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Message(#) Sujet: Re: hello sleepwalker • ft. irina. hello sleepwalker • ft. irina. - Page 2 EmptySam 10 Mar - 21:56


Mattheus & Irina

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Imaginer une telle rencontre et la tournure qu’elle allait prendre n’était pas du domaine du possible, selon Irina. Pourtant, elle se réjouissait que les retrouvailles avec Mattheus prennent un tel caractère. Jamais la jeune femme n’aurait misé sur tant de naturel même si le feeling avait toujours été bien présent entre eux. Est-ce qu’elle pouvait identifier ce qui les avait amenés à plonger tête la première dans une conversation qui les rapprochaient autant ? Par la triste force des choses, ils n’avaient même pas échangé un regard explicite ; aucune volonté de stagner dans la sphère privée n’était apparue non plus. Elle était dépassée depuis longtemps. La spontanéité de l’échange qui se déroulait, mêlant malice et authenticité, décontenançait la jeune femme autant qu’il la ravissait. Un bonheur, autant que Mattheus représentait (égoïstement) un plaisir pour les yeux lorsqu’il souriait, laissant l'opportunité à Irina de comprendre qu’il ne s’était pas laissé abattre par sa condition. La persévérance, la ténacité et l’acharnement, Irina les avait dans la peau et un instinct lui disait que le jeune homme qui lui faisait face était bien placé sur l’échelle de la progression vers le point culminant de ces qualités (parce que pour elle, c’en étaient et il fallait nécessairement les entretenir). Ils avaient l’air de se complaire dans ce petit jeu qui perdurait et qui, selon Irina, était lourd de sens cachés. Peut-être que des conclusions un peu trop féminines l’amenaient plus loin qu’il ne le fallait. Peut-être qu’elle se trompait sur tout la ligne en pensant qu’ils basculaient inexorablement vers un petit jeu de séduction… Mattheus commenta très rapidement les nouveaux conseils sur ce pour quoi la batteuse avait un faible et Irina pinça les lèvres en l’écoutant, incapable de contenir un petit sourire espiègle. Sa réponse était toute faite dès qu’il eut terminé. Irina prenait peut-être un risque en mettant les pieds dans le plat de cette manière, mais elle s’en rendit compte après avoir commencé : « Ne néglige pas la possibilité qu’elle n’ait pas besoin de tout ça pour… pour… succomber à tes charmes … Si ça se trouve, c’est déjà fait. » Irina imposa un silence volontaire pendant quelques secondes avant de reprendre : « Peut-être même qu’elle cherche de son côté le moyen de savoir ce pour quoi tu as un faible, espérant secrètement que ce soit pour elle ? » Le retour d’une personnification toute particulière qui, cette fois-ci incluait un peu plus le point de vue de la batteuse en question. Irina s’était bien plu à se dissimiler derrière les conseils qu’elle lui formulait, mais elle osait, cette fois, par la voie de l’humour toujours, à sortir de l'ombre les sentiments de la batteuse. Elle s’était bien gardée de conserver ses interventions à l’état d’hypothèses, se détachant ainsi de la batteuse en question pour jouer le jeu encore un peu plus longtemps.

Le jeu de leur éventuelle bataille contre les Acromentules de la forêt était complètement imaginaire, mais pas moins amusant à formuler alors qu’ils étaient bien installés à profiter de la chaleureuse atmosphère des Trois Balais devant une tasse de thé. Irina n’était pas scolaire et ne se plaçait pas dans la tranche des plus intelligents, mais elle n’était pas dépourvue d’imagination – tout comme d’un peu d’esprit de contradiction puisqu’elle trouvait l’entreprise facile tout en étant effrayante – « Exceptionnellement trouillarde, je te l’accorde. Il y a un peu trop de pattes pour que je penche du côté « confiance » de la balance…. » La jeune femme haussa délicatement les épaules avant de reprendre : « Mais je suis tout de même convaincue par l’aspect légitime défense et notre propre protection. S’il s’avère qu’elles gagnent la partie, j’espère juste qu’on ne sera pas coincés dans une…espèce de toile pendant une éternité avant la sentence ! » Le côté couloir de la mort façon araignée, à faire froid le dos selon l’avis subjectif d’Irina. Cette dernière clôtura ses paroles par un sourire qu’elle ne pouvait lui partager réellement, mais elle espérait tout de même qu’il pouvait le percevoir d’une quelconque manière. Ne disait-on pas que la perte d’un sens était compensée par le développement des autres, ou de l’un des autres ? Si c’était le cas, la main du jeune homme qui s’était accrochée à la sienne laissait croire à Irina qu’il avait possiblement réussi l’exploit de développer celui qui était moins évident des quatre autres sens. Irina ignorait si elle devait manifester une retenue particulière ou simplement admettre que la vision et la sensation de ce contact étaient plaisantes… Le léger glissement qu’elle autorisa à l’un de ses doigts sur la main de Mattheus passerait peut-être pour un simple geste naturel…

Fronçant les sourcils non sans quitter l’air amusé qu’elle affichait depuis un moment maintenant, la jeune femme l’écouta profiter de son soi-disant titre de chef de club, déterminée à ne pas laisser la victoire qu’il croyait détenir fermement entre les mains. Pour ce faire, elle le laissa aller jusqu’au bout, prenant la peine de s’éclaircir doucement la gorge d’un air sarcastique avant de prendre la parole à son tour pour essayer de reprendre la main : « Ce que je vais surtout ressentir, c’est le bourdonnement furieux dans ma tête de la phrase « je te l’avais bien dit ! » que je ne me priverai pas de te sortir à maintes reprises au moment où tu viendras pleurer de l’incidence que la face cachée du leadership aura sur toi. » Et le concours de la phrase la plus longue, on le lance bientôt ? Irina essayait simplement de lui faire comprendre qu’elle croyait durement qu’il subirait un retour de bâton. Et elle espérait qu’il abandonnerait le poste dans ces conditions. Ambitieux, mais pas totalement impossible, si ? Irina savait que sa chance pouvait se présenter plus vite qu'elle ne l'espérait. La question du sérieux de l’ambition se manifesta par la question du job d’Auror que Mattheus avait exercé. Irina s’était bien évidemment demandé s’il ne craignait pas d’en parler après avoir été forcé de quitter la profession, mais l’entendre lui répondre sans filtre la rassura tout de suite. « Dernière question, instructeur : Est-ce que les traques et arrestations n’avaient lieu qu’en Grande-Bretagne ? » La question paraissait peut-être bien arrêtée, mais Irina avait demandé ce qui lui était passé par la tête en imaginant une quelconque traque. Bien sûr, elle avait de nombreuses autres questions directes à lui poser, mais elle ne voulait pas non plus être intrusive ou risquer de pénétrer dans un secret professionnel propre aux Aurors.

La conversation masquée fit son grand retour et Irina ne s’attendait pas à ce qu’elle prenne cette direction. Même s’il avait parlé en toute sincérité et que ses paroles pouvaient se vouloir anodines, le cœur d’Irina avait manqué un battement. « Elle ne me laissait pas du tout indifférent », ces quelques mots, bien que pouvant facilement prendre une autre direction que leur sens premier, avaient étrangement résonné dans la tête de la jeune femme. « Je…je pense qu’elle aurait été ravie de l’apprendre, en effet. » Irina avait brusquement perdu une bonne dose d’assurance ; elle savait qu’elle la regagnerait sans trop de problèmes, mais le désordre était bien présent. Sa réponse n’était d’ailleurs pas à la hauteur de ce qu’elle était capable de lui dire, mais le ton de sa voix devait très certainement (indépendamment de sa volonté première) dévoiler une partie de ce que l’aveu provoquait en elle. Irina voulait se convaincre qu’elle se faisait des illusions et qu’ils plaisantaient purement et simplement, mais la difficulté ne faisait que s'accroître au fil du temps.

Pas facile non plus de parler de soi, mais elle s’y adonnait avec une aise déconcertante. Les doutes liés à sa fille n’étaient pas un secret pour elle ni pour les personnes qui la connaissaient un tant soit peu. Irina savait qu’elle allait tout faire pour assurer le futur tout en prenant en compte les erreurs du passé, mais un coup de pouce revêtant la forme d’un soutien était toujours bon à prendre. Il était évident que les mots de Mattheus s’imbriquaient parfaitement dans les trous formés par les inquiétudes qui avaient pris leur place petit à petit. « J’ignore sincèrement comment j’ai fait pour ne pas perdre de vue des tas de choses…. Ça paraît simple dit comme ça, mais ça ne l’a pas été tant que ça. » C’était plus que vrai, mais Irina ne formulait pas ce constat avec nostalgie, au contraire, elle s’en félicitait sérieusement, cherchant encore le moyen d’avoir les capacités de mettre autrui sur la même voie. La chance avait peut-être eu son rôle ? La détermination aussi… vraisemblablement. Mattheus ne tarda pas à réagir de nouveau et Irina eut une fois encore la sensation que ses paroles la remuaient de l’intérieur, parce qu’il présentait les choses sans une once de niaiserie, avec des mots doux et bien choisis… lui conférant un charme qu’il ne soupçonnait peut-être même pas. Ou alors, il en était conscient ? Allez savoir ! En attendant, la batteuse devait puiser dans une force intérieure pour s’empêcher de céder à ce charme renversant. « La lumière chaleureuse… la flamme….et ça devient l’incendie. Est-ce que tout le monde est paré à ça ? » Autrement dit, est-ce que tout le monde est préparé à subir des sentiments profonds et ravageurs ? Irina était persuadée que le jeu en valait la chandelle, mais elle était beaucoup trop novice pour se prononcer véritablement sur le sujet.

A l’état d’enfants, ils n'étaient pas préparés à faire face à des responsabilités et pourtant, ils y étaient définitivement, comme le faisait justement remarquer Mattheus dans la suite de ses paroles. Irina était d’accord sur le fait que mêler la fantaisie aux responsabilités n’était pas une si mauvaise chose ; la recherche de l’équilibre aidant, elle ne craignait pas les enfantillages, connaissant parfaitement ses limites : « Oh ! Le but n’étant pas de remettre ta sincérité en cause, mais de te sortir de ta petite zone de confort, c’est uniquement pour te rendre service, tu peux me croire ! » Le rire amusé qui accompagna les paroles de la jeune femme était inévitable. Il fallait bien se dédouaner d’une quelconque manière ; Irina n’était pas en manque d’arguments. « Je ne te pensais pas aussi fantaisiste… Ces retrouvailles sont pleines de bonnes surprises. » Si Irina devait justifier ses paroles, elle s’en verrait bien incapable. Elle avait dit cela dans le seul but de trouver une manière de lui faire comprendre qu’elle était contente de le retrouver et d’échapper au quotidien sérieux de Poudlard l’espace d’un instant.

Le sujet du papa de Bianca ne représentait pas non plus un problème pour la jeune femme. Elle l’exprima de la meilleure manière possible à Mattheus, ne s’empêchant néanmoins pas de penser qu’il était bien dommage de ne pas avoir l’occasion d’offrir à sa fille une famille unie à l’image de celles qu’il était possible de voir un peu partout. Leur petit parcours était assez atypique mais Irina faisait avec et ne regrettait absolument rien de ce qui était désormais fait. Les paroles du jeune homme firent naître un nouveau petit sourire sur les lèvres d’Irina et elle se contenta de dire : « C’est gentil… » Elle avait encore du mal à se dire qu’en effet, elle s’était montrée forte, parce qu’il était trop compliqué de s’analyser soi-même et de faire une rétrospective objective… mais elle prenait les paroles de Mattheus avec plaisir, particulièrement heureuse et soulagée d’avoir eu un moment pour se confier sur un tel angle de sa vie. Bianca resta au centre de la conversation pendant un petit moment (au grand plaisir d’Irina) et les éclats de rire de la jeune prof ne purent être réprimés lorsqu’il tenta le Portugais. « Moralement, peut-être, je ne peux m’empêcher de penser qu’elle est un modèle réduit amélioré de ma personne. Ce léger complexe d’infériorité doit être un mal courant dont souffrent toutes les mamans…je pense. Il n’est absolument pas difficile à vivre. » Irina pinça les lèvres dans un sourire avant de s’exclamer de la suite des propos du jeune homme : « Attends, quoi ?! TU mises sur Poufsouffle ? C’est MOI qui misais sur Poufsouffle, à la base. Bon allez, pari tenu, je mise sur Gryffondor ! La récompense sera le partage du leadership du club à parts égales, si je gagne… Et si tu gagnes tu conserves définitivement le monopole et je m’efface du tableau ; ça vous va Senhor ?! » Comment ne pas rire après ça ? Mattheus était bon public comme bon participant à toute sorte de jeu, Irina ne craignait rien. De manière adorable, il affirma ensuite qu’il serait clément avec la petite et Irina lui demanda : « Même si la bêtise est aussi grosse qu’elle ? » En réalité, elle était plutôt d’avis de dire que Bianca avait intérêt à être punie si elle dépassait les bornes. Pour l’heure, elle ne s’en inquiétait pas encore. « Elle s’appelle « Jenevaispastepunir », n’hésite pas à t’exclamer comme il se doit lorsque tu l’interpelleras à voix haute, si tu la prends la main dans le sac… ou aux prises avec les Acromentules. » La vanne était nulle, Irina le savait bien et elle se positionnait juste en tant que maman qui défend sa fille, imaginant Bianca dire « Ok, merci M’sieur » si on s’exclamait en lui disant « Je ne vais pas te punir !» après une bêtise. Irina n’était absolument pas dans cet état d’esprit concernant sa fille, tout comme le reste des élèves de l’école. « Plus sérieusement, elle s’appelle Bianca et elle est blanche comme neige…sage comme une image, autrement dit. Je pense que ça devrait aller concernant les bêtises, en revanche, elle pourrait très bien être du côté de ceux qui adorent Mr Wenlock… j’en suis même franchement persuadée. Tu as survécu à mon interrogatoire, ça ira quand tu devras subir celui de ma fille ? » Irina souriait toujours aussi franchement, il ne pouvait en être autrement et même si elle n’était pas prête à l’avouer, elle ne voyait pas l’entrevue avec Mattheus se finir, quelle que soit l’orientation de leur conversation ou les sujets abordés.


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Message(#) Sujet: Re: hello sleepwalker • ft. irina. hello sleepwalker • ft. irina. - Page 2 EmptySam 17 Mar - 1:48



Irina & Mattheus

« Quelques belles lignes qui transpirent les beaux mots et la poésie, une belle petite mise en bouche pour le plaisir des mirettes. Pour la belle et l'aveugle. »
À aucun moment les barrières s’étaient imposées. Je pense que nous pouvions parler de tout du moment que l’un de nous y faisait allusion. L’atmosphère reposante et bienveillance qui s’était installée ne faisait que stimuler la confiance dont nous faisions preuve. Ce sentiment de plénitude me rappelait quelque chose… Une fraction de seconde dans la réalité, et tout un parcours de l’esprit pendant que je me remémorais ce sentiment pour me permettre de faire face à Irina avec la plus grande joie. Oui, je me souviens. Mes méditations les plus intenses m’ont amené jusqu’aux cours d’eau les plus discrets d’Angleterre. Durant ce moment de concentration, je pouvais voir, et lorsque mon regard transperçait les flots, cela semblait être un ravissement que m’observer. Alors que dans les fines profondeurs demeuraient certains être aquatiques à l’origine de ces moments discrets et élégants.

Alors que l’astre nocturne faisait reluire par moment leurs écailles, c’est à ce moment que je comprenais la beauté du monde. L’eau avait autant de symbolique que la voix ravissante de la directrice de la maison Gryffondor, je pouvais voyager de la même façon. Je pouvais maudire ma cécité pour ne pas pouvoir communiquer du regard, l’observer, ou bien la bénir pour m’avoir permis de ressentir sa présence comme il se devait. Alors que je savais désormais de quelle façon lui faire un présent, j’aurai presque pensé qu’elle resterait la cible ou le sujet de la conversation. Mais la réalité venait de définir un nouvel angle à cet échange. Ne m’y attendant pas forcément, il fallait avouer que je n’en étais pas moins ravis.

Elle m’avait pris de court, et je devais saluer cette prestation d’oratrice. Tandis que je l’écoutais, je réfléchissais tout aussi stratégiquement à une réponse pour faire perdurer l’échange. Souriant malicieusement, je construisais ma réponse en parallèle de ses paroles qui pouvaient par moment me faire ricaner. Alors faisant mine de prendre ma veste d’une main, je mimais un départ sans pour autant me lever. « Ah oui tu penses ? Si c’est déjà fait je devrais me hâter d’aller lui acheter son présent tu ne pas ?! Elle pourrait s’impatienter… ! » Lâchant alors ma veste, je réajustais ma chemise à carreaux afin d’estomper quelques plis inconfortables. Je ponctuais ma démarche d’un rire amusé. Je n’en pouvais plus de moi…

Dés lors il était clair que je devais la mettre sur la voie… Mais jouer sur l’attente n’était pas une possibilité. Ce ne serait pas juste vu qu’elle a été fair-play. Et puis ce serait trahir sa décision de m’aiguiller vers quelques idées… Alors j’ai décidé de lui offrir cette réponse afin qu’à son tour elle puisse nourrir quelques idées.

« Oh, si tu es en contact avec, je ne serai pas contre le fait que tu lui fasses passer ce message alors : j’ai un grand faible pour la littérature moldue, une fois un livre en main je l’ensorcelle pour que les lettres se transforment en braille. Et j’ai ouïe dire que l’auteur Lian Hearn sortait un livre sur la suite de la maison de l’arbre joueur, sur le déclin du traditionalisme Nippon. Mais je ne suis pas exigeant, je crois que je perd facilement mes moyens face aux plantes, fleurs pour redonner de la vie au parc, autour de ma cabane… Tu penses que c’est dans ses cordes où je dois faire une liste comme au père noël ? »

Plaisantais-je. Je pouvais donner des impressions d’enfantillage, mais à ce stade là de la discussion… Le jeu et la vraisemblable séduction avaient déjà pris les rennes d’une seconde rencontre d’une autre ampleur. Là où les rôles seraient distribués officiellement pour faire voler en éclat le 4e mur que nous avions mis en place actuellement. Un moment redouté ou tant attendu ? Le fait est que la légèreté de la situation ne sera pas la même. Et c’est en parlant de légèreté que notre imagination envisagea de nous faire confronter à des Acromentules, des pondeuses… Tout en ironisant sur notre sort et notre courage. Dans cette optique je ne pouvais qu’approuver ses dires. Je ne voyais pas la menace, mais ressentir sa présence et grandiloquence ne faisait qu’accentuer certaines craintes quand je m’enfonçais dans la forêt.

Toujours une forme d’appréhension, mais la confiance prenait vite le dessus en général. Je crois que je dois cette appréhension à la crainte de trouver un élève aux mains de créatures. Alors qu’elle eut terminé, je pouvais ironiser sur bien des points. Et je ne me suis pas privé pour jouer de cela. « Exceptionnellement trouillarde ? Dis donc, tu es directrice des Gryffondor ! Tu n’es pas censée valoriser le courage ? Ce n’est pas pour rien que Serpentard a toujours été supérieur… » Mauvaise langue, mais le ton employé s’y prêtait totalement. Un sarcasme très affectif, je n’ai jamais eu de préférence à l’époque de mes études au château. Il fallait me voir pour le croire, seulement bercé par ma quête de savoir. Mais je ne pouvais pas m’empêcher de faire allusion à l’éternelle confrontation Serpentard et Gryffondor portée par les élèves de toutes les générations possibles.

Un cliché assez insupportable quand il était porté par des paroles sincères, mais ici, il n’avait pour objectif que celui de titiller son égo et la faire réagir. Elle n’aimait pas me laisser la première place, ou du moins aimait bien me faire redescendre de mon piédestal. Je voulais voir cela. « Pendant une éternité carrément ? Ça devient intime ! On aura le temps de refaire le monde par la seule force de nos mots à ce rythme ! Mais je ne pars pas défaitiste, il n’y aura pas de sentence pour nous, on gagnera ! » Des encouragements fictifs pour la situation mais aussi sincère. Les petites victoires se célébraient, peu importe la situation, le pourquoi du comment, la temporalité etc…

Et me faire redescendre quant à mes précédents propos, c’était clairement un argument de taille pour ne pas me laisser diriger ce club tout aussi fictif… Remettre en cause mon leadership était la meilleure façon d’affirmer sa répartie et elle s’en donnait à coeur joie. Haussant les épaules, je conservais cet air faussement outré. Croisant les bras, je pestais artificiellement pour montrer que

« Ce serait me sous-estimer, tu ignores ce dont je suis capable ! J’entremêlerai charisme, stratégie, assurance, bienveillance. Han, tu verras qui ira pleurer dans les bras de qui pour apprendre des choses sur le rôle de leader ! »

Bien entendu que je me sur-estimait. Le passé ne me l’a que trop bien rappelé, et pourtant… Je préférais m’en amuser. Je n’ai plus le temps de maudire ce pan de ma vie. C’est trop tard. Enterrée, et je revis actuellement. Parler de ma fonction ne me posait aucun problème au final. Et c’est d’ailleurs sans attendre que je lui fournissais ce dont elle voulait savoir. « Dernière question ? Dommage ! Et bien sache que non, il m’est arrivé de collaborer avec des Ministères étrangers comme celui du Japon, d’Amérique et de France ! Peu de fois, mais il a fallu retrouver autant de mages noirs que d’anciens partisans de l’Armée des Ténèbres. » J’ai vécu assez longtemps pour savourer chaque victoire d’une traque, la satisfaction d’empêcher d’avantages de vies d’être ôtées. Oui, je sens que même si j’ai commis bien des erreurs, je retiendrai le meilleur de ma fonction d’Auror pour me convaincre que je n’ai jamais été qu’un homme aveuglé par la haine.

Renaitre dans l’oeil de l’adversaire et en nettoyer les vices pour permettre aux vies de continuer leur éclosion. Autant d’assurance que de sensations étranges tandis que je venais de libérer instinctivement le fait qu’elle ne m’a jamais laissé indifférent. Je réalisais alors le poids des mots et à quel point cela pouvait l’avoir touché. Mon ouïe ne se trompait que très rarement, et dans cette optique il était clairement question d’atténuer la gêne qu’elle pouvait ressentir à ce moment. Alors je me suis armé de volonté pour lui dire : « Tant mieux si elle serait ravie. Ça ne fait que m’encourager… » Un ton plus bas, tout aussi confiant, mais surtout chaleureux pour éviter que l’assurance et un faux narcissisme prennent place. Il fallait aussi jouer de la simplicité, de la sincérité douce et lisse pour permettre de rétablir certains battements de coeur trop hâtifs.

Parler d’elle pouvait lui permettre de confier bien des choses que je m’efforçais de comprendre, car même si elle n’avait pas l’impression de parler à un mur… Parler à quelqu’un qui ressentait les choses … ça pouvait bien aider. Et tant de questions venaient se fracasser dans son esprit, ce qui était légitime cela dit. Mais tant de choses devaient lui rappeler qu’elle a été et est exemplaire en bien des points. Elle pouvait assimiler ces critères. Et c’est ce que je me suis chargé de lui dire aussitôt qu’elle eut terminé de parler.

« Et bien et bien, Irina. Si tu veux mon avis, ne te pose pas la question du comment. Tu as réussi à accomplir tout ça et c’est bien l’important non ? Ne te parasite pas plus l’esprit avec ça, et en plus, tu as conscience de ça j’en suis sûr. Tu sais comment aller de l’avant, tu n’as cessé de faire ça, et tu continue. »

Mes mots flirtaient avec les siens, comme une brise à la fois douce et discrète. Une danse des idéologies, un ton se voulant rassurant et qui au final témoignait d’une bienveillance aiguisée. Elle n’avait pas à craindre le doute, elle devait l’assimiler pour pouvoir répondre aux questions qu’elle se posait car au final, les réponses, elle les avait. Ce n’est pas faute de nier durant des années que je possédais les outils pour reconstruire ma famille, mon lien avec mes parents. Et ma métaphore renfermait une symbolique, un sous-entendu puissant et risqué. Cela dit, je ne pouvais m’empêcher d’idéaliser mes propos, naviguant sur un flot de ressenti encore insoupçonnés. Il fallait que je tienne le gouvernail mais cela demeurait tout de même compliqué.

Tentant de chavirer tout comme tentant de garder le contrôle de mes paroles, de mes pensées. Un esprit volatil dans un corps sain, voilà un paradoxe qui méritait d’être étudié ! « Si nous sommes faits de feu, nous embrassons l’incendie, nous faisons partie de lui. Et … c’est plutôt tentant de se laisser happer. » Le ton de ma voix s’était estompé lentement, comme si je cachais des impressions ou encore pléthore de mots pouvant compléter mes pensées. Mais la hâte n’avait pas sa place, je ne pourrais pas dire quelque chose qui puisse la brusquer ou provoquer des tonneaux. Mais je traduisais mes pensées naturellement, et la fantaisie était un rouage essentiel à mon naturel. Jadis je n’aurai pas cru faire appel à ce critère, mais il fallait croire qu’il y avait un grand avantage à l’être on garde les pieds sur terre. On avance tout en partageant notre vie avec le côté décomplexé et mature.

« Pour me rendre service ?! Ahahaha, pas mal pas mal ! Mais je saurai rester humble. Juste un peu… »

Un sourire enfantin, comme si je promettais de ne plus faire de bêtises mais que je rester tout de même amusé par la situation. « À qui le dis-tu… Il y a 10 ans, si on m’avait dit que je serai ainsi aujourd’hui, j’aurai nié en bloc. Cela dit, vu où ça me mène, je n’en suis que trop fier. » Quand je pense que je demeurais l’élève égoïste qui ne pensait qu’à sa réussite, il fallait croire que la maturité pouvait aussi opérer bien des prouesses encore inespérées. Si cela marchait sur Irina, sur moi, pourquoi pas sur d’autres au final ? Il n’y avait qu’à s’adapter et exercer cela doucement mais sûrement. Je ne pouvais pas douter de sa mentalité de fer, surtout quand il s’agissait d’aller de l’avant sans spécialement se soucier du père de sa fille.

Alors je ne parlais plus, constatant qu’elle s’exprimait assez bien. Je ne voulais pas rompre le charme de son récit, cerner ses paroles aussi délicates et aussi fragiles. Je ne pouvais pas spécialement ressentir l’inquiétude d’un parent, mais en termes de responsabilité je pouvais flirter avec la sensation. Je pouvais me rapprocher le plus possible de ses impressions pour lui apporter de quoi combler un certain vide.

« Une Irina bis ? Voilà une belle symbolique dis moi. Mais ce n’est pas plus mal tu ne crois pas ? Qu’elle suive son modèle pour enfin se forger elle-même ? C’est une mécanique naturelle chez l’enfant, il y aura toujours de toi en elle de toute façon. C’est sûrement quelque chose de rassurant, non ? Ça expliquerait ce légendaire lien entre une mère et son enfant ! »

Une question existentielle ! Mais certainement pas plus existentielle que ce pari sur lequel j’ai misé sur la maison Poufsouffle. Et il est vrai que je l’avais doublé de façon assez fourbe. Mais il était amusant de voir sa réaction suite à mon intervention furtif. « J’avoue, j’ai fais un peu l’opportuniste là… Mais vu que tu es ok on conserve les clauses ! Mais soit, cela me va ! Je tiendrai mon engagement comme toi tu t’engageras à tenir le tiens ! » Levant alors la main, le coude sur la table je fermais le poing. Seul mon petit doigt se redressa rapidement comme pour signer un pacte avec le doigt d’Irina.

Un engagement ! Cela pouvait amener des situations amusantes. Des situations parmi lesquelles je lui ai avoué que je me montrerait clément à l’égard de sa fille. Haussant naïvement les épaules en faisant mine de réfléchir, je me grattais la barbe de trois jours pour finalement orienter ma réponse vers quelque chose de tout aussi amusant : « Oulah ! Ne me fais pas regretter ce que j’ai dis, ce serait injuste que je change d’avis ! » Rigolant suite à ces propos. Prenant ma tasse pour déguster le thé, ce dernier n’avait pas spécialement intérêt à se refroidir en vue du parfum qu’il transportait pour me faire voyager, ou plutôt faire voyager mon inconscient. Rigolant d’avantage suite à sa tirade sur l’identité de sa fille, j’eus cette fois-ci bien du mal à calmer ma joie.

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas déployé un tel sentiment de bien être, que je demandais inconsciemment, dans ma tête, à Irina de continuer à se montrer toute aussi naturelle. « Bien entendu, j’articulerai bien pour qu’elle puisse m’entendre ! Et puis je doute qu’elle soit soulagée d’apprendre cela si elle fait face à une Acromentule. Perso, ce ne serait pas ma priorité de me réjouir ! » Ce serait ironique comme situation, même si je doute fort qu’elle rejoigne des personnes influentes pour faire une randonnée dans la forêt interdite. Et puis je ne savais pas au final, l’avenir me le dira tout comme elle venait de se prononcer sur sa véritable identité. Un bien beau prénom que voilà, je devais le souligner.

Et puis elle me parlait d’elle avec une telle douceur qu’un flot d’amour se manifestait d’elle. Je pouvais ressentir cette aura incommensurable qui prenait des couleurs. Cela me confortait dans l'idée que malgré les difficultés elle n’a et ne ploiera jamais le genou devant les obstacles. Je me suis surpris à être resté souriant tout du long. Je pensais alors comprendre les motivations d’Irina en tant que mère…

« Soussa Bianca, voilà une belle identité. Et puis les bêtises, à leur âge c’est normal… du moment qu’elles ne sont pas exagérées. Mr. Wenlock est indulgent, mais ne nous avançons pas vis-à-vis du fait qu’elle puisse m’adorer ! Mais quoi qu'il en soit, je me sens capable de survivre. Regarde, je suis encore vivant ! Tu insinuerai que ta fille serait capable d’enterrer un homme comme moi sous les questions et l’admiration ?! »

(c) DΛNDELION
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Message(#) Sujet: Re: hello sleepwalker • ft. irina. hello sleepwalker • ft. irina. - Page 2 EmptyDim 18 Mar - 22:21


Mattheus & Irina

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Quand bien-même Irina assimilait Mattheus à son passé, elle n’avait pas une seule petite nuance de nostalgie relative à l’époque où la folie des grandeurs avait été maîtresse de son quotidien lorsqu’elle l’avait croisé à la porte des Trois Balais. Elle s’était surprise à découvrir un aspect totalement inattendu dans ces retrouvailles et, même si le handicap du jeune homme y était peut-être pour quelque chose, elle mettait cet agréable sentiment sur le compte de l’imbrication parfaite de leurs personnalités. Des personnalités qui se parlaient sans détour, qui mettaient les tabous sur le bord de la route et qui usaient – et abusaient - de l’humour pour donner une autre dimension à leur propre réalité. Rares étaient les fois où Irina avait eu à ce point conscience du bien-être que lui procurait un échange … Mattheus venait de lui fournir une réaction qui prêtait à sourire lorsqu’elle lui avait dit qu’il y avait des chances pour que « la batteuse » ait déjà succombé à ses charmes. Le regardant simuler son départ, elle croisa finalement les bras d’un air faussement boudeur, appuyant son dos contre le dossier du siège avant de dire : « Partir tout de suite et m’abandonner ici à mon triste sort pour les beaux yeux d’une batteuse que tu n’auras, de toute façon, pas le moindre mal à séduire ? Tu penses que c’est la solution… ? En conseillère objective, je pense que l’idée de te hâter pour lui faire savoir que tu succombes à ton tour est bonne… mais je vais me trouver forcée d’avouer que je commence à lui envier les efforts que tu sembles prêt à faire pour elle… » Avait-elle elle-même succombé ? Irina profita des quelques secondes de pause dans ses propres paroles pour se poser la question. Il n’était absolument pas logique que la réponse puisse être « oui » alors qu’ils n’avaient échangé que depuis plusieurs dizaines de minutes seulement ; mais du charme, il en avait, elle n’arrivait pas à le nier malgré les efforts qu’elle tentait de manifester pour calmer un rythme cardiaque anormalement animé par une situation qu’elle ne maîtrisait pas. Il était même parfaitement surprenant de constater à quel point son « désavantage » (autrement appelé handicap) décuplait ce même charme. Il lui parla ensuite de ses propres goûts et Irina écouta avec plus d’attention qu’elle ne voulait bien l’admettre, gravant dans sa mémoire le nom de l’auteur qu’il avait énoncé ainsi que les autres bribes d’informations. Restant dans le rôle de la messagère qu’elle venait d’adopter, elle reprit la parole en disant : « Je pense que c’est dans ses cordes. Le message sera passé. Mais si elle commence à me poser des questions, me demandant par exemple pour quel type de femmes tu as un faible, qu’est-ce que je lui réponds ? Parce qu’elle sera nécessairement tentée à l’idée de poser des questions qui vont dans ce sens, si elle a un faible pour toi, non ? Elle voudra connaître l’étendue de ses chances, tu ne crois pas ? » Irina faisait tout pour retourner la situation et qu’ils en arrivent à parler plus de lui plutôt que d’elle. Force était de constater qu’elle était loin d’avoir parfaitement cerné la personnalité du Garde-Chasse ; elle était consciente d’être animée par le besoin de lui poser encore quelques questions sur lui et le petit jeu de la joueuse lui donnait de belles occasions. C’est pourquoi elle enchaîna pour demander : « Tu perds facilement tes moyens face aux plantes et aux fleurs ? Qu’est-ce que tu veux dire ? Tu n’es pas…planto… phile ? Mauvaise idée de lui laisser croire ça ! » S’il était question de garder un semblant de sérieux, Irina en était incapable, elle ne loupait pas une seule mince occasion pour le taquiner un peu, bien décidée à ne pas laisser le sérieux les envahir trop facilement.

En attendant, elle était plutôt contente de la tournure que prenait la conversation même si elle se surprenait elle-même à avouer à demi-mot, et par le biais de « la joueuse », qu’elle avait tout sauf un désintérêt pour lui. Était-ce normal que les choses aillent aussi vite ? Qu’elles soient aussi évidentes ? Qu’elle ait l’impression de les ressentir si intensément ? Irina était peut-être en train de se leurrer et de mêler le plaisir de la fantaisie à la réalité, mais cela ne lui arrivait jamais. Bien que parfaitement capable d’être une immature de plus de trente ans, elle avait pourtant acquis une bonne dose de discernement avec les années. Alors quoi ? Où était le problème ?
Irina mit toutes ses questions de côté pour se centrer sur un aspect un peu plus souple et hypothétique de leur conversation : la rencontre avec les Acromentules. Irina savait qu’elle n’avait que très peu de chances de rencontrer de telles créatures, ce qui n’était pas le cas de Mattheus qui n’ignorait pas les dangers de ses fonctions…. Néanmoins, rien ne l’empêchait de prétendre qu’elle ferait face aux créatures en cas de besoin. Elle ne prit pas le parti de mentir, avouant nettement que les Acromentules ne lui inspiraient pas une très grande confiance et elle ne regretta pas sa réplique en recevant les petites railleries de Mattheus, s’y défendant tout de suite après, non sans laisser transparaître une bonne dose de malice : « Hé Ho ! Tu m’excuseras, mais il n’est pas écrit noir sur blanc sur le contrat du Gryffondor qu’il faut faire preuve de courage face à une armée d’Acromentules. Donne-moi un balai, une batte et une petite armada de cognards et je pense pouvoir valoriser tout ce que tu veux… On donne la même chose à un Serpentard et on verra ce que ça donne… hum ? » La taquinerie à l’état pur. Irina fut littéralement incapable d’éliminer le sourire évident qui ponctuait le ton qu’elle employait pour lui dire, s’étant rapprochée de la table pour appuyer les coudes : « Puis-je savoir ce qui justifie la supériorité du serpent sur le lion, monsieur le Garde-Chasse ? » Irina se foutait royalement des conflits qui pouvaient exister entre Gryffondor et Serpentard, cet état d’esprit ne faisait que se confirmer avec le temps, mais elle pouvait aisément comprendre que l’idée puisse être considérée, surtout chez les jeunes. Devant elle, se trouvait un bel exemple de l’opposition en question et Irina ne se sentait pas franchement en contradiction avec Mattheus.

Sa remarque sur l’éternité était à mourir de rire ; Irina ne se souvenait plus de la dernière fois où elle avait autant eu envie de sourire au détour d’une discussion. Cette dernière s’étendait toujours un peu plus et partait sur toutes sortes de sujets, à l’image de la toile d’araignée qu’elle mentionnait en parlant d’éternité. « Je suis dans l'obligation d’admettre que l’idée de refaire le monde par la seule force de nos mots au creux de l’intimité d’une toile d’araignée est une idée qui se considère… aussi puissantes que soient nos motivations à avoir le dessus sur les Acromentules ! » Parce qu’Irina aimait ça, refaire le monde. Ce qu’elle n’avouait pas, c’était le « on » qui avait caractérisé ses paroles et qui la poussait à valider l’occupation fictive de leur éternité. Dans le même état d’esprit léger, Irina avait soutenu l’idée de l’apparente difficulté que représentait la gestion d’un club, espérant réussir, par des prouesses orales, à lui faire abandonner l’idée de conserver le rôle de leader pour lui tout seul. L’objet même de l’utilité de ce club fictif n’était plus d’actualité, ils plaisantaient et la réaction du jeune homme en valait largement la peine. Amusée de l’avoir vu croiser les bras avant de se défendre, Irina reprit tranquillement « Danger ! Quatre qualités sur ta propre personnes et tu as toutes les chances de basculer immédiatement dans le rôle du leader trop modeste pour avoir du recul sur ses décisions. » Irina croisa les bras à son tour, contente de tenir la barre aussi longtemps : « J’irai pleurer dans les bras du leader UNIQUEMENT pour qu’il ait pitié de moi et qu’il me file une augmentation ou deux ou trois avantages… Tu parlais de stratégie… certes, celle-ci est un peu honteuse, mais c’est une stratégie ! Et je la mettrai en œuvre avec assurance. Ça me fait deux qualités sur les quatre que le grand leader vient de me présenter. » La jeune femme termina en pinçant les lèvres ; il fallait bien qu’elle trouve un moyen de ne pas partir en fou-rire, parce que c’était ce qui la guettait sérieusement. Même si elle ne savait pas d’où cela lui venait, elle avait une répartie qu’elle appréciait mettre en œuvre de temps à autre.

Un semblant de sérieux reprit sa place et Irina leva un sourcil lorsqu’il trouva dommage qu’il s’agisse de la dernière question qu’elle lui posait. Ignorant en premier lieu le fond de la réponse qu’il lui apportait, Irina commenta en disant : « Dommage ? J’ai probablement l’équivalent d’un demi-mètre de parchemin de questions à te poser… mais…c’est…ta vie privée, ça concerne la profession que tu as été forcé à abandonner et … j’ignore s’il est judicieux de poser des questions à ce sujet… » Il allait très certainement éclairer Irina sur la question, mais au moins, elle s’était montrée honnête. La jeune femme considéra ensuite la réponse en lui disant : « Est-ce que ça t’a donné l’opportunité de voir la ville de Paris ? Si c’est le cas, c’est un fait : je t’envie ! Pour le Japon et l’Amérique aussi, mais… la France, c’est le charme ! Je m’autorise tout de même une autre question assez générale…est-ce que tu as déjà eu l’occasion de voir un « appel à l’aide » de la part des Ministère des autres pays…des pays voisins, par exemple. Je te demande ça parce que je me dis que les Ministères étrangers auraient pu intervenir pour nous aider dans certaines situations récentes … » Mattheus allait sûrement comprendre où elle voulait en venir par là. Elle mentionnait Blackman et la menace qu’il représentait encore, même s’il n’était plus une menace immédiate et directe pour Poudlard.

Le sujet des attaques et de ce qu’avaient subi tous les jeunes n’était pas moins touchant que les aveux du jeune homme à propos de « la joueuse » qui hantait leur conversation depuis le début. Irina trouvait drôle d’en sourire et d’en jouer pour glisser quelques sous-entendus difficiles à caser en temps normal, mais l’entendre dire qu’il n’était pas indifférent de manière aussi nette avait un côté tout aussi saisissant qu’attendrissant. Elle n’était pas capable de lui dire haut et fort qu’elle n’était pas moins indifférente et qu’elle profitait (sans vergogne) de l’aspect visuel de la chose depuis qu’ils étaient assis à la même table. Pourtant, elle ne se faisait pas la réflexion pour rien, si ? Elle n’était pas indifférente, il était même, selon elle, impossible de l’être face à un homme ayant un esprit d’une telle envergure. Il émanait de lui une mentalité tellement rare et singulière qu’elle ne pouvait que se demander si elle était à la hauteur tout en étant, comme elle le lui avait dit, ravie d'attiser un peu de son attention.

Changer de conversation aidait toujours Irina à placer les questions existentielles dans un coin de sa tête pour pouvoir les ressortir au moment opportun. Pour l’heure, elle s’était mise à parler d’elle en lui avouant qu’elle ignorait encore comment elle avait réussi à en arriver là après les traversées de quelques zones de turbulence dans sa vie. Moindre, au regard de celles de certaines autres personnes, mais bien présentes. Mattheus lui affirma que le mieux était de ne pas se poser trop de questions, et la jeune femme ne put qu’approuver largement l’état d’esprit. « Je sais comment aller de l’avant, est-ce qu’il est trop prétentieux de ma part de me fixer comme objectif d’aider ceux qui ont à leur tour besoin d’aller de l’avant ? Comme un juste retour des choses… » Elle haussa les épaules, très peu convaincue d’être de taille, mais préférant être désormais dans le clan de ceux qui apportent l’aide plutôt que ceux qui la reçoivent. Irina était une adulte, quand elle se comportait en adulte, elle essayait de le faire bien. Et si Mattheus croyait l’aider en lui parlant d’incendie, il n’y était pas du tout… En réalité, il n’y pouvait rien, pas directement, pas consciemment… Il était bien question d’incandescence dans le cœur de la jeune femme quand elle l’entendait imager ses paroles. Qu’entendait-il par « se laisser happer par le brasier de l’incendie » ? Irina ne le quittait pas des yeux, se disant qu’elle capterait peut-être quelque chose sur son énigmatique expression de visage. Elle ajouta, après un petit instant de silence : « Je pense que l’idée est de saisir la flamme au bon moment pour pouvoir appréhender l’incendie sans se brûler … » La jeune femme s’arrêta un instant, cherchant encore une fois des réponses associées à des questions floues sur son visage avant d’ajouter : « Tu dois avoir raison, se laisser happer pour entrevoir l’étincelle doit sûrement être tentant… » Le feu s’était légèrement calmé lorsqu’ils avaient mentionné la fantaisie tantôt présente, tantôt laissée de côté dans leur conversation. Irina saluait évidemment son côté fantaisiste et le taquinait encore un peu en lui disant qu’elle le charriait pour lui rendre service. Vrai, d’une certaine manière. C’était surtout pour dédramatiser ce qu’il y avait à dédramatiser et de voir la vie comme autre chose qu’un enchaînement de situations sérieuses.

Il fut ensuite question de Bianca, l’objet principal des tourments d’Irina, même s’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter pour quoique ce soit, excepté la distance qui était encore et toujours de mise. Irina tenta au mieux de faire passer son ressenti sur sa fille et les paroles de Mattheus lui laissaient penser qu’elle prenait les choses à cœur et que là n’était pas toujours la solution. Sa fille allait bien et aucun signe ne laissait présager une réaction face à l’absence qui avait été causée par les engagements professionnels d’Irina. Bianca avait vécu « en famille », ne revenant jamais sur les absences et indisponibilités de sa maman. C’était en cela que la jeune femme trouvait en Bianca une « bis améliorée ». Elle n’insista pas à ce sujet face à Mattheus, s’amusant simplement de sa dernière remarque sur le fait qu’il y avait toujours quelque chose d’elle en Bianca. « Quand l’enfant vient tout juste de naître, le comble de la fierté est de s’entendre dire qu’il a les mêmes yeux, ou le même nez. Rassurant, je crois que c’est le mot le plus adéquat, en effet. Je pense ensuite que le besoin d’être rassuré est comme le phénix, il renaît de ses cendres à l’infini ! » Mattheus ne pouvait pas le voir, mais Irina grimaça à ce constat, avant de poursuivre : « Quand j’ai été rassurée de constater qu’il y avait de moi dans sa personnalité, j’ai essayé de me rassurer quant à la réussite de ses premiers pas à l’école… savoir si elle n’était pas toute seule et si elle se faisait des amis… Une fois rassurée à ce propos, j’ai essayé de m’auto-rassurer en me disant que les conditions de vie que je lui offrais ne pouvaient pas influer négativement sur son développement… Maintenant, je me surprends à espérer que ma fille ne connaîtra pas la situation qui s’est imposée à Poudlard l’année dernière. » Irina haussa délicatement les épaules avant de finalement dire avec une petite pointe d’ironie : « Le parent aurait-il autant besoin d’être rassuré que l’enfant lui-même ? » Elle ne voulait pas non plus laisser croire à Mattheus qu’elle était rongée par les doutes et les craintes vis-à-vis de sa fille, mais tout ce qu’elle lui exposait était vrai. La légèreté de la conversation s’imposa de nouveau avec le drôle de pari sur la maison à laquelle allait appartenir la petite. « Pari tenu, on conserve les clauses. » Sur ces mots, Irina n’hésita pas un seul instant à sceller le pacte par un geste engagé par Mattheus. Le côté tactile dudit geste n’était pas aussi déconcertant que leurs contacts précédents ; parce qu’il était basé sur une véritable plaisanterie, mais Irina se surpris elle-même à apprécier cela tout autant que le reste. D’ailleurs, la jeune femme ne retira pas son doigt dans l’immédiat tandis que leurs mains retrouvaient la surface de la table tranquillement ; elle ria avec lui quant à la possibilité que la petite puisse faire de grosses bêtises. Irina en doutait, elle n’insista pas, écoutant plutôt Mattheus lui mentionner à son tour les Acromentules. « Tu sais quoi ? Je suis rassurée de savoir que tu ne seras pas loin si une telle situation était amenée à devenir réalité… J’en rigole, mais mon cœur a des ratés à l’idée qu’elle se foute dans des situations délicates… au contact de la magie et de tous les dangers qui vont avec. » Sincérité absolue. Irina ne diabolisait pas la situation, mais si sa fille était en difficultés, deviendrait-elle folle d’inquiétude ? C’était probable. Mattheus ajouta un commentaire sur l’identité de la petite avant de poursuivre sur ce qui angoissait un peu moins Irina : les bêtises normales des enfants. « Merci pour elle…. Je te dirais bien que son identité est « aussi belle que l’enfant elle-même » mais ça enterrerai définitivement toute mes tentatives d’objectivité vis-à-vis de l’enfant. Je m’abstiens. » Irina ne put s’empêcher de sourire franchement, enchaînant avec ce même sourire : « Je pense que, question bêtises, Poudlard représente le summum de la tentation pour un quelconque élève de première année. Est-ce une excuse suffisante pour augmenter encore un peu ton niveau d’indulgence vis-à-vis des plus jeunes ? » Irina essayait par ce biais de le taquiner encore un peu et de le pousser à réduire encore un peu plus son indulgence, le mettant ainsi à l’épreuve, d’une certaine manière. Quant à sa remarque sur Bianca, ses éventuelles questions et le fait qu’elle puisse l’adorer, Irina s’exclama : « L’admiration ?! Tout de suite, les grands mots… Ce que j’insinue surtout, c’est que la petite va probablement suffisamment t’apprécier pour prendre garde à ce que tu ne remarques pas ses tentatives de bêtises. Aussi et surtout parce que je vais très certainement lui faire savoir que je t’apprécie également et que tout ce que tu pourras lui dire, ou lui suggérer, n’ira que dans son propre intérêt. » Ce qui était valable pour l’ensemble du personnel de l’école, puisque il était question de leurs attributions directes. Irina était consciente que placer sa confiance en d’autres personnes vis-à-vis de ses enfants n’était pas gagné d’avance… Une vision des choses utiles pour son rôle de prof. Nombreux étaient les parents qui laissaient leurs enfants flirter avec l’inconnu par obligation…

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Message(#) Sujet: Re: hello sleepwalker • ft. irina. hello sleepwalker • ft. irina. - Page 2 EmptySam 24 Mar - 3:32



Irina & Mattheus

« Quelques belles lignes qui transpirent les beaux mots et la poésie, une belle petite mise en bouche pour le plaisir des mirettes. Pour la belle et l'aveugle. »
Fine confusion qui commençait à prendre forme. Je savais d’où elle tirait sa source finalement. Ce n’est pas l’origine du mal que j’ai trouvé mais bien la source d’un sentiment chaud, je pense… Je pouvais faire preuve de discernement et cesser de me mentir. Sans l’expliquer, je pouvais comme percevoir une aura qui émanait de mon interlocutrice. Il était clair que mes ressentis étaient orientés vers un dynamisme sans pareil. Je pouvais voir ce qui se dégageait d’elle, les trois piliers. La force, la sagesse et le charme. Elle tenait une place importante dans la loge du symbolisme. Tout temple s’élevait en prenant appui sur des fondations non ? Si l’un d’eux cède, c’est tout l’édifice qui s’effondre. Irina était sans conteste cette bâtisse. La force soutenait le charme qui lui-même ornait et la sagesse présidait ses opinions et actions.

Je ne pouvais que me réjouir à l’idée que nous partagions le même point de vue sur une multitude de sujets. Et si ce n’était pas ça, il y avait clairement une inscription sur la même longueur d’onde. Ceci justifié par notre discussion qui trouvait sa place entre la séduction et le bourgeon de ressentis presque inexplorés jusqu’ici. Ce n’était pas comme si je m’étais attendu explicitement à ce que la situation prenne ses aises, mais mes mots s’étaient enveloppés d’une autonomie impressionnante. Je me plaisais dans cette situation, refusant presque de vouloir considérer ça comme un simple jeu. Mais la situation amusante me motivait aussi à continuer sur cette voie. J’avais simplement peur de rater le juste milieu, ou alors accepter de pencher totalement d’un côté.

Au final, je faisais émaner une certaine hâte à l’idée de rejoindre aussitôt cette fameuse batteuse, et je discernais bien le ton qu’elle employait. Au final, y avait-il une finalité à tout cela ? Bien qu’assez ambitieux, cette personne que je m’étais apprêté à voir se trouvait en face de moi, et lorsque je me suis redressé, je ne pouvais que rire de ses propos tout en haussant les épaules une fois le rire estompé. Un sourire plutôt satisfait accompagna le mouvement d’épaules comme pour souligner :

« Eh je suis un homme entier Irina, je ne fais pas les choses à moitié ! Enfin je suppose que ce ne sera pas aussi simple de la séduire, alors je dois admettre qu’user ton statut de conseillère objective est une bonne chose… Mais ne pense pas à ce triste sort et à envier cette jeune femme. Je suis sûr qu’un ancien Auror reconvertit pourrait débarquer et te faire chavirer, ou l’inverse ! »

Juste retour de flammes. Il y avait désormais deux personnages dans la discussion, et autant c’était sortit tout seul… Autant je lui offrais la possibilité de s’amuser à son tour sur la deuxième personne qui au final… était moi-même. Rien à compliquer, tout à jouer, c’était une forme de philosophie amusante pour certaines situations il fallait l’avouer. D’autant plus que nous nous communiquions nos attentes en termes de présents, et ça, il fallait le faire. Ce n’est pas comme si j’espérais qu’elle le fasse réellement. Le message sera visiblement transmis d’après ses dires, et je ne pouvais que ricaner une nouvelle fois à sa question indirecte.

Me demander mon type de femme, donnée à caractère personnelle mais qu’est ce qui relevait du privée au final ? Je pouvais me prononcer sur bien des choses auprès d’Irina, je bannissais tout filtre pour lui offrir mon vécu depuis que nos routes se sont malheureusement séparées. Haussant doucement les épaules en retroussant très légèrement les lèvres, je souriais amusé. Mine de réfléchir, bien que j’établissais ma réponse en fonction de ses paroles. Ces dernières se manifestèrent aussitôt ses propos terminés. Me grattant la joue du bout des doigts, je ne perdais pas de cette mine presque ensoleillée.

« Hmm… C’est vrai que c’est une question pertinente… ! Et je m’y suis préparé. Il faut dire que j’ai un faible pour les sportives, celles qui n’ont pas oublié leur âme d’enfant tout en sachant faire face aux responsabilités… Eeet, celles qui s’accordent le droit de douter, d’avancer, qui aiment le chocolat, un point non négligeable ça ! »

Concluais-je. Il faut dire que l’explicit frappait à la porte, il venait squatter quelques jours avec le 4è mur pour me dire que ce n’était plus la peine de jouer la comédie. Mais ça restait amusant, la feuille blanche qui séparait les propos d’Irina ainsi que les miens se faisait de plus en plus transparente, et ce n’était pas du tout pour me déplaire même si la confusion avait sa place dans ma réflexion. Je voulais tout de même rajouter quelque chose afin de rajouter une ligne à la conclusion et rebondir sur le sujet. « Si elle est une batteuse reconvertit en professeur, c’est un plus. Et toi, dis-moi, tes types d’hommes ? Échange équivalent ! » Je ne l’imposais pas. Elle pouvait en jouer tout comme répondre et allonger l’amusement. Il fallait dire qu’aucune barrière s’opposait à notre échange. Échange dont déterminer la fin me semblait impossible.

Impossible par ma volonté, souhaitant qu’il s’allonge d’avantage, qu’il s’imprègne d’une atmosphère qui me mettait à l’aise. Une atmosphère qui me réchauffait. Mais elle vint briser le silence avec une remarque déplacée qui pourtant avait totalement sa place. Haussant furtivement les sourcils, on pouvait malgré ma cécité discernée une sorte d’étonnement de ma part. Répétant un signe négatif de la tête avec hâte, je la corrigeais en partant mes mots avec les rires. « Dis donc ! Ne te prononce pas sur des choses qui ne joueraient pas en ma faveur, tu triches ! » Le fairplay ! Mais c’était un beau retournement de situation venant d’elle. Je crois que les échanges qui perduraient, ce genre d’échanges, avait le don de susciter bien des émotions. Nous n’étions que des enfants à ce moment là, c’est ce que l’on aurait pu croire en tout cas.

La réalité nous décrivait pleinement conscients de continuer volontairement ce jeu. Mais au final, cet aspect de jeu devenait plus une situation réelle amusante. Une dimension sur laquelle nous consacrions notre temps avec un fort intérêt si j’en crois nos mots. Heureusement que la suite de la discussion portait sur un sujet bien plus léger et abordable, même si un certain regret persistait à l’idée de passer à autre chose. Inexplicable. Mais je trouvais mon compte de comédie dans le sujet abordé. Je m’étais même plus à remettre faussement en cause le courage devant émané des Gryffondor. Remise en question appuyée par une petite pic sur son statut de directrice de cette même maison.

Et sa réponse en valait la peine, je levais les deux mais en faisant signe que je m’excusais avec un sourire à pleines dents. Je pouvais désormais m’exclamer : « Très bien, très bien ! Je ne doute pas une seule seconde que ta fougue puisses faire l’objet d’une extermination de masse des Acromentules ! En revanche, je suis sûr que mes connaissances de garde-chasse peuvent être aussi utiles qu’une batte et un balais dans ce domaine tu ne crois pas aha ? Viva Serpentard ! » On ne pouvait pas dire que je ne la cherchais pas affectueusement, c’est vrai. Mais simuler une fausse confrontation rouge et verte ? Cela rappelait des souvenirs quand nous étions élèves et que des atomes crochus naissaient entre les élèves de différentes maisons. À l’époque où ils pensaient que les maisons représentaient des clans, des groupes. Il faut croire qu’il demeure toujours une partie des élèves qui adhèrent à cette vision de l’école et d’autres qui n’en n’ont rien à faire.

Je pense avoir toujours fait partie du second groupe d’élèves. Il faut dire que les mentalités, le contexte était différent… Nous n’avions pas spécialement le temps de se projeter dans des gueguerres alors qu’on était en pleine période d’après-guerre. Ceci dit, cela n’exclut pas le fait que j’ai pu avoir des rivalités, de mauvaises relations avec certains élèves à l’école. Mais ça c’est le passé. Et quand bien même je ne prêtai pas sérieusement attention aux conflits entre les maisons, cela n’excluait pas une réponse bien fournie à ma chère Irina qui me questionna sur la pertinence de la supériorité du serpent sur le lien. Un petit soupire de satisfaction, emboité par un sourire malicieux et voilà que je lui apportais quelques justifications !

« Le serpent est bien plus furtif, silencieux, discret. Il peut être fourbe mais attaque sincèrement quand il est à proximité ! Venimeux, il offre d'atroces douleurs à ses victimes mais ça... ça dépend du serpent, forcément ! N'empêche qu'être imposant, courageux et charismatique ne suffit pas pour le roi des animaux s'il ne voit pas son adversaire se rapprocher ! Monsieur le Garde-Chasse a même certainement oublié certains critères, mais je pense que c’est une assez bonne justification ! »

Reprenant mon souffle après cette tirade d’arguments dont je me convainquais de leur pertinence. Bien sûr il ne tenait qu’à elle de boucler le sujet ou même d’apporter des contre-arguments, valoriser la férocité d’un lion ! Mais nous ne perdions jamais de vue qu’entre nous il y avait cette dimension relaxante, totalement ouverte aux débats des plus sérieux aux plus absurdes. Parler de tout et de rien, refaire le monde. Ce fut d’ailleurs un sujet de conversion qui venait d’éclore au sein d’un contexte assez… spécial, il faut le soulever. Être captifs d’une toile et de profiter du temps qui nous est laissé pour reconstruire les valeurs de chaque communauté, d’imaginer notre vie si nous n’avions pas fais tels choix. Tous les sujets de conversations étaient plausibles du moment que cela nous apportait une forme de réconfort.

Du moment que nous reconstruisions les piliers de notre monde. Alors, me confortant dans l’amusante idée qu’elle soutenait mes propos, je ne pus m’empêcher de rebondir joyeusement dessus. « Si toi-même tu dis être dans cette obligation… C’est que tu dois avoir beaucoup d’arguments pour vouloir refaire le monde ! Au final, c’est peut-être ton ambition qui aura raison des Acromentules… » Bien entendu, nous ne savons pas comment réagir face au danger. Encore plus quand on le voyait clairement. Mais je ne cachais une certaine admiration envers Irina et sa vision à la fois candide et mature du monde qui nous entoure. Elle naviguait parfaitement sur ces eaux malgré les difficultés. Comme si elle se refusait le moindre danger.

Elle avait les épaules pour être celle qu’elle est devenue, elle la force de déplacer des montagnes. Mais dans l’intérêt du poste de leader de notre organisation fictive, je ne peux pas me permettre de lui faire valoir ces qualités. Je me rabaisserai au rang de sous-fifre si ça finissait par arriver… Il faut éviter ça à tout prix ! C’est une question de crédibilité mon bon Wenlock ! Mais elle n’avait clairement pas besoin de ça pour s’affirmer et remettre en question mes propos, loin de là… J’en fis même les frais à travers une phrase rondement fomentée. Haussant un sourcil avec un visage exprimant fièrement le défi, je ne pouvais que lui rétorquer

« Ah bon ? Parce que la modestie n’est pas un gage de qualité ? J’ai pourtant avec un moi un bagage concret sur un rôle de leader ! Je ne le vante pas vu que ce sont des faits ma chère ! Tu le nierai ?! »

Il fallait tout de même un minimum de crédibilité en évoquant mon passé d’Auror. Mais je commençais à croire que sa répartie pouvait balayer mon argumentaire, non pas avec la plus aisée des simplicité… mais tout de même ! Elle fit preuve à nouveau d’une certaine répartie tandis qu’elle m’expliqua clairement les raisons qui la pousserait à venir pleurer dans mes bras. Je ne pouvais m’empêcher de rigoler à ses propos. Me frottant le visage pour me remettre de mes émotions, je poussais un soupire un peu bruyant. « J’te rappelle qu’au Ministère des Clichés, la fourberie vient de Serpentard ! Et je suis peut-être aveugle mais pas stupide, tu n’auras pas ma pitié de cette façon ! Belle stratégie, mais je suis clairvoyant ! » Prenant une grande inspiration, respirant la fausse autorité. Mais pourquoi me demandais-je s’il était question de moi au gouvernail ? Avais-je le sentiment de perdre ?

Aha probablement, elle se ferait un malin de me plaisir de me le rappeler, les jours, les mois à venir. Je n'aurai certainement plus l’occasion de gagner si je lui accordais la victoire ! Ou alors l’humilité est sa partenaire de route et dans ce cas là, je pouvais espérer une revanche. Tandis qu’un sujet plus sérieux nous surplombait, je regrettais en effet un peu qu’il s’agisse de la dernière question qu’elle avait à me poser. Mais dans cette optique, je ne souhaitais pas que cela s’arrête. Sûrement un fond d’égoïsme, je ne savais pas comment qualifier mes pensées alors j’ai préféré lui répondre avec une sincérité sans égal.

« Alors j’ai vraiment envie de connaitre ce demi-mètre de parchemin. Il n’y a plus de tabou aujourd’hui… je peux autant te raconter mes exploits, que ma chute. Comment je suis devenu aveugle, ça m’est égal. C’est à toi que je raconte ça, ne me demande pourquoi, j’ai comme le sentiment que tu dois être au courant. Tu as vu que j’étais en phase avec moi-même de toute façon, il n’y a aucunes raisons que te cache quoi que ce soit. Je n’en ai pas envie, Irina. »

Je ne savais trop comment exprimer ce que je ressentais sur le moment. Mais il était hors de question qu’elle se prive de quoi que ce soit, si l’envie lui disait de me demander comment il m’est arrivé cela etc… Je n’avais pas envie qu’il y ait de non dits me concernant. Je vivais avec cela depuis un certains temps maintenant, je pouvais en parler. Et puis je pense que me rappeler de ça me force à croire que je suis devenu quelqu’un de meilleur depuis. Si la vue devait m’être offerte aujourd’hui, je resterai l’homme que j'ai réussi à devenir. C’est un fait. Alors sa curiosité aiguisée, ses paroles sous forme de questions, l’a mené vers ma fonction d’Auror.

Les voyages professionnels que j’ai pu effectuer etc… Alors stratégiquement, j’analysais ses paroles. Tiltant sur sa conclusion, il est vrai que la situation énoncée était une bonne étude de cas. Alors je lui répondis sans attendre, d’un ton calme, peu cérémonieux et pourtant porté par une proximité agréable.

« C’est vrai que j’ai pu voir Paris, j’ai quelques images en tête. Tandis que le Japon, je suis resté dans la partie assez traditionaliste de celui-ci ! Et pour te répondre, cela dépend des relations politiques entre Ministères Magiques. Il m’est déjà arrivé de collaborer avec des forces de l’ordre étrangères ! Il devrait y avoir une réciproque pourtant tu as raison… »

Je marquais une pause, réalisant une lourde vérité. Pourquoi ? Notre communauté britannique a tellement pris cher ces dernières années que la crédibilité est tombée à zéro ? Je n’en croyais pas un mot. Les sorciers de cette époque étaient capable de meilleurs choix, des choix pour le bien de tous. « Il semblerait que notre occupant ait gérer son coup pour cette fois. Mais cette fois-ci je… On représentera le rideau de fer contre lequel il se confrontera. » J’étais conscient que beaucoup de risques pouvaient découler de cet engagement. Mais j’ai juré de donner ma vie pour la communauté, pour ce que j’avais à protéger. Et il était clair aujourd’hui que j’avais quelque chose à protéger. Plusieurs mêmes. Il n’y a qu’à tendre l’oreille me disait mon oncle. Ce fut choses faites. Cette fois-ci la conversation gravita autour de son histoire.

Non pas pour me déplaire, je demeurais encore plus attentif à ce moment de notre conversation. Désireux d’identifier les facteurs de son passé pour les assimiler avec une certaine précipitation. Pourtant nulles raisons d’appliquer la rapidité à la situation, il ne fallait pas que j’oublie le moindre détail de ce qu’elle me racontait. Clignant inconsciemment des yeux, je sentis mes paupières se refermer le temps d’une fraction de seconde. Je fis un non de la tête pendant ses propos tout en attendant qu’elle eut terminée.

« Non loin de là Irina, justement ! La prétention n’a pas sa place. Ce que tu fais c’est louable… Beaucoup ont besoin d’une main tendue vers eux. La tienne est le plus beau gage de bienveillance. C’est un choix d’aider les autres, pas une obligation. Tu es une belle personne, sois en consciente. »

Il fallait souligner certains faits. Parmi eux le fait qu'elle représentait le côté chaleureux de ce de domaine et que ses dons en relations humaines pouvaient soulager de nombreux maux : adultes comme adolescents et enfants. Elle avait une certaine fibre parentale, inutile de le nier ! Et cela jouait beaucoup sur sa mentalité. Une véritable étincelle au final. L’écoutant sur les métaphores prononcées, je m’étais dis m’être trop avancé sur le sujet. Sans doute était-ce trop risqué de continuer ? Fort possible… Mais mon instinct me dicta une conduite toute autre, une forme d’opposé. « Aha… Juste se laisser emporter par ce torrent de flammes… » Marquant une fine pause, il semblerait que chercher mes mots était une problématique difficilement appréciable.

Mais je m'y pliais avec rapidité pour ne pas laisser de blanc trop imposants. « Chacun a le droit à cette chaleur. » J’ai besoin de celle-ci. Après toutes ces paroles, cela réveillait diverses volontés. Par les mots elle avait su me convaincre que tenter le contact auprès de mes parents pourrait être une bonne chose. Par les mots elle a su me convaincre qu’un futur était possible. Et son futur, il reposait sur sa fille. Sa plus grande force et aussi sa plus grande faiblesse. Mais quel merveilleux trésor pour une mère d’avoir ce genre de chance ? Je ne mesurai sans doute pas mes paroles. Son absence ne rimait pas avec mauvaise relation. Ce n'était pas la façon dont je ressentais les choses, dont je pouvais percevoir entre les lignes d'une relation…

Au bout du compte, elle reprit la parole. Retroussant les manches de ma chemise, je réajustais mes lunettes tout en souriant. Ses premières impressions étaient lyriques, poétiques… Je projetais mon esprit à travers son regard afin d’imaginer le vécu de ce moment. Inquiétudes sur inquiétudes, elle a forgé son parcours ainsi que celuii de sa fille. Je ne voyais pas ce qu'il y avait de négatif, péjoratif à travers cela. Je trouvais même cela touchant comme confidence, très… Malgré le vécu des autres élèves qui se transposerait avec sa fille. De mon côté, j'affichais une grimace discrète, ne songeant pas à ce que cela arrive. Quand cette dernière me demanda sans doute mon avis sur la thématique, je baissais mon visage vers mes mains.

Comme si je les regardais. Jaugeant mon expérience inexistante en tant que parent, pourtant… pourtant j’arrivais à me projeter sur des préceptes et paroles jonglant entre la chaleur et la maturité, bannissant la niaiserie de mon intonation. « Et elle-même plus tard, une fois adulte aura les mêmes ressentis envers son ou ses enfants… » Repensant à cette phase ayant eu lieu à Poudlard l'an dernier. Je serrai intérieurement les dents, elle ne devait pas se projeter dans cette optique même si l’inquiétude avait une raison d’être. Il était plus fort que moi de laisser la paume de ma main recouvrir doucement le revers de la sienne.

« Je s.. Nous sommes là pour éviter que ça se reproduise. Elle découvrira un monde certes dangereux, mais surtout imprégné de bon sens et bienveillance. Tu seras là pour le lui rappeler, nous serons là pour la protéger, elle, et tous les autres. »

Je resserrai doucement et instinctivement ma main sur la sienne, comme une promesse. Je serai la première ligne par laquelle nos adversaires devront passer. Je m’imposerai comme tel, mais énoncer explicitement de tels propos… Il était inconcevable j’inquiète d’avantage qui que ce soit… Alors en souriant : « Le parent ne cesse jamais de s’inquiéter pour son enfant. Mais ça, ça doit faire partie des tâches d’une mère ou d’un père aha… Donc si besoin, je suis là. Mais tu sauras faire face, j’en suis sûr. » Concluais-je sur un ton respirant une once d’enthousiasme en plus. Il fallait conclure mes mots sur une note positive. Jamais ô grand jamais je ne laisserai une ombre quelconque dépasser l’orée de la forêt. Ma nouvelle vie et philosophie dépasse de loin ma fonction autoritaire. Non cela va bien au-delà de ça.

Ça concerne mes convictions qui n’ont jamais cessé d’évoluées. Sa fille pouvait se sentir en sécurité. Alors que sa fille fit encore l’objet d'une discussion, cette fois-ci cela concernait un pari. Pari sur lequel je misais sur la répartition de sa fille à Poufsouffle. Cet échange fut signé d’un croisement des petits doigts. Un sourire à la fois amusé et plaisant s’inscrivait sur le coin de mes lèvres. « Deal with it. » Il est vrai que parler de son enfant avait quelque chose d’amusant et lorsque nous en plaisantions, je la ressentais bien plus à l’aise. Bien plus souriante si j’en croyais l'intonation de sa voix Et même si l’inquiétude demeurait encore, je ne pouvais lui enlever cela.

L’important était qu’elle se pose les bonnes questions, et c’est ce qu'elle faisait déjà. « Je ne suis jamais loin dans ce genre de cas. Et puis, elle pourra bénéficier comme d’autres de cours particuliers si jamais. J’en profiterai pour lui inculquer quelques préceptes dont elle pourra se servir à bon escient. » Préparons notre future Ministre de la magie ! pensais-je fortement dans ma tête. Mais ce serait encore une fois lui donner un point sur lequel elle pourrait jouer pour me la fermer. Pas de question de me tirer une balle dans le pied !

Et avant de connaitre son prénom, s’amuser sur son identité était encore quelque chose de plutôt marrant. Acquiesçant positivement de la tête à de multiples reprises je ne pouvais pas perdre l’occasion de lui envoyer un petit pic, en toute modestie ! « En effet, enterrer vivante même ! Mais au point où tu en es, je suppose que tu serais capable de me lister les plusieurs milliers de surnoms qui valorisent ta fille ?! » Un petit ricanement venait vagabonder autour de ma conclusion tandis qu’elle me confirmait qu'en termes de bêtise - Poudlard atteignait des sommets faramineux.

Je ne pouvais clairement pas avouer le contraire. Nous avons tous vécu une époque à l'école où les bêtises sont de mises. De bons souvenirs par certains moments. « Ah, on commence par des rappels selon le degrés de la bêtise et ensuite on sévit ! Ça m’embête de l'être parfois, mais être impartial est une nécessité… On aimerait tellement qu'ils comprennent tout d’un coup ahaha. » Un rire que je finis par étouffer. Me rappelant que je m'étais jeté des fleurs sur ma dernière tirade en parlant d’admiration que sa fille aurait pu avoir pour moi. Et comme je m’y attendais, Irina se prononça en s’exclamant. Prenant un air faussement offusqué, je mimais un bondissement de ma chaise. Mais le fou rire me guettais, mais je devais m'efforcer de le conserver.

« Tiens tiens ! Finalement la fille tiendrait bien de la mère ! Je te l'ai dis, je suis clairvoyant ! Et elle ne passera pas entre les mailles de mon filet ! Mais je salue ta stratégie quand même… Je ne vais pas te laisser me dépasser avec ta fille. Ça, tu peux compter là-dessus ! Je suis sûr en plus qu'elle m'apprécierait sincèrement, alors ne lui raconte pas de fausses histoires sur moi ! »

(c) DΛNDELION
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Message(#) Sujet: Re: hello sleepwalker • ft. irina. hello sleepwalker • ft. irina. - Page 2 EmptySam 24 Mar - 23:28


Mattheus & Irina

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Il était rare qu’autant de questions – aussi inattendues les unes que les autres – se bousculent en même temps dans la tête d’Irina. Avec le Quidditch, la jeune femme avait appris la retenue, le contrôle d’elle-même face à des situations imprévisibles. Elle avait cultivé l’art de trouver une solution à tout problème et de dompter ses émotions pour ne pas qu’elles prennent trop facilement le pas. Un taux de maîtrise qui se retrouvait ruiné en l’espace d’une discussion avec Mattheus et notamment par le sujet de conversation qui s’était imposé très vite. S’il était bien question du jeu de séduction auquel elle pensait, Irina se voyait bien incapable de trouver une manière de se convaincre que le désir de poursuivre sur la même voie était bel et bien présent. Elle n’avait jamais cherché à le retrouver, ni même à reprendre contact, mais une certaine forme de regrets l’envahissait désormais. Force était de constater qu’ils avaient des choses à se dire…. La course folle du temps semblait s’être arrêtée depuis l’échange des premières paroles et Irina faisait son maximum pour ne pas flancher et admettre un peu trop vite qu’il la captivait un peu plus à chacune de ses interventions. La jeune femme ne se félicitait en revanche pas de penser que, d’une certaine manière, la cécité de Mattheus était pour elle une sécurité qui coupait court à toute forme de messages explicites. Elle n’était pas sûre d’être capable de masquer l’intérêt qui s’était emparé d’elle et qui se reflétait très probablement dans ses yeux. A l’inverse, ce manque était regrettable et elle le ressentait tout autant…
Irina s’évertuait toujours à tenter de préparer le terrain pour « la batteuse » qui n’était autre qu’elle-même. Qu’il marche autant dans le jeu, en pleine conscience de la situation et leur discussion mettait Irina dans une posture qu’elle jugeait encore mal : malaise ou félicitée ? Irina n’en savait rien et l’heure était à poursuivre l’échange. Elle écouta d’abord ce qu’il avait à lui dire, affichant progressivement un sourire discret empreint de beaucoup d’autres sentiments qu’elle ne gérait toujours pas. « Pas aussi simple de la séduire ? Qu’est-ce qui te fait penser ça ? Tu doutes d’elle, ou de toi ? » Pour Irina la certitude qu’il puisse séduire la batteuse ne faisait pas de grands doutes, pas parce qu’elle plaçait ladite batteuse – à savoir elle-même – sans le sac des nanas faciles à séduire, mais plutôt pour son charme à lui dont il n’avait peut-être pas entièrement conscience. La jeune femme laissa planer quelques secondes supplémentaires avant de reprendre, d’un ton calme, à propos de sa propre personne, détachée de son personnage : « Tu as de drôles de certitudes, tu sais ? Tu connais un ancien Auror reconvertit qui pourrait débarquer et me faire chavirer ? » Irina s’était retenue de lui demander s’il parlait du professeur Mandrake, ancien Auror parfaitement reconverti qui se trouvait actuellement à Poudlard et qu’elle avait rencontré il y a peu de temps. Si elle l’avait fait, c’aurait été pour le taquiner, exclusivement, car elle suivait parfaitement le « double jeu » de leur conversation et il n’y avait pas trente-six Aurors reconvertis qu’elle dévorait des yeux depuis plusieurs minutes. « Tu me cases avec ton Auror reconverti tandis que tu files à l’anglaise avec ta batteuse… Il semblerait que tu aies quand même de la suite dans les idées. Tu passes du temps avec moi, actuellement, pour avoir toutes les informations nécessaires, pas vrai ? » Irina l’aurait bien interrogé malicieusement du regard, mais pour le coup, le léger silence qui suivit sa question en disait beaucoup plus qu’un simple regard. Ce silence était aussi de mise pour permettre à la jeune femme de lister ce qu’il venait de lui dire : les sportives, âme d’enfant, responsabilités, le doute, le chocolat… prof… Elle n’avait rien ignoré de toutes ces révélations et avait fait un effort considérable, lors de l’énumération, pour ne pas bloquer trop longtemps sa respiration. Il avouait à demi-mot, Irina se sentait idiote d’en douter encore, mais elle avait encore quelques craintes à l’idée que les choses aillent trop vite, qu’ils fassent prendre à leurs retrouvailles une direction beaucoup trop dangereuse et pilotée par leurs émotions. Doucement, la jeune femme reprit en disant : « D’ailleurs, tu as bien fait de ne pas me demander « ses » types d’hommes, je n’en ai absolument aucune idée. Je ne l’ai pas aperçue avec beaucoup d’hommes ces derniers temps… Moi ? Oh … moi….bonne question. Je pense que j’ai envie de dire que j’ai un faible pour celui qui me prouvera qu’il sait que le sourire est une langue universelle. Mais c’est un peu trop…abstrait, philosophique, nan ? » Irina dût se retenir de rire. En réalité, elle avait dit ça parce qu’il souriait et qu’elle trouvait ça inspirant, mais elle ajouta, légèrement plus sérieusement : « Beau et brun. C’est trop cliché, cette fois ? Plus sérieusement… je…. Je pense que je me vois bien avec quelqu’un qui voit avec le cœur…. » Son sous-entendu était trop subtile ? Irina avait bien entendu fait référence à son handicap à sa manière. Elle n’en avait pas fini et ajouta : « Je le vois tendre, attentif, sécurisant, amateur de thé et … bien sûr… soucieux de tout ce qui concerne ma fille…. S’il aime lire, ça compensera ma légère incompétence, s’il est calme, ça compensera mon côté remuant… Il est tout ça, l’ex-Auror que tu connais ? » La question finale permettait toujours (souvent) à Irina d’orienter encore un peu la conversation à son avantage ; elle adorait ça et y mettait beaucoup de cœur à l’ouvrage, surtout que pour le coup, il était question de lui…d’eux. La jeune femme n’insista pas sur « l’élément de triche qui ne jouait pas en sa faveur », se contentant d’en rire sans ajouter quoique ce soit d’autre. Elle avait été prête à lui dire qu’il n’était pas judicieux de se présenter comme un homme parfait à sa batteuse, mais elle avait suffisamment relancé les choses pour partir dans cette direction, aussi tentante était-elle.

Irina avait presque l’impression de revenir au stade adolescent par tout ce qu’ils s’échangeaient mutuellement. Pourtant, elle avait bien face à elle un homme qui avait vécu des choses et fait face à certaines difficultés non négligeables. Était-elle complètement idiote de l’admirer autant pour l’effort qu’il faisait pour conserver et entretenir la légèreté de leur conversation ? N’ayant pas subi autant, Irina avait pourtant grandement besoin de ce moment qu’elle n’avait pas anticipé en prenant la direction de Pré-Au-Lard. Elle ne pensait pas qu’ils entreraient dans le débat du Serpentard opposé au Gryffondor avec tant de dérision. Restant pensive un instant, la jeune femme écouta ses justifications avant de se préparer à trouver une manière de les démonter… pas trop parce qu’elle n’en serait pas crédible pour un sou ; Irina en avait fini de manière définitive avec ces idées pré-conçues. Sa justification fit rire la jeune femme qui se contenta d’abord d’une réponse sceptique : « Je crois que c’est une question discutable. Que va faire le garde-chasse plein de connaissances quand il faudra AGIR ? » Bien sûr, elle le taquinait un peu, essayant de lui faire comprendre que les limites de ses compétences de Serpentard arriveraient au même titre que celles du Gryffondor. Puisqu’elle conservait une vision tout à fait objective de tout ça, Irina fut bien incapable de ne pas penser, l’espace d’un instant, que le Serpentard qu’il était soit aujourd’hui capable de croire une seule seconde en cette division. Sa justification tenait la route et poussa Irina à sourire encore un peu plus. Forcément, elle ne s’empêcha pas un petit « Hum » dubitatif au moment où il lui exposait les arguments en faveur du serpent. « Une petite utilisation de la ressource naturelle du lion pour anticiper l’attaque évidente et fourbe au venin - après une simple et rapide analyse de l’ennemi – conduit à une confrontation directe entre le lion et le serpent. Et là, c’est le courage, la force et la bravoure qui s’imposent et qui remportent le combat, tu ne crois pas ? » Autrement dit, supériorité au lion. Irina essayait d’utiliser ses capacités pour lui trouver des arguments plausibles mais elle ne savait pas si elle allait en trouver suffisamment pour remporter la partie. En réalité, elle appréciait juste le voir se défendre ; il était amusant, agréable à regarder et…. paradoxalement, elle le trouvait aussi déterminé qu’un Gryffondor.

Les Acromentules avaient une certaine place dans leur conversation et Irina estima que finalement, elles pouvaient faire office de représentation fixe du danger et de la mise en difficulté. Parce qu’ils avaient tous les deux traversé quelques difficultés et qu’il fallait désormais avoir les astuces pour les traverser sans encombres. Irina eut besoin de quelques secondes pour penser à ce que Mattheus lui disait sur l’idée de refaire le monde, à l’issue de ce temps, elle reprit la parole avec un sérieux qu’elle n’avait pas manifesté depuis longtemps : « Mais quand j’aurais fini de refaire le monde à l’aide de mots, il faudra passer aux actes. J’ai l’impression qu’il y a un gouffre entre les deux…. Ou…. une toile d’Acromentule bien solide. Tu crois qu’on pourra faire quelque chose en mêlant mon ambition à l’une de tes attributions de Serpentard ? » Parce que s’il fallait refaire le monde en étant coincé dans une toile, il n’y avait pas une seule chance pour qu’Irina voit les choses en l’absence du Garde-Chasse… parce qu’il était le premier médiateur entre les créatures de la forêt et le reste du monde....entre autres. « Hé mais… j’y pense… ça parle, une Acromentule, peut-être qu’on les rendra sensibles avec nos mots… » Irina avait de l’espoir, elle n’avait juste pas envie d’avoir affaire aux araignées. En ça, elle n’avait rien d’un leader, bien au contraire, mais leur conversation était trop comique pour qu’elle passe au dessus sans se défendre bec et ongles (cette fois). Mattheus était en train d’essayer de faire valoir ses qualités de leader et Irina attendit qu’il ait fini de s’exprimer pour dire : « Modestie, gage de qualité ? Dans quel manuel du leader as-tu lu ça ? L’arrogance est connue pour se dissimuler derrière la modestie. Un peu à l’image du serpent qui attend derrière son rocher avant de passer à l’attaque, tu vois ? Il finit par sortir…. » Irina haussa délicatement les épaules, un peu pour elle-même avant de garder son air faussement sérieux pour dire : « Ambition et Prétention, ça ne va pas ensemble, ça rime, rien de plus ! J’ai été bonne conseillère, il fut un temps, alors voici un nouveau conseil : méfie-toi. Ton rôle est à double tranchant, tu es sûr de vouloir l’assumer ? » Il allait l’être, elle tentait juste de reprendre le rôle avec tout le fair-play possible et imaginable. La jeune femme savait qu’il ne se laisserait pas avoir si facilement. La suite de ses paroles fit réagir assez vivement la jeune femme qui avait tenté un nouveau stratagème avec l’idée de pleurer dans les bras du leader pour l’amadouer. « Oh ! Tu es en train de prétendre que j’avais ma place chez les verts ? Crois-le ou non, quelques minutes auparavant, je t’ai imaginé parfaitement à ta place chez les rouges. Le Ministère des Clichés a oublié une maison pour les personnes difficilement répartissables telles que nous ! » Irina s’arrêta pour rire légèrement avant de reprendre, la voix empreinte d’une pointe d’amusement qui était bien plus affirmée qu’elle ne le voulait : « Bien enregistré. Tu ne nous acceptes pas dans tes bras, mes pleurs et moi. C’est une bien triste décision que tu viens de prendre là, si tu veux mon avis, très cher leader. Peut-être que tu l’ignores, mais les leaders ennemis nous entourent et sont plus nombreux que tu le penses… tu veux vraiment perdre une conseillère si facilement ? » La stratégie n’en finissait pas, mais il défendait son rôle à merveille ; Irina savait qu’il n’était pas en reste pour toucher du doigt la victoire. Par le biais de toutes leurs plaisanteries, elle n’ignorait pas elle-même avoir dissimulé un aspect qui revêtait un caractère sérieux en mentionnant ce qu’il pouvait bien accepter de prendre ou non dans ses bras… La jeune femme ne pouvait s’empêcher d’y penser et de rapidement imaginer l’abandon immédiat de leurs rôles imaginaires pour des rôles bels et biens réels.

Le sérieux était de mise avec la discussion qui s’imposa par la suite. Encouragée par tout ce qu’ils avaient déjà échangé depuis qu’ils s’étaient salués devant la porte des Trois Balais, Irina lui fit savoir qu’elle n’osait pas forcément lui poser trop de questions et qu’elle craignait d’aller trop loin. Sa réponse la toucha plus qu’elle était capable de l’admettre… Il lui sembla parfaitement honnête en lui disant qu’il était en mesure de tout lui raconter et Irina se sentit légèrement désarçonnée par ses propos… Bien sûr, elle avait envie de savoir, bien sûr qu’elle avait également le sentiment qu’ils pouvaient tout se dire (bien qu’elle n’expliquait pas vraiment ce sentiment), mais pourtant elle lui fit savoir, presque à mi-voix : « J’aimerais savoir comment tu en es arrivé là…. L’idée n’est juste pas de raviver des moments difficiles par mes questions… Mon sentiment, à moi, c’est que ce n’est pas la chose à faire, c’est délicat, quoique tu puisses en dire … » Irina s’arrêta un instant, invitant de nouveau le silence avant de se rendre compte qu’elle ne tenait plus, il fallait qu’elle éclaircisse une partie de ses paroles : « Tu…tu as comme le sentiment que je dois être au courant ? » Une partie particulièrement troublante de son discours. S’il était question de sentiments, la jeune femme en était envahie de toute part et elle n’était pas capable de mettre un mot sur chacun d’eux. Elle écouta ensuite tout ce qu’il lui raconta sur Paris, sur le Japon, sur les relations entre Ministères et ce qu’il avait lui-même fait, hochant la tête lorsqu’il affirma qu’un rideau de fer serait bien présent, si des complications s’invitaient de nouveau dans la communauté magique britannique. « Je vois…. Est-ce que les Aurors ont pour coutume de devenir les cibles principales des mages noirs ? Est-ce que s’engager à devenir Auror revient à être en danger perpétuel ? Est-ce que….est-ce que….c’est encore ton cas aujourd’hui, même si tu ne fais plus partie du rang des Aurors ? » Irina n’avait pas spécialement envie de l’entendre dire qu’il avait été pris pour cible à plusieurs reprises et que c’était encore le cas aujourd’hui, mais elle avait quelques questions dont elle imaginait toute seule des réponses. Peut-être n’y était-elle pas du tout… Mattheus avait été un véritable Auror.

En attendant, l’Auror reconverti en Garde-Chasse qu’il était faisait face à une ancienne joueuse de Quidditch professionnelle… Avait-elle œuvré, elle aussi, pour l’intérêt général ? Probablement pas comme il l’aurait fallu, elle avait joué, mené son ambition jusqu’au bout tout en se préoccupant de son cas personnel et de sa fille, rien de plus. Mattheus avait un mérite dont elle ne disposait pas et elle tâcha de lui faire savoir que l’idée de se mettre au service des autres lui traversait l’esprit. Aller de l’avant, elle avait réussi à le faire et jugeait cela possible pour quiconque y croyait un minimum. Les paroles du jeune homme étaient attendrissantes et la jeune femme mit un certain temps avant de savoir quoi dire, optant finalement pour un ton aussi sincère et se voulant aussi attendrissant que le sien avec une pointe d’humour : « Deux belles personnes remplies de bienveillance et de bonnes intentions réunies dans un même lieu, c’est bien de ça dont il s’agit…. Je ne sais ce qu’une telle réunion peut donner, mais si ça mène à l’étincelle, il va falloir savoir si nous sommes prêts à nous laisser emporter par un éventuel torrent de flammes… » Irina baissa légèrement la voix en lui demandant : « Tu es prêt, toi ? » La jeune femme avait bien évidemment mêlé l’idée de l’incendie à la question de la bienveillance, ne sachant pas si elle parviendrait à rester neutre et à ne pas trouver un sous-entendu dans chacune de ses paroles. Chacun avait le droit à cette chaleur, selon ses dires. Vrai. Une chaleur un peu capricieuse et maîtresse d’elle-même qui se manifeste quand elle l’a décidé. Une chaleur à laquelle on ne s’attend pas forcément et qui surprend par la rapidité de sa progression vers l’intensité. Irina avait une représentation de la chaleur dont il était question de plus en plus claire. Une vision aussi tentante qu’effrayante.

Le passage à la conversation centrée sur Bianca ne tarda pas à s’imposer et aida grandement Irina à se sortir de l’idée des flammes et de ce qu’elles provoquaient en elle. En réalité, elle avait devant elle un homme capable de bouleverser tous les principes qui s’étaient naturellement installés depuis plusieurs années. Elle pensait à sa fille, elle pensait à l’avenir de cette dernière, à ses sentiments, ses éventuelles joies et peines…. Jamais Irina ne s’était laissé aller à penser à elle-même et ce que son propre avenir allait donner. Elle ne le faisait pas plus à l’instant présent, mais quelques battements irréguliers de son cœur n’avaient, pour une fois, pas été destinés à Bianca. Elle prenait de plein fouet une attraction instantanée et instinctive pour un homme qu’elle avait vaguement connu et qu’elle redécouvrait en suivant le fil d’une longue discussion aux sujets variés. S’il avait fallu qu’elle se parle à elle-même, Irina se serait sûrement dit quelque chose comme « Tu deviens folle, ma pauvre ! » mais elle tentait plutôt de rester lucide, de parler de sa fille le mieux possible tout en faisant passer la solidité des liens qui s’étaient créé depuis l’arrivée de la petite. Les premières paroles de Mattheus firent sourire Irina qui lui répondit, sur le ton de l’humour : « Hmm… on parle du temps où je vais devenir grand-mère, c’est ça ? Je ne suis pas prête ! » Elle en riait, bien évidemment, la petite était….petite, bien trop petite pour que de telles questions se posent, mais il était vrai qu’en tant que fille, et prochainement femme, Bianca serait confrontée à tous ces tourments. « J’espère qu’on trouvera assez de ressources pour leur apporter autant de sécurité que possible. Tu sais, voir les choses d’un point de vue de maman me fait réaliser à quel point ça a dû être difficile pour toutes les familles ….celles qui ont dû, par la force des choses, laisser leur enfant aux prises avec des personnes mal intentionnées, sans savoir ce qu’il allait advenir des enfants. On ne considère peut-être pas forcément ce point de vue. » La main du jeune homme était dans la sienne et Irina n’osait pas trop bouger pour ne pas trahir quoique ce soit, pourtant, elle appréciait le contact tout autant que les paroles rassurantes et extrêmement encourageantes qu’il prononçait toujours quand il était question de sujets sensibles et importants. Pour répondre à son intervention, celle où il disait qu’il était là si besoin, Irina lui serra la main, tentant cette fois-ci la communication tactile qu’elle ne maîtrisait sans doute pas aussi bien que lui, maintenant qu’il était privé de l’un de ses sens.

Irina était contente de savoir qu’un Garde-Chasse qui ne lui était pas inconnu serait là pour assurer la gestion des situations de crise avec le seul danger qui restait permanent, à Poudlard. La forêt interdite n’était pas franchement encourageante et chaque année, les élèves étaient invités à ne pas s’y aventurer, ce qui finissait toujours par arriver. Irina leva un sourcil quand il parla de cours particulier, et elle ne se priva pas de lui demander, dans un sourire : « Tu donnes des cours particuliers ? Il faut la signature du représentant légal de l’enfant pour autoriser ça. Crois-tu obtenir la mienne pour lui donner des cours particuliers ? » Irina savait qu’il lui répondrait que c’était dans l’intérêt de la petite, mais elle avait envie de le taquiner de nouveau. Elle le taquina encore un peu plus en répondant à l’idée de lister les milliers de surnoms qui valorisaient sa fille en lui disant : « Tu serais capable de t’endormir si je commence à faire ça, pas vrai ? Je te l’ai dit, je m’abstiens… mais ma fille est une chouette gamine, ce sera le premier surnom de la liste. « Chouette ». » La jeune femme avait sincèrement envie qu’il capte son sourire, mais elle savait pertinemment qu’il ne le pouvait pas, pas comme elle se l’imaginait. Irina le laissa reprendre la parole et expliquer ses méthodes, elle attendit simplement d’être certaine qu’il avait fini sa phrase pour dire : « Tu sembles être fait pour ça…. » C’était sincère, peut-être un peu direct, mais il lui donnait l’impression de savoir ce qu’il y avait à faire avec les jeunes. Irina ne savait pas, pas toujours, elle y allait à l’instinct en essayant de privilégier l’idée de justice. Elle savait à quel point les jeunes étaient sensibles à l’idée d’injustice…
Quant à la question de la relation qu’allait entretenir Bianca avec Mattheus, Irina se plaisait sérieusement à la mettre sur le tapis, défendant son point de vue : « Hé ! Attends une minute, ma stratégie était tout à fait positive pour toi ! J’avais l’intention de lui faire comprendre que tu étais un adulte digne de confiance, rien de plus. L’avenir nous dira sûrement si elle t’apprécie sincèrement. » Irina se garda bien de dire « J’espère que ce sera le cas » bien qu’elle ne doutait pas réellement. « Qu’est-ce que je peux lui raconter sur toi ? Que tu as mat….surveillé sa mère pendant les matchs ? Que tu as sacrifié plusieurs heures de l’une de tes après-midi pour moi ? Que tu paries sur son appartenance à la maison des Blaireaux ? » Irina savait dores et déjà que cette entrevue lui resterait en tête pendant un moment…elle savait aussi qu’elle racontait la plupart des choses qui se passaient ici pour elle à Bianca. Allait-elle réussir à produire une lettre à l’attention de sa fille en cachant ce qui avait occupé son après-midi libre ? Si elle lui en parlait, serait-elle capable de neutralité pour ne pas laisser transparaître le trouble qui l’animait ? Par écrit, c’était facile… un peu de temps serait nécessaire à Irina pour se remettre un peu de ses émotions quand la séparation avec Mattheus aurait lieu.


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Message(#) Sujet: Re: hello sleepwalker • ft. irina. hello sleepwalker • ft. irina. - Page 2 EmptyDim 25 Mar - 16:05



Irina & Mattheus

« Quelques belles lignes qui transpirent les beaux mots et la poésie, une belle petite mise en bouche pour le plaisir des mirettes. Pour la belle et l'aveugle. »
Les choses se présentaient comme une forme de puzzle. Répartir nos émotions selon un ordre précis, selon une logique imparable. Nous nous confortions sur notre situation, sur des acquis… sur un confort en remuant le « pourquoi » dans notre tête. C’est vrai ça, j’ai toujours été quelqu’un apte à créer une hiérarchie logique dans mon esprit, et il n’avait fallu que quelques mots venant d’Irina pour tout remettre en question. Je n’étais pas si organisé finalement, mais je pensais bien qu’elle était la seule et unique personne capable de créer cette tempête en moi. Je ne voyais pas d’autres personnes capable d’initier cette vague déferlante et de bouleverser les principes, la stabilité morale et sensiblement sentimentale que j’ai mis en place pendant tout ce temps. Elle respirait et inspirait tellement de choses à la fois,.. À m’en troubler l’esprit.

Elle oeuvrait avec ardeur pour enterrer l’oeuvre de Blackman, même si nous ne pouvions faire oublier aux personnes cet affreux pan de leur vie. Mais nous nous retenions comme des figures de confiance et d’autorité, là était notre force - nous ne faillirons pas. Et je marchais aussi bien avec elle… C’est là que je me disais que malgré mes problèmes par le passé, j’aurai dû garder contact avec elle. J’ignore ce qu’il en aurait résulté si j’avais fais ça à l’époque, mais les choses ne se seraient pas présentées de cette façon aujourd’hui. Je pense qu’elles auraient adopté une dimension qu’au fond de moi je trouvais épanouissante, certainement… Peut-être pas… Mais c’est pour ça que j’oeuvrai à rendre le moment plaisant… Oui, au fond, ça doit être pour ça. Comme pour rattraper le temps perdu tout en jouant la carte du réaliste ; nos propos ne devaient pas être comme une conclusion : hâtifs.

Mais il était compliqué de modérer le moindre de nos propos quand il était question d’être attirés par la tentation…Plus je l’entendais, plus je souhaitais repousser le point final de ces retrouvailles. Je n’aurai pas espéré en sortant de chez moi ce matin que je finirai par passer un moment comme celui-ci. Le vent avait porté la séduction, le jeu et la franchise pour qu’ils s’entremêlent et donnent un nouvel angle de notre discussion. Un nouvel angle à explorer. « Aha, je suis en pleine possession de mes moyens ! Et je ne douterai jamais de sa personne non plus. Je plaisantais, j’ose simplement espérer qu’elle soit en phase avec mes propos et pensées. » Fusionnant la pointe d’humour et la sincérité, il est vrai que je n’attendais que sincérité venant d’elle vis-à-vis de notre sujet de conversation. Je ne pouvais pas me permettre d’en attendre plus au final… Pas maintenant.

La gourmandise à ce stade peu avancé n’avait pas lieu d’être, et pour instaurer le malaise… ce serait un sans faute. Intégrer une nouvelle personne, soit l’Auror reconvertit, je me suis aussitôt demandé si cela était une bonne idée. Je ne m’étais pas concerté avant de décider de mettre en place ce petit bonus. Il fallait croire qu’au final il y avait son petit effet escompté, chose que je n’aurai pas spécialement prédit… Tant mieux. Haussant les épaules d’un air finement joué, à moitié songeur suite à sa question à laquelle je finis par lui répondre. « Possible, il est arrivé début Janvier il me semble. En tout cas, je ne mens pas en disant qu’il ne t’a pas remarqué. Cela reste un bon ami à moi cela dit, alors si jamais tu souhaites que je lui fasse passer un message ! » Le moyen le plus alambiqué mais aussi le plus stratégique pour pouvoir continuer cette conversation.

Autant le nombre de batteuses en Quidditch pouvait se révéler être faramineux, autant il n’y en avait qu’une seule qui, pour ma part, aiguisait mon intérêt au point de perturber l’ordre logique des choses que j’avais instauré dans mon esprit. Il était inutile de le nier au final, pas plus longtemps non… Je me faisais bien à l’idée que le désordre de mes idées, l’apaisement de mes maux… tout ceci est survenu par la seule force d’une voix parfumée, de chaleur… Tout ceci lui appartenant sans aucuns doutes.

« Ooh, bel angle d’exploration comme question ! Je salue ta stratégie, c’est indéniable miss. Mais je n’ai rien à me reprocher comme tu peux le voir, passer du temps avec toi et un véritable plaisir ! Ne va pas t’imaginer que je profite de toi ! Je suis bien trop content de t’avoir retrouvé. »

Aussi malicieux et stratégique, il me fallait user de cette formulation pour répondre à sa question. Bien qu’elle me la posait sur le ton de l’humour, que nous parlions des deux mêmes personnes qui s’avéraient être nous… Je devais aussi me prononcer sur nous, à la première personne. Ce fut donc chose faite même si la conversation continuait de prendre des allures tentatrices, viles mais tentantes. Je me rappelais avoir expliqué le type de femmes que j’appréciais, comme si je la visais à travers cette lisse re-formulation. Alors je l’écoutais à nouveau, pour une raison que j’ignore, savoir qu’elle n’avait personne dans sa vie me … fit sentir plus léger ? Était-ce de l’égoïsme à ce niveau ? J’avais quelque chose à craindre ? Quelque chose sur lequel je devais être rassuré ? Compliqué à dire, tout ce que je sais, c’est que si j’avais pu pousser un long soupire de satisfaction, je l’aurai fait.

Hormis là, je décidais de contenir ce même soupire. Sa tirade aussi enchantante qu’idyllique… Mon esprit d’analyse n’eut pas tant de mal à analyser entre les lignes, entre le timbre de voix qui sépare chaque mot. Mon ouïe percevait forcément ce qu’elle me disait. Je ne pouvais pas m’empêcher de ressentir un léger frémissement que je masquais, ne laissant pas mon attitude trahir mes pensées… Je pouvais néanmoins sourire d’une manière des plus chaleureuses. Il est vrai que cela apportait d’une manière ou d’une autre, un sentiment de réconfort et de sécurité. Alors une fois qu’elle eut terminé, mon esprit d’analyse avait déjà opéré quelques pensées en parallèle. Je pouvais déjà lui répondre petit à petit pour amener ma crédibilité à la sienne, les faire fusionner.

« Ça tombe bien le sourire est un outil de communication que j’affectionne tout particulièrement ! Il livre tellement de messages selon la situation. Ce n’est jamais trop abstrait crois-moi. »

C’est vrai, elle avait raison. Le sourire, même si employé dans le sarcasme ou l’ironie, il était l’outil le plus émotionnel en termes de communication. Cette tension des muscles jouait un rôle important au sein du relationnel. Et j’ai toujours décidé d’en faire bonne usage depuis que j’ai perdu la vue. Je me suis toujours dis que les mots qui accompagneront mon sourire et vice-versa seront explicites pour ceux qui me feront face. Je n’aurai jamais à justifier le sarcasme de la sincérité, uniquement car je m’emploierai à user des bons mots. « Ce n’est pas cliché je trouve, non. Voir avec le coeur, peur de personnes en sont capables. Pour la plupart il leur a fallu perdre quelque chose pour pouvoir posséder ce don… » Perdre quelque chose comme la vue. C'est grâce à cela que je sondais l’esprit des gens, c’est grâce à cet handicap que je pouvais voir le meilleur de chacun.

Je pouvais ressentir leur aura, leurs ambitions, leurs émotions, le battement de leur coeur qui s’accélérait autant qu’il se calmait. Je pouvais percevoir les battements de celui d’Irina en me concentrant, mais cela serait intrusif d’agir ainsi alors je ne m’y suis pas appliqué. C’est sans doute pour cela que je me sentais si proche d’elle, parce que, comme elle l’a dit - voir avec le coeur, ça ne me faisait pas peur, c’était même ma philosophie au final. Et quand bien même j’aurai pu lui dresser explicitement la façon dont je percevais la chose, je n’aurai que trop prouvé que nous étions sur la même longueur d’onde. Au final, elle me dressa un listing de ses attentes envers l’idéal qu’elle aurait conçu. Était-ce une coïncidence que je me retrouve à nouveau dans ses mots de manière implicite ?

Etait-ce un ressenti comme un autre ou bien mon avis était totalement biaisé par les multiples ressentis qui se manifestaient dans mon esprit. Mais quand elle me demanda si l’Auror que je connaissais était ainsi. Je n’ai pas spécialement attendu, pas réfléchit avant de lui répondre car je savais d’avance que le fameux Auror dont elle me parlait… c’était moi. « Je ne mentirai pas en disant qu’il est tout ça… » Est-ce que cela pouvait la rassurer quant à cette idée qu’elle se faisait de la personne qu’elle en tête ? Je l’espérais profondément car mon chaque caractéristique je les associais à ce que j’étais devenu… « Je tiens juste à rajouter que même calme, il se révèle avoir des moments de pics d’énergie. C’est toujours bon à savoir, non ? » Mon esprit calme et reposé pouvait déguiser un intérêt pour les efforts, les pics d’énergie. Assembler le feu par le feu pouvait être une bonne idée ou non, allez savoir, mais ce que j’en dis - c’est qu’il est toujours bon d’associer deux éléments de la même nature.

Et quand bien même elle demeurait le brasier, je pouvais incarner la bourrasque qui alimente ces flammes. Est-ce que je m’étais surpris à penser qu’Irina et moi étions… complémentaires ? Venais-je d’émettre l’hypothèse d’une progression sur la voie de la complémentarité ? Confusion… j’aimais cette idée mais l’exposer à voix haute pourrait poser plus de problèmes qu’en résoudre. Au bout d’une compte une infime légèreté s’invita entre nous lorsque nos esprits enfantins se mirent en accord sur le sujet de conversation suivant. Le fait est que cela permettait une meilleure utilisation de nos ressources du relationnel. Nous pouvions faire preuve de dérision et d’auto-dérision. Haussant les sourcils, mes mains sur la table, les doigts agrippant le bois pour souligner un air faussement étonné, pus prendre la parole pour justifier mes intérêts dans une sphère d’ironie et de sarcasme qui nous enveloppait, elle et moi.

« Et bien des trucs des garde-chasse ! Quelle question… ! J’insiste sur le fait qu’il serait préférable de jouer sur l’alliance. Tu n’crois pas ? »

Belle méthode pour arriver à nos fins. Se battre ensemble contre un adversaire commun. C’est ainsi que l’on avançait, que l’on forgeait notre voie ! Même si ces pensées sérieuses pouvaient paraitre comme un paradoxe avec le ton de notre conversation, il n’en découlait pas moins d’une réalité bien ancrée. Mais cela ne nous empêcha pas de continuer sur ce ton décalé afin de mettre en opposition la dualité du serpent et du lion. Je m’étais avancé sur quelques arguments afin d’expliciter la dangerosité du reptile sur le roi des animaux. Je m’attendais forcément à une démonstration de sa répartie, qu’elle brise les mots que j’ai manifesté pour s’affirmer. À vrai dire l’écouter pourrait désormais faire parti de mes hobby préférés… Analysant le moindre argument qu’elle plaçait en faveur de son parti, je ne pouvais pas non plus la contredire sur cela.

Nier qu’en force brute, le serpent serait largement dominé certes. Je me sentais plisser des yeux derrière mes verres rubis, indiquant une volonté de faire face nouveau. M’avouer vaincu sans m’être plus défendu ? Impensable. Mais sa voix me faisait perdre les moyens les plus basiques que je possédais… Je pouvais m’embourber dans des situations alambiquées alors que je pouvais en sortir de manière plutôt simple. Il fallait juste que je garde le contrôle sur la situation et l’utiliser à mon avantage à mon tour, et profiter de sa voix pour nourrir mon esprit de chaleur.

« Belle analyse, mais tu ne crois pas que le serpent se voit être la plus rapide ? Je te dis ça car même dépossédé de toute force brute, la morsure d’un serpent est extrêmement rapide. Au mieux, le serpent mordra le lion avant de rendre l’âme. Ce serait… un match nul finalement ? »

Quelle finalité ? Deux prédateurs dont l’opposition se solderait par la mort ? Voilà qui devait mettre Irina d’accord sur cette réponse C. On employait souvent cette réponse lorsque nous étions à cours d’arguments, mais cette réponse C découlait d’une analyse pertinente des arguments de la professeur de vol. Je ne mettrais pas en doute son assurance, mais ses mots faisaient mouche. Elle avait clairement quelque chose qui la mettait en valeur… J’essayais vraiment de ressentir ce dont il pouvait s’agir, mais cela ne se ferait sans doute pas à la première retrouvailles… Ou alors il faut que je médite calmement dessus, que sa voix ne vienne pas border mes idées pour mieux les éparpiller… bien que je semblais demander à ce que ça arrive à nouveau. Contradictions quand tu nous tiens, visiblement. Je ne pouvais m’empêcher d’approuver ses dires quant aux actes afin de refaire le monde ; moi-même j’ai espéré pouvoir opérer quelques changements étant plus jeune…

Je me leurrais. Mais sûrement parce que je ne croyais pas en ces différentes forces. Je ne voulais pas y croire car ces forces comme l’amitié ou l’amour étaient facilement destructibles… Aujourd’hui, il en est tout autre. Depuis quelques années, mon point de vue s’est élevé vers des hauteurs inespérées. Je crois en ces forces, je crois en tout ce qui rend le monde meilleur. Je crois en tout ce qui nous rend meilleur. Je crois en toi, Irina. « Il n’y a pourtant qu’un pas entre les mots et les actes aha. C’est une question de point de vue. Je suis sûr qu’en mêlant nos deux esprits, on peut relever de nombreuses prouesses ! » A la fois un sourire ambitieux et encourageant, mais aussi de la sincérité car c’est ce que je pensais. Je pouvais me douter de comment elle souhaiter opérer ses changements, ou plutôt savoir ce qu’elle aimerait pour un monde meilleur…

Je pensais savoir en tout cas. Les Acromentules n’étaient pas stupides mais agissaient à l’instinct. Elles font parties des rares espèces avec lesquelles je peine à sympathiser. Pourtant même les Centaures demeuraient bien plus coopératifs. Alors quand elle parla d’attendrir ces araignées peu communes, je ne pus m’empêcher de pousser un soupire en souriant à pleines dents. « Ouh ! Tu es bien confiante… Mais ça se tente qui sait ? J’ignore quelle garantie nous avons, mais on peut toujours essayer ! » J’ai déjà tenté d’articuler une forme de communication quelconque avec les Acromentules, de mon passif d’Auror mais aussi en tant que garde-chasse. Je le saurai si jamais il y avait un moyen de pouvoir apaiser ces créatures. Je connais simplement Hagrid qui, à ce qu’il parait, avait de bonnes relations avec ces araignées. Sûrement que je devais continuer de me rendre sur leurs territoires pour pouvoir avoir leur confiance en tentant bien des stratégies…

Mais elles ont déjà usé de l’hostilité envers moi, et je me suis déjà retrouvé à leur répondre par la force Je repensais encore à Mackenzie. J’ai adopté la fourrure de l’autorité durant un bon moment… Mais je n’ai jamais été un bon orateur par le passé. Je rattrape mon retard à l’heure actuelle, mais je ne pouvais pas combler ce fossé qu’elle instaurait entre elle et moi. Elle m’était bien supérieure sur ce plan là et je ne pouvais que rebondir doucement en choisissant stratégiquement mes mots… Elle, c’était d’un naturel bluffant. Bien que nous renforcions ce cadre de l’ironie sur mes capacités au sein d’un leadership, je devais lui répondre, faire preuve de crédibilité !

« C’est un fait. »


Je me redressais sur ma chaise avant de croiser mes mains entre elles : « Je n’vais pas te mentir, tu as des arguments choc, et j’ai failli me sentir désarmer ! Seulement, je ne compte pas baisser ma garde. Je vais rester digne. Il faut bien déguiser sa personnalité face aux opposants pour pouvoir les abaisser avec verve. Je saurai utiliser tes conseils à bon escient, de ce fait je sais que je ne ploierai pas le genou. » Essayer de retourner ça à mon avantage… Je ne savais pas ce qu'il en résulterait. Mais vue la fragilité de mes propos, elle pouvait soit me transpercer, soit aller dans mon sens. Ça passe ou ça casse comme on dit, mais au moins si elle décide de m’achever sur la discussion… Je ne manifesterai pas de fierté, elle aura mérité cette confrontation d’idéaux. Réellement, elle avait tout pour transcender les esprits. Mais je pouvais continuer de me défendre, plus particulièrement sur sa stratégie de venir pleurer dans mes bras.

Je pouvais encore faire quelque chose pour limiter la casse. Il fallait dire que nos places de Gryffindor et Serpentard étaient finalement inversées… Créer une autre maison pour des cas tels que nous, ce n'était pas une si mauvaise idée finalement. Il fallait l'avouer, oui c’est clair et net. Me grattant doucement le le menton du bout des doigts, je me mettais à réfléchir en même temps que je l’écoutais. M’éclaircissant la gorge, je finis au moins par répondre à mon tour pour apporter plus de contenu à la discussion. Je devais au moins montrer plus d'assurance qu’une réponse totalement improvisée et à laquelle je ne croyais pas. « Moi à Gryffondor ? Ma foi… pourquoi pas ! Mais il est vrai qu’à force de se distinguer des autres on aurait dû finir dans une maison supérieure aux autres. Et c'est là qu'on aurait créée notre organisation ! » Chaque contact été lié, chaque sujet pouvait s’entremêler stratégiquement sans perdre de vue le fil conducteur.

Maintenant je devais défendre ma position de leader et l'idée même de perdre une conseillère de qualité. Le choix était vite fait finalement. « Je préfère t’avoir à mes côtés ! Je préfère que l'on reste unis oui, t’as raison. Cependant, ce n’est pas pour autant que je serai aussi clément ! J'ai une crédibilité à conserver, alors je compte sur ta franchise et ta coopération ! Ce qui veut dire, pas de coup de poignards dans le dos, la vipère est rapide. » Concluais-je sur un ton qui mêlait ironie, humour et un brin d’avertissement. Je ne prenais rien au sérieux, ou du moins je ne voulais pas prendre cette discussion au sérieux car elle n'exposait ni plus ni moins que nos esprits de jeunesse qui rentraient en confrontation. Des esprits appartenant à la fois au passé mais aussi à nous, alors nous gérions la discussion de telle sorte à ce que le sérieux n'est pas sa place ici.

Présentement, ce qui avait lieu d'être reposait clairement sur le second degrés qui devenait une composante importante de nos sujets de discussion quand on y pense. Mais pour la suite, forcé de constater que cette dimension n'avait pas sa place. Nous parlions sur des faits plus importants et non pas spécialement tabous. Voir pas du tout en vue de ce qu’elle me demanda finalement. Je pouvais comprendre cette gêne, et je ne peux le lui reprocher. Mais c'était l'occasion enfin de faire éclore cette sphère qui contenait les informations du passé. Faire exploser la vérité sur celui que j'ai été. Car autant la cécité était méritée et je l’ai travaillé durant des années… Autant ce qui m’a amené vers ce handicap, j’avais beau vivre avec, cela devait me servir de force et de faiblesses. Alors, baissant la tête, je repris lentement ma respiration avant de me prononcer finalement :

« Quand le Ministère m’a mis à la tête de différentes escouades d’Aurors, j’ai traqué les mages noirs aux quatre coins du monde. Je te l’ai dis tout à l'heure, je voulais simplement protéger ceux qui ne pouvaient pas se défendre, rétablir une justice dans ce monde… C’est tout ce que je voulais faire. Mais le problème reposait, comme tu le sais, sur ma haine de ces personnes. Alors un jour, j’ai mené une expédition de grande envergure sur une piste que j’avais travaillé durant des mois. Je m’étais trompé, ma haine a faussé mon raisonnement, et mon équipe s’est retrouvée prise au piège avec moi. Nous nous sommes défendus, et en souhaitant protéger un de mes subalternes, j’ai subi un sortilège qui m’a privé de la vue… »

Redressant doucement mes lunettes, je ne voulais pas lui infliger ce regard du néant même si je pouvais simuler une vie au fond des yeux maintenant que j'y étais habitué. « Mais aujourd’hui, je me dis que j'ai un meilleur recul sur la situation. Je peux en parler librement, et même me servir d’exemples ! C’est pour ça qu’aussi fragiles soient tes questions… imagine qu'il n’y a aucuns obstacles entre toi et moi. C’est plus simple, et nous devenons totalement francs l’un envers l’autre. » Quelle piété Mattheus Wenlock. Il fallait dire que j'ai vécu assez longtemps avec cela pour me permettre de prendre le recul qu'il fallait. J’appréhendais les problèmes d'une toute autre façon désormais, et je pouvais m'y adapter rapidement car j’y étais déjà confronté avant ! Mais c’est vrai que je voulais lui faire part de cette histoire parce qu’au final, mon instinct me dicta de le lui dire.

Elle devait être au courant de ça, et je me serai douté qu’elle se demande pourquoi. Alors j’ai préparé une réponse que je lui livrais avec un ton un petit peu plus fragile, mais remplis de bonne volonté. « C’est ça. Je ne pensais pas avoir autant le besoin d’en parler avant de te retrouver. Je me suis dis que, toi, tu pourrais tout savoir… C’est comme lever des barrières, bousculer les obstacles… Il fallait que je te livre ça, et ce que tu souhaites savoir. » Au moins les choses étaient dites et ce n'était pas plus mal. Mon statut d’Auror appartenait au passé, mais en parler ne me posait aucun problèmes. Je me souviens que ce furent les années les plus éprouvantes de toute ma vie, et en finir d'un point de vue personnel et physique, ce n’était pas plus mal.

Je servais une cause avant qui a muté aujourd’hui, et c’est ici que je pouvais rendre les choses meilleurs grâce à cette cause. Par le passé, cela impliquait d’être…. « Si les Aurors ont longtemps traqué les mages noirs, je peux pas te cacher qu'il existe une réciproque… » Me raclant la gorge, je repris pour ce qui était de mon cas personnel : « Je me suis toujours arrangé, pour chaque cas, de les occire ou de les faire emprisonner à vie Azkaban. Je n'ai pas d'ennemis à l'air libre aujourd’hui, je me suis arrangé pour protéger l'entourage que je construirai et je ne peux pas me permettre de te… vous mettre en danger.  » Bafouillant la fin de ma phrase, j'ai mal géré la transition des paroles. Il fallait avoir conscience d'une chose quand on devient adulte - la vie, ce n'est pas le soleil ou les arcs-en-ciel. Autour de nous, il y a de véritables cyclones qui caractérisent la vie. Aussi forts que nous pensions être, la vie continuera de nous mettre à genou.

Et elle nous laissera ainsi en permanence si on se laissait faire. Alors que la vie frappait plus fort que n'importe qui au monde, ce n'était pas d'avoir du répondant qui comptait non… C'est de se faire cogner par la vie et pourtant trouver dans l'échec le moyen d'avancer, d'aller de l'avant. Sans jamais flancher. C'est comme ça qu'on gagne. C’est de cette façon que j'ai décidé d'avancer, de protéger autrui… Dans le sens des métaphores, nous arrivions à expliciter nos propos au final. Ce n'était pas plus mal, nous nous comprenions mieux sans doute. Et se cacher derrière le rideau du théâtre ne pouvait durer indéfiniment. Imageant ses propos dans ma tête, je me faisais clairement un schéma digne d’une projection astrale où mon esprit surplomberait la présente scène. J’hochais positivement de la tête durant son intervention sur cette myriade de sentiments, se laisser border. Je réfléchissais à savoir si oui ou non j'étais prêt à me laisser emporter, il n’y avait rien à peser pour prendre la décision au final.

« Je pense au fond de moi, j’ai toujours été prêt pour ça. »

Je ne manquais pas de bannir le moindre tremblement dans le timbre de ma voix. Je ne savais pas comment elle allait percevoir cela, mais sensiblement un seul sens était envisageable. Redressant le visage vers elle, j’envisageai dés lors une autre réponse, faisant suite à sa première tirade sur le sujet. « C’est à notre portée d’atteindre cette lumière. On a certainement trop vécu dans l’analyse des situations, il est sûrement temps pour nous de vivre comme nous le souhaitons, sans entraves… » Un encouragement sur une nouvelle vie, un nouvel arc. C’était quelque chose de compliquer à mettre en place, ou bien ça l'était lorsque nous étions décidés à nous poser encore des questions avant d’agir. Mais agir ainsi ça nous a toujours rassuré, le fait d'anticiper une situation pour mieux pouvoir vivre quelque chose en sachant ce qui nous attendait. Je peux comprendre qu’avec sa fille elle songe d'avantage à lui faire vivre la meilleure vie possible, ce pourquoi je ne pouvais pas la forcer à rejoindre le mouvement d'une vie au jour le jour.

Non clairement pas, ce genre de situations sont amenées par des choix… Elle devra faire le sien quand elle estimera que c'est bon. Maintenant, demain, dans un mois, quand elle le sentira. En tout cas je ne pouvais que la soutenir dans sa démarche de mère. Bien sûr quand j'ai tenté de la rassurer sur le fait que sa fille, Bianca, aura les mêmes ressentis, je n'ai pas anticipé le statut de grand-mère. Ceci eut pour effet de me faire éclater de rire malgré le ton rassurant que je voulais renvoyer. Elle ne me facilitait pas la tâche ! « Mea culpa ! J’étais trop concentré ! » M’exclamais-je sur la même note de rire. Bien que ce dernier ne pu durer longtemps étant donné que la suite se porta sur l’an dernier. J'aurai dû être présent, mais je n'avais pas totalement finalisé ma formation… Je ne pouvais pas agir, et c’est sûrement le plus gros sentiment d'impuissance que j'ai eu ces derniers temps. De ne pas avoir pu aider ces enfants, et Irina comprenait mieux que quiconque les ressentis des parents d’élèves.

Je ne pouvais pas imaginer la souffrance de certains, mais je jaugeais le courage de beaucoup afin de les laisser à Poudlard. Elle avait raison, nous ne considérions pas assez ce point de vue, il fallait que cela change. Je pense que le changement pouvait opérer maintenant. Maintenant que nous étions là. « Il n'y a pas à espérer, nous aurons ces ressources. Ils bénéficieront de la meilleure protection possible, nous donnerons tout je le sais. Tous autant qu’ils sont, les élèves, les parents, nous oeuvrerons pour une vie plus sûre. Ta fille n'aura pas à vivre cela, je suis là, mais plus important encore… tu es là. » Ce n'est pas vivre dans un monde rose plein de bisounours que d'être optimiste. C'était croire en la force de chacun, de chaque rouage de l'école pour savoir que cette fois-ci ces forces du mal, ou peu importe le nom qu'on leur attribuait, ne bénéficieront pas d'un nouveau règne.

L'école nous appartient, il y a eu trop de morts… De sang qui a coulé. Alors ma main sur celle d'Irina venait soulever tellement de symboliques par la proximité. Autant je souhaitais la rassurer quant à ses aprioris, autant je voulais lui faire savoir qu’à partir de maintenant…. à chaque moment de son existence : je serai là. Je ne partirai pas. Je ne partirai plus comme j'ai pu donner cette impression depuis le jour où la cécité m'a frappé. S’en est fini. Au fond de moi, j'espérai que ce contact ne prenne pas fin. Il me transportait et faisait office de passerelle entre elle et moi. Etais-je le seul à percevoir ça de cette façon ? Alors de ce biais là, nous continuions de parler de sa fille. Mais sur une note plus positive et plus partante sur l’idée que si elle avait besoin d'aide je pouvais l'aider à travers des cours particuliers.

Être aveugle ne m'empêchait pas de réaliser des tâches scolaires en vue de mes connaissances. Sa réponse ne pu qu'enclencher un sourire lumineux qui changeait le ton de la discussion précédente. Nous mettions autant d'énergie dans l’amusement que dans le sérieux, le juste milieu était trouvé et c'est ce qui rendait nos échanges riches tout en étant conscient qu’y imposer une conclusion serait compliquée… « Tu t'en doutes je le fais pour elle ! Tu aurais peur que je finisse par trop sympathiser avec ta fille aha ? Je comprend, je dois avoir ce feeling là… » Tentant une nouvelle fois de retourner une situation à mon avantage, je n'étais pas sûr de sa future réponse, le fait est que je trouvais amusant de partir de ce principe, cela allégeait la discussion tout en créant une dimension presque insoupçonnée.

J'ignorais si je faisais bien de parler de son enfant de cette façon, comme si nous nous entendions déjà extrêmement bien. Le temps orchestra notre relation, mais je voulais donner le meilleur de moi-même si cette occasion se prépare. Au moins je voyais bien qu'Irina aimait profondément sa fille et elle n'avait plus à le prouver, c'est clair et net. A travers les surnoms qu'elle lui donnait je pouvais être sûr maintenant que rien ne la ferait ployer pour sa fille. « On part donc sur Chouette en tête de liste. C'est un début, et déjà moins prétentieux que « Je ne te punirai pas ! » aha !  » Alors je pouvais méditer sur mon relationnel avec les enfants. Il était difficile d'en établir un schéma précis… En tout cas de mon point de vue. Irina, elle, semblait savoir ce qui se dégageait de cela. Le point de vue extérieur le plus convainquant pour moi reposait sur ses paroles, mais j'avais besoin de détails quant à son affirmation.

Je ne doutais pas du tout de ses propos, je les assimilais même au plus profonde moi. Juste que… je souhaitais connaitre les mécaniques qui l'ont mené à penser ainsi. « Ah oui tu trouves… ? Qu’est ce qui te fait penser ça ? » Je trouvais toujours intéressant l'idée de me projeter sur le point de vue de la directrice des Gryffondor. Alors dans cette optique, nous enchaînions sur la relation que je pourrais possiblement entretenir avec cette fameuse Bianca. « L’avenir est plein de surprises dit-on. J’espère qu'il en regorgera l’année prochaine. » Alors au final, qu'est ce que ça cachait ? Et bien tout ce qu'elle pouvait imaginer. Libre d'interprétation mais aussi restreint à quelques sens qui lui étaient directement adressés. Alors sur sa dernière lancée, je pus rebondir après avoir dompté un rire que je n'espérais pas, mais qui me fit le plus grand bien.

« Tu peux lui dire ce que bon te sembles ! Mais n’oublies pas de lui dire que je continue de veiller sur sa mère avec intérêt, que je continuerai à sacrifier des heures avec elle s'il le faut, et que je suis fier qu'elle ait rejoint Poufsouffle ! »

(c) DΛNDELION
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Message(#) Sujet: Re: hello sleepwalker • ft. irina. hello sleepwalker • ft. irina. - Page 2 EmptyLun 2 Avr - 17:13


Mattheus & Irina

hello sleepwalker


Irina pensait avoir été jusqu’au bout de son apprentissage du contrôle de ses émotions. Force était de constater qu’elle s’était trompée sur toute la ligne et que le Quidditch et l’expérience grandiose qu’elle avait vécue ne faisaient pas tout. Elle avait encore beaucoup à apprendre….et elle était loin d’imaginer que des retrouvailles, en apparences simples et hasardeuses, se transformeraient en une espèce de casse-tête qu’elle trouvait, somme toute, agréable à vivre. Parce qu’il avait quand même fallu à Irina une bonne progression dans la discussion pour s’avouer qu’elle appréciait plus que jamais la présence de Mattheus. Mieux encore, elle assimilait cette compagnie à une bouffée d’oxygène qu’elle n’avait même pas espérée et qui la surprenait autant qu’elle la comblait. Elle accrochait à sa façon de penser, à sa voix, à sa manière de voir la vie et de réagir aux plaisanteries ….. Sans compter son sourire qu’Irina n’avait pas manqué de placer dans la liste des choses qui étaient communicatives, chez lui.
S’il était question de parler de cécité, Irina ne pouvait s’empêcher de se demander si elle n’en avait pas subi une certaine forme, par le passé, n’ayant jamais constaté à ce point le charme de l’Auror qu’elle avait fréquenté … Il s’agissait pourtant de la même personne, à quelques changements près. Une personne qui lui serait vraisemblablement – et malheureusement – passée sous le nez si la rencontre à Pré-Au-Lard n’avait pas eu lieu.

Ses réflexions internes et personnelles poussaient Irina à rapidement imaginer ce que sa sœur Yarah lui dirait dans un tel cas. Sans doute lui tirerait-elle les vers du nez avant de lui reprocher d’être attirée par un homme après seulement quelques instants de conversation intense ? Sauf qu’elle le connaissait d’avant, non ?! Oui….mais il n’empêchait que quelque chose chez lui la fascinait aujourd’hui…. A l’instant présent… Assumer cela n’était pas d’une toute simplicité, Irina avait pris l’habitude de rester seule, de se consacrer à sa fille et de vivre les quelques relations qu’elle avait eu à vivre. Des épisodes de sa vie sans osmose, sans véritable intérêt… dont elle n’avait pas d’énormes souvenirs. Elle n’en cherchait pas non plus, l’heure était plutôt à leur discussion qui sous-entendait tellement de choses qu’elle craignait même d’en louper une petite partie. L’idée était de savoir comment il allait parvenir à séduire la joueuse de Quidditch qui s’était immiscée dans leur conversation et dans laquelle Irina pouvait s’identifier parfaitement, puisqu’il s’agissait d’elle-même. Mattheus lui formula quelques paroles auxquels la jeune femme répondit avec beaucoup de calme… bien qu’elle commençait à bouillonner sérieusement de l’intérieur. « Si elle n’est pas en phase avec tes propos et pensées, peut-être qu’elle sera assez ouverte d’esprit pour que cela ne soit pas un obstacle… Et au contraire, si elle l’est, tu fais carton plein, cher Garde-Chasse ! Et j’imagine que la nouvelle sera bonne pour elle aussi… J’ai cru comprendre qu’elle n’était pas réfractaire à l’idée d’être séduite… à condition que l’homme soit sympa. » Prenant un air intéressé, Irina s’approcha ensuite légèrement de la table et écouta les paroles suivantes du jeune homme concernant l’ex-Auror reconverti qui allait pouvoir plaire à son « Elle » actuel et bien présent en personne en face d’elle aux Trois Balais. « Oh. Début janvier…je vois… un petit nouveau. » Garder le sérieux de la conversation devenait de plus en plus compliqué pour Irina qui, en plus d’être chamboulée par la conversation, s’en voyait aussi amusée. « Bon eh bien dans ce cas, glisse pour moi l’information suivante dans votre future conversation : je traîne souvent dans le Parc du château, histoire qu’il sache où me trouver s’il me cherche. Tu peux aussi lui dire que je serai ravie de passer une soirée en sa compagnie. Précise quand même qu’aucun double message ou arrière pensée n’est caché derrière le mot « soirée » et que c’est simplement parce que je travaille en plein jour… » Là, elle en riait pour de bon. Il était donc censé, à son tour, faire passer des messages à un Auror reconverti – actuellement absent - arrivé depuis peu pour le compte d’une Irina qui se voulait complètement détachée de la joueuse – elle aussi absente – qu’il avait lui-même l’intention de séduire. Un désordre infini. Mais leur conversation avait pris une telle envergure que la jeune femme n’en loupait pas un seul morceau. Mattheus lui fit une nouvelle réflexion qui eut le don de l’amuser encore un peu. L’espace d’un instant, ils avaient ré-emprunté leur identité véritable pour commenter le moment qu’ils passaient ensemble. Irina laissa échapper un petit rire qui témoignait de son état d’esprit. Elle reprit ensuite la parole pour lui dire : « Plaisir partagé… Attendons un peu avant de retrouver nos prétendants respectifs et profitons des instants de retrouvailles qu’il nous reste… » Irina savait pertinemment qu’il reprendrait chacun la route vers leurs obligations, mais elle était persuadée que les retrouvailles en question seraient bénéfiques. Tout d’abord parce qu’elle voyait en lui une occasion supplémentaire de ne pas se retrouver en perdition totale, à Poudlard, parce qu’elle était sûre qu’ils échangeraient de nouveau très vite… et parce qu’elle se voyait presque déjà le chercher du regard dans la Grande Salle….

Puisque le jeu s’était centré sur le « je » d’Irina, cette dernière lui fit savoir qu’elle avait un faible pour les personnes souriantes. Il n’était plus tant question de type d’homme, mais bien de « type de personnes » en général. Irina avait l’optimisme dans la peau, du moins, elle essayait de l’avoir au maximum, pour elle et pour le bien de tous. La remarque de Mattheus lui parut adorable et la jeune femme manqua de peu de lui dire que « oui, ils étaient en phase ». Au lieu de ça, elle reprit la parole pour dire : « Tu sais que je te souris en ce moment même….. ? » Irina laissa quelque secondes de latence nécessaire, souriant comme promis, avant d’ajouter « … Mon sourire te livre un message d’encouragement pour ta rencontre à venir avec la joueuse. » ou pas. Plutôt pas, d’ailleurs. Le sourire d’Irina lui livrait sûrement un message, mais lequel ? Le savait-elle elle-même ? Son for intérieur devait le savoir mieux qu’elle…En attendant, la jeune femme savait qu’il était particulièrement sensible au sourire puisqu’il venait de le lui dire. Irina prenait le sourire comme un gage de bonne humeur et il en émanait un taux assez spectaculaire du jeune homme.

Le trouble était à son paroxysme, est-ce qu’il en avait conscience ? La phrase qu’il formula à Irina, et en réponse à l’idée qu’elle appréciait les personnes qui voyaient avec le cœur, avait eu le don de la bousculer sans qu’elle s’y attende. Bien sûr qu’il avait compris où elle voulait en venir en disant ça ! Bien sûr qu’il se visait tout seul dans ses propos en parlant de « perdre quelque chose ». La jeune femme se laissa quelques secondes pour l’observer du coin de l’œil avant de prendre la parole après lui pour dire : « Et quel don… ! Je ne dirais pas que le sacrifice de la perte de quelque chose en a valu la peine, disons plutôt que ce genre de personnes est probablement un peu plus riche que les autres…. Peut-être que ces mêmes personnes sont amenées à gagner plus qu’elles n’ont perdu, au final… » Et le cœur d’Irina, dans l’histoire ? Il voyait des choses et s’emportait tout seul, sans qu’elle ne puisse rien y faire… La réaction était mécanique, indomptable…elle craquait. Comment pouvait-il en être autrement ? Ils étaient en phase. Elle le savait. La situation ne lui permettait peut-être pas autant de détachement qu’elle le voulait, mais elle avait une certitude qu’elle n’arrivait pas à écarter.

Mattheus reprit ensuite la parole pour lui parler de l’Auror, celui qui était censé être « son ami », le petit nouveau du mois de janvier. Aucun d’eux n’avait de doute sur l’identité de la personne, mais le jeu se poursuivait et Irina y prenait un plaisir extrême, souriant avec amusement lorsqu’il lui assura que l’homme en question était « tout ça ». Comment ne pas sourire face à une telle réponse ? Irina en rougissait presque, mais la cécité de son interlocuteur lui assurait une certaine protection…En revanche, la tension inhabituelle qu’elle ressentait au fond d’elle avait de grandes chances d’être évidente et palpable. Irina était sûre d’elle en pensant que la perte qu’il avait subi lui avait fait gagner bien des choses… « Tout ce que tu viens de me dire le concernant est bon à savoir. Il est peut-être fait pour moi…. Restera à savoir si je suis faite pour lui. Tu sais…. l’histoire du courant qui passe, de longueur d’ondes et tout ça… J’ai hâte de le rencontrer. » L’idée était ensuite de jauger un peu sa réaction, ce que faisait Irina depuis le début de leur conversation. Ses réactions étaient intéressantes, parfois compliquées à interpréter et toujours légèrement différentes de celles des autres en général.

Parce qu’il avait ce petit « truc » qu’elle ne s’était pas attendue à découvrir au détour d’un simple échange autour d’un verre. Irina et Mattheus parlaient de tout et de rien. Les passages emprunts de légèreté au sein de leur conversation faisaient aussi plaisir à Irina qui ne quittait quasiment jamais le sourire qu’elle avait précédemment annoncé à Mattheus. Il lui parlait d’alliance et l’idée fit doucement sourire Irina qui faisait partie des partisans de cette solution finale. Calmement, elle lui répondit en disant « Hum. J’accepte l’alliance rien que pour avoir connaissance de l’étendue des « trucs » de garde-chasse. » Ou bien il était juste question de ses « trucs » à lui. Irina avait un peu de mal à le considérer comme garde-chasse, conservant la vision de l’homme-Auror. L’alliance s’étendait aussi au serpent et au lion qu'ils s'attelaient à défendre chacun de leur côté. Sans surprise, Irina était du côté du lion tandis que Mattheus était de celui du serpent. L’idée la faisait sourire… La conversation prenait des allures de blagues, pour ne pas dire de petite bataille qui finirait – sans doute possible – sur une entente. « Attends, attends… le petit serpent n’aura pas le temps de se réjouir de sa morsure mortelle infligée au lion qu’il va se retrouver piéger par les rapaces venus s’occuper de la carcasse du lion. Résultat des courses, l’un et l’autre aura rendu l’âme pour rien…. Nan ?! Match nul….tu as raison. On en revient donc à l’idée de l’alliance. Ils feraient mieux d’opter pour cette solution, non ? » Irina ne pouvait retirer de ses lèvres ce petit sourire de malice qu’avait fait naître leur conversation. Ce genre d’alliance avait eu du mal à se mettre en place du temps de leurs études, mais désormais, Irina n’avait pas le moindre mal à s’imaginer alliée d’un représentant des verts. Celui qu’elle avait en face d’elle depuis son arrivée près des Trois Balais parvenait d’ailleurs à la perturber sérieusement.

Les Acromentules avaient occupé une grande partie de leur conversation. Irina savait qu’à l’heure actuelle, ils ne craignaient rien de particulier, mais partir aussi loin dans l’imagination et dans l’anticipation de situations la faisait sourire. La jeune femme proposa la solution de l’apaisement par les mots à Mattheus et sa réponse sceptique fit redoubler son sourire. « Bien ! Alors on mêle nos esprits pour faire des prouesses et on parle aux Acromentules pour les attendrir. Si tu balises et que tu perds ton sang-froid, je serai là ! » La jeune femme usa d’un ton convaincu pour finir, histoire d’appuyer un peu le rôle qu’elle s’était ensuite vantée de vouloir conquérir : celui de leader. Le leader est un soutien pour ses collaborateurs, non ? Irina se défendait toujours en tentant de s’octroyer le rôle, mais le leader attitré ne la laissait pas gagner et chaque minute qui passait ne faisait que grandir encore un peu la bêtise. Irina s’esclaffa légèrement en l’entendant dire qu’elle avait des arguments de choc. Se gardant bien d’une quelconque modestie verbale, elle entrelaça néanmoins les doigts de ses deux mains sur la table avant de se redresser ; fière. « Ah ! Le voilà, le mot magique ! Dignité. Ça mobilise le respect de soi. S’il y a respect de soi, il y’en a éventuellement pour les autres. Sois digne, très cher leader ! N’oublie pas non plus de sélectionner un sous-chef, juste au cas où…. Dignité ne veut pas dire « sécurité » ! Tu es la figure du groupe, la cible principale des opposants, maintenant. » Irina n’allait pas dans son sens contrairement aux apparences. Elle tentait de l’effrayer autrement et de l’amener à se questionner différemment sur le rôle de leader. Une manière comme une autre de le taquiner un peu et d’espérer qu’il laisse échapper une situation où il la placerait comme étant un membre indispensable…. Ce moment arriva l’instant d’après et, contre toute attente, le rythme cardiaque de la jeune femme s’emballa plus qu’il ne l’aurait dû. En pleine conscience, Irina confondit évidemment la situation fictive à la réalité en prenant son « je préfère t’avoir à mes côtés ! Je préfère que l’on reste unis … » pour ce qu’il n’était pas. Elle savait qu’il n’était question de que leur organisation imaginaire, mais ces mots avaient quelque chose de touchants, la jeune femme avait tout le loisir de les prendre intérieurement à sa façon. De toute manière, Mattheus avait complété en apportant quelques précisions de leader. Acceptant la situation, Irina attendit quelques secondes supplémentaires avant de dire : « Pas de clémence de mon côté non plus ! Les collaborateurs sont à l’image de leur leader. C’est sur toi que reposent la franchise et la coopération. » Puis, parce qu’elle voulait rester dans l’humour et qu’elle adorait la manière dont il se défendait, elle alla chercher sa main sur la table pour la serrer tout en lui disant, d’un air mi-taquin, mi-sincère : « Félicitations, leader. J’ai bien envie de dire que vous venez de vous jeter tout seul dans la cage aux lions, mais ce serait remettre de vieux arguments sur le tapis. Je serai une conseillère aussi fidèle que possible. » La jeune femme pinça les lèvres à la fin de ses paroles. Les taquineries étaient masquées, légères, mais bien présentes. Elle estimait bien évidemment qu’il avait les capacités pour être un leader ? Un leader de quoi, au juste ? Elle n’en savait rien, mais l’entendre lui parler du Ministère et de son ancien job, de ses missions et de ce qu’il avait été amené à vivre ne laissait aucun doute sur le fait qu’il connaissait le rôle de meneur.

Il n’y avait rien de foncièrement drôle dans ce qu’il lui racontait, bien au contraire, mais Irina laissa échapper malgré tout un rire discret lorsqu’il lui demanda d’imaginer qu’il n’existait aucun obstacle entre eux. Concrètement, il y avait la table et elle s’empêcha immédiatement d’imaginer l’absence de l’obstacle matériel entre eux…estimant qu’il serait trop dangereux de partir dans un tel cheminement de pensées. Irina se contenta d’accepter le deal, lui répondant sans détour : « D’accord… pas d’obstacle entre nous… » Une phrase bateau qui n’appelle à aucune réponse, certes, mais une phrase qui était lourde de sens. Irina ne savait pas vraiment ce qui la poussait à accepter de se livrer à lui, faisant fi des barrières… ni même ce qui lui donnait la certitude qu’elle voulait tout savoir de lui. Mais c’était un fait. Elle voulait savoir ce qui lui était arrivé, pourquoi c’était arrivé et quand… Elle voulait avoir son état d’esprit actuel et celui qu’il avait ressenti au moment du sortilège qu’il lui mentionnait (elle n’avait pas encore osé aborder la question). Ses informations étaient complètes, donnant une vision claire à Irina sur la situation. Cela ne l’empêcha pas de dépasser tranquillement les obstacles en lui demandant: « Je dois comprendre que la haine est une passion destructrice…. ? Tu te sens responsable de ce qui est arrivé à l’équipe ? J’ai l’impression que tu en veux un peu à cette haine dont tu me parles. Qu’est-ce qu’il en aurait été si tu n’avais pas ressenti cette haine ? Peut-être qu’elle a agi comme une menace, les empêchant de faire pire encore que ce qu’ils avaient déjà fait. Peut-être qu’elle est plus bénéfique qu’elle n’y paraît même si….bien sûr, elle a conduit indirectement à un moment tragique. Il est tellement naturel et normal de ressentir de la haine pour des personnes qui l’inspirent à ce point…. » Quoiqu’il puisse en penser, elle l’admirait. Pour ce qu’il avait fait et pour le recul qu’il avait désormais. Aussi parce qu’elle le trouvait sexy en chef de groupe. Sa franchise se poursuivit et Irina dû faire un travail sur elle-même en l’entendant lui dire qu’il lui parlait de tout ça, à Elle. Pourquoi elle ? Pourquoi avait-elle le privilège de tout savoir ? Pourquoi est-ce que ça se passait ainsi ? Si elle prenait les choses dans l’autre sens, Irina avait possiblement les raisons qui la poussaient à avoir envie de lui dire plus de choses qu’il ne fallait, mais elle n’était pas dans la tête de Mattheus et ignorait encore véritablement ce qui le poussait à dire « je me suis dit que toi, tu pourrais tout savoir… ». Inspirant discrètement une petite bouffée d’air, la jeune femme répliqua, dans un ton aussi fragile que le sien : « Je veux tout savoir de toi….c’est étrange…. » Ça l’était. Peut-être pas tant que ça. Irina ne put s’empêcher de reprendre : « Je ne suis pour toi qu’une connaissance… Je pense que je me dois de te remercier pour ta confiance. » D’autant qu’elle ne savait plus vraiment où elle se trouvait en ce moment même, hypnotisée par son visage qu’elle ne quittait pas des yeux. Si elle n’avait pas apprivoisé le courage, Irina aurait fui sous prétexte de ne plus être capable de gérer ses émotions qui continuaient de l’envahir… L’accalmie se manifesta lorsqu’il lui expliqua qu’aucun mage noir n’était normalement susceptible de se manifester pour lui faire payer … mais elle fut de courte durée lorsqu’il sembla avoir utilisé un pronom personnel (te) qu’il corrigea tout de suite. Irina se devait d’enregistrer les informations rassurantes qu’il venait de formuler, mais elle était troublée et n’avait pas encore le moyen de dissiper le trouble. La jeune femme cligna des yeux à plusieurs reprises, moyen comme un autre de tenter de chasser cette agitation interne, mais sa prise de parole n’avait pas l’assurance qu’elle voulait lui donner : « Je…je vois…. Je me doutais un peu que les Aurors…et ex-Aurors étaient des cibles de choix pour eux… » Irina n’arrivait pas à terminer sa phrase et à enchaîner sur autre chose, pourtant, elle ne manquait pas d’idées… elle était restée sur la fin, sur sa motivation à vouloir empêcher que quiconque soit en danger….

Si la jeune femme espérait que le chamboulement se calme tout de suite, elle se leurrait complètement car Mattheus lui fit savoir qu’il était prêt pour le « torrent de flammes » qu’elle interprétait comme des changements significatifs à vivre. Il était prêt. Irina ne savait quoi en penser, mais son esprit avait très vite vogué vers une interprétation toute particulière de l’étincelle dont il était question, une interprétation à la fois douce, profonde, intime et dévorante…. Une étincelle incontrôlable qu’elle avait l’impression de ressentir les prémices au creux de son ventre, bien qu’elle ne l’ait pas clairement appelée à se manifester. Impossible de s’en libérer malgré la volonté, malgré les coups d’œil jetés autour d’elle, dans la grande pièce principale du Pub. Tout la ramenait à la voix de l’homme assis en face d’elle, qui était en train de lui dire que la lumière était à leur portée. « On passe le flambeau de la vie remplie d’analyse et de contrôle des situations… j’ai de toute façon l’impression d’avoir assez donné… Nous y sommes. Nous sommes prêts. A nous de nous y tenir…. » Quel obstacle existait-il, de toute façon ? Irina n’avait plus l’entrave de ses obligations de Quidditch et elle trouvait même parfois le temps de s’ennuyer et de tourner en rond, à Poudlard. Elle rencontrait du monde, sa fille la rejoindrait ici dans quelques mois…. Mattheus était en phase avec lui-même, il était plus attirant que jamais et très sûr de lui. Quoi alors ? Y’avait-il une entrave qu’ils oubliaient de prendre en compte ? Le pas à franchir n’était peut-être pas aussi simple qu’il n’y paraissait.

Les éclats de rire furent de retour avec l’intervention de Bianca dans la conversation. Irina avait, comme toute maman, un peu de mal à voir sa fille grandir, mais elle se faisait une raison, à l’image de toutes les mamans de la terre. Devenir grand-mère n’était pas dans ses prévisions, à 31 ans, mais elle en plaisanta volontiers avec Mattheus, partant avec lui dans les rires exigés par la situation. Elle ne répondit pas plus, n’alimentant pas la discussion mais continua à rire jusqu’à ce qu’un semblant de sérieux reprenne sa place. Elle eut envie d’approuver Mattheus par un hochement de tête quand il affirma qu’ils allaient avoir les ressources pour changer les choses et permettre la sécurité à tous, mais réalisa qu’il n’allait pas pouvoir surprendre le mouvement. Cette dernière prit alors la parole pour dire : « Nous sommes là. J’ignore si nous pouvons compter pleinement sur Londubat à la tête des opérations de protection, mais en tout cas, l’équipe de Poudlard me semble parfaitement disposée à aller dans ce sens là. » Irina y croyait et se rendait compte que le début d’année n’avait pas été aussi rose qu’il aurait dû l’être. Des erreurs avaient été commises, et ces dernières avaient eu pour conséquence de rappeler les mauvais moments…ceux que tout un chacun s’évertuait à mettre dans les souvenirs du passé. Le mot « avenir » s’insinua dans l’esprit de la jeune femme, qui, au même moment, posa les yeux sur la main de Mattheus posée sur la sienne. Le contact était plein de chaleur, de tendresse et de sérénité, un mélange de sentiments plaisants… Ces mêmes sentiments étaient d’ailleurs sur un pied d’égalité avec les bêtises qui revinrent sur le tapis avec Bianca et qui firent de nouveau sourire Irina. La petite n’était pas encore arrivée qu’elle bénéficiait déjà de cours particuliers de la part du garde-chasse en chef… Dans un rire, Irina répondit à Mattheus en lui disant : « Tu veux sympathiser avec ma fille et me la piquer, avoue que c’est ça que tu as en tête ! On sympathise avec la mère, alors on croit qu’on peut sympathiser avec la fille en toute facilité, c’est ça, l’idée ? » Irina le charriait, elle n’avait absolument pas de réticence à l’idée de savoir Bianca en compagnie de Mattheus. La seule chose qu’elle craignait, c’était la réaction de la jeune fille face au handicap de Mattheus. Qu’allait-elle lui dire ? Qu’allait-elle en penser ? La réponse à toutes ces questions n’était pas d’actualité. Irina se contentait de vivre l’instant comme il venait, profitant encore de la présence de Mattheus et du naturel de leur conversation. Il valida le surnom de « chouette » pour la petite et c’est avec un immense sourire que la jeune femme répondit à sa remarque par une dernière pression sur sa main, avant de retirer la sienne pour aller la placer autour de sa tasse. Sans trop savoir pourquoi, elle lui avait dit qu’elle le trouvait « fait pour ça », à savoir fait pour ce job, fait pour la relation avec les jeunes et parfaitement à son aise dans l’exercice de la discipline. Il fallait maintenant qu’elle précise ses propos et en son for intérieur, Irina pensa qu’elle n’allait pas avoir à se forcer pour développer : « Je ne sais pas vraiment….Tu m’as tout l’air d’être tout sauf une personne égoïste ou arrogante. Deux attraits qui, d’après moi, sont un peu critiques à porter quand il est question de travailler en compagnie d’enfants ou de jeunes en général. Tu es posé, réfléchi, compréhensif et sensé… Je….euh…. » C’est ainsi quand on se noie dans les compliments... et dans son propre discours : « … la maman que je suis n’a pas le sentiment de pouvoir éprouver la moindre réticence à l’idée de te confier sa fille. » Irina ne savait pas pas si la sincérité gratuite avait du bon, mais ce qu'elle venait de lui exprimer lui venait en tête tout seul. Bien qu’étant prof à Poudlard, la jeune femme allait être amenée à mettre Bianca entre les mains des autres professeurs…d’un(e) directreur(trice) de maison et de plein d’autres personnes. Mattheus reprit la parole pour charrier un peu Irina, par le biais de paroles simples mais efficaces ; la jeune femme reprit à son tour en demandant : « Et si tu perds le pari et qu’elle ne finit pas à Poufsouffle ? Je lui dis que tu as une fâcheuse tendance à perdre les paris, ou je ne dis rien ?! » Le charrier à son tour était un plaisir pour Irina, néanmoins, cette dernière reprit avec sérieux en disant : « Quel bilan de l’heure et demie que tu viens de sacrifier avec moi ? Qui est le plus content, dans l’histoire : toi, moi, ou l’établissement qui s’en met plein les poches avec tout ce qu’on consomme …. ? » Si elle disputait la course du plus content, Irina estimait avoir ses chances car c’était un fait, elle était ravie de l’avoir retrouvé et n’imaginait pas que de tels passions viendraient la troubler à ce point. Elle n’avait juste pas prévu de ressentir un tel intérêt pour l’ex-Auror… ni pour sa personne, ni pour sa présence physique ou son sourire.


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Message(#) Sujet: Re: hello sleepwalker • ft. irina. hello sleepwalker • ft. irina. - Page 2 EmptyMer 4 Avr - 21:58



Irina & Mattheus

« Quelques belles lignes qui transpirent les beaux mots et la poésie, une belle petite mise en bouche pour le plaisir des mirettes. Pour la belle et l'aveugle. »
Bouleversement de l’être à l’état brut. C’était le cas de le dire, j’essayais réellement de caractériser ce conglomérat d’émotions qui m’apostrophaient brutalement. Vague déferlante d’émotion, crainte ou espérée ? Je ne ressentais qu’une puissante chaleur bienveillante en sa compagnie. C’était un fait, nous étions tout deux victimes de cette boucle. Nous avions visiblement décidé de s’abandonner à cette forme de … passion ? Il arrive inéluctablement un moment où la réalité nous rattrape, parfois douloureux parfois épanouissant. Je pensais tout savoir du relationnel ou alors je n’ai jamais pensé que j’aurai encore des choses à apprendre à ce sujet. Loin de la déception, je me positionnais comme quelqu’un qui apprenait à la chaine, sur le terrain, en direct, face à la réalité qu’Irina personnifiait avec tellement de perfection. Même aveugle je pouvais résoudre un Rubik’s Cube, mais essayer de me démêler pour prêter une assurance certaine à la situation qui se déroulait ? Difficile.

Le pire, c’est que j’assumais chacun de mes mots. Je connaissais leur ampleur, leurs effets, du moins je les ressentais. La psychique et nos émotions s’étaient mêlées à un jeu, entrainant des vibrations qui stimulaient notre mine joueuse… Il n’y avait qu’à continuer sans se prendre la tête au final ? C’était ça la finalité ? Cesser de me poser d’avantage de questions sur le sujet pour en savourer toute la saveur ? C’était tentant. Je ne pouvais pas nier que sa voix portant ses mots, il y avait un effet totalement enivrant. Couplé au fait que je me sois gravé dans l’esprit ce visage si familier, je devenais ivre d’admiration… C’était un fait, je n’avais pas besoin de comprendre quoi que ce soit pour avoir conscience qu’elle me transperçait. Alors que mon coeur pouvait rater quelques battements, un sourire constant aux lèvres, je ne me voyais pas l’effacer un seul instant.

Je crois que de cette façon, il était tout à fait concevable que je pouvais imaginer ses traits se dessiner, ses lèvres prononcer le moindre mot, son sourire se dessiner, ses rires émaner, ses yeux se plisser. Chaque détail comptait, et je pouvais les percevoir, c’était au-delà des ressentis que j’avais habituellement pour communiquer. Comment pouvais-je arriver un seul instant à faire ça ? Comment j’ai pu faire pour que ce soit elle qui bénéficie de cela ? Les choses étaient-elles ainsi ou y avait-il une histoire de prédestination ? Le réel défi ne serait-il pas d’éviter les réponses pour l’heure et de se consacrer au moment présent, accompagné de tout ces ressentis ? Fort probable, et tant que nous nous plaisions dans ces différents échanges, où était le mal finalement ? Je prenais un malin plaisir à agir sous les traits de l’ex Auror reconverti tandis qu’elle s’était vêtue bien avant moi de la troisième personne par le biais de la batteuse.

Moi qui cherchais inconsciemment à me rassurer en lui servant mon incertitude quant au fait qu’elle soit en phase avec mes paroles et mes pensées… Au final elle me délivra bien d’amusantes paroles qui vibraient avec une telle élégance. Je pouvais me retrouver désarmé à tout moment, et pour dire j’étais partagé entre l’intimidation et l’admiration. Quelle aisance, quel timbre de voix… « Je vais me fier à toi. Tu sembles la connaitre plus qu’elle ne se connait déjà alors, si la séduction n’est pas un obstacle pour elle… Je peux m’y prêter avec assurance. Un petit trac ! Mais rien qui ne m’empêchera de la faire vibrer. » Annonçais-je, voilà qui était bien prétentieux de a part. Pourtant, le ton employé n’envisagea même pas cet état d’esprit. Au contraire, j’étais même plutôt dans une dimension où se prêtait une puissante sincérité. Et les rôles se sont de nouveaux inversés.

Je crois que les risques de se perdre dans la discussion étaient élevés, en tout cas pour d’autres personnes que nous. J’exerçais tous les efforts du monde pour conserver le fil rouge de la discussion, dardant ce dernier par précaution tout en n’oubliant pas de lui répondre pour plus de fluidité dans l’échange. Entrouvrant les lèvres, Irina reprit la parole pour mieux exposer sa requête. Refermant le fin espace qui séparait ma lèvre supérieur et inférieure, je concluais cette tentative de prise de parole par un sourire bien plus amusé. Voilà que ses paroles véhiculèrent, successivement, le confort, une chaleur se déchainant sur la moindre parcelle de peau de mon être, et quelque chose me disait que je n’étais pas au bout de mes surprises.Alors au bout du compte, une fois sa tirade terminée, à la seconde même où elle pu conclure ses propos - je me suis exclamé d’un rire de surprise.

Sa dernière allusion… c’était plus fort que moi réellement. Des fois je me demande encore comment font les gens pour supporter l’adulte et l’adolescent qui sommeillaient en moi. M’éclaircissant la gorge, je pus finalement continuer la discussion en me rapprochant à mon tour de la table (ayant sentit Irina initié ce rapprochement). « Je n’y manquerai pas une seule seconde alors. Et puis tu as de la chance, en tant que Garde-Chasse il est en très grande majorité en extérieur. Tu me diras, ça promet le fait que vous puissiez vous voir très souvent… Mais ne t’en fais pas, il a bien trop de respect pour toi pour oser soulever un sous-entendu quelconque ! Ceci dit, ça ne vous empêche pas de vous voir le soir au détour d’une journée bien remplie, hm ? » Que dis-je ? Aha, qu’est ce qui me poussait à m’entrainer dans cette direction. La voix était éclairée et j’avançais, pourtant, je n’y allais pas aveuglément (BIM AUTO-DÉRISION). Non je savais où aller, et si je devais mettre le mot « pourquoi » dans cette prise d’initiative, je dirai simplement : Irina.

Je crois que, non, je suis sûr que je pouvais agir de cette façon tout en ayant conscience des risques. Deux jeux entremêlés, pourtant cette spirale sans fin avait un sens pour nous deux - créateurs. Ce sens prenait une ampleur que nous n’avions pas soupçonnés ce matin encore. A dire vrai, je n’en étais que trop ravis. Oui c’est ça, en me levant je ne me doutais pas un seul instant que mes émotions seraient autant bousculées à l’heure actuelle - et je prenais les choses comme elles venaient. Mais une chose est sûre, elle est l’unique personne avec qui cet échange pourrait avoir un effet comme tel. C’est… aller de surprises en surprises, ça c’est une certitude, et je voulais aller plus loin dans cette découverte. Ce pourquoi je me suis exclamé sur cette joie de l’avoir retrouvé. Ma vie avait déjà un sens avant de reprendre contact avec Irina, elle était déjà dessinée. Pourtant, à force de converser, de rire, de partager nos maux et passions… Je voyais ma vie comme un croquis.

Ce n’était pas sa version finale, je n’étais pas aussi accomplis finalement et… c’était avec défi que j’adoptais cet état d’esprit. Continuer d’apprendre de la vie par les émotions les plus méconnues, les plus ardentes, oui c’était quelque chose où je m’engageai sans rechigner. « Tu as raison, ceci dit, je ne suis pas pressé de partir… » Je m’expliquais clairement sur mon ressenti ? Attendais-je avec certitude une réciproque à cette impression, ce ressenti ? Pourtant les choses se feront ainsi. Le moment où nos chemins se déclineront… ça allait arriver. Mais je ne perdais aucun espoir quant à de nouvelles retrouvailles. Je me hâtais déjà de la retrouver suite à notre discussion, laisser mes sens me prévenir qu’elle approchait, qu’elle était aux alentours. Pouvoir deviner avec une précision affolante qu’elle n’était pas loin Deviner sa présence par la pression unique de ses pas sur le sol, esquisser un sourire à ce moment. Voilà qui était… nouveau comme souhait pour moi.

Et pourtant, ce n’était pas terminé, non loin de là. Quand je me demandais si la chaleur de ma peau pouvait s’accentuer vers certaines hauteurs, je ne me trompais pas, ça arrivait. Le sourire était mon outil principal, il pouvait véhiculer la fierté, la joie, la tristesse, le sarcasme… Mais depuis tout à l’heure, il ne transportait que les intentions les plus pures à l’égard d’Irina. Et même si je ne pouvais la voir, j’en revenais à cette sensation de pouvoir percevoir quand elle souriait, je pourrais presque le déchiffrer tant j’étais désireux d’arrêter le temps. Alors son intervention quant au fait qu’elle souriait me fit lâcher instinctivement : « Je le ressens… » Je le sais. Je sais que tu souris, et je souhaiterai que tu ne l’efface pas. Alors qu’elle enchaina sur les intentions de son sourire, un discret ricanement pouvait être perceptible - distillant amusement et bienveillance. « Je m’empare de cet encouragement alors, et tout ce qu’il peut livrer avec. » Après tout, aurais-je l’impression qu’une autre volonté paraissait à travers ce sourire. Comment pourrais-je être sensible aux sourires si je ne savais pas comment l’analyser en tant qu’aveugle ?

Cela faisait de moi une personne assez spéciale ? Sans doute, avoir la vue m’enlèverait cette spécificité… Pourtant même si j’étais heureux de pouvoir faire cela, je préférais mille fois pouvoir la regarder dans le blanc des yeux. Je me contentais de ce que la réalité m’imposait. Mais cela m’a permis d’être une personne qui prônait l’être, qui même sans voir la personne, pouvait voir ce qu’il y avait de meilleur en chacun. Je m’étais surpris à faire réaliser à des gens qu’ils n’étaient pas si mauvais, que leur bonté ne demandait qu’à éclore, que les erreurs faisaient partie du cheminement logique de la vie. Même Irina pouvait s’autoriser le droit à l’erreur… Après tout, trompons nous ! Ne cessons jamais de nous tromper, nous devons apprendre de nos échecs. C’est une nécessité. Mais je ne me trompais pas à propos d’elle, non, j’avais cette douce et pourtant fugace impression que nous naviguions sur le même navire. Nous domptions les mêmes vagues, même les ruades du cheval le plus fougueux ne pouvaient pas me détacher de cette idée. Non.

« Bien sûr, j’ai sûrement été hâtif de me prononcer ainsi… Je ne peux pas nier que je souhaiterai retrouver la vue, vraiment, mais ce que j’ai appris en contre-partie… ça n’a pas de prix. Tu l’as dis, j’ai plus gagné que perdu. Ce n’est pas pour autant que j’oublie ce désire de bannir ma cécité, réellement. »

Une faille ouverte. Malgré cette assurance, je ne cachais pas cette volonté de retrouver la vue. Mais je ne me suis jamais autant exprimé de cette façon qu’aujourd’hui. Inconsciemment, elle avait forcément déclenché cette confidence que j’ai longtemps conservé en moi. Il en était ainsi et pas autrement, et je louais le ciel d’avoir mit Irina sur ma route… Je louais bien des choses, mais le coeur a ses raisons que la raison ignore. L’ordre des choses jouait en ma faveur, l’articulation des émotions devenait un véritable orchestre… Mon esprit exprimait une véritable symphonie dont la fin n’était clairement pas envisageable. J’étais tout ça, c’est un fait, aucun doute à l’horizon. Je me reconnaissais dans ses intentions, dans mes paroles. L’assurance avait clairement sa place, pourtant, une fois encore, la prétention n’avait clairement pas sa place. Non, elle n’apparaissait pas dans ma réponse.. L’humilité, être humble, appelez ça comme vous voulez…

Je mesurais le moindre propos à ce moment précis. Le sourire s’éleva longuement sur le coin de mes lèvres, mes yeux se plissant derrière mes verres vermillons. « C’est plus qu’encourageant pour lui ce que tu me dis, je dois admettre une totale réciproque quant à cette fameuse joueuse. Je crois que nous n’avons pas à nous en faire pour nos prétendants comme tu aimes les appeler aha. Je crois noter quelques fines appréhensions, mais je pense que nous sommes tout deux motivés à y mettre toute notre énergie. » Toute ? Avait-elle cette sensation de vouloir y assurer son énergie Peut-être me suis-je prononcé bien trop vite à ce propos. Je pouvais maudire ma conscience de me dicter des paroles sans doutes hâtives - mais je me suis vite rappelé le fait qu’au final… ce dont nous parlions tout à l’heure, ça dépassait forcément l’ampleur de nos mots actuels. Et ce qui suivit nous permis, à mon sens, de reprendre le contrôle de légèreté.

Autant, nous ne grandissions pas dans notre attitude, élaborant des résolutions de problématiques… tout ça se soldant finalement par l’alliance. Un travail d’équipe vivement validé par la directrice des Gryffondor, je ne pouvais que m'en réjouir ! Elle se questionna d'avantage sur mes capacités de garde-chasse et il est vrai que j’ai développé un panel de compétences relativement différent depuis ces dernières années. Je ne pouvais qu’en être fier au final. Mais l’étaler fièrement n’était clairement pas dans mes objectifs, sauf sur le second degré, ce qui s’y prêtait ici finalement. « Tu ne seras pas déçue de cette coopération ! Ta curiosité sera récompensée, je peux te l’assurer… » Pour autant, je n’ai pas explicité ce que je savais faire. Autant la laisser demander si jamais la curiosité venait à graviter autour de la question, autrement… autant laisser les surprises opérer. Ce n’est pas comme si nous nous redécouvrions sous des aspects de plus en plus particuliers… Aussi bien qu’à travers cette dualité factice où chacun défendait son camp.

C’était avec beaucoup de légèreté que nous sortions les griffes, représentant nos arguments. Je ne pouvais pas cacher le fait que ses arguments commençaient à s’imprégner d’une solidité assez spéciale. Mais je ne pouvais pas me permettre de ployer le genou, question de crédibilité ! Je me suis résigné à l’écouter, préférant profiter de sa voix - et des arguments qu’elle nourrissait pour prendre position. Au final, nous étions rendus à la situation de départ - ce qui soutenait d’avantage l’alliance proposée plus tôt. Pouffant de rire, je me disais bien que cela arrangerait les deux partis. Alors, me grattant la barbe de trois jours du bout des doigts… je faisais mine de réfléchir, comme s'il existait une autre issue à cet affrontement. Qu’est ce qu’elle pouvait me faire dire ce qu’elle voulait, ou alors, je ne voyais tout simplement pas qu’elle avait totalement raison. Poussant un bref soupire, il était clair que je ne voyais pas comment retourner la situation à mon avantage.

« Vu comment tu te prononces sur la situation, il est difficile d’envisager ma victoire… dommage ! Mais soit, je ferai preuve de loyauté au sein de cette collaboration. Après tout, à deux il est plus facile d’accéder aux prouesses ! »

Quelle métaphore de bas étages, pourtant l’union fait la force aurait sonné bien plus kitch. Après mûre réflexion, je suis plutôt fier de ma formulation. J’aime réinventer les expressions, ça donne un côté plus personnel et démontrant le fait que je comprenais le sens véritable de ces dernières. Me voyais-je à ses côtés en train de reconstruire les parcelles de notre communauté ? Le serpent et la lionne ? En tout cas, nous avions fantasmé cet état d’esprit dans une situation plutôt cocasse. Les Acromentules étaient vraiment ce que nous pourrions appeler nos Némésis. Cela en devenait presque caricatural en y repensant ! Mais toujours aussi amusant, et je pense qu’en rire était la meilleure chose à faire. D’autant plus que je prônais habituellement la parole à la violence physique, elle a pu trouver le meilleur des compromis. En tout cas, cela s’appliquait correctement avec l’Homme en général. Mais les Acromentules ? Vraiment ?

« J’admire vraiment ton optimisme tu sais ? Mais tu penses qu’elles seraient d’accord pour nous écouter ? Leur appétit a une influence que toi et moi ne soupçonnons pas ! »

Après tout, si elle arrivait à y répondre, donner d’avantage de matière à cette méthode, pourquoi pas ? A croire qu’elle récoltait les capacités d’analyse d’un véritable leader. Je ne le soulignerai pas de suite, ce serait avouer qu'il existe des failles dans ma réflexion axée sur le second degrés ! Fort heureusement, je n'étais pas définis selon le sarcasme ou l’ironie, mais j’aimais bien m’y prêter. De cette façon, il était bien aisé pour moi de maintenir mon poste. Mais tandis que je m’efforçais de rester digne, elle trouva encore un lexique de taille pour me faire trembler. Je tentais de dissimuler toute expression pouvant me trahir… Ce n'était vraiment pas gagné au final. Mais je m'y employais du mieux que je pouvais !

« Je saurai m’y tenir ! Et en toute preuve de bonté, je te rappelle que nous ne sommes que deux à ce jour. De ce fait, je te proposerai bien ce rôle de second ! Tu incarnerai autant les valeurs du groupe que moi. Je peux inspirer ce que je veux, pour le bien des uns et pour le malheur de nos opposants. Mais sous ma bannière, tout ceux qui veulent nous rejoindre, seront bien lotis ! Je demande juste un brin de confiance et de loyauté, et je répondrai à chaque attente. »

Comme tout leader je suppose. Je n’agissais pas pour mes intérêts en dehors du cadre de l’humour, et je sais qu'il en serait de même dans ce cadre là. Je ne changeais pas de philosophie finalement, mais je l’exerçais sous un nouvel angle grâce aux paroles d’Irina. Elle semblait bien s'y connaitre. En tout cas même si elle en riait, elle dégageait cette aura de sagesse et de pur bonheur. Tout s’enchaîna ironiquement, tandis que j’attendais bien des efforts de sa part. Il est évident que les miens seront de mise aussi, c’était un échange équivalent, même si j’incarnais ce rôle de leader ! Alors notant l’espace libre pour parler, je sentais que celui-ci serait de trop courte durée car en effet, elle reprit. Sentant sa main s’approcher, fendant doucement l’air pour saisir la mienne que je serrai à mon tour. Inspirant profondément, j’expirai sur un léger ricanement, une fois encore.

« Je saurai refléter l'idéal de chaque ! Alors j’espère que tu en as un. Avec autant de bienveillance je n’ai pas la sensation de me jeter dans cette fameuse cage, mais ça m’encourage à continuer à être un bon leader sous toutes les coutures ! Mais que ferais-je sans la meilleure des conseillères, hm ? »

Valoriser les compétences de chacun. Voilà qui était optimiste, encourageant ! Autant je savais que nous en rigolions à l’heure actuelle, mais autrement dit, la force des mots avait un certain poids. Quand elle se prononçait, je ne pouvais qu’être attentif, c’était autant une volonté qu’une obligation. Ses mots avaient une force herculéenne sur ma conscience, sur ma façon de percevoir les choses, sur mon état d’esprit. Il y avait une influence certaine, mais je ne luttais pas pour m'en défaire. Cette influence qui enlaçait chacune de mes pensées, je ne voulais pas me débattre. Loin de là… C’est pour ça que je me suis livré totalement à elle. Sans aucun filtre, je pouvais encore rentrer dans les détails, mais lui faire peur n’était pas non plus mon intention. Je voulais pourtant, je voulais m'exprimer sur mes ressentis. Sur mon parcours jusqu’à aujourd’hui, jusqu'à cette heure précise où deux figures d’autorité de Poudlard conversaient en s'abandonnant dans leur monde en commun.

Je ne souhaitais aucune barrière, et après mon histoire j’ai préféré lui rappeler que la franchise entre nous ne pouvait être que bien bénéfique. Je mettais l'accent sur cela parce qu’au final… elle a approuvé. Je ne voyais plus d’inconvénients à lui demander de me parler avec la plus flagrante des transparences. C’était mieux pour elle, pour moi, pour nous. C’est comme si je voulais initier quelque chose … mais quoi ? Comment aurais-je pu me douter un seul instant qu’elle cernerait aussi bien la situation ? Mes ressentis ? Tout était percé au grand jour. Elle n’avait eu aucun mal même si dans sa tirade demeuraient quelques questions, mais tout reposait sur sa façon de penser… Autrement dit, elle avait vu juste sur beaucoup de point. Elle trouva même les mots pour donner raison à la haine qui a envenimé mon existence, et pourtant… elle lui attribua un rôle bien conséquent. Un rôle qui… n’était pas aussi néfaste finalement. Je ne savais comment réagir, mon visage ne pu rester dans le stoïcisme. Mes lèvres tremblaient, elle voyait juste, tout juste… C’était indéniable.

Cette longueur d’onde, nous la longions en même temps. Déglutissant silencieusement, je sombrai dans une sorte de rêve éveillé. Je réalisais alors que nous n’étions que deux, dans cette sphère. « Je me suis jamais sentis autant responsable que ce jour là, je l’avoue… Si j’en veux à cette haine, j’en veux surtout à moi de m'être laissé consumé par cette dernière. Si j’avais gardé le contrôle, je pense qu’aujourd’hui j’aurai encore la vue… et qu’ils n’auraient pas eu affaire à ces opposants. » Si j’avais eu cette sérénité que je possède actuellement, cette sagesse dont elle faisait preuve, j’aurai pu la voir de mes propres yeux…

« Mais je vois à travers tes paroles qu’elle peut être utilisée à but préventif, je sais juste que je souhaite simplement réagir plus stratégiquement. Je me suis promis de ne plus mettre qui que ce soit en danger. S’il est légitime que la haine est renforcée par ces personnes, je les combattrais avec des armes bien plus efficaces désormais. »

Je savais ce que je souhaitais désormais, mais d'immenses regrets persistaient. J’ai pu avancer dans la vie depuis cet événement, mais comment pardonner l’égoïste que j'ai été ? Le passé finira par nous rattraper, autant s’y préparer me disais-je… Pourtant, le jour où ça arrivera je saurai faire face avec de nouvelles armes. Je pensais réellement à elle, à ce moment précis, je préférais lui épargner celui que j’ai été. Je préférais me dévoiler tel que je suis aujourd’hui. Elle m’inspirait un nouveau souffle, comme si inconsciemment, j'avais retenu ma respiration depuis tant de temps. Et son arrivée eut l’effet d'un coup de poing dans l’estomac. Recrachant l'air d'un coup. C’est quand ce coup m’a percuté que la confusion a construit son nid. Mais j'y voyais déjà un peu plus clair dans la situation, j'avais réalisé bien des choses à son sujet, et elle était la première personne à qui je souhaitais de moi-même tout dire.

Et ses paroles eurent comme effet de procurer une bouffée de chaleur. Mon cerveau capta à vive allure les battements de mon coeur, la chaleur qui m’empêcha de me prononcer. Secouant vivement la tête, je comprenais qu'elle soit flattée… Mais je me sentais obligé de la reprendre. « Si nous étions des connaissances, nous n’aurions pas ces discussions je pense… Parce que je suis aussi enclin à tout te livrer… Et comme je veux aussi tout savoir de ta personne, dans les moindre détails…  » Je repris grandement ma respiration à ce moment précis de la conversation. J’ignorais si je devais me livrer d'avantage sur le ressenti, si j’en étais capable, ou non. Je remettais en question cette assurance qui a orné mes choix pendant des années. Il y avait bien des choses à ré-apprendre finalement. Cet échange précis… Non, tout cela renvoyait à un monde de sérénité.

Au jour comme la nuit, alors que la nuit est emplie d’une grande clarté... la moindre lumière sur son visage, la paix qui en émane sont des reflets de l’idéal… Elle faisait partie intégrante de ce que je me suis juré de protéger. Et je n'ai pas joué la carte du type qui rassure en précisant que les mages noirs pouvaient prendre les Aurors pour cible. Pourtant, je ne m'en faisais pas à ce propos… Je ne pouvais pas laisser la confusion prendre une telle ampleur, la confusion dans ce contexte pouvait être un véritable poison. « C’était il y a longtemps Irina… Et je ne me laisserai pas atteindre, comme je ne les laisserai pas atteindre ce que je cherche à protéger… » Je me suis préparé à ça toute ma vie en tant qu'Aurore et je continuerai de prévoir cette possibilité. Mais je n'empêcherai pas des suppositions de me mettre des bâtons dans les roues. Non, j'avais clairement l'intention de vivre, de vivre pleinement et de croquer cette putain de pomme à pleine dent.

Je pouvais en dire autant de mes derniers propos sur cet échange métaphorique… Je l’ai dis je l'ai clairement dit. J’ai dis que j’étais prêt. Cet esprit de ce qui était de l’ordre de l’esprit rejoignait alors ce monde de spiritualité qui émanait de nos propos… Une chute libre dans les abimes… Mais une chute dont nous avions méticuleusement préparé la chute. « Si tu as cette impression, alors il ne tient qu’à nous d’en découvrir la finalité. Je sais que je ne faillirai pas, j'ignore pourquoi… Je n’ai pas envie de faillir. C’est… c’est une promesse. » Une promesse que je m'engageais très clairement à tenir. Après tout, je n'avais qu'une seule parole. Si l’aveugle que j’étais ne pouvait pas jurer que par le simple fait de sa sagesse, que pourrais-je faire ? Alors les choses étaient faites, mais pourquoi… pourquoi avancer me semblait dur à ce moment. Je continuerai de faire ces efforts, même si mon esprit est mis à mal, si mes muscles deviennent inconfortable… Il était clairement question d'une situation dont la finalité était une récompense. Un mur à gravir, et à côté de moi, Irina.

Des efforts olympiens pour quelque chose d’autant plus… Je ne sais pas. Et à cette pensée, la suite de la conversation apporta bien plus de rires et de bonne humeur, même si je n'ai pas trop le souvenir d’avoir été de mauvaise humeur, voir pas du tout. Je profitais même de cette situation dans laquelle j'ai pu qualifier involontairement Irina de grand-mère. Mais ça… ça n’était pas voulu. En tout cas, notre volonté de faire de Poudlard un endroit sûr s'affirmait de plus en plus, de seconde en seconde… J’hochais positivement de la tête, conscient de notre enthousiasme, de nos capacités respectives.

« L’idée n’est pas tant de savoir si compter sur Londubat est une bonne chose pour ce qui est de la protection, mais tu l'as dis : nous sommes là. À nous d'insuffler de l'espoir dans ces élèves, de la confiance, de la force. Leur donner la niaque ! Et je peux t’assurer que Poudlard méritera son ère de prospérité. »

L’école devait avoir cette ère. Il était nécessaire, vital que ce domaine et ses résidents méritent d’avantage de chaleur. A nous de surplomber leur existence pour servir de bouclier. Nos défenses seront armées, et notre volonté les guidera vers des lendemain plus prospères. Sceller ces pensées et mots par ces mains unies… Voilà qui dégageait un symbolisme bien puissant… Serrer sa main dans la sienne fut perçu comme une réponse instinctive, un besoin de la sentir au creux de la mienne. L’avenir dépendait de nous tous, et pourtant, l’avenir… d’un point de vue personnel, trouvait ses racines dans ces mains entremêlées. Geste que je ne pouvais rompre, je ne pouvais pas m'y résoudre.

En tout cas, le sujet de conversation navigua vers d'autres horizons bien plus amusants ! A savoir sa fille à nouveau. Elle venait d’émettre une nouvelle accusation, mais tellement amusante que je ne pus répondre dans un premier temps que par le rire. Pourquoi me défendre après tout ? Pourquoi ne pas me prêter d'avantage au jeu ?! « Merde… démasqué ! Mais je préfère renoncer, maintenant que je suis bien trop en phase avec la mère ! Ça me peinerait de te briser le coeur en te volant ta fille… ! » Rigolant d’avantage, il est vrai qu’envisager l'arrivée de sa fille éveilla bien des questions dans mon esprit. Des attentes aussi ? Je me le demande. Je ne savais pas spécialement comment percevaient les gens mon statut, ma façon d'être Mais j'en ai plus appris par Irina que par moi-même et mes séances de médiation.

Et même si je venais de demander d’avantage de précisions à Irina, elle s’exprima très clairement… M’en voyant ravis, touché aussitôt en plein coeur. Entrouvrant les lèvres, je souriais d'un air plutôt enfantin et pourtant… dans une allure si mature. Comme si l'adulte revenait à nouveau au coeur de l’esprit. « J'ai certainement toujours eu cette affinité qui sait… Mais ton analyse me réchauffe clairement le coeur, à croire que j'ai été prédestiné à ce rôle toute ma vie ! Alors, la maman que tu es ne seras pas déçue… » Qu'est ce que ça voulait dire ça.. ? Que je prendrais soin de sa fille ? Voilà une idée. Pourquoi je ne le dis pas d'ailleurs ?!

« Ta fille sera entre de bonnes mains. »


Voilà qui était bien plus clair comme ça. Les paris, j'avais une mauvaise habitude de les perdre. A croire que la réputation de légendaire perdant me précédait, mais j'en ai déjà remporté. C'est ainsi que je m'accrochais à la victoire ! Et en toute humilité je ne me suis pas fais prié pour lui répondre ! « Oh bah ! Tu peux lui dire ! D'ici là j'aurai assez sympathisé avec pour qu'elle ne me juge pas ! » En m’exclamant, je pouvais désormais rire même s'il fallait à cet instant que je rebondisse sur ses derniers propos ! Au final, j’eus du mal à en placer une à cause du rire dont je peinais à calmer les ruades.

« Fiuh… Je ne parlerai même pas de sacrifice tu vois ! Je parlerai de… moment bénéfique, ça sonne bien non ? D’autant plus que nous sommes tous les deux gagnants sur ce constant du plus content… non ? Même si l'établissement est en lisse pour se faire une place ! Mais je ne lui laisserai pas l'occasion de s’immiscer entre nous ! »

A vrai dire, nous n'étions que deux challenger, et le temps était aux changements. Car malgré les brouhaha en fond sonore… Je n'entendais qu’elle, je ne ressentais qu’elle. Certains l’ont dans la peau, j’affirme avec certitude que je l’ai dans l’esprit.

(c) DΛNDELION
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Message(#) Sujet: Re: hello sleepwalker • ft. irina. hello sleepwalker • ft. irina. - Page 2 EmptyDim 8 Avr - 15:59


Mattheus & Irina

hello sleepwalker


Si elle n’était pas désemparée par le moment qu’elle était en train de vivre, Irina n’en était pas loin. La jeune femme était toujours plus envahie par un déluge de questions silencieuses qui se battaient en vrac, dans sa tête. Sa perception de la situation n’était pas objective comme elle l’aurait voulu, pas maîtrisée et encore moins logique. Avait-elle seulement déjà eu l’impression de voir quelqu’un comme elle le voyait en ce moment même ? Et par « voir », Irina n’entendait pas que la vision au sens strict. Si elle se sentait honteuse à l’idée de l’avouer, Irina se sentait captivée par Mattheus, par l’élan de volonté, de patience et de charisme qui se dégageaient de lui. Son sourire, sa voix, sa philosophie, leur capacité à entrer dans l’autodérision et dans l’humour sans parler de son évidente délicatesse. Était-elle en plein mirage ou au véritablement assise autour d’une table des Trois Balais, avec, un homme renversant à quelques centimètres seulement d’elle ? Cette question était gênante, inhabituelle dans la tête de la jeune femme mais pourtant bien présente. Il fallait qu’elle restaure un semblant de contrôle qu’elle était en train de perdre peu à peu. Comment ? Encore une question sans réponse, encore une question parmi tant d’autres, l’amenant inexorablement vers la conclusion prévisible qu’elle allait se faire à elle-même : « tu te poses trop de questions, Irina ! » Il aurait fallu qu’elle soit capable d’avoir du recul sur leur conversation et leurs retrouvailles, mais ce sur quoi ils s’étaient lancés ne l’aidait en rien. Leur petit jeu était grisant, leurs sous-entendus si flagrants qu’Irina avait du mal à savoir s’ils étaient réels. Pourtant, elle ne cessait d’envoyer des messages, de donner des pistes à Mattheus pour qu’il se rapproche d’une certaine joueuse de Quidditch qui n’était autre qu’elle-même. Irina se laissait porter par la conversation, par son instinct qui lui dictait d’aller dans ce sens là et pas dans un autre. Ils étaient adultes, responsables et ayant probablement vécus des tas de choses chacun de leur côté, mais ce sentiment de redécouverte de la séduction n’avait pas été au programme. Irina était prise de court, balayée par le plaisir de le retrouver et celui du besoin de pousser le jeu encore plus loin. Cette dernière ne se fit pas prier pour le faire juste après qu’il lui ait répondu sur la question de la séduction de « la batteuse ». « Un petit trac ? Tu vas me faire croire que tu n’as pas quelques années de pratique dans l’art de la séduction des femmes ? » L’occasion lui avait été servie sur un plateau d’argent. Irina voyait là une manière de le questionner de manière détournée sur son rapport aux femmes. Peut-être ne serait-il pas dupe en y voyant parfaitement clair dans son petit manège, mais la question n’avait pas été abordée plus que ça. Si elle était encore capable de mobiliser son objectivité, Irina était d’avis de dire qu’il n’y avait que très peu de chances pour qu’il soit un jour passé inaperçu auprès de la gente féminine ! Selon elle, c’était même tout le contraire.

Le jeune homme enchaîna en renversant la tendance, lui présentant assez rapidement un « Garde-Chasse récemment arrivé au château qui allait pouvoir lui plaire ». Est-ce que la jeune prof recherchait quelqu’un qui puisse lui plaire ? Non, bien qu’étant une femme comme une autre, elle n’avait jamais fait des rencontres sa priorité. Il était donc tout à fait surprenant qu’elle se sente aussi impliquée et concernée par cet aspect de la discussion. Irina ne prenait même pas la peine de masquer son intérêt. Ils savaient tous les deux. Ils s’enlisaient toujours un peu plus dans le jeu… Jeu qui masquait à la perfection une réalité inattendue. « Oh. Je vois, il passe beaucoup de son temps dehors. A combien estimes-tu les chances pour qu’il se perde sur le chemin et qu’il atterrisse dans les environs du terrain de Quidditch ? Au bout de la troisième ou quatrième perdition, je ne croirai plus au hasard, mais bien en une volonté de sa part de me rejoindre ; tu peux également lui dire ça, je suis lucide… » Il était si difficile pour Irina de faire passer l’humour sans avoir la possibilité de lui adresser le regard espiègle qui naissait automatiquement de ses propos. « Je ne sais pas si je prendrai un tel sous-entendu pour de l’irrespect, au final. Peut-être plus comme une forme d’humour. Il a de l’humour ? S’il n’en a pas, dis-lui que j’en ai suffisamment pour deux, que je partage et que, donc, mes soirées faisant suite aux journées bien remplies lui sont réservées… » Comment Irina pouvait-elle en arriver là ? Même si cela n’en avait pas l’air, elle était clairement en train de dire à son interlocuteur direct de la rejoindre le soir. La simple pensée qu’il puisse prendre ses propos pour des intentions mal placées la faisait rougir, mais Irina se sentait capable de rebondir, ne serait-ce qu’en essayant (tant bien que mal) de rester dans la plaisanterie et dans la malice.

Malice qui eut du mal à retrouver sa place lorsqu’il lui « coupa le sifflet » en avouant qu’il n’était pas pressé de partir. Oh…elle non plus ! En doutait-il ? C’était « la chaleur des Trois Balais versus le froid de l’extérieur », le choix était vite fait pour Irina qui ne pouvait s’empêcher de consentir au fait que la chaleur ne venait pas que de l’intérieur du pub… Sa présence y était pour quelque chose. Pour faire un semblant d’aveux, la jeune femme prit à son tour la parole pour dire, simplement : « Moi non plus… j’avais oublié à quel point les Trois Balais était un endroit chaleureux … » Il allait vraiment croire qu’Irina fixait son manque d’envie de partir sur le lieu ? Probablement pas… de toute façon, elle n’arrivait jamais à moduler sa voix comme elle le souhaitait lorsqu’elle tentait de jouer la comédie. La tentative ne passerait sûrement pas…. Voulait-elle vraiment qu’elle passe, de toute manière ? Ce qui était certain, c’était qu’elle n’avait pas hésité l’espace d’une seule seconde avant de lui dire qu’elle lui souriait. Autre manière de lui faire passer un message qu’il pouvait interpréter comme il le souhaitait. Irina avait légèrement baissé les yeux, animée par un léger sentiment de gêne, mais les releva dans la seconde où il lui avoua ressentir le sourire dont il était question. Est-ce qu’il décelait ça dans le ton de sa voix ? Est-ce qu’il pouvait imaginer au point de percevoir dans son esprit ? Irina fut troublée par l’aveu et lui demanda à mi-voix : « Vraiment.. ? » Puis, laissant s’écouler une ou deux secondes supplémentaires, elle compléta ses propos en disant : « Ce sourire est un livreur aguerri, il livre tout un tas de messages… » C’était vrai, en partie. Irina était adepte du positivisme et il n’était pas rare qu’elle opte pour le sourire… mais il y avait des messages que son sourire n’avait pas encore véritablement eu l’occasion de livrer. A l’instant présent, elle ignorait encore un peu quel était la véritable teneur du message délivré par son sourire, mais il y avait bien un message.

Le message concernant le handicap du jeune homme était également clair, surtout lorsqu’il le lui formula par des paroles explicites. Irina fut particulièrement sensible en l’entendant dire qu’il aimerait retrouver la vue, mais elle fit son possible pour ne pas lui laisser l’occasion de le ressentir, réagissant tout de suite en lui répondant : « Quoi de plus logique… En voilà un désir qui ne soit pas superflu…contrairement aux désirs en général. J’aimerais pouvoir te dire que ce souhait est réalisable mais… j’ignore si c’est le cas. J’ignore si la magie est capable de faire ce genre de prouesses. » Irina n’avait jamais pensé à tout ça… Pourquoi l’aurait-elle fait ? Était-ce même une bonne idée de mettre en avant cette potentielle bonne nouvelle pour Mattheus ? Elle n’en était pas certaine. Aujourd’hui, il devait faire avec la situation et bien que le constat en soit légèrement triste, Irina était toujours aussi bluffée avec sa manière d’en parler aussi librement.
Laissant de côté cet aspect des choses, Mattheus et Irina retrouvèrent, le temps d’un instant, ce qu’ils avaient laissé sur « la batteuse » et « le Garde-Chasse ». Force était de constater qu’ils appréciaient tous les deux cette petite mise en scène de leur propre personne. Irina avait même dû se retenir de rire sincèrement lorsqu’il avait renversé un peu la tendance en faisant intervenir « le Garde-Chasse ». Vraisemblablement ils étaient bien loin de se perdre dans leur propos et leurs allégations, ce qui serait arrivé à n’importe quelle personne extérieure à la conversation. Non, Irina savait très bien de quoi il relevait, et surtout, de QUI. Mattheus était le seul et unique Garde-Chasse dont il était question… Elle avait d’ailleurs explicitement accepté de le rencontrer, fixant donc de manière détournée sa volonté de le revoir par la suite. La logique voulait que le cas se produise de par leur statut de collègues, mais Irina le voyait autrement. Souriant pleinement, elle formula un petit « hum » d’approbation à ses paroles avant de dire : « On se soutiendra de toute façon, pas vrai ? Je t’aiderai avec tes appréhensions et tu m’aideras avec les miennes… ? » Un message était clairement possible à extraire de tout ça. Une promesse de présence mutuelle ? Il était bien évident qu’un soutien était bienvenu de manière générale, mais ce qui trainait dans la tête d’Irina n’avait rien à voir avec « la généralité », il était question de l’approche du Garde-Chasse en question…. De l’homme qu’elle avait en face d’elle depuis un certain nombre de minutes et qui la mettait dans un état qu’elle n’avait jamais imaginé avoir à encaisser.

Pour être honnête, Irina ne savait plus vraiment d’où était née la nécessité de s’allier… Il était peut-être question des Acromentules et des dangers, mais l’un dans l’autre, elle ne s’en voulait pas de ne pas avoir retenu quelques détails de leurs plaisanteries. Ce qu’elle savait, c’était qu’une alliance était possible entre eux, qu’ils étaient capables de s’entendre, de se charrier sans pour autant bannir toute idée d’entente. Une prouesse pour un ex-Serpentard et une ex-Gryffondor désormais qualifiés d’adultes. L’entendant assurer qu’elle ne serait pas déçue de la coopération, Irina leva délicatement un sourcil avant de prendre la parole après lui pour dire : « Je ne crois que ce que je vois… on verra ! J’ai quand même droit à la pointe de scepticisme, non ? C’est pour la forme, pour ne pas être convaincue trop vite. Je suis ravie de la signature de cette coopération, sois-en certain. » Et puisque c’était ainsi, ils avaient été incapables de ne pas défendre leurs positions respectives avec humour (citant le serpent et le lion). Leurs arguments étaient solides, probablement ceux de tous ceux qui voulaient défendre l’une ou l’autre des maisons de Poudlard et ses qualités ; mais Irina prenait tout cela avec détachement, s’amusant grandement de la petite joute verbale qui était ce qui l’intéressait finalement le plus. La finalité était celle dont elle n’avait pas douté : le partenariat. Mattheus la fit rire en répondant qu’il ne pouvait pas envisager la victoire et elle se vit répondre : « Oh ! J’aurais dû défendre le lion un peu plus longtemps, j’avais presque gagné vu ce que tu me dis… mais la collaboration est sympa aussi. Bienvenue dans l’alliance, serpent ! J’approuve tes dires, à deux, nous serons plus forts ! » Et de manière plus nette, ils allaient avoir besoin de ce genre de collaboration pour finir l’année scolaire et être à l’affût avec les élèves. N’était-il pas là, le fond de leur conversation ? S’allier pour mener à bien de la meilleure façon possible les objectifs qui étaient les leurs. Quant aux Acromentules, elles avaient encore leur place dans leur conversation, mais Irina avait délaissé la crainte qu’elles lui inspiraient, se donnant un peu de courage en croyant à la technique de la discussion. « Il faudra bien ouvrir la bouche de toute façon … pour leur dire « attention, nous avons nos baguettes magiques ! » Peut-être qu’il y a une phrase-formule-magique à envisager. On verra bien…. Nan ? » Et comme Mattheus ne voulait en aucun cas lâcher sa position de leader qu’ils avaient abordée dans la suite de leur conversation, Irina lui laissait bien l’honneur de trouver une solution au problème des Acromentules, une solution bien plus efficace que la discussion. En attendant, ils plaisantaient encore et toujours sur ce-même rôle de leader et Irina ouvrit la bouche à ses paroles pour s’exclamer : « Tu me proposes ou tu me « proposerai bien » ce rôle de second ? Si c’est la première possibilité, je l’accepte et je prends ! J’incarnerai les mêmes valeurs du groupe que toi mais…. attention à l’arrogance, je te rappelle que c’est à utiliser avec parcimonie. » Puisqu’elle avait accepté de lui céder le rôle de leader, la jeune femme le félicita, ne manquant pas de lui faire savoir qu’elle lui souhaitait bon courage ; manière comme une autre de le mettre un peu dans l’angoisse du besoin d’assumer le rôle. Elle en riait, elle adorait le pousser à se justifier et l’entendre se vanter en tant que leader la faisait marrer. Pour montrer qu’une sous-chef était aussi modeste que son leader, elle répondit à sa dernière question en disant : « Que ferais-tu sans la meilleure des conseillères… ? Je ne dirais pas « rien », mais sûrement pas tout ce que tu vas faire AVEC ! » C’était dit, Irina le mettait en garde contre la prétention, mais elle était tout aussi bonne candidate. En revanche, si la situation était prise avec un peu plus de sérieux, la jeune femme ignorait si elle avait la moindre compétence pour décider de quelque chose, elle n’avait jamais eu à le faire et s’était contentée de son rôle de joueuse, prenant ses décisions sur l’instant et selon son instinct, rien de plus. Elle n’avait aucune compétence en termes de gestion, de jugement ou d’autorité.

Lui en avait. Ce qu’il lui expliqua sur son ancien rôle au sein du Ministère de la magie impressionna Irina. Elle se garda bien de le lui exprimer clairement, préférant écouter ce qu’il avait à lui dire et lui poser les questions qu’elle jugeait bonnes à poser sur l’instant. Irina en craignait certaines autres, ne sachant pas si le moment était venu pour eux de parler de ce qui avait mené Mattheus dans cette situation… Pourtant, il lui affirma que les filtres n’existaient pas et lui fit savoir qu’il était disposé à lui expliquer ce qui avait provoqué sa cécité. Son récit coupa légèrement le souffle à la jeune femme qui s’évertua à rester neutre… Pas facile face à de telles explications. La haine avait, selon toute vraisemblance, eu raison de lui et avait joué une part important dans la fatalité. Que répondre à cela ? Irina tenta de donner une autre vision de la haine, une vision moins radicale, moins toxique, mais il était évident que Mattheus avait raison de croire que cette haine était néfaste. La jeune femme l’écouta répondre en conservant un sérieux qu’elle n’avait pas soutenu très longtemps depuis le début de leur échange. Là, il était nécessaire et ce qu’il avait vécu donnait à réfléchir. « Si tu avais gardé le contrôle, tu ne serais peut-être pas là aujourd’hui…. Si tu avais gardé le contrôle, tout aurait pu basculer le jour suivant d’une quelconque manière. Il est vrai qu’il est envisageable d’imaginer ce qu’il se serait passé si tout s'était déroulé différemment… C’est peut-être même une étape inévitable, mais maintenant, tu passes à la suite, pas vrai ? » Irina fit une petite pause dans ses paroles avant de se décider à reprendre par une autre question : « Est-ce que tu crois qu’il est possible d’utiliser la haine de manière préventive ? J’affirme ça sans vraiment savoir…. Je suppose que c’est un sentiment à double tranchant et que c’est une bien meilleure idée d’envisager des armes plus efficaces… comme tu viens de me le dire. » Autrement dit, un sentiment un peu plus positif que la haine avait toutes ses chances de triompher, d’après Irina. Mais qu’en savait-elle ? Elle pouvait supposer, avancer un point de vue, mais elle n’avait rien vécu de ce qu’il avait lui-même vécu… Irina ne pouvait s’empêcher de se dire qu’elle n’avait pas été présente au moment où tout cela était arrivé. Elle aurait pu… mais ça n’avait pas été le cas. L’idée pouvait-elle être de rattraper tout ça dans l’avenir ? La jeune femme mentirait si elle affirmait que cette idée ne lui traversait pas l’esprit au beau milieu de leur conversation. Ce qu’elle souhaitait pour lui, c’était qu’il ne pense plus à cette haine, qu’il vise (aussi surprenant que c’était de le formuler ainsi) les bienfaits d’une toute nouvelle situation. Parce qu’il y en avait forcément ; son sourire n’en était-il pas un début de preuve ? Irina l’écouta ensuite lui affirmer qu’ils n’étaient pas que des connaissances. Irina avait eu bien envie de le dire elle-même, mais d’une certaine façon, ils n’avaient fait que se retrouver après quelques années, ignorant tout l’un de l’autre… A ce stade de leur conversation, ils n’en étaient plus là, mais il leur restait encore des choses à apprendre l’un sur l’autre… Irina le voulait, d’ailleurs. Elle avait envie d’en savoir plus sur lui, de savoir ce qu’il aimait, ce qu’il n’aimait pas, de connaître ses projets, sa vision sur des choses qu’ils n’avaient pas abordées et aussi toutes les choses qu’ils n’avaient pas en commun et qui seraient tout aussi intéressantes à découvrir…. Il avait raison, ils n’étaient pas de simples connaissances, ils en étaient même loin, bien trop proches, plus qu’ils ne voulaient bien l’admettre. Parce que c’était un fait, Irina allait rencontrer de grandes difficultés à lui dire ce qu’elle éprouvait ; en serait-elle capable ? Lui arriverait-il de croire qu’elle s’était trompée et de faire preuve de neutralité pour le considérer comme un simple collègue, voire même un ami ? Démêler les passions qui l’animaient au moment précis de leur conversation n’était pas d’une toute simplicité, bien au contraire. La jeune femme, bien que terre à terre et en phase avec la réalité, avait toujours eu cette tendance à croire en des choses imprévues et liées au destin. « Vrai. Je ne me souviens pas avoir été aussi loin dans une discussion… mis à part avec les membres de ma famille…. » Elle essayait de remettre de la neutralité dans leurs échanges, mais l’entreprise était plus difficile que prévu. Il n’était pas de sa famille, même pas un ami de longue date… et pourtant…. Pourtant….

La jeune femme, noyée dans le chaos de ses émotions, écouta ensuite Mattheus lui dire qu’il n’avait pas l’intention de se laisser atteindre. N’ayant pas toujours une confiance ultime, Irina espéra que cela n’arriverait jamais, qu’il n’aurait même pas à s’en défendre un jour. Les risques étaient là, pas seulement pour lui, mais pour tout le monde. Son ancien statut jouait peut-être un grand rôle dans le nombre de risques à estimer. « Ce que tu cherches à protéger sera sûrement là avec la volonté de te protéger en retour, tu ne crois pas ? » Et puisqu’il venait de dire à Irina qu’il était « prêt », raison de plus pour y croire encore un peu plus fort ! Il était prêt à aller de l’avant, c’était une évidence. Irina ne savait comment prendre la promesse qu’il avait formulée…. Devait-elle la prendre pour elle ou comme une généralité ? De l’une ou l’autre des manières, elle y croyait comme jamais ! Elle était sûre qu’il la tiendrait, cette promesse. Qu’est-ce qui lui conférait le droit de croire qu’il la tiendrait vraiment ? Un pressentiment, une sensation ….
La jeune femme approuva silencieusement l’idée qu’ils puissent être là pour le bien de Poudlard. Irina ignorait encore quel pouvait être réellement son rôle, excepté celui de directrice de maison et professeur, mais l’essentiel était de savoir qu’ils n’allaient pas lâcher le navire. Ils étaient bien partis, l’année scolaire se présentait bien et Irina se faisait un début de bilan positif sur cette partie d’année passée à Poudlard, loin de sa fille…

D’ailleurs, parler de sa fille ne lui rendait pas toujours service, Irina le savait, mais pour le coup, l’entrée progressive dans les plaisanteries l’aidait à relativiser l’absence et l’éloignement. Mattheus riait clairement de ses accusations qui se voulaient uniquement provocatrices. La jeune femme ne put réprimer un énième sourire en le voyant réagir de la sorte… Désormais, il ne lui en fallait pas beaucoup de sa part pour avoir le sourire, Mattheus le lui communiquait quasiment en continu, quel que soit le sujet de conversation et sa dimension. « Bonne réponse, leader ! Autant pour le côté « en phase avec » que celui de la peine ressentie si on me volait Bianca… Puisque c’est ainsi, je suis PEUT-ETRE disposée à te dire que je te la prêterai, mais débarrasse toi d’abord de toute trace d’envie de me la voler, il doit en rester….forcément… tu as avoué être démasqué ! » C’était la définition de « parler pour ne rien dire », mais Irina cherchait-elle à ce qu’il en soit autrement ? La jeune femme n’avait pas entièrement réussi à dissiper son trouble (pas du tout, même) né de leurs précédentes paroles et poser un regard sur le jeune homme, même au cours d’une conversation aussi légère, ne lui garantissait pas l’assurance qu’elle espérait retrouver. Avec une pointe de honte, Irina réalisait qu’elle profitait de chacune de ses prises de parole pour étudier une petite parcelle de son visage. Il était agréable à regarder, clairement attirant. Comment se détacher d’un constat aussi envahissant ? En lui exposant quelques unes de ses caractéristiques qui ressortaient de ses propos ? Non, là n’était pas la solution, Irina s’en rendit compte au moment de lui faire comprendre qu’elle était impressionnée par son côté posé et réfléchi… L’âge devait sûrement y être pour quelque chose, Mattheus avait d’autant plus vécu des expériences qui lui avaient possiblement forgé un caractère et une vision inédite de la vie, mais malgré tout ça… il inspirait un sentiment de sécurité qui allait être profitable aux élèves… à eux et à d’autres…. Prenant le parti de l’humour, Irina repris en lui disant, un sourire arrêté aux lèvres : « S’il ne t’arrive pas un jour de confondre un élève avec un mage noir… on pourra valider définitivement la prédestination à ce rôle. » Que pouvait-elle dire quant à la question de sa fille et de ses craintes du fait qu’elle ne soit pas en sécurité en venant ici ? Elle avait bien envie de lui dire la vérité qui consistait à dire qu’elle ne demandait que ça, d’être rassurée et assurée qu’elle serait en effet entre de bonnes mains… mais Irina préféra ne rien dire. Elle n’avait jamais mis la sécurité de sa fille entre d’autres mains que les siennes, de sa maman, de Yarah ou Camila.

La conversation s’orienta vers d’autres bêtises basées d’abord sur sa fille, puis sur le temps qu’ils venaient de passer ensemble. Irina commençait tout juste à en prendre conscience… C’était la première fois qu’elle s’intéressait à sa montre depuis le début… « Ça sonne bien ! Ce sera le nom de code, c’est ça ? Quand on mentionnera nos retrouvailles ? Toi, tu diras « Moment bénéfique » et …… moi… on va dire « Instant Favorable ». Ça te convient ? La synonymie des noms de code, ce sera double sécurité ! » Haussant les épaules, la jeune femme laissa passer quelques secondes avant de dire, avec quelques pointes de sincérité et de fébrilité dans la voix (qu’il n’avait aucune chance de louper) : « Je suis très contente de t’avoir retrouvé… » Il ne la regardait pas. Pas véritablement, mais son visage était tourné vers elle et Irina espéra, l’espace d’un instant, qu’il ait conscience de la contemplation à laquelle elle s’appliquait. Irina se pencha ensuite rapidement vers Mattheus, s’appuyant à la table pour lui dire : « Justement, en parlant de l’établissement, le serveur nous guette depuis environ trente secondes…et il revient pour une tentative d’immiscion ! » Irina eut tout juste le temps de se redresser que le serveur leur demanda effectivement s’ils voulaient de nouveau quelque chose. Irina dût se retenir de lui répondre qu’il y avait tout un tas de chose qu’elle voulait, mais que ce même tas était trop important et qu’il lui brouillait les idées. Elle savait néanmoins que la question de ce dernier n’était pas orienté de cette manière, ce pourquoi elle répondit plutôt : « Non, merci, ça ira pour moi. » Il allait bien falloir qu’ils se résignent à retourner au château et à leurs obligations. Irina n’en avait pas envie… Elle ne voulait pas le perdre du regard, ni les nombreuses occasions de sourire qui se manifestaient en sa compagnie. Elle ne voulait pas que leurs au revoir ressemblent à celles qui avaient eu lieu la dernière fois qu’il était venu sécuriser un match… Irina savait pourtant qu’il n’y avait rien d’identique au passé. Elle doutait que quoique ce soit puisse se dérouler comme dans le passé, elle le sentait…



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Message(#) Sujet: Re: hello sleepwalker • ft. irina. hello sleepwalker • ft. irina. - Page 2 EmptyMar 10 Avr - 11:20



Irina & Mattheus

« Quelques belles lignes qui transpirent les beaux mots et la poésie, une belle petite mise en bouche pour le plaisir des mirettes. Pour la belle et l'aveugle. »
Cette ivresse de l’esprit commençait réellement à me consumer, à nous consumer. Mais nous laissions les choses faire ce qu’elles avaient à faire. On avait cessé de se débattre pour nourrir la conversation. Mais je me suis demandé si nous avions ne serait-ce que tentés de se débattre ? Je n’en ai pas l’impression ni le moindre souvenir… Mais la seule lutte qui coexistait avec notre être, était celle contre l’ultime confusion. Même si le brouillard de ces ressentis pouvait se dissiper, je ressentais une effervescence de sentiments. L’idéal de ces pensées a toujours été un amalgame de plusieurs qualités, tantôt répréhensibles, tantôt adulées… J’étais en pleine confrontation pour savoir où était ma place dans cela. Je suis autant spectateur qu’acteur de la situation dans laquelle nous nous trouvions… Et je n’avais réellement pas à culpabiliser.

Je ne souhaitais pas en tout cas, ne pas me laisser submerger par ce qui pourrait me faire faire un pas en arrière. Non aller de l’avant selon les choix que je fais, c’est la raison pour laquelle j’arrivais à être ce que je suis. Je ne voulais pas trahir mes principes, mais autant je crois bien que cette situation révélait d’avantages de choses quant à la façon dont j’estimais Irina… Il est vrai qu’à l’époque, loin de me laisser indifférent, je n’avais pas soupçonné l’échange que nous avions actuellement. Elle avait quelque chose, quelque chose que je désirais voir… J’ignorais encore de quoi il s’agissait, mais je ne pouvais que porter davantage pour intérêt vers cette sensation. Une sensation qui ne m’était pas inconnue, mais… je n’ai tellement pas porté mon attention vers celle-ci ces dernières années que je n’arrivais pas à en desceller les origines, ni même l’identité. Devais-e me faire à l’idée que le temps agira comme une médecine et que le destin dardait la moindre faille ? Sans doute que se conforter dans cette idée, articuler mes pensées et mes mots autour de ce jeu qui était un rouage essentiel à cette ivresse, m’apportant un confort que je n’avais aucun jamais remarqué en sa présence.

Je voulais m’enliser dans ce moment, en distiller les moindres détails pour mieux savourer le dit moment. Oui la séduction tenait une place importante au sein de la discussion, et j’ai continué sur cette voie comme s’il me semblait normal qu’il en soit ainsi - d’un naturel assez impressionnant pour dire. Je ne pouvais cacher cette légère appréhension qui ne demandait qu’à s’envenimer dans un coin de mon esprit. Et pourtant ses mots furent perçus comme une forme de remède à cela, c’est comme me donner une chance mais… Je mentirai si je ne m’étais pas demandé si pour elle, cela s’arrêtait au jeu. Mais le réveil de ces émotions, de ces sensations dévoilaient des aspects bien particuliers du relationnel. Des aspects que je n’avais avec personne d’autre qu’Irina… Cela pouvait être tout sauf une coïncidence selon moi. Mais pour elle… ?

« Oh ! Je ne te ferai pas douter de ça aha. Mais je ne te cacherai pas que les quelques années de pratique ont été séparées par une mise en stand-by. Mais ce trac vient plus du fait qu’avant, rien n’a jamais duré, alors que cette joueuse, elle chamboule l’ordre de toute chose. »

En y repensant, je n’avais pas le profond souvenir d’avoir eu une relation sur le long termes avec sérieux Ma vie sentimentale s’est parsemée de moments éphémères, et je m’y étais accommodé - comme si cela ne me dérangeait pas. Mais cela fait bien un moment que les relations n’ont pas germé chez moi. Il faut dire que mes priorités n’ont, ces derniers temps, ont été portées vers ma personne et rien d’autre. Alors que la discussion s’allongeait, je réalisais aussi que le simple fait de sa présence balayait ce que j’avais vécu… Quelques minutes contre quelques années. Sa raison d’être, sa personne… une puissance impressionnante, un parfum qui paralysait mes sens tant je pouvais me sentir apaiser - m’abandonnant à mes pensées. Au final, l’échange équivalent se fit autour de l’intégration d’un nouveau personnage. Ce personnage me représentait au même titre qu’Irina incarnait a batteuse. Le temps que ce garde-chasse pouvait passer dehors étai une information importante et je ne pouvais que me réjouir à l’idée que nous fassions tout deux parti du corps autoritaire à se retrouver le plus de temps dehors.

Il fallait dire que même sans cela, le domaine de l’école demeurait d’une grande beauté. Alors en bonne compagnie, tout ressenti se retrouvait décuplé. Et c’est ainsi que j’ai fomenté ces pensées en portant mon attention sur Irina. Il était clair qu’au vue de ses paroles, nous allions nous croiser souvent - ce qui n’était pas du tout pour me déplaire, très loin de là. Je me surprenais même à assister à l’éclosion d’une certaine hâte quant à ces moments. Alors qu’elle libéra sa tirade sous des traits presque théâtraux, mon sourire amusé ne faisait que s’étendre. Lentement mais assurément destiné à éclore sous une forme de rire. Et c’est ce qui se produisit alors que le second degrés dansait bien trop proche du premier. Je me connaissais, je savais que je m’y appliquerai sans le moindre remord.

« Il passe même 95% de son temps dehors si tu veux des précisions. Et les chances pour qu’il se rende au terrain… Elles sont plutôt très élevées ? Je dirai bien un petit 101% de chance mais ça… ça ne relève pas du hasard comme tu le dis ! Après cela ne le dérangerait pas, à voir si tu supporterai sa présence… ! Il ne remettrait jamais ta lucidité en cause pour autant… »

Pour autant, je me voyais déjà lui rendre visite au terrain de Quidditch. C’était un fait, une tâche que je comptais bien réaliser. Qu’est ce qui m’en empêchait ? Rien, qu’est-ce qui pouvait me retenir ? Rien. En vérité je serai venu lui rendre visit sur son territoire même l’idée n’avait pas germé au sein de notre discussion. Je voulais la voir, encore. Alors que ce sourire n’avait de sens que sur le coin de mes lèvres, je la laissais poursuivre à propos du fameux sous-entendu qui pourrait avoir sa raison d’être en tant que preuve d’humour. Ce fut d’ailleurs le sujet d’une question à propos du nouveau garde-chasse, si ce dernier possédait ce trait de caractère.En tout cas, je pense bien que je n’aurai pas de preuve à fournir quant à la suite de nos retrouvailles mais pour le bien du jeu, il fallait que je conserve cette part de mystère autour de mon personnage…

« Tu peux compter là-dessus, l’humour est une partie intégrante de sa personnalité, il n’y aura pas besoin de partager le tiens. Je suis sûr qu’il y sera très sensible, il faut dire tu inspire une certaine candeur ! Mais je retiens ça, tes soirées lui sont réservées ! »

Au final peut-être qu’elle ne mesurait pas le poids de ses dernières paroles, mais je ne prendrai pas ça au pied de la lettre. Il ne fallait pas aller sur scène avant d’avoir bien appris son texte… Et envisager toutes les possibilités étaient nécessaires pour ne pas créer de malaise… Nos personnages, c’étaient nous… Et il fallait se rendre à l’évidence, ils n’avaient plus rien de factice. La séduction prônait toutes formulations, et ce désir de prolonger le moment n’a jamais été grand. Cet endroit me faisait réaliser qu’il était aussi apaisant, malgré quelques agitations, c’est comme si une sphère de magie englobait toute personne apte à se concentrer sur une discussion. J’avais cette impression, cernant cette sphère qui préservait notre intimité.

Coupés de tout, l’espace-temps se confondait, il prenait une forme encore inconnue jusqu’à là. Irina avait ce don de donner une nouvelle dimension au relationnel, et j’oeuvrais dans son sens afin de réaliser que mes ressentis avaient un but, un objectif bien précis. « Il l’est, c’est certain, à condition que l’on soit en bonne compagnie.. » Finalisais-je, essayant de déchiffrer le ton de sa voix, d’en extraire les intentions les plus cachées sans faire appel au côté intrusif de la chose. Je ne pouvais me permettre cela, c’était au-delà de ma philosophie de vie. Ce n’est pas comme si je possédais un don et que je me devais de ne pas l’utiliser - non je préférais brider ma capacité de réflexion et pourtant… qu’est-ce que je voulais en savoir des choses à son sujet, en sa compagnie. D’où ma phrase d’ailleurs qui montrait une volonté de la revoir ici ou ailleurs.

Peu importe comment au final, peu importe le lieu et le moment. Je voulais continuer de ressentir cette confusion, combattre cette dernière pour découvrir ce qu’il y avait derrière… et enfin voir. C’est pour ça que je pouvais ressentir comme jamais la gestuelle d’une personne, sentir l’air se séparer quand ses doigts bougent. Sa peau, dont la douceur était palpable par l’esprit, s’étirer délicatement pour inscrire un sourire tellement communicatif - mes souvenirs généraient la forme de son visage, ses yeux qui se plissaient doucement afin de soutenir un sourire si puissant. Elle définissait tant de chose que je pouvais me retrouver intimidé - sans exagérations. Répondant dans un premier temps à son interrogation sur le fait que j’avais cerné son sourire tout en l’ayant analysé - et ce d’un hochement de tête des plus sincères… Je pus reprendre la parole pour poursuivre l’éloge de cet outil de communication que je chérissais.

« Le plus fidèle des alliés, et il est possible de le déchiffrer quand on s’y emploie assez souvent. Et ce, même les yeux bandés ! »

Et voilà que j’effectuais une fusion entre un message passé subtilement et une tentative d’humour désespérée sur mon handicap. Il est clair que je préférais faire de cela un sujet d’humour plutôt que de me faire passer en martyr. Mais en parler avec Irina avait réveillé une dimension assez superflue. Je ne me demandais pas si elle était la seule à pouvoir ouvrir de nouvelles portes dans mon esprit, la question ne se posait pas… Elle était la seule, une affirmation que je continuerai de soutenir sans preuve - sans le moindre problème ni remord. Elle tenait une place importante dans cette optique. Je réfléchissais au fur et à mesure qu’elle se prononçait sur ce désir de vouloir retrouver la vue. Je désirais bien entendu cela, bien que j’ai avancé assez longtemps pour m’y faire, rien de bien triste. Mais tout n’était pas perdu car je n’ai jamais laissé ce sujet sans réponses…

« Alors, tu peux continuer de penser qu’il est réalisable ! En fait… j’ai déjà travaillé le sujet. Ça fait plusieurs années que les Moldus réalisent des tests pour soigner la cécité et plusieurs essais ont eu des effets plutôt positifs. J’essaye encore d’entremêler la magie à leurs méthodes, mais ça reste un travail intensif. Je sais que c’est réalisable. »

Avant d’avoir commencé à marcher sur les traces des moldus, je me suis longtemps demandé si retrouver la vue ne e priverait pas des facettes de l’homme que je suis devenu grâce à la cécité. Alors… ayant longuement médité sur la question… J’ai fini par me lancé. Convaincu que je ne changerai pas, que je resterai le même, j’étais même persuadé que je serai davantage un homme accompli. J’aurai fini par mériter cette rédemption, mais je devais y arriver, faire tous les efforts du monde pour réaliser cette prouesse. Que pouvait-il se passer après ? Si jamais je réussissais ? Ça, par exemple, je me l’étais jamais demandé. J’ignorais même combien de temps cela pouvait prendre mais j’espérais vraiment que cela se fasse…

Mais la discussion se laissa pousser quelques airs pour profiter d’une légèreté bien agréable en revenant d’emblée vers le Garde-Chasse. La rencontre était donc prévue, et il ne me restait qu’à appliquer ce dont nous avions parlé tout du long. Un soutien mutuel était donc de mise ? Ce n’est pas plus mal, cela renforçait en quelques sortes ce jeu qui, au fameux jour, se verra couper de toutes ficelles. Les marionnettistes prendront leurs rôles respectifs et nous ferons face à la réalité des faits. « Je te suivrai sans hésiter ! Au moins… on a de quoi s’accomplir personnellement… » Peut-être que ça m’avait échappé, je n’avais pas réfléchi à un sous-entendu quelconque en plus de ça. Il fallait prendre ma phrase au pied de la lettre. Je ne voulais pas non plus rendre les choses plus compliquées… ou si. Ce n'était pas impossible que je nourrissais cette envie au fond de moi. En tout cas j’exposais bien plus facilement mon sens de l’humour avec lequel je me trouvais en meilleur accord. Dans cette optique d’alliance il était clair que les origines étaient difficilement reconnaissables, mais l’important était ce que nous disions et vers où nous allions avec nos mots.

Ici, remise en question de mes capacités ? Je ne pense pas qu’elle percevait ces choses dans ce sens, non, j'en suis sûr. Mais je lui accordais cette touche de scepticisme alors que je devais tout de même mettre des gestes sur mes mots… Crédibiliser mon discours de cette façon était la meilleure des façons. Et m’y soumettre ne me dérangeait pas du tout, au contraire, si cela pouvait lui permettre d’être bien plus conciliante… je pense ? Aha. « Il faut bien que je passe par là de toute façon, pas vrai ? Cela ne me dérange pas ! Mais ne fais pas exprès d’être mitigée quand tu me verras à l’oeuvre, ce ne serait pas fairplay… Mais vu que tu soutiens cette coopération, je te fais confiance. » Un ton qui soutenait une fois encore bien la loge du second degrés. Nous étions bien logés il faut croire. Je ne montrais pas de signe de faiblesse au cas où le jeu s’orientait vers une vulgarisation de ma crédibilité, de ma naïveté en tant que leader.

Mais cela ne m’empêcha pas de batailler avec quelques arguments pour montrer ma volonté de préserver l’image du serpent, pour qu’au final j’accepte la fameuse égalité des camps. Ce n’était sans doute pas plus mal, je restais tout de même convaincu qu’elle s’était mieux défendue que moi… Elle avait des talents d’oratrice qu’elle ne soupçonnait sans doute pas… Une sagesse qu’elle immisçait volontairement ou pas dans les échanges d’humour des plus au moins crédibles. Impossible de ne pas ployer face à cette force de la nature. Mais quand j’ai tout de même avoué avoir du mal à conserver ma potentielle victoire - je n’ai pas pu m’empêcher rire sur son regret de ne pas avoir fait durer la bataille. Les choses sont ainsi ! Sorry not sorry comme on dit, revenir sur ses mots reviendrait à bannir la loyauté de toute façon. C’est cela qui m’amusa grandement, apaisant ce rire, je m’exclamais aussitôt :

« Ce qui est fait est fait de toute façon ! Pas de marche arrière aha. Mais soit, je suis aussi de cet avis, ma vitesse et ta force se marient très bien… ! »

Au moins ce fut chose faite à ce niveau là, et toujours dans ce second degrés qui était de taille contre n’importe quelle histoire… nous enterrions la hache de guerre. A vrai dire il n’en avait jamais eu, mais il était amusant de simuler cette histoire afin d’entrer dans le mode de pensée de ceux qui apportaient une importance certaine à leur appartenance de maison… Il est vrai que je n’avais contre la fierté de l’époque… Mais il est vrai qu’avec du recul, il était plus facile de s’en amuser qu’autre chose. Et même plus préférable car, devenu jeune adulte, je ne portais déjà plus aucune importance à cela… Je me demande même si en tant qu’élève, je me contrefichais de ça… Mais s’il y a une chose que j’ai su développer et faire durer avec Irina, c’est le puissant sarcasme en jouant sur l’ironie du sort. Les Acromentules, éternel boomerang de sujets de conversations finalement. Remarque je n’avais pas à m’en plaindre, il sera toujours amusant de la taquiner sur divers sujets pourvu que les Acromentules aiguillent la conversation… Alors que j’ai bêtement ri à ses propos, je savais déjà quoi répondre :

« Et bien écoute… Il existe bien la formule : Arania Exumai, mais j'ai le sentiment que ça n’apporterait que d’avantage de conflits… Mais si ça se trouve ta méthode de pourparler peu faire des miracles hein ! »

Autant choisir les bons outils quand il était question d’être fin stratège. Mais stratège dans le ridicule, cela me correspondait avec brio. D’autant plus que je ne me faisais pas prier pour montrer ma bienveillance en tant que leader ; lui offrant le poste de leader. Mais il est vrai qu'une nuance persistait dans mes propos - et elle joua de sa pour donner une valeur encore plus comique, mais aussi instaurer une confiance et de fair-play avec ce jeu. Il fallait dire que j'avais insisté pour pouvoir avoir ce rôle de leader. Même si au fond, la réalité me décrirait comme quelqu’un qui lèguerait tout à Irina. Mais je m'étais trop justifier pour lui donner le plaisir de se jouer de ça, elle prendrait sans doute trop la grosse tête ! Ce n’est pas à l’abri d’arriver, et je pense pouvoir le faire un jour… Mais présentement ? On est bien trop dans la dualité pour espérer un quelconque arrangement. J’avais une crédibilité à brandir !

« Je te propose bien ce rôle oui ! Alors je ne vois aucun intérêt à te refuser le poste aha, c'est bien soldat. Je saurai me brider quant à mon arrogance, ne tant fais pas ! Juste ce qu'il faut pour intimider les troupes… J’espère que tu auras la même fougue que lors de tes années Quidditch. Ça nous serait fort utile tu vois ? »

Et il est vrai que je me souvenais encore de ces années où elle faisait partie de son équipe. Où, aux premières loges, je m’assurais autant de sa sécurité que de regarder le match. Forcé d’analyser son jeu, ses gestes, ses déplacements pour être sûr qu’aucune stratégie venant de l’extérieur puisse atteindre Irina. Elle avait ce qu’il fallait pour ce rôle de second ! Mais il était clair qu’autant ses talents physiques jouaient un rôle clé dans cette fonction de conseillère. Il est vrai qu’elle faisait preuve d’une grande sagesse, et qu’elle devait l’employer dans la vie de tous les jours, ce qui devait lui être bénéfique au quotidien. Franchement, je l’enviais grandement. « Ça t’arrange bien de dire ça ! Mais soit, j’attends tes conseils avec grand intérêt… » Ce qui amenait à remettre ma confiance entre ses mains et je lui faisais totalement confiance à ce propos. Et je crois même qu’au fond j’en nourrissais l’espoir qu’elle le soit avec moi dans la vie de tous les jours à mon tour.

Je crois que c’était une envie, non une certitude. Je me disais pourquoi pas, après tout en vue du relationnel que je développais à ses côtés il est clair que nous pouvions désirer bien des choses à deux… Pourquoi je pense ça, c’est pas dans ce sens là non… ! Je m’imprégnais d’assurance afin d’incarner cette figure joyeuse que j’aimais bien représenter. C’était sans compter ce débat ouvert sur la raison d'être de la haine qui m’avait consumé durant un temps par le passé. Mais j’admettais bien des raisons à Irina. Mais tout reposait sur une forme de contrôle de soit. Avec des SI on referait le monde n’est-ce pas ? Mais elle n’avait pas tort… Non elle avait raison sur beaucoup de ces points. Si j’avais gardé le contrôle je n'aurai pas été présent aujourd’hui, elle ne serait pas là en face de moi… Je n’aurai pas rencontré tout ces élèves, je n’aurai jamais eu cette mentalité que j’ai. C’est vrai… Il fallait admettre bien des choses dans la vie, des choses douloureuses, frustrantes, joyeuses, excitantes… Et ses mots ont sonné comme… une évidence.

Une évidence qui pourtant s’était amusée à se cacher derrières les rideaux de la logique. Je méditais sur ses paroles tandis qu'une seconde tirade fut annoncée, cette fois-ci traitant de la problématique de la haine et de son utilité. Cette fois-ci nous y étions. Acquiesçant doucement de la tête, je remettais un peu d'ordre dans mon esprit pour continuer la discussion, ayant tout même beaucoup appris sur elle en analysant sa voix et ses idées… Elle se dévoilait toujours de plus en plus intelligente, surprenante même… ! « C’est vrai… Je continue de considérer ma situation actuelle comme positive ! Je vois juste que des fois ces regrets du passé viennent parasiter mes pensées. C’est sûrement que je devais passer par cette étape pour faire ce que j'ai pu accomplir par la suite ? Sans doute oui, j’crois que je suis déjà passé à la suite. Il est question de bannir ces dernières notes négatives de ma vie et j’me sentirai purifié. » Je préférais jouer la carte de la franchise à ce niveau.

Je ne changeais pas du jour au lendemain mais il est vrai qu’elle avait une grande influence sur ma perception des choses… Je pourrais lui dire, mais comment faire pour que cela ne soit pas perçue de diverses manières… Ce n’était sans doute pas le bon moment et je me devais au moins d’éclaircir sa lanterne sur la problématique : « Oui je pense qu’il est possible de l’utiliser à cette fin… Mais il faut être familiarisé avec, car lorsque l’on décide de s’en débarrasser c’est là qu’elle décide de nous envelopper. C’est comme un symbiote… Si on la connait assez, on peut se défaire de son emprise pour mieux se retrouver.  » Mais le mieux reposait sur de nouvelles armes bien plus efficaces comme je le disais. Mais ce qui était bien c’est que j’ai pu évoluer comme je le souhaitais dans ce milieu. J’ai pu me faire une place à nouveau au sein de la communauté et sans doute que la perte de la vue m'a mené ici. C’était ici que je devais orchestrer ma rédemption…

Ou pas, mais une demie-certitude m'encourageait à penser ainsi. Pour l’heure je peux encore vivre sans la vue avec des regrets, mais rien qui ne m’enlèvera joie de vivre. Et pour dire depuis que j'ai retrouvé Irina… je sentais que cette joie ne pouvait que trop se densifier. Et cette pensée valait tout l’or du monde que je me suis exprimé sur cette barrièree de la connaissance qui à mon sens s'était levée depuis bien longtemps. J'ignore pourquoi, mais mes ressentis ne s'axaient pas vers une personne que je connaissais à peine. Une personne dont je souhaitais apprendre le vécu, les habitudes dans les moindres détails. Sortir avec elle de ce dédale des émotions, trouver ce qui nous pousse à transcender notre quotidien. Pourtant je n’étais pas un membre de sa famille, et l'importance de nos différents discours, même les plus enfantins, avait une portée que nous n’aurions pu prévoir. C’est une bonne chose ? Du moment que l'on fini par sortir la tête de l’eau pour rejoindre cet objectif caché par le brouillard.

J’approuvai d'un signe de la tête, tout de même en phase avec ses impressions, il était amusant de voir à quel point la longueur d’onde qui s'imposait, avait de la résistance pour nous soutenir, elle et moi. « C’est que c'est bon signe… Parce que je n'en ai pas non plus le souvenir. C’est important de conserver ces moments. » Ces moments, et tous les moments à venir. Au fond, je ne souhaitais que le bien, le bonheur d’autrui. Mon statut ne m’a jamais empêché d’y accéder, mais j'ai dû m’y refuser un temps parce que j'étais trop con pour pouvoir penser à moi. Autant aujourd’hui je prend soin de ma personne, mais cette fois-ci sans oublier que ma volonté de protéger les autres reste présente. Je ne laisserai personne égratigner ceux qui constituent’ mon présent. Mais j’oubliais la réciproque de la situation, mais l'idée que l'on me protège de mes problèmes me déplaisait légèrement.

Cependant chaque relation marchait selon un principe de retour, pas forcément équivalent, mais il pouvait y avoir un retour parfois.. Haussant les épaules, je tentais tout de même un sourire qui se voulait rassurant - sans faire en sorte qu'il respire le factice. « C’est comme ça que ça marche après tout, des mains que l'on se tend mutuellement, peu importe la situation, toujours se tirer vers le haut. » Ne pas avoir peur de ces hauteurs vertigineuses, embrasser l’inconnu et remettre sa confiance entre les mains d’autrui. Mais de personnes de confiance surtout.. Il n'y avait pas d’intérêts quant à déposer sa vie entre les mains de personnes susceptibles de nous trahir. Je pensais dans cette optique à cette affaire avec Narcissa. Elle avait perdu la confiance de bien des élèves au vue de son retournement de veste lors de la dernière invasion.

Si beaucoup avaient un avis tranché sur la question, et avaient décidé de la haïr, d’autres ont fait le choix de la soutenir. C’est important que les choses aient leur part d'ombre et de lumière, l’un ne peut exister si l’autre s’éteint après tout. Nous étions chargé de mener l'équilibre vers des milieux plus prospères, en tant que corps autoritaire de l’école, nous ne pouvions nous permettre de rester les bras croisés. Ces élèves ont vu tellement de professeurs défiler, de membres du personnel… qu’ils ne doivent plus croire en grand chose. Il fallait restaurer cette flamme dans leur esprit, ou leur coeur. On sera là pour eux comme pour sa fille quand elle rentrera à l’école. Je me plaisais à avouer mes origines de fautif dans l’enlèvement de sa fille. Je ne pouvais pas, je ne pouvais tout simplement pas m’éviter un rite. Je crois que ma joie de vivre devenait contagieuse… S’en devenait enfantin, si je n’ai pas déjà été perçu ainsi depuis le début de nos retrouvailles !

« Je ne le nie pas ! Je vais me débarrasser de ce dessein définitivement, tu peux me faire confiance. Je n'ai qu'une parole, sois rassurée. Parce que j’suis tout de même curieux de rencontrer ta fille maintenant ! »

Et cette curiosité piquée à vif n’était que trop véridique. Je ne pouvais pas le nier. La fille pouvait-elle ressembler à la mère ? Au moins on pourrait miser sur une future sagesse quand l’âge aura raison de son adolescence. J’affirmais ça sans véritable certitude au final. Qu’est-ce qui pouvait me garantir ce genre de chose ? Mon intuition quasiment infaillible ? Je m'étais presque déjà pris d'affection pour son enfant alors que je n'ai jamais échangé le moindre mot avec… Cette famille avait un don pour me troubler, me mettre dans des états d’admiration. Il n'y avait qu’à écouté le son de sa voix pour laisser l’utopie fleurir. Les maux de ce monde s’évaporaient sous la chaleur bienpensante de sa philosophie de vie. Une philosophie que je voulais découvrir, ou plutôt, continuer à découvrir. « T'as raison, je tâcherai d’éviter d’en Stupéfixer un… Faut dire entre les pestes de l’école et les mages noirs on peut les confondre facilement ! » Une nouvelle tentative d’humour surement désespérée mais que je n’ai pas pensé à retirer. Loin de là, pas une seule seconde je n'ai regretté mes propos en partant du principe que je connaissais mes limites. Des limites qui m’ont mené à dire que ce moment n'était pas perçu comme un sacrifice de temps.

Oh non, j’avais clairement l'envie de d’en savoir d’avantage. C’était amusant, je ne pouvais pas le cacher. Cela pourrait permettre une nouvelle forme de complicité sur un nouveau sujet de discussion. Un parmi tout ceux que nous avions bâti ensemble. Il y avait une vraie construction depuis que nous nous étions retrouvés et… jamais je n'aurai pensé que cette tournure s'installe de cette façon, mais ce n'était pas du tout pour me plaire… car au fond de moi, il y avait sans doute une chance que je désirais que ce qui se passait finisse par arriver. « Deal, ce sera notre private joke ! De toute façon, cela ne concerne que nous, même si notre complicité pourrait faire des jaloux... ça peut justifier nos noms de code ! » Il fallait tout de même avouer que je n’oublierai pas ce moment, ces échanges bénéfiques et tellement puissants. Rebondir sous tous les angles d'un sujet, se découvrir et continuer à nourrir ce désir. Cependant mon ouïe et mon esprit synchronisèrent une fonction de perception assez utile… Il est vrai qu'il m'était utile de pouvoir analyser instinctivement les pensées des autres. Je restais en surface au niveau de ma réflexion, une douce chaleur enlaça mes muscles à l'entente de ses mots et je ne pouvais qu’évoquer, voir faire savoir une réciproque certaine.

« Plaisir totalement partagé. Puisse le temps nous faire rattraper le temps perdu… »

Car il y en avait des années à rattraper, et pourtant nous avions bien entamé cet objectif. Nous l'avions entamé de façon bien surprenante aussi, rien ne servait de presser le temps mais une partie de moi voulait accélérer le temps pour mieux découvrir ce qui se cachait derrière cette éruption. Que personne ne vienne s'immiscer entre nous, que notre bulle soit préservée des hostilités extérieures en rapport avec le relationnel. Je sentais qu'elle s'était penchée légèrement vers moi, une seconde bouffée de chaleur à ce simple geste. Tendant l'oreille pour rester dans cette assurance, maintenir une stabilité dans mes pensées, je souriais légèrement. Amusé, je tentais de percevoir la présence du fameux serveur dont elle faisait mention. Ricanant discrètement, j'avais la chance qu'il ne pouvait savoir que je ne le voyais pas... Si j'avais eu la capacité de voir, je ne me serai pas en mesure de contenir un regard en coin... Que la cécité soit louée.

« Oh, ça ne va pas durer…. »


Et voilà qu’il s’avançait vers nous. Je sentais ses pas vers nous. Je me redressais à mon tour pour assister au refus d'Irina, il n'y avait plus de raison de continuer à dépenser dans ce lieu. Nous pouvions en rester là en termes de consommation. Et pourtant je ne voulais pas partir. En tout cas je ne voulais pas en rester là avec elle. Si le temps pouvait s’estomper, se paralyser le temps que ces années perdues soient rattrapées. Je prononçais le même refus, sur une politesse prononcée. Par la suite, je prononçais un certain soupire. Je ne savais que dire à vrai dire, je savais que le moment était inévitable… Mais je me refusais d'y croire, ou de m'y faire. Serrant légèrement les poings je repris une inspiration plus ou moins grande. Et le pire c'est que dans mes mots qui allaient sortir, on sentirait sans problème une forme de déception.

« Je suppose que tu dois avoir des choses à faire aha … ? Je n’étais pas pressé de ce retour à la réalité personnellement, mais je crois savoir qu’on a à faire… »

(c) DΛNDELION
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Message(#) Sujet: Re: hello sleepwalker • ft. irina. hello sleepwalker • ft. irina. - Page 2 EmptyMer 18 Avr - 13:15


Mattheus & Irina

hello sleepwalker


Irina ne savait plus quelle phrase ni quelle idée précise avait amené leur discussion vers cette direction, mais c’était désormais chose faite. Ils profitaient tous les deux de « la joueuse » et du « Garde-Chasse » pour avancer tranquillement sur le chemin du flirt. Irina avait du mal à se dire que c’était vraiment ce qu’elle était en train de faire et pourtant…. Se laisser emporter trop facilement était loin de faire partie de ses habitudes ; la jeune femme était plutôt adepte de la phase d’observation, de la discrétion, de la mesure et de la distance. Elle ne comprenait pas elle-même ce à quoi elle était en train de jouer avec Mattheus, mais elle n’avait pas pour projet d’y mettre fin, ni même de reculer de quelques pas. Elle n’avait pas de sentiment de malaise, pas d’impression d’être en terrain dangereux ou même d’avoir sauté à pied joint dans une erreur. Au contraire, Irina se soulageait d’une douce proximité au sein de laquelle naissait une affection toute particulière pour le jeune homme. Elle savait qu’il fallait qu’elle garde ses idées bien en place et qu’un moment de réflexion lui serait nécessaire, mais elle ne cachait pas sa surprise d’un tel instant qui était, somme toute, complètement imprévu. En attendant de pouvoir penser de manière sérieuse à tout ça, Irina, continuait à sourire suite aux réponses que Mattheus lui donnait concernant sa future rencontre avec « la joueuse ». Elle profita de la situation pour le titiller sur ses relations avec les femmes, l’écoutant répondre sans se retenir de sourire avant de pincer légèrement les lèvres. La fin de sa phrase était troublante et digne de toutes les informations qui avaient déjà réussies à déstabiliser la jeune prof… Pourtant, Irina devait garder la face et elle attendit qu’il ait fini pour dire : « Je vois… Crains-tu qu’il en soit ainsi avec la joueuse ? Je veux dire… que ça ne puisse pas durer… ? » Irina serra les dents à la fin de sa phrase, consciente d’être sur un terrain parfaitement dangereux, et peut-être pas spécialement adapté à leurs retrouvailles, mais elle gardait l’idée de « la joueuse désintéressée » pour dire ensuite : « Je pense qu’elle a possiblement le même trac que toi…. Rien n’a jamais duré, elle ignore pourquoi… Je pense qu’elle croit que ça vient d’elle ! » Irina pensait que ça venait d’elle et en partie de la présence de sa fille… Son dévouement pour la petite et pour le Quidditch étaient deux aspects suffisamment énormes pour faire fuir n’importe quel homme… Irina n’avait jamais souffert de ça comme elle n’avait jamais souffert des ruptures ou des moments de solitude qu’elle avait, forcément, eu à vivre. En définitive, elle se savait parfaitement novice et très éloignée de tout ce qui se rapportait aux relations (amoureuses, particulièrement). Mais la jeune femme voyait mal un homme comme Mattheus, Auror et charismatique, sans une jolie jeune femme accrochée à son bras. Elle n’osait lui poser trop de questions à ce propos, de toute façon, la conversation ne s’y prêtait pas, mais elle était curieuse de savoir à quel point son cœur s’était déjà emballé pour quelqu’un…

Pas le temps de se poser trop de questions, Irina l’écouta reprendre la parole et ce qu’il lui répondit la fit franchement rire intérieurement. Ses informations laissaient penser à la jeune femme qu’ils avaient d’énormes chances de se croiser dans l’enceinte de Poudlard… Irina était surprise que ce ne fût pas chose faite, mais Mattheus n’était pas là depuis longtemps… Ceci expliquait cela. Irina n’avait pas non plus cherché à le croiser, ce qui serait sûrement le cas, à l’avenir. « Il serait malvenu de ma part de refuser une présence que tu me vends comme une présence agréable, non ? Je vais donc faire l’effort de l’accepter, ce Garde-Chasse ! » Là, elle le taquinait en essayant de lui faire croire qu’elle allait se forcer en faisant l’effort, mais c’était loin d’être le cas… Il devait le savoir, non ? Irina se demandait si Mattheus avait déjà compris qu’elle avait très envie de le revoir… « Il a peut-être besoin de savoir que je peux même l’apercevoir depuis les gradins du terrain de Quidditch… Il va se sentir observé à tout moment, mais c’est ça fait partie du jeu, c’est drôle pour moi… » Elle en profitait, c’était un fait. Irina prenait beaucoup de plaisir à jouer de la situation, même si elle était, cette fois-ci, à son avantage.

Il lui parla davantage de la personnalité du Garde-Chasse mentionné, précisant à Irina qu’il avait de l’humour et, curieusement, la jeune femme avait déjà eu un semblant de réponse avant même de poser la question. A croire qu’elle connaissait déjà ce jeune homme… à croire que son inconscient ne détachait pas totalement « le Garde-Chasse » de la personne de Mattheus… à juste titre ! Elle avait une clairvoyance de toute cette situation. Pour plaisanter, et parce que le jeune homme lui en donnait l’occasion, la jeune femme se mordit les lèvres pendant une petite seconde avant de reprendre, à la suite de son intervention : « J’inspire une certaine candeur ? Ca, c’est toi qui le dis…. Pas le Garde-Chasse dont nous parlons…. C’est la manière dont tu vas me présenter à lui ? Je vais commencer à avoir confiance en moi, avec tout ça… » La seconde question formulée était surtout destinée à lui dire qu’elle avait remarqué le « compliment », si c’en était un, mais Irina le considérait comme tel. Ce même compliment avait été formulé par Mattheus, pas par le « Garde-Chasse » qui restait encore à l’état de tierce personne dans notre conversation.

Celui qui avait également sa place dans le fil de nos échanges, c’était bien le sourire. Sourire qu’Irina ne pouvait contenir tant elle appréciait la présence de ce jeune homme qui se présentait comme une personne parfaitement épanouie en dépit de tout ce que lui avait réservé la vie… Les raisons qui poussaient Irina à croire qu’il était spécial devenait incalculable, car trop nombreuses. Elle l’écouta lui parler de « bonne compagnie » sans savoir si elle devait déceler un message dans ses paroles… Involontairement, elle le prenait comme tel, estimant qu’il ne méritait pas autre chose qu’une bonne compagnie, et réalisant que, à l’instant présent, sa seule compagnie était elle-même. Lui, Elle et leurs sourires respectifs qui représentaient un outil de communication supplémentaire entre eux. La façon dont il pouvait le discerner échappait encore à Irina, mais cette dernière commençait tranquillement à se dire qu’ils se souriaient mutuellement grâce à une perception que lui seul pouvait manifester. Quand il lui fit savoir que le sourire pouvait se déchiffrer, même les yeux bandés, Irina mit une petite seconde de plus que d’habitude avant de prendre la parole à son tour, pour dire : « Je suis consciente de l’indélicatesse que peut amener cette phrase mais… je serai curieuse de savoir si je suis capable de réaliser un tel exercice…. Les yeux bandés… » Le sous-entendu était peut-être trop mince pour être perçu, mais Irina voulait aussi lui dire « bravo » pour être capable de ça… Il n’en avait pas le choix, c’était un fait, mais il respirait le courage et l’inspiration, ne se braquant pas à la moindre occasion – pourtant, elles étaient nombreuses – qui pouvait lui rappeler sa cécité.

Ce fut leur sujet suivant. Irina pensait sa condition définitive et ce qu’il lui apprit la poussa à lever les sourcils, surprise et complètement ignorante de ce qu’il était possible de faire dans un tel cas. Le récit de Mattheus lui fit rapidement penser à un élève… à Isidore Vayne qui avait perdu sa main droite à l’issue de l’une des nombreuses batailles causées par Blackman. Le jeune homme lui paraissait plongé dans une phase où tout lui semblait impossible… tandis que son interlocuteur du moment, celui qu’elle dévisageait avec plaisir depuis un bon moment déjà, était dans la phase qui donnait le sourire, celle de l’espoir où tout est possible à condition d’y croire un peu. Irina espéra intérieurement que Vayne en arrive là, mais elle n’en fit pas part à Mattheus, se contentant d’écouter ses explications avant de dire : « Oh ! Et tu as l’intention d’appliquer cela sur toi… ? J’veux dire…. » Irina avait encore un peu de mal à aborder la chose, à savoir comment tourner ses questions. « J’veux dire… tu veux tenter ces méthodes sur toi ? Combien de temps cela peut-être prendre… ? » Irina se disait également qu’il allait falloir qu’il gère « l’espoir », autrement dit, les faux espoirs possibles, le temps d’attente, les possibles échecs et l’adaptation en cas de réussite. Un tel changement allait sûrement avoir quelques conséquences, Irina imaginait bien mal lesquelles, mais il y en aurait. Entendre Mattheus lui parler de ça la fascinait encore un peu plus…

Laissant de côté le sérieux pendant un instant, Irina et Mattheus s’employèrent ensuite à défendre leurs points de vue de serpent et de lionne – non sans humour - avant d’en arriver à une coopération qui allait sûrement être la seule finalité qui leur était destinée. Irina ne voyait pas les choses autrement, mais c’est pour le taquiner qu’elle fit preuve de scepticisme en remettant en cause ses capacités. Rien de sérieux là-dedans, elle examina d’ailleurs la moindre parcelle de son visage au moment où il lui répondit, se perdant même un instant sur ses lèvres avant de rire sérieusement à ce qu’il lui disait : « Très bien, promesse faite ! Je convoquerai le fairplay quand la preuve de tes capacités me sera apportée. Mais tu vas devoir promettre à ton tour de ne pas frimer ! » Irina ne put s’empêcher de rouler les yeux. Elle le charriait un peu, mais ce qu’elle retentait bien, c’était cette coopération qui lui donnait toujours un peu plus de fil à retordre au niveau du rythme cardiaque. Elle n’en était pas au point de ne plus être capable de lui fournir une défense et c’est dans cette optique qu’Irina fit par à Mattheus de son léger regret de ne pas avoir insisté au profit de la lionne, consciente d’avoir été proche de la ligne d’arrivée qui signait la victoire. Comme toujours, elle avait formulé ça avec humour, riant avec lui sans pouvoir se retenir. Pour clore l’association, la jeune femme haussa délicatement les épaules et n’alimenta pas de nouveau la discussion. Finalement, elle n’éprouvait pas de véritable regret de ne pas avoir poursuivi sur la défense du lion ; elle prenait la coopération, avec plaisir.

Les Acromentules. Le sujet par excellence. Les créatures qu’il leur allait bien de mentionner ici, alors qu’ils étaient parfaitement à l’abri dans un établissement des Trois-Balais. Irina et Mattheus étaient en train de signer la méthode à employer en cas de rencontre malheureuse avec ces dernières… Irina estima qu’il n’y avait pas de raisons pour que cela arrive, mais elle répondit quand même à Mattheus une dernière fois en lui disant : « Bon alors on tentera les pourparlers et la formule en dernier recours… Et si rien de tout ça ne marche, on court… » Imaginer une scène un peu grotesque amusait Irina. Tant qu’il n’était pas question du sérieux de la situation mentionnée, tout allait pour le mieux. Mattheus enchaîna néanmoins avec le rôle de second et fit rire encore un peu la jeune femme en lui confirmant qu’il allait brider son arrogance. Comment ne pas rire ?! Irina le voyait bien laisser échapper une parole arrogante, rien que pour la blague et pour la faire réagir…C’était ainsi qu’ils fonctionnaient, mais en l’occurrence, il asseyait son rôle en mettant en avant les qualités de leader et en manifestant celles nécessaires au rôle de second. « Tu es en train de me dire que tu veux que je t’accompagne, avec ma batte de Quidditch, pour l’intimidation des troupes ? Du style… garde du corps particulier ? Je valide le côté original de la protection du leader par une entité féminine, ça va enduire l’ennemi en erreur et lui donner une confiance qu’il ne devrait pas avoir… » S’ils partaient là-dessus, la discussion pouvait durer des heures. Irina ne manquait pas d’imagination, Mattheus était plein d’idées, de répartie et leur duo était complet, aux yeux de la jeune femme : « A l’époque, c’est toi qui me protégeais… » Quant à la question du rôle de conseil, Irina approuva par un petit hochement de tête qui ne servait pas à grand-chose dans l’état actuel des choses, mais elle était bien disposée à tenter le rôle de conseillère. Sa récente expérience à Poudlard lui avait appris à considérer un mot en particulier et sa définition : polyvalence. Des tâches diverses et variées dont certaines qu’elle ne s’attendait pas à trouver dans ses attributions.

Leur discussion aussi partait dans tous les sens. Pourtant, Irina en suivait parfaitement bien le fil, elle ne se perdait dans rien, excepté dans la gestion de ses battements de cœur. Entendre Mattheus parler clairement de son expérience - et précisément de ce qui l’avait mené jusqu’à sa condition - lui faisait quelque chose… C’était un fait, la jeune femme était aussi peinée qu’admirative du courage dont il avait fait preuve pour donner l’entièreté de sa vie à la « traque » des mages noirs remplis de mauvaises intentions. Était-il logique que le regard qu’elle portait actuellement sur le jeune homme lui donne l’image d’une protection, d’un abri sous laquelle tout un chacun aurait envie de venir se protéger ? C’était ce qu’il lui inspirait sans même le savoir et Irina était surprise par la teneur de ses propres pensées et de ses ressentis. A rien n’y comprendre…. Elle n’avait jamais imaginé passer par de telles émotions aujourd’hui… Irina le laissa s’exprimer, intégrant chaque mot qu’il prononça, et surtout le positivisme qui ressortait de son propos avant de reprendre, à son tour : « Je suppose que la seule conscience de savoir ce que tu as à faire pour y arriver représente déjà un bon pas vers la réussite… Mon point de vue me souffle à l’oreille que tu donnes l’impression d’être bien avancé sur le chemin du bannissement des notes négatives que tu mentionnes. » Irina n’insista pas plus que ça. La discussion serait sans doute à reprendre dans quelques temps, quand les progrès et les avancées seraient d’actualité. En attendant, la jeune femme se demandait s’il avait conscience de l’image de force qu’il renvoyait en lui disant tout ça… Irina ne datait pas réellement l’incident qui l’avait privé de la vue, mais cela ne devait pas non plus être si éloigné… Il avait donc parcouru beaucoup de chemin en peu de temps et le premier bilan était plus encourageant que n’importe quelle prévision imaginable. La question de la haine avait aussi sa place dans leur conversation et Irina l’écouta lui parler de son utilisation à des fins préventives en fronçant légèrement les sourcils. C’est lorsqu’elle fut sûre qu’il ait terminé sa tirade qu’elle reprit à son tour pour dire : « Je vois… c’est le côté perfide de la haine, c’est ça ? Elle cache des côtés nocifs derrières ses apparences bénéfiques et utiles… Je n’imaginais pas qu’il soit possible d’envisager la haine comme « apprivoisable »… à l’image d’un animal de compagnie. » Irina tentait de garder un peu de légèreté dans la conversation et surtout dans le sujet, y glissant quelques images qui lui venaient en tête ; mais le sujet était particulièrement intéressant à aborder. Elle n’ignorait pas que la haine était un véritable sentiment à double tranchant et qu’il avait une force qu’il n’était pas toujours facile d’appréhender.

Irina n’était pas fatiguée d’échanger avec lui, elle n’était pas pressée de rejoindre Poudlard, pas pressée de retrouver les élèves ou le nouveau quotidien auquel elle s’habituait… Plus qu’elle ne se l’était imaginé, elle avait besoin de ce petit aparté, de cette bulle inattendue qui l’enveloppait avec douceur. Elle avait autant besoin d’en apprendre sur sa vie que de lui parler de la sienne. Rares avaient été les fois où cela lui était arrivé… Elle n’en dévoilait jamais autant, sauf avec Yarah ou Ombellyne… C’est d’ailleurs avec naturel qu’elle fit remarquer à Mattheus qu’elle n’avait pas eu une discussion aussi poussée avec quelqu’un, mis à part les membres de sa famille. Le jeune homme prenait visiblement cela comme un bon signe, ce qui fit doucement sourire Irina. La jeune femme résista à l’envie de lui répondre en avançant sa main en direction de la sienne, elle ne pouvait décemment pas en arriver là, elle privilégia donc le silence pendant quelques secondes avant de prendre un léger tour de parole pour dire : « Comme tu dis…ça doit être un signe. » Elle voulait dire par là qu’il n’était pas commun de changer les habitudes aussi facilement, à l’issue d’une rencontre basée sur le hasard. Irina ne savait si l’idée de mentionner le « signe » était bonne, mais elle était persuadée qu’ils n’étaient pas là à déballer leurs vies respectives pour rien… L’envie d’en savoir encore un petit peu plus grossissait toujours un peu plus, lrina s’attelait à gérer son trouble tout en se laissant porter par leurs échanges. Elle ne savait pas si elle pouvait considérer Mattheus comme sceptique à l’idée d’accepter les mains qui lui étaient tendues, mais il semblait valider le côté mutuel de la chose. La jeune femme n’insista pas à ce propos, se perdant plutôt à la contemplation de son visage avec un mince sourire fixé sur les lèvres. Irina pouvait très bien imaginer qu’il n’était pas convaincu par la confiance à placer dans les mains d’autrui suite à ses expériences, mais elle n’avait, pour l’heure, plus les capacités mentales de se poser des questions trop lointaines. Elle appréciait sa manière de voir les choses, sa façon de ne pas se cantonner à son unique point de vue… Oh et elle appréciait aussi quand il haussait les épaules, quand il hochait la tête pour approuver, quand ses lèvres s’étiraient dans un sourire … La jeune femme en revenait toujours à ses constatations honteuses et issues de ses observations…quelle que soit le sujet de conversation et son taux de sérieux.

Les deux jeunes gens avaient ensuite, comme à leur habitude, repris les sujets un peu plus légers en parlant de la fille d’Irina. Cette dernière lui manquait sérieusement… Irina devait parfois lutter contre la pensée qui lui rappelait qu’elle devait s’occuper des enfants des autres, plutôt que la sienne, mais elle chassait bien vite ce genre d’idées. C’était question de temps avant que les vacances ne leur permettent de passer du temps ensemble, et de la même manière, avant que Bianca n’intègre à son tour les rangs de Poudlard. Il fut question de « l’enlèvement » de la petite par Mattheus ; une plaisanterie à laquelle aucun des deux ne croyait, mais ils avaient pris plaisir à en rire l’espace d’un instant. Irina écouta Mattheus lui dire qu’il ne tenterait plus de lui voler sa petite, ce qui amusa Irina et l’amena à répondre : « Curieux de la rencontrer ? Ou pressé ? Si c’est la seconde possibilité, ça peut s’arranger, sois un peu curieux de savoir où la mère passe ses vacances et tu auras de grandes chances d’y croiser la fille aussi… ! » Lucan. Irlande. Irina pensait souvent à leur retour et au fait qu’elles allaient toutes les deux pouvoir s’ennuyer en toute tranquillité à domicile. Rares avaient été les fois où Irina avait eu suffisamment de temps pour faire des choses de l’ordinaire et elle pouvait désormais se vanter de pouvoir le faire…avec sa fille. Elle ne rêvait que de ça et y penser lui suffisait à lui donner le sourire. Relever les yeux vers Mattheus ne fit que décupler son sourire, né de sa volonté à plaisanter en plaçant dans le même panier les « pestes de Poudlard » et les mages noirs. Bien sûr, la jeune femme savait qu’il n’en arriverait jamais là.

La conversation était sans fin et se poursuivit entre eux par la mise en lumière de leur complicité. Le mot était bien trouvé, selon Irina. Ils étaient désormais complices, de plein de choses… collaborateurs et partenaires en plus d’être de véritables collègues de travail. Irina préférait secrètement l’aspect complicité avec le nom de code qu’ils venaient de fixer et relatif au moment qu’ils vivaient actuellement. « Moment bénéfique » et « Instant Favorable ». Des mots parfaits pour résumer la situation, mais Irina ajoutait quand même quelques aspects plus lié au trouble, à l’émotion et à la confusion née de leurs affinités qu’elles n’auraient jamais imaginé aussi nombreuses. Irina haussa instinctivement les épaules, ne sachant pas vraiment qui pouvaient être les jaloux dont il parlait, mais elle ne s’en formalisait pas, considérant également une autre phrase qu’il venait de prononcer : « cela ne concerne que nous ». Laisseraient-ils quelqu’un d’autre être concerné par tout ça, de toute façon ? Irina était d’avis de dire que non, elle n’oublierait pas CE moment, celui qui leur appartenait.

Le temps perdu, c’était ce que Mattheus avait ensuite employé comme expression, et Irina se rendait bien compte que c’était ce dont il était question… de moments perdus, mais elle était quand même adepte du principe selon lequel les choses s’étaient probablement passées ainsi pour une raison. Les retrouvailles qu’ils vivaient aujourd’hui, à l’extérieur du château qui représentait désormais leur lieu de travail, devaient également signifier quelque chose. L’esprit embrumé de la jeune femme ne lui permettait pas de cerner quoi, mais elle se contentait à présent de profiter de l’instant, d’intégrer chacune des paroles du jeune homme qui sonnaient d’une manière toute particulière dans ses oreilles. Irina ne cessait également de tenter d’apprendre à le connaître encore plus, bien que toujours plus animée par le sentiment de déjà le connaître depuis longtemps. Elle ne se leurrait pas, elle en avait parfaitement conscience : leurs affinités dépassaient l’entendement. Ils étaient connectés d’une manière qu’Irina n’avait jamais crue possible et la jeune femme s’en trouvait complètement déroutée. S’approcher de la table pour glisser quelques paroles supplémentaires au jeune homme ne faisait qu’accroitre le trouble véhiculé par son sourire, à croire qu’elle le cherchait réellement ; mais Irina s’était approchée pour lui dire que le serveur les observait et s’approchait. La jeune femme ne tarda pas à refuser la proposition du serveur pour lui faire comprendre que leur intention était de quitter prochainement le pub, mais également pour qu’il ne puisse pas faire trop longtemps ce dont il était question : s’immiscer. Il ne resta que l’espace de quelques secondes et le regard d’Irina se porta de nouveau sur le visage de Mattheus sur lequel elle pouvait lire une expression difficile à interpréter. De son côté, elle était encore partagée entre le sentiment de déplaisir à l’idée de se passer de sa présence et celui du besoin de se retrouver seule pour réfléchir à tout ça. Une chose était certaine… Irina sentait que l’instant allait s’achever et c’est avec précipitation qu’elle posa son regard sur chaque partie du corps du jeune homme qui entrait dans son champ de vision. Elle savait qu’il ne pouvait pas la voir, ni surprendre cette contemplation de dernière minute, mais elle ne pouvait s’empêcher d’en rougir légèrement. L’attirance qu’elle avait pour cet homme était juste ahurissante, elle était autant physique que spirituelle… aussi plaisante qu’inattendue. Irina mit d’ailleurs quelques secondes avant de savoir quoi répondre à son intervention. Il n’avait pas l’air ravi de partir, Irina ne l’était pas plus que lui. « Je crois plutôt que je dois me résoudre à faire le choix du retourner à mes obligations… Je ne dis pas que ce choix est le meilleur et qu’il est celui qui se trouve en tête de liste… mais… mais on doit y retourner. » La jeune femme laissa une nouvelle fois le silence s’installer. Il en disait long. « Je ne peux décemment pas prendre en otage un Garde-Chasse aussi longtemps… et en plus, j’ai une batteuse à renseigner et tu as une rencontre future avec elle à anticiper. » Irina aurait voulu, une fois encore, rouler les yeux avec amusement, mais elle s’en empêcha, récupérant ses affaires qu’elle avait mises de côté le temps de l’entrevue. Ce simple geste lui fit l’effet de sortir d’une espèce d’autre planète, elle n’avait plus conscience de la réalité, à l’image de ce qu’il venait de dire. La réalité s’était échappée le temps de leur conversation et son retour était brutal. Se levant, la jeune femme ouvrit la bouche une dernière fois pour dire : « Tu as encore à faire à Pré-Au-Lard ou… on fait un bout de chemin ensemble ? Je ne prendrai pas le risque de te dire « au revoir » cette fois, je préfère te dire « à bientôt »… » Irina eut besoin de le dévisager encore un peu, attendant de savoir quels étaient ses plans. Elle était honnête avec elle-même et ne se cachait pas qu’elle cherchait un contact… un dernier. Le contact visuel ne se ferait pas, mais elle avait suffisamment prêté attention à ces quelques minutes d’échanges pour savoir que de nombreuses autres alternatives existaient. Son cœur faisait des siennes, il ne lui laissait pas une seconde de répit, plus encore au moment où leurs chemins allaient inévitablement se séparer.



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Message(#) Sujet: Re: hello sleepwalker • ft. irina. hello sleepwalker • ft. irina. - Page 2 EmptyLun 30 Avr - 0:41



Irina & Mattheus

« Quelques belles lignes qui transpirent les beaux mots et la poésie, une belle petite mise en bouche pour le plaisir des mirettes. Pour la belle et l'aveugle. »
Le meilleur emploi de notre énergie résidait dans notre capacité à se confondre mutuellement. Nous étions dans un état d’esprit physique et mental qui dépassait nos attentes. C’est comme si nous savions que ça a toujours été en nous, et pourtant une certaine surprise venait nous désarmer face à la situation. Bien sûr que j’essayais tant bien que mal de dissiper ce brouillard qui était un voile cachant quelque chose de bien imposant. A toute problématique, il y a une application : agir au bon moment, utiliser la force et les intentions. Je m’imposais une recherche constante de la dynamique et de la perfection pour être celui que je voulais face à elle. Dévoiler mon meilleur jour par le biais d’un naturel sans doute bluffant pour certains… normal pour moi qui me suis employé dans cette optique depuis bien des années. Je n’avais pas l’intention de me mentir à moi-même, de montrer des aspects factices de ma personnalité. C’est elle.

C’est sa présence qui rendait le naturel plus vrai que jamais, elle inspirait un air tellement pur que ma vue serait capable de s’oxygéner. Impossible pour moi de mettre un mot précis sur cette odyssée des ressentis, tout se prêtait à une seule et unique chose. Mais partagé entre l’analyse et savourer la sensation comme elle venait… Difficile de prendre position. Mais je me disais que la finalité, peu importe le choix que je ferai… Serait la même. En tout cas je me démerderai pour que les choses soient comm je le souhaiterai, tout en prenant en compte l’avis et volonté d’Irina.Et puis c’est dans l’optique du jeu que la séduction venait d’éclore. Sans doute qu’au début je n’avais aucune idée de l’immensité de la réalité qui se cachait derrière le jeu. Mais quand nous avions fait face à cela, forcés de constater que nous n’avions pas cherché à faire demi-tour. On a continué à avancer, sans réel regrets… voir aucun.

« Je ne vois pas pourquoi je craindrai ça… si j’emploie toute mon énergie pour que ça dure. Non ? »

Et il est vrai que dans cette optique j’aurai accomplis bien des choses. La sincérité reposait sur une notion bien noble et paisible, c’était de savoir s’exprimer sans déguiser notre pensée et aux dernières nouvelles, nous faisions tout sauf … du factice, je crois. J’étais persuadé du bien fondé de notre conversation, de l’authenticité cachée de celle-ci… Mais comment ressentait-elle la chose au plus profond de son être. Dis le moi, cris le moi, chuchote le moi. Parle moi. Autant pour elle que pour moi, les choses n’ont donc jamais duré à partir du moment où notre vie d’adulte s’est élevée vers d’autres priorités. C’est vrai… Mon corps aurait pu servir de prétexte en termes d’avantage, comme ma mentalité, mais non. Je suis fidèle à la parole donnée. Je sais faire ce qui est juste, je sais parler de moi sans orgueil. Et plus important encore, c’est le respect d’autrui que j’exerce depuis des années. Si les relations n’ont jamais marché pour moi, je ne trouvais juste pas celle qui… Hum.

La rectitude est le pouvoir de prendre, sans faiblir, une décision dictée par la raison. J’ai souvent exercé ce principe sans prendre du recul, sans me dire qu’un jour j’allais me heurter à l’exception. J’aurai sans doute dû faire ça, mais au final me frotter à l’inconnu, aux sensations insoupçonnées… ça ne me laissait pas indifférent, pas le moins du monde même. « Eh bien, on peut dire qu’ils se sont bien trouvés non ? Malgré les difficultés rencontrées durant leur vie respective, ils auront forcément la volonté de changer ce qui ne marchait pas avant. Et aller de l’avant, ensemble… » Qu’est ce qui me prenait ? Pourtant je me prononçais au nom d’une impulsion de courage. Sachant ce qui est juste, ne pas le faire démontre l’absence de courage. Donc, courir toutes sortes d’aventures désordonnées, s’exposer sans justes raisons, n’est pas de la bravoure. C’est de la sincérité. Un homme a dit que le propre du vrai courage est de vivre quand il faut vivre. La connaissance des choses qu’une personne doit craindre et de celles qu’il ne doit pas craindre. Ces moments vécus par le passé, le moment que je vivais actuellement, avec elle. C’était à préserver, à vivre sous l’impulsion du courage, de la sincérité.

Ce jeu avait prit des proportions inestimées et pourtant… on savourait ça. Je n’ai encore jamais ressenti autant d’intérêt pour quelqu’un qu’aujourd’hui. Et si nous exprimions le sous-texte d’il y a quelques années quand j’étais chargé de sa protection… Je crois qu’inconsciemment, je réalisais la portée de ce qui se passait. Autant continuer sur cette voie, maintenant que j’ai décidé de ne plus aller contre le courant, je n’ai même pas eu l’idée d’aller contre ce dernier. J’ai embrassé la réalité des faits, en poussant ma bienséance et mon second degrés. La sincérité était la fin et le commencement de toute chose. La fin d’une vie marquée par une forme de solitude pour commencer une nouvelle en bonne compagnie… La regarder, c’est ce que je souhaitais même si cette nouvelle forme de ressenti me confortait dans l’idée que je n’en avais pas besoin, pour le moment. Qui sait combien de temps je pourrais me satisfaire de ce néant qui me sert de regard, même si mes expressions faciales, ma gestuelle me confortaient dans un monde ignoré de tous.

« En effet, je pense que tu raterai quelque chose. Et puis, ça n’engage à rien, pour le moment. Tu acceptes, tu le vois et tu avises en fonction sauf si tu t’es déjà fais une petite idée… »

Ce sous-entendu traduisait forcément le fait qu’elle avait déjà un avis tranché sur la question. Ce qu’elle devait penser du garde-chasse, cette personne fictive existait paradoxalement en moi… vu qu’il s’agissait de ma personne. Alors au bout du compte, il fallait se poser la bonne question, toujours sous une forme d’amusement qui était totalement légitime au final. La légèreté, le second degrés, la sincérité… tout s’entremêlait. Alors si les chances que je vienne depuis les gradins étaient élevées, elle n’en descella pas moins une nouvelle façon d’en rire. Me sentir observé, ce n’était pas nouveau, mais savoir qu’elle me regardait dans l’instant-T… C’était amusant. Presque enviant au final. « Je crois qu’il trouverait ça flattant de se trouver observer. Même si toi, tu n’as aucune chance de savoir s’il t’observe ou te ressent aha ! Sauf si ta relation avec lui est ou devient fusionnelle. » Je n’avais en aucun cas regretté ces mots. J’étais totalement conscient du poids de ces derniers et pour dire, je préférais rester fier de ce que je pouvais transmettre. Montrer un virage coupé de ma vie, montrer le changement qui a opéré même si elle demeurait vraiment une personne qui a indirectement oeuvré pour moi.

En fait, sa loyauté que je ressentais influençait mes propos, mes pensées… Un amour inconditionnel de la vérité, de la justice dans les rapports d’intérêt personnels. Nous lions ces derniers avec tant d’honnêteté qu’une confiance aveugle s’imposa. La vie chevaleresque que je m’apprêtais à vivre, c’était à elle que je le devais. Soulever des montagnes était à ma portée désormais… et valoriser sa candeur me semblait important. Nous avions besoin de mentalité comme la sienne, et je suis heureux d’être celui qui l’a remarqué, qui vit cette sensation en tant qu’adulte profondément aguerrit et conscient des épreuves de la vie. « Oh tu sais, je pourrais te présenter à lui de bien des façons… la finalité resterait la même : sa hâte de te découvrir d’avantage relèverait de l’obsession. Je le connais assez pour au moins déduire cela… » Et il est vrai que l’envie de la connaitre se faisait de plus en plus importante. Bien que j’ai déjà dit par la suite que notre relation dépassait le stade de la connaissance pour transcender la notion même du relationnel. Peu importe comment je m’y prenais, je réalisais qu’il y avait bien des façons de vivre le moment présent avec une personne.

J’ai expérimenté bien des dimensions du relationnel depuis que je suis aveugle, je me suis ouvert à bien des préceptes, des façons de parler, de communiquer. J’ai exercé tant de choses mais il y en avait encore à apprendre. Elle était la raison pour laquelle je n’avais pas découvert toutes les coutures de ce monde, et ma curiosité aussi aiguisée soit-elle ne pouvait que demander d’avantage de nouveauté. La perception de toute chose était un exercice complexe, et elle tenta de se demander si elle serait capable d’agir ainsi. Alors qu’un sourire amusé mais aussi doux s’inscrivait sur mes lèvres, je ne pouvais que l’encourager dans cette démarche. « Et bien, je peux t’initier à cet exercice si tu le souhaite. Si tu le souhaite et quand tu pourras, mais tu n’as rien à perdre ni rien à prouver si tu veux mon avis. Tu n’as qu’à y gagner et comme ça tu te feras une idée de comment je perçois ce qui m’entoure au quotidien… » Et quand tu es là… J’aurai pu le lui dire, mais je ne me suis pas permis cela… Quelle entrave ? La hâte ? Sans doute. Il était question de politesse sans doute, discipliner les passions qui m’animaient et rendre possible et agréables les rapports sociaux. Une étiquette de politesse indispensable pour ne pas précipiter les choses et savourer l’évolution de notre retrouvailles sur bien des aspects.

Nous devions nous éveiller petit à petit, un acte accompli selon les échanges gracieux pour une entente qui dépasse l’entendement. Voir le monde comme je le ressens, c’était une façon de se redécouvrir… pas à envier la cécité mais à vouloir que le monde corresponde à ce à quoi l’on pense, ressent… Le monde n’est pas si pourri que ça, il a besoin d’une main tendue et pas forcément de changer. Le monde a besoin de nous, il a toujours eu besoin de nous, mais nous nous sommes trop concentrés sur notre petite personne depuis que l’Homme est doué de stratégie. On pouvait faire la différence, il fallait simplement fermer les yeux au quotidien. Mais maintenant que j’en ai conscience, j’ai déjà nourri la volonté de vouloir rouvrir ces derniers. Revoir les couleurs du monde pour mieux apprécier la lumière, la chaleur de celle-ci… Je voulais la voir elle dans l’immédiat. Et j'ai déjà initié le projet. Je ne me suis pas fais prié pour le lui dire d’ailleurs. Mais j’avais confiance en elle.

« Oui, c’est bien sur moi que je compte exercer cela aha. Je sais bien que le risque 0 n’existe pas, mais je ne risque pas de perdre la vue en voulant la faire revenir ! »

Je ricanais, prenant la situation légèrement à la rigolade même si les enjeux se prêtaient à quelque chose de bien plus grand. Comme… le remède contre la cécité. Mais je n’ai pas encore réfléchit à si je devais l’exporter. Au moment venu je prendrai une décision. Me raclant doucement la gorge je finis par conclure : « Les moldus ont déjà fait des travaux sur ce sujet, depuis très longtemps maintenant. Je les ai récupéré, assimilé, tout en entremêlant le savoir de notre communauté magique. Alors, le temps que ça prendrait… je l’ignore. Un jour ? Trois mois ? Un an ? Je sens que je me rapproche de quelque chose, mais je préfère être méticuleux pour que le seul essai soit le bon. » Au moins je prêchais une forme d’optimisme c’est sûr. Cette tendresse envers ma propre personne est la bonté, sentiment de pitié virile, conscient et équilibré par une raison ferme. Les plus braves sont les plus tendres et ceux qui aiment sont ceux qui osent. Les choses sont ainsi, un sens de l’honneur soutenu par une droiture noble mais aussi décontractée. Je me faisais confiance, je pouvais marquer l’histoire avec mon entourage.

Mes compétences n’y seraient pour rien cette fois, le mérite reviendrait à ceux qui ont forgé le Mattheus Wenlock que je suis aujourd’hui. Abandonnons ce sérieux pour chatouiller la complicité à travers un second degrés de taille, bien plus accessible et agréable à employer. Au moins elle anticipait le narcissisme dont je pouvais faire preuve, et voilà qu’il s’agissait d’une stratégie de taille contre moi. Je ne pus m’empêcher d’employer le rire avec toute la bonne volonté du monde. « Ahaha ! Soit, soit. Tu as ma parole. La frime n’aura pas sa place, que de l’authenticité et je serai humble en plus de cela. Deal ?! » Au moins nous arrivions à un accord où les deux partis se seraient concertés en connaissance de cause. Pas de faux bons même dans l’amusement, même si cela n’arrivait pas, il y avait un côté rassurant à se promettre des choses dans la fiction. Que le sujet des Acromentules arrive ou non d’ailleurs, je pensais au cas où ça se réaliserait. Je ne souhaite pas non plus que ça arrive, je ne voudrais pas que l’un de nous soit en danger… surtout elle. Mais autant désamorcer ces pensées par sa phrase. Et ça a marché ! Quand elle parla de pourparler et de formules, de course, je ricanais discrètement… pas trop bruyamment pour ne pas percer notre sphère d’intimité.

M’éclaircissant la gorge à partir de là, je fis mine de réfléchir, comme si une autre issue était envisageable. Claquant des doigts, je réalisais à quelque chose que j’avais réellement mis en place. « C’est vrai, mais j’y pense ! J’ai installé un Portoloin dans la forêt, un entre chaque territoire des espèces. On aurait pas à courir longtemps et on serait transporté devant chez moi, prêts pour une tasse de thé bien chaude pour nous réconforter de ces émotions. À l’abri des Acromentules, c’est pas beau ça ? » Aucune raison de choisir la difficulté quand on prend soin d’initier la sécurité au sein de cette Forêt pour le bien de tous. Je ne faisais pas ça pour brider les élèves après tout… Mais j’avais un goût prononcé pour la prévention. Cela m’a bien servi ce soir quand je me suis débarrassé des araignées avec Mackenzie pour rejoindre le Portoloin, un cas d’école en termes de survie en terrain hostile. Nous avions eu énormément de chances à ce propos. Et dans un cadre où c’est Irina qui assurait ma protection, je ne pus m’empêcher de sourire à pleine dents. La situation serait amusante.

« Oh tu peux inspirer une menace pour ces troupes tu sais ? Tellement de charisme, ça pourrait traduire ouvertement ton hostilité. Ce n’est pas plus mal, il faut que tu les intimide dés le premier regard. »

Et c’est vrai que dans mon ancienne fonction, inspirer la menace pouvait apporter des résultats fructueux. Autant qu’elle soit au courant que de leurrer l’adversaire n’était pas forcément une solution. Justement, en leurrant ce dernier il pouvait très bien… se méprendre et nous sous-estimer, et là… c’est le drame. Pour lui en tout cas. Et sa réplique selon laquelle jadis je la protégeais réveilla un instinct de nostalgie. Les poils sur mes avants-bras se redressaient… Elle avait raison quant à cela, c’est vrai, je ne pouvais pas le nier. « Et rien ne m’empêchera de continuer… » Car je demeurais encore, je respirais le même air qu’elle à l’heure actuelle et … ça me confortait dans bien des choses, il est vrai. Y comprit ce bannissement du mal, de la haine que j’ai pu ressentir par le passé. J’ai déjà oeuvré pour dégager ce ressenti de ma vie, rendant toute opinion et gestes biaisés pour une satisfaction éphémère. Je ne pouvais pas me résoudre à cela.

Il fallait que je continue à batailler fermement contre ce qui nous empêche d’avancer, de montrer le meilleurs de nous-même chaque jour. Je refusais de croire que la haine était un outil indispensable au développement de notre être. S’il fallait que je l’inculque à chaque être vivant à travers le monde, qu’il en soit ainsi. Mais au moins, la clairvoyance d’Irina put m’aider à me rendre compte qu’elle comprenait mon cheminement. Un sentiment d’empathie hors du commun dont on a encore jamais fait preuve à mon égard. « Je fais ce qu’il faut pour devenir le plus pur possible, le combat est long, mais je me sens capable d’arriver à un accomplissement total ! C’est… l’important. » Combat long, mais pas forcément sans obstacles. Je m’y tenais, je saurai faire face comme il faut.Je l’espère. Je me faisais confiance, comme j’avais l’habitude de penser ou même de dire. La bannir reviendrait à ne plus l'utiliser comme outil comme je lui ai expliqué. La bannir c’est l’avoir apprivoiser. Il ne tient qu'à nous de la garder ou de la dégager.. Mon choix est tout de suite fait. Hochant alors de la tête je me prononçais :

« Il y a tellement d'émotions plus louables, pourquoi on vivrait avec la haine hm ? Ce n'est plus pour moi, je crois même que ça ne l’a jamais été en fait… »

Les erreurs du passé n'ont plus de raisons d'être selon moi. Elles ne définissent pas notre personne mais le parcours qui a fait de nous des êtres doués de qualités grandiloquentes. Rien n’est écrit à l’avance. Les choses vont ainsi, si elles ont été construites sur des bases solides, elles peuvent révéler des surprises, c’est d’ailleurs de là que venait mon interprétation de : c’est un signe. J’hochais de la tête pour qu’elle ait confirmation de cela, nous étions sur la même longueur d’onde à ce sujet au moins, comme sur beaucoup d’autres… bien d’autres. En savoir sur elle relevait d’une curiosité mal avisée ? Non, quelque chose de bien plus fort. Mais c’bat quelque chose de plaisant, ne sensation de vouloir en découvrir toujours plus. Voilà, c’était une forme d’obsession, inutile de le cacher. J’en ai fait mention tout à l’heure, et j’aimais cela. Je ne pouvais pas l’expliciter, je ne pouvais pas me le permettre maintenant.

Surement la médecine du temps, cette dernière pouvait accomplir des prouesses, nous donner les outils ou nous armer de courage pour repousser les murs de briques. Rencontrer sa fille était une forme d'impatience qui me tenait à coeur, et pourtant je ne la connaissais pas. Mais j’avais une certaine hâte à l'idée de converser avec elle, voir ce qu’elle pouvait tenir de sa mère. Et elle n’avait aucune raison, visiblement, de craindre cela. Un sourire rassuré appuya un soupire de satisfaction remarquable. Me grattant alors le menton, tout en haussant un sourcil, je méditais sur ses paroles. « On peut dire que les deux cas sont de mise ? Parce que c’est le cas ! Alors je tâcherai de me renseigner, après tout, qu’ai-je à perdre ? » Rien comme beaucoup ? Cela pouvait être vraiment amusant. Il y avait tant à dire encore, et pourtant le temps commençait à s’imposer, il nous manquait à tout les deux. Nous devions faire un choix au final, mais les obligations de notre hiérarchie nous précipitaient vers une réalité bien plus stricte.

Il fallait se faire à l’idée, nous allions devoir partir chacun de notre côté. Mais le temps est aussi candide et optimiste qu’Irina, il nous donnera l’occasion à de multiples reprises de faire nos preuves et de nous accorder sur bien des points de notre vie. J’avais cette volonté, ce désir d’accroitre notre relation. Mon coeur battait avec incertitude, mais ma conscience, elle, savait que je n'avais rien à craindre du destin. Quand je lui parlais, quand elle me parlait, le monde était à nos pieds. Il ployait sous une passion dévorante, et cette passion n’attendait que la raison pour se faire une place au royaume des ressentis. J’ai orchestré cette fin, à contre-coeur, mais il fallait vivre aussi dans la réalité, rien ne nous empêchera de nous revoir. Rien. Vivre cette passion dans la réalité avait une forme de charme aussi, il fallait se l’avouer. Elle semblait d’accord avec moi sur ce point. Je ne me prononçais pas d'avantage pourtant, hochant une nouvelle fois de la tête en réalisant que les mots me manquaient eux aussi. Je ne voulais pas partir de cette sphère, elle nous appartenait, rien ne pouvait nous atteindre. Mais j’ai souri, même ricané bêtement à cette question de prise d’otage.

« Ce n’est plus une prise d’otage s’il y a consentement cela dit ! Mais oui, j’ai aussi à faire avec le fameux Garde-Chasse, il faut que je le rencarde aha. »

Poussant un long soupire, je remis ma veste sur mes épaules en prenant soin de laisser l'argent nécessaire pour payer ce qu’il fallait. Toujours assis, je refermais la veste en considérant proposition d’Irina. Serrant intérieurement les dents, je n'ai pas hésité une seule seconde. Le temps de réaction entre ses propos et les miens s’approchait du zéro absolu. « Je veux faire ce bout de chemin avec toi. » Je n'ai pas hésité une seule seconde. Faisant savoir cette envie par l’instinct. Déglutissant très discrètement, je me levais, finissant par quitter les lieux en compagnie d’Irina. Ma marche instinctive prenait le dessus, la connaissance de chaque centimètre de ces lieux… Le chemin serait très court au final, mais si je pouvais passer ne serait-ce que quelques secondes de plus à ses côtés, qu'il en soit ainsi. Le vent s’était calmé, même si l'atmosphère fraiche nous rappelait que ce temps ne perdurerait pas pour autant. Je n'ai pas voulu marquer le silence durant cette marche, alors il a fallu au final conclure, faire un bilan.

Quelque chose de sincère,quelque chose qui mettrait en lumière cette retrouvailles. Quelque chose qui appelait le meilleur de nous même en brisant les codes du relationnel basique, car c’était ça, notre relation n’avait rien de basique. Elle échappait à tout ce qui pouvait se faire habituellement…

« Tu sais, Irina, je suis vraiment heureux de t’avoir retrouvé auprès de moi. Je pense que tu as dû ressentir cette sphère autour de nous, cette communication peu commune et pourtant si agréable. J’aimerai le ressentir encore, si tu es d’accord. J’en appelle à te revoir demain, après-demain et encore après s'il le faut, mais pour la première fois depuis longtemps… Je me suis sentis vivant, comme si je pouvais voir. Tu pourrais bien dire que c'est hâtif, j'en ai conscience, j’en appelle à la batteuse qui est en toi aha… Je préfère prendre des risques pour rendre la vie vivable. Et ces risques, je préfère les prendre avec toi. »

L'envie de la prendre dans mes bras, de lui reprendre la main dans la mienne, je ne sais pas… Je voulais un dernier contact, peu importe comment il se traduisait. J’étais aveugle, mais j'avais confiance que la sortie du village se faisait proche. Au moins cette journée m'aura inculqué quelque chose : s'il y a des rencontres qui nous forgent, il y en a une parmi elles, qui peuvent réveiller le Leviathan des sentiments. Dans un calme olympien, je m'étais arrêté pour lui adresser un sourire. Pas l'habituel amusé, pas le malicieux ou le simple sourire. Surement celui dans lequel j'ai mis le plus de sincérité, de joie et d’optimisme. Elle méritait ce sourire, elle méritait que le monde s'agenouille devant elle.

(c) DΛNDELION
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Message(#) Sujet: Re: hello sleepwalker • ft. irina. hello sleepwalker • ft. irina. - Page 2 EmptyLun 30 Avr - 15:33


Mattheus & Irina

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La vie réservait des surprises. Irina en était consciente, mais elle n’avait pas rencontré le cas de figure très régulièrement, s’accrochant à l’idée que la seule manière d’assurer à sa fille une vie correcte était de maîtriser beaucoup de choses et de limiter les occurrences de situations trop périlleuses. Quel signe avant-coureur pouvait lui indiquer que sa rencontre avec Mattheus était parfaitement dans la définition qu’elle se faisait des « surprises » ? Bien que toujours positive et optimiste, Irina ne prenait pas toujours lesdites surprises comme de véritables cadeaux ; pourtant, les sentiments qui continuaient à s’égrener au fur et à mesure de leur échange étaient loin de lui paraître nuisibles ou plus globalement, négatifs. Au contraire, Irina avait pleine conscience du jeu de séduction qui était né d’une petite plaisanterie et elle ne prenait pas garde aux conséquences qui pouvaient en découler. Elle avait plutôt l’impression que tout cela devait arriver, que ce moment répondait à une logique implacable et elle n’arrivait pas réellement à savoir d’où la confiance qu’elle avait en lui prenait sa source. C’était ça, une question de confiance et, ironiquement, Irina avait l’impression d’avancer « à l’aveugle » sur un chemin qui, pourtant, était tout tracé pour elle.

Puisqu’il était question de savoir si ce qui existait entre lui et « la joueuse » allait durer, Irina accepta d’emblée sa justification, n’ayant de toute façon pas cœur à l’entendre dire qu’il y avait en effet des chances pour que rien ne dure… Ne pensant pas à elle en premier, elle ne put s’empêcher de se dire qu’elle lui souhaitait que quelque chose dure… c’était la moindre des choses à lui accorder après ce qu’il avait vécu. « Oui… et en plus, la joueuse mettra peut-être un peu de son énergie aussi ; tu ignores encore quels efforts elle est prête à faire pour ça… » Un travail d’équipe ? C’était de ça dont Irina voulait parler ; une alliance parfaite des énergies respectives. En répondant, la jeune femme savait toujours parfaitement ce dont il était question dans leur échange, et surtout de qui. Elle-même. Son énergie à elle. Irina n’avait jamais eu à faire d’effort pour faire durer une histoire. Parce qu’elle n’en avait jamais eu envie … Elle ne s’était même jamais posé véritablement la question, excepté lorsque Yarah se décidait à lui vriller les tympans en lui disant qu’il fallait qu’elle laisse un homme entrer dans sa vie. Mattheus reprit la parole pour dire que deux personnes s’étaient possiblement bien trouvées et qu’ils pouvaient envisager l’idée de changer les choses et d’avancer pour de bon. Le Garde-Chasse et la joueuse dont il était question, pas vrai ? Irina était parfaitement d’accord avec ce qu’il venait d’affirmer, mais elle était à court de réponse, scotchée par ce qu’il venait de dire et la facilité avec laquelle il avait prononcé ses paroles, mais également par la force qui la poussait irrémédiablement vers l’idée nouvelle d’aller de l’avant en bonne compagnie. Comment avait-il fait pour la convaincre que l’idée était intéressante par le biais de quelques mots prononcés ? Il fallait décidément que la jeune femme s’exprime, qu’elle dise quelque chose pour aider le trouble à se dissiper un peu et c’est à mi-voix qu’elle formula cette phrase énigmatique : « C’est tout ce qu’on peut leur souhaiter… » Sa réponse ne la satisfaisait pas. Irina aurait plutôt voulu lui dire que la joueuse aurait sûrement et naturellement son instant de crainte à la perspective d’un tel changement, des questions à n’en plus finir et cet éternel besoin d’être rassurée, mais il ne valait mieux pas entrer dans un tel terrain qui sèmerait encore un peu plus de confusion dans son esprit.

Irina faisait des efforts pour garder une parfaite maîtrise de la situation (pour ne pas dire d’elle-même), mais le jeu se poursuivait et Irina approuva l’idée de rencontrer le Garde-Chasse sans engagement au préalable. Cette acceptation ne traduisait pas l’entière vérité, car Irina avait, malgré elle et sans qu’elle soit capable de le cacher, beaucoup d’intérêt pour la personne en question ; Il était évident qu’elle s’engageait dans quelque chose… Elle n’était pour l’instant pas capable d’utiliser des mots pour décrire ses attentes, mais la rencontre avec « le Garde-Chasse » était loin d’être désintéressée. Pour plaisanter, la jeune femme avait émis l’idée de jeter un œil en direction de la cabane depuis son poste d’observation favoris : les gradins ! Décidée à retrouver une contenance pleine et entière, la jeune femme écouta ce que Mattheus avait à lui répondre et ses paroles firent germer les quelques graines d’émotion qu’elle était tout juste parvenue à enterrer ; c’est en prenant sa respiration que la jeune femme formula sa réponse : « J’vais me débrouiller pour essayer de savoir très vite quelle est la teneur de notre relation, dans ce cas… Ma curiosité aura nécessairement besoin de savoir s’il m’observe ou me…. ressent. » Rien ne pouvait être plus clair. Mattheus ne pouvait pas « observer », mais il faisait autre chose, la jeune femme l’avait bien compris, elle avait cerné le message dissimulé (ou pas) dans ses paroles bien que, normalement, il était question de quelqu’un qu’ils mentionnaient en utilisant la troisième personne… Quand à Irina, elle avait utilisé sa curiosité dans une vaine tentative de cacher ses desseins. C’était peine perdue, elle savait très bien qu’il comprendrait sa tentative de rendre l’intérêt mutuel.

Il fut ensuite question de candeur. Irina ignorait si c’était bien un terme qui pouvait la décrire, mais accepta sans trop de problèmes, profitant de l’occasion pour rétablir un semblant de plaisanterie qu’elle trouva relativement salvateur dans une conversation qui prenait des proportions qu’elle n’avait pas imaginées au préalable. La réponse de Mattheus lui donna envie de rire sérieusement bien qu’elle se présentait comme, une fois encore, renversante et dangereuse pour le petit cœur de la jeune femme. Tapotant des doigts la table à plusieurs reprises en signe d’impatience amusée, Irina reprit la parole pour dire : « Est-ce que tu peux aussi déduire - en plus de la déduction de son obsession à me découvrir davantage - que je meurs d’envie de savoir de quelles manières tu pourrais me présenter à lui ? Je ne vais pas te le demander, ça enlèverai une part de mystère et la confidentialité de ce que tu comptes dire au Garde-Chasse … mais quand même, l’envie de te faire cracher le morceau est et restera tentante ! » Il fallait que la jeune femme porte sa tasse à ses lèvres en cette fin de tirade, c’était capital. Irina admettait bien volontiers avoir une dose de curiosité de manière générale, mais elle n’avait pas pensé qu’elle puisse être décuplée en présence d’un homme qui mettait à mal tous les codes de conduite qu’elle suivait au quotidien.

Leur conversation les amena naturellement à parler de la condition du jeune homme. Irina savait qu’il était bénéficiaire d’un courage qui dépassait l’entendement. Comment en serait-il arrivé là, autrement ? La perte de la vue, en particulier, était certainement synonyme de peur et d’angoisse … pour ne pas dire d’un sentiment proche de la fin de l’existence. Éteignez les chandelles de la Grande Salle quand une foule d’élève s’y trouve, plongez-les dans l’obscurité et constatez. Irina avait l’impression que « le noir » fermait toutes les portes, qu’il réduisait à néant les distances, qu’il abolissait de nombreuses formes de communication… Elle s’en faisait un avis extérieur, un avis qu’elle pouvait vaguement déduire en fermant les yeux un instant, rien de plus. Le temps de mentionner sa curiosité mal placée quant à cette situation, la jeune femme se surpris à découvrir le positivisme avec lequel Mattheus prenait la chose. Sa réponse en témoignait. Hochant la tête suite à ses paroles (et sans cacher un large sourire empreint de soulagement), Irina ne laissa cette fois planer aucun silence avant de dire : « J’aimerais me faire une idée de ta perception au quotidien… Loin de moi l’idée d’en conclure que c’est affreusement difficile, de te plaindre ou que-sais-je encore mais…. je le souhaite…. Vraiment ! » La réalité était la suivante : Irina avait envie de le percevoir de la manière dont lui la percevait. Elle ou les autres. C’était peut-être bête, mais il était tellement difficile de s’en faire une idée précise. Les sentiments négatifs allaient forcément envahir l’esprit d’Irina, lui faire avoir peur ou se sentir perdue, mais il avait raison sur toute la ligne, elle n’avait qu’à gagner. La jeune femme ne se voyait pas non plus formuler une telle réclamation à quelqu’un d’autre ni tenter une telle expérience en compagnie de n’importe qui. S’il était là pour lui tenir la main comme il l’avait fait à quelques reprises tout au long de leur conversation, tout irait bien… non ? Cette expérience, somme toute originale, était également gage de retrouvailles prochaines… Ce à quoi Irina pensait de plus en plus.

La cécité dont il fut question resta un moment au centre de leur conversation et la jeune femme demanda quelques précisions au Garde-Chasse sur ce à quoi il pensait en lui disant qu’il était possible de recouvrer la vue un jour. La nouvelle avait surprise Irina qui, cette fois, était sûrement candide pour les mauvaises raisons. Elle le laissa s’exprimer sans intervenir, intégrant au mieux chacune des nombreuses informations et penchant la tête en signe d’évidence quand il affirma qu’il ne risquait de perdre la vue en tentant de la faire revenir. « Certes » pensa Irina « mais il doit bien y avoir d’autres risques à prendre en compte… » et cette affirmation silencieuse poussa la jeune femme à serrer les dents tout en continuant de l’écouter. C’est quand il eut parfaitement fini que la jeune femme posa les quelques questions et affirmations qui lui passèrent en tête : « Je vois… Est-ce que tu as demandé l’aide de quelqu’un pour ça ? Il y a quand même quelques pros dans des domaines bien différents ici… à Poudlard… » A ce stade, Irina était presque convaincue… presque… parce qu’il fallait qu’elle continue de voir les risques, ceux liés à la déception ou aux efforts vains, mais elle ne voulait pas insister dessus, préférant largement croire en la force de l’optimisme. Un optimisme qui, jusqu’à maintenant, ne l’avait que très peu déçue. « Moi aussi, je peux t’aider avec ça, si tu as besoin… une prof de vol sait lire….et chercher… même si ce n’est pas sa spécialité. » La jeune femme eut besoin de rouler les yeux en signe d’ironie. Elle était la première à savoir qu’elle n’était pas douée en boulot purement théorique, rien de nouveau… Mais sa proposition était loin d’être légère ou ironique. Si Mattheus avait besoin d’aide ou de soutien quelconque pour ce qu’il entreprenait, elle était prête à faire tous les efforts que son courage de Gryffondor était prêt à supporter… Et en plus, elle en revenait toujours au même constat intéressant : le revoir…

En attendant d’en arriver à cette perspective, il était question de s’entendre sur une alliance fictive qui les avait bien amusés. Irina accepta le deal dans un rire, ne lançant pas de nouveau les hostilités bien qu’elle ne manquait généralement pas d’idées taquines. Elle pensait la conversation à ce sujet définitivement terminée lorsque Mattheus lâcha une information intéressante au sujet de la forêt interdite (la base de leur discussion). Les Portoloin qui menaient à la tasse de thé de réconfort. Ils avaient la solution depuis le début et l’idée fit sourire largement Irina bien qu’elle prenait quand même au sérieux l’information. « Excellente idée, les Portoloins ! Je pense que si tu les avais mentionnés depuis le début, j’aurais tout de suite abandonné l’idée de la discussion avec les Acromentules. C’est super comme ça : on court… un peu…. et on profite du thé que tu auras pris le soin de préparer en avance parce que tu es habitué à anticiper les mésaventures. Parfait ! » Belle manière de clore le sujet, selon Irina. En conclusion des choses, les Acromentules ne pouvaient rien contre eux et ils s’en retrouveraient devant une tasse de thé comme c’était le cas à l’instant présent. Est-ce que les émois et les tourments seraient également de la partie ? Certainement causés par les Acromentules, se disait Irina ; mais pour l’heure, pas besoin des créatures… leur conversation faisait le job.

Le jeune homme amusa de nouveau Irina en lui disant qu’elle pouvait inspirer une menace. C’était sans doute vrai…c’était d’ailleurs ce qu’elle avait voulu en tant que batteuse de l’équipe des Holyhead Harpies. Il fallait intimider, faire preuve de confiance et l’afficher clairement. Le jeu du Quidditch était une forme d’imposture auxquelles s’habituaient très vite tous les joueurs professionnels, Irina avait fait partie du lot et elle n’était pas sans connaître quelques astuces pour tenter de provoquer l’hostilité. Il n’était désormais plus vraiment question d’en arriver là et ne plus chercher à le faire soulageait sérieusement la jeune femme qui s’occupait plutôt à rester elle-même en toutes circonstances. Elle fit remarquer à Mattheus qu’il fut un temps où c’était lui qui assurait sa protection, bien qu’il fût plutôt présent pour l’ensemble des joueurs des équipes. Sa réaction à la remarque fit battre le cœur de la jeune femme de manière anormale. Pourquoi ? Parce qu’elle devinait quelque chose derrière le ton qu’il utilisait ? Parce qu’elle avait envie qu’il la protège bien qu’elle n’ait pas vraiment le sentiment d’en avoir besoin ? Difficile à dire. Le sentiment de protection était de toute façon immédiat, c’était ce que Mattheus lui inspirait entre bien d’autres choses. « Je me dois de céder ma place aux élèves… » Parce que les élèves étaient leurs priorités, parce qu’elle avait l’impression que c’était ce qu’il fallait qu’elle dise, mais l’idée était plus tentante qu’elle voulait bien l’admettre.

La haine fit sa petite place dans leur conversation et ils en arrivèrent tous deux à croire que des alternatives existaient… Le passé était ce qu’il était, Irina n’avait pas dans l’idée de le ressasser indéfiniment. Mattheus lui exprima des choses qui lui laissèrent penser qu’il suivait le même cheminement de pensée et Irina laissa un nouveau sourire se balader sur ses lèvres à l’entente de ce qu’il avait à dire. Elle se demanda tout de même ce qu’il plaçait dans la case « émotions plus louables », mais ne prit pas la peine de poser la question, persuadée qu’une fraîche et nouvelle discussion les mènerait de nouveau sur ce terrain.
Un autre terrain qui était récurrent était celui de Bianca. Irina en avait parlé avec plaisir même s’il avait fallu mettre en lumière quelques failles qu’elle tentait encore de combler. Mattheus s’était montré curieux, l’avait questionnée et avait montré de l’intérêt pour la petite ; rien ne pouvait pas faire plus plaisir à Irina que de l’entendre affirmer qu’il était aussi pressé que curieux de voir la petite. « Rien à perdre…tu peux TE perdre en Irlande, dans le pire des cas, et je volerai à ton secours…en bonne sous-chef qui se respecte… » Irina termina dans un sourire, entrecroisant les doigts de ses deux mains sur la table.

La rencontre touchait à sa fin… mais cette fin revêtait, aux yeux d’Irina, le caractère marquant du début d’autre chose. Parce qu’ils avaient convenu (explicitement ou non, cela importait moins que la finalité) qu’ils allaient se revoir. C’était ce que la jeune femme désirait plus que de raison, elle n’était pas prête à l’avouer aussi facilement ni à dire ce qui la motivait autant, mais elle savait que les occasions de revoir Mattheus se présenteraient et elle était bien décidée à les saisir. Pouvait-il seulement soupçonner le déluge de sensations que venait de vivre la jeune femme au travers d’un échange qui se présentait comme une discussion parfaitement normale entre deux adultes ? Irina était plutôt d’avis de croire qu’il s’était possiblement senti désarçonné tout autant qu’elle… Ou alors, elle se fourvoyait complètement par rapport à ses capacités et si c’était le cas, le niveau du d’admiration montait encore d’un cran. Ce dernier venait d’ailleurs de commenter l’idée de la prise d’otage et de leurs obligations qui allaient bientôt les ramener à la réalité ; Irina ait attendu qu’il ait terminé pour dire : « Certes… ou alors, nous pouvons prendre les choses autrement et dire que TU m’as prise en otage et que JE me suis héroïquement tirée de la situation… Bon, ce serait parfaitement mensonger puisqu’il y a consentement aussi de mon côté et que je suis sûre que tu n’as pas d’intention aussi malsaine que de prendre en otage une…. Marquise ! » Ils en revenaient. Un clin d’œil au début de leur conversation qui s’était trouvée guidée par l’humour. « Bref. Nous sommes d’accord, nous avons à faire ! » Irina s’était levée dans un sourire, espérant toujours que Mattheus ait perçu toute l’ironie dans le ton qu’elle employait dans ses paroles. Désormais debout, la jeune femme glissa sa main dans sa poche pour ajouter sur la table quelques Gallions et Mornilles au compte nécessaire. L’échange qu’ils venaient d’avoir ne valait rien qui puisse se payer en argent, il n’avait, selon la jeune femme, pas de prix … C’est d’ailleurs dans une sorte d’énergie du désespoir qu’elle tenta quand même, avec tout le détachement dont elle pouvait faire preuve, de lui demander s’il voulait faire un bout de chemin en sa compagnie. Irina se trouva évidemment ravie de la réponse et tous deux prirent le chemin vers Poudlard, laissant derrière eux la table autour de laquelle ils avaient scellé quelque chose sur lequel la jeune femme avait encore du mal à mettre des mots. En définitive, Irina était sûre que le temps passé là-bas ne lui avait pas permis de graver dans son esprit les éléments caractéristiques de l’environnement propre aux Trois-Balais. Elle l’avait vu… lui… pire encore, elle l’avait regardé avant de réaliser, honteusement, que c’était l’unique chose qu’elle avait envie d’avoir dans son champ de vision. Un constat curieux, peut-être un peu prématuré mais tellement évident.

La jeune femme hésita pendant longtemps à glisser le bras sous le sien, sur le chemin du retour (autant par principe même s’il n’avait aucunement besoin d’aide, mais aussi par envie), mais cette même hésitation prit trop de temps, leurs pas les menaient déjà au plus près de l’endroit où leurs chemins allaient se séparer. C’était trop tard, il était question d’un geste parfaitement manqué qui poussa la jeune femme à inspirer un bon coup et à poser les yeux sur le château, ce monstre de pierre qui avait inspiré – et inspirait encore – des générations de jeunes sorciers. C’est dans la seconde qui suivit que Mattheus reprit la parole, poussant la jeune femme à se tourner vers lui pur déverser un flot de paroles auquel Irina ne s’attendait pas mais qui contribua à accélérer une nouvelle fois le rythme des battements de son cœur. Bêtement, elle hocha la tête à la mention de la « sphère » avant d’écouter le reste, le regard vissé sur lui, sur ses lèvres et tout ce qu’elle pouvait se permettre d’observer en toute impunité. Ses paroles avaient quelque chose de touchant et d’inquiétant à la fois… Irina savait que rien ne pouvait s’opposer à l’idée qu’ils puissent se retrouver, à l’avenir, mais elle craignait naïvement que « quelque chose » vienne les en empêcher. La jeune femme, en proie à une maitrise d’elle-même qu’elle commençait à apprivoiser non sans une petite armée de difficultés, attendit qu’il ait formulé les paroles ultimes avant de dire, à son tour, d’une voix faible : « Je…je pourrais te dire que, parce que nous sommes désormais collègues, nous allons être amenés à nous revoir par la force des choses… Ce serait un peu trop formel et un peu malhonnête de dire ça… puisque j’aimerais également te revoir et pas uniquement en qualité de collègue… On a des choses à se dire… » Comment finir une telle phrase ? Irina n’était pas aussi à l’aise dans les discussions qu’elle le laissait parfois paraître, elle était touchée et déstabilisée par l’aveu de son ressenti face à leurs retrouvailles. Il disait s’être senti vivant et, étrangement, Irina avait l’impression de ressentir un sentiment similaire ou très proche… Elle n’avait pas les capacités de le traduire en mots aussi bien que lui, mais ce qu’elle avait ressenti était complètement inhabituel, pour elle. Dans un sourire qui se voulait malicieux, la jeune femme reprit quelques paroles du jeune homme qu’elle commenta : « C’est hâtif. Je le dis. Mais j’ai touché le cercle de ceux qui ne confondent plus vitesse et précipitation et qui ont appris à les distinguer… J’espère que ce n’est pas mauvais signe. » Sous-entendu, le pas vers le monde des adultes était bel et bien franchi pour la jeune femme. « Demain… après demain et encore après, je valide l’idée s’il est question d’entendre à nouveau ce que tu viens de me dire … » C’était criant de vérité. Irina avait envie de l’entendre encore et encore, quelles que soit les paroles qu’ils puissent prononcer, qu’elles soient profondes, remplies de taquineries ou amusées. L’hésitation n’avait plus sa place, Irina avança le bras pour déposer une main sur l’avant-bras de Mattheus sur lequel elle fit glisser tranquillement ses doigts jusqu’à rencontrer les doigts de se dernier qu’elle serra en douceur pour sceller son approbation quant à ses dernières paroles. Son sourire avait un pouvoir dévastateur, elle en avait bien conscience, elle ne pouvait pas y détacher les yeux. Irina s’approcha pour déposer un rapide baiser sur sa joue avant d’approcher de son oreille pour lui dire : « Tu prends des risques avec ce sourire… justement… Fais bien attention à toi… Tu sais où me trouver… » La jeune femme prit son temps pour faire en sorte que ses doigts quittent le contact des siens. Il était évident qu’elle n’avait pas spécialement envie d’en arriver là, mais elle estima, sur le moment, que c’était ce qui était nécessaire et urgent à faire. Honteusement, Irina songea que si elle n’avait pas 31 ans, ni respect ou conscience du poids de certains actes, elle en serait venue – dans une pulsion purement adolescente – à pousser ses lèvres à rencontrer les siennes, risquant l’erreur fatale ou frôlant l’empressement qu’elle s’était vanté de distinguer de la simple rapidité. Irina croisa les bras et recula de quelques pas avant de prendre le chemin qui était le sien. Ils n’étaient pas dans un film à la mode moldue, elle n’allait pas se retourner pour le regarder une dernière fois, mais s’atteler à ordonner ce qu’il y avait à ranger dans le tiroir de ses émotions.



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