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L’immensité du bleu-vert [Eliana et Prudence]
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Message(#) Sujet: L’immensité du bleu-vert [Eliana et Prudence] L’immensité du bleu-vert [Eliana et Prudence] EmptyJeu 23 Nov - 0:05

L’immensité du bleu-vert [Eliana et Prudence] Le_lac10
"Du moins, était-ce bien du bleu-vert ? Comment une telle couleur pouvait-elle exister ?"

Les journées se raccourcissaient considérablement et l’air se rafraichissait de jour en jour, marquant de plus en plus le passage à l’automne. Et moi, je me dirigeai à l’extérieur du château, voulant profiter de mon samedi matin. Un mois à peine que j’étais à l’école, et ce que j’aimais traîner dans les coins et recoins du château ! J’avais même eu l’idée de me lancer à la recherche des passages secrets dont j’avais entendu parlé mais, il fallait d’abord que je vérifie ces rumeurs. Je pensais en parler avec mes préfets, mais j’ignorais s’ils étaient suffisamment rigides pour que je leur en parle où s’ils iraient instantanément me dénoncer à la hiérarchie. Je n’avais pas encore eu l’occasion de les côtoyer, mais quelque chose me disait que je n’avais pas à m’en faire…

Marchant le long des collines verdoyantes, je débouchai sur le majestueux Lac noir. Je me stoppai, éblouie par sa vue, et à la fois charmée et envoutée par l’immensité de ce bleu-vert. Du moins, était-ce bien du bleu-vert ? Comment une telle couleur pouvait-elle exister ? Même dans mes rêves les plus incongrus, je n’aurais pu l’imaginer. Je me mis à sourire bêtement : c’était drôle comment de simples paysages pouvaient vous bouleverser, remettre en question votre conception du merveilleux, de l’imaginaire. Cet à cet instant très précis que je compris pourquoi ce château avait une réputation qui le précédait. Cette école était empreinte de magie, et pas dans son sens premier, mais dans le sens moldu du terme.

Je me dirigeai au bord du lac en longeant la pente, histoire de changer de point de vue. J’y fus au bout de quelques minutes à peine, appréciant la nouvelle perspective qui s’offrait à moi. Je respirai une grande goulée d’air frais en me frottant les mains, l’air s’étant quelques peu rafraîchi. Je n’étais pas chaudement habillée. C’est pourquoi, je fis de petits mouvements circulaires des bras en sautillant sur mes jambes – au risque de passer pour une imbécile – pour me réchauffer. En baissant les yeux au sol, mon regard fut attiré par des pierres plates. C’était parfait : j’adorais faire des ricochets ! Lors de nos quelques voyages avec Papi au bord de lacs écossais, il m’avait appris à en faire. Après quoi, nous nous amusions parfois à nous lancer des concours de ricochets et la victoire appartenait à celui ou celle qui en ferait le plus. Mon grand-père me battait à plate couture, faisant ricocher son galet deux à trois plus loin que le mien.

Je sélectionnai une pierre bien arrondie, plate, et la jetai dans le lac. Je ne réussis pas à faire plus de quatre ricochets. Le deuxième essai fut nettement mieux : 5. Et je continuai ainsi, lançant mes pierres à la chaîne, tellement perdue dans mes pensées que je n’aperçus pas tout de suite une silhouette pas plus grande que moi à environ une vingtaine de mètres, perdue dans une contemplation du lac. Je jetai ma pierre machinalement au sol et m’avançai vers la jeune fille en question. Plus près d’elle, je la reconnaissais : une fille de ma classe de Serdaigle. Je ne lui avais jamais adressé la parole, mais tout avait un début. C’était une occasion idéale pour apprendre à faire connaissance, peut-être même le début d’une camaraderie inter-maison ?

La Serdaigle était empreinte à une profonde réflexion, les yeux comme hypnotisés par la beauté du lac – et il y avait de quoi. Gênée, je toussotai, lui signifiant ma présence. Elle sursauta et se retourna soudain vers moi, les yeux apeurés. Je levai les mains vers elle en signe de paix, confuse :

Excuse-moi, loin de moi l’idée de te faire sursauter !
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Message(#) Sujet: Re: L’immensité du bleu-vert [Eliana et Prudence] L’immensité du bleu-vert [Eliana et Prudence] EmptyMar 28 Nov - 20:59

Il faisait froid, bien que le soleil se soit enfin levé et commençât à réchauffer un peu les abords du lac. Mais Prudence était équipée, alors ça allait. Bien enroulée dans sa grosse cape d'hiver, les mains enfoncées dans des moufles très douces, un bonnet enfoncé jusqu'à la ligne de ses sourcils, elle ne ressentait presque pas l'assaut des températures déjà quasi-hivernales. Elle avait été sceptique, en achetant sa cape, doutant qu'un simple rectangle de tissus soit aussi efficace pour la garder au chaud que son énorme doudoune bleu avec la grosse capuche qu'on pouvait resserrer avec des cordons jusqu'à ce qu'on n'ait plus que les yeux qui dépassent, mais la cape s'était finalement avérée être parfaitement adaptée à ses promenades quotidiennes dans le parc du château.

Elle était assise sur une grosse pierre plate, très froide, mais très pratiqué pour ne pas se salir dans la boue et l'herbe humide, et de là où elle était elle avait une vue dégagée sur l'étendue calme du lac et sur les arbres noirs de la Forêt Interdite. Elle aimait cet emplacement, elle l'avait repéré dès la première semaine et elle avait aussitôt décidé que cette pierre, ce serait sa pierre. Tous les jours, le soir en semaine, le matin le week-end, elle quittait la salle commune des Serdaigles, sortait dans le parc, marchait jusqu'à sa pierre et s'asseyait un moment pour regarder le lac. Elle se promenait ensuite un peu dans les fourrés, histoire de voir si elle trouvait des insectes à rajouter à sa collection grandissante - elle avait maintenant une dizaine de petites boîtes en plastique transparent stockées sous son lit, chacune contenant un specimen d'une espèce qu'elle ne connaissait pas -, et puis elle rentrait au château.

Elle avait marqué ces promenades sur son emploi du temps, au feutre vert - comme l'herbe, comme le lac, aussi, un peu, sous certaines lumières -, et elle s'y astreignait avec beaucoup de rigueur. C'était important de sortir régulièrement, et de faire de l'exercice, et elle avait vraiment, vraiment très peur de voler sur un balai donc elle ne pouvait pas vraiment compter sur les cours de vol pour lui servir d'activité physique. C'était pas du sport, pour elle, les cours de vol, c'était quarante-cinq minutes à refuser de monter sur le balai, à monter quand même, à décoller de quelques centimètres, à paniquer, à redescendre très vite au sol, à pleurer un peu, à refuser de remonter, à remonter quand même. Épuisant.

Le soleil faisait briller le lac et Prudence essaya de compter les vaguelettes qui ridaient sa surface sous la caresse du vent, mais c'était trop compliqué parce que les vaguelettes bougeaient, et qu'il y en avait beaucoup, et qu'elles disparaissaient lorsqu'elles atteignaient le rivage. C'était calme, un lac, c'était plat, et paresseux, et comme solide, posé là dans son creux, masse d'eau inerte et comme morte. Prudence savait qu'au fond il y avait de la vie, des poissons, des mollusques, peut-être des créatures magiques, mais à le regarder comme ça d'en haut c'était dur à croire.

Son regard s'accrocha à un point à la surface de l'eau, et elle s'absorba lentement dans la contemplation des mouvements qui le traversaient, des étincelles intermittentes qu'y accrochait le soleil, le reste du monde disparaissant doucement autour d'elle.

Quelqu'un toussota et Prudence sursauta violemment, arrachée à sa contemplation.

Juste à côté d'elle, une fille pas très grande, pas bien grosse, la regardait avec un petit sourire et les mains en l'air - c'était un geste qui voulait dire qu'on n'avait rien à cacher et qu'on venait en paix. Prudence se détendit un peu en la reconnaissant ; longs cheveux bruns, épais et lisses, yeux marrons, c'était une fille de Gryffondor, une fille qui suivait certains cours avec elle et qui devait être elle aussi en Première Année.

- Excuse-moi, loin de moi l’idée de te faire sursauter !

C'était réussi. Prudence avait encore le coeur battant et les paumes moites. Elle avait vraiment eu peur.

- Tu m'as fait peur,
expliqua-t-elle. Mais je t'excuse, parce que tu l'as pas fait exprès.

À l'école, il était arrivée que des enfants s'amusent à lui faire peur ou à faire volontairement des choses qui l'embêtaient ou la mettaient mal à l'aise. Mais la fille - Edna ? Elara ? - s'était excusée, et puis elle lui souriait, donc elle devait être sincère.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? s'enquit Prudence.

Elle venait à la grosse pierre tous les jours, mais elle n'y croisait presque jamais d'autres élèves, surtout le samedi matin - beaucoup préféraient faire la grasse matinée -, et surtout pas depuis qu'il avait commencé à vraiment faire froid. Alors c'était surprenant, de voir une autre fille aussi tôt au bord du lac.
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Message(#) Sujet: Re: L’immensité du bleu-vert [Eliana et Prudence] L’immensité du bleu-vert [Eliana et Prudence] EmptyMer 29 Nov - 20:48

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"Quoi de mieux qu’une promenade au bord du lac ? Je vois que toi aussi tu n’es pas insensible à ses charmes ?"


Mon sourire trahissait ma gêne. Mais la Serdaigle eut l’air de se détendre et à son expression, j’en jugeai qu’elle avait compris que j’étais sincère. Et je l’étais. Ce n’était absolument pas dans mes habitudes d’effrayer ou de faire des farces à des camarades de classes ou à des connaissances. En revanche, pour ceux que je connaissais bien, ceux qui aimaient les farces ou encore ceux qui me cherchaient des noises, c’était autre chose…

« Tu m’as fait peur, expliqua-t-elle. Mais je t’excuse, parce que tu l’as pas fait exprès. »

Je la dévisageai, hébétée. On ne pouvait pas faire plus sincère. Néanmoins, sa franchise était touchante ; beaucoup d’adolescents de son âge n’auraient pas voulu perdre la face ou auraient trouvé une excuse toute prête. Ce n’était pas le cas de cette Serdaigle, qui se contentait juste d’être elle-même : authentique et naturelle. Qualités que j’appréciais grandement. C’est pourquoi, j’effaçai cet air quelque peu surpris et lui souris aussitôt.

« Qu’est-ce que tu fais ici ? » s’enquit-elle.

Elle semblait curieuse tout à coup, et peut-être surprise de voir une élève de sa promotion se promener matinalement autour du lac. Du moins, savait-elle qui je suis ? M’avait-elle reconnue ? J’étais presque certaine que oui, car elle me lançait ce regard qui avait l’air de dire : « Je te reconnais de vue, on est dans la même classe, mais je ne sais pas qui tu es. ». Je la croisais à tous les cours, souvent dans les premiers rangs, mutine mais volontaire dans ses prises de notes, le nez toujours dans ses parchemins ou dans ses manuels, prête à écrire dès qu’il le fallait. Dans sa démarche studieuse, elle me faisait un peu penser à Wyatt. Ces deux-là devraient s’entendre.

« Disons que j’ai eu une furieuse envie de m’évader des murs du château ce matin, au réveil, blaguais-je – ce qui n’était qu’à moitié vrai. Plus sérieusement, je voulais me dégourdir les jambes, changer d’air, … Quoi de mieux qu’une promenade au bord du lac ? Je vois que toi aussi tu n’es pas insensible à ses charmes ? »

Je la gratifiai d’un clin d’œil. C’est vrai, lorsque je m’étais postée devant elle, à quelques mètres du rocher sur lequel elle est assise, je pus voir sur son visage sa fascination et son émerveillement face à la beauté du lac. Le parc était très joli et l’on pouvait s’y détendre aisément, mais le Lac Noir, c’était une toute autre histoire. L’on avait envie de s’y plonger dès qu’on l’apercevait – et même par ce froid quasi-polaire. Moi-même, qui n’étais pas une grande fan de la nage, je songeai par moment à m’éclipser de l’air un peu trop studieux du château et de venir ici pour plonger dans ses eaux magnétiques et profondes. Qui sait ? Je pouvais peut-être croiser une sirène, un strangulot, voire même ce calmar géant dont j’avais tant entendu parler. Ce pouvait être fascinant. Quoique légèrement suicidaire.

« Au fait, je suis Eliana Bradley, 1e année à Gryffondor comme tu as pu le deviner. »

Je me rapprochai d’elle à nouveau et lui tendis la main. Elle m’observa de ses grands yeux noirs remplis de curiosité et d’interrogations innocentes. Pour l’instant, elle était difficile à cerner, mais j’étais certaine que nous pourrions nous entendre. Après tout, la franchise est la qualité essentielle de l’amitié. Du moins, à mes yeux.


Dernière édition par Eliana Bradley le Mar 5 Déc - 18:55, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: L’immensité du bleu-vert [Eliana et Prudence] L’immensité du bleu-vert [Eliana et Prudence] EmptyDim 3 Déc - 11:11

Eliana Bradley souriait beaucoup et avait l'air de bonne humeur, alors Prudence se laissa aller un peu. Elle était toujours nerveuse quand elle devait parler à de nouvelles personnes. Avec les gens qu'elle connaissait bien - ses parents, sa soeur -, elle savait à quoi s'attendre ; même si elle ne pouvait pas prédire exactement leurs réactions, leurs comportements étaient bornés, balisés par l'expérience qui lui permettait d'estimer avec une certaine précision ce qu'il était probable ou non qu'ils fassent ou disent. Alors qu'avec de nouvelles personnes, tout était possible, et l'incertitude, Prudence, ça la mettait sur les nerfs.


- Moi c'est Prudence,
dit Prudence.

Elle retourna son sourire à Eliana, et se décala un peu sur la grosse pierre. Elle lui désigna l'espace à côté d'elle.

- Tu peux t'asseoir si tu veux.

C'était une grosse faveur qu'elle lui faisait, hein, parce que c'était sa pierre, cette pierre. Mais Eliana était calme et souriante et elle aimait se promener dans le parc le samedi de bon matin, alors Prudence se sentait en confiance et estimait qu'elle était digne de partager son trône.

- C'est vrai que j'aime bien le lac, il est beau,
expliqua-t-elle. Je viens ici souvent, parce que j'ai grandi au bord de la mer et depuis chez moi on peut aller à la plage à pieds, ça prend que quelques minutes, alors quand je vivais chez mes parents j'y allais tous les jours. Le lac n'est pas vraiment comme la mer, mais il est beau quand même.

Calme, apaisant. Intriguant.

- J'aimerais bien aller m'y baigner, il paraît qu'il y a un calmar géant, dedans. Je voudrais bien voir à quoi il ressemble. Mais il fait trop froid.

Peut-être existait-il des sortilèges permettant d'aller se baigner même en hiver ?

- Tu penses qu'il il y a des sortilèges pour qu'on puisse se baigner en hiver ?

Peut-être qu'Eliana avait grandi dans une famille de sorciers et savait ce genre de choses ?

Bon, de toute façon, même s'il en existait un, Prudence n'était pas sûre que ça lui serve à grand chose parce qu'elle était très, très mauvaise en sortilèges. Le premier cours de l'année avait porté sur le sort de lévitation, et Prudence avait mis des semaines avant de réussir à faire léviter sa plume, alors que certains élèves de sa maison avaient fait voleter les leurs avec plus ou moins d'aisance dès la deuxième séance. Elle ne pouvait pas s'empêcher d'être prise d'une bouffée d'angoisse à chaque fois qu'elle voyait une plume, d'ailleurs, depuis qu'elle avait un jour, d'un mauvais mouvement de poignet, fait hurler la sienne ; les cris stridents, presque humains, qui s'en étaient échappés avaient causé un mouvement de panique dans la salle de classe et Prudence avait passé le reste de la journée à sursauter au moindre bruit. Mais s'il existait un sort qui permettait d'aller se baigner en Novembre, elle était prête à travailler dur pour réussir à le maîtriser.
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Message(#) Sujet: Re: L’immensité du bleu-vert [Eliana et Prudence] L’immensité du bleu-vert [Eliana et Prudence] EmptyMar 5 Déc - 18:54

L’immensité du bleu-vert [Eliana et Prudence] Le_lac12
"Elle me sourit, se décala sur la gauche de son rocher pour m’inviter à y prendre place."


Elle s’appelle Prudence. Je pouvais enfin mettre un nom sur ce visage familier. Cela faisait deux mois que nous assistions aux mêmes cours, mais pour une raison qui restait mystérieuse, nous ne nous étions jamais parlées. Il fallait que le destin ait décidé d’y remédier ce matin, au lac. C’était sympathique d’apprendre à se connaître dans un cadre tel que celui-ci.

Elle me sourit, se décala sur la gauche de son rocher pour m’inviter à y prendre place. Une délicate attention, qui me toucha plus que je n’en laissais paraître.

« Tu peux t’asseoir si tu veux. »

Comme réponse, je lui fis un grand sourire et pris place à sa droite. Personne ne parla pendant une minute ou deux. D’un tacite et commun accord, nous nous contentâmes d’observer ce grand lac aux nuances tantôt émeraudes, tantôt bleu canard, suivant les reflets du soleil qui s’y mouvaient. Ce fut Prudence qui brisa le silence en premier, de sa voix douce et caressante. Elle me confirma qu’elle était aussi sensible à la beauté du lac. Et ça pour une coïncidence ! elle avait également grandi au bord de la mer, tout comme moi. Bon, le fait est que je vivais près d’un port, et non de la mer. Pour cela, il fallait remonter à quelques kilomètres. Mais tout de même, cela expliquait peut-être notre attrait commun pour les étendues d’eau. En revanche, le fait qu’elle ne vivait plus chez ses parents m’interpella. Souffrant d’une curiosité maladive, je voulais lui demander pourquoi. Mais je me retins et me contentai seulement de l’écouter.

« […]Le lac n’est pas vraiment comme la mer, mais il est beau quand même.

- Je pense que je voulais faire comme toi, retrouver ce bleu qui me manquait. Tu sais, je vis aussi près de la mer. Du moins, à Portsmouth, près du port militaire, mais je vais souvent à la mer aussi. C’est différent ici, c’est vrai, mais je suis d’accord avec toi, ce lac est magnifique.

- J’aimerais bien aller m’y baigner, il paraît qu’il y a un calmar géant dedans. Je voudrais bien voir à quoi il ressemble, mais il fait trop froid. »

Je ris à la remarque de Prudence, d’autant plus à son geste qui reproduisait sa crainte du froid. Je regardai à nouveau le lac, dubitative. Il est vrai que se baigner dans le Lac Noir de Poudlard par ce froid, avec des températures négatives au petit matin, en plein mois de novembre, ce n’était pas encourageant. Et puis, autre chose me tracassait.

« Tu penses qu’il y a des sortilèges pour qu’on puisse se baigner en hiver ? » me devança Prudence.

« C’est drôle, je me posais exactement la même question ! fis-je d’un air enjoué, l’index levé en l’air, signe de ma réaction à nos pensées convergentes. Je ne sais pas grand-chose sur ce lac mystique, à part qu’il abrite des êtres de l’eau en tout genre, comme un calmar géant par exemple. Mais il y a fort à parier que le corps professoral ou le directeur lui-même ont disposé des sortilèges de protection dans les zones à risques. On ne voudrait pas avoir à justifier la noyade par hypothermie ou le meurtre d’un élève juste parce qu’il s’est baigné dans le lac, pas vrai ? »

C’était plus une question simple qu’une question rhétorique, à en juger par l’air peu rassuré que j’affichais. Je me doutais bien que les élèves ne couraient aucun grand danger au bord du lac. Mais pour ce qui était des zones plus profondes, susceptibles qui plus est d’abriter des créatures aux caractéristiques méconnues, c’était une autre paire de manches. Une documentation plus approfondie sur le lac serait probablement utile, même si je détestais aller à la bibliothèque y faire des recherches, surtout un weekend ! Toutefois, ma curiosité finit par prendre le dessus. Comme toujours.

« Tu sais, il y a peut-être des livres qui parlent de ça dans la bibliothèque ? On pourrait aussi demander au professeur Winslow s’il sait quelque chose à ce propos ? »

Je tirai une mine déconfite à l’évocation de ce nom. Le professeur Winslow ne pouvait vraisemblablement plus me voir en peinture. Après tout, le fait de ne pas exceller dans sa matière était le plus bel euphémisme. Mais je n’y pouvais rien si ce cours était le plus difficile à suivre. Et la pratique était parfois une véritable catastrophe. Nombreux de mes homologues de 1e année peinaient à réussir un ou deux sorts. Et c’était pour ça que deux fois par semaine, je sacrifiais mes soirées dans une vieille salle du quatrième étage pour réviser et affiner mon jet de sorts. Cela n’avait pas encore porté tous ses fruits, néanmoins, j’avais réussi l’exploit de ne pas me faire prendre après le couvre-feu. Du moins, jusqu'à présent.
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