« je suis à l'envers dans tous les sens » feat. liu xi

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je suis à l'envers
dans tous les sens

perrin & liu xi

Ne manque jamais une occasion d’exprimer tes sentiments, car on ne sait jamais si la vie te donnera une deuxième chance de le faire.

Le sommeil m’avait de nouveau quitté. C’était récurrent ces derniers mois. Ça avait commencé après la rébellion de janvier. La première fois qu’on nous avait endoloriser. Avec le temps, ça avait fini par se calmer. Puis il y avait eu les coups de fouet ainsi que les nouveaux sortilèges de doloris. Cette fois, ça avait été plus long de retrouver des nuits paisibles. Plus le temps avançait, plus je finissais par me calmer rapidement après chaque cauchemar, retrouvant le sommeil. La rébellion avait permi d’apaiser un peu mon esprit, mais pas complètement puisque je n’avais pas eu de nouvelles de mon meilleur ami pendant des semaines. Des jours et des jours à tourner plein de scénarios tous plus affreux les uns des autres jusqu’au jour où des aurors étaient venu m’annoncer la mort du garçon. On l’avait retrouvé mort dans des bois. Loin de Poudlard. Seul. Touché par un sortilège meurtrier. Là, je ne m’étais endormi que lorsque j’étais au bout de mes forces. Épuisés d’avoir trop pleuré. C’était au milieu du mois de Juillet. Il m’avait fallu attendre encore quatre longues, interminables, insupportables semaines avant qu’on ne me laisse le droit de rentrer chez moi. Mon camp, ma famille, ma tente… Tout m’avait cruellement manqué jusqu’à ma langue maternelle. La présence apaisante de ma seule figure parternelle m’avait fait le plus grand bien. Mon grand-père et ses bestioles avaient su apaiser mon esprit tourmenté pendant les deux semaines avant que je ne sois dans l’obligation de retourner au château. Une nouvelle rentrée pour une nouvelle année. Cette fois, sans Phen… Ça avait été une rentrée tranquille bien qu’étrange en l’absence de mon ami. Les derniers mois passé ensemble n’avaient pas été fabuleux, mais au moins il était toujours là, quelque part. Jamais bien loin.

Je m’étais inscrit à l’activité d’Halloween dans l’espoir de me distraire un peu. Je me disais que ce ne pouvait pas être si mal que ça puisque le nouveau directeur semblait assez sympa et qu’il ne nous ferait pas de mal. Grave erreur de ma part - et sans doute de tous les autres qui y ont participés. On y a vécu des horreurs, vu des choses affreuses. L’homme à la tronçonneuse qui se jette sur nous, moi qui se retrouve dans le corps d’une femme-zombie, Octavia dans le mien.. Malgré toutes ces choses étranges, en vrai, ce qui m’avait le plus marqué était de voir Elliot déchiqueté par un ventilateur. Sa tête qui explose en se coinçant dans l’hélice, les restes de son corps qui suit, le sang partout sur moi… J’avais fini par vomir l’intégrité de ce qui se trouvait dans mon estomac sur le coup, et maintenant, chaque fois que j’y pensais, la même envie revenait. Les images étaient restées gravées dans mon esprit.

Un petit mois s’était écoulé depuis Halloween. Les souvenirs restaient toujours là parmi toutes les autres. Je savais que ce n’était pas vrai. Qu’Elliot n’était pas vraiment mort puisque nous allions en cours ensemble presque tous les jours, mais ça ne m’empêchait pas de faire des cauchemars à ce sujet. Comme ce soir. Le regard fixé au plafond, la respiration haletante, j’essayais de chasser ces affreuses idées de mon esprit. Le mauvais rêve m’avait réveillé. On devait être passé 1 heure du matin. Oliver et Hugo dormaient à poings fermés alors que moi, comme un idiot, je me retournais dans tous les sens depuis dix minutes incapables de retrouver le sommeil duquel m’avait tiré le souvenir de la mort violente de mon ami. Je finis par en avoir marre de tenter de dormir. Ça ne servait à rien, j’avais besoin de me changer les idées, de prendre l’air. Quittant le confort de mon lit, je glissais mes pieds dans mes bottes, passai un pull vert par-dessu mon haut de pyjama, calai mon bonnet sur ma tête et enroulai mon écharpe autour de mon cou. Attrapant ma baguette, je quittai le dortoir sur la pointe des pieds laissant ma Morelle dormir bien au chaud dans le fond de mon lit.

C’était facile de se rendre à l’extérieur à cette heure. Il n’y avait jamais personne dans les couloirs. La ballade était tranquille et apaisante. Je sortie dans le parc par la petite porte près des serres. Elle n’était jamais verrouillée, mais personne ou presque ne la connaissait. Une fois dehors, je me sentais déjà mieux. Ça faisait un bien fou ! Sauf que maintenant, après avoir traversé le château, j’étais bien réveillé… Je me décidai à aller faire une promenade du côté du lac. J’allais prendre le chemin de ce dernier lorsqu’un gros chat fila devant moi et s’engouffra dans l’une des serres très rapidement. Ça eu pour effet de me faire rire. J’entrepris de suivre le chat, que j’avais reconnu comme étant celui de Liu Xi, dans la serre me glissant à mon tour par la fenêtre pas tout à fait fermée. Évidemment, je dus la pousser un peu plus grande, mais j’arrivai à me glisser dedans grâce à quelques contorsions. Une fois à l’intérieur, je trouvai monsieur le chat accroupis près d’un meuble tentant d’attraper quelque chose en dessous. « Il y a quoi par là mon beau ? Tu y as perdu un jouet ? », lui demandais-je en employant la shelta pour m’adresser à lui. Je m’accroupis tout près de lui pour jeter un coup d’oeil sous le meuble. On y voyait rien ! « Lumos. », murmurais-je pour allumer ma baguette qui me permis d’éclairer le racoin. Une souris. Non. Il y en avait trois. Trois pauvres souris effrayées. Les pauvres ! « Vilain chat ! Il ne faut pas les manger ! », le grondais-je toujours en shelta avant de l’attraper. Je le mis dehors par la fenêtre avant de la fermer puis retourner tout près du meuble où j’avais laissé ma baguette sur le sol. Je me mis sur le ventre pour regarder les petits rongeurs dans leur cachette. « Ça va les amies. Il n’est plus là ! Vous pouvez sortir maintenant. », leur dis-je d’une voix douce. J’étais tellement concentré dans ma tâche de sauvetage que je n’entendis pas que quelqu’un entrait dans la serre.

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Liu Xi était encore dans son bureau, occupée à préparer le prochain cours des cinquièmes années. Ils avaient eu droit à un cours parfaitement théorique en début d’année, et elle comptait leur donner l’occasion de passer à la pratique cette fois-ci. Quoi de mieux que les Cricasses pour cela ? Elles étaient plutôt jolies et totalement inoffensives. Ce qui changeait un peu des plantes carnivores et toxiques chères au Ministère. Tout au plus les élèves se feraient un peu houspillés par leur spécimen… Et ce serait une bonne préparation pour le Géranium Dentu qui lui était moins sympathique.
La jeune femme était plongée dans son grimoire, reprenant des observations concernant la relation entre les plantes et leur environnement, et les sens que celles-ci mettaient en action pour pouvoir survivre. Cela lui paraissait nécessaire de l’évoquer pendant le cours, pour que les élèves puissent comprendre que si les plantes ne ressentaient habituellement pas la douleur ou la joie, n’étant pas équipées d’un système nerveux ou d’une conscience comme les animaux, cela ne les empêchaient pas de percevoir et d’interagir avec leur environnement. Elle souligna le terme percevoir, qui était très approprié selon elle, quand soudain il lui sembla entendre du bruit dehors. Elle écouta quelques instants sans plus rien distinguer. Elle s’étira, il était tard, peut-être était-elle plus fatiguée qu’elle ne le pensait ?

Elle continua à lire et annoter encore un moment, ressentant un plaisir coupable à utiliser un bon vieux stylo bic et un calepin plutôt que les délicates plumes et les parchemins en vigueur à Poudlard. C’était beaucoup plus rapide ainsi. Soudain, le stylo qu’elle tenait en main se mit à vibrer dans un bruit strident. Peut-être n’était-elle pas si fatiguée… Il y avait sûrement eu un bruit dehors, et en tout cas, il y avait quelqu’un dans l’une des serres : c’était probablement la manifestation du sortilège anticatimini qu’Aaron lui avait enseigné en début d’année.
Liu Xi attrapa sa cape et sa baguette, et se dirigea vers les serres. Il ne fut pas difficile de trouver laquelle était en cours de visite, puisque l’intrus avait décidé imprudemment de s’éclairer. Elle s’avança, trouvant Cendre sur le chemin. Ce dernier battait de la queue avec contrariété, poussant ça et là un feulement « eh ben ? Qu’est-ce qui t’arrive ? Dans tous les cas je n’y suis pour rien ». dit-elle en continuant vers la porte principale de la serre, le chat sous les talons. Elle la poussa sans bruit, pour ne pas effrayer le visiteur. Elle était trop curieuse de savoir qui pouvait bien venir faire un tour ici et pourquoi pour risquer de le faire fuir. Et elle espérait pour l’importun qu’il avait une bonne excuse, car ce n’était absolument pas l’heure des visites.
« Bonjour » dit-elle d’une voix calme « Je vous informe que les plantes qui se récoltent de nuit ne poussent pas dans cette serre ». Elle avança doucement, Cendre quant à lui piqua un sprint vers le meuble en miaulant, ce qui lui permit d’apercevoir un élève allongé à plat vendre, observant dieu sait quoi… Une chose était sûre : elle reconnaîtrait cette tignasse rousse entre mille. « Monsieur O’Riordàn, préfet de Gryffondor, bien le bonsoir. Je suppose que vous avez une excuse valable pour ne pas être dans votre dortoir ? » demanda-t-elle de son ton le plus professoral en écossais pendant que le chat se glissait sous le meuble… Les souris prirent la fuite, et la course poursuite pouvait commencer. Elle tendit la main à Perrin pour qu’il se relève. « Tu n’es pas couché ? Tu as besoin de quelque chose ? » demanda-t-elle avec douceur. Elle savait par Sinéad que le jeune gryffondor n’était pas au mieux de sa forme en ce moment. C’était peut être l’occasion de pouvoir en parler avec lui après tout.

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« Bonjour »,dit une voix calme et féminine qui m’était bien trop familière. Je ne me relevai pas immédiatement comme je savais à qui j’avais à faire, et puis, je me doutais que j’allais avoir des ennuis. Et puis, elle était bien trop proche de ma famille pour que je ne craigne pas qu’elle leur envoie une lettre pour leur faire part de ma petite escapade dans ses serres. « Je vous informe que les plantes qui se récoltent de nuit ne poussent pas dans cette serre » Il était évident qu’elle ne m’avait pas encore reconnu sans quoi, elle n’aurait pas dit une telle chose. Je n’étais absolument pas un néophyte en matière de botanique et ces serres, enfin cette serre dans laquelle je me trouvais, je les connaissais toutes sur le bout de mes doigts. En un peu plus de quatre ans, j’avais fait plusieurs escapades à l’intérieur de ces dernières. Si par le passé, elles avaient été protégées par des sortilèges avisant des intrus, je ne m’étais jamais fait prendre. Il y avait donc trois options ; soit Liu appliquait des sorts beaucoup plus pointus que ses prédécesseurs, soit les prédécesseurs n’avaient jamais mis le moindre sort ou soit mon amie et essentiellement professeur passait dans le coin donc sa présence en même temps que moi n’était que le fruit d’un malheureux hasard. « Monsieur O’Riordàn, préfet de Gryffondor, bien le bonsoir. Je suppose que vous avez une excuse valable pour ne pas être dans votre dortoir ? » Le chat se précipita sur le meuble sous lequel se cachaient les petites souris. Il posa son derrière juste devant mon visage occupant pleinement mon attention au détriment de Liu. « Non Cendre fait pas ça ! », m’indignais-je à l’encontre du chat. Il était malheureusement trop tard, mes amies rongeurs venaient de détail de leur cachette maintenant compromise par le retour de du félin qui, cette fois, avait trouvé le moyen de se glisser sous le meuble. Je voulus m’emparer du chat pour l’empêcher de malmener mes petites amies, il fut malheureusement plus rapide que moi. L’animal fila à la poursuite de ses proies. Merde ! Elles allaient avoir la vie dure et je ne pouvais plus rien pour elles à présent. L’envie de planter Liu Xi pour rattraper son chat était irrésistiblement forte. En agissant ainsi, j’aurais tôt fait de me causer davantage d’ennuis ce qui n’était pas désirable dans ma situation actuelle. Je me contentai donc de prendre la main qu’elle m’offrait pour m’aider à me relever. J’avais une sensation terrible de trahison au fond du ventre alors que quelque part dans la serre, au son qu’il y en émanait, le chat et les souris étaient toujours à jouer le chasseur et les proies. J’avais l’impression de les avoir laissé égoïstement tomber…

« Tu n’es pas couché ? Tu as besoin de quelque chose ? » ,me demanda Liu cette fois plus doucement, lorsque je fus remis sur les pieds. Mon regard qui était alors dirigé vers le fond de la serre se posa sur mon amie. Malgré la pénombre de la serre, je pus voir l’inquiétude qui se peignait sur son visage. Ce eut pour effet d’amplifier mon sentiment de culpabilité, mais cette fois, à son égard. Elle se faisait visiblement du soucis pour moi. On lui avait dit un truc ? Autant tenter d’aborder la situation avec légertée. « Je ne suis pas préfet par choix, mais par obligation. », commençais-je ciblant la manière dont elle avait décliné mon identité quelques minutes plus tôt. « On dirait que tout le monde s’attend que parce qu’on m’a donné une insigne, je cesse d’être moi-même. » Sans doute mon sujet favori pour me plaindre en ce moment ; être préfet. Si cet “honneur” faisait plaisir à certaines personnes, je n’étais pas des leurs. Je ne comprenais pas pourquoi on avait cru bon de me confier ce rôle, mais je ne comptais pas changer pour les plaisirs de celui qui l’avait fait. Je resterais fidèle à ma personne. « Torìn et Sinéad ont fait largement plus de bêtises que moi, je dois l’admettre, mais je ne suis pas un ange et c’est pas une insigne qui changera ça. » J’étais désolé que Liu ait à subir ma mauvaise humeur envers mes nouvelles responsabilités. Il restait néanmoins essentiel, à mes yeux, qu’elle sache ce que j’en pensais moi d’être préfet. Néanmoins, ce n’était pas de sa faute à elle. Je fis un effort pour ralentir la cadence. « Désolé. J’ai juste suivis Cendre dans la serre. Quand j’ai vu qu’il en avait après les mignonnes petites souris, je l’ai mis à la porte. Il est malin ce chat, il a trouvé le moyen de revenir. » Un petit coup d’oeil en direction du fond de la serre où, soudainement, tout était devenus très calme. Ça annonçait rien qui vaille pour les petits rongeurs. « Je suis sortie pour prendre l’air, comme je n’arrivais pas à dormir. »,expliquais-je dans un haussement d’épaule. Je ne parlai pas de mes cauchemars ou de mes troubles du sommeil quelconques remontant au soir d’Halloween où j’avais vu Elliot se faire décapité par un ventilateur puis tout le reste. Enfin, vous savez vous… « Les balades nocturnes sont les mieux. C’est tellement tranquille là, dehors. » Je reportai mon attention sur Liu Xi qui, je l’espérais, ne verrait pas ou ne savait pas que j’omettais de lui dire des trucs. Il fallait porter son attention ailleurs… « Puisque je suis là et que tu es là, je pourrais avoir une feuille de mandragore ? Une seule feuille, pas plus, et elle n’a pas besoin d’être grosse. » Voilà qui devrait suffir à lui faire oublié qu’on était en pleine nuit et que je ne dormais pas. La retenue ne me posait pas de problème si elle voulait m’en donner une. Je ne serais pas à ma première...

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La jeune femme haussa un sourcil amusé en entendant l’indignation de Perrin, il pouvait essayer lutter contre les lois de la nature, son chat entendait bien maintenir sa position au sommet de la chaîne alimentaire. Cendre était adorable, mais chasser lui plaisait bien plus que de se nourrir uniquement de croquettes. S’il commençait à comprendre que c’était une trèèès mauvaise idée de s’en prendre aux rats de compagnie des élèves s’il voulait éviter d’être pétrifié ou pire, les souris sauvages n’avaient pas cette chance. Liu Xi était vigilante au château pour éviter les ennuis, mais en dehors, son félin était tout à fait autorisé à chasser ce qu’il voulait dans le parc et la forêt. Elle aida le jeune homme à se relever… Visiblement sa petite introduction n’avait pas eu l’effet escompté et le gryffondor semblait particulièrement ronchon. Elle l’écouta avec attention, ne souhaitant pas le brusquer, s’eut été dommage, cela faisait un moment qu’ils ne s’étaient pas parlé. Autant ne pas se disputer, si cela était possible.
« Je ne voulais pas te blesser Perrin… Mais de mon côté, je m’attends à ce qu’un ami ne rentre pas en douce dans ma serre sans me prévenir. J’étais dans le bureau à côté, les sortilèges anti-intrusions ne sont donc pas déclenchés, mais imagine si j’étais déjà rentrée au château et que j’avais dû te sanctionner ? Cela aurait été désagréable pour nous deux. » C’était dit sans méchanceté, une simple constatation. S’il voulait jouer les incompris, elle le laisserait faire sans problème, mais elle avait également des responsabilités en tant que professeur.
« Et si je peux te donner mon avis… Je pense que si tu as été choisi pour être préfet, c’est pour une bonne raison. Enfin, j’ignore laquelle, je ne suis pas dans le secret des dieux. Mais avec tous les élèves présents dans cette école, crois-tu vraiment qu’on t’aurait choisi en particulier, si on n’appréciait pas ta personnalité ? » Il ne fallait pas être naïf, peut-être que la direction espérait l’assagir… mais c’était un pari risqué, et elle ne doutait pas que le calcul avait été fait. « Il faut de tout, tu as une manière de pensée différente de la plupart des élèves et ça ne peut qu’être bénéfique pour l’établissement. Ce n’est pas censé être une fabrique de clone. Tu sais, je crois que l'équipe pédagogique attend indifféremment de tous les élèves qu'ils respectent le règlement. Nous sommes un peu idalistes» dit-elle avec un sourire amusé. Et si cela avait été quelqu’un d’autre, Liu Xi se serait probablement montrée moins clémente. Mais Sinéad l’avait prévenue que Perrin n’était pas au mieux de sa forme, elle espérait que ce soit l’occasion de le laisser vider son sac. Même si cela signifiait servir un peu de punchingball. Elle était résistante comme fille.

Liu Xi sourit « tu penses qu’il est malin, je passe mes journées à lui rappeler qu’il n’a pas le droit de s’attaquer aux animaux du château, quand il a une occasion en dehors, il ne s’en prive pas. Un jour, il va tomber sur plus gros que lui dans la forêt, peut-être que là, il fera moins le malin. » dit-elle en riant. Elle espérait que ce quelque chose ne le dévorerait pas, mais elle ne se voyait pas limiter les mouvements de l’animal. Elle-même ne vivait pas toujours bien d’être enfermée au château, c’était un chat, il était fait pour l’aventure, l’adrénaline, la chasse, avec les risques que cela comportait. Et même si Cendre appréciait ronronner à ses côtés au coin du feu, ou surveiller d’un œil méprisant ses cours, il n’était pas un chat d’intérieur, ne l’avait jamais été. Elle écouta attentivement ce que lui disait son ami pour se justifier.

« Oui, le grand air est…apaisant quand on a besoin de calme. Quelque chose te préoccupe ? » demanda-t-elle doucement. « Puisque tu es là à cause de mon fauteur de trouble de chat… » La jeune femme lança un sortilège d’attraction sur le félin qui lui cracha copieusement à la figure, mécontent de la manœuvre « oui oui mon gros, je sais c’est un peu brutal, mais tu t’en remettras » dit-elle en le coinçant bien contre elle. « Viens suis-moi, tu as besoin d’une feuille fraîche, ou une séchée te suffit ? Je dois en avoir dans mon bureau. » Pour tout dire la professeure était certaine d’avoir de la mandragore séchée dans le bureau, pour ce qui était d’une Mandragore fraîche, elle n’était pas sûre d’avoir encore un plan à l’intérieur. Si vraiment le gryffondor en avait besoin, elle irait en récupérer dans l’autre serre. Mais pour l’instant il n’était pas question de passer la nuit ici. Elle pourrait toujours justifier avoir convoqué Perrin dans son bureau. Lui faire la conversation en plein milieu d’une serre c’était plus difficile. Elle pressa son ami à l’extérieur, lâcha le monstre dans le parc, et verrouilla avec soin la serre. « On y va ? » demanda-t-elle. Après tout, Perrin pouvait aussi refuser de venir et préférer retourner au château.

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« Je ne voulais pas te blesser Perrin [...] » Je soupirai lorsqu’elle mentionna “devoir me sanctionner”. Pourquoi devrait-elle obligatoirement me sanctionner parce que j’étais entré dans sa serre ? Pourquoi devait-il systématiquement y avoir tant de règles toutes plus idiotes les unes des autres dans cette école ? S’il y avait des gens commes Milo, pour qui le réglement était rassurant, ce n’était pas mon cas. Je le détestais. Je détestais cette école. Je détestais avoir reçu cet insigne qui faisait de moi le gardien d’un réglement en lequel que je croyais nullement. Je détestais que Phen soit mort. Je détestais ce qu’on avait eue comme activité pour Halloween. Tout ce que je voulais, en ce moment, c’était partir loin d’ici. Rentrer à la maison. Être dans ma tente avec les gens que j’aimais autour de moi pour oublier cette école où je ne voulais pas venir en premier lieu. J’étais pourtant là, planté devant Liu Xi dans cette serre, en pleine nuit. Elle était mon amie. Bien avant Poudlard. J’étais encore tout petit lorsque j’avais fait sa rencontre pour la première fois. Elle était amie avec ma Nana qui lui transmettait son savoir. Je me souviens m’être assis dans un coin de la tente, les mains entre les mains, regarder mon aînée et son amie discuter et travailler autre de plantes. Je me souviens que j’avais mis des semaines à aller lui parler parce que j’avais peur qu’elle ne comprenne pas un mot de mon anglais très basique. À cet époque, les mots dans cette langue me brûlait bouche, n’arrivant à sortir correctement. Sonnant comme un charabia tout à fait incompréhensible. Pourtant, elle avait été là, cette jolie fille avec ses longs cheveux noirs, son regard doux, à patienter pendant que j’essayais de lui demander son prénom dans cette langue qui n’était aucunement la mienne. Gamin de six ans, cheveux de feu, normalement incapable de rester en place et pourtant fasciné par cette personne qu’il n’avait fait que voir sans jamais abordé. La barrière de la langue était rapidement tombé puisqu’il s’avérait que la jolie Liu Xi parlait la shelta. Soulagement intense pour le gamin que j’étais à l’époque, mais également naissance d’une amitié qui perdura malgré l’écart d’âge. Encore aujourd’hui, elle était là, devant moi, à me rassurer comme elle l’avait fait ce jour où mon anglais m’avait fait défaut. Cette fois, elle parlait de mon insigne de préfet. Les mots comme “Ce n’est pas censé être une fabrique de clone.” me firent du bien. Je n’avais pas envie d’être comme tout le monde. Pas envie qu’on me mette dans une boîte, qu’on me force à suivre une certaine ligne de conduite, une certaine manière d’être. J’étais Perrin. J’étais libre comme l’air. Libre comme le vent. J’hochai la tête aux propos de Liu Xi ne sachant pas exactement quoi lui répondre.

« [...] Un jour, il va tomber sur plus gros que lui dans la forêt, peut-être que là, il fera moins le malin. » Un petit sourire se glissa sur mes lèvres. J’aimais bien son chat, je ne voulais pas qu’il se fasse dévorer par une acromentule ou je ne sais pas quoi d’autre dans la forêt, mais l’imaginer se balader dedans comme si c’était son royaume avait un petit quelque chose d’amusant. « S’il pouvait juste tomber sur une mouffette, ce serait bien… », dis-je à voix basse sans vraiment tenter de faire la conversation. C’était plus une réflexion à voix haute qu’autre chose. Je jetai un coup d’oeil inquiet vers le silence du fond de la serre où avait filé le chat me demandant ce qu’il pouvait bien se passer là-bas. « Oui, le grand air est…apaisant quand on a besoin de calme. Quelque chose te préoccupe ? » ,me demanda mon amie et professeur, mettant directement le doigt sur le bobo. J’étais en train de débattre sur ce dont j’allais bien pouvoir lui dire sans attiser un peu plus ses inquiétudes lorsqu’un Cendre volant vint atterrir dans ses bras. L’animal était pas du tout content qu’on l’arrache à sa partie de chasse avec un sortilège d’attraction. Personnellement, le geste me fit rire. À part être désagréable, ça ne faisait pas de mal au chat. « Viens suis-moi, tu as besoin d’une feuille fraîche, ou une séchée te suffit ? Je dois en avoir dans mon bureau. » Le regard fixé sur le fond de la serre, me demandant si tout allait bien pour les souris, je ne fis pas du tout attention à ce qu’elle me disait. J’avais affreusement envie d’aller voir ce qu’il se passait là-bas. Étaient-elles encore en vie ? Comme cette horrible question m’effleurrait l’esprit, le bruit d’un sceau qui tombe se fit entendre dans le fond de la serre. Ah ! « On y va ? » ,me demanda Liu pour une seconde fois. Rassurer quant à la suivie de mes petites protégées, j’hochai distraitement la tête avant d’emboiter le pas à mon amie direction l’extérieur. « Une feuille fraîche. C’est pour… un petit projet personnel. », expliquais-je en marchant aux côtés d’elle. Une fois dans le dehors, elle referma la porte de la serre qu’elle vérouilla d’un coup de baguette avant de poser Cendre sur l’herbe. Le chat s’enfuit à toute vitesse, visiblement heureux de retrouver sa liberté. Je le regardai courir jusqu’à ce que l’obscurité ne le fasse disparaître, puis rattrapai Liu qui était un peu plus loin. Je marchai à ses côtés, en silence, cherchant encore comment répondre à son “Quelque chose te préoccupe ?” de tout à l’heure. Beaucoup de choses me préoccupaient. Je n’avais pas nécessairement envie d’en parler, mais qui sait, peut-être que ça ferait du bien. « ll me manque… », dis-je finalement à mon amie alors que nous arrivions tout près de son bureau. Ça n’avait été qu’un murmure. Comme le souffle du vent, mais je savais au fond de moi que Liu Xi m’avait entendue.

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Perrin semble se détendre un peu suite à sa tirade… Non, se détendre est un bien grand mot, mais il paraît moins hostile à la professeure. Elle sait qu’il traverse un moment difficile et elle ne veut pas le braquer. Bien qu’elle ne puisse pas tout laisser passer, elle ne tient pas à le punir alors qu’elle pourrait tout simplement lui parler. Perrin n’est pas un adolescent agressif, grincheux en temps normal. Elle le connait depuis suffisamment longtemps pour savoir que s’il est certes un peu dissipé et aventurier, c’est un gamin au grand cœur et plein d’humanité. Il ne répond pas, mais il ne semble pas repousser sa main tendue. Elle lui sourit doucement et le laisse reporter son attention sur le chat et sa partie de chasse. Après tout, les animaux sont toujours de bons sujets de conversation quand on ne sait pas par où commencer. De bons médiateurs en somme. Il sourit quand elle évoque les promenades de Cendre : « ahah oui… Mais dans ce cas s’il a besoin d’un bain, je te prends comme assistant, je crains qu’il ne soit pas très coopératif ! » dit-elle pour détendre l’atmosphère.
Elle tente d’en savoir un peu plus sur les réelles raisons de sa promenade nocturne mais pour l’instant son ami ne semble pas disposé à en parler, visiblement plus préoccupé par le chat, les souris et ses pensées que les paroles de la jeune femme. Elle n’insiste pas, pas pour l’instant. Elle a toute la nuit s’il le faut. Néanmoins, elle préférerait discuter tranquillement dans son bureau, aussi, elle essaye de l’entraîner à sa suite. Il lui emboîte le pas, répondant de façon évasive à sa question. Un projet ? Ma foi, la plante n’est pas dangereuse, surtout une unique feuille, elle ne peut pas se montrer inquisitrice sur tous les sujets. Elle s’apprêtait à ouvrir la porte alors qu’elle entend enfin une réponse de Perrin. Il lui manquait. Elle marqua un temps d’arrêt, ouvrant la porte et s’effaçant derrière pour le laisser entrer. Il devait s’agir de Phen, ce garçon dont il lui avait parfois parlé au détour de quelques lettres. Ce garçon fauché par les Mangemorts l’été dernier. La jeune femme frissonne. Elle pose sa main sur l’épaule de Perrin, doucement, comme la caresse d’un fantôme. Présente sans s’imposer.
Elle tire une chaise pour qu’il puisse s’installer, et place la sienne à côté. Ce n’est pas un cour, elle ne va pas rester comme une cruche de l’autre côté du bureau. Elle lance la bouilloire d’un coup de baguette, ne songeant plus réellement à cette feuille de Mandragore. « ça doit être douloureux, je sais que tu l’aimais beaucoup. Ce n’est pas facile d’être de nouveau ici sans lui, après tout ça n’est-ce pas ? » . Peut-être n’est-ce pas ce qu’il a besoin d’entendre, mais elle ne sait pas comment l’aider autrement à se décharger de la peine qu’il porte sur ses épaules. Elle espère ne pas être trop maladroite, intrusive avec sa question. Mais elle fait de son mieux.

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Ne manque jamais une occasion d’exprimer tes sentiments, car on ne sait jamais si la vie te donnera une deuxième chance de le faire.

« ahah oui… Mais dans ce cas s’il a besoin d’un bain, je te prends comme assistant, je crains qu’il ne soit pas très coopératif ! » Si l’intention de Liu était de détendre l’atmosphère vis-à-vis mon humeur de cochon en ce moment, c’était plutôt bien gagné puisque sa réplique eut le don de faire craquer un mince sourire sur mon visage boudeur. Elle me connaissait bien, il était évident que l'idée de jouer les assistants pour prendre soins de son chat, même s'il était grognon comme animal et que c'était parce qu'il s'était fait arroser par une mouffette, me plaisait. N'importe quoi pour être auprès des animaux me rendait heureux. Surtout en se moment où je n'avais pas d'autres envies que de me changer les idées. « Offre acceptée ! Si ce vilain fouineur fait face à ce genre de problème un jour, il me fera plaisir de t'aider à lui donner un bain. », dis-je en jetant un coup d'oeil dans la direction où l'animal en question devait se trouver, un peu inquiet tout de même.

Malheureusement pour moi, la discussion avec mon amie botaniste ne resta pas centrée sur les animaux. Elle vint rapidement à me questionner sur la raison de ma présence dans sa serre - ou plutôt à l'extérieur de ma salle commune à une heure aussi tardive. Un sujet qui eut rapidement un effet négatif sur la légère bonne humeur s'étant glissée en moi. Je n'avais pas plus envie de parler de ça que d'aller faire une partie de Quidditch. Une comparaison énorme si on me connait un minimum. Tout du moins, assez pour savoir que j'ai ce sport en horreur. Le mieux étant de changer de sujet le plus rapidement possible. Une feuille de mandragore. Voilà ce dont j'avais besoin, mais également ce que j'espérais être ma porte de sortie à cette conversation douloureuse avec Liu. Je n'étais pas le genre de personne à être très ouvert sur ses problèmes ou ses sentiments. Ça m'avait causé du trouble l'an dernier puisque j'avais tendance à tout garder pour moi, ne pas partager ce qu'il se passait dans ma tête. Malgré mes efforts, mon amie avait toujours su lire entre les lignes. Un talent que j'aurais espéré qu'elle ne possède pas aujourd'hui. La suivant hors de la serre, je sentais bien qu'elle ne tardera pas à revenir sur le sujet alors que moi, je me sentais craquer. Craquer au point de lui avouer malgré tout que Phen me manquait. Je ne regardai pas son visage sur lequel je pouvais deviner la présence de ce regard triste qui habitait tout le monde lorsque je leur parlais de mon défunt meilleur ami. « Ça doit être douloureux, je sais que tu l’aimais beaucoup. Ce n’est pas facile d’être de nouveau ici sans lui, après tout ça n’est-ce pas ? » Ses paroles se voulaient compréhensives et rassurantes alors que je savais qu'au fond, elle s'en faisait pour moi. Cette idée me brisait tout autant le coeur que de repenser au fait de ne plus jamais avoir l'opportunité de revoir mon meilleur ami. « Oui... », répondis-je d'une petite voix en prenant place dans son bureau. Je laissai mon regard courir sur le mobilier plutôt que de le poser sur mon amie. « Tout est difficile en fait. Depuis... Il... Disons qu'il manque une... Quelque chose dans ma vie. Un truc qui est partie en même temps que lui... » Ça et le fait que nous n'avions jamais régler notre chamaillerie avant qu'il ne... disparaisse. Ce point pesait lourd sur ma conscience. J'ignorais comment passer par-dessus. S'il y avait des gens qui croyaient en l'idée de communiquer avec les esprits, ce n'était pas moi. J'étais convaincue que les esprits revenaient sur le Terre sous une autre forme et qu'il n'était alors plus possible de communiquer avec eux après. L'esprit de Phen devait donc être quelque part sur la planète - un arbre, une plante, un poisson, une rivière... - et il ne m'était plus possible de m'excuser maintenant parce que je ne savais pas qui il était...

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Liu Xi se sentit soulagée d’entendre Perrin réagir à sa boutade. Il avait certes répondu avec sérieux, sans perdre son attention pour le chat, mais il lui paraissait moins sur la défensive. Cela faciliterait peut-être les choses pour aborder ce qui tourmentait son ami ? Il essaya de nouveau de changer de sujet, mais la jeune femme ne comptait pas le laisser repartir sans avoir essayer. D’autant plus que Sinéad lui avait fait part de ses inquiétudes. Il n’était pas question de laisser Perrin faire face à Merlin seul savait quoi tout seul. Elle ne serait peut-être pas d’une grande aide, mais elle saurait être une oreille bienveillante. Ce n’était pas facile de se confier, mais parfois cela permettait d’alléger un peu son sac, de déposer quelques pierres sur le bord du chemin.

Liu Xi essaya de permettre au Gryffondor de s’ouvrir un peu plus, sans le brusquer, simplement lui laisser la place pour s’exprimer. Cela semblait tellement douloureux pour lui, il n’osait pas la regarder, laissant vagabonder ses yeux sur le décor. Elle posa sa main sur la sienne pour le réconforter. « Est-ce que je peux te rendre la vie plus simple ? » demanda-t-elle simplement, retirant sa main pour préparer du thé. Elle ne pourrait rien changer à la mort de Phen, ni aux événements de l’année dernière, mais si elle pouvait le débarrasser des petits cailloux périphériques qui le gênaient dans sa chaussure pour l’aider à continuer son chemin, elle ferait du mieux qu’elle le pourrait. « Il laisse un vide derrière lui… Autant de possibilités qui ne seront plus. Mais, même si Phen te manque, tu as toujours une partie de lui en toi.» Au fond, c’est ce qui faisait si mal, si les gens partaient et qu’on les oubliait, qu’ils ne laissaient pas leur trace en nous, tout serait différent et plus simple. « Je ne sais pas en quoi tu crois exactement Perrin… Mais je ne crois pas qu’on disparaisse totalement de la surface de la terre. Il a laissé une marque en toi, et chacun de ses actes, de ses rencontres a laissé une empreinte. Toute petite, nous sommes tous si insignifiants à l’échelle du monde, mais là malgré tout. » Elle servit deux tasses de thé, plus pour occuper l’espace, offrir à Perrin de quoi se donner une contenance s’il en avait besoin. « Est-ce que… tu as eu l’occasion de parler de lui avec quelqu’un ? Sa famille ou ses amis peut-être ? Tu as pu participer à la cérémonie ou lui dire au revoir ? » demanda-t-elle à doucement, consciente du caractère indiscret et intime de ses questions. Mais comment aider Perrin sans lui parler ? Se regarder dans le blanc des yeux jusqu’à demain ne servirait pas à grand-chose.

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