Cours n°1 des 3ème années

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Ce premier cours de défense contre les forces du mal s'adressant aux troisième années a pour but de confronter des élèves de troisième année à un Epouvantard, l'incarnation de leurs peurs les plus primales et également pour but de surmonter tout cela. Cela commencera par une explication brève sur cette créature plutôt méconnue puisqu'en effet personne ne connait sa forme originelle! Chaque être vivant a une peur encrée en lui et ne pourra jamais s'en défaire. L'affronter oui, mais jamais la faire disparaître.

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John était assis derrière son bureau comme à son habitude. Il l'avait placé près d'une fenêtre qui apportait la lumière sur les différents parchemins posés sur son plan de travail. Enfin, ce n'est pas la raison principale... Le fait est que le professeur Mandrake appréciait tout particulièrement de se griller une cigarette moldue avant de commencer son cours. Une sorte d'antistress personnel si vous préférez. Sa veste de costume reposait délicatement pliée sur le dossier de son siège, il était vêtu d'une chemise classique avec une cravate noire et semblait absorbé par la lecture de ses divers papiers. Son regard bleu clair parcoure les différentes lignes écrites à l'encre de chine avec précision et son doigt tapote régulièrement sur le bois du bureau, le son résonnant dans la pièce au rythme d'une horloge parfaitement calibrée. La seule note irrégulière qui vient troubler l'ensemble c'est son souffle tirant sur sa cigarette ou recrachant la fumée à son bon vouloir. Une espèce de nuage grisâtre flotte au-dessus de lui et malgré la fenêtre ouverte elle persiste et essaie de se maintenir dans la salle de classe. À cette fumée vient se mêler l'odeur du café, Mandrake n'a toujours pas touché à sa tasse...

Alors que la sonnerie annonçant l'heure des cours résonne dans les couloirs de l'édifice, John range ses parchemins et sort sa baguette accrochée comme d'habitude à sa ceinture. Il inscrit l'intitulé du cours sur le tableau ainsi que son nom - c'est sa première année à Poudlard en tant que professeur après tout, puis il récupère sa veste après avoir d'un autre geste de sa baguette éjecté la fumée de cigarette restante vers l'extérieur.

La salle de classe de Mandrake est plutôt sobre. Elle est loin de celle d'un Gilderoy Lockhart, toute en exubérance et à la pointe du ridicule non non... Loin de là. Elle n'est pas vide pour autant elle est simplement à son image d'ancien Aurore: parfaitement organisée et rangée à la manière d'un militaire. Chaque chose à sa place et chaque chose a son importance. Le superflu passe à la trappe et seul l'essentiel trouve un emplacement dans cette pièce. Les bibliothèques regorgent de livres sur la défense contre les forces du mal en plusieurs exemplaires - le nombre est identique à celui de places de la pièce. Aucune décoration superflue: le moindre tableau, cadre ou objet sert aux démonstrations de sortilèges et à expliquer le fonctionnement de diverses créatures dangereuses.

La porte de la salle de classe s'ouvrit, les élèves venaient s'installer pour suivre leur leçon. John se tenait près de son tableau, les mains dans le dos et ses yeux parcourant les différents visages peuplant sa salle de classe pour les prochaines heures à venir.

- Je vous souhaite la bienvenue à tous, je suis le professeur Mandrake. Je vais vous enseigner la Défense contre les forces du mal à partir d'aujourd'hui. Le cours de troisième année concernera "l'Epouvantard".

Il marqua un petit temps de pause pour laisser aux jeunes gens le temps de tout assimiler d'un coup, après tout c'était son premier jour autant ne pas brusquer directement !

- Si vous n'avez pas la moindre question, nous pouvons commencer. Alors... Qui sait ce qu'est un Epouvantard...?

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ABERCROMBIE
Fife

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others

Epouvantard

Fife bailla. La cloche allait sonner dans cinq minutes, mais le jeune garçon était toujours assis à la table des Serpentard, accoudé, sa main retenant sa tête et baillant à nouveau. Il ne s’y ferait jamais à ces horaires de cours imposés, à peine le temps de prendre son petit-déjeuner et il faut être en classe avant neuf heures, et pas de temps pour une sieste après le repas de midi. Il bailla à nouveau. Quelle journée barbante. Toute une matinée d’histoire de la magie, il n’avait pas été le seul à piquer un somme, ce professeur est soporifique. Fife souffla une dernière fois, s’étira et posa le regard sur Rellian, encore entrain de finir son pudding, sûrement le troisième. L’appétit de son meilleur ami l’étonnera toujours. Il pouvait manger sans fin, finissant d’ailleurs souvent l’assiette d’Abercrombie, ça se trouve c’est un sortilège, l’estomac sans fond, un plutôt utile si on est gourmand.
- On monte en classe, Fife ? Ca sonne dans deux minutes, Lockhart n’est pas le plus clément.

Les mots de son meilleur ami le tirèrent de sa rêverie sur les estomacs impossible à rassasier, il lui fallu sans doute bien trois secondes avant de de lui répondre.
- Clément ou pas, je m’en fiche … Mais oui allons-y, on a déjà assez de retenue.

Abandonnant leurs assiettes aux bons soins des elfes de maison, les deux garçons se levèrent enfin de leur table, ils étaient les derniers. Comme très souvent. Fife attrapa sa cape sous le bras tout en s’éloignant vers le couloir, il en profita pour desserrer un peu plus sa cravate au passage, une tenue soignée est demandée à Poudlard mais une corde de tissus serrée autour du cou n’est pas confortable et encore moins au goût de l’écossais. Il porte sa cravate, c’est déjà ça. Qu’il s’étrangle avec ou puisse respirer, cela ne devrait être que de son choix.
Les pas des deux garçons résonnaient contre les murs, d’autres beaucoup plus rapides étaient également audibles, d’autres retardataires mais ceux-là beaucoup plus pressés. La salle de DCFM est au premier étage, pour l’avoir fait de nombreuses fois, ils savent qu’ils arriveront les derniers mais sans être en retard. La cloche retentit à leur arrivée au dit-étage, au loin ils voient leurs camarades rentrer en salle, et les suivent d’une dizaine de secondes dans la salle. Le professeur Mandrake se tenait devant son tableau, Fife lui adressa à peine un regard avant de prendre sa place au fond.

- Je vous souhaite la bienvenue à tous, je suis le professeur Mandrake. Je vais vous enseigner la Défense contre les forces du mal à partir d'aujourd'hui. Le cours de troisième année concernera "l'Epouvantard".
- Si vous n'avez pas la moindre question, nous pouvons commencer. Alors... Qui sait ce qu'est un Epouvantard...?

Fife s’adossa, s’affalant tranquillement sur sa chaise, y ajoutant un soufflement. Il ne s’y attendait pas à celle-là, pour un premier cours, surtout après l’année passée, il aurait pensé à des révisions ou quelque chose d’aussi barbant. Et filtrer ses propos n’est pas le fort du garçon, les mots sortent seuls, d’une manière assez impulsive mais toujours sur un ton calme.
- Vous ne croyez pas qu’on a déjà assez vu nos peurs ?

Les règles de bienséance sont une autre des lacunes de Fife, demander la parole c’est selon l’envie. Il sentit le coude de Rellian s’appuyer entre ses côtes tandis qu’il attendait bras croisés la réponse de son professeur.

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❝ Epouvantard es-tu là? ❞

- Les troisièmes & Kenny -

Ma tête dit oui mais mon coeur dit non. Prise dans une spirale infernale je tombe en me demandant quand je toucherais le fond. Faire face à ses peurs les plus profondes n'est pas aussi aisé que l'on ne le croit. Le sortilège ne fonctionnera pas à chaque fois. Dans ce genre de situation il faut être prêt à toute éventualité. Or, je ne le serais jamais.

La jeune Sinclair n'avait sans aucun doute jamais mangé son repas du midi aussi vite. A peine assise elle était déjà prête à repartir n'ayant pas avaler grand chose mais se contentant du nécessaire. C'est à dire de quoi tenir le cours de défenses contre les forces du mal. Il fallait dire que son jeune frère la regardait d'un drôle d'oeil, Kenny n'avait pas l'habitude de se presser le midi, au contraire elle aimait bien prendre son temps, discuter avec ses amis et préparer des mauvais coups surtout en lorgnant la table des Poufsouffle où la morue prenait ses repas entourées de ses amies les perruches multicolores. Mais pas aujourd'hui. Elle sentait déjà les innombrables questions que Sage allait lui poser silencieusement ou bien alors à voix haute compte tenu du fait qu'elle n'avait pas touché à son assiette et qu'elle était déjà debout. Alors pour éviter tout retardement et toutes questions susceptibles de débouler ses plans elle parla la première lui coupant l'herbe sous le pied. "Je n'ai pas très faim, je dois passer à la bibliothèque. Je te rejoins en cours Saša" Ni une, ni deux elle s'en alla de table et dépassa les larges portes en bois de la Grande Salle. Kenny avait dit vrai, elle n'avait pas très faim, non pas parce qu'elle avait bien mangé ce matin, ni même car elle était malade mais un noeud lui enserrait le ventre et l'empêchait de manger quoi que ce soit sans avoir des nausées. D'où venait cette douleur? Il ne fallait pas chercher bien loin. La réponse figurait sur son emploi du temps ou plutôt dans sa mémoire. Il ne tenait qu'en quelques mots: Défenses Contre les Forces du Mal. Mackenzie aimait cette matière ce n'était pas le problème, tout ce qui pouvait lui faire utiliser sa baguette lui plaisait alors apprendre des enchantements afin de se défendre quoi de mieux comme matière? Mais malheureusement pour elle, elle avait déjà vécu cette rentrée de troisième année. Elle avait déjà vécu les Cours de Défenses Contre les Forces du Mal du début d'année. Elle avait déjà vécu le premier cours qu'ils allaient avoir dans une demi-heure environ. Et elle s'en souvenait bien. Elle n'était pas prête. Elle ne le serait jamais.

Elle entra dans la bibliothèque d'un pas furibond, se jeta vers les étagères pour trouver un livre. Elle ne savait pas si cela existait. Elle ne savait même pas si elle pouvait le contrer. Le pouvait-on seulement? Etait-elle assez forte pour le faire si elle le pouvait? Elle essayerait tout du moins mais il était hors de question qu'elle se rende à ce cours sans avoir trouvé une solution à son problème. Et c'était urgent! Elle serra les dents et augmenta la cadence afin de trouver le livre qu'elle cherchait. Partagée entre l'idée de demander à la bibliothécaire de l'aider - ce qui reviendrait à ce qu'elle demande de l'aide, elle, Mackenzie Sinclair! Beurk - ou bien celle de se débrouiller toute seule au risque de ne jamais trouver son bouquin à temps avant le début du cours, elle ne savait plus vraiment quoi faire. Devait-elle sécher le cours? Avait-elle le droit de faire ça? Non, bien sûr que non? Mais elle avait de bonnes raisons de le sécher, elle n'était pas prête à aller voir ce qu'ils allaient faire aujourd'hui et elle ne le serait sans doute jamais, mais que dirait ses parents? Que dirait son frère? Elle était sensée montrer l'exemple, oui peut-être mais pas pour ça! Quel était le meilleur choix finalement? Perdue dans ses pensées, dans ses recherches et dans son inquiétude elle ne vit pas l'heure tourner et fut vite rappelée à l'ordre quand elle vit que dans la minute qu'elle suivait elle devait être à l'intérieur de la salle de classe.

Rageusement elle fit tomber un livre par terre, prétextant, à la bibliothécaire furibonde qui la regardait, qu'elle avait fait un trop grand geste. Elle rangea le livre à sa place et partit en courant vers les couloirs du château. Que faire? Rester? Partir? Pour un cours? Ne pouvait-elle pas le supporter? Sa tête disait oui tandis que son coeur refusait obstinément de mettre un seul pied dans cette maudite salle. Si elle y allait comment ferait-elle quand elle se retrouverait en face de ça? En face de ce cauchemar? Comment réagirait-elle? Cela se passera-t-il comme l'an passé ou pire encore? Elle déglutit difficilement et tourna au bout du couloir. Elle avait beau ce dire que cet enseignement était obligatoire et qu'elle devrait maitriser le sort elle n'avait aucune envie d'y aller. Que faire bon sang? Elle avait l'impression de tourner en rond et de se noyer dans ses suggestions tellement les deux options lui semblaient ridicules. Ridicules comme la formule. Si elle avait pu elle aurait crié. Mais en temps que jeune fille qui se respecte elle refusait de se donner en spectacle de la sorte. Elle tourna à nouveau au bout du couloir et s'arrêta net.

Elle s'assit brusquement et sans une seconde de retard à côté de la chaise de Skat. Furieuse. Elle avait cédé. Bien trop facilement. Comme une nulle. Elle aurait mieux faite de sécher. Elle savait ce qui l'attendait et n'avait aucune envie de réaliser cela. Elle ne le réaliserait pas. Elle avait fait l'effort de venir en classe, effort aussi pesant soit-il, elle répondrait aux questions de leur prof mais jamais elle ne ferait une démonstration! Alors ça il pouvait se fourrer le doigts dans l'oeil le vieux. A part la trainer dans le placard sombre d'une salle de classe, avec beaucoup de force, elle restera collée à sa chaise. Anxieuse elle fixa le prof avec une lueur presque mauvaise dans le regard. Qu'est-ce qu'elle n'aimait pas ce cours, mais qu'est-ce qu'elle ne l'aimait pas! Tandis que Kenny dessinait un trèfle à quatre feuille sur le bord de son parchemin le prof se présenta aux élèves. Elle n'en avait pas grand chose à faire au final et espérait surtout que son trèfle aller lui porter chance. "Le cours de troisième année concernera "l'Epouvantard"" Ses doigts se crispèrent sur sa plume et elle tenta de ne rien laisser paraître. Quelque chose de plutôt compliqué pour la troisième année qui elle, savait à quoi s'attendre et à quelle créature monstrueuse elle allait devoir faire face. Elle continua son trèfle comme si cela ne l'intéressait pas. Comme si cela ne l'atteignait pas alors qu'au contraire son coeur se serrait à chaque fois qu'elle se remémorait les images de l'an passé suite à ce cours. Jamais elle n'y survivrait une seconde fois. Pouvait-elle faire semblant de tomber dans les pommes? Elle aimerait tellement, mais elle n'était pas lâche à ce point. Elle préférait tenir tête au prof pour qu'il la vire de cours plutôt que de tombée dans les bras de Skat comme une fille amourachée qui souhaite attirer l'attention. Elle n'allait tout de même pas tomber aussi bas."Alors... Qui sait ce qu'est un Epouvantard...?" Qui ne sait pas ce qu'est un épouvantard espèce de nul?! Dire que la jeune fille n'était pas de bonne humeur était un trop léger euphémisme. Elle était d'une humeur massacrante et espérait pour une fois que Skat ne chercherait pas à parler sinon le pauvre jeune homme finirait victime de sa mauvaise humeur. Même si cela ne sera pas la première fois, ce n'était pas contre Skat qu'elle était énervée, non plutôt contre le monde entier, contre ce cours, contre cette créature pourrie et contre ce prof qui avait décidé de commencer l'année avec ça! "Vous ne croyez pas qu’on a déjà assez vu nos peurs ?" Elle tourna la tête en direction de la voix qui avait parlé et croisa le regard de Fife. Elle hocha la tête. Le jeune homme n'avait pas tord. Ils étaient tous complètement débiles dans cette école ou quoi? Or, malheureusement pour la jeune Sinclair, ce n'était ni l'heure de se plaindre, ni l'heure de crier à la débilité de Poudlard. Elle était en cours, aussi mauvais soit-il et elle devait y rester. Si son frère était premier de la classe elle refusait d'être la dernière de la sienne.

Elle soupira doucement et posa sa plume sur son trèfle à quatre feuille. Quand il fallait prendre le taureau par les cornes. Autant le faire avec classe et dignité. C'est-à-dire répondre à la question du prof avant de lui faire comprendre qu'elle ne fera jamais cet exercice. Mais elle n'en était pas encore là et ce concentra plutôt sur la question que leur professeur leur avait demandé. Elle esquissa l'ébauche d'un sourire en se tournant vers Skat mais se rembrunit quand le professeur lui donna la parole, qu'elle prit d'une voix calme et mesurée. "Fife a raison. Ceci était dit, un Epouvantard est un non-être qui change d'aspect en quelques instants et qui privilégiera toujours la forme la plus effrayante pour celui devant lequel il se tient en puisant dans ses peurs les plus profondes. Ces créatures se nourrissent des émotions humaines et plus particulièrement de la peur des autres d'où son changement de forme qui peut s'avérer dangereux car il prends forme, matière et pouvoirs. On peut neutraliser un Epouvantard avec l'enchantement "Riddikulus"" Voilà, elle avait fait le cours du professeur d'une traite et en moins d'une minutes. Bien que fière d'elle elle ne le laissa pas paraître trop anxieuse de connaitre la suite du programme. C'est bon, ils pouvaient s'en aller maintenant?

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Cours de DCFM - L'Épouvantard

feat. Professeur Mandrake et les élèves de 3ème année

« - Mais ! C’est du chantage ! » S’exclamait, un jeune garçon de deuxième année qui palissait à vu d’oeil. Notre journaliste en herbe toisait sa victime de toute la condescendance qui la composait, impatiente et agacée, carnet de notes en main, plume scibenpenne dans l’autre. L’implacable justicière fit rouler ses yeux en soupirant.
« - Il fallait y penser avant mon pauvre, et je te signale que tu as le choix, donne moi simplement le nom de celui qui a jeté un dentesaugmento à Véra Bradefer. À moins bien sûr que tu ne veuilles que tout Poudlard sache l’identité de celui qui a lancé cette bombabouse dans les couloirs. » Elle répéta sa menace sans la moindre once de culpabilité. Oui, c’était bel et bien du chantage, mais du chantage pour la bonne cause. Elle replaça rapidement une mèche d’or rebelle derrière son oreille d’un coup de plume et insista.

« - Un nom. Ce n’est pas la mer à boire. »

Le teint cadavérique du jeune garçon en disait long sur son état d’esprit. Elle le tenait, il allait cracher le morceau d’une minute à l’autre et ce n’était pas trop tôt. La reprise des cours était imminente et elle ne pouvait se permettre d’arriver en retard pour son premier cours de DCFM de l’année. Surtout que d’après ses sources, Lockhart avait raccroché sa casquette pour laisser la place vacante. Du sang neuf pour le corps enseignant de Poudlard, les élèves raffolaient de ce genre d’articles et elle comptait bien s’y coller dès ce soir ! Dans ses souvenirs ce nouveau professeur n’avait pas été présenté lors de la cérémonie de répartition, une aura de mystère enveloppait l’identité de ce nouveau professeur. Seul son nom lui avait été révélé, toujours d’après ses sources, un certain Mandrake allait prendre la relève. Mandrake… elle n’avait pas eu le temps de faire plus de recherches à ce sujet, ce nom était donc pour l’instant tout ce qu’elle avait. Mandrake ? Était-ce une femme ? Un homme ? Autre chose ?

« - J-Je » Les balbutiements du garçon ramenèrent la Serdaigle sur terre. Elle le détailla d'un regard las, on aurait dit qu’il allait se mettre à pleurer. Plutôt que de s'attendrir, Aisling s'en offensa. Elle était déterminée à lui faire assumer sa bévue au prix d’une simple information. Bien que menacer ne soit pas le stratagème préféré de la sorcière, force était de constater que la fin justifiait parfois les moyens. « - Je ne peux pas te le dire ! » ou pas. Alors ça ! C’était la meilleure ! Bien qu’irritée par son échec, notre petite blonde calma son bouillonnement intérieur en se disant qu’aussi doué soit-il, un journaliste faisait parfois choux blanc !
« - Et bien tant pis pour toi ! Prépare toi à voir ton nom dans le prochain numéro de la gazette ! » Siffla t-elle en lui tournant instantanément le dos pour le laisser seul dans ses turpitudes. Elle rangea sa plume et son carnet brusquement dans l'une des grandes poches de sa robe de sorcière et pressa le pas de façon à lui montrer sa determination et aussi un peu pour s’assurer d’arriver à l’heure à son cours de l’après-midi. Cette matinée entière dédiée à l’Histoire de la Magie l’avait remonté à bloc. Ils abordaient des chapitres passionnants qui donnaient certaines réponses à ses questions innombrables. Le cours de DCFM semblait tout aussi prometteur ! Ainsi donc l’histoire sur Véra Bradefer attendrait !

Après avoir grimpé avec précipitation les marches des escaliers pour accéder au premier étage, elle arriva enfin en classe les joues rosies par l’effort. Pouah ! À peine entrée, quelque chose refréna immédiatement son premier élan. Elle retroussa ses narines tout en affichant une moue réprobatrice. Par Merlin ! Ça sentait le tabac ici ! Elle reconnaissait cette odeur entre mille et ce aussi faiblement perceptible fut-elle. On aurait dit que sa mère était passée par là pour se fumer une petite clope. La sorcière en prit note dans ses archives mentales : Professeur de DCFM = Fumeur. Cherchant immédiatement du regard la silhouette de leur nouveau professeur avec une soudaine appréhension, Aisling en profita pour s’asseoir à côté de Ruby en posant délicatement son énorme grimoire. Un homme dont le style vestimentaire respirait le manque d’originalité, attendait calmement que les élèves prennent place. C’était un homme, d’une… trentaine d’années ? L’allure un tantinet sévère, des cheveux passés en arrière et les mains jointes dans son dos. On aurait dit un oubliator.
Le nom du professeur était écrit à la craie derrière lui sur le grand tableau de leur salle de cours. Elle constata non sans beaucoup de réconfort que ses sources étaient donc fiables. "Professeur Mandrake". Il lui fallait son prénom pour pouvoir avancer dans ses recherches, qui sait ? Peut-être qu’il y avait quelque chose à son sujet dans les archives de la gazette du sorcier ? Cela allait demander des heures et des heures de recherches à la bibliothèque ! Et qui est-ce qui allait devoir s’y coller pour le plaisir de ses lecteurs ? C’était Bibi ! Il allait vraiment falloir qu’elle songe à trouver un assistant au plus vite ! Ou alors c’était se voir crouler sous les articles inachevés.

Une fois tous installés, Aisling remarqua avec une pointe d’agacement qu’il y avait encore une fois quelques retardataires. Le duo Fife-Rellian, pour ne pas changer qui arrivait en dernier affichant une expression de grande victoire. Comme si arriver pile-poil en classe eut été un exploit. Skat son cousin était bien évidemment encore une fois assis à côté de Mackenzie… Pff, sans commentaire... on ne lui laissait jamais l’opportunité de se rapprocher de lui et c’en était frustrant. Elle se promis de chaparder la place de sa camarade Serpentard au prochain cours si l’occasion se présentait.

- Je vous souhaite la bienvenue à tous, je suis le professeur Mandrake. Je vais vous enseigner la Défense contre les forces du mal à partir d'aujourd'hui. Le cours de troisième année concernera "l'Epouvantard".

C’était sobre, sans fioritures, classique. À l’image de ce que ce professeur renvoyait. L’aura de mystère s’épaississait à mesure que les secondes passées dans cette salle de classe s’écoulaient. On allait donc aborder le sujet de l’Epouvantard… Aisling connaissait cette étonnante créature… elle se souvenait de la fois où son père en avait trouvé un dans le grenier chez ses grands-parents l’été de ses 10 ans… Quelle avait été sa surprise lorsque son père hurlant d’une façon étonnamment aigüe pour sa carrure avait dévalé les escaliers, s’époumonant que Lord Voldemort était revenu. Sa mère s’était bien évidemment occupé de l'intrus… Bref, passons.
Le professeur Mandrake était-il seulement au courant de ce qu’ils avaient tous traversé l’année dernière ? Le doute et l’appréhension des premiers instants la reprirent de plein fouet. L’épouvantard… Allaient-ils devoir s’astreindre à un exercice pratique ? Ou allaient-il seulement aborder ce sujet de façon théorique ? Un silence lourd planait, chaque élève semblait plongé dans ses propres pensées. Ce qui encouragea le professeur à poursuivre.

- Si vous n'avez pas la moindre question, nous pouvons commencer. Alors... Qui sait ce qu'est un Epouvantard...?

Elle ! Elle, elle savait ! Levant une main volontaire elle fut bientôt outrageusement offensée de voir que Fife n’avait absolument pas besoin qu’on lui donne la parole pour s’exprimer.

- Vous ne croyez pas qu’on a déjà assez vu nos peurs ?

Lança-t-il une once d’ironie dans la voix qui agaça notre Serdaigle au plus haut point. Était-il question d’affronter un épouvantard dans la minute ? Non ! Étudier le fonctionnement de cette créature était d’une valeur inestimable. Quelle insolence ! Elle soupira et leva sa main avec plus d’empressement encore. Elle ! Elle, elle savait ! Mais hélas. Trois fois hélas, l’occasion de sortir sa science lui fut arrachée. Mackenzie fut désignée, et cela représentait une terrible injustice pour notre Serdaigle un peu trop soucieuse de bien faire. Non seulement sa camarade Serpentard avait levé la main après elle mais pire que cela, sa réponse était odieuse et puait la condescendance ! Avait-elle seulement besoin de parler comme un dictionnaire ? Sachant pertinemment qu’elle en aurait fait tout autant si l’occasion lui avait été donnée, Aisling ravala sa jalousie et baissa doucement la main, déçue, lançant quelques regards noirs à sa rivale. Rivale qui semblait ravie d’avoir eu le privilège de pouvoir donner une réponse si simple. Par le slip de Merlin ! La prochaine question serait pour elle !

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Le premier élève à prendre la parole fut Fife X. Abercrombie, de la maison Serpentard. Comme il le redoutait, ce fut la réponse la plus impertinente donnée à son cours à ce jour. Ses soupçons sur les élèves de Serpentard se confirmaient de jour en jour... Là encore, Fife montrait comme ses camarades le peu d'intérêt qu'il portait à cette matière. En tout cas, sur sujet des Epouvantard. Le reste serait peut-être moins difficile à aborder. Le programme était déjà inscrit, John ne comptait pas le changer en plein milieu d'une leçon pour le bon plaisir de ses étudiants... l'Epouvantard est une créature dangereuse, mais également très intéressante à étudier... John y voyait un moyen pour eux de surmonter leurs blocages pour se préparer à affronter le pire le moment venu.

- Vous ne croyez pas qu’on a déjà assez vu nos peurs ?

John resta de marbre, ne montrant pas le moindre signe d'énervement bien que cette réponse l'avait plus que contrarié. Par la suite, Mackenzie S. Sinclair prit la parole également. Une autre élève de Serpentard qui apporta des précisions sur l'épouvantard - avec un commentaire bien inutile apportant plus de satisfaction à l'élément perturbateur du cours. Les autres élèves, sans doute curieux de voir sa réaction ne disaient rien de plus.

- Fife a raison. Ceci était dit, un Epouvantard est un non-être qui change d'aspect en quelques instants et qui privilégiera toujours la forme la plus effrayante pour celui devant lequel il se tient en puisant dans ses peurs les plus profondes. Ces créatures se nourrissent des émotions humaines et plus particulièrement de la peur des autres d'où son changement de forme qui peut s'avérer dangereux car il prend forme, matière et pouvoirs. On peut neutraliser un Epouvantard avec l'enchantement "Riddikulus"

John soupira légèrement, et prit la parole à la suite de Mackenzie.

- En effet, il s'agit bien d'un non-être qui peut changer d'aspect à volonté. Encore aujourd'hui, personne ne peut dire avec précision qu'elle forme il arbore lorsqu'il n'est en présence d'aucune personne. Quant à vous-

Mandrake pointa sa baguette vers Fife.

- Ne prenez la parole que si vous y êtes invité. À moins que vous vouliez priver vos camarades d'informations utiles lorsque la partie pratique prendra place.

Il se tourna vers son tableau et comme à son habitude il donna un léger coup de baguette sur la craie de son tableau. Elle s'anima et commença à noter des instructions. Certaines déjà citée par la jeune Mackenzie et d'autres qu'il allait s’apprêter à détailler.

- Comme vous venez de le dire mademoiselle, l'enchantement permettant d'affronter un Epouvantard se prononce "Riddikulus". Il faut avoir une très grande concentration pour exécuter cet enchantement, puisqu'il faudra imaginer la forme qui rendrait votre peur le plus ridicule possible. La créature prend la forme la plus effrayante en puisant dans les peurs de sa victime. Elle peut varier en fonction des épreuves que vous avez pu traverser dans votre vie et elle revêtira toujours la plus gênante pour vous afin de ne pas disparaître et pour au contraire devenir plus forte à force de tourments.

John savait de quoi il parlait puisque les épouvantards - bien qu'étant rares dans son métier de traqueur de mangemorts, il en avait déjà croisé plusieurs. La première fois ce fût à Poudlard et celui-ci avait imaginé la mort horrible de sa sœur, agonisante et saignée comme un animal. Par la suite un épouvantard lors d'une mission conjointe avec le département des mystères lui avait infligé la vision de son ancien collègue Mark tombé au combat. Dans les deux cas, John avait pu repousser la créature, mais aujourd'hui serait-ce encore possible...? Il connaissait déjà la forme que la créature prendrait, lui qui était encore hanté par cette nuit dans une ruelle de Londres...

- Les Moldus sont étonnamment peu réceptifs à l'influence de cette créature. Ils ont pourtant une imagination débordante et ce qu'ils appellent "films d'horreur" nous le prouve. La raison est que leur sensibilité à la magie est assez faible: ils ne peuvent jamais apercevoir l'épouvantard complètement. Ils arrivent à se convaincre que ce ne sont que des mauvais rêves ou un jeu d'ombres qui les effraient. Dans de rares cas, ils parlent entre eux d'apparitions fugaces de fantômes... La créature n'a aucun moyen durable de gagner des forces pour les effrayer encore plus et passe son chemin.

John se tourna à nouveau vers ses élèves, et plus particulièrement vers une Serdaigle qui était restée silencieuse pendant un moment, mais qui semblait elle réellement absorbée par le cours.

- Certains Epouvantards cependant sont restés célèbres de par leurs apparitions extrêmement impressionnantes, qui ont nécessité l'intervention d'experts ou de groupes nombreux de magiciens. Dans cette même classe il y a plusieurs années de cela un ancien professeur du nom de Lupin hésita à confronter le célèbre Harry Potter à la créature, craignant qu'elle ne prenne la forme du seigneur des ténèbres. Heureusement - ont peut le dire comme cela, il ne prit que l'apparence d'un Détraqueur. Dans l'esprit de certains résident des peurs capables non seulement de les blesser eux, mais de blesser également beaucoup d'autres personnes. Qui peut me citer d'autres apparitions particulièrement dangereuses d'Epouvantards?

Si certains révisaient leurs cours d'histoires ou même sur les créatures magiques, John se doutait que l'indice qu'il avait laissé ferait mouche. Le nom de "Lupin". L'ancien professeur de Défense contre les Forces du Mal n'était pas le plus célèbre de sa famille, il y avait quelqu'un d'autre. Autrefois au ministère de la magie, un expert dans son domaine et qui fût confronté aux pires apparitions d'Epouvantards connues dans sa carrière. Quelqu'un connaissait-il son identité? Cela lui permettrait de compléter sa description de la créature, l'effet qu'elle peut avoir sur un groupe de personnes ou juste en prenant une forme très agressive s'avère des plus intrigants. Si John a déjà été confronté à ces créatures par le passé c'est bien parce que certains esprits malades pensaient pouvoir les manipuler et les utiliser contre eux... Mais un Epouvantard ne reconnait aucun Maitre. Pas même le grand Voldemort qui eut la vision de sa propre mort face à la créature.

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ABERCROMBIE
Fife

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Epouvantard

La remarque de Fife était tout aussi légitime qu’elle était impertinente. Il pensait que son professeur aurait réagi mais au contraire il resta de marbre. Soit il n’avait pas pensé à cet aspect là soit il s’en fichait royalement. L’un ou l’autre, Fife fut presque déçu de cette non-réaction. Mais un sourire arrogant naquit sur son visage quand Mackenzie Sinclair prononça les mots « Fife a raison », le Serpentard en jubilait presque de se faire soutenir par un de ces camarades. Encore plus qu’on remarque qu’il ait raison. Qui n’aime pas ça ? Pour autant, il n’écouta que d’une oreille distraite la réponse de sa camarade. Préférant se concentrer sur ses cuticules. L’épouvantard ne lui ai pas un sujet inconnu, on oublie souvent que le petit Serpentard a trois aînés au sein de Poudlard qui ont une grande bouche et lui raconte souvent le programme en avance. Sans oublier que beaucoup d’élèves ont fait partie de la résistance l’an passé. Et pour se préparer à combattre Blackman et ses sbires, les élèves se sont parés à toutes éventualités dont celle de la présence d’épouvantard.

« Ne prenez la parole que si vous y êtes invité. À moins que vous vouliez priver vos camarades d'informations utiles lorsque la partie pratique prendra place. »

La baguette pointant vers lui et les mots de son professeur firent relever la tête à Fife qui daigna répondre par un simple soulèvement de sourcils. Comme s’il n’avait pas l’habitude qu’on lui dise cela. Souvent suivit d’un « Vous voulez faire perdre à nouveau des points à votre maison, Mr Abercrombie ? ». Le professeur se retourna pour noter des instructions au tableau. Encore une fois, l’attention de Fife n’y était pas du tout. Un jour cela lui jouera certainement un tour, il se retrouvera dans la panade ne sachant répondre à une question. Humiliant. Il pourra toujours faire la langue de bois, mais cette méthode n’est pas toujours efficace. Mais pour aujourd’hui, nous mettrons cela sur le compte de la note que viens de lui passer Rellian sous le coude.

Regarde la journaliste en carton de Serdaigle, la veine de son front va exploser tellement elle veut répondre aux questions du prof aha

Fife chercha du regard la dite « journaliste en carton » et dû admettre que son meilleur ami avait raison, les deux échangèrent des regards emplis de rires. Aisling avait l’air tellement absorbé par le cours, cela en était presque comique. Le Serpentard fut bien tenté de lui jeter un sort mais le professeur Mandrake se retourna à ce moment-là. Fife prit sa plume et nota quelques mots-clés sur sa feuille. Il ne s’agit pas d’attirer encore plus l’attention sur lui pour le moment. Et puis bon, les cours de Défense Contre les Forces du Mal ne sont pas les pires. Pour le jeune Abercrombie il n’y a rien de plus horribles que ceux d’Histoire de la Magie. C’est bien pour ça que le nom d’un professeur « Lupin » exprimé par le professeur ne lui disait que vaguement quelque chose … Le nom lui rappelait plutôt celui d’un loup-garou. En créatures magiques il s’y connait assez bien, même si comme son père sa fascination reste les dragons. Mais en ayant baigné dans le monde des créatures magiques depuis son jeune âge, Fife a entendu beaucoup d’histoires en lien avec elles. Avec son attitude de salle gosse, on oublie souvent que le petit Serpentard est un Abercrombie avant tout. Il est plus que médiocre -il est archi-nul en fait- en histoire et ne saurait donner les dates de deux guerres des sorciers.

Fife essaya de fouiller sa mémoire. On lui avait déjà parlé d’un loup-garou qui s’appelait Lupin … Ca y est ! Son grand-père avait fait ses études avec ! Bien qu’il n’eût appris que plus tard que c’était un loup-garou, le vieil Abercrombie lui avait raconté cette anecdote pendant un de ses « cours d’été » qu’il adore donner à ses petits-enfants. Celui-ci portait sur les créatures spectrales, fantômes ou démons, tout ce qui est non-humain et il leur avait raconté la vérité sur le Fantôme Hurleur de Strathtully. Chez les Abercrombie, cette histoire équivaut à celle du croque-mitaine chez les Moldus. Sois sage, ou le Fantôme Hurleur de Strathtully va venir te voir pendant la nuit. A dire vrai, Fife a vérifié sous son lit qu’il n’y était pas de ses 4 ans jusqu’à ses 8 ans quand son grand-père leur a raconté l’histoire. Que la créature, un épouvantard en vérité, s’était nourri des peurs d’un village de Moldus et était devenu un énorme créature de l’ombre avec des yeux blancs brillants et elle avait été battu par un certain Lyall Lupin.

« Le Fantôme Hurleur de Strathtully, Professeur. Un épouvantard qui se nourrissait des peurs de Moldus pour devenir un énorme monstre et qui fut capturé par Lyall Lupin. » Cette fois-ci, Fife avait levé la main bien qu’il n’ait pas attendu qu’on lui donne la parole à nouveau. Il a fait un effort tout de même. Et puis, s’il a l’information, pourquoi attendre qu’on l’autorise à la donner ? C’est totalement contre-productif. Surtout quand on parle d’un sujet où il s’y connaît plus que bien. Qui aurait pensé qu’une histoire de son enfance lui servirait de réponse ? D’ailleurs, il a l’impression de sentir une personne bouillonnait non loin de lui. Peut-être Aisling ? Si au passage il peut mettre en pétard la Serdaigle ce n’est que du bénéfice !

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Cours de DCFM - L'Épouvantard

feat. Professeur Mandrake et les élèves de 3ème année

Après un bref soupir qui semblait souligner l’exaspération (ou bien était-ce l’ennui ? ) du Professeur Mandrake, le cours reprit. Prodiguant quelques explications supplémentaires au sujet de la forme initiale toujours inconnue des Epouvantards leur professeur conclut par un avertissement bien placé à l’intention de Fife.

- Quant à vous, ne prenez la parole que si vous y êtes invité.

La baguette pointée droit sur le malotru était pour le moins intimidante et notre petite Serdaigle se sentait de plus en plus mal à l’aise sur sa chaise. À la place de Fife, Aisling aurait sans doute rougi à s’en brûler les joues. Son camarade Serpy l’avait certes mérité, et elle aimait lorsque l’ordre régnait en classe, mais il y avait ce on-ne-sait-quoi de gênant qui émanait de ce professeur de DCFM. Il n’avait pas l’air d’avoir besoin d’enlever des points pour se faire respecter. Faut dire que l’enseignement de Défense Contre les Forces du Mal était un poste plutôt gratifiant en lui même. Les élèves appréciaient cette matière et se tenaient plutôt à carreaux d’ordinaire. C’était pas comme les cours de divination où les élèves se noyaient d’ennui dans leur tasse de thé. Mais la nonchalance du garçon semblait vouloir dire qu’il était à 1000 lieues de se sentir concerné par cette remontrance et cela agaça une fois de plus la Serdaigle qui voguait entre malaise et contrariété.

- À moins que vous vouliez priver vos camarades d'informations utiles lorsque la partie pratique prendra place.

Conclut-il calmement avant de se tourner vers son tableau. La partie pratique ?! PRATIQUE ?! Le sang d’Aisling ne fit qu’un tour, et elle resta quelques secondes paralysée d’effroi. Sa belle plume Scripenpenne en main immobile sur le papier parcheminé de son cahier, elle eut du mal à rassembler ses idées pour prendre des notes. Pratique ?! Merlin, pitié, faites que ce ne soit pas pour aujourd’hui ! Écoutant les explications du professeur avec une oreille distraite par son affolement elle tourna la tête vers Ruby d’un air alarmé.
Elle n’était pas prête ! Elle ne savait même pas quelle était sa plus grande peur ! Comment pouvait-elle prévoir un Riddikulus efficace si elle ne connaissait pas sa plus grande peur ?! Elle allait mourrir !

- …Il faut avoir une très grande concentration pour exécuter cet enchantement…

En était-elle capable ?! Et si sa plus grande peur était ridicule et idiote ?! Tout le monde allait savoir et se moquer d’elle ! Fife et Kenny en profiteraient et lui feraient vivre un enfer ! Merlin ! Elle devait trouver une parade, simuler un malaise, demander la permission d’aller aux toilettes et ne jamais remettre un pied dans cette salle de classe ! Encore un peu ébranlée par ses craintes, elle serra fermement sa plume dans sa petite main nerveuse et se força à noter ce que le Professeur Mandrake venait de dire. Il était hors de question de louper une seule miette d’information. Elle allait TOUT noter, et peut-être, peut-être que tout allait bien se passer… Elle n’était pas sotte et se débrouillait à peu près bien lorsqu’il s’agissait d’utiliser des sortilèges. Après tout, tout le monde allait y passer… On allait découvrir la peur profonde de chaque élève. Elle ne serait pas seule à servir de cobaye ! Enfin, elle l’espérait très fort, car le destin aimait lui jouer de sales coups…

- Les Moldus sont étonnamment peu réceptifs à l'influence de cette créature.

Ce qu’ils étaient chanceux ! C’était la première fois que la bleue et bronze trouvait un interêt certain à être un moldu. Suivant cette logique elle se demanda d’ailleurs si les nés-moldus étaient de ce fait légèrement moins sensibles aux Épouvantards ? Sa concentration reprenait le dessus progressivement et elle s’absorba dans sa prise de notes, consciencieuse et attentive. Malgré l’annonce d’une partie pratique à venir, elle s’arma de courage pour surmonter son trouble. Pour l’instant tout allait bien, pas d’Épouvantard à l’horizon. Oui, tout allait bien, elle paniquerait plus tard. Elle opinait du chef à chaque information donnée. Comme pour approuver les dires du professeur.

- Qui peut me citer d'autres apparitions particulièrement dangereuses d'Epouvantards?

HAN ! FACILE ! Un chapitre entier dans leur manuel d’histoire de la magie (qu’elle connaissait déjà par coeur) était consacré au fameux Lyall Lupin ! Reconnu mondialement pour sa chasse et connaissance des apparitions spectrales de tout acabit ! Lyall Lupin qui n’était autre que le père de Rémus Lupin, précédemment cité par leur Professeur qui leur avait généreusement donné cet indice.
Elle releva instantanément la tête de son parchemin, une lueur volontaire dans le regard en levant brusquement la main pour s’assurer qu’elle serait la première à se faire remarquer. Son regard croisa celui du professeur qui s’apprêtait à lui donner la parole. Mouahaha ! Mackenzie attendrait la prochaine question pour pouvoir sortir sa science !

« Le Fantôme Hurleur de Strathtully, Professeur. Un épouvantard qui se nourrissait des peurs de Moldus pour devenir un énorme monstre et qui fut capturé par Lyall Lupin. »

What.
THE.
F*** !!

Fife venait de prendre la parole, et pire que tout ! Il avait juste ! Grande première ! Aisling lança un regard meurtrier au Serpentard qui venait d’abaisser sa main de façon nonchalante. Ouais ! Il avait peut-être levé la main cette fois, mais nom d’un scrout à pétard elle allait le trucider à la sortie ! Cet espèce de Snargalouf de prairie !!

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« Le Fantôme hurleur de Strathtully, Professeur. Un épouvantard qui se nourrissait des peurs de Moldus pour devenir un énorme monstre et qui fut capturé par Lyall Lupin. »

John haussa un sourcil, surpris que la réponse vienne de l'élève qu'il avait réprimandé quelques minutes avant. Elle était juste, bien que cela manquait de certains détails sur l'apparition assez particulière de l'Epouvantard. Enfin soit... Le jeune homme semblait se recentrer sur le cours et c'était une bonne chose.

- Hm, exact. Vous voyez quand vous le voulez. 10 points pour Serpentard.

Le professeur se tourna vers le tableau, agitant de nouveau la craie avec un geste de la baguette.

- Les Epouvantards sont en général très peu dangereux en présence de quelques Moldus. Le soucis de celui-ci est qu'il œuvrait en présence d'un grand nombre de non-sorciers. Un effet de foule sans doute, a exacerbé la peur des citoyens et la créature en a profité pour être un peu plus visible et donc gagner en puissance. À tel point que le Ministère a du intervenir. Il s'agit de l'un des rares Epouvantard à avoir jamais effrayé suffisamment les moldus pour y puiser sa force.

Personne ne souhaitant ajouter d'élément supplémentaire, le professeur pointa sa baguette cette fois sur une armoire, l'attirant au centre de la pièce. Un bruit sourd provenait de l'intérieur, provoquant des sursauts parmi les élèves. Évidemment inutile de dire ce qui se trouvait à l'intérieur... Le professeur se tourna de nouveau vers les élèves afin de les mettre en garde et de leur donner ses instructions. S'ils devaient tous passer devant cette créature pour l'affronter, Mandrake se devait de bien les préparer pour éviter tout débordement. Il ne manquerait plus que la créature se déchaine et en arrive à blesser quelqu'un. John garda sa baguette en main, il s'apprêtait à déverrouiller le placard pour faire sortir l'Epouvantard.

- Nous allons mettre en pratique le Riddikulus. La première chose à bien comprendre est que l'Epouvantard prendra la forme qui vous effraie le plus. Dans le but de vous déstabiliser bien sûr, mais ensuite pour vous blesser. Sa forme originale, bien qu'inconnue ne lui permet pas en théorie de blesser qui que ce soit. C'est pour cela qu'il doit revêtir une forme particulière.

Le professeur se tourna vers le Placard, et il fit tourner la clé dans le verrou. Le "clic" se fit entendre et la porte s'entrouvrit lentement dans un grincement strident. Un râle se fit entendre à l'intérieur du meuble, et une épaisse fumée noire en sortit lentement pour venir se placer devant le professeur.

- Tenez fermement votre baguette, pointez là dans la direction de la créature et énoncez d'une voix forte la formule. Cette créature vous veut du mal? Ridiculisez-là ! Le rire, c'est ce qui la rend faible et inoffensive... Trouvez-lui la forme la plus ridicule possible et lancez le sort. Comme ceci.

La créature d'abord sous forme de fumée, monta dans les airs et commença à s'agiter. Un mélange de diverses images issues de l'imagination de Mandrake se succédèrent sans qu'on puisse vraiment y voir quelque chose de clair. La créature disparut alors dans un petit "pop" et on pouvait croire que cette dernière s'en était allée... Mais pas du tout. Dans les airs, tombant tout doucement, une petite étincelle malicieuse persistait. Elle descendit, descendit et arriva aux pieds du professeur. Un rugissement terrible se fit entendre, faisant trembler les vitres. La petite étincelle grandit, se transformant en flammèche, jaune, dorée et animée d'une envie meurtrière... Elle se mit à grossir, mais une volute de fumée noire l'accompagna rapidement, cachant sa véritable forme aux élèves... Un caprice de l'Epouvantard, ou bien l'esprit de Mandrake qui tentait au maximum de dissimuler sa peur aux élèves...? La forme grandit, un mélange de noir et d'or, accompagné d'un crépitement bruyant et de rugissements inhumains. Une tête de tigre enflammée semblait se dessiner entre les volutes de fumée et une patte également faite de feu en sortit, beaucoup plus nette et visible. Sa peur profonde: un Feudeymon. Celui-là même qui l'avait marqué à vie. Sans hésiter, John braqua sa baguette sur l'Epouvantard et prononça d'abord d'une voix un peu fébrile.

- Ri-... Riddikulus...!

Rien au premier essai. John fit un pas en arrière.

- Riddikulus !!

La créature explosa dans une gerbe multicolore, tel un feu d'artifice en dispersant la fumée. La tête de tigre à peine visible disparut, prenant la forme d'un petit chaton tout débraillé qui donnait des coups de patte dans des pétards à ses pieds et qui semblait l'affoler. Plein de feux d'artifice sautaient dans tous les sens, colorant la salle de cours de milliers d'étincelles. Cela arracha un fou rire à plusieurs élèves derrière, et le chat tournait la tête de gauche à droite, médusé de voir tout le monde se moquer de lui. John s'écarta alors, et accompagnant ses paroles d'un geste de la main il invita un élève à prendre place.

- Au suivant? Les moqueries sont bonnes face à l'Epouvantard. Mais que je ne vois pas quelqu'un se moquer d'un élève. Toutes les peurs sont naturelles et il est primordial pour vous d'apprendre à les affronter. Alors que personne ne dérange ceux qui essaient.

Quel forme allait-il prendre cette fois-ci? Il se doutait que chez les 3ème années, probablement personne ne connaissait le Feudeymon. Sa forme avait été partiellement cachée, aussi il espérait que personne ne reviendrait sur la forme qui lui semblait être la plus effrayante. La marque de sa blessure, de sa mort et de son échec.

Spoiler:

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L'Epouvantard

Lena ne saurait dire en cet instant si c’était dû à la mauvaise nuit qu’elle avait passée, ou si c’était à cause cours d’Histoire de la Magie qui l’avait vidée de toute énergie. La jeune fille se trouvait en effet, sur la table des Serdaigle, la tête coincée entre ses mains devant son assiette, épuisée. La veille, Lena avait eu un peu de mal à s’endormir. L’idée d’assister à son premier cours de Défense Contre les Forces du Mal l’avait privée de sommeil pendant un petit moment. Comme la plupart de ses camarades redoublants, Lena ne sautait pas de joie à l’idée de revoir le début d’un programme qu’elle connaissait déjà. Mais ce n’était pas sa seule préoccupation. La jeune Serdaigle, se retournant dans son lit savait pertinemment de quoi était composé le programme au début de l’année. Tout ce qu’elle espérait, était qu’au premier cours, au moins, elle n’ait pas à se retrouver devant un Epouvantard.
Lena aurait pu sécher ce cours. Elle avait d’ailleurs hésité plusieurs fois. Cependant, le directeur avait annoncé au banquet de début d’année le nouveau professeur de Défense Contre les Forces du Mal. Elle qui avait été à l'extrémité de la table des Serdaigle n’avait pas pu correctement distinguer le visage du professeur Mandrake. La raison principale pour laquelle Lena avait fait le choix de participer au cours était sa curiosité à connaître ce fameux Mandrake, sinon par simple respect envers le premier jour de l’enseignant avec les troisième années.
La petite brune se dirigea donc vers la porte de la classe, angoissée d’y retrouver la peur sous forme matérielle. Les mains derrière le dos, le professeur se tenait devant le tableau en face des élèves entrant en classe. Ses cheveux aussi noir que la nuit étaient ramenés en arrière de manière à laisser son visage découvert. L’homme était grand et fin, avait le regard sérieux, et son style vestimentaire épousait parfaitement la sobriété de la décoration. Lena se glissa sur une place libre, au fond et dans un coin de la classe, et attendit que le cours commence.
Les quelques brèves présentations habituelles se firent, et une phrase qui, comme elle l’avait redouté, fit baisser les épaules de Lena. Ils allaient donc commencer le tout premier cours avec un Epouvantard. Quelques contestations se firent, surtout de la part d’élèves qui avaient déjà dû faire face à cette horrible créature. Un garçon, sans avoir été interrogé, protesta. Le professeur, cependant, resta de marbre. Lena était bien d’accord avec son camarade, car se retrouver aujourd’hui même devant cette créature lui donnait des frissons glacés, mais elle n’avait absolument pas apprécié la manière brutale dont il s’était exprimé. La Serdaigle était plutôt d’avis qu’affronter ses peurs était un mal nécessaire. Certes, l'expérience n’a rien d’agréable, mais apprendre à garder la tête froide, à se contrôler et enfin à affronter l’obstacle quel qu’il soit est un apprentissage comme un autre. C’est d’ailleurs l’un des plus utiles que l’on demande à des étudiants. La Défense Contre les Forces du Mal, était un cours important dans le coeur de Lena. Elle n’était pas très douée avec une baguette magique et préférait largement étudier les bienfaits des plantes, mais avec tout ce que l’école avait endurée, et étant une cible née-moldue, savoir se défendre était primordial.
Les minutes passaient. Les notions que le professeur Mandrake affirmait et les questions qu’il posait, Lena en connaissait les réponses, mais elle préférait laisser les anciens deuxième années se débrouiller seuls. Elle n’avait pas envie de parler, pas envie de bouger. Tout ce qu’elle voulait était de sortir au plus vite de cette salle, maintenant que sa curiosité était satisfaite. Les étudiants prirent quelques notes, et Lena commençait à s’évader par le biais de la penser quand tout à coup:
- Nous allons mettre en pratique le Riddikulus. La première chose à bien comprendre est que l'Epouvantard prendra la forme qui vous effraie le plus. Dans le but de vous déstabiliser bien sûr, mais ensuite pour vous blesser. Sa forme originale, bien qu'inconnue ne lui permet pas en théorie de blesser qui que ce soit. C'est pour cela qu'il doit revêtir une forme particulière.
Lena relava sa tête brusquement. Les explications redondantes du professeur Mandrake l'avaient fait oublier un instant ce pourquoi elle redoutait tant ce cours. L'année d'avant, Lena avait eu le malheur de subir le même sort que ses camarades. Lorsqu'elle avait pris la place devant l'Epouvantard, tout autour d'elle s'était éteint. Il n'y avait plus de soleil, plus de salle de classe, plus personne. Elle ne voyait plus rien. Tout était arrivé si vite... En un instant, la luminosité avait baissé, la laissant dans les ténèbres, sans rien ni personne pour l'aider. Son réflexe avait été de lancer le sortilège Lumos, mais en levant son bras, dans la panique, elle échappa sa baguette qui atterrit dans un bruit lourd sur le sol. Tâtant le sol de ses mains tremblantes à la recherche de sa baguette, la jeune Serdaigle avait presque les larmes aux yeux. Elle se releva et prononça enfin l'incantation Riddikulus !. Elle avait spontanément imaginé que, lorsque la lumière réapparaîtrait, elle serait au plus haut sommet de la terre, et baignée de la plus puissante lumière que le monde n'ai jamais vu. Mais rien ne s'était produit. Lena était toujours dans le noir. Une deuxième tentative, et un petit peu de sa salle de classe revenait brièvement. Mais la jeune fille n'avait pas eu le temps de réessayer qu'elle sentit qu'on la poussait, et tout redevint normal. Les pupitres des élèves, le parquet, les meubles, tout était revenu. Elle se releva, ignorant les essais de son remplaçant, mais sentant plus que tout le regard déçu de son professeur sur elle. Lena n'avait aucune envie de retenter le coup. Passer presque une année sans baguette magique, alors qu'elle avait déjà du mal à s'en servir ne pouvait que rendre les choses bien pires.
Mandrake s'avança jusqu'à se retrouver devant le placard qui contenait l'Epouvantard. La porte s'ouvrit et la chose se changea immédiatement en une fumée, inoffensive au début, puis qui prit de plus en plus d'ampleur. Sur le visage de son professeur se dessinait une grimace, éclairée par une lumière vivejaune et or. Il fixait l'Epouvantard qui avait maintenant pris la forme d'un énorme amas de fumée grise. Leur nouveau professeur avait-il peur du feu ? De puissants rugissements se firent entendre, provenant du centre de la fumée. Lena, qui était à l'arrière de la foule, ne put clairement voir ce qu'il se passait. Mandrake montrait de plus en plus de difficulté à se débarrasser de la bête. Lena, le cœur serré, eut une profonde pitié pour lui, qui s'était déjà pris les mécontentements de certains élèves le tout premier jour. Elle espérait seulement que tout serait terminé au plus vite pour le pauvre homme. Au moins, il serait quitte avec ses élèves, et personne ne pourra le lui reprocher.
-Riddikulus !
Le vacarme cessa soudain. Le professeur Mandrake se redressa et se tourna vers ses élèves.
- Au suivant? Les moqueries sont bonnes face à l'Epouvantard. Mais que je ne vois pas quelqu'un se moquer d'un élève. Toutes les peurs sont naturelles et il est primordial pour vous d'apprendre à les affronter. Alors que personne ne dérange ceux qui essaient.
Lena aurait préféré lécher le sol de la classe plutôt que d'être dans les premières à affronter la créature. Elle attendit qu'un courageux Gryffondor se propose. Les élèves passèrent les uns après les autres et Lena remarqua que les derniers élèves qui restaient à passer devant la créature étaient ses anciens camarades redoublants. La jeune fille était terriblement angoissée à l'idée de devoir d'une manière ou d'une autre se retrouver devant l'Epouvantard ce jour-là. Elle décida d’abréger ses souffrances et se lança presque spontanément. Elle avait brièvement réfléchi à ce qu'il se passerait lorsqu'elle y serait. Est-ce que tout deviendrait sombre comme la dernière fois, ou est-ce qu'elle s'était créée de nouvelles peurs, plus puissantes encore que celle d'être dans le noir entre temps ? L'année d'avant avait été un véritable supplice, et Lena ne savait vraiment ce qu'elle préférait: subir l'humiliation, la fatigue, et parfois le sortilège Doloris, ou bien passer sa vie sans plus aucune lueur. Elle se mit derrière son camarade qui parvenait sans mal à ridiculiser un mangemort en lui infligeant une crise incontrôlable de rire. L'élève disparût vers les autres, et vint subitement, sans qu'elle s'y soit réellement préparée, le tour de Lena. Et alors, tout autour d'elle n'était plus que ténèbres. Mais en plus de la dernière fois, on entendait des cris, des bruits de sorts jetés et de pas résonnants. Une odeur nauséabonde se propagea dans l'air, celle, et Lena la reconnut immédiatement, de son ancienne cellule.

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❝ Epouvantard es-tu là? ❞

- Les troisièmes & Kenny -

Ma tête dit oui mais mon coeur dit non. Prise dans une spirale infernale je tombe en me demandant quand je toucherais le fond. Faire face à ses peurs les plus profondes n'est pas aussi aisé que l'on ne le croit. Le sortilège ne fonctionnera pas à chaque fois. Dans ce genre de situation il faut être prêt à toute éventualité. Or, je ne le serais jamais.

Autant fière d'avoir très brillamment - selon son avis- répondu à la question de son professeur, qu'envieuse de ne jamais être entrée dans cette salle de classe, Mackenzie se demandait encore pourquoi elle n'avait toujours pas trouvé d'arguments favorables à sa présence dans ce cours. Il ne fallait pas croire qu'elle avait peur. Non. Tout du moins elle n'était jamais prête à l'avouer, même à elle-même. Mais en commun accord avec ses camardes de classes elle trouvait ça très déplacé de la part de leur nouveau professeur de commencer l'année en voulant absolument leur faire revivre leurs plus grandes peurs. Etait-il au courant des traumatismes que tout le monde avait subis l'an passé? Etait-il aveugle face aux yeux apeurés de certains? Ou était-il tout simplement bête? C'était le premier cours. La première fois que Kenny voyait de nouveau un professeur de Défense contre les Force du mal en face d'elle, mais si elle avait su que ce serait cet espèce de grande seringue qui leur servait de prof elle n'aurait jamais traîné un de ses pieds dans cette salle. Contractant la mâchoire en remuant de néfastes souvenirs en attendant que leur professeurs finisse de bécasser à droite à gauche, elle se demandait surtout si il allait oser les faire pratiquer aujourd'hui. Du point de vue de la jeune Serpentarde c'était complément insensé, il fallait être déréglé psychologiquement pour faire affronter à des élèves lors de leurs premiers cours ce qu'ils avaient vécu l'an passé. Elle aurait trouvé plus logique qui leur apprennent comment se défendre contre les Forces du mal au lieu de les mettre directement face à celle-ci. Bien que ce professeur ne lui inspirait pas confiance elle se permit de penser qu'il n'était complètement idiot. Et pourtant si! Loin d'être idiot il était totalement déséquilibré! Kenny se redressa en fronçant les sourcils lorsqu'il leur expliqua le sort et se permit de leur faire une démonstration. Démonstration en demi-teinte qui ne lui donna pas raison. Si son but était de faire voir à ses élèves qu'il ne savait pas prononcer une formule correctement du premier coup...pourquoi faisait-il ce cours? Pourquoi continuait-il de s'enfoncer lui-même? L'ombre de l'Epouvantard se transforma petit à petit pour faire face au professeur dans un nuage de fumée masquant sa forme originelle aux élèves sauf les quelques flammes qui s'en échappaient? Curieusement, Kenny se pencha en avant pour comprendre de quoi il s'agissait mais le trop plein de fumée lui fit détourner le regard, les yeux brûlants. Qu'est-ce que c'était que cet Epouvantard? Qu'est-ce qu'il représentait? Elle regarda son professeur en train de se débattre avec sa baguette comme un caneton se débat dans l'eau. De quoi avait-il si peur?

"Au suivant? Les moqueries sont bonnes face à l'Epouvantard. Mais que je ne vois pas quelqu'un se moquer d'un élève. Toutes les peurs sont naturelles et il est primordial pour vous d'apprendre à les affronter. Alors que personne ne dérange ceux qui essaient." Sentant son pouls accélérer, la jeune Sinclair crispa les poings espérant secrètement que quelqu'un se porte volontaire pour se mettre en spectacle de la sorte devant leur professeur. Sa mauvaise foi lui soufflait à l'oreille que ce n'était pas un cours à faire pour des troisième année venant tout juste de se remettre de leur traumatisme ou pas encore. Elle préférait se dire que c'était le prof qui était totalement irrationnel et qu'elle ferait tout pour lui faire comprendre que ce n'était pas de cette manière qu'ils allaient apprendre à combattre leurs peurs tout du moins pas encore. C'était trop tôt. Tout du moins c'est ce qu'elle parvenait à se faire entendre, taisant la petite voix dans sa tête qui lui demandait de quoi elle avait si peur. Du regard des autres? De son Epouvantard qu'elle connaissait déjà et qui elle était certaine n'avait pas changé? De la culpabilité qui continuerait à la ronger? Elle refusait tout bonnement de se mettre en scène même si c'était un cours, même si elle y était obligée, même si il devait la trainer dans le bureau du Professeur Burgess car elle ne souhaitait pas participer en cours. Elle fronça les sourcils et essayait de savoir depuis combien de temps ils étaient là, désireuse d'en finir. Les élèves passèrent, les uns après les autres mais bien trop préoccupée par la liste qu'il restait à passer et qui commençait à se restreindre elle ne se moqua même pas des Epouvantard de ses camardes de classes qui pour certains étaient enfantins. Elle n'aimerait pas qu'on se moque du sien, mais tant que c'était les autres, qu'est-ce que ça pouvait lui faire. Bientôt le dernier élève en date à passer se fit remplacer par une petite brune que Mackenzie reconnue très bien. Lena. Elle releva les yeux vers son amie se demandant secrètement pourquoi elle y allait. Elle aurait dû résister, ne pas tomber dans le piège de ce professeur qui allait les faire cauchemarder toute la nuit, mais Lena était nouvellement déterminée et Kenny ne put s'empêcher de se dire à la fois qu'elle était folle et courageuse. Bientôt l'Epouvantard sortit du placard pour venir face à Lena. Soudain le noir l'aveugla. On entendit les cris, les bruits de pas précipités, les sorts lancés. Et soudain face à l'odeur nauséabonde Kenny compris. Les cachots. L'an passé. Elle savait combien Lena avait souffert de cette période tout comme ses autres camarades et si elle avait un peu de courage elle aurait pu allait l'aider mais elle était lâche dans ces moments là et heureusement pour elle, Lena parvient parfaitement à exécuter son sort. Lorsque son amie se tourna vers elle le visage pâle, Kenny leva discrètement le pouce en l'air pour la féliciter avant de se tourner furieuse vers leur professeur pour le foudroyer du regard.

Il ne restait plus grand monde à passer et l'heure continuait toujours de défiler. Si Lena avait pu y aller pourquoi ne pouvait-elle pas le faire non plus? Avait-elle raison de ne pas vouloir affronter ses peurs? Avait-elle raison de tenir tête? Comme à chaque fois dans ses moments là, la jeune fille n'arrêtait pas de douter d'elle même. Et elle ne souhaitait même pas recopier le comportement des autres qui y aller, tremblant mais courageux. Elle voulait juste sortir de cette salle. Elle espérait que quelque chose se passe mal, que le prof recommence à parler longtemps pour que ce soit l'heure de son prochain cours sans qu'elle ait eut le temps de passer. Elle l'espérait tellement que s'en était presque douloureux. Mais elle n'allait pas abréger ses souffrances. Pas si c'était pour céder. Elle ne voulait pas y aller. Elle savait à quoi d'attendre, elle savait comment faire, elle l'avait fait l'an passé, alors pourquoi remuer le couteau dans la plaie? Bras croisés contre sa poitrine dans un geste défensif et regard au loin pour ne pas attirer l'attention du professeur elle décida d'attendre. Quoi qu'il en soit elle n'irait pas faire face à cet Epouvantard malgré tout ce que son professeur pourrait lui dire. Elle l'avait décidé ainsi.

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John observa avec attention Lena qui faisait face à l'épouvantard. La créature hésita un instant, ne choisissant tout d'abord pas de forme précise... Le professeur observa que la lumière faiblissait à grande vitesse. Rapidement, tout le monde se retrouvait dans le noir. On pouvait commencer à entendre des bruits peu rassurants, suivi par des cris et des sons de sortilèges frappant ce qui semblait être des corps. Une odeur nauséabonde se répandit et malgré l'obscurité John arriva à trouver Lena qui faisait face à l'épouvantard. Ce dernier n'avait pas de forme en particulier... On pouvait observer un simple nuage de fumée noir virevoltant dans son coin tandis qu'il intensifiait la noirceur de la pièce et les bruits malsains. L'odeur devenait presque insoutenable... John observa la jeune Serdaigle qui pointa sa baguette fermement dans la direction de la créature et elle prononça la formule d'une voix forte et déterminée. Rapidement, la lumière refit son apparition et les bruits ainsi que l'odeur disparurent aussitôt. L'épouvantard se transforma de la manière la plus ridicule possible selon Lena avant de retourner se cacher dans le placard d'ou le professeur l'avait extrait. Il regarda derrière la Serdaigle, personne ne semblait vouloir participer après elle. Les élèves qui étaient déjà passés attendaient sur le côté et observaient, tandis que ceux n'ayant pas voulu tenter l'expérience étaient restés à leurs places. Le professeur ne pouvait pas les forcer à affronter la créature, cela le décevait simplement que certains ne souhaitent pas participer... Il avait eu un mal de chien à capturer cette bestiole !

- Bravo miss Chasemane, ce n'est pas une chose aisée de se débarrasser d'un Epouvantard comme celui-ci... Vous pouvez rejoindre vos camarades et regagner votre place. Merci à vous.

Le professeur poussa le placard au fond de la pièce d'un léger coup de baguette. On entendit la clé tourner et le mécanisme de la serrure s'enclencher. Le meuble gigota un instant puis s'arrêta net, se rendant bien compte que passer cette serrure magique serait impossible.

- Affronter sa peur la plus profonde peut vous permettre de vous préparer au pire. Pour certains, c'est faire face à une crainte du passée... Inconsciemment le professeur posa une main sur son bras marqué, comme si une ancienne douleur se réveillait. - Pour d'autres c'est appréhender quelque chose dans le futur, un affrontement particulier ou une épreuve difficile obligatoire à traverser... Et bien entendu une peur viscérale, quelque chose d'ancré en vous depuis toujours. Je repense aux araignées de notre camarade qui en ont fait bondir plus d'un.

L'élève de Gryffondor au premier rend lâcha un petit rire gêné, son épouvantard avait lâché une nuée de petites araignées sur le plancher, arrachant des cris stridents aux filles du premier rang.

Le professeur regagna son bureau, restant debout et appuyé contre ce dernier. Il croisa les bras tandis que la craie notait les informations supplémentaires sur le tableau.

- Un vieil adage dit que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Faites face à vos peurs et à vos craintes, dites-leur et montrez-leur que rien ne peut vous atteindre. Vous leur avez survécu, vous allez les ratatiner, elles n'ont plus aucune raison de vous tourmenter... L'exercice de l'Epouvantard sert à cela. Le Ridikkulus matérialise votre volonté de faire face et d'envoyer au loin vos peurs. Sentez-vous libre de venir me voir si vous voulez à nouveau pratiquer face à cette créature lors de vos heures d'études ou lors de votre temps libre, c'est avec plaisir que je vous assisterai.

La sonnerie retentit, annonçant la fin du cours.

- Merci à vous pour votre attention et vos participations. Le prochain cours portera sur le Strangulot. Bonne journée à tous.

Le professeur regagna son fauteuil, se servant une tasse de café tandis que l'éponge du tableau s’élança par magie afin de nettoyer l'ardoise. Les élèves quittaient la pièce après avoir rangés correctement leurs sièges et leurs bureaux, le professeur ne manquant pas de rappeler à l'ordre ceux qui laissaient leur emplacement en désordre.

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