait rarement, elle qui était toujours à cent mille à l’heure, qui passait sa vie à vouloir se surpasser, elle qui était tout simplement infatigable. Cécilia réfléchit : peut-être que ça ne lui ferait pas de mal après tout. Elle avait aussi le droit de lâcher-prise, non ? Elle qui était toujours dans le contrôle de sa vie, et si cette fois-ci elle faisait un choix pour elle, et non pas pour son avenir. Quelle idée folle ! Elle posa son livre sur la table basse et releva ses lunettes.

« C’est vrai que c’est extrêmement satisfaisant. Peut-être que je pourrais faire cette exception pour une fois et me laisser aller à choisir cette option. D’autant plus qu’elle me tente vraiment mais je vois plutôt cela comme une récréation qu’un vrai cours alors que je pourrais me concentrer sur quelque chose d’un peu plus intellectuel que ça. »

Cécilia remit distraitement une mèche rousse derrière ses oreilles avec un air interrogateur. Ha ! Il en faudrait un peu plus pour terminer de convaincre la jeune fille qui avait la fâcheuse habitude d’être trop bornée et ambitieuse. Elle se pencha pour ramasser son livre et montrer à Edern la couverture pour répondre à sa question :

« C’est une sorte de roman sur certains éleveurs emblématiques de créatures magiques au fil des siècles, c’est très intéressant. Normalement je n’aime pas trop l’Histoire mais là c’est bien écrit et bien romancé, ça fait passer le temps. Je pourrai te le prêter si tu veux. »

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