Petite lumière qui chasse les peurs de la nuit [Hilary]
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(#) Sujet: Petite lumière qui chasse les peurs de la nuit [Hilary] Sam 23 Déc - 0:51
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(#) Sujet: Re: Petite lumière qui chasse les peurs de la nuit [Hilary] Mar 2 Jan - 3:40
petite lumière qui chasse les peurs de la nuit
La petite s’était réveillée cette nuit-là, en sueur, sans pouvoir bouger, sans pouvoir se mouver ne serait qu’un orteil sous la couverture. Elle ne pouvait même pas hurler, crier ou parler et arrivait à peine à respirer. Sa poitrine était comme compressée, alourdie par un poids invisible. L’air passait, mais avec tant de difficulté. Elle n’en n’avait jamais assez, cependant, impossible de prendre une grande inspiration. C’était le dortoir, c’était bien son lit. Le décor était normal, l’endroit était toujours le même ; mais tout semblait plus sombre, les ténèbres plus vicieuses, les murs plus froid et le dortoir plus habité... Le petit lion n’entendait plus le souffle régulier de ses camarades endormies dans la pièce. À la place, elle entendait des rumeurs courir dans l’air, des murmures proches de son oreille et pourtant si lointains. Ils emplissaient la pièce tout entière, ils étaient n’importe où. Tout autour. Elle voulait tourner la tête, se lever, mais au fond, la première année savait que ses efforts étaient vains, que cela ne servait à rien pour le moment de tenter ne serait-ce que de bouger un cheveux. Elle était paralysée, forcée de regarder dans l’obscurité. Personne n’y aurait vu quoi que soit, mais Hilary y voyait des ombres. Des formes qui se dessinaient. Des silhouettes qui se concrétisaient. Toutes les mêmes, en rangée, comme lors d’une chorale. Oh, elle avait déjà assisté à une chorale avant, dans son ancienne école. La rouge & or s’en souvenait même très bien. Elle se rappelait de ces moments comme... Apaisants. Le calme de la chapelle de l’école, où seul Dieu pouvait juger de la qualité du chant. Dans ses souvenirs, demeuraient uniquement l’orgue, le professeur qui les guidait, l’écho de leur voix et elle. Tous ses autres camarades avaient disparus de sa mémoire et ne subsistaient que des silhouettes blanches sans aucune individualité. La clarté même. Il lui paraissait parfois que le soleil se faisait plus fort et tapait contre les vitraux seulement pour eux. C’était un signe de Dieu lui-même pour la petite. Parfois, leur petite chorale allait chanter dans l’Église du village. Sa mère était toujours là pour l’écouter. Son frère aussi, elle le savait, il ne voulait juste pas entrer dans la maison de Dieu, alors il restait à l’extérieur. Il avait beau prétendre le contraire, Hilary connaissait la vérité. Elle ne chantait plus désormais, mais les chants religieux restaient encrés dans sa mémoire. Ils avaient ce pouvoir mystique sur elle, ésotérique, envoûtant et si mystérieux. Il n’y avait rien à comprendre, juste à ressentir, au plus profond de soi. C’était comme ça que marchait la foi, ça ne s’expliquait pas ces choses-là. Et le petit lion était encore plus convaincue du pouvoir de ces chants quand elle voyait que ça touchaient même les personnes comme son frère. Cela faisait si longtemps... Les paroles s’étaient perdues dans ses souvenirs, mais l’atmosphère restait. Elle y repensait lors des nuits comme celle-ci, quand elle était face à cette fausse chorale. Les silhouettes n’étaient pas blanches ici, elles étaient noires, avec un sac en lin sur la tête, resserré par une corde au niveau du coup. Ces choristes ne chantaient pas, ils murmuraient ce qui s’apparentait plus à des incantations diaboliques. Et cela l’effrayait, ça la paniquait. Et plus elle paniquait, plus le poids sur sa poitrine augmentait. Elle suffoquait et, parfois, il lui arrivait de penser qu’elle ne s’en sortirait jamais. Mais, dans ces instants-là, les chants d’antan revenaient toujours. Hilary y repensait, elle se les repassait dans sa tête, faisait le vide dans son esprit. Elle se concentrait sur la clarté, la pureté de la chapelle. Quand son attention revenait sur les visions qu’il y avait eu, tout avait disparu et sa respiration débloquée. La petite tête blonde pouvait de nouveau bouger, mais elle ne pouvait pas se rendormir...
Ce n’était pas la première fois que ce genre de visions lui apparaissait, que cela la tourmentait. Souvent, elle constatait avec horreur que cela ne faisait même pas quelques heures qu’elle s’était mise au lit avant de sentir l’air lui manquer. Lors de ses toutes premières nuits à Poudlard, Hilary avait eu du mal à dormir aussi, mais cela relevait plus d’un mal du pays, d’un mal-être de l’endroit en lui-même. Depuis cette année, depuis les cachots, c’était tout autre chose. Ces choristes étaient apparus et la petite Gryffondor pensait parfois que c’était Dieu qui s’adressait à elle par ce billet ; mais elle ne comprenait pas... Elle ne comprenait pas et ça l’attristait plus que ça ne la mettait en colère. À quoi bon voir des choses si c’était pour ne les comprendre ? Ces choristes lui faisaient peur. Chaque nuit elle espérait avoir un sommeil tranquille, mais elle les revoyait presque chaque semaine. La rouge & or devait s’en douter. Depuis qu’elle était à Poudlard, elle avait toujours eu du mal à dormir. Ses nuits étaient rarement complètes, elle ne dormait jamais bien longtemps - n’arrivait pas à dormir plus -, se réveillait tôt et ne s’était jamais vue avec autant de cernes. Mais ces poches sous les yeux étaient devenues habituelles pour elle. Et quitte à ne plus pouvoir dormir, elle savait également ce qu’elle allait faire. Ça lui était arrivé tellement de fois ! Au début, Hilary restait allongée, et elle attendait comme ça jusqu’à ce que le petit matin pointe son nez. Le temps passait et elle attendait, en toute simplicité. Puis, une nuit, elle eut l’idée de tout bonnement sortir de son dortoir. C’était ce qu’elle allait entreprendre de faire ce soir. Ses bottes en caoutchouc jaune étaient déjà prêtes au pied de son lit ; elles n’attendaient que le petit lion n’enfile ses pieds. Elle aurait pu s’éclipser ainsi, mais ce serait oublier sa lampe torche. La Gryffondor dormait avec. L’objet n’était pas loin de son oreiller et était devenu son plus fidèle allié dans l’obscurité des nuits sans sommeil. Hilary quitta son dortoir, sans sa baguette - réflexe qu’elle n’arrivait pas à prendre -, mais avec une source de lumière réconfortante. Elle ne l’allumait pas tout de suite, de crainte qu’elle ne tombe par mégarde sur quelqu’un. Ce n’était pas impossible, mais depuis le temps, la tête blonde était plus effrayée de dormir que de errer dans les couloirs de l’école avec la possibilité de tomber sur quelqu’un. Surtout qu’elle ne errait pas au hasard. La rouge & or ne vagabondait pas sans but en faisant juste son bonhomme de chemin, non. Elle se rendait tout en haut, dans les tours de Poudlard. Le chemin n’était pas bien long de sa salle commune jusqu’au tour, mais Hilary avait encore tendance à se perdre dans les couloirs. Toutefois, ce chemin-là, elle le connaissait par cœur. Ses pieds la menaient à bon port sans qu’elle ait besoin d’y réfléchir et de se concentrer plus que nécessaire. Tout droit vers la volière. Là où les chouettes et hiboux vivaient, là où la lune brillait, là où elle pouvait se sentir si proche de Dieu. Là où personne ne viendrait la déranger pour le reste de la nuit. Elle y voyait le lac de tout là haut, seule étendue d’eau à des kilomètres. Elle pouvait y faire des appels lumineux avec sa lampe autant qu’elle voulait ; personne ne le verrait, personne ne lui répondrait... Malheureusement. Elle y voyait la nuit, l’infini. Juste du noir. Une noirceur qui lui faisait moins peur que celle de son dortoir, celle de ses draps et de ses rêves. Elle y voyait un possible renouveau, un réconfort, un trésor dérobé, englouti par la nuit. Et seule dans la volière, tout ceci lui appartenait. Tout l’horizon pouvait être à elle si elle le voulait, car personne d’autre n’était éveillé. Elle était la seule et dans cette tour, avec sa lampe, elle se sentait comme dans un phare. Son phare.
Hilary avait monté chaque marche avec lenteur et application, mesurant chaque pas comme s’il était le premier. La nuit serait longue et elle n’avait pas à se presser. Elle pouvait au moins affirmer connaître la sensation d’une nuit entière, de l’avoir vécu, sans dormir, sans rien faire, juste à attendre. Presque à compter chaque seconde pour garder une trace du temps. La petite avait commencé une nuit, mais passé la première heure, elle en avait perdu le compte et avait préféré ne pas continuer. Le flot de ses rêveries l’occupait déjà bien assez. Une fois arrivée devant la porte de la volière, la Gryffondor l’ouvrit avec délicatesse et la referma derrière elle avec le même esprit. Elle inspecta les lieux, mais la réponse était rapide : personne. Il n’y avait personne ici si ce n’était les oiseaux nocturnes de l’endroit et elle. Cela ne la dérangeait pas. La première année n’avait jamais croisé personne en venant ici, ou peut-être une fois, mais elle... ne se souvenait plus très bien. Dans cet espace, elle pouvait allumer sa lampe torche autant qu’elle le voulait, le faisceau lumineux dirigé vers l’infinie obscurité qui entourait Poudlard. Elle ne sentait pas enfermée ici, pas comme elle pouvait parfois en avoir l’impression dans son dortoir ou sa salle commune. Non, ici l’air circulait, l’air passait à travers les fenêtres sans carreaux. Libre. Ici elle était libre et sentait presque pousser des ailes. Elle était si proche du ciel, si proche des étoiles. Si bien ; elle était bien ici. Hilary laissait souvent sa lampe reposer sur le rebord d’une fenêtre au début, s’accoudant pour regarder les étoiles : c’était le début de ses rêveries. Endormie ou réveillée, rien de l’empêcher de rêve. Rien ni perso... « Tu es là ? » La petite se retourna en agrippant sa lampe, appuyant sur le bouton à la vitesse de l’éclair afin d’éclairer l’endroit. Certains volatiles agitèrent leurs ailes en signe de contestation et sûrement la fille en face d’elle en aurait fait autant si elle avait eu des ailes, la lumière directement dirigée dans ses yeux. Hilary en laissa tomber sa lampe. « Désolée ! » Qui était-ce ? Qui était là ? Qui pouvait bien... ? La Gryffondor ramassa sa lampe d’un geste précipité, mais cette fois, elle dirigea le faisceau plus vers le sol ou plus sur le côté, pour ne pas aveugler l’inconnue. Cette rencontre avait un goût de déjà-vu dans la bouche de la fille Priest, et effectivement, c’était bien le cas. Elle reconnue la chevelure blonde d’une ancienne camarade de classe qu’elle avait rencontré dans des circonstances similaires l’année dernière. Elle était la seule. L’unique personne qu’elle pouvait retrouver ici parfois, en pleine nuit. Elle avait l’apparence d’un ange... « Madison, c’est toi ? » Si elle se souvenait bien de son nom. Ses souvenirs se superposaient : l’an passé et l’instant présent. Les circonstances étaient si similaires, mais maintenant, Madison devait avoir passé la classe supérieure. Hilary recommençait à nouveau. « Ça... fait longtemps. » sourit-elle. Ce lieu devenait plus enchanteur avec sa présence, sans que le petit lion ne puisse expliquer pour quoi. Cela faisait déjà un an. Est-ce qu’elle aussi n’arrivait pas à dormir ?
(#) Sujet: Re: Petite lumière qui chasse les peurs de la nuit [Hilary] Dim 25 Fév - 22:19
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(#) Sujet: Re: Petite lumière qui chasse les peurs de la nuit [Hilary] Dim 4 Mar - 23:38
petite lumière qui chasse les peurs de la nuit
Elle sentait la nuit tout autour. Elle la voyait, l’avait ressenti. Ces ténèbres vicieuses, malicieuses et perverses qui s'insinuaient jusque dans son lit. Elles l’avaient suivie tout le long du chemin jusqu’à la volière. Mais Hilary ne s’était pas sentie si effrayée que quand elle était couchée. Dans son lit, quand elle ne pouvait pas bouger ni saisir sa lampe torche, toute forme d’espoir semblait être engloutie dans les ténèbres, prête à disparaître. Elle aussi, un soir, finirait pas être engloutie si la chorale diabolique continuait d’entonner son chant du désespoir chaque semaine… Cependant, quand elle avait de nouveau le contrôle de son corps, la petite tête blonde pouvait saisir sa lampe torche dans ses mains, dans ses bras. Elle pouvait se rassurer comme une enfant avec un doudou de jeunesse. Elle pouvait se dire qu’il n’y avait plus rien à craindre, juste pour soulager sa conscience, que cela soit vrai ou non. Elle pouvait se lever. Se lever et s’élever au plus haut du château. C’était devenu une habitude, puis un besoin. Le besoin d’allumer sa lampe sans aucune gêne, sans discrétion, sans le risque de déranger qui que ce soit. Le petit lion se devait d’allumer sa lampe. Elle en ressentait l’envie presque viscérale de le faire. Elle devait le faire. Cette lumière qui jaillirait de sa lampe serait comme une lumière salvatrice pour elle. La lumière au bout du tunnel. Celle pour qui on pouvait continuer de se battre. Celle qui nous disait que rien n’était fini. Celle qui redonnait des forces quand on en avait le plus besoin. Celle qui nous forçait à continuer d’avancer. La Gryffondor avançait au fond du couloir, puis montait les escaliers avec une lenteur toute particulière. Elle remettait ses idées en ordre. Elle serrait son plus précieux objet dans ses bras. Ses pas la menaient par instinct vers la volière. Il n’y avait pas à se presser. Le jour n’allait pas se lever tout de suite et les oiseaux nocturnes n’allaient pas disparaître. Quand elle arriverait, tout serait encore à sa place. Elle reconnaîtrait l’endroit et ne se sentirait jamais plus à l’aise qu’à cet endroit ou qu’à l’extérieur de l’école. Monter les marches d’une des tours - et de cette tour en particulier - avait toujours un goût bien spécial. Un petit plaisir secret qu’elle gardait rien que pour elle. Dans la tête de la rouge & or, elle se revoyait monter les marches du phare de Withby avec son frère. La volière n’était pas un phare. le lac n’était pas la mer. Mais dans ses rêves les plus fous, ils faisaient la parfaite substitution. La nuit, Hilly pouvait recréer le château à son image, le modeler comme elle le voulait, personne ne pourrait rien y redire. Tout le monde dormait, forcément. Alors, elle gravissait les marches, avec lenteur, histoire de mettre en place son décor avant d’ouvrir la porte.
Et elle ne fut pas déçue. La volière avait ce cadre si spécial à ses yeux. Celui d’être proche du ciel, d’avoir des fenêtres sans verre, laissant passer l’air, d’être un endroit parfait pour venir s’y reposer en paix et en solitaire. Celui d’avoir une vue imprenable dans toutes les directions. Le seul regret d’Hilary était celui de n’avoir jamais tenu assez longtemps pour voir le soleil se lever et ricocher sur l’étendue du lac. Un jour, peut-être… En attendant, elle était munie de sa lampe torche et rien ne pouvait la rassurer plus. Si l’endroit n’appartenait pas en majorité aux oiseaux, elle l’aurait fait sien. La petite l’aurait fait sien et aurait tourner et tourner encore avec la lumière activée pour reproduire l’activité des anciens phares. Elle ne l’avait encore jamais fait, mais rien d’y penser, ça la faisait rire. Elle avait toute la nuit devant elle, le plaisir pouvait attendre. La rouge & or se sentait déjà un peu mieux, ici. Elle savait qu’en cas de problème, en cas de panique, elle pouvait toujours allumer sa lampe et la diriger dans le ciel dans l’espoir que Dieu lui réponde. Elle pouvait toujours crier à s’en époumoner et à en réveiller le château si jamais un danger approchait dans la nuit. Quelqu’un l’entendrait forcément. Mais personne ne voyait ses appels lumineux. Personne ne savait les lire. Elle était la seule. La seule à pouvoir intercepter ces messages. Comme des bouteilles envoyées à la mer, en attente de rejoindre la terre. Ça la peinait, quelque part. Est-ce que, d’ici, son frère pouvait voir les appels qu’elle faisait. Est-ce qu’il pouvait voir la détresse dans ses messages, comme il lui avait appris à faire ? Au fond de son coeur, le petit lion l’espérait. Elle essayerait une nouvelle fois de communiquer en morse plus tard dans la soirée. Pour l’heure, elle préférait observer les étoiles d’abord et commencer à rêver. Se dire que le ciel était plus proche ici que depuis le sol et que, si elle pouvait voler, elle pourrait le rejoindre si facilement… Mais elle ne le pouvait pas. Hilary n’était ni un oiseau ni un ange, elle ne possédait pas d’ailes et n’avait pas de balai à sa disposition. Pourtant, un ange lui rendit visite. Un ange qui la surprit, la prit au dépourvu. La fit paniquer, un peu, au début, à entendre quelqu’un d’autre parler dans cet endroit ; quelqu’un qui l’appelait. Elle brandit sa lampe et entendit un petit gémissement plaintif. La Gryffondor en lâcha sa lampe, dans la gêne et la panique. Elle avait dut aveuglée la personne - dont elle ignorait encore l’identité - sans le vouloir. Quelle idée, en même temps, de brandir un tel faisceau lumineux comme s’il s’agissait d’une épée ! La petite tête blonde avait dû rêvasser une peu trop loin, mais elle s’en souviendrait, en cas de danger. Si jamais un ennemi voulait l’attaquer. Mais là, il ne s’agissait pas d’un ennemi. Du moins, il ne lui semblait pas… La voix s’excusait d’une façon si sincère. Hilary ne s’en sentit que plus coupable. « Non, non, c’est moi qui ai… la lumière… dans les yeux… » C’était de sa faute, pas celle de la voix. Elle ne savait pas qui était là, mais cela restait tout de même de sa faute. D’ailleurs, ça lui faisait un peu peur de rencontrer quelqu’un qu’elle ne connaissait pas ici… Et si son esprit lui jouait encore des tours ? Si elle s’était de nouveau assoupie, sans s’en rendre compte, et était en train de rêver éveillée ? Pourtant, la voix lui disait quelque chose… Comme un ancien souvenir enfoui qui remontait à la surface. Une vieille amie qu’elle n’avait plus revue depuis si longtemps… En ramassant sa lampe, la petite tête blonde prononça un nom, une interrogation. Est-ce que c’était elle ? Elle entendit une réponse affirmative. Et, tout d’un coup, la pression descendit. Ce n’était pas un ennemi. Il n’y avait aucun danger. C’était Madison. Elle la connaissait. Elle lui faisait confiance, même si cela avait été difficile au début. C’était un ange. Un ange était venue la retrouver ce soir. Ça faisait longtemps… Si longtemps… Un an.
Hilary souriait, timidement, mais quand même. Madison le lui rendit et vint s’assoir à côté d’elle. À son tour, la rouge & or glissa le long de la paroi pour s’installer à même le sol. Comme avant. Elle positionna la lampe de façon à continuer d’avoir une source de lumière, le faisceau en plein sur la porte menant à la tour, entre elles deux. Si quelqu’un venait, elles le sauraient. Comme avant. Tout comme avant. La petite ne sentait pas chez elle à Poudlard. Mais, dans la volière, en compagnie de son amie, ça avait un peu le goût de la maison. L’année dernière, c’était un peu leur petit coin secret, à elles deux. Elles venaient se retrouver ici, sans forcément se prévenir au préalable. Et chaque rencontre était appréciée par la jeune Priest. Madison ressemblait à un ange et elle en avait le caractère. Elle était beaucoup trop bonne pour ce monde. Hilly ne l’avait peut-être pas connue longtemps, mais elle l’avait senti rapidement. Ça lui avait fait plaisir de savoir qu’elle n’était pas avec elle aux cachots. Elle ne l’aurait pas mérité et elle avait peur que cette période de l’année puisse avoir souillé cet ange immaculé. Il n’y avait aucune raison de s’excuser. « Non, Madison… » commença-t-elle en secouant vigoureusement la tête. « Ne t’excuse pas, d’accord ? C’est pas grave. ‘y a eu comme une pause. Et maintenant, la pause est finie. Et ça fait comme avant. » Elle espérait que ça soulagerait la conscience de la Poufsouffle. En vérité, elle se sentait même coupable, parce qu’elle avait presque oublié. Mais maintenant qu’elles se retrouvaient, comme avant, elle se rendait compte à quel point ça lui avait manqué. Il y avait eu comme une pause, c’était vrai. Alors Madison devait se dire la même chose. Elle ne voulait pas que Maddie s’en fasse pour pas grand chose. Son bonheur c’était le plus important. Alors, elle ne voulait pas vraiment l’inquiéter avec ses problèmes… « Ça va, ça va… » En même temps, la petite tête blonde réfléchissait si ça aller vraiment. Poudlard était un endroit qu’elle détestait. Tous les adultes ou presque n’étaient pas digne de confiance. Ses nuits étaient toutes plus exécrables les unes que les autres. La liste aurait pu continuer, mais tout cela faisait tellement parti du quotidien qu’elle ne savait plus très bien si elle devait s’en plaindre ou pas. Elle ne préféra pas, ça ne servait à rien. Si ce n’était inquiéter Madison pour rien. Hilary lui adressa un petit sourire en remettant ses cheveux en place. « Comment tu vas, toi… ? » Ça faisait longtemps, elles avaient sûrement des choses à se dire… Mais cela faisait si longtemps que la discussion avait du mal à démarrer au début. Ça fonctionnait comme avec le diesel dans les voitures. Sa maman disait toujours ça. Ça allait au ralenti, d’abord, puis ça fonçait, après. Ça ne dérangeait pas le petit lion, que ça aille lentement. Mais elle avait peur d’une chose. Elle avait un pressentiment qui ne voulait pas partir, et cela se confirma quand Maddie lui posa la question. La Gryffondor aurait bien menti, ou donné une réponse évasive, mais c’était peine perdue, elle le savait. Il n’y avait qu’une raison pour laquelle elles se retrouvaient ici en pleine nuit, à chaque fois. Une seule. « Non, pas trop… Toi non plus ? » Elle n’attendait pas vraiment de réponse, elle savait que oui. Mais l’entendre de sa bouche n’allait pas être agréable. Ça lui faisait peur même. Elles se retrouvaient ici quand elles n’arrivaient pas à dormir. Mais ça faisait un an. Elle ne savait pas ce qui pouvait bien s’être passé pour Madison en un an. Pourquoi maintenant ? Est-ce que c’était bien elle ? Elle… elle ne s’était pas rendormie, hein ? « Maddie… ? Je rêve pas, hein ? C’bien toi… ? » Hilary avait peur que tout ceci ne soit encore qu’une illusion de son esprit. Elle ne voulait pas avoir affaire à une Madison méchante. Ce serait pas du jeu...
(#) Sujet: Re: Petite lumière qui chasse les peurs de la nuit [Hilary] Dim 29 Avr - 23:43
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(#) Sujet: Re: Petite lumière qui chasse les peurs de la nuit [Hilary] Ven 1 Juin - 1:36
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Elle l’avait retrouvée. L’ange de ses nuits, celle qu’elle ne voyait que la nuit tombée, comme une rencontre divine conditionnée par des barrières temporelles bien précises. Non, c’était faux. Hilary ne la voyait pas juste la nuit, l’année dernière, mais elles se parlaient surtout quand il faisait tout noir autour d’elles et qu’elles ne pouvaient plus dormir. Elle s’en souvenait maintenant qu’elle avait mis le bon prénom sur le visage qu’elle avait aveuglé sans faire exprès, dans la panique, dans la petite frayeur que la Poufsouffle lui avait faite, elle non plus, sans faire exprès. Tout ceci ressemblait à un rêve tout droit sorti des méandres de son esprit, celui qui aurait fait remonter les vieux souvenirs pour la consoler comme elle le pouvait en plus de la lumière de sa lampe torche. Madison c’était la fille qu’elle retrouvait la nuit quand l’une comme l’autre, elles n’arrivaient plus à dormir du tout, sachant que la nuit serait longue si jamais elles essayaient malgré tout de se rendormir. L’année dernière, le petit lion avait surtout des insomnies à cause du mal du pays. Cette année, c’était différent de bien des manières, mais le fait de ne plus dormir de la nuit et de venir jusqu’ici pour essayer d’y pallier… Cette habitude n’avait pas changé. La présence de Maddie, en revanche, s’était faite aussi rare que de l’eau dans le désert. Peut-être était-ce son esprit ensommeillé qui l’avait faite revenir des limbes de ses souvenirs. La première année espérait bien que non. Cela faisait trop longtemps qu’elle ne lui avait plus parlée, qu’elle ne l’avait plus vue ni regardée ; si bien qu’elle en avait presque oublié l’éclat de ses cheveux blonds qui aurait pu éclairer aussi bien que la lune en pleine nuit noire. Elle était l’ange de ses nuits, c’était bien vrai. Elle y correspondait parfaitement. Elle y correspondait toujours d’ailleurs. Madison n’avait pas changé. Madison continuait toujours de s’excuser. Et Hilly le savait au fond d’elle, elles pouvaient y passer des heures. Parce que la jaune & noir se donnerait toujours la faute tandis que la Gryffondor n’en démordrait pas non plus et continuerait de dire que la faute vient d’elle et de s’excuser. Ce petit manège n’avait pas de fin. Mais en même temps, c’était vrai quoi, la faute venait d’elle, pas de Maddie ! Elle voulait vraiment que son amie comprenne ça et arrête de s’en faire pour si peu à chaque fois. Elle ne voulait que son bonheur. L’ange ne devait pas être malheureux et ne devait pas pleurer. Mais comme cela faisait longtemps qu’elles ne s’étaient pas retrouvées, la petite la laissa s’en tirer pour cette fois et lui sourit encore un peu timidement, le temps de se réhabituer complètement à l’avoir près d’elle, la voyant s’approcher d’elle pour venir s’installer, comme au bon vieux temps. Tout ressemblait encore à un rêve, mais la scène réussissait tellement à réchauffer le coeur de la jeune Priest qu’elle éloigna l’idée le plus loin possible. C’était bien son amie des nuits désertées par Morphée qui se trouvait juste à côté d’elle. Comme si Dieu l’avait envoyée à elle. Comme si Dieu avait voulu les réunir cette nuit précisément afin qu’elles fassent leurs retrouvailles comme il le fallait. Ça faisait longtemps.
Cela faisait même trop longtemps et ça la frappait en plein coeur maintenant que son ancienne camarade de classe était assise à côté d’elle, si fort que le petit lion devait retenir ses larmes avec toutes ses forces. Le temps s’était écoulée beaucoup rapidement entre elles, il avait filé si loin qu’il était désormais impossible de le rattraper. Mais ce n’était pas grave. Le temps avait peut-être fait la course avec elles, mais Hilly n’avait aucune envie de courir le rattraper si Madison n’était pas à ses côtés. Elle ne l’avait pas été, mais maintenant elle l’était, et c’était tout ce qui comptait, peu importait le temps que cela avait pris. De toute façon, le temps il était parti loin devant, donc ça n’avait plus d’importance. C’était comme elle avait dit : il y avait eu comme une pause, et aujourd’hui, elles pouvaient rattraper tout ça et partir à la poursuite du temps perdu toutes les deux. C’était Dieu qui les avait réunies, HIlary en était persuadée. Parce que, de toute façon, c’était forcément grâce à Dieu que son amie avait échappé aux terribles châtiments de l’an précédent, qu’elle était restée fidèle à elle-même. Et c’était Dieu qui avait mis cette ange sur sa route. Alors la rouge & or se devait de rendre les épaules de cet ange les plus légères possibles, de faire envoler la culpabilité qu’elle pouvait ressentir et faire disparaître la tristesse qui s’était logée dans son coeur. Même si cela signifiait qu’elle devait tout porter à sa place. Cela ne la dérangeait pas. Pour Maddie, ou pour qui que ce soit d’autre qui était cher à son coeur, ce n’était rien du tout. Parce que s’ils finissaient pas être heureux comme ça, alors c’était le plus important. C’était tout ce que souhaitait Hilary pour les personnes qu’elle aimait. La petite était contente de voir un nouveau sourire sur le visage de la Poufsouffle et sursauta un petit peu quand elle posa sa main sur la sienne. Si c’était un rêve, il était drôlement réel, car elle ressentait bien la chaleur de sa peau sur la sienne. La première année serra à son tour la main de son amie dans la sienne. Cette nuit, c’était elles deux contre l’obscurité, mais c’était suffisant. Chaque fois, elles avaient triomphé, et elles triompheraient encore. « Tu m’as manquée aussi, Maddie. » Tellement manquée. Peut-être avait-elle fait semblant de ne pas s’en rendre compte depuis la rentrée. Parce que maintenant qu’elle s’en rendait compte, ça la frappait si fort en plein visage qu’elle avait envie de pleurer toutes les larmes de son corps et de ne plus partir. Mais elle se devait d’être forte. Pour Maddie. Pour son amie qu’elle venait de retrouver.
C’était pas très compliqué de dire que tout allait bien. Juste le simple de fait de penser, de se dire, qu’il ne fallait pas inquiéter son amie, qu’il fallait être forte pour elle, ça rendait tout plus facile. Hilary se sentait prête à porter la tristesse pour d’eux, à prendre les heures de sommeil perdues pour deux et de les assumer pour une journée entière sans problème. Mais la petite savait bien que, de toute façon, elles finissaient par s’endormir toutes les deux à chaque fois. Mais leur soirée ne venait que de commencer et elles avaient encore jusqu’au lever de soleil pour prendres des nouvelles l’une de l’autre. Elles avaient tant de chose à se dire. Sûrement trop, car Hilary ne savait pas trop quoi lui raconter à part prendre de ses nouvelles à son tour. Sa timidité envers les personnes qu’elle ne fréquentait pas souvent revenait, alors que ce n’était que Maddie. C’était juste Maddie. Et comme c’était Maddie, sa timidité fondrait rapidement. Parce que Maddie avait cette force. Alors la petite se devait d’être forte aussi. Pourtant, elle avait le même petit quelque chose dans sa voix quand elle lui répondit. Elles étaient douées, il n’y avait pas à dire ! Elles n’étaient pas amies pour rien. La Poufsouffle traçait des formes du bout de son doigt dans la poussière comme pour ne pas faire face directement à la vérité. La jeune Priest lui donna un sourire qu’elle voulait encourageant à l’égard de son amie. Il fallait qu’elle se soutiennent toutes les deux, main dans la main s’il le fallait. De toute façon, le fait qu’elles se retrouvaient ici à une heure aussi tardive de la nuit voulait tout dire. Même Hilly pouvait comprendre ça. Enfin, plus que de le comprendre, elle le ressentait. Cette même fatigue qui pesait sur les épaules parfois, celle qui creusait des poches sous les yeux et qui fuguait bien trop souvent des draps où on l’attendait. Elles avaient le même air sur le visage. Elles devaient être belles, toutes les deux ! La rouge & or s’était habituée à ne pas avoir le même teint frais que les autres filles de l’école cependant… Cela ne servait à rien de mentir sur le sujet de toute façon. Et elle pouvait très présumer qu’il en était de même pour Madison. D’ailleurs, elle lui répondit sincèrement aussi. Elle se confia. Cela lui faisait même mal de se confier, mais elle le faisait. Sur ses cauchemars. Le petit lion posa sa main doucement sur l’avant-bras de son amie, touchant sa peau du bout des doigts, de peur de se brûler ou de toucher quelque chose de trop sacré pour elle. Hilary voulait être là pour elle. « Les… deux, je crois… Je ne sais pas si ce sont des cauchemars… Ils sont si réels à chaque fois… » Cette chorale qu’elle voyait… Ça et d’autres choses. Mais c’était la chorale qui revenait le plus souvent. Elle n’en comprenait toujours pas le sens. « Mais on s’habitue à tout, je suppose… » Elle eut une petite absence. Comment étaient les cauchemars de Maddie ? Horribles, probablement. Sinon elle ne serait pas là avec la Gryffondor. La jaune & noir n’avait peut-être pas envie de s’habituer à tout ça, elle. Est-ce qu’il existait une solution ? Quelque chose ? « Mais les cauchemars craignent la lumière, non ? Peut-être... » Elle espérait quelque part, mais elle ne se souvenait plus de ce que disait les grandes personnes sur le sujet. Tout ce à quoi Hilly pensait, c’était l’obscurité qui les entourait.
Parce que sa torche avait beau être toujours allumée, les ténèbres étaient tout autour. Et si… (C’était fou.) Mais, et si la première année était parvenue à se rendormir sans s’en rendre compte et était en plein rêve ? Et si la Maddie à côté d’elle n’était pas la vraie Maddie ? Ce serait trop injuste. Qu’elle se souvienne d’elle et qu’après, pouf ! disparue. Ou pire, que la Madison toute gentille et toute angélique qu’elle était devienne le pire démon des enfers. Elle ne voulait pas ça. Hilary ne voulait pas ça. Elle voulait la vraie Maddie à côté d’elle. Elle voulait son amie comme elle l’avait connue l’année dernière. Comme si rien n’avait changé. Si c’était un cauchemar, il était le plus trompeur de tous, car cette étreinte était si réelle pour elle, et si bienfaisante. La petite serra son amie de toutes ses forces en reniflant de façon bien disgracieuse, mais qu’importe. C’était bien Madison. C’était elle, en chair et en os. Et sa voix était la même, et ses paroles étaient réconfortantes et rassuraient son esprit. « Moi aussi. Le meilleur des rêves si c’était le cas. » Une dernière étreinte et elle s’éloigna. « Je suis si heureuse de t’avoir retrouvée. » sourit-elle. Elle en pleura silencieusement de joie. La petite ressentait énormément de chose en peu de temps, c’était beaucoup pour elle. Mais elle n’était pas seule, donc c’était le principal. Son amie était avec elle et ce n’était pas un rêve. Tout allait bien. Son discours la toucha droit au coeur. « Maddie... » murmura-t-elle. « C’est toi qui mérite d’être heureuse et d’être écoutée ! Tu peux également compter sur moi, d’accord ? L’oublie pas ! On laissera pas une petite année de différence nous faire obstacle comme ça. » Elle ne faisait que répéter ce que la Poufsouffle lui avait dit, mais elle le pensait sincèrement, comme elle. Alors elle lui rendit le même sourire. En vrai, elle regrettait peut-être un peu de ne plus pouvoir voir Madison en cours. C’était peut-être vrai. Mais Hilly s’était faite à sa nouvelle classe. « Ma classe… Ben, je connais vraiment personne, alors c’est bizarre. Je dirais pas qu’ils sont nuls, mais je leur fais pas encore complètement confiance non plus… » Elle recommençait vraiment tout de zéro. Les cours, les profs, ses camarades de classe, son année toute entière… C’était épuisant, mais bon. « Il y a cette fille, Eliana. Elle est dans mon dortoir. Je ne sais pas trop quoi penser d’elle. Elle est un peu bizarre je trouve. J’ai l’impression qu’elle connaît tout sur tout, et en même temps non. Je lui parle pas beaucoup alors que je la vois presque tous les jours H24. Je sais pas trop quoi penser d’elle… C’est bizarre, non ? » Hilary rigola un peu nerveusement, mais vraiment, elle ne savait pas quoi penser de sa camarade de dortoir, et il lui faudrait encore quelques semaines - ou mois - pour se décider sur la question. « Et toi ! C’est comment les cours de deuxième année ? » Est-ce qu’elle s’en sortait bien ? Est-ce que c’était cool ? Fun ? Plus que la première année ? « C’est dur ? » Oui, tiens, est-ce que c’était plus dur ? Parce que bon, là déjà, c’était pas terrible pour elle alors bon…