Il n'allait décidemment jamais la laisser tranquille. Encore et toujours, Meredith, armée d'un oreiller, le regarda d'un regard glacial. Il fallait vraiment qu'il se mette das son chemin à chaque jour. Elle était seule dans le dortoir, bien sûr, c'était midi, mais on était samedi. La baguette de la Gryffondor se situait beaucoup trop loin pour pouvoir s'en servir. Alors, elle lança son oreiller sur son ennemi juré et se rua loin de sa portée. La porte du dortoir s'ouvrit subitement et la silhouette d'une fille se présenta; la maîtresse de son ennemi: le-chat-noir-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. La fille n'avait pas l'air très contente du fait que Meredith aie lancé un oreiller sur son chat. Mais il fallait le savoir, Meredith détestait tous les chats sauf son minou, Wolverine. Elle l'avait nommé ansi car lorsqu'elle l'avait reçu, la lionne était une grande fan des X-Men. Elle s'en alla prendre une douche sous le regard moqueur du chat noir.

Meredith s'habilla pour une fois de sa vie... normalement. Oui, normalement. Elle mit tout simplement un chandail un une petite veste par-dessus, des jeans rouges, des souliers de course et un long collier que sa soeur lui avait donné sous prétexte qu'il était démodé. Ouais, ça faisait un mois qu'elle l'avait seulement. Sa soeur était experte dans le domaine de la mode et une nulle dans le domaine du sport. En tout cas, Meredith descendit tous les escaliers la séparant de la Grande Salle. Les esclaiers decidèrent de ne pas changer leur direction. Elle arriva en bas et mangea un bon déjeuner. Bon, un petit classique: des spaghettis moldus. Mais il y avait une sauce faite par les elfes de maison, elle changeait de couleur. Meredith décida de na pas prendre le dessert car elle était déjà pleine. Wolverine la suivait tout le long. Elle fit une petite promenade dehors en compagnie de ses amies. Ensuite elle reçu son hibou Feather avec une lettre venant de ses très chers grand-parents habitant en Irlande. La lettre venant d'Irlande était verte. Ses grand-parents ne comprenaient toujours pas pourquoi il était important de la mettre rouge sa lettre car ils étaient tous les deux allés à Beaux Bâtons. En voyant une lettre verte atterir dans les mains d'une Gryffondor, tout le monde était étonné. Le vert représentait Serpentard, pourtant, elle, était une Gryffondor. La lionne voulu aller lire sa lettre toute seule dans son dortoir alors elle prit congé de ses amies.

Wolverine la suivait toujours. Elle prenait les escaliers qui menaient du deuxième étage vers le troisième mais ceux-ci décidèrent de changer de route. Meredith fut destabilisée par ce changement soudain. Elle prit son minou dans ses bras de peur qu'il tombe. Ensuite, quand les escaliers avaient fini leur spectacle, elle montait les marches et déposa Wolverine par-terre. Elle n'était encore jamais venue là. Non, les portes paraissaient assez primitives. Certaines étaient barrés avec les poutres en bois. Meredith se promena dans ce couloir sinistre rempli de portes barrées, fermées, semi-ouvertes et cassées. On pouvait voir à l'intérieur de certaines salles que tout était sombre et que les décors étaient arrachés. Si sa soeur viendrait ici, elle aurait pu en faire une crise cardiaque. Meredith continua à se promener et vit la porte la plus sinistre de toutes. Alors, celle-ci était relativement petite et on pouvait entendre le bruit du vent dans la salle. La porte était clôturée avec des poutres en bois et la porte paraissait barrée. Certainement, la rouge et or n'était pas la bienvenue ici. Son minou avait craché devant la porte et la jeune Wolsdorf avai sursauté. Malheureusement, elle échappa sa lettre venant de ses grand-parents. La lettre était entrée à moitié sous la porte. Meredith se pencha pour la prendre mais comme si quelqu'un l'avait pris à sa place, la lettre entra totalement dans la vielle salle. Meredith eut peur. Elle ne voulait pas entrer là-dedans, mais elle n'avait guère le choix.

''Alohomora'' prononça-t-elle discrètement.

La Gryffondor n'entendit aucun déclic. Décidemment, un sorcier avait vraiment bien bloqué cette satanée porte. La Gryffondor sentit une présence autre que celle de Wolverine derrière elle. Elle se retourna mais ne vit personne. Elle avait essayé de forcer la porte mais ça n'avait mené à rien. Alors elle utilisa la force brute. En commençant à arracher les planches en bois couvrant la porte jusqu'à se retrouver enroulée autour de la poignée de porte. Meredith recula, prit un élan et se propulsa contre la porte, elle entendit un bruit sourd et... Une voix.

''Tu te donnes de la peine pour rien pouvre mortelle. Il y a un simple mot de passe. Tu as juste à dire: Nullam non timet mortem. C'est en latin.''

Le sang de la Gryffondor se glaça tout de suite dans ses veines. La voix était enrouée, sinistre, la voix d'un homme. Ça ressemblait à la voix d'un fantôme. Apeurée, Meredith prononça le mot de passe. Elle ne savait évidemment pas ce que ça voulait dire. Meredith n'était pas un dictionnaire ambulant, il ne fallait pas s'attendre à ce qu'elle comprenne. Après avoir dit ce bizarre de mot de passe, la porte eut un déclic et s'ouvrit. Meredith entra dans la salle. Ça avait prit un petit bout de temps avant que ses yeux ne s'habituent à la noirceur de la pièce. Au milieu il y avait une étrange lumière verte. Meredith ne savait pas ce que c'était mais en regardant attentivemnt, elle aperçut un fantôme. Vert? Normalement les fantômes n'étaient pas verts. C'était bizarre. Meredith tremblait de tous ses membres. Qu'allait lui faire cette forme sinistre qu'elle n'avait jamais entendu parler.

''Merci de m'avoir délivré. Quand j'ai vu une lettre verte, je l'ai tout de suite prise croyant qu'elle s'adressait à moi. Mais non... C'est toi Meredith? En tout cas'' le fantôma laissa tomber la lettre qui s'enfuit sous un divan ''Merci encore de m'avoir permi cette délivrance. Je retourne à Azkaban afin de faire soufrir ceux qui s'y trouvent. Si jamais tu te retrouves là bas, on se reverra, si non, à dieu!''

Le fantôme partit à la vitesse de l'éclair. Il n'y avait pas de fenêtre dans cette pièce, seule une chandèle verte était encore allumée. Ça donnait un aspect plus sinistre à la salle. Meredith, encore toute tremblante, se pencha en dessous du divan afin d'essayer de sortir sa lettre. Le fantôme avait parlé d'une délivrance6 Venait-elle de dire une chose en latin qui a permis cette délivrance? Elle voulait en tout cas oublier cette rencontre le plus vite possible. La rouge et or était encore en dessous du divan. On ne pouvait voir que ses jeans rouges qui dépassaient de là. Peine perdue, sa lettre n'était sans accès. Si seulement elle serait encore en première année, elle aurait eu le petit corps parfait pour rentrer là-dedans. Meredith se leva et enleva la poussière qui s'était accumulée sur elle. Elle se retourna et vit deux silhouettes distinctes dans la pièce. Deux filles qui venaient de la maison des Serdaigles. Elles avaient l'air d'être en première année. Meredith les considéra du regard. Elle les avait déjà vu dans le château à une reprise ou deux mais... La Gryffondor qui se rappella normalement du nom de tous les élèves de POudlard, ne se rappella le nom de ces fillettes.

''Vous vous êtes perdues? Qu'est-ce que de si jeunes sorcières viennent faire ici, dans cette salle sinistre?''

En effet, la salle était primitive. La tapisserie des murs était déchirée par-ci, par-là. Les rideaux étaient par-terre, déchirés aussi. Dans un coin, il y avait un squelette humain, autour, une flaque de sang. Qu'avait donc fait ce maudit fantôme? C'était pire que Peeves. Oh oui... Meredith examina encore la pièce. Il y avait des chandelles un peu partout. Mais la Gryffondor sortit sa baguette et alluma une lumière. Maintenant, la pièce paraissait moins verte. Mais toujours aussi froide. Cette pièce ressemblait à une salle de torture de XIXe siècle. Il y avait plein d'objets inutiles partout dans la pièce. Il y avait aussi de la vitre qui avait voleté en éclats. À chaque pas fait par quelqu'un, le sol grinça brutalement. Un frisson parcouru le corps entier de la Gryffondor. Wolverine était collé à ses pieds. Il tremblait de peur lui aussi. Meredith regarda les deux jeunes aigles et attendit un réponse.

« On a essayé le parc, mais pas le château ! »

Candlynn sursauta et lâcha son carnet qui atterrit sur le sol dans un bruit sec. De quoi parlait-elle ? Elle n'en savait absolument rien. Elle avait voulu aller faire une sieste après le déjeuner, alors elle l'avait suivie jusque là avant de s'installer sur son lit pour décortiquer le dernier carnet que lui avait envoyé Jeremiah et voilà qu'elle se mettait à parler toute seule sans raison valable. Elle ramassa son bien et s'agenouilla sur son lit, se tournant vers son amie dans l'espoir de la comprendre un minimum, d'avoir une petite idée de ce qu'elle était en train de lui dire sans lui avoir parlé avant. Peut-être avait-elle essayé la télépathie sans que cela marche ? C'était possible... Elles étaient toujours ensemble alors peut-être qu'à un moment elles parviendraient à parler par la pensée ? Il faudrait qu'elles essayent, un jour...

"J'ai pas reçu ce que tu as dit avant..."

Bailee sauta de son lit alors elle en fit de même sans vraiment savoir pourquoi. Elle n'avait pas la moindre envie de l'énerver, de la décevoir ou quoi que ce soit d'autre dans le genre alors elle allait la suivre bien sagement sans broncher en espérant comprendre en chemin, même si c'était pas très réaliste. Elle s'était apprêtée à traverser le château de long en large sans savoir pourquoi lorsque son amie se résolut finalement à lui expliquer la situation.

« Normal, j’ai rien dit avant. J’étais en train de me dire qu’on avait fait le tour du parc sans réussir à sortir mais pas celui du château. Viens, on y va. »

Ah ? Elle n'avait rien dit avant ? Alors elle n'était pas en train de tester une nouvelle façon de se parler sans que personne d'autre ne les entende plus jamais ? Dommage... Ca aurait été certainement une très bonne idée mais puisqu'elle ne semblait pas y avoir pensé, elle lui proposerait l'idée un peu plus tard puisque pour l'heure, elles avaient d'autres projets. Comment sortir en restant à l'intérieur ? C'était pas très possible mais ça n'avait pas grande importance, ça leur ferait une promenade.

"Oh oui ! On va visiter le château !" s'enthousiasma la gamine alors qu'elle se précipitait sur la porte du dortoir et descendait les marches quatre à quatre jusqu'à la salle commune en oubliant son sac, son pull et ses chaussures au passage.

Dans sa précipitation, elle ne vérifia pas si elle était suivie. Elle avait été tellement pressée de partir à l'aventure qu'elle n'avait pas pensé un seul instant qu'elle pourrait se retrouver toute seule à l'arrivée. C'est pourtant la triste constatation qu'elle dut faire en arrivant au pied de l'escalier. Il n'y avait personne derrière elle, pas la moindre trace de Bailee ni de personne d'autre. En attendant, elle adressa un sourire radieux aux quelques élèves présents dans la salle commune.

"On va se promener dans le château parce qu'il y a des coins qu'on a jamais vu. Ca va être bien."

Elle eut à peine le temps de terminer sa phrase que son amie arrivait à son tour, lui tendant ses chaussures sans un mot. Candlynn baissa les yeux et remarqua en effet qu'elle était en chaussettes et que les nounours sur celles-ci risquaient d'attraper froid dans les couloirs. Elle rit face à sa bêtise et se hâta de les enfiler.

« Je propose qu’on aille d’abord dans les salles où personne ne va. Parce que s’il y avait un truc intéressant dans les autres, quelqu’un l’aurait remarqué depuis toute ce temps .»

La jeune Zuckowski hocha la tête et s'approcha de la porte, sans réaliser qu'elle s'apprêtait à sortir en chemise, sa cravate mal nouée pendant négligemment sur celle-ci. Voyant que sa meilleure amie trainait un peu, elle se tourna vers elle en sautillant joyeusement. Elle la regarda avec un sourire extraordinairement grand.

"On y va alors, hein ? On y va !"

Bailee se décida donc enfin à la suivre non sans traîner légèrement les pieds, après tout c'était son idée à elle, pas la sienne alors si elle ne lui plaisait pas elle n'y était pour rien... Si elle voulait tout arrêter, il fallait peut-être arrêter maintenant avant qu'elles soient loin de la salle commune, perdues dans les escaliers méchants qui n'en faisaient toujours qu'à leur têtes... Ce serait dommage d'avoir à faire demi-tour de loin sans savoir où elles étaient déjà à la base. Elles prient un couloir et s'avancèrent sans trop savoir où elles mettaient les pieds, ou du moins c'était l'impression qu'en avait Candlynn... Est-ce qu'elles allaient trouver ce qu'elles cherchaient ? Ca lui semblait pas trop possible mais elle s'efforçait d'y croire malgré tout.

« On… On va où maintenant ? »

La fillette s'arrêta nette, scrutant son amie en attendant qu'elle se mette à rire ou du moins à lui faire comprendre qu'elle la faisait marcher. Bailee Browning ne pouvait pas ne pas savoir dans quoi elle s'était embarquée, ni même là où elle allait réellement, ce n'était pas possible. Elle savait toujours tout sur tout et si elle commençait à faire le contraire, elles n'allaient jamais s'en sortir.

"Par là !"

Le couloir qu'elle montra du doigt menait elle ne savait trop où mais il fallait bien choisir un coin et là, au moins, c'était fait. Il ne restait plus qu'à trouver quelque chose, ou bien rien, et rentrer chez elles, que ce soit dans leur famille ou dans leur salle commune... Elles s'engagèrent dans le dit-couloir sous les yeux endormis des tableaux qui se trouvaient là. Après des longues secondes de marche qui lui apparurent comme des heures, le bout se dessina enfin. Et rien. Il n'y avait strictement rien d'autre qu'un mur comme il y en avait tant d'autres dans tout le château... Candlynn soupira tristement et regarda le mur avec insistance.

"Pff ! C'est nul !" se plaignit-elle en mettant un coup de pied dans le mur en question.

Alors qu'elle faisait demi-tour, déçue de n'avoir rien trouvé, le mur s'ouvrit tel le passage du Chaudron Baveur qu'elle avait dû emprunter pour aller sur le Chemin de Traverse, découvrant un long toboggan qu'elle ne remarqua pas, trop occupée à râler toute seule en revenant sur ses pas. Heureusement, sa meilleure amie l'attrapa par les épaules et la força à se retourner, lui montrant par la même occasion de trou qui s'était formée dans le mur. Sa bouche forma un "O" étonnée alors qu'aucun son ne sortait. Elle regarda Bailee s'approcher, regarder puis s'asseoir à l'entrée du toboggan.

« Tu viens, on va voir ? »

Elle n'eut pas le temps de lui répondre qu'elle se laissa tomber. Elle attendit quelques secondes, comme pour vérifier qu'elle ne l'entendait pas crier ou quelque chose comme ça, puis elle l'imita, se laissant glisser dans le toboggan. Un cri ravi s'échappa d'entre ses lèvres alors qu'elle riait aux éclats durant sa descente. Et dire qu'elle savait pas qu'il y avait des choses aussi amusantes à Poudlard ! Il fallait à tout prix qu'elle l'explique à son frère. Elle atterrit rapidement et se releva aussitôt. Le couloir dans lequel elles venaient d'arriver n'avait rien d'engageant mais il fallait tout de même le visiter. Elle grimaça et s'avança timidement.

"Y'a une porte ouverte, là, on peut aller regarder ?"

Bailee ne sembla pas très enthousiaste à cette idée mais elle finit tout de même par accepter. La jeune Zuckowski ne se le fit pas dire deux fois et s'engagea dans le couloir sans véritablement avoir conscience du danger. Ca ressemblait aux maisons soi-disants hantées qu'elle avait visité quelques fois dans différents pays, notamment en Ecosse où elle eut le loisir d'en voir plusieurs. Ca ne lui faisait pas peur plus que ça, elle n'était juste pas très à l'aise, craignant de tomber sur un monstre dévoreur de cerveau... Elle se retrouva rapidement devant une porte ouverte et face à une grande, une élève qui devait être au moins en quatrième année.

''Vous vous êtes perdues? Qu'est-ce que de si jeunes sorcières viennent faire ici, dans cette salle sinistre?''

Elle resta silencieuse un instant, observant la salle sans ciller. Elle n'était vraiment pas très chouette. Heureusement que ce n'était pas là qu'on avait installé leur dortoir, ce serait pas très rassurant pour dormir. On avait l'impression que le fantôme méchant de l'école s'était déchaîné sur tous les meubles capables de tenir debout... Et ils étaient tous devenus handicapés... Pauvres meubles... Les lèvres de la Serdaigle se fendirent finalement d'un sourire rayonnant.

"On veut rentrer chez nous et on est tombées là après avoir pris un toboggan caché dans un mur qui était pas vraiment un mur. Je m'appelle Candlynn et toi, tu t'appelles comment ?"

''Non.''

Ce fut la première réponse à laquelle la Gryffondor eut droit. La fillette qui lui avait dit ça avait l'air assez bête et méchante. Meredith s'amusait à classer les personnes qu'elle rencontrait dans plusieurs catégories distinctes. Celles qui étaient bêtes et méchantes étaient le genre de personnes qui ne voulaient pas trop bavarder et qui disaient le strict minimum. Cette fille lui avait vraiment dit le stricte minimum. Elle n'était pas prête à lui dévoiler ce qu'elle faisait là. Non, elle avait seulement répondu à la première question de la rouge et or et non pas à la deuxième. Mais une chance qu'il y avait son amie Serdaigle à côté d'elle. Celle-ci avait plutôt l'air soulagé de voir quelqu'un alors que l'autre n'affichait aucune expression distincte. La deuxième fillette était prête à raconter l'histoire, d'après ce qu'elle venait de dire.

''On veut rentrer chez nous et on est tombées là après avoir pris un toboggan caché dans un mur qui était pas vraiment un mur. Je m'appelle Candlynn et toi, tu t'appelles comment?''

Candlynn... Ce nom n'était pas inconnu pour Meredith. Oui, au début de l'année lors de la cérémonie de répartition elle avait entendu ce nom. Candlynn n'était pas du tout le genre bête et méchant. Elle avait plutôt l'air gentille. Ces deux filles-là se complétaient. Enfin, il y en a une qui avait répondu à la première question de la jeune Wolsdorf alors que l'autre, à la deuxième. Ainsi, ça répondait parfaitement aux attentes de Meredith. Mais, ce que Candlynn avait dit n'avait rien de normal. Non, vraiment pas. Elles étaient en train de faire une escapade. Meredith se rappela sa première année, quand elle faisait des sorties interdites avec des garçons de sa maison. C'était de très belles expériences, en plus elle avait continué. Cette année encore, elle s'échappait du château et partit incognito dans un endroit où elle ne devrait pas être. Mais jamais seule, elle aimait mieux le travail d'équipe et c'étaient toujours les gars qui embarquaient avec elle. Ces deux filles-là avaient l'air de former une très bonne équipe. Mais il ne fallait pas les encourager à avoir une telle attitude car les conséquences qui venaient avec étaient pour la plupart, assez graves.

''Salut Candlynn, je m'appelle Meredith et je suis en cinquième année, et toi?'' dit la Gryffondor en regardant l'amie à Candlynn.

Celle-ci n'avait pas l'air de vouloir embarquer dans une conversation amicale. Mais ce qui choqua Meredith, c'était le fait que des premières années avaient descendu un toboggan dans un mur qui n'étaient pas vraiment un mur... Meredith ne comprenait pas trop, la Serdaigle n'était pas trop claire. Il faudrait mieux l'expliquer à la rouge et or car comprendre ne faisait pas partie de ses qualités. Comprendre était une des choses assez difficiles dans la vie de Meredith. Où bien c'était Candlynn qui ne s'était pas exprimer assez clairement. Dans les deux cas, Meredith avait besoin d'explication. Beaucoup d'explications. Mais... Elle venait de le réaliser. Ce n'était pas bien de s'évader comme ça et de venir dans cette salle. Meredith n'avait pas une meilleure excuse que les Serdaigles. Mais comme tous les premiers années, les filles devaient penser que les élèves du même âge que Meredith avaient le droit de tout faire. Ils se trompaient bien sûr mais la différence était que les plus âgés ne se faisaient pas prendre aussi facilement et en plus ils avaient gagné de l'expérience avec l'âge. Meredith aimerait bien aider ces deux fillettes à s'en sortir. mais pour commencer, elle avait besoin de sa lettre venant de ses grand-parents d'Irlande.

''Mais... Vous n'êtes pas supposées être ici, vous n'avez pas peur que quelqu'un de méchant puisse arriver ici?''

Quelqu'un de méchant comme le fantôme qui habitait ici avant. Juste en pensant à cet être vert, le corps de Meredith fut parcouru par des milliers de frissons. Elle prit Wolverine, son chaton dans ses bras et lui flatta la tête. Il avait commencer à ronronner et ça avait eu pour effet de calmer la rouge et or. Avant d'oublier, il fallait qu'elle aille chercher sa lettre en dessous du divan. Mais elle ne rentrait pas assez loin. Il fallait qu'une de ces deux filles là l'aide. Et ce ne sera sûrement pas la petite bête et méchante. Ce sera sans doute Candlynn, c'était le genre de fillette qui faisait tout d'un air enjoué. Meredith espérait ne pas se tromper sur son compte.

''Hum... Est-ce que l'une d'entre vous serait assez aimable pour chercher une lettre que j'ai perdue en dessous de ce divan? Car, il faut vraiment le corps d'une première année pour passer par-là.''

''Salut Candlynn, je m'appelle Meredith et je suis en cinquième année, et toi?''

La Serdaigle se tourna alors vers son amie, attendant silencieusement à ce qu'elle réponde à la question de la grande. Elle se doutait bien qu'elle n'avait pas la moindre envie d'engager la conversation ni même d'avoir l'air amical mais ça ne serait pas le cas si elle lui donnait juste son prénom, elle ne ferait que preuve de politesse et ses parents lui avaient toujours dit que dans la vie, c'était très important. Aussi elle ne pouvait que s'étonner de voir qu'elle restait désespérément muette. Pourquoi ? Ce n'était pas très bien ni même très gentil. Candlynn savait que si elle avait fait un truc comme ça devant ses parents, ils l'auraient puni en rentrant parce que c'était leur éducation qui était remise en cause par sa faute. Elle ne l'avait d'ailleurs jamais fait. Elle aimait bien trop se faire des copains et discuter pour penser un instant à ne pas se présenter. Et puis, il était joli son prénom alors elle aimait bien le dire... Voyant que son amie ne piperait mot, elle se résigna à prendre les choses en main et se tourna de nouveau vers la dénommée Meredith.

"Elle s'appelle Bailee. C'est ma meilleure amie. On se connait depuis avant qu'on vienne à Poudlard. On est en première année à Serdaigle. Elle est bien la salle commune de Serdaigle et les gens ils sont gentils là-bas."

Oui, bon, d'accord... Personne ne lui avait demandé de raconter sa vie de la sorte mais ça ne faisait rien. Pour une fois qu'il y avait des grands qui lui adressaient la parole pour autre chose que lui demander de se décaler à table pour qu'ils puissent s'asseoir en groupe, elle n'allait pas laisser passer l'occasion. Bien sûr, elle ne ferait jamais de la Gryffondor une amie, elle avait déjà Bailee pour ça, mais elle n'avait pas l'air bien méchante, aussi il n'y avait pas de raison de l'ignorer sans se soucier du mal que ça pourrait lui faire. Ca faisait toujours du mal quand on était ignoré, non ? En tout cas, quand Jeremiah boudait et qu'il refusait de lui adresser la parole, ce qui était heureusement très très très très très très très rare, et bien ça lui faisait du mal alors elle n'avait pas la moindre envie de tenter l'expérience sur quelqu'un d'autre. C'était pareil avec sa meilleure amie d'ailleurs, quand elle boudait parce qu'elle avait été trop lente ou qu'elle n'était pas d'accord sur un truc... Il fallait donc penser que c'était pareil avec tout le monde et pour tout le monde... En parlant de Bailee, elle n'avait toujours pas décroché le moindre mot. C'était un peu triste quand même...

''Mais... Vous n'êtes pas supposées être ici, vous n'avez pas peur que quelqu'un de méchant puisse arriver ici?''

Elles n'étaient pas supposées être ici ? Elles étaient supposées être où alors ? Elles avaient le droit de se promener dans le château quelles que soient les raisons qui les poussaient à le faire. Elles n'avaient strictement rien fait de mal. Rien n'indiquait dans le règlement que les élèves de première années n'avaient pas le droit de visiter les couloirs. Ils avaient pas le droit d'aller dans la Forêt Interdite, à Pré-Au-Lard, dans les autres salles communes, dans le parc après le couvre-feu... Mais il n'y avait rien d'écrit concernant les couloirs reculés des ailes peu fréquentées de Poudlard. Ce qui signifiait tout de même que même si ce n'était pas recommandé, elles ne risquaient pas la moindre sanction. Un point rassurant dans cette histoire. Quant aux méchants... Elle ne voyait pas quel méchant il pouvait y avoir dans une école, à part un professeur pas très gentil, un peu comme la dame des potions. Mais elle n'allait certainement pas arriver ici comme par hasard et toutes les tuer à coups de sortilèges tueurs pour les donner à manger aux monstres dévoreurs de cerveaux qui habitaient dans la forêt. C'était pas trop possible quand même...

« On a pas fait exprès, je savais pas qu’une grande asperge pouvait avoir peur des méchants. »

A ses mots, la jeune Zuckowski regarda tout autour d'elle dans l'espoir de voir la grande asperge qui avait peur des méchants dont parlait Bailee. Elle n'avait jamais vu d'asperges géantes capables d'éprouver quelque chose, juste des petites pas bonnes que préparait parfois sa mère lorsqu'ils en trouvaient des sauvages durant leurs promenades. Et les petites pas bonnes n'avaient pas peur des méchants, sinon elles se seraient enfuies lorsqu'ils s'approchaient pour les retirer de la terre et les arracher à leur famille asperge... Il y avait des choses bizarres dans le monde des sorciers quand même... Elle se pencha discrètement vers son amie et lui chuchota à l'oreille :

"Comment tu sais que les grands légumes ils ont peur des méchants ?"

Elle imaginait sans mal un peuple de grandes tomates rouler sur la route pour échapper à des méchants agriculteurs qui voulaient les vendre pour que des méchants tomatovores les découpent en petites rondelles avant de les manger sans pitié. C'était quand même barbare la vie d'un légume. Ils devaient avoir une existence traumatisante. Dans sa prochaine lettre, il faudrait qu'elle remercie ses parents d'avoir fait d'elle une petite fille et pas une grande citrouille. Elle aurait pu beaucoup moins bien vivre sans quoi. Heureusement qu'elle l'avait compris, elle ne ferait plus de mal aux grands légumes, qu'aux petits et aux gâteaux. Elle ne savait pas encore bien comment elle pourrait faire la différence mais Bailee l'aiderait sûrement puisqu'il semblait qu'elle savait.

''Hum... Est-ce que l'une d'entre vous serait assez aimable pour chercher une lettre que j'ai perdue en dessous de ce divan? Car, il faut vraiment le corps d'une première année pour passer par-là.''

Elle s'apprêtait à accepter joyeusement lorsque le bras de sa meilleure amie l'arrêta. Elle observa son bras, puis elle, puis le canapé, puis Meredith, puis son bras sans comprendre vraiment ce qu'il se passait. Pourquoi il ne fallait pas y aller ? Si elle était trop grande pour rentrer en dessous, il fallait bien l'aider... A moins qu'elle préfère demander à la grande asperge de le faire ? Ca avait pas de bras les légumes, elle pourrait pas attraper la lettre... Sauf si c'était comme ça qu'on les reconnaissait... Il ne fallait donc pas manger de légumes avec des bras. Heureusement pour elle, elle n'en avait encore jamais mangé ! Elle n'avait jamais fait de mal au moindre légume !

« Je veux pas. C’est tout sale par terre, et c’est sous les meubles que se cachent les monstres. Tu viens de dire qu’il y avait des méchants ici. »

Ah oui, c'était possible aussi... Mais les monstres ils étaient dans la forêt et pas dans le château. Pourquoi il y aurait un monstre sous le divan ? C'était quand même louche, cette histoire. La fillette ne comprenait pas grand chose. Ni à l'attitude de Bailee ni aux dires de la Gryffondor... Peut-être qu'elles étaient pas au courant ? Aussi elle se décida à leur faire part de ce qu'elle savait à ce sujet...

"Mais Jeremiah dit qu'il a pas de méchant dans les écoles... Et les monstres ils sont déjà dans la forêt."

« C’est une façon de parler Candy. La grande asperge c'est grande fille. »

Une grande asperge, c'était une grande fille ? Alors pourquoi n'avait-elle pas simplement dit "la grande fille" au lieu de "la grande asperge" ? Et puis on avait aucune preuve que les asperges étaient toutes des filles parce qu'il y avait parfois des bébés asperges et que pour faire des bébés asperges il fallait une maman asperge et un papa asperge et que les papas asperges ne pouvaient pas être des filles puisque c'était des papas. Peut-être était-ce un peu tiré par les cheveux mais sa théorie tenait debout et même si elle était obligée de renoncer à son histoire de grands légumes, imaginer qu'il y avait des grandes asperges monsieur était tout de même rassurant. Tout ne lui échappait pas encore même si elle semblait se perdre un peu plus à chaque mot prononcé par sa meilleure amie. Bailee ne le faisait sûrement pas exprès, elle n'avait aucun intérêt à la perdre davantage qu'elle ne pouvait le faire toute seule en sachant pertinemment qu'elle lui demanderait d'éclaircir les points qu'elle ne comprenait pas. D'ailleurs les grandes asperges papa et maman, elles avaient quand même des bras ou pas ? Probablement, sinon elles ne pourraient pas porter les bébés asperges. C'était logique en fin de compte. Elle ne put qu'être contente d'avoir résolu toute seule le mystère des asperges, peut-être ferait-elle part de sa déduction à son amie un peu plus tard, lorsque Meredith serait rentrée dans sa salle commune...

"Aaaah d'accord."

Ainsi, la question serait mise de côté jusqu'à ce qu'elles aient un moment pour en discuter. Candlynn ne put que remarquer que la Serdaigle ne lui avait pas lancé de regard noir ou désespéré, ce qui était un très bon point. Peut-être s'était-elle rendue compte qu'elle ne pouvait pas tout savoir tout le temps ni même tout connaître en permanence et que dans le monde moldu on avait pas l'habitude de chercher à savoir si les légumes étaient des monsieurs ou des madames. Un jour, elle apprendrait à faire la différence. Peut-être même irait-elle demander aux dames qui faisaient la cuisine de le lui expliquer. Encore fallait-il qu'elle trouve la cuisine et qu'elle les remercie pour tous leurs bons cookies et ensuite seulement elle pourrait aborder la question des légumes. C'était quand même bizarre de ne jamais les voir, ces dames. Elles devaient bien sortir pour faire le ménage et la lessive quand même ? Mais non, elles étaient toujours introuvables, comme si elles étaient invisibles. On pouvait pas rendre des gens invisibles quand même ? Ce serait méchant. Plus personne ne pourrait leur dire bonjour, et merci, et s'il vous plait, et au revoir, ni même leur demander comment elles allaient et si elles avaient bien dormi ! Il se passait des choses étranges à Poudlard et Jeremiah ne lui en voudrait sûrement pas si elle prenait le temps de découvrir ce que c'était avant de rentrer. La Gryffondor la tira de ses pensées.

''Quand je parlais de méchants, je parlais des fantômes, comme Peeves. En ce moment je sais qu'il n'y en a aucun ici car si non, il serait déjà sorti de sa cachette. De plus, j'ai déjà essayé d'aller en dessous de ce divan, et je peux vous assurer qu'il n'y a rien à craindre. Mais je ne me rends pas jusqu'à ma lettre. Alors c'est pour cette raison que je demande votre aide.''

La jeune Zuckowski fronça les sourcils dans un effort intense de réflexion, tâchant de se rappeler si elle avait déjà vu d'autres fantômes comme Peeves. Il était déjà assez difficile de le croiser, lui, pour en croiser d'autres tout pareil. Elle croisait souvent la Dame Grise qui lui racontait des choses difficiles à comprendre et le Moine Gras qui la faisait rire à chaque fois et la trouvait bien polie de saluer les tableaux, les fantômes et les escaliers mais rares étaient les fois où elle en croisait d'autres. Il paraissait même que le fantôme des Gryffondors pouvait montrer le dedans de lui parce qu'il avait presque plus de tête. Elle n'avait jamais vraiment compris ni pourquoi ni comment mais n'était pas très pressée de voir. Peut-être s'était-il fait attaquer par un monstre dévoreur de cerveaux dans sa jeunesse, avant de devenir un fantôme ? Est-ce que les fantômes avaient été jeunes un jour ? Ils avaient pas pu être que vieux et transparant toute leur vie quand même ! Il faudrait qu'elle demande à l'un de ceux qu'elle côtoyait parfois de lui raconter un peu sa vie avant sa mort pour bien se rendre compte qu'ils avaient été jeune et vivant un jour...

« On devrait pas être ici à cause des méchants qui sont pas là ? »

C'était bien résumé mais pas plus compréhensible pour la fillette qui ne comprenait toujours pas ces histoires de méchants, de pas le droit d'être ici ou de légumes... Elle était bien tentée de les laisser discuter en allant chercher quelque chose d'autre à faire, comme trouver une sortie par exemple, mais elle n'était pas bien sûre que la petite Browning soit d'accord avec cette idée. Elle avait d'ailleurs retiré son bras mais Candlynn comprenait sans qu'elle ait besoin de lui dire qu'il ne fallait pas aller sous le divan. Aussi elle resta bien sagement à sa place, regardant tour à tour le canapé, la grande fille et sa meilleure amie sans vraiment savoir quoi faire. Elle n'était pas vraiment à son aise ici, l'ambiance était désagréable et l'atmosphère étonnamment lourde. Généralement, elle ne se rendait compte de rien mais là, il lui était difficile de faire autrement...

"Mais Peeves il est pas méchant, il fait des bêtises et il y a plein de gens qui font des bêtises ici pourtant ils sont pas tous méchants, juste que lui de ta maison que je sais plus bien son nom. Et il est pas là. Alors si y'a pas de méchants ici, ni de fantômes méchants et pas de canapé méchant ni de grands légumes méchants, pourquoi vous continuez à vous chamailler ?" demanda t-elle d'une voix aussi absente qu'intéressée. "Et puis pourquoi tu fais pas un sortilège ? Tu sais pas les faire ? Les grands ils savent faire plein de trucs avec leurs baguettes. Moi je suis pas encore très douée mais je sais faire des fleurs. Tu veux que je te montre ?"

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'Le Hasard' : 6

''Non, c'est juste que je voulais dire que... Hmm... C'est très rare de voir des premières années dans cette partie du château. Ce n'est pas interdit mais la plupart d'entre-vous ont peur... Des monstres qui ne sont pas là! Oui, comme tu le dis.''

Candlynn resta silencieuse, cherchant simplement à comprendre ce qu'on pouvait bien lui dire. Ca n'avait pas beaucoup de sens quand même, pour ne pas dire aucun. Pourquoi devraient-elles avoir peur des monstres qui n'étaient pas là ? S'ils n'étaient pas là, ils ne pouvaient pas leur faire peur et donc s'ils ne pouvaient pas leur faire peur, elles n'avaient pas de raison d'avoir peur. Et puis les monstres, c'était pas dans les écoles, que dehors. Et comment savait-elle que c'était rare de voir des élèves de première année dans cette partie du château ? Peut-être qu'elle habitait ici pour éviter les élèves de sa maison ? Il y avait des élèves bizarres à Gryffondor quand même alors ça paraissait normal qu'elle ait cherché un autre endroit pour s'installer mais si elle habitait ici, c'était pas très bien rangé. Elle aurait pu faire des efforts. Mais il y avait pas les dames invisibles qui faisaient le ménage qui venaient là ? Pourquoi ? Elles ne savait pas qu'il y avait une élève qui avait sa chambre ici ? C'était un peu moche pour une chambre quand même... Elle avait souvent essayé de rentrer dans les autres maisons pour voir comment c'était à l'intérieur sans jamais réussir mais si elles étaient toutes aussi belles que la sienne, elle ne comprenait pas comment on pouvait préférer vivre ici, alors qu'on avait l'impression qu'il y avait eu une guerre juste avant qu'on ouvre la porte. Peut-être que Meredith faisait également partie des gens bizarres de Gryffondor ? Elle ne les connaissait pas beaucoup, bien sûr, mais il lui semblait que les lions avaient la plus grande concentration d'élèves étranges. Ce qui les rendaient que plus intéressants, bien sûr. Loin d'elle l'idée de commencer à juger ses camarades aussi facilement.

« Hmm, hmm, très intéressant. »

La Serdaigle regarda sa meilleure amie avec de grands yeux. Alors elle avait tout compris ? Elle-même avait beau se repasser encore et encore les mots de leur aînée, ils n'avaient guère plus de sens que la première fois. Ca ne tenait pas debout, c'était tout bancal, comme si elle essayait de rattraper les erreurs qu'elle avait pu prononcer un peu plus tôt. Sauf que ça rattrapait pas grand chose à ses yeux. Si elle avait pu comprendre un peu la conversation avant, elle était totalement perdue maintenant. Et Bailee qui comprenait encore et toujours... Parfois, elle ne pouvait s'empêcher de l'envier légèrement de tout comprendre en permanence mais elle finissait par penser que comprendre rendait les gens de mauvaise humeur, ce qui n'était pas une très bonne chose, aussi se contentait-elle de comprendre une chose sur trois, lorsqu'elle n'était pas plus occupée à rêvasser d'un autre monde, ou à penser à son frère, à ce qu'il pouvait faire, à où il pouvait être... C'était quand même étrange que son amie reconnaisse que ce que Meredith disait était intéressant parce que même quand ça l'était vraiment, elle ne le reconnaissait jamais, ou alors elle disait ça pour lui faire plaisir mais c'était étrange que Bailee cherche à faire plaisir à quelqu'un, encore plus à quelqu'un qu'elle connaissait pas... Non, c'était décidément trop difficile à comprendre. Il fallait laisser tomber, elle aurait bien l'occasion de questionner sa camarade plus tard, si bien sûr elle se rappelait de ce qu'elle devait lui demander. Ca ne lui semblait pas si intéressant que ça, à elle, alors il y avait de grandes chances pour que ça ne fasse pas long feu dans son esprit, bien vite remplacé par l'envie de dessiner ou de partir à la recherche de cookies.

"Comment tu sais que les premières années ne viennent pas ici ? C'est chez toi ? Je pourrais venir des fois ? Tu connais tout ce coin du château ? Je suis jamais venue avant, j'aimerai bien que tu me fasses visiter. Tu veux bien ? J'aime bien visiter les coins du château que je connais pas."

Elle ne se préoccupa pas réellement de savoir si c'était le moment de poser des questions ou de demander une visite guidée de Poudlard, se contentant simplement de dire ce qui pouvait bien lui passer par la tête. Une fois, son père lui avait dit qu'il ne fallait jamais retenir les questions importantes parce que sinon, elles finissaient par faire plein d'autres petites questions et qu'on était plus jamais tranquille, il avait dû rapidement regretter de lui avoir fait part de cette idée puisque rares étaient les fois où elle faisait la différence entre le moment de poser toutes les questions qui lui passaient par la tête de peur de plus jamais être tranquille et le moment de se taire et d'écouter bien sagement ce qu'on pouvait lui raconter. Elle avait d'ailleurs le même problème en cours, ce qui lui avait falu bon nombre de points en moins depuis le début de l'année. Ses professeurs ne semblaient pas comprendre l'étendue du problème : avec toutes les questions qu'elle se posait en permanence sur tout et n'importe quoi, elle allait finir submergée par elles si elle ne les évacuait pas tout de suite, à croire qu'eux ne s'en posaient jamais rien qu'une. Jeremiah non plus ne posait pas beaucoup de questions maintenant qu'elle y pensait. Mais c'était sûrement parce qu'il connaissait déjà un nombre affolant de choses sur tout et n'importe quoi et qu'il n'avait plus besoin de les poser à voix haute pour obtenir une réponse, il devait déjà les avoir, juste de plus y penser tout de suite... A croire qu'il savait tout sur tout. Peut-être qu'un jour elle aurait la chance de pouvoir en faire de même... Mais il serait sûrement triste de ne plus pouvoir lui expliquer des trucs tout le temps, et de toute façon, c'était bien mieux quand c'était lui qui les expliquait, ces trucs.

« On jouera avec les fleurs ce soir, si tu veux Candy, mais pas maintenant. »

La jeune Zuckowski haussa négligemment les épaules, un peu déçue par la réponse de sa meilleure amie. Parfois, elle avait vraiment l'impression qu'elle la prenait pour une demeurée. Elle ne voulait pas "jouer" mais faire des fleurs, c'était pas pareil. Peut-être que c'était normal pour elle de faire apparaître des fleurs avec sa baguette magique, mais aux yeux de la fillette c'était tout simpelemnt extraordinaire et elle ne s'en laissait toujours pas. D'accord ce n'était pas quelque chose de très brillant, ni même d'une maturité exceptionnelle mais c'était toujours un plaisir de s'y adoner. Peut-être pourrait-elle essayer un jour de faire apparaître un cactus ? C'était marrant les cactus. Au début, c'était tout joli, on avait envie d'en avoir plein tout le temps et puis quand on s'en approchait, ça piquait et on préférait le laisser tranquille et se contenter de le regarder bien sagement. C'était un peu pareil avec Bailee en fin de compte, au début on avait envie de lui parler tout le temps, de chercher à la connaître beaucoup beaucoup et puis quand on commençait à réussir et bien on se rendait compte qu'elle était beaucoup moins mignonne qu'elle en avait l'air... Ca n'avait jamais dérangé Candy plus que ça mais Jeremiah ne cessait de lui répéter de faire attention, même si elle se fichait un petit peu. Il n'avait qu'à venir au lieu de la laisser là toute seule et de lui prodiguer des conseils par lettre sans même chercher à savoir ce que ça faisait de se retrouver loin de tout et de tout le monde. Elle avait la chance d'avoir Bailee comme meilleure amie, elle n'allait certainement pas la laisser tomber parce qu'elle était un peu trop piquante par moment ! Quand elle sortirait de là, elle demanderait à ses parents si elle pourrait avoir un cactus dans le camping car, et elle l'appelerait Bailee. Ca lui ferait un souvenir de sa meilleure amie de Poudlard pour quand elle n'y serait plus.

''C'est possible que la lettre soit protégée contre ce sortilège mais je vais essayer quand même. Accio Lettre!"

Pourquoi des gens s'amuseraient-ils à protéger des lettres ? C'était que des morceaux de parchemins gribouillés... Ce n'était pas très précieux quand même. Ou alors c'était des lettres de gens qu'elle voyait pas souvent et qu'elle voulait garder que pour elle ? Mais pourquoi elle aurait protégé une lettre qu'elle n'avait pas lue ? Encore une fois, elle était totalement dépassée par la conversation. Elle aurait peut-être mieux fait de retourner dans la Grande Salle pour attendre le déjeuner. Là, elle ne comprenait pas tout et elle commençait un peu à s'ennuyer. La petite Browning ne voulait pas qu'elle aille sous le canapé chercher la lettre alors elle était obligée de rester là sans bouger alors qu'il y avait tant de trucs à faire... Il fallait qu'elle aille s'occuper d'Erskine aussi, son Puffapod du cours de Botanique. Elle n'y avait pas été aujourd'hui, ni hier d'ailleurs... Est-ce qu'elle pourrait le ramener chez elle aux vacances ? Ca ferait de la compagnie à son cactus. Elle était sûre que les cactus aimaient bien la compagnie. Après tout, Bailee semblait bien aimer la sienne même si elle donnait parfois l'impression d'en avoir vraiment marre... Si, les cactus, ça aimait la compagnie. Le sien l'aimerait en tout cas. Il aurait plein de copains et de copines plantes qu'elle ramasserait tout partout durant ses voyages et le camping car deviendrait une serre ambulante. Elle n'était pas certaine que ses parents apprécient beaucoup l'idée mais son frère serait sûrement de son côté et ferait tout son possible également pour les convaincre. Il était toujours partant quand il s'agissait de l'aider de toute façon...

« Protégée ? Vraiment ? C’est une lettre du ministre de la magie ? »

Une lettre du Ministre de la Magie ? Il écrivait aux élèves de Poudlard ? Pourquoi elle n'avait jamais reçu de lettre, elle, alors ? Sûrement parce qu'elle n'avait pas beaucoup aimé recevoir sa lettre de l'école... En même temps, ce n'était pas de sa faute ! On lui demandait de quitter ses parents et son frère pour intégrer une école où personne ne pouvait venir avec elle et dont elle n'aurait pas le droit de sortir tous les soirs comme d'habitude quand elle allait à l'école, il y avait de quoi ne pas beaucoup aimer... Elle n'avait jamais mis les pieds dans un internat et aurait déjà été assez perturbée par le simple fait d'aller dans une même école pendant sept ans, il lui fallait en plus y rester jour et nuit... Enfin... Elle commençait un peu à s'y faire malgré tout, mais ça ne l'empêcherait certainement pas de demander à ses parents de ne pas l'y renvoyer à la rentrée. Avec un peu de chance, ils accepteraient. Après tout, elle n'avait pas fait de grosses bêtises, elle avait essayé, elle avait été à peu près sage et avait eu des bonnes notes... Elle pourrait peut-être faire avec ses cours magiques comme avec ses cours moldus, les apprendre grâce à sa maman ? Elle ne faisait pas de magie mais elle était suffisamment intelligente pour lui faire cours durant les trajets, comme elle l'avait toujours fait. Bailee lui manquerait beaucoup mais elle pourrait toujours lui écrire encore et encore... Le sortilège de Meredith rata, aussi Candlynn ne put s'empêcher de grimacer tristement. C'était triste pour une grande de rater ses sortilèges quand même...

« Dommage… Tu es en quelle année déjà ? »

Elle se tourna discrètement vers sa meilleure amie et lui appuya doucement sur le bras pour attirer son attention sans véritablement la déranger. Elles ne pouvaient pas rester là sans rien faire, c'était méchant... Il n'y aurait sûrement qu'elle pour voir les choses sous cet angle mais après tout... Il fallait bien quelqu'un pour le faire. La Rouge et Or lui faisait de la peine et elle n'aimait pas beaucoup ça. Les grands, ils étaient souvent là pour l'aider quand elle avait un problème, surtout les grands de sa maison, aussi il lui semblait normal d'aider en retour quand elle le pouvait, et là, elles le pouvaient...

"Je peux aller chercher la lettre ? On va pas la laisser là, il peut y avoir des gens qui viendront et qui la prendront et elle la retrouvera jamais et ce sera trop triste !" chuchota t-elle à l'oreille de son amie.

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'Le Hasard' : 3

"Comment tu sais que les premières années ne viennent pas ici ? C'est chez toi ? Je pourrais venir des fois ? Tu connais tout ce coin du château ? Je suis jamais venue avant, j'aimerai bien que tu me fasses visiter. Tu veux bien ? J'aime bien visiter les coins du château que je connais pas."

Bailee ne prit même pas la peine de regarder sa meilleure amie d’un air peiné, elle s’attendait à ce genre de réaction et ne s’en formalisait plus depuis bien longtemps, se contentant de penser de plus en plus fort qu’elle devait faire entrer quelques informations de base dans la tête de son amie au plus vite. L’avantage avec ce genre de discussion était qu’elle n’avait pas à prononcer un seul mot, Candy se chargeait très bien de blablater sans aucune interruption et c’était plutôt agréable, d’autant plus que la fameuse Meredith semblait être une vraie cruche, elle ne serait probablement pas choquée par les questions étranges de la petite serdaigle. Sauf qu’il y avait quand même une différence d’âge assez importante et si tout le monde trouvait en général Candlynn mignonne bien qu’un peu collante à la longue, il aurait été étonnant que beaucoup de gens pensent la même chose de la pauvre gryffondor. Mais bon… Il faut de tout pour faire un monde. C’était ce que lui répétait sans cesse sa mère lorsqu’elle critiquait quelqu’un ce qui arrivait très souvent, pour ne pas dire en permanence. Au départ, sa maman tentait tant bien que mal de défendre la pauvre cible qui n’avait fait de mal à personne, mais en voyant qu’elle ne parviendrait pas à avoir le dessus, elle se contentait de hausser les épaules tout en prononçant son petit proverbe sur un ton enjoué. Ça avait d’ailleurs le don d’énerver la petite fille qui aimait beaucoup avoir raison jusqu’au bout et non pas tenter de concilier les deux opinions pour que tout le monde soit content. Seulement, pour le coup, elle aurait vraiment eu du mal à expliquer ça à sa petite famille et elle n’était pas assez stupide pour tenter de le faire. De toute façon, il restait malheureusement beaucoup trop de temps avant qu’elle ne puisse revoir ses parents et leur raconter toutes les choses merveilleuses qu’elle avait faites cette année. Elle s’était toujours interdit de leur envoyer des lettres pour leur prouver qu’elle boudait mais ça commençait sérieusement à lui peser de faire exprès d’être enquiquinante et elle avait hâte de pouvoir changer d’attitude.

''Je sais que les premières ne viennent pas ici car lorsque j'étais en première, tout le monde avait peur de cet endroit. De plus, j'ai de la misère à croire que vous êtes soudainement devenus super courageux. Et non, je n'habite pas ici. C'est infect et je veux juste sortir d'ici le plus vite. Mais je connais un peu cette partie du château. Je te conseille juste de pas trop t'y aventurer car il y a plein d'araignées. Tu peux y aller, mais c'est ton problème alors.''

Comme c’était prévisible… Meredith n’avait pas l’air de trouver bizarres, ni dérangeantes les questions de Candlynn, elle se contentait de répondre le plus naturellement du monde et franchement, la petite fille commençait à regretter que personne ne soit là pour enregistrer la scène pour qu’elle puisse la regarder encore et encore en riant à chaque fois, ou plutôt en se moquant mais ça revenait au même au final. Peut-être existait-il un vidéo gag version sorcier ? Au lieu d’envoyer une cassette vidéo, on pouvait envoyer ses propres souvenirs à un service spécial qui se chargeait de leur rediffusion. Ça pouvait être assez marrant, elle n’avait aucun problème à s’imaginer faire ça plus tard, quand elle serait grande. Se moquer des autres personnes était une de ses grandes spécialités, alors pourquoi ne pas en faire son métier ? Ses parents ne seraient sûrement pas contre et de toute façon, ils étaient incapables de lui refuser quoi que ce soit et ça ne faisait évidemment pas partie des choses qu’elle pouvait envisager, de toute façon. Mais pour l’instant, elle avait d’autres chats à fouetter. Il fallait qu’elle sorte d’ici. C’était bien beau cette sympathique conversation à laquelle elle n’avait absolument pas l’intention de participer mais il ne fallait pas non plus s’éterniser. Sauf que Bailee n’avait pas la moindre idée de la marche à suivre et si elle se trompait, Meredith n’allait certainement pas perdre une si belle occasion de jouer les guides touristiques à travers un château qu’elle fréquentait depuis un bout de temps quand même. Non, elle ne lui ferait pas se plaisir, elle se contenta donc de soupirer avant de se résigner à ouvrir la bouche, elle n’était pas aussi gentille que Candy et avec un peu de chance la rouge et or prendrait peur et la fuite en même temps. C’était probablement trop espérer de la part de quelqu’un qui venait tranquillement d’expliquer que non, elle ne vivait pas ici parce que c’était trop sale, mais bon, ça ne lui coutait pas grand-chose d’espérer.

« Après les méchants fantômes, les araignées… On devrait avoir peur de quoi d’autre ? »

Bailee commençait à avoir sérieusement l’impression d’être prise pour la dernière des idiotes et ce n’était pas forcément très agréable. Enfin, ça pouvait sortir droit de son imagination, mais elle venait quand même de les bassiner pendant un moment avec son histoire d’esprit frappeur qui allait venir leur faire des misères et voilà qu’elle les mettait en garde contre les araignées. Elles avaient certainement eu de la chance dans leur malheur, elle n’avait pas exagéré les choses en parlant de monstrueuses araignées mutantes bien plus grosses que celles qu’il lui arrivait d’écraser lorsqu’elles se promenaient sur ses jambes dans le parc. En général, le château était plutôt propre. Il fallait sans doute remercier les elfes de maisons qui prenaient leur travail très à cœur et elle n’avait jamais eu de problème dans les dortoirs ni dans aucune autre partie du château, elle se voyait mal se retrouver avec tout un tas de petits trucs noirs avec des pattes velues simplement parce qu’elle avait fait une glissade mal calculée sur un toboggan dont très peu de gens devaient connaitre l’existence. De toute façon, la petite fille n’avait jamais eu peur de ces petites bestioles, elle avait toujours vécu en ville pourtant et n’avait donc pas forcément l’habitude d’en côtoyer, mais comme le disaient si justement les adultes ce n’était pas la petite bête qui allait manger la grande et en être effrayé était parfaitement ridicule. Bien sûr, ce genre de petit commentaire n’empêchait pas Bailee d’avoir des angoisses comme tous les autres enfants, bien qu’elle commence à sortir de l’enfance à présent. Les nuits de cauchemars étaient peu courantes chez elle mais pas inexistantes et c’était probablement plutôt agréable pour ses parents qui pouvaient enfin se dire qu’elle était une véritable petite fille et non pas un simple monstre qu’ils n’avaient jamais voulu engendrer.

''Je suis en cinquième année. Et vous? Première je suppose?''

La petite fille soupira. Elle n’avait jamais voulu poser une véritable question et encore moins avoir une réponse, elle avait la nette impression d’avoir une Candy numéro un et une Candy numéro deux à côté d’elle et elle préférait de loin sa meilleure amie. Déjà, elle était plus drôle, plus de son âge, ses idées farfelues plaisaient, elle ne la quitterait probablement jamais et quoi qu’elle puisse en dire habituellement, elle aimait beaucoup lorsque celle-ci jouait les moulins à paroles, quand ce n’était pas pour parler de son frère. Certes, elle aimait ça justement parce qu’elle n’était pas obligée de parler ni d’écouter et elle pouvait donc se plonger dans ses pensées, mais ça ne changeait rien à la conclusion, elle avait une amie formidable et cette Meredith ne lui arrivait pas à la cheville. Déjà elle se fichait éperdument de l’âge de la gryffondor, de son année, de sa famille, de ses amis et de son caractère, elle avait juste envie qu’elle s’en aille et les laisse continuer leur inspection et leur tentative d’évasion. Chacune d’elles était toujours aussi vaine mais ça ne l’empêchait pas d’essayer, et avoir une tierce personne dans les pattes n’arrangeait absolument pas la situation. Il fallait qu’elle s’en débarrasse au plus vite sauf qu’elle ne savait pas vraiment comment s’y prendre. La tâche allait s’avérer plus ardue que prévue. Peut-être qu’au lieu de balancer sarcasme sur sarcasme elle avait tout intérêt à se taire ? De toute façon, Candlynn se ferait certainement un plaisir de répondre à la question à sa place et avec beaucoup plus de mots que nécessaire ce qui plairait forcément à la rouge et or. Quelle tristesse et dire que cette journée était si bien partie… Elles auraient pu jouer aux explorateurs jusqu’au soir et rentrer ensuite dans leur dortoir, sans oublier bien sûr de passer par la case grande salle puisqu’elle avait un estomac sur pattes comme meilleure amie. Celle-ci semblait d’ailleurs vouloir attirer son attention et elle était plutôt curieuse de savoir ce qu’elle pouvait avoir de si important à lui dire.

"Je peux aller chercher la lettre ? On va pas la laisser là, il peut y avoir des gens qui viendront et qui la prendront et elle la retrouvera jamais et ce sera trop triste !"

Ah zut ! Et dire qu’elle pensait que ça pouvait être quelque chose d’important ou même de réellement intéressant, elle s’était trompée sur toute la ligne, comme d’habitude. Quoi que la question méritait réflexion. Bailee jubilait un peu trop, ce n’était pas vraiment sympa pour la pauvre Meredith qui essayait de se concentrer pour réussir un sortilège sans pour autant y parvenir. Après tout, il lui était arrivé à elle aussi d’avoir des difficultés en cours, que ce soit en potion, en botanique, en sortilège ou à peu près dans toutes les matières en fait, même si elle réussissait assez rapidement à combler ses lacunes grâce à un travail rigoureux et que les épreuves écrites restaient pour elle un jeu d’enfant puisqu’elle dévorait ses livres de cours aussi facilement qu’une adolescente devant une série télé pourrie. Donc Meredith avait le droit de se tromper aussi, certes, elle n’était pas aussi petite qu’elle mais la difficulté devait augmenter avec le temps, ce qui était plutôt normal quand on y réfléchissait. Mais qu’est-ce qu’elle racontait ! Elle était en train de défendre une fille qu’elle prenait pour une parfaite crétine depuis qu’elle l’avait rencontré, c’était absolument ridicule et elle avait du mal à comprendre comment cette idée saugrenue avait pu lui passer par la tête, ça ne lui ressemblait absolument pas. Finalement, Bailee n’avait pas tant besoin de réfléchir pour apporter une réponse à la question de Candy même si elle devait modérer un peu ses propos. Elle ne voulait pas passer pour la grande méchante auprès de la petite serdaigle qui avait déjà bien du mérite de parvenir à la supporter à longueur de journée depuis le début de l’année. Elle prenait bien souvent sur elle pour ne pas lui infliger la même chose qu’à ses parents, mais elle n’était pas non plus devenu une enfant de chœur et ne le deviendrait probablement jamais. Si elle faisait des efforts pour son amie, elle ne le faisait absolument pas pour les autres, Candy pouvait donc constater de visu à quel point elle pouvait être odieuse et c’était un peu dommage.

« Encore deux sorts et si elle y arrive pas, tu pourras l’aider. Je suis sûre qu’elle aimerait réussir, ça serait vexant qu’on l’empêche d’y arriver. »

Bon, elle prenait un peu son amie pour une imbécile sur ce coup-là mais c’était plaisant de voir Meredith tenter de réussir son sortilège, il était d’ailleurs bien dommage qu’elle ne l’ait pas raté une fois de plus, ça lui aurait donné l’occasion de rire un peu plus, extérieurement ou intérieurement, peu lui importait.

''Je sais que les premières ne viennent pas ici car lorsque j'étais en première, tout le monde avait peur de cet endroit. De plus, j'ai de la misère à croire que vous êtes soudainement devenus super courageux. Et non, je n'habite pas ici. C'est infect et je veux juste sortir d'ici le plus vite. Mais je connais un peu cette partie du château. Je te conseille juste de pas trop t'y aventurer car il y a plein d'araignées. Tu peux y aller, mais c'est ton problème alors.''

Mais lorsqu'elle était première année ça devait faire beaucoup d'années quand même alors peut-être que les premières années venaient pas il y avait beaucoup d'années mais que maintenant ils venaient parce que maintenant ils avaient moins peur des choses qui faisaient peur ? Ca semblait logique, tout le monde n'avait pas toujours peur de la même chose pendant très longtemps, aussi se pouvait-il simplement que cet endroit ne faisait plus aussi peur qu'avant ? Candlynn ne trouvait pas cet endroit particulièrement effrayant, juste pas super pour vivre alors qu'il y avait des supers salles communes, des supers dortoirs et des supers lits à leur disposition. Bien sûr, elle ne connaissait pas toutes les maisons, juste Serdaigle, mais elle n'imaginait pas que les Gryffondors puissent vivre dans un endroit pire que celui-ci. Tout devait être rouge chez eux, et le rouge c'était quand même un peu beau. Mais d'après ce qu'elle disait, elle n'habitait pas ici alors elle ne comprenait pas trop ce qu'elle y faisait et encore moins pourquoi elle y restait pour discuter avec elles. Ca lui faisait penser qu'il manquait juste un chocolat chaud et des cookies pour que ce soit mieux encore mais qu'elle n'en avait pas sur elle et que les dames des cuisines ne devait pas souvent venir ici ce qui allait compliquer encore la tâche pour en obtenir. Peut-être que Meredith n'aimait pas les cookies ? Non, c'était pas possible, tout le monde aimait les cookies. Il fallait juste trouver les cuisines. Sauf qu'elle ne savait pas du tout où elle était et que ce n'était pas très poli de partir maintenant sans avoir aider la pauvre Gryffondor avec sa lettre. Enfin normalement il fallait l'aider mais Bailee ne semblait pas convaincue par l'idée. Bailee ne semblait pas souvant convaincue par grand chose de toute façon...

« Après les méchants fantômes, les araignées… On devrait avoir peur de quoi d’autre ? »

Mais les méchants fantômes ils n'étaient pas, pourquoi auraient-elles peur de quelque chose qui n'était pas là ? La fillette pensait qu'elles avaient déjà fait le tour de cette question et conclu que ça ne pouvait pas faire peur. Si on commençait à l'embrouiller aussi, elle n'était pas prête de s'en sortir la pauvre. Sa meilleure amie pouvait bien se plaindre qu'elle ne comprenait jamais rien mais elle ne faisait pas grand chose pour l'aider malgré tout, c'était bête. Elle n'était pas plus stupide que les autres, il fallait juste lui expliquer mais dès que c'était fait elle semblait s'amuser de reprendre les choses dans le sens inverse et de tout mélanger dans sa tête si bien qu'elle ne savait plus sur quel pied danser. Non non, les fantômes ils n'étaient pas là, les monstres ils n'étaient pas là non plus et tout et tout. Et les araignées c'était pas méchant. Juste pas beau... Et les choses pas belles ne faisaient pas toutes peur. Par exemple, elle n'avait pas peur des grenouilles et pourtant c'était pas beau une grenouille, donc elle n'avait pas peur des araignées pareil. Bailee n'avait jamais eu peur des araignées en sa présence non plus, parfois elle les écrasait quand elle lui marchaient dessus mais elle ne partait pas en criant et en courant que ça faisait trop peur.

"Mais faut pas avoir peur des araignées. On peut avoir peur que des monstres pelles et des monstres dévoreurs de cerveaux mais ils sont pas dans le château alors on s'en fiche."

Elle hocha la tête d'un air entendu comme si c'était évident et repartit dans l'observation distraite de la pièce, du canapé sous lequel était passée la lettre de Meredith. Est-ce que leurs camarades savaient qu'il y avait ici ? Ou plutôt ce qu'il n'y avait pas... Peut-être n'avaient-ils pas conscience de l'existence du toboggan qu'elles avaient emprunté ? Il faudrait qu'elle en parle aux gens de la salle commune ou du dîner pour savoir. Elle aimait bien discuter avec ses camarades quand ils étaient près d'elle. Une fois, elle avait discuté du Père Noël et découvert qu'il n'aimait pas que les cookies mais aussi les brownies et les sandwiches au beurre de cacahuète. C'était bizarre parce que le beurre de cacahuète c'était pas bon alors théoriquement le Père Noël n'était pas censé aimer ça mais peut-être devrait-elle regoûter, un jour, pour être plus sûre ? Elle essayerait le lendemain, lors du petit déjeuner, il y en avait à chaque fois mais elle n'y avait jamais touché. Elle n'avait jamais demandé à Bailee si elle aimait ça. Comment elle avait pu oublier de lui poser une telle question ? Ca ne lui ressemblait vraiment pas pourtant !

''Je suis en cinquième année. Et vous? Première je suppose?''

La jeune Zuckowski hocha la tête mais il lui semblait que cette question avait déjà été posée et qu'elle y avait déjà répondu... Est-ce que Meredith avait des problèmes de mémoires ? Elle avait pensé jusque là qu'elle avait été un légume mutant mais peut-être était-elle en fait la descendante d'un poisson rouge mutant ? Une fois, Jeremiah lui avait raconté une histoire où les poissons avaient fini par dominer le monde parce qu'ils avaient une intelligence supérieure malgré leur mémoire inexistante, elle n'avait pas tout compris mais avait rigolé quand même en pensant que c'était juste une histoire bête mais peut-être que c'était la vérité en fin de compte ? Peut-être que son frère savait plus de choses qu'il ne le laissait paraître ? Déjà qu'il savait plein de choses alors s'il en savait encore plus que ce qu'il savait vraiment, il devait être vraiment vraiment très intelligent ! Un sourire fier se dessina sur les lèvres de la Serdaigle à cette pensée. Bien sûr qu'il était vraiment très intelligent, il était même mieux que ça !

"Oui, nous on est en première année. On va passer en deuxième année. Tu sais qu'à une semaine je serais pas rentrée à Poudlard cette année ? Parce que je suis née le 24 Août et que la rentrée c'est le 1er Septembre et qu'il faut avoir onze ans et tout et tout ! Ca aurait été trop triste ! J'aurais jamais été la meilleure amie de Bailee !"

La Gryffondor s'en ficherait sûrement, ce n'était pas comme si elle allait s'en souvenir et lui souhaiter un joyeux anniversaire mais ça n'avait pas beaucoup d'importance, elle aimait bien parler et dire plein de choses sur sa vie pour faire la conversation. Sa mère lui avait souvent dit qu'il ne fallait pas trop parler de sa vie aux gens qu'elle ne connaissait pas mais elle ne voyait pas comment ils pourraient la connaître si elle n'en parlait pas alors elle préférait en parler aux gens qu'elle ne connaissait pas, comme ça il y aurait plein de gens à la connaître après et elle pourrait en parler à plein de monde sans problème. Elle sourit de nouveau, contente d'être là même si elle commençait un peu à s'ennuyer. Elle tâchait de le cacher mais elle commençait à gigoter, à suivre des yeux les grains de poussière, bref, n'importe quoi pour laisser son esprit flotter ailleurs.

« Encore deux sorts et si elle y arrive pas, tu pourras l’aider. Je suis sûre qu’elle aimerait réussir, ça serait vexant qu’on l’empêche d’y arriver. »

La gamine hocha la tête mais elle n'eut pas beaucoup de temps à attendre puisque l'essai de Meredith fut concluant et sa lettre lui atterrit dans les mains. Elle applaudit joyeusement en sautillant, contente pour elle qu'elle ait réussi à récupérer son bien et qu'elle soit un peu douée en magie aussi parce qu'elle n'avait pas l'air d'avoir un niveau merveilleux jusque là mais c'était peut-être juste un coup de pas de chance, ça arrivait à tout le monde. Son sourire s'agrandit plus encore. Elles n'avaient plus rien à faire ici.

"Je suis ravie de t'avoir rencontrée." déclara t-elle poliment. "Mais on a plein de trucs à faire et tout et on doit visiter et on doit trouver un moyen de rentrer chez nous aussi et puis après faut que j'aille chercher des cookies parce que normalement j'en ai dans mon sac mais là j'ai pas mon sac alors j'en ai pas... Tu viens Bailee ?"

Elle n'attendit pas la réponse de sa meilleure amie, adressa un au revoir de la main à Meredith et sortit de la pied en reprenant son chemin le plus normalement du monde.

''Après les méchants fantômes, les araignées… On devrait avoir peur de quoi d’autre?''

Au début, la lionne ne comprit pas trop la question. Elles n'étaient pas obligées d'en avoir peur, c'était juste le fait qu'il n'y avait pas beaucoup de monde alors les sorciers s'amusaient à raconter plein d'affaires entre eux. Meredith connaissait pleins de légendes circulant au sujet du château qu'était Poudlard, amis ça ne l'avait jamais empêchée de visiter tous les recoins du bâtiment. Rendue en cinquième année, elle avait bien appris à connaître l'école par cœur et en était très fière d'ailleurs. Être dans cette école était une fierté en tant que tel, la connaître est encore une plus grande fierté. Le ton employé par la petite Bailee était assez bête. Meredith ne l'aimait pas trop. La Gryffondor n'ira pas jusqu'à dire qu'elle la détestait car dans le fond, Bailee devrait être sympa si elle a une amie. Il fallait sûrement la connaître plus. C'était sans doute ce genre de personne qui montrait sa personnalité dure mais qu'à l'intérieur c'était un petit enfant qui demandait un simple câlin de la part des autres. Meredith s'est retenue de le faire mais si Bailee le demandait, elle n'hésiterais pas. La lionne aimait bien les petits enfants, ils étaient mignons. Lorsqu'ils n'étaient pas bêtes bien sûr mais personne n'est parfait sur cette planète. La Serdaigle devait avoir d'autres qualité sans doute.

"Mais faut pas avoir peur des araignées. On peut avoir peur que des monstres pelles et des monstres dévoreurs de cerveaux mais ils sont pas dans le château alors on s'en fiche."

Candlynn avait bien raison. Si des créatures hideuses n'étaient pas dans le château alors ça voulait dire qu'elles ne devaient avoir peur de rien. Il n'y avait rien qui pouvait les empêcher de marcher tranquillement dans toutes les parties du château. Il y avait Peeves, mais c'était une toute autre histoire. C'était l'esprit frappeur du château mais il y avait toujours le Baron Sanglant pour l'arrêter. Le Baron Sanglant était le fantôme de la maison du grand sorcier Salazar Serpentard. Pour les Gryffondors c'était Nick dit Quasi-Sans-Tête et tous les élèves de la maison l'avaient déja vu enlever sa tête. C'était grotesque mais plusieurs prenaient plaisir à le voir ainsi. Qui sait ce qui lui était arriver pour être dans cet état-là. Certains fantôme paraissaient plus en santé que d'autres. Ça venait sans doute de la raison de leur mort. Meredith s'interrogea si on devait passer un test après la mort pour devenir tableau ou bien pour devenir fantôme... Pour sa part, Meredith avait déjà préparé quelques tableaux pour elle si jamais elle mourrait. Les tableaux étaient vides. Quoi que ce serait bien son genre de tout simplement devenir fantôme et parler avec tout le monde. Elle pourra voyager partout et rencontrer toute sa famille. Si elle meurt jeune, elle pourra encore suivre les cours à Poudlard et le tout sans avoir de retenues! Ça avait l'air intéressant mais être mort en tant que tel paraissait assez nul. Les probabilités de mort de Meredith étaient plutôt grandes car elle s'aventurait souvent dans la forêt interdite où il y avait tout plein de monstres.

''Ce qui est dans le château n'est pas dangereux.''

Meredith trouva utile de dire cette information. C'était assez important à savoir mais inutile en même temps. S'il y aurait eu des créatures carnivores qui mangeraient les élèves dans Poudlard, la directrice McGonagall les auraient chassés car elle connaissait tout pleins de sorts et elle avait survécut à la bataille contre le seigneur des ténèbres. Un autre personnage qui n'aurait pas du exister dans la vie des sorciers car il n'a apporté que le mal. C'était à cause de lui que les sang-purs détestaient les nés moldus. Cette bataille était enterrée avec Salazar Serpentard mais ce ''Seigneur'' l'avait ramenée. Comme s'il n'y avait pas assez de drames dans les vies des adolescents juste comme ça. Ils auraient aussi pu tous vivre en harmonie comme de gentils sorciers mais non. Ça paraissait impossible maintenant.

"Oui, nous on est en première année. On va passer en deuxième année. Tu sais qu'à une semaine je serais pas rentrée à Poudlard cette année ? Parce que je suis née le 24 Août et que la rentrée c'est le 1er Septembre et qu'il faut avoir onze ans et tout et tout ! Ça aurait été trop triste ! J'aurais jamais été la meilleure amie de Bailee !"

La rouge et or partagea les sentiments de la Serdaigle en lui souriant. Elle ne savait pas trop ce que c'était de ne pas avoir d'amis mais elle s'imagina que ce n'était pas du tout sympa... Au moins Candlynn était née dans la bonne date et ainsi elle put connaître sa meilleure amie Bailee. Les deux étaient très mignonnes ensemble. Même si Bailee ne souriait pas, ça donnait toujours le sourire à Meredith de voir deux jeunes premières années qui s'entendaient si bien. Pendant que la lionne se concentra à jeter ce sort et à sortir la lettre, les deux filles échangèrent quelques courtes paroles. Malgré l'absence d'énergie dans ses mains le sort réussit parfaitement. La lettre verte atterri dans ses mains doucement avec l'écriture soignée de sa grand-mère d'Irlande sur le dessus. Tout de suite, le doux parfum de lavande emplit les narines de la Gryffondor. L'odeur fraîche de ses grand-parents. Meredith rangea sa baguette et mit la lettre dans une grande poche. Elle était si fière que son sourire ne la lâcha plus un instant. Candlynn commençait à sautiller sur place et à taper des mains. C'était si mignon. Meredith se contenta de la prendre dans ses bras comme si c'était sa petite sœur. La Gryffondor avait toujours rêvé d'avoir ue petite sœur mais tout ce qu'elle avait fut un petit frère. Elle l'aimait beaucoup, beaucoup mais c'était incomparable à une petite sœur. Certes, il y avait sa grande sœur mais la rouge et or ne la portait pas trop dans son cœur. Elle était trop superficielle et à Serpentard en plus. Elle se tenait avec les pro sang-pur et détestait les nés moldus. Leur famille aurait pu être de sang pur mais il y avait un de leur oncle qui était moldu. Meredith n'en accorda pas la moindre importance mais sa sœur était une autre histoire. C'était les raisons principales pourquoi elle n'aimait pas trop Sandrine.

"Je suis ravie de t'avoir rencontrée." déclara t-elle poliment. "Mais on a plein de trucs à faire et tout et on doit visiter et on doit trouver un moyen de rentrer chez nous aussi et puis après faut que j'aille chercher des cookies parce que normalement j'en ai dans mon sac mais là j'ai pas mon sac alors j'en ai pas... Tu viens Bailee ?"

La petite Serdaigle avait l'air empressée de s'en aller d'ici. C'était le cas de Meredith bien sûr mais elle avait était dans l’obligation d'y rester avant de retrouver sa lettre. Finalement elle l'avait et c'était l'important. Le fantôme l'avait ouverte mais ce n'était pas grave tant que le contenu était encore là. Ce qui avait attiré l'attention de Meredith fut surtout la partie des cookies. C'était tellement bon! Justement, Meredith aussi devrait en manger. Candlynn paraissait profiter de la vie et l'aimer car les cookies sont les meilleures choses dans une vie. La partie préférée de la journée pour Meredith était le repas. La nourriture était toujours délicieuse. Sorcière ou moldue, peu importait. Juste le fait d'avoir de la nourriture dans l'entourage donnait le sourire à la lionne. Justement, Candlynn lui avait donnée une superbe idée; toujours mettre des cookies dans son sac, peu importe où elle allait. Cette petite était intelligente, ce n'était pas pour rien qu'elle fut envoyée dans la maison de la célèbre Rowena Serdaigle. Les meilleurs élèves allaient là. Les meilleurs devaient aimer les cookies, car c'était ça être intelligent. Meredith fut perdue dans ses pensées de nourriture. Elle avait tellement hâte au prochain repas. Il y avait, bien sûr, le jus de citrouille qu'elle détestait plus que tout. C'était une boisson qui goûtait mauvais et ensuite on avait mauvaise haleine. Meredith ne buvait jamais son jus. Soit elle le transformait, soit elle demandait à avoir une autre boisson. La salut de la main de Candlynn attira son attention. Elle devait les saluer bien sûr avant d'aller manger quelque chose.

''Je suis ravie de vous avoir rencontrés, vous êtes super sympas. Et sache que les cookies c'est la meilleure chose que t'aie jamais mangé. Sur ce je dois y aller moi aussi. Au plaisir de vous revoir dans le château.''

Meredith leur offrit à toutes les deux un sourire chaleureux et attendit que les deux fillettes sortent de cette vielle salle. Elle ne voulait quand même pas les laisser toutes seules à l'intérieur. Finalement, elles ne prirent pas la même direction et la lionne leur adressa un dernier ''Au revoir'' de sa main. Elle pouvait maintenant aller manger de bons cookies. Il y avait une grosse boîte dans sa chambre, cachée en dessous de son lit pour que personne ne lui vole ce bien qui lui appartenait de droit. C'est elle qui était allée chercher cette boîte seule dans la cuisine alors c'est elle qui allait manger le contenue seule. Elle marcha assez vite afin de savourer les biscuits le plus vite possible. Elle fut contente de sa rencontre avec les deux premières et espérait les rencontrer à nouveau. Elles pourraient être amies après tout. Surtout avec Candy qui aimait les cookies.

"Mais faut pas avoir peur des araignées. On peut avoir peur que des monstres pelles et des monstres dévoreurs de cerveaux mais ils sont pas dans le château alors on s'en fiche."

Bailee regarda pensivement sa meilleure amie. Derrière ses airs de gamine peureuse, elle était quand même sacrément courageuse ! La petite serdaigle ne se souvenait pas l’avoir entendu prendre peur pour quoi que ce soit, les araignées, les pitiponks ou les monstres qui se cachaient sous son lit. Peut-être avait-elle déjà réussi une fois dans sa vie à les combattre ? C’était d’ailleurs sûrement pour ça qu’elle ne prenait aucune précaution lorsqu’elle s’engageait dans quelque chose. Leur expérience dans le parc aurait pourtant dû lui servir de leçon. Elle s’était fait attraper par un énorme monstre simplement parce qu’elle avait manqué de prudence, et aurait pu mourir si sa meilleure amie ne lui était pas venue en aide. Bon, d’accord, ce n’était pas tout à fait ça mais la différence n’était pas si énorme que ça. La conversation ne devenait pourtant pas extrêmement intéressante. Qu’est-ce qu’il pouvait bien se passer dans la tête de ses deux interlocutrices pour qu’elles décident de rester ici à se regarder en échangeant de grands sourires. La pièce n’avait absolument rien à leur offrir, ce n’était pas en sautant par la fenêtre qu’elles rentreraient plus vite chez elles et cette stupide gryffondor ne semblait pas spécialement apte à les aider. Enfin, mis à part subir en silence, elle ne pouvait pas faire grand-chose. En définitive, elle était la martyre de l’histoire, mais bien sûr, elle devait être la seule à voir les choses de cette façon.

''Ce qui est dans le château n'est pas dangereux.''

Pour une fois, elles étaient totalement d’accord sauf que c’était justement ce qu’elle essayait de lui faire admettre depuis le début de la conversation alors que la fameuse Meredith semblait camper sur ses positions. Pourtant, avouer qu’elle avait tort n’avait visiblement pas été aussi difficile qu’elle l’avait imaginé au début. Il s’en était fallu du temps… D’abord les fantômes et malgré l’absurdité de toutes les remarques qu’elle avait pu faire à ce sujet, elle restait convaincue d’avoir raison. Les esprits frappeurs et autres créatures susceptibles de hanter le château avait bon dos. Son papa lui avait toujours dit que Poudlard était un endroit sûr et que rien ne pourrait lui arriver là-bas. C’était bien dommage d’ailleurs puisque avant même de se rendre à l’école, elle avait dû supprimer plusieurs moyens lui permettant de rentrer chez elle incluant « se blesser plus ou moins grièvement », « passer à deux doigts de la mort », « feindre d’être agressée par un autre élève ». Bon, pour le moment elle n’avait pas encore besoin d’en arriver là, trouver un passage secret à l’intérieur du château était beaucoup plus amusant que d’essayer de se faire volontairement du mal. Au tout début, elle voulait tout simplement feindre de ne pas s’adapter à la vie à Poudlard et évidemment aller jusqu’à arrêter de s’alimenter, lorsqu’elle serait maigrichonne et malade, ils seraient bien obligés de la ramener à la maison. Seulement, il fallait qu’elle arrive à convaincre Candy de ne plus manger autant de cookies et ça, c’était mission impossible.

"Oui, nous on est en première année. On va passer en deuxième année. Tu sais qu'à une semaine je serais pas rentrée à Poudlard cette année ? Parce que je suis née le 24 Août et que la rentrée c'est le 1er Septembre et qu'il faut avoir onze ans et tout et tout ! Ça aurait été trop triste ! J'aurais jamais été la meilleure amie de Bailee !"

Elle avait bien fait de donner à Candy l’opportunité de répondre à la question. Elle avait visiblement un don pour dire avec beaucoup, beaucoup, beaucoup de mots, quelque chose qui pouvait être bâclé avec une toute petite phrase ou simplement un geste de la tête. Mais c’était ce qui la définissait et finalement, Candlynn sans son côté moulin à parole n’aurait pas été la même et peut-être pas une meilleure amie aussi géniale qu’elle l’était à l’heure actuelle. Et puis en plus, elle avait même réussi à dire quelque chose d’intéressant. Bailee n’avait jamais réalisé que sa meilleure amie était plus jeune qu’elle. Finalement, la petite serdaigle avait eu douze ans peu après son entrée à Poudlard alors que Candy n’avait même pas encore passé ce stade. Se désintéressant totalement de la conversation, elle entreprit de compter sur ses doigts, les mois qui séparaient leurs deux anniversaires. Et en fait, il n’y en avait pas, elles avaient seulement quelques semaines d’écart ce qui faisait de Bailee l’ainée de presque un an ! Il lui paraissait soudainement plus normal que ce soit elle la grande qui puisse prendre les décisions et donner des ordres. Certes, Candy ne devait pas forcément voir les choses de cette manière mais qu’importe. Il était assez plaisant pour la petite fille de se dire qu’elle avait en fin de compte une très bonne raison d’agir comme elle le faisait. Au moins, si sa meilleure amie venait à lui reprocher quoi que ce soit, elle avait une excuse toute trouvée à lui fournir et en était plus que satisfaite. Il y avait seulement un hic, la serdaigle aurait voulu être là pour voir son amie souffler ses douze bougies et ça ne serait pas le cas. Encore une déception de plus, décidément, elle n’était jamais au bon endroit quand elle voulait l’être.

"Je suis ravie de t'avoir rencontrée. Mais on a plein de trucs à faire et tout et on doit visiter et on doit trouver un moyen de rentrer chez nous aussi et puis après faut que j'aille chercher des cookies parce que normalement j'en ai dans mon sac mais là j'ai pas mon sac alors j'en ai pas... Tu viens Bailee ?"

La petite fille lui lança un regard surpris sans répondre, elle n’avait pas du tout l’habitude que Candy prenne les devants et encore moins lorsqu’il s’agissait de casser une discussion qu’elle avait entamé avec une nouvelle rencontre. Bailee avait d’ailleurs toujours cru qu’elle allait devenir la super copine de la moitié du château à force de distribuer des cookies et des sourires un peu partout autour d’elle. C’était plutôt mignon en fin de compte, elle devait être adorée par tous mais c’était justement ce qui agaçait la serdaigle. Elle l’avait vue la première et comptait bien se l’approprier aussi longtemps qu’elle le pourrait. Malheureusement, son mauvais caractère lui jouait des tours et elle en était parfaitement consciente. Il était fort possible qu’elle soit la seule à hurler contre Candy quand elle était de mauvaise humeur. Sa meilleure amie semblait supporter assez bien les nombreuses heures qu’elle passait à bouder pour un oui ou pour un non, mais ça ne serait probablement pas éternel. Et si c’était justement ça son objectif ? Se créer assez de liens affectifs avec d’autres élèves pour pouvoir aisément se détacher d’elle et vivre sa vie comme elle l’entendait sans se coltiner une gamine capricieuse. Cette perspective était particulièrement effrayante et Bailee pensait avoir déjà tout fait pour se préserver du mieux possible de ce genre de désagrément. Elle s’approchait des autres le moins possible, suivait la petite serdaigle à la trace et faisait attention à être super gentille quand elle ne faisait pas la gueule pour contre balancer ses affreux comportement. Ce n’était sans doute pas assez, mais elle se donnait du mal pour ne pas perdre ce à quoi elle tenait et il fallait être aveugle pour ne pas le remarquer.

« Je viens. Bye bye Meredith. »

Bailee s’apprêta à suivre docilement son amie à travers le château, un grand sourire s’étalant sur son visage. Meredith aurait pu croire aisément qu’il lui était adressé et c’était peut-être le cas en fin de compte. Après tout, si le visage de la petite fille était aussi radieux, c’était tout simplement parce qu’elle parvenait enfin à échapper à l’emprise de la gryffondor et pouvait enfin rentrer tranquillement dans sa salle commune en compagnie de Candy. Une fois là-bas, elles auraient probablement tout un tas d’autres activités à essayer et rien ni personne ne viendrait une fois de plus les déranger. Que demander de plus ? Pour une fois, la serdaigle se fichait éperdument de passer la soirée à colorier des bonhommes sur une page blanche si c’était pour que Candy lui parle à elle et pas à un autre élève du dortoir ou de la salle commune. Elles avaient toujours des choses à se raconter, généralement, elles passaient la plus grande partie de leur temps à échafauder de nouveaux plans visant à accélérer leur fuite, mais il pouvait leur arriver de discuter de toute autre chose. Bailee aimait particulièrement casser du sucre sur le dos de Margaret, ce qu’elle faisait dès qu’un hibou lui apportait une nouvelle lettre. Elle s’empressait de compter combien de fois le prénom de sa frangine était mentionné dans la missive et arrivait à se calmer que lorsqu’elle avait passé au moins vingt bonnes minutes auprès de Candy à dire du mal de sa petite sœur. En contrepartie, elle entendait parler de Jeremiah du soir au matin et se demandait toujours s’il ne pouvait pas lui arriver quelque chose de grave qui puisse le faire disparaitre de sa vie. Peut-être que sa meilleure amie souhaitait la même chose pour Margaret finalement ? Dans ce cas, il fallait à tout prix qu’elle continue sur cette voie. Au moins l’odieuse petite gamine serait morte et ça ne serait même pas de sa faute. Le pied !

''Je suis ravie de vous avoir rencontrés, vous êtes super sympas. Et sache que les cookies c'est la meilleure chose que t'aie jamais mangé. Sur ce je dois y aller moi aussi. Au plaisir de vous revoir dans le château.''

Blablabla… Super, au plaisir, oui ! Bailee rêvait autant de revoir Meredith que de partir chasser le Caribou au milieu des montagnes, mais qu’importe, elle n’était pas vraiment obligée de le savoir. Elle continua donc à sourire bêtement et agita même sa main avant de franchir la porte. Enfin débarrassée ! Là, ça devenait plus compliqué. Si la petite serdaigle avait tenu à rester aussi longtemps avec l’asperge, c’était bien parce qu’elle ne connaissait pas du tout le chemin de la sortie et craignait réellement de se perdre dans les couloirs en tâchant de retrouver la sortie. Et puis, ce n’était pas comme si elles pouvaient rebrousser chemin. A moins qu’il n’y ait un truc particulier à connaitre, la petite fille n’avait jamais vu qui que ce soit prendre un toboggan à l’envers pour remonter, ce n’était pas possible. Bien sûr, comme tous les enfants, elle avait bien essayé de le faire de nombreuses fois lorsque son papa ou sa maman l’emmenait au parc mais ce n’était pas du tout la même chose. Au square, il était tout petit et pas trop pentu, ce qui rendait la tâche plus aisée. En plus, ça énervait les autres gamins qui eux, tentaient de prendre le dit toboggan dans le bon sens. C’était pour cette raison que ça l’amusait beaucoup mais pour le coup, il n’y avait aucun intérêt à faire autant d’efforts. Il était beaucoup trop long et glissant, elles risquaient de s’acharner pendant des heures avant de réaliser que quoi qu’elles fassent, elles se retrouvaient de toute façon au même point quelques instants plus tard. La solution de Candy était donc, et de loin, la meilleure. En plus, pour une fois, c’était elle qui ouvrait la marche et Bailee avait bien l’intention de se laisser guider sans chercher à reprendre le contrôle. Au bout de quelques instants, elle ne put s’empêcher d’ouvrir la bouche, désireuse de rompre le silence qui s’était installé.

« Tu devrais quand même arrêter de dire à tout le monde qu’on veut s’enfuir. C’est pas quelque chose de bien, si la directrice l’apprend, elle pourrait décider de nous attacher. Fais comme si c’était un secret. »

Ce n’était pas la première fois qu’elle avait le plaisir de constater que sa meilleure amie avait la langue trop bien pendue, et elle aurait beaucoup aimé que ce ne soit pas le cas, en réalité. Candy avait tendance à raconter à tout le monde qu’elles cherchaient un plan d’évasion et ça ne les mènerait à rien d’informer tout le monde, si ce n’était pas à se retrouver sous surveillance constante. Mais au-delà de ça, Bailee avait surtout peur que quelqu’un trouve leur idée fantastique et ne décide de les rejoindre. C’était probablement ce qui pouvait lui arriver de pire, elle n’avait pas la moindre envie de partager, ni maintenant, ni jamais.