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[Année 2023-2024] j'ai besoin que tu me dises que tout ira bien (ft Brook)
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Message(#) Sujet: [Année 2023-2024] j'ai besoin que tu me dises que tout ira bien (ft Brook) [Année 2023-2024]  j'ai besoin que tu me dises que tout ira bien (ft Brook) EmptySam 21 Oct - 22:41


❝ Que tu m'dises que j'suis hors de danger, que mon état va s'améliorer ❞Brooklyn & CaseyL’eau ruisselait le long de sa peau sans discontinuer, de l’eau chaude, presque brûlante, comme si Casey misait sur la chaleur intense pour effacer de son esprit de son corps les événements de la veille. Elle monopolisait la douche depuis presque une heure mais s’en foutait complètement : la seule chose qui lui importait, c’était de trouver un moyen d’effacer ces souvenirs et de manière durable. Et puis, de toute manière, ses camarades de dortoir dormaient encore profondément, les premières d’entre elles ne se lèveraient pas avant encore une bonne dizaine de minutes. La brune avait passé sa nuit à l’infirmerie - ordre de l’infirmier lui-même qui avait souhaité garder en observation les deux Serdaigle qui avaient eu la merveilleuse idée de boire une potion non-étiquetée et dont ils ne connaissaient absolument pas l’effet non plus que l’âge - mais n’avait pas fermé l’oeil de la nuit. Les effets du philtre d’amour dispersés, elle ne pouvait pas dire qu’elle souvenait de tout avec clarté, la potion avait fait son effet et avait bel et bien brouillé ses sens, mais elle savait l’essentiel, elle se souvenait du plus important, et ça l’avait gardée éveillée la nuit entière. Dès qu’elle avait jugé que ça suffisait, elle s’était éclipsée de l’infirmerie pour retourner dans son dortoir. Ce qui expliquait pourquoi elle était debout à une heure aussi matinale alors que son premier cours n’était qu’à dix heures aujourd’hui, n’ayant pas choisi de prendre l’option étude des moldus.

Enfouissant sa tête entre ses mains, pour la énième fois, elle étouffa un petit gémissement. Elle avait toujours détesté ne pas agir comme elle le souhaitait ou perdre des moyens et c’était précisément ce qui était arrivé hier. Peut-être que quelqu’un d’autre aurait pu trouver la situation risible, mais pas elle. Ça réveillait des souvenirs qu’elle préférait garder enfoui et ça lui donnait envie de s’arracher la peau, centimètre carré par centimètre carré, pour simplement oublier un instant la journée d’hier. Ses cuisses avaient d’ailleurs récoltées de nouvelles marques et ses avants-bras, bientôt vierges de toute trace grâce à l’essence de dictame que l’infirmier lui apposait quotidiennement, étaient revenus au point de départ.

De rage, elle se mit à taper le sol mouillé de toutes ses forces - risible, le geste avait au moins le mérite de la défouler - et la douleur qui enfla dans sa main et dans son poignet quand elle envoya son poing dans le mur eu comme effet de la renfoncer dans son attitude apathique après avoir essuyé quelques larmes de colère et de dépit. Elle ne pouvait pas changer le passé et ne pouvait que se détester pour son attitude inconsciente, détester Zach parce qu’il était l’autre personne impliquer, et détester le Château tout entier. La seule idée que ce qui leur était arrivé allait forcément être connu et que les rumeurs allaient enfler dans le château lui donnait envie des hauts le coeur. Mais le souvenir de ce qu’il s’était passé lui donnait carrément envie de vomir. Si elle avait pu, la jeune femme se serait enfermée dans cette pièce pour le restant de ses jours. Mais c’était impossible et si elle ne voulait pas que les rumeurs prennent trop d’importance, elle devait jouer les indifférentes, quand bien même la situation la secouait méchamment.

La veille avait pourtant si bien démarrée. Déjà, la semaine était particulièrement positive puisque Brooklyn lui avait écrit, avait fait le premier pas. Est-ce que c’était à cause de cette joie que Casey avait laissé toutes les règles de prudence élémentaires de côté hier après-midi ? C’est vrai qu’elle était tellement contente à l’idée qu’ils se voient… Oubliant un instant qu’elle avait bu un philtre d’amour avec Zach, quelques secondes de répit qui faisaient du bien, elle trouva la force nécessaire pour se relever. Il fallait qu’elle parle à Brooklyn ce matin pour s’excuser de l’avoir planté hier soir. La simple idée qu’il avait du l’attendre pour qu’elle ne vienne jamais rajoutait un peu plus à la colère intense qu’elle ressentait, contre elle-même et contre ce foutu destin, colère mêlée à une bonne dose de tristesse et de dégoût.

Après avoir passé du savon neutre sur les blessures qu’elle venait de s’infliger, Casey coupa enfin l’eau et se sécha rapidement. Elle attacha ses cheveux humides en un chignon lâche, fait à la va vite, et enfila tout aussi rapidement un legging noir et un long pull gris clair qui lui cachait parfaitement tous les bra et qui lui donnait l’impression de la protéger, un peu. Elle quitta son dortoir au moment où les premières personnes s’éveillaient, puis la Salle Commune sans rencontrer personne et il en fut ainsi jusqu’à la Grande Salle. Le silence lui fit du bien : elle n’avait aucune envie d’affronter les regards inquisiteurs des autres élèves. Il aurait été utopique de croire que les événements de la veille étaient restés secrets. Cachant son mal-être derrière un regard de glace qui signifiait clairement qu’il ne fallait pas venir la déranger, Casey s’installa pour déjeuner. Elle était parmi les premières debout - c’était vraiment un fait exceptionnel - et s’employa à bien afficher son envie qu’on lui foute la paix. Elle n’avait pas faim, son ventre noué ne voulait rien avaler mais elle resta pourtant de longues minutes installée là, jusqu’à ce que les lieux commencent à trop se remplir et qu’elle file. En ressortant de la Grande Salle, elle étudia rapidement la table des Serpentard et repéra aussitôt celui qu’elle voulait voir ce matin - le seul qu’elle voulait vraiment voir ce matin. Il avait le nez plongé dans son petit-déjeuner et Casey ne comptait pas l’aborder devant tout le monde. Depuis la rentrée, même s’ils ne se disputaient plus en public, leurs vrais échanges n’avaient eu lieu que par lettre et leur rendez-vous de la veille aurait du avoir lieu de nuit, dans un lieu isolé de tout et de tous. Alors la brune ne savait pas trop ce qu’il en était, comment ils devaient se comporter en public, elle n’en savait rien et préférait agir comme elle savait si bien le faire : de manière indifférente. Se posant sur une marche, avec une bonne vue sur qui entrait et sortait de la Grande Salle, elle se mit à se mordiller nerveusement les lèvres, ses bras résolument entourés autour de ses jambes repliées. Elle se sentait aussi vulnérable que l’année dernière, quand les nés-moldus avaient été réduits à des moins que rien, et la sensation n’était pas plaisante. Elle tâchait avec application de ne pas repenser à hier mais c’était difficile, les pensées revenaient, insidieuses. Et elle angoissait tout autant qu’elle souhaitait voir et parler à Brooklyn. Casey ne savait pas à quel point il avait mal pris son absence hier, mais elle savait avec certitude qu’il l’avait mal pris. Elle allait lui devoir des explications mais rien que de repenser à hier suffisait à lui donner envie de pleurer ou de hurler alors en parler… Pourtant, s’il y avait bien quelqu’un qui pouvait comprendre à quel point la situation la touchait, c’était lui. Mais encore fallait-il qu’il l’écoute. Plongée dans ses pensées, elle faillit le manquer et il marchait déjà d’un pas rapide vers une destination que lui seul connaissait quand Casey bondit à sa suite. Elle marchait rapidement tout en conservant un air indéchiffrable mais ne lâchait pas Brooklyn des yeux et faisait tout pour le rattraper. Quand enfin ils furent dans un couloir sans personne d’autre et qu’il fut à portée de voix, elle osa l’interpeller. Brooklyn, attend !
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Dernière édition par Casey N. Beckett le Ven 15 Déc - 22:33, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: [Année 2023-2024] j'ai besoin que tu me dises que tout ira bien (ft Brook) [Année 2023-2024]  j'ai besoin que tu me dises que tout ira bien (ft Brook) EmptyDim 22 Oct - 0:22


❝ J'ai besoin que tu me dises que tout ira bien ❞Brooklyn & Casey
Allongé dans mon lit, les yeux ouvert, je fixe le plafond. Impossible de trouver le sommeil, je n'ai quasiment pas dormi de la nuit. Toute cette histoire n'a ni queue ni tête. Je ne comprends rien et ça m'énerve. Je n'arrive même pas à savoir si je dois être inquiet ou en colère. Je ne sais pas et je déteste ne pas savoir. Je pensais que ça c'était arrangé entre Casey et moi. Je sais que ça sera toujours un peu compliqué entre nous, mais j'avais bon espoir qu'on puisse retrouver un peu de notre amitié d'antan. On y était presque arrivé, sur le muret, vers chez moi, durant les vacances, non ? Alors pourquoi on ne pourrait pas réitérer l'expérience ici ? Si elle n'avait pas eu envie de me voir, pourquoi elle a répondu à ma lettre ? Pourquoi elle m'a proposé qu'on se voit ? Personne ne l'y obligeait. Elle a le droit de ne pas avoir envie de se faire chier dans une amitié compliquée. Parce qu'on sait tous les deux que ça sera toujours compliqué entre nous, sans qu'on sache vraiment pourquoi. Avant, c'était simple. On s'entendait très bien, on ne se parlait pas forcément beaucoup, mais ça nous allait, parce qu'on se comprenait sans se parler. Aujourd'hui, c'est différent. On arrive à se comprendre sans parler, la preuve, je n'ai pas eu besoin de dire grand choses pour qu'elle comprenne ce qui m'était arrivé. Mais ce sont des moments un peu exceptionnels, quand on accepte de laisser l'autre rentrer dans notre vie. Ce n'est pas toujours le cas. Et là j'avais la sensation qu'on faisait un pas l'un vers l'autre. Certes je ne savais pas trop ce qu'on allait pouvoir se dire ou ce qu'on allait faire mais j'avais quand même envie d'essayer. Je n'ai pas envie de passer une nouvelle année à l'ignorer ou la détester. Je peux, si elle le veut, mais personnellement, ça ne m'intéresse pas plus que ça. Et quand j'ai reçu sa lettre, me proposant qu'on se voit, j'ai vu là l'occasion de pouvoir repartir sur de nouvelles bases. Je lui avais proposé le Balcon du monde, en me disant qu'un peu d'évasion ne nous fera pas de mal. Elle m'avait dit oui le lendemain. De loin, c'est vrai, mais on avait établi un code et j'étais sûr de ne pas m'être trompé. Je l'ai attendu, longtemps. Très longtemps. Avant de baisser les bras. Je suis parti tôt au balcon du monde. Je savais que je serais le premier arrivé mais ça m'allait. J'avais une bonne occasion de fuir ma salle commune avec une bonne raison. Sans forcément dire aux autres que j'allais voir Casey, je pouvais au moins leur dire que j'avais un truc de prévu, qu'ils me croient ou pas, c'était une autre histoire. Sauf que mon truc de prévu est totalement tombé à l'eau ...

J'avais envie de voir la mer. Regarder un coucher de soleil au bord de l'eau. Rien de romantique quand on me connait, je trouve juste ça beau. Entendre le bruit des vagues, sentir l'iode, regarder lentement le soleil se coucher, admirer le dégrader de couleurs, spectacle agréable et rassurant. Je m'étais souvenu d'un coin sans prétention au bord de l'eau où j'étais parti avec ma famille, ma vraie famille, une fois. Ca remonte à très loin, une autre vie, mais j'avais apprécié le coin. On y était resté une seule nuit et c'était un truc en rapport avec l'Eglise. Je ne me souviens plus exactement pourquoi on y était allé mais je me souviens que j'avais aimé jouer vers les rochers et c'est justement là où j'avais décidé d'attendre Casey, sur les rochers. J'étais la seule personne, difficile de me louper. J'ai regardé le coucher de soleil seul, me demandant ce qu'elle faisait. Et quand j'en ai eu marre d'attendre, je suis allé faire un tour vers l'infirmerie, juste au cas où. Je savais que je n'avais pas réellement le droit d'être en dehors de mon dortoir à cette heure-ci, mais je m'en moquais, si Casey avait eu un problème, je préférais le savoir tout de suite. Je n'ai pas vraiment eu le droit de rentrer, l'infirmier m'est rapidement tombé dessus. Casey était là, que je me rassure, mais elle avait besoin de repos. Soit disant qu'elle allait bien, que je n'avais pas besoin de m'inquiéter. Mais j'ai aussi compris qu'elle n'était pas venue seule, sans vraiment savoir avec qui elle était venue. Je n'ai pas pu en savoir plus, il m'a gentiment conseillé de retourner dans mon dortoir avant que j'ai des ennuis et j'ai dû obtempérer. Mais voilà, il n'en a pas assez dit ou trop dit, je l'ignore, tout ce que je sais c'est que je n'ai pas l'esprit tranquille et je n'ai quasiment pas réussi à trouver le sommeil. C'est plutôt vers le matin que j'ai réussi à dormir un peu, pas suffisamment pour ne pas être crevé pour la journée, mais assez pour tenir le coup. J'ai fini par me lever et par aller prendre une douche. J'ai suivi le mouvement ensuite en me rendant dans la Grande Salle. Erreur monumentale.

Les rumeurs vont bon train à Poudlard. On entend de tout et bien souvent je n'y prête pas souvent attention. La vie de mes camarades me passe au dessus. Mais quand j'entends quelque chose en rapport avec Casey, là ça devient différent, je tend l'oreille, ne serait-ce que pour voir ce qu'on raconte. Que j'y crois ou pas, c'est encore une autre histoire, mais je ne peux quand même pas m'empêcher d'écouter et en particulier ce matin. Alors comme ça elle fricoterait avec Zach ? Je ne connais pas vraiment ce mec, juste qu'il est son préfet. Ce qui expliquerait qu'ils se connaissent. Est-ce que c'est avec lui qu'elle était à l'infirmerie hier soir ? Est-ce que le reste de la rumeur est fondée ? J'avoue que j'ai bien du mal à le croire mais en même temps, est-ce que je connais vraiment Casey ? On ne se parle plus depuis un moment, ça pourrait être possible qu'elle soit devenue comme ça, je n'en sais rien. Je n'arrive pas à manger, tout ça m'a coupé l'appétit. Alors je décide de quitter la table pour aller à mon premier cours. Je croise Casey, attendant sur les escaliers mais je passe loin d'elle, histoire de l'éviter au maximum. Je vois qu'elle est sortie de l'infirmerie, grand bien lui en face. Malheureusement, là où je pensais avoir réussi mon petit tour, je finis par me rendre compte dans un couloir déserté par les élèves que ce n'est pas le cas. Quand j'entends ça voix, je ne peux m'empêcher de me retourner pour vérifier que c'est bien elle. "J'ai pas le temps ! ... J'ai plus le temps." Dis-je froidement en me détournant d'elle, continuant à avancer. "J'avais tout mon temps hier soir ... mais visiblement pas toi ! " Balançais-je sans scrupule. Petit pic de rappel qui fait plaisir. N'ayant définitivement pas envie de la voir pour le moment, je décide d'emprunter un passage secret qui se trouve être à cet étage. Pour être honnête, quand je suis ici, je me dis souvent qu'un jour il faudrait que je le teste, mais je n'ai jamais le temps et quand je l'ai, j'oublie. Mais cette fois-ci, étrangement je n'oublie pas et j'accélère le pas, histoire de la semer et je franchie la porte dissimulée derrière l'une des tapisseries. Je ne connais pas du tout, peut-être qu'il est condamné depuis longtemps et je vais rapidement me rendre compte que je ne peux pas aller bien loin, mais au moins ça va me permettre de l'éviter au maximum.

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Message(#) Sujet: Re: [Année 2023-2024] j'ai besoin que tu me dises que tout ira bien (ft Brook) [Année 2023-2024]  j'ai besoin que tu me dises que tout ira bien (ft Brook) EmptyDim 22 Oct - 15:56


❝ Que tu m'dises que j'suis hors de danger, que mon état va s'améliorer ❞Brooklyn & CaseyAvec soulagement, Casey voit que Brooklyn s’arrête et se tourne vers elle. Mais lui ne semble pas le moins du monde soulagé, bien au contraire. Si la brune était plutôt douée pour afficher clairement sur son visage qu’elle ne souhaitait pas voir quelqu’un, encore moins lui parler ou l’écouter, Brooklyn n’était pas en reste, et elle reçu sa froideur polaire comme une claque. Elle s’était attendu à ce qu’il ne mette aucune bonne volonté à l’écouter - il fallait le dire, il avait un caractère de merde ; sur ce plan là, ils étaient parfaitement égaux. À sa place aussi, elle aurait réagit de la même manière, blessée et vexée qu’il l’ai plantée sans aucune explication. Mais justement, elle en avait à lui donner, des explications. S’il voulait bien l’écouter. La douche froide laissa place à une vague de colère quand il affirma ne pas avoir le temps. Il se foutait de la gueule de qui ? Casey savait pertinnement qu’il n’avait pas choisi l’option Études des Moldus et ils n’avaient cours de Métamorphose qu’à dix heures. Une petite voix apaisante lui souffla qu’il avait absolument tout le temps qu’il voulait mais que, justement, il ne voulait pas le prendre pour Casey. Ce qui, loin de la calmer, l’énerva encore un peu plus. C’était bien le problème dans sa relation avec Brooklyn : avec lui, elle était constamment à fleur de peau. Recevoir une lettre de sa part, voir qu’il faisait, pour une fois, le premier pas vers elle, ça l’avait plongé dans un état vraiment joyeux, comme elle n’en avait pas connu depuis… une éternité - et le mot était faible. Mais à l’inverse, la moindre pique, la moindre mauvaise foi de sa part la blessait plus que de raison. Tout prenait tout de suite des proportions énormes. C’était bien pour ça qu’ils avaient autant de mal à communiquer tous les deux.

C’était pour ça aussi qu’elle reçu comme une autre gifle sa pique assassine et resta quelques secondes sans réagir alors que le Serpentard s’éloignait d’un pas rapide. La brune reprit rapidement ses esprits et le suivit à grandes enjambées. Il avait tourné à gauche au bout du couloir et il disparu quelques secondes de son champ de vision. Quand elle arriva à son tour à l’intersection, elle le vit disparaître derrière une tapisserie. Une nouvelle fois, son comportement la blessa. Elle voulait juste qu’il l’écoute. La situation n’était absolument pas de son fait, si ça n’avait tenu qu’à elle, elle aurait quitté l’infirmerie aussitôt y être entrée et aurait passé la soirée avec Brooklyn, comme c’était prévu, avec en plus la possibilité d’oublier pour quelques heures qu’elle venait de boire un philtre d’amour. Le destin avait été contre elle, et s’il voulait bien la laisser parler deux minutes, il s’en rendrait compte aussi. Le fait qu’il cherche autant à l’éviter la blessait énormément. La vexait aussi. Et en rajoutait une couche sur le mal-être qui la rongeait de l’intérieur. Ce qui se traduisit inévitablement par une colère grandissante et un agacement complet à l’égar du blond.

Casey observa la teinture qui se trouvait devant ses yeux et derrière laquelle avait disparu Brooklyn. Pas besoin d’être une lumière pour comprendre qu’il s’agissait d’un passage secret et elle fut franchement étonnée de la simplicité de celui-ci. Il n’y avait quà soulever la lourde tapisserie pour pouvoir s’engouffrer dans une ouverture béante dans le mur, cachée par une porte. Soit il y avait un truc qu’elle n’avait pas compris mais qu’elle avait accompli par miracle, soit le personnel était tellement habitué aux passages secrets retors qu’ils n’avaient même pas eu l’idée de soulever tous les rideaux du Château. C’était plausible. Quoiqu’il en soit, Casey s’engagea aussitôt à la suite du Serpentard. Par Merlin, il allait l’écouter. Elle refusait que l’amélioration nette de leur relation ne parte en fumée à cause d’une putain de potion de… Cessant d’injurier tout ce qui lui passait par la tête en son for intérieur, la Serdaigle se rendit compte qu’elle n’y voyait pas grand chose. La vue de Brooklyn devait être plus adaptée à l’obscurité parce qu’elle ne voyait aucun faisceau lumineux caractéristique du Lumos devant elle. Grand bien lui fasse, elle, elle ne comptait pas se péter une cheville ou un poignet - à nouveau, n’est-ce pas ? - elle avait assez fréquenté l’infirmerie comme ça. Et elle n’avait pas le temps d’attendre que ses yeux s’habituent à la faible luminosité. Lumos ! La lumière lui permis de voir que le passage n’était pas du tout entretenu, carrément laissé à l’abandon même. Avec prudence, elle avança de quelques pas. L’avantage, c’est que Brooklyn n’avait pas pu aller très vite mais il continuait à s’éloigner d’elle.

Parfaitement vexée, elle ne lâcha pour autant pas l’affaire. Ce n’était pas son genre, de courir après quelqu’un, encore moins de le suivre dans un passage secret. Mais ce n’était pas quelqu’un, c’était Brooklyn. Malgré le fait que l’année dernière ai été la plus pourrie et la plus douloureuse de toute sa scolarité, elle avait eu au moins le mérite de rapprocher les deux anciens amis. Et cet été, sur le muret, ils s’étaient retrouvés, pendant quelques instants. C’était en retrouvant son ami que Casey s’était réellement rendue compte d’à quel point il lui avait manqué, tout ce temps. Elle avait compensé son absence par de la colère dirigée contre le monde entier, puis contre lui quand elle l’avait revu à Poudlard, mais maintenant, ça ne pouvait plus suffir. Après toutes ses années à se persuader qu’il ne représentait plus rien à ses yeux et qu’elle arrivait parfaitement à vivre sans lui, la chute avait été douloureuse et encore plus la conclusion qui s’était imposée à elle : elle avait besoin de lui, même si la route allait encore être longue, qu’ils étaient loin d’être redevenus les meilleurs amis du monde, elle avait besoin de Brooklyn, quand bien même il représentait leur passé commun et les coups et les violences, quand bien même il arrivait à la mettre dans une rage folle avec seulement quelques mots - ou même sans, son indifférence étant pire que tout - quand bien même cet idiot refusait de l’écouter. Alors non, elle n’allait pas faire demi-tour. Je te jure que si tu ne t’arrêtes pas, je te lance un sort et tu n’auras pas d’autre choix que de m’écouter ! lâche-t-elle, énervée. Bon, d’accord, elle ne voulait pas abandonner mais il ne fallait pas trop lui en demander non plus. Sa patience était inexistante et l’idée d’immobiliser Brooklyn pour qu’il l’écoute enfin, tentante. Et ne me redit pas que tu n’as pas le temps, je sais très bien qu’on a pas cours avant dix heures. compléta-t-elle d’une voix menaçante.
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Message(#) Sujet: Re: [Année 2023-2024] j'ai besoin que tu me dises que tout ira bien (ft Brook) [Année 2023-2024]  j'ai besoin que tu me dises que tout ira bien (ft Brook) EmptyMar 24 Oct - 19:32


❝ J'ai besoin que tu me dises que tout ira bien ❞Brooklyn & Casey
Je n’arrive même pas à savoir ce qui me rends le plus dingue dans cette histoire. Qu’elle se tape Zach ou qu’elle l’ait préféré à moi. Je ne parle pas physiquement, je veux dire qu’elle ait préféré passer sa soirée avec lui plutôt qu’avec moi. Oui parce qu’à la rigueur, elle sort avec qui elle veut … même si je ne les vois pas du tout ensemble. On ne peut pas réellement dire que je le connaisse, mais de ce que j’ai vaguement cru comprendre, il aimait draguer les filles. Après si c’est son truc à Casey, de sortir avec des mecs qui ont les yeux qui trainent de partout, c’est son problème, mais je pense qu’elle mérite mieux. Après je n’ai pas entendu dire que c’était un mauvais gars. Je veux dire, il n’a pas la même réputation que certains mecs du château, comme l’ex à ma soeur, qui en plus d’avoir les yeux qui trainent, a également la bouche… Mais bon, ce n’est pas faute d’avoir tenté de prévenir ma soeur que son copain était un loser, doublé d’un infidèle. Elle n’a jamais voulu me croire, prétendant que les apparences étaient contre lui, qu’il était un peu maladroit mais pas mal intentionné et qu’il ne lui ferait jamais ça. Au bout du compte ils ne sont plus ensemble parce qu’elle en a eu marre de s’enfouir la tête dans le sable et de laisser passer toutes ses incartades. Alors oui, Casey aurait pu tomber sur pire en sortant avec Zach, mais je pense qu’il ne la mérite pas et surtout, qu’il ne la comprendra jamais. Il essayer, si c’est un mec bien, mais il ne parviendra jamais à la comprendre. On ne peut pas comprendre quand on n’a pas vécu tout ça … Enfin bon, c’est une grande fille, elle fait ce qu’elle veut. Elle l’a choisi, certainement pour une bonne raison, grand bien lui en fasse. Mais elle aurait pu avoir la décence de se rappeler qu’on avait rendez-vous, ça ne l’aurait pas tué un message pour me prévenir qu’elle ne viendrait pas, au lieu de me faire poireauter 10 ans au Balcon du monde.

Décidé à ne pas l’écouter, je décide de prendre mes jambes à mon cou. Je ne veux pas savoir, je m’en fous. Elle n’était pas là, elle m’a posé un lapin, elle n’a même pas pris la peine de m’envoyer un mot pour me prévenir, maintenant c’est trop tard. Ce n’est pas le lendemain, en me voyant passer qu’elle a le droit de se dire “Ah merde, j’ai pas prévenu l’autre con … bon, il est tellement débile qu’il me pardonnera si je lui dis que je suis désolée, même si je ne le pense pas.” J’en ai marre de la croire sur parole. Elle me balance des bobards depuis des mois et moi je la crois comme un demeuré. Mais c’est fini. Son numéro ne marche plus avec moi. On n’est pas fait pour être amis, c’est comme ça, il faut que je me fasse une raison. Alors je prends le passage secret que j’ai découvert il y a quelque temps, même si j’ignore ce qui m’attends derrière. J’ai bon espoir qu’elle abandonnera la traque avant que j’ai découvert si je pouvais aller loin ou pas, sincèrement ça m’arrangerais de faire demi-tour. Je fais quelques pas, dans le noir total, ne voulant pas éclairer avec ma baguette, de peur qu’elle repère - je ne sais trop comment - la lumière provenant du passage secret. Mais c’est peine perdue, en dehors d’avoir failli me faire trois fois la cheville et d’avoir trébuché 2 fois, elle pénètre quand même dans le passage. Merde ! Elle n’hésite pas et lance un lumos. Je vois un peu mieux où je vais, mais ça reste encore un peu sombre dans certains coins. Heureusement que je n’ai pas fait ça avant, l’endroit est dégueulasse et visiblement abandonné. Qu’est-ce que je fous ici ? La voilà qui me menace. Merveilleux. Je me retourne brusquement, plus en colère que jamais. "Tu me menaces ? Alors c’est ça, dès que Madame n’obtient pas ce qu’elle veut, elle menace les autres … Tu me menaces MOI !!" Qu’elle menace les autres, je m’en contre-balance, mais qu’elle me menace moi ? Non, ça je ne peux pas l’accepter. Non mais j’hallucine totalement. Elle me plante, va fricoter avec un mec et en plus elle me menace parce que je ne veux pas écouter ses excuses fumeuses. Là, c’est le bouquet. Je sors ma propre baguette et la pointe vers elle. "Lumos !" On y voit beaucoup mieux. On est loin d’être en plein jour, mais c’est quand même mieux. Après je me dis que constater qu’on se trouve dans un endroit étroit, clos et délabré n’est certainement pas l’idée du siècle, je ne me sens définitivement pas à mon aise. Je tente de me focaliser sur Casey pour ne pas faire une crise de panique. "Essaye que pour voir. Je suis prêt à me défendre !!" Lui dis-je très sérieusement. Je le vivrais extrêmement mal, mais si elle me cherche, elle va me trouver …

Mais c’est toujours ça avec elle. Impossible d’avoir une discussion calme et détendue, il faut toujours que ça monte dans les tours rapidement. On s’insulte, on se reproche tout et son contraire et maintenant on se menace. C’est merveilleux. Mais c’est de sa faute à elle. Elle m’a abandonné. Elle m’a fait croire qu’elle était heureuse de passer du temps avec moi mais elle n’a jamais eu l’intention de venir me voir. "J’ai pas envie de te voir ! Ca te va comme raison ? " Lui dis-je en colère. "Mais j’ai le droit, non ?! Tu es la moins bien placée pour me juger. Hier t’avais pas envie de me voir, aujourd’hui c’est moi. Chacun son tour … Sauf que moi je ne t’ai pas planté comme une débile au Balcon du monde … Je t’ai attendu plus de 2h Casey. 2h putain d’heure où j’ai eu mille et un scénarii dans la tête. Et comme un con, inquiet, je suis allé vérifier à l’infirmerie, même si je n’avais pas le droit, si tu n’y étais pas … Et tu veux savoir quoi. T’y étais … Avec Zach … N’est-ce pas ?" Elle voulait qu’on parle et bien nous allions parler et c’est moi qui commence. Cette conversation, je l’ai eu dans la tête toute la nuit, m’empêchant de dormir. "L’infirmier n’a pas voulu me dire pourquoi t’y étais, me disant juste que tu allais bien. Ca m’a pris la tête toute la nuit, à me demander pourquoi t’y étais allée et pourquoi avec quelqu’un d’autre … oui parce que sur le moment je ne savais pas que c’était ton préfet. Et puis ce matin, une bonne vieille rumeur est arrivée jusqu’à moi, à croire qu’elle m’attendait. " Je me tais quelques secondes avant de reprendre. "Tu fais ce que tu veux de ta vie et avec qui tu veux … Mais si t’avais pas eu envie de me voir, tu aurais pu me le dire. J’ignore ce qu’il s’est vraiment passé, j’ai pas envie de croire cette rumeur mais en tout cas ce qui est sûr c’est qu’elle n’est peut-être pas complètement fausse … Si tu voulais passer ta soirée avec lui, t’aurais pu annuler !"

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Message(#) Sujet: Re: [Année 2023-2024] j'ai besoin que tu me dises que tout ira bien (ft Brook) [Année 2023-2024]  j'ai besoin que tu me dises que tout ira bien (ft Brook) EmptyMer 25 Oct - 18:18


❝ Que tu m'dises que j'suis hors de danger, que mon état va s'améliorer ❞Brooklyn & CaseyL’effet escompté est là : Brooklyn s’arrête et se retourne en direction de Casey. Il ne doit franchement pas y voir grand chose avec le Lumos en pleine figure mais elle, elle voit très bien ses traits déformés par la colère. Quel culot ! C’est elle qui le suit dans la moitié du Château pour s’excuser ; s’excuser ! d’aussi loin qu’elle se souvienne, il est la seule personne à avoir jamais entendu les mots “je suis désolée” sortir sincèrement de la bouche de la jeune fille, le seul pour qui elle met sa fierté de côté sans même hésiter pour le suivre à la trace dans les couloirs de l’école afin de lui expliquer pourquoi elle l’a planté hier soir, et il est en colère ? L’indignation commençait sérieusement à poindre chez la Serdaigle. Elle aurait pu se contenter d’un mot griffonné sur un papier, mais non. Et Casey est épuisée, n’ayant pas dormi de toute la nuit, physiquement mais moralement aussi, épuisée et au plus mal depuis qu’elle a repris ses esprits dans l’Infirmerie, la vielle. Elle voudrait juste se terrer dans un coin, ne plus voir personne et ne plus penser à rien, surtout pas à hier. Elle était bien, sous sa douche, même si elle en était venu à ce que l’eau autour d’elle devienne légèrement rosée par les gouttes de sang, elle était vachement mieux que là, à avoir limite courru dans les couloirs pour rattraper un imbécile ingrat qui, certes, avait toutes les raisons d’être en colère - enfin, toutes, il en avait une, fallait pas non plus exagérer - mais qui ne lui laissait même pas la moindre petite chance de s’expliquer. Ouais, elle était épuisée, elle en avait marre, de tout et de tout le monde, et particulièrement de Brooklyn, en cet instant. Sur qui est-ce qu’elle pouvait espérer compter s’il lui tournait le dos au moindre faux pas de sa part ? C’est pas comme s’il n’en avait jamais fait, des faux pas, lui. Elle l’avait attendu, elle, longtemps, durant tout l’été, attendu la moindre marque d’attention de sa part et il avait fallu qu’elle se bouge jusque devant chez lui pour obtenir enfin son attention - et ça n’était franchement pas gagné au début. Alors si monsieur croyait que, parce qu’il était celui qui avait fait le premier pas à la rentrée, il pouvait tout se permettre - ses grands airs outrés, son ton blessé, et ses “j’ai pas envie de te parler” - il pouvait bien aller se faire foutre.

Casey était franchement aussi énervée que lui, maintenant. Tellement que, quand il lança à son tour un Lumos, finissant d’éclairer le passage étroit, très étroit, elle ne remarque nullement qu’ils se trouvaient dans un lieu clôt qui déclencherait des frissons chez elle en temps normal. Frissons qui se transformaient en général en crise de panique. Non, elle ne fit même pas attention au décor, bien trop focalisée sur Brooklyn en face d’elle. Il la mit au défir de lui lancer un sort, et c’était franchement très tentant, mais Casey était encore assez lucide - malgré sa colère - pour ne pas faire quelque chose qu’elle savait être irréparable. Alors elle baissa sa baguette, juste légèrement, pour continuer de le voir mais aussi lui montrer que non, elle ne comptait pas lui jeter un sort. Quoique s’il continuait de la regarder avec cette air là… Ça va, soit pas tragique, je voulais juste que tu t’arr...

Elle n’a pas le temps de terminer sa phrase, coupée par Brooklyn qui lui assène violemment qu’il n’a pas envie de la voir, tout simplement. Encore un peu plus blessée par son attitude, Casey hésite, le temps d’une micro-seconde, à baisser les bras et à faire demi-tour pour retourner sous le jet d’eau brûlant. Il n’a pas envie de la voir, il lui en veut alors qu’il devrait être là à essayer de comprendre pourquoi elle n’a pas pu venir hier soir, ou au moins lui laisser une petite chance de lui donner une raison valable, mais il est borné, fermé, obtu et il ne veut pas l’écouter. Il ne fait que la repousser, comme il l’a toujours fait en réalité, et à cet instant, Casey en a juste marre d’être toujours celle qui court après l’autre. À force, c’est à se demander s’il ne cherche juste pas le moindre prétexte pour la rayer de sa vie, se demandant quand est-ce que cette conne va bien vouloir arrêter d’envahir sa vie. Alors pendant une micro-seconde, la Serdaigle baisse un peu plus sa baguette, blessée, vexée et surtout résignée à ce que leur relation soit à jamais enterrée et ne fasse plus jamais partie du domaine du possible, s’apprête à lui balancer d’une voix acide que oui, d’accord, ça lui va comme raison, salut, ciao et puis va bien te faire foutre surtout. Mais Brooklyn enchaîne sans même lui laisser le temps de réagir et elle comprend alors qu’il est véritablement vexé qu’elle ne soit pas venue hier soir, touché dans son ego peut-être, blessé dans tous les cas, comme elle supposait si justement avant de le voir aujourd’hui.

Ça la touche plus qu’elle n’aurait pu le croire de savoir qu’il s’est vraiment inquiété, au point d’aller jusqu’à l’Infirmerie. Mais elle n’a pas le temps de s’apesantir sur cette émotion, parce qu’il enchaîne, inlassablement, et que la simple mention de l’Infirmerie lui donne une nouvelle fois envie de taper dans le mur et de disparaître dedans. Déjà pâle de peau, elle devient carrément livide quand il mentionne Zach. Elle ne sait pas ce que Lennox a raconté à Brooklyn, sûrement rien, elle en est venu à le considérer suffisamment pour savoir qu’il est professionnel jusqu’au bout des ongles, mais il a au moins lâché cette information. Et tout ce qu’elle s’efforce d’oublier depuis hier lui revient en pleine figure. La potion, Zach, la chambre… Casey est sous le choc, se demandant ce que sait Brooklyn exactement. Parce qu’il est bien le rare dont l’avis qu’il a d’elle lui importe réellement et qu’elle se demande ce qu’il sait exactement et qu’elle aurait préféré que jamais personne n’en sache rien, quand bien même elle savait ce souhait impossible. Putain mais si tu me laissais en placer une, aussi ! lâche-t-elle, mais d’une petite voix, bien moins vindicative que ce qu’elle imaginait. Tellement petite qu’il n’a pas du entendre parce qu’il continue à défiler son histoire et elle a l’impression de se prendre un coup dans le ventre quand il mentionne une rumeur. Dire qu’elle ne s’y attendait pas aurait été complètement faux, mais que ce soit si tôt, et que ce soit Brooklyn qui lui en parle le premier et, surtout, qu’il ai l’air d’y croire… Si elle avait été toute seule, Casey se serait juste laissée tomber au sol avant de pleurer. C’était trop, c’était beaucoup trop pour elle, elle n’arrivait tout simplement pas à assimiler toutes les informations, à tout gérer : sa propre culpabilité et son mal-être, sa colère, son besoin que Brooklyn l’écoute et la comprenne, la colère de celui-ci, cette histoire de rumeur, cette histoire entière… Mais elle était pas seule, même s’il s’agissait de Brook et qu’il l’avait déjà vue pleurer - c’était quand ils étaient encore enfants, ça ne comptait pas vraiment - alors elle laissa juste s’écouler le silence, quelques secondes seulement puis que le Serpentard n’en avait visiblement pas terminé.

Il faisait pas un peu chaud ici ? Et les murs n’étaient pas vraiment rapprochés, le plafond bien trop bas ? Son souffle s’accélérait mais son esprit, lui, était encore focalisé sur les paroles du jeune homme. C’est bon, je peux parler ? demanda-t-elle finalement. Ou bien tu vas encore m’envoyer bouler avant même que je n’ai pu prononcer un seul mot ? continua-t-elle, retrouvant de son agressivité. Elle ne savait même pas par où commencer, elle n’avait plus envie de s’excuser pour hier, pas après tout ce qu’elle venait de se prendre en pleine figure, ça non. Elle n’avait pas envie non plus de lui expliquer pourquoi elle s’était retrouvée à l’infirmerie, pourquoi avec Zach, pourquoi… Je voulais t’envoyer un mot pour te prévenir, mais Lennox refusait de me laisser quitter l’Infirmerie et, aux dernières nouvelles, il n’y a pas de hiboux là-bas. Tu crois quoi ? Que j’avais vraiment envie de passer ma soirée et la nuit là-bas ? Non, pas vraiment, mais on m’a pas laissé le choix. Alors si tu pouvais éviter de jouer les grands vexés et accepter de m’écouter sans nous entraîner jusque dans un putain de passage secret à la con, j’apprécierais grandement ! lâcha-t-elle d’une traite avant de prendre une grande respiration, avalant de l’air qui sentait franchement l’humidité et le renfermé. J’avais envie de venir, je ne voulais pas annuler mais il a jugé plus prudent de nous garder en observation toute la nuit et j’ai réussis à me barrer que ce matin. Et tu t’en fous sûrement, mais une des premières choses que j’ai faites quand tout le monde commençait à se lever, c’est t’attendre pour te parler. Et puis, revenant à la charge, cette histoire de rumeur se rappela à elle. Et parce qu’elle avait besoin de savoir ce qu’il pouvait déjà bien se dire, elle demanda, d’une voix blanche : C’est quoi cette rumeur ?
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❝ J'ai besoin que tu me dises que tout ira bien ❞Brooklyn & Casey
Tragique, moi ? Ca se serait si j'étais du genre à tout exagérer. Oui bon, peut-être un petit peu, mais c'est elle aussi. Elle ne peut pas faire un effort dans sa vie ? C'était trop lui demander de tenir son engagement ? Ou au moins de prévenir ? Je suis conscient qu'elle a une vie, qu'elle a des amis, potentiellement un petit ami, mais merde, 2h de sa vie c'est pas trop demandé que je sache. Je ne l'oblige pas à venir me parler dans les couloirs ou à la grande salle. Je m'en fous qu'elle m'ignore quand on se croise ou en cours, mais le minimum c'est que quand elle propose un rendez-vous, elle s'y pointe. Quand ça cette histoire de sortilèges qu'elle veut me balancer sur la tronche pour que je me stoppe, je ne vois pas où j'exagère. Qu'est-ce que ça donnerait si c'était une arme moldue plutôt que sorcière ? "Ca va, j'ai visé le bras, tu ne vas pas en mourir. Oui, je t'ai tiré dessus ou poignardé, mais c'est de ta faute aussi, tu ne m'as pas écouté !" Paye ta logique. Et puis non, je suis désolé, mais avec le passé qu'on se trimbale tous les deux, on ne menace pas l'autre, y'a pas de "je voulais juste te faire stopper" qui tienne. On ne fait pas ça entre nous. N'importe qui pourrait potentiellement passer - et encore - mais pas elle. Alors oui, je suis en colère et oui, je lui rentre dans le lard, mais c'est de sa faute. Tout est entièrement de sa faute. Et qu'elle n'accepte pas cette évidence, c'est son problème, pas le mien. "Ca n'a rien à voir avec être tragique Casey. Toi plus qu'une autre devrait savoir ce que ça peut provoquer les menace sur nous !" Culpabilité puissance 10.000. Oui, c'est un peu dégueulasse, mais en même temps, en cet instant, mon but n'est même pas de lui faire de la peine, mais de lui faire comprendre que non, désolé, mais je n'accepterais pas qu'elle me menace sans réagir. Et si elle trouve que j'en fais trop c'est que peut-être elle ne me connait pas si bien que ça. J'ai trop été menacé dans ma vie pour accepter qu'une amie, ma meilleure amie ?, en tout cas mon amie d'enfance, me menace à son tour. Que ce soit pour la blague ou pas ne change rien, je refuse. Plus jamais. Pas tant que je pourrais l'en empêcher du moins. Parce que je suis conscient que si c'est arrivé récemment, ça pourrait très bien se reproduire. Et rien que l'idée me donne la nausée.

Et puis je m'emballe, parce que comme on dit, quand on ouvre la boîte de Pandore, il est bien difficile de la refermer. Je lâche tout, sans trop réfléchir, je balance tout ce que j'ai sur le coeur. Avec elle, c'est facile, c'est devenu comme instinctif. Là où avec les autres, je garde tout pour moi et il est bien difficile de me faire dire un mot, avec elle, tout s'effondre immédiatement. Pourquoi ? Je l'ignore. Il y a certainement une explication logique à ça, mais moi je ne la connais pas et au final, je m'en fous un peu. Elle ne dit rien, de toute façon ce n'est pas comme si je lui laissais l'occasion de pouvoir en placer une. Je ne veux pas l'entendre je crois, je ne veux pas savoir. C'est débile parce qu'en même temps si ... vous voyez le genre, un peu schizo sur les bords le mec, à vouloir tout et son contraire. En fait, ce n'est pas tant que je ne veux pas savoir, parce qu'au fond si, je veux comprendre pourquoi. Pourquoi elle m'a laissé tombé ? Pourquoi elle m'a demandé de venir si c'est pour me laisser en plan ? Et surtout pourquoi elle était à l'infirmerie avec l'autre ? Mais en même temps, lui balancer tout dans la tronche ça fait un bien fou, mine de rien, elle est devenue comme un défouloir en cet instant et dieu que j'en ai besoin. Elle prend pour hier soir et pour tout ce qui m'est arrivé jusque là et que j'ai gardé pour moi. Je ne lâche pas tout, bien entendu, mais disons que ça fait du bien de crier un bon coup et d'exprimer son injustice. Alors oui, elle n'a rien demandé et la pauvre ça lui tombe quand même dessus, mais je n'ai jamais prétendu être quelqu'un de bien de toute façon. Si elle se justifie, je n'aurais plus de raison d'être en colère et je n'aime pas trop l'idée. Raison pour laquelle je ne lui en laisse pas placer une. Sauf qu'il arrive forcément un moment où elle peut enfin reprendre la main. "Ne me tente pas trop !" Me contentais-je de lui dire toujours en colère. Oui parce que certes je lui ai balancé pas mal dans la tronche et ça m'a un peu soulagé, mais ça ne signifie pas pour autant que je ne suis plus en colère.

Elle finit par me dire qu Lennox ne voulait pas la laisser sortir. Mais pourquoi ? Qu'est-ce qu'elle avait pour qu'on la mette en quarantaine ? Et quel est le rapport avec Zach ? C'est ça que je ne comprends pas. Si elle avait été malade, lui aurait pu rentrer dans sa salle commune sans problème. C'est que c'est forcément quelque chose qui les concerne tous les deux. Cela dit, la rumeur sur le fait qu'elle soit enceinte, je n'y crois pas des masses, parce que ça n'expliquerait pas pourquoi ils sont restés à l'infirmerie tous les deux. Enfin, je crois ... "Quoi ? Tétais pas au courant que j'étais un grand aventurier ? Toujours en quête de sensations fortes ?" Dis-je un peu brusquement, avant de reprendre d'un timbre de voix plus hésitant, tout en observant ce qui les entouré, peu rassuré. "Ben moi non plus ... Mais j'espérais que tu lâcherais l'affaire avant que j'ai besoin d'aller plus loin ... " Sauf que non, Madame est plus têtue qu'une mule et nous voilà en plein milieu d'un couloir délabré et étroit, à ce demander ce qu'on fout ici. Vous allez me dire, personne ne pourra nous entendre ici, mais quand même, je préférerais être ailleurs. J'espère que cette conversation va vite se terminer pour qu'on puisse repartir en arrière, je n'ai aucunement l'intention d'aller plus loin. Tentant d'oublier tout ça, pour éviter de sentir l'angoisse monter en moi, je me concentrais de nouveau sur Casey. "Pourquoi tu étais à l'infirmerie ? Et pourquoi avec lui ? " C'est fou comme ce détail m'insupporte. Ca aurait été n'importe qui, je m'en foutrais, mais que Casey se retrouve en quarantaine avec un autre mec, ça me gonfle. Pourquoi ? Je l'ignore, mais ça m'énerve franchement. Pourtant ils ont pu choper par hasard la même maladie débile et seraient restés à l'infirmerie pour la nuit avec Lennox, mais cette rumeur tourbillonnait dans la tête sans que j'arrive à l'en chasser. "Rien. Une rumeur à la con comme il y en a tout le temps." Tout à l'heure j'aurais presque pris plaisir à la lui balancer dans la tronche, mais pas maintenant. Je sais que ça va la blesser et étrangement, je n'en ai plus envie. C'est tellement con.

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❝ Que tu m'dises que j'suis hors de danger, que mon état va s'améliorer ❞Brooklyn & CaseyIl faudrait peut-être qu’un jour, éventuellement, elle se penche sérieusement sur le pourquoi Brooklyn était le seul à la mettre dans tous ses états, le seul qui pouvait l’atteindre aussi facilement, que ce soit pour la mettre en colère, la blesser, la rendre triste ou un peu plus heureuse. Devait bien y avoir quelque chose à creuser, une pathologie chelou qui explique que même après des années de silence radio tout ce que pense Brooklyn d’elle l’affecte à ce point. Oui, ils avaient vécu les pires choses tous les deux, ils avaient un passé commun des plus affreux, mais est-ce que ça suffisait à expliquer tout ça ? Parce qu’elle en avait un peu marre de sentir ses émotions jouer au yo-yo dès que le Serpentard était dans l’équation. Elle qui avait tellement l’habitude de maîtriser parfaitement ses émotions, ou du moins de faire semblant, elle devenait carrément nulle à ce jeu là en sa présence et elle avait envie de tout lui dire. Bon, et en même temps, elle n’avait pas envie de se pencher sur la question - qu’elle ne se posait même pas, en fait - parce que ça lui convenait bien, cette histoire. Sauf quand il adoptait cette attitude de crétin borné, on aurait dit un adolescent en pleine crise, franchement, et quand il l’énervait au plus haut point. Mais sinon, le reste du temps, elle était plutôt contente de voir que les années n’avaient rien changé à la force de leur lien. Malheureusement, pour le moment, la plupart de leurs interactions étaient basées sur une incompréhension mutuelle et un orgueil assez fort de la part des deux jeunes sorciers. Ils avaient encore du travail à faire. Enfin, bon, la thérapie de groupe ça n’allait pas être pour aujourd’hui, ils avaient autre chose à régler - bien que se disputer avec Brooklyn, même si ça l’énervait, même s’il la blessait, parvenait à lui faire oublier pendant quelques secondes ses tristes états d’âmes. Du moins, quand il ne lui balançait pas en pleine gueule le coeur même de son mal-être.

Casey sentit que les larmes étaient sur le point d’envahir ses yeux quand il lui fit froidement remarquer qu’elle aurait du savoir ce que ses menaces pouvaient évoquer chez lui. Peut-être que son but était purement et simplement de la faire culpabiliser, elle n’en savait rien, ne se posait même pas la question en réalité, mais dans tous les cas, c’est bien que ce ça provoquait chez elle : de la culpabilité. À aucun moment elle n’avait voulu faire remonter de mauvais souvenirs à la surface ni même créer une situation parallèle à celles qu’ils avaient vécues, bien trop nombreuses, dans leur enfance. Elle avait juste voulu qu’il s’arrête, même si elle devait le provoquer pour qu’il la laisse enfin le rattraper, sans imaginer qu’il associerait sa menace en l’air - franchement elle n’avait jamais vraiment envisagé de lui lancer un sortilège… bon d’accord, si, peut-être qu’elle l’avait sérieusement envisagé, même si ça n’avait été que durant quelques secondes, mais jamais elle ne lui aurait lancé un sortilège pour le blesser ou lui faire du mal, juste pour qu’il s’arrête et la laisse lui parler… S’il s’était arrêté là, sûrement que Casey aurait continué à culpabiliser et se serait même excusée - oui, il y avait certains sujets, particulièrement quand ça la concernait et Brooklyn avec, qui étaient plus prompts à la faire s’excuser - si le Serpentard n’avait pas continué à lui jeter à la figure des mots pleins de colère. Ah oui, c’est sur qu’il était doué pour faire culpabiliser les autres mais pour se remettre en question et voir le mal que lui-même provoquait, ça, on pouvait toujours attendre que la lune soit rouge. Ah ça c’est sur que prendre les autres pour des défouloirs, c’est franchement mieux et ça ne me rappelle rien non plus. La lune peut-être pas, mais elle, elle voyait rouge. Elle n’avait plus envie d’être le punching-ball de personne, que ce soit physiquement ou verbalement, et encore moins celui de Brooklyn. Ça, certainement pas. Il était le seul à qui elle était prête à accorder son amitié sans conditions et sans limites, quand bien même toute sa confiance mettrait peut-être un peu de temps à revenir, mais pas à ce qu’il se serve d’elle comme d’un gentil paillasson sur lequel il pouvait essuyer sa mauvaise humeur comme si elle n’allait pas broncher, rien dire, et attendre gentiment qu’il daigne l’écouter.

C’est avec colère qu’elle le fixa quand il lui réplique de ne pas trop le tenter. La seule lumière étant celle qui provenait de leur baguette respective, elle n’était pas sûre qu’il puisse voir l’irritation danser dans ses yeux mais qu’importe. S’il ne pouvait pas la voir, il l’entendrait bien. Sinon quoi ? Ouais, elle le cherchait, mais il fallait se mettre à sa place aussi. D’accord elle était peut-être un peu trop orgueilleuse et n’aimait pas quand on la piquait comme ça, surtout, surtout quand c’était lui, mais il était au moins comme elle, si ce n’était pire, et franchement qu’il était exaspérant. Et comme toujours entre eux deux, la colère de l’un alimentait celle de l’autre et c’était un cercle vicieux qui n’en finissait pas. L’avantage, rarissime mais bon, c’était que l’inverse marchait aussi en général. Comme il suffisait d’un rien pour qu’ils se disputent, il fallait aussi un petit rien pour que la tension puisse s’apaiser et que le cercle vicieux devienne alors un cercle vertueux. Le petit rien, en l'occurrence, n’en était pas vraiment un puisqu’il s’agissait du lieu où il se trouvait et qui eu le mérite de détourner l’attention, et la tension, de Brooklyn. Non je n’étais pas au courant, je crois bien que personne ne l’est encore. railla-t-elle, tout en étant parfaitement sérieuse. Même lui ne l’était pas, et il n’eut aucun mal à l’avouer. Bon, elle était pas du tout douée avec le second degré et l’ironie en général mais là, elle avait quand même réussi à la saisir. Casey sentit un peu de colère la quitter laisser place à… rien. De l’exaspération, un peu, mais aussi une grande fatigue. Leurs engueulades étaient toujours beaucoup trop intenses, s’en était fatiguant. Lâcher l’affaire et que tu ne me parles ensuite plus jamais ? Non merci. Elle sentit que la colère qui se trouvait entre eux deux se diluait un petit peu, s’évaporait, s’éloignait, même si, il ne fallait pas se leurrer, elle n’était jamais bien loin. Avec leur caractère de merde, ils marchaient sur des chardons ardents constamment mais, le problème, c’est qu’ils étaient trop bornés tous les deux pour pouvoir y aller en douceur et éviter de rallumer l’incendie. Un cercle vicieux je vous dis. Alors la prochaine fois, tu nous évites ça à tous les deux et tu vas, je sais pas moi, dans les cuisines. Au moins y aurait de quoi manger. marmonna-t-elle en jetant un nouveau regard autour d’elle. Oui, c’était vraiment très étroit ici en fait, vraiment vraiment très étroit, pensait-elle pendant que son coeur se mettait à cogner un petit peu plus fort dans sa poitrine.

Le mérite de ce couloir étroit - bien trop étroit, par Merlin on étouffait ici - c’est qu’il faisait oublier à Casey qu’elle était encore énervée contre Brooklyn deux secondes auparavant et, surtout, que sa vie était au point le plus bas, qu’elle voulait mourir et oublier à tout jamais la veille, ou alors, dans une mesure un peu moins dramatique, se rouler en boule dans son lit, se faire mal à en oublier les images qui tournaient dans sa tête, et puis pourquoi pas, ensuite, mourir. C’était un bon programme. Le désavantage de ce couloir étroit, c’était que Brooklyn cherchait à tout prix à éviter de penser qu’il s’y trouvait et qu’il se concentra donc sur l’objet de leur dispute : le lapin que Casey lui avait posé la veille et donc, forcément, à son passage à l’infirmerie, directement relié à Zach et ce qui lui donnait envie de pleurer toutes les larmes de son corps. La question de Brooklyn fit revenir la boule qui lui enserra la gorge. Entre les lieux qui rendaient sa respiration erratique et ce noeud dans la gorge, et puis ce mal de tête, et les larmes qui avaient trop coulées mais qui étaient bien assez nombreuses… La brune eu un petit reniflement, qui aurait pu passer pour n’importe quoi mais qui servit à ravaler un peu de tout ça. Elle n’avait pas envie d’en parler, ni même d’y penser, et en même temps elle devait des explications à Brooklyn. Heureusement - ou pas, vu le sujet - il lui tendit une perche qu’elle s’empressa de saisir pour repousser un peu le moment où elle aurait à lui expliquer, au moins dans les grandes lignes, pourquoi elle n’avait pas pu le rejoindre hier soir. D’abord la rumeur, c’est toi qui en a parlé alors va jusqu’au bout. Elle dit quoi ? Sa voix s’effondra légèrement sur ces derniers mots parce qu’elle savait, inconsciemment, qu’elle se plantait elle même un couteau dans le dos. Une rumeur ce matin, ça ne pouvait que concerner hier et elle n’avait pas envie d’entendre ce que les élèves croyaient savoir de ça. Mais elle avait encore moins envie de ressasser les souvenirs… J’étais… j’étais à l’infirmerie pour une potion... Le mot n’était pas très bien choisi, c’était plutôt à cause que pour une potion, mais elle voulait retarder l’échéance le plus possible et qu’il parle lui d’abord. Finalement, quand il lui hurlait dessus, c’était presque moins pire...
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❝ J'ai besoin que tu me dises que tout ira bien ❞Brooklyn & Casey
"C'est entièrement de ta faute. Je ne me défoulerais pas sur toi si tu t'étais pointée hier ou si tu ne m'avais pas suivi ici, te contentant d'une lettre. On sait tous les deux qu'on ne peut pas discuter sans se crier dessus, surtout quand on est énervé, tu t'attendais à quoi au juste ? Que je t'accueille les bras ouverts ?" Lui dis-je en colère. Non mais c'est vrai, si tu ne veux pas une dispute, ne vas pas à la confrontation, ça tient du bon sens. Elle me connaît, en théorie, elle sait comment je réagis. Comment elle aurait pu croire que je me serais arrêté pour l'écouter ? Comment elle a pu se dire que j'accepterais de bon gré de me plier à ses 4 volontés. Je suis con mais peut-être pas encore à ce point là. Tu ne plantes pas une personne sans explication et t'attendre à ce qu'elle accepte de te parler ensuite. Evidemment que je ne vais pas en avoir envie, même si c'est pour qu'elle se justifie. C'est trop tard, envoie moi un hibou et que je ne serais plus en colère, je lirais la lettre, point. Ou alors va à la confrontation et prend sur toi pour ne pas t'énerver à ton tour, sinon ça n'a pas de sens, sauf si ton but c'est aussi de te défouler sur l'autre. Si elle ne veut pas être un défouloir, qu'elle ne tende pas le bâton pour se faire battre. Alors oui, je suis certainement très injuste avec elle, elle n'avait pas de mauvaises intentions, mais je m'en fous, cette situation m'énerve et je n'ai pas envie de garder ça pour moi. Peut-être que c'est facile, un peu trop cruel et tout ce que vous voulez, mais je n'ai jamais prétendu être une bonne personne. On m'a forgé dans la douleur, il ne faut pas s'attendre à ce que je sois quelqu'un de bien derrière. Et puis elle m'énerve. Elle m'énerve à être en colère contre moi juste parce que je ne veux pas l'écouter et que ça ne plait pas à Madame. Elle m'énerve de me courir après alors que je n'en ai pas envie. Elle m'énerve de m'obliger à me confronter à elle. Elle m'énerve d'être elle, parce que je n'arrive pas à être insensible quand c'est elle et ça m'énerve encore plus. Je suis quelqu'un d'impassible, j'aimerais bien le rester en toute circonstance et ne pas devoir subir mes hormones où je ne sais trop ce que c'est à chaque fois qu'elle franchie une porte. Je déteste ça. Je ne le veux pas.

"Je pourrais continuer à t'en foutre plein la gueule ... ou alors te planter ici et continuer mon chemin ... ça a l'air tellement accueillant dans le coin, je n'aimerais pas rater la fête !" Tu parles d'un endroit accueillant. Quand je commence à poser mon regard sur ce qui m'entoure, je sens l'angoisse augmenter d'un cran. Je n'aime pas du tout et je lui en veux de m'avoir poussé dans ce trou à rat. Mais en même temps, actuellement, nous sommes dans le même bateau. Et au vu de sa tronche actuellement, je me dis qu'elle n'est pas plus enjouée que moi de se retrouver ici. Alors avec un peu de chance, il me suffirait de faire quelques pas pour la voir tourner les talons et s'en aller, me laissant tout le loisir d'attendre un peu, en prenant beaucoup sur moi, avant de décamper à mon tour sans demander mon reste. Elle ne sera pas aussi vicieuse pour m'attendre à la sortie. Enfin je l'espère. Au pire je prétendrais que le passage est bouché, je doute qu'elle aille vérifier vu comment elle est aussi à l'aise que moi ici. C'est vachement étroit non ? Les murs ne se rapprocheraient pas sans qu'on s'en rende compte ? Elle se fout de ma gueule en prétendant que personne n'est au courant de mon côté aventurier. Je lui décoche un regard noir, même si au fond, c'était totalement vrai, moi le premier je n'en étais pas au courant. Le danger, ce n'est pas mon kiffe. Je reste très très loin de toute source d'ennuis. De temps en temps j'enfreins le règlement, mais c'est essentiellement pour me retrouver seul et isolé, qu'importe l'heure ou le lieu. Mais voilà, en général, en dehors de ça, je m'en passe bien. Je suis un garçon assez discipliné, essentiellement parce que si je ne l'étais pas étant gosse, je me prenais des coups de ceinture et croyez moi, ça fait mal. Surtout que mon père n'y allait pas de main morte et qu'il allait jusqu'au sang. Au début non, quand il a commencé, il n'osait pas, mais je peux vous dire qu'une fois qu'il a pris le coup de main, plus rien ne l'arrêtait et surtout pas mes cris. Plus je criais et plus il continuait. Il prétendait m'apprendre l'obéissance et l'abnégation de soit. Si Dieu a voulu que j'ai mal, c'est pour une bonne raison. Je dois me laver de mes péchés. Quand Casey reprit la parole, je dois bien avouer que pour le coup elle marquait un point et mon silence fut certainement éloquent. Il est vrai que si elle avait abandonné facilement la lutte, elle aurait pu faire une croix sur moi. A mes yeux ça aurait été une preuve qu'elle s'en fout de ma gueule et qu'elle ne fait que se servir de moi. Pour quoi ? Je ne sais pas, mais c'est un détail sur lequel je plancherais plus tard. Le fait qu'elle s'acharne au point de prendre le risque de s'en prendre plein la gueule est tout à son honneur, même si je persiste à penser qu'une lettre lui aura épargné bien des désagrément. "Oui bon, sur ce coup là tu marques un point ... Mais une lettre aurait pu fonctionné ... même si on sait tous les deux que je ne l'aurais lu que dans quelques jours ! " Le ton est moins brusque, plus ouvert à la discussion qu'il y a quelques instants. Bon, ce n'est pas encore l'ambiance de folie et on sent toujours beaucoup de tension entre les deux adolescents, mais il y a du mieux. Le fait qu'ils commencent à prendre conscience de ce qu'il les entourait jouait certainement dans l'équation.

"Il y a trop de monde dans les cuisines !" Dis-je simplement, au lieu de lui dire qu'elle avait raison et que la prochaine fois je me contenterais d'arpenter rapidement les couloirs en quête d'un refuge de fortune qui ne me voulait pas du mal. C'est de plus en plus étroits, non ? J'ai vraiment des idées de merde parfois, c'est incroyable. au moins maintenant je sais ce qu'il se cache derrière cette porte et je sais que plus jamais je n'y remettrais les pieds. Mais en cas d'attaque, sait-on jamais, on pourrait tenter de fuir par là, encore faut-il que le couloir ne s'arrête pas à cause d'éboulis ou un truc du genre. Enfin bon, je ne veux pas trop y penser sinon je vais devenir parano. Plus personne ne nous voudra du mal, il n'y a aucune raison. Poudlard est surveillé. Enfin bon, c'était déjà le cas à la base et pourtant ils ont quand même réussit à rentrer et à nous séquestrer ici quasiment un an. J'avoue que j'ai un peu du mal à comprendre comment c'est arrivé. Une histoire de fausses pistes et d'élimination des Aurors si j'ai bien compris, mais quand même, c'est un peu limite comme excuse je trouve. On revient sur cette histoire d'infirmerie, ça nous permet de ne plus trop penser à ce qui nous entoure. On se leurre un peu comme on veut. On peut dire que Casey sait m'énerver en une fraction de seconde, c'est vraiment un don chez elle. Surtout pour quoi ? Pour entendre une rumeur qui va la blesser ? Quel intérêt franchement ? Oui bon, je sais, c'est de ma faute, mais elle se doute bien que ça ne va pas lui plaire, alors pourquoi elle insiste ? Les rumeurs ne sont jamais flatteuses en général, on en prend toujours pour son grade, d'une façon ou d'une autre. "Non mais t'es pas ici pour marchander. Je m'en ballec que j'ai parlé de la rumeur avant. Tu craches le morceau point. T'es venue pour t'expliquer, donc tu le fais et tu me casses pas les couilles Casey. C'est quoi cette histoire de potion ? " Délicatesse bonjour ! Mais bon, comme je l'ai dit, elle a l'art de me faire sortir de mes gongs. Elle veut m'expliquer, ben qu'elle le fasse, qu'elle ne joue pas à Madame Mystère pour le plaisir, je ne suis pas d'humeur. "Surtout qu'on sait tous les deux que cette rumeur va te blesser ! Elles n'ont jamais été flatteuses ou amusantes. Elles ne sont que là pour démontrer que l'homme est capable du pire quand il est sous couvert de l'anonymat. Alors oublie là !" De toute façon elle l'apprendra bien assez tôt, alors pourquoi elle veut me forcer à lui la dire. Même si je l'ai bien cherché, tout à l'heure, en colère, j'aurais pu la lui balancer, maintenant je n'en ai plus envie.

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Message(#) Sujet: Re: [Année 2023-2024] j'ai besoin que tu me dises que tout ira bien (ft Brook) [Année 2023-2024]  j'ai besoin que tu me dises que tout ira bien (ft Brook) EmptyDim 29 Oct - 16:48


❝ Que tu m'dises que j'suis hors de danger, que mon état va s'améliorer ❞Brooklyn & CaseyAprès se défouler, rejeter la faute sur l’autre et lui faire comprendre qu’il est responsable de la situation. T’as vraiment été à bonne école toi. Et elle, elle est peut-être allée un peu loin. Mais c’est de sa faute à lui. Premièrement, c’est lui qui avait mis sur le tapis le sujet du passé. Deuxièmement, il la vexait à force. Alors c’est vrai, à quoi elle s’attendait ? Qu’il la prenne dans ses bras et la réconforte ? Elle n’était pas aveugle, connaissait Brooklyn comme personne, alors si elle avait cru ça, c’est que toute trace d’intelligence l’avait désertée. Non, elle n’y avait pas cru. Par contre… elle l’avait espéré. Un peu. Pour la première fois depuis une éternité, elle aurait bien aimé que quelqu’un la prenne dans ses bras pour la réconforter et lui dire que tout allait bien se passer, que les événements de la veille ne marquaient pas la fin de son monde, qu’elle allait réussir à les surmonter. Brooklyn était la personne la plus susceptible de le faire puisqu’il était la personne dont elle était le plus proche, aussi étonnant que ça puisse paraître vu qu’ils se remettaient tout juste à se parler. Manque de bol pour elle, c’était aussi la dernière personne susceptible de le faire. Alors non, elle ne s’attendait pas à ce qu’il l’accueille à bras ouverts, encore moins qu’il la réconforte, mais elle n’avait pas pu s’empêcher d’y croire. Avec Brooklyn, c’était toujours ça, elle s’accrochait à de minces lambeaux d’espoirs, finissait une fois sur deux déçue et encore plus mal qu’avant, puis espérait à nouveau. Sauf que, mine de rien, ses espoirs avaient triomphé puisqu’ils entamaient une réconciliation - sur le rythme, un pas en avant, deux pas en arrière, mais quand même - alors elle n’allait pas se flageller de croire à des choses impossibles. Pas maintenant. Vexée donc, énervée qu’il rejette l’entière faute sur elle, c’est reparti pour un tour.

La brune a presque envie de lui dire de continuer à lui en foutre plein la gueule puisque, visiblement, c’est son sport préféré, mais un bout de conscience qui prône la paix entre les deux adolescents l’en empêche. Et puis, elle n’a pas envie qu’il tourne les talons et la laisse toute seule ici, même si la porte par laquelle ils sont entrés n’est pas très loin derrière elle. Elle tourne d’ailleurs la tête, comme pour s’assurer que la sortie n’a pas disparu entre temps, mais ce geste ne sert à rien : la seule lumière, c’est celle de leur baguette, et derrière elle ce n’est rien qu’un fond noir angoissant qui lui enserre la gorge. Casey tente d’oublier, encore, qu’ils sont dans un couloir très étroit, vieux, humide, sûrement laissé à l’abandon, avec tout qui peut s’écrouler d’un instant à l’autre… Non, ce n’est pas comme ça qu’elle va y arriver. Brooklyn lui répond et elle accroche son regard à son visage, son esprit à ses paroles pour occulter tout le reste. Mauvaise idée puisqu’il réussit encore une fois à la blesser. Elle savait bien à quoi s’attendre, c’est pour ça qu’elle n’a pas attendu des heures, voire des jours, pour lui parler : elle savait pertinemment que plus le temps passerait, moins il serait enclin à l’écouter. Mais quand même, ça ne fait franchement pas plaisir à entendre. À croire qu’elle lui importe si peu qu’il peut réussir à tirer un trait sur elle pour un simple rendez-vous raté et ce, sans sourciller. Décidément, elle qui était venu pour trouver un sorte de repère, éviter une catastrophe et s’assurer qu’au moins un élément, dans sa vie, continuerait d’aller bien, elle aurait presque mieux fait de rester dans sa douche à se brûler et à s’arracher la peau. Est-ce qu’il lui en tiendrait rigueur si elle se laissait tomber sur le sol pour pleurer de rage, de frustration et de dépit ? Il y trouverait sûrement quelque chose à redire, oui. Comme actuellement, il trouvait quelque chose à redire au fait qu’elle l’ai suivi partout comme une conne pour s’excuser - chose que, d’accord, elle n’avait pas encore fait, mais uniquement à cause de son sale caractère à lui - au lieu de se dire que, peut-être, c’était une preuve d’attachement suffisante pour arrêter de tirer la gueule. Mais non, bien sûr que non. Tout est dit. Ça aurait pu fonctionner. Aurait. Je n’avais pas envie d’attendre des jours pour savoir si ça allait s’arranger ou pas. Là, il lui fallait quoi de plus ? Non parce que si elle pouvait toujours rêver pour qu’il la réconforte, il pouvait toujours se mettre le doigt dans l’oeil pour qu’elle dise plus clairement qu’elle tenait assez à lui pour ne pas laisser la situation s’envenimer. D’accord, qu’elle tenait à lui tout court. Oh, et puis qu’il aille se faire foutre. Et puis... Satanée voix qui ne lui obéissait pas tout le temps. À force, elle aurait du s’y faire : quand elle était avec Brooklyn, sa parfaite maîtrise d’elle-même n’était plus parfaite du tout. Mais elle n’arrivait toujours pas à y prendre en compte. Sinon, elle aurait pu trouver rapidement de quoi combler cette phrase mais rien ne lui venait, à part ce qu’elle comptait réellement dire, ou plutôt ce qu’elle pensait à ce moment là, à savoir : et puis elle avait besoin de lui parce que ça n’allait franchement pas fort à cause de hier et qu’elle espérait qu’il l’aide à se sentir un peu mieux mais elle aurait mieux fait de s’abstenir vu l’accueil qu’il lui réservait.

L’accueil et puis le lieu. S’il avait voulu le faire exprès, il n’aurait pas fait mieux. Et peut-être qu’il y avait trop de monde dans les cuisines mais au moins il y avait à manger, il y faisait bon, il ne faisait pas noir et il n’y avait pas… un rat. La brune sursauta violemment, son épaule se cogna douloureusement contre une des paroi, mais elle ignora la douleur. Aussi vite que l’éclair, Casey baissa sa baguette vers le sol mais elle ne vit rien. Ne restait que la sensation qu’un corps bien trop gros à son goût venait de lui frôler la cheville, à l’endroit pile où sa peau était à nue puisqu’elle portait un pantacourt en toile, et la certitude qu’il s’agissait d’un rat. Un rat. Ça plus la pénombre plus l’étroitesse des lieux, elle allait faire une crise de panique. Elle détestait les rats, elle en avait une peur phobique, et le fait de ne pas les voir n’y changeait rien : elle n’avait qu’à imaginer qu’il y en avait et c’était parti pour une montée d’angoisse. La panique était trop importante pour qu’elle laisse la moindre place à la colère alors que Brooklyn s’énervait une nouvelle fois contre elle. Elle avait sincèrement l’impression d’être une sale gosse quand il lui parlait comme ça, mais elle ne s’en offusqua pas, son esprit concentré sur le fait que des milliers de rats devait grouiller de partout à cet instant et qu’ils allaient lui sauter dessus et la dévorer. Je… C'est à cause de Zach... On a… Et il me fallait une potion pour… C’est... Elle ne parvenait pas vraiment à aligner deux pensées cohérentes, surtout sur ce sujet, surtout à cet instant. Sa voix ne faisait que ce bloquer dans sa gorge, elle se détestait de montrer la moindre faiblesse, même si c’était devant Brooklyn, mais les phobies sont irrationnelles. Brook... Sa voix montait dans les aïgus et l’air commençait sérieusement à lui manquer. Et elle aurait juré que les murs se rapprochaient. On peut sortir de là et continuer cette conversation ailleurs, s’il te plaît ? demanda-t-elle à toute vitesse, se jurant qu’elle ne lui parlerait plus jamais s’il faisait la moindre réflexion.
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❝ J'ai besoin que tu me dises que tout ira bien ❞Brooklyn & Casey
"La même que toi visiblement !" Lui dis-je du tac au tac. Hors de question que les rôles s'inversent juste parce que Madame l'a décidé. C'est elle la coupable de tout ça, pas moi. Peut-être que j'aurais pu réagir autrement, c'est un fait, mais on me connait tous les deux, on sait que je suis impulsif comme garçon, surtout quand il s'agit d'elle. Je me braque pour un rien, je refuse bien souvent de parler aux gens, je les fuis comme la peste, elle pensait quoi ? Que j'allais me précipiter vers elle, bras ouverts, pour lui dire que ce n'était pas grave, que je ne lui en voulais pas et que je serais prêt à attendre des nuits entières qu'elle se décide à venir à ma rencontre ? Non, évidemment que non. Je ne suis pas prêt de lui accorder un second rendez-vous et je m'en fous qu'elle ait une bonne raison ou non. Elle m'a planté, point. Je sais que je dis ça sous le coup de la colère et que je ne le pense pas vraiment, mais qu'importe, à cet instant, je n'ai plus vraiment envie de la voir. Je veux qu'elle tourne les talons, résignés et qu'elle me laisse tranquille. Dans quelques jours, je regretterais certainement mais pour le moment, elle me saoule. Elle me saoule de me mettre toujours dans tous mes états. Je déteste ça. Je préfère ne rien ressentir, c'est beaucoup plus facile. Alors qu'avec elle, rien n'est jamais facile. Rien. Tout peut partir en dispute, tout est toujours sujet à discorde. Où est notre enfance ? Où sont nos rires, nos sourires ou nos moments passés l'un avec l'autre ? Je me souviens d'une époque où je n'avais jamais envie qu'elle parte. Je me souviens d'une époque où le moment de la séparation était difficile. Autant parce que nous allions être séparés que parce que nous devions retourner dans nos enfers personnels. Et j'avais cette sensation que loin d'elle, je n'étais plus rien, je n'avais plus la force de me battre, de continuer. Et pourtant je le faisais quand même, je me disais que je n'étais pas seul, j'espérais que rien ne lui arrivait mais en même temps, je me disais que si je souffrais, il y avait de forte chance qu'elle aussi. C'est assez difficile à expliquer. Je ne voulais pas qu'il lui arrive quelque chose, mais égoïstement j'étais content de ne pas être le seul à souffrir. Et puis un jour, tout s'est arrêté pour moi, mais pas pour elle. Et inconsciemment, je me sens coupable de ça. Alors que concrètement, je n'ai rien fait.

"Et puis quoi ?" Lui demandais-je. Elle n'a pas choisi la solution de facilité et normalement je devrais en être content, soulagé presque. Pourtant ça me faisait plaisir autant que ça m'énervait. Ca me faisait plaisir parce que je me sentais important à ses yeux. Mais ça m'énervait parce que je devais subir encore une dispute, vivre sous tension et je déteste ça. Et puis qui ne me dit pas qu'elle a choisi cette solution là parce qu'elle n'a pas pensé à la lettre ? Ou alors qu'elle voulait que tout s'arrange rapidement, n'aimant pas attendre ? Ou alors qu'elle s'est dit que foutu pour foutu, autant y aller à fond. Bref, il pouvait exister mille et une raisons qui l'auraient poussé à venir me voir plutôt que m'écrire. Mais je sais que je lui prête de mauvaises intentions, que je la diabolise sciemment. C'est plus facile si je pense qu'elle ait vraiment mauvaise, qu'elle a changé depuis toutes ces années et qu'elle n'est plus la gamine que j'ai connu. Et d'une certaine façon j'ai raison, elle a changé. Mais tout le monde change, moi le premier. On grandit, mûrit, évolue. On vit des événements marquant qui nous façonnent, en bien ou en mal. Et elle ne fait pas exception. Alors oui, la Casey que j'ai toujours connu à changer, elle est toujours la même, mais elle a grandi. Elle a appris de la vie, elle sait se défendre, elle sait aussi faire profil bas quand il le faut. Et elle aurait pu faire profil bas entre nous, se dire qu'il vaut mieux attendre que l'orage se calme, que la tempête s'apaise pour revenir vers moi. Et je suis sûr que ça aurait marché, me connaissant, parce que c'est elle et que je ne peux pas lui en vouloir éternellement. Mais au lieu de ça, elle a préféré affronté les éléments, pour pouvoir me parler, tenter d'arranger les choses, même si je ne lui laisse pas l'occasion d'en placer une. Oui, finalement je ne suis peut-être pas le gentil de l'histoire, je ne suis peut-être pas la victime ou pas la seule. Mais que voulez-vous, je n'ai jamais prétendu être quelqu'un de bien...

Je m'énerve, encore et toujours, je veux savoir. Pas de marchandage, pas de "dis le avant moi", parce que je sais que ça ne fonctionne jamais comme on le veut. L'un dit ce qu'il avait à dire, espérant que l'autre lâchera aussi ses propos ensuite, mais rien, on parle de la première histoire, oubliant la seconde. Et ça, il en est hors de question. Je m'en fous de cette rumeur et elle devrait s'en foutre autant que moi. Qu'est-ce qu'il s'est passé avec Zach ? Je veux savoir. Elle se jette à l'eau ou en tout cas elle donne l'impression. Pourtant tout est flou, incertain, je ne comprends rien. Au final je ne sais toujours pas ce qu'il s'est passé entre eux et je crois que c'est pire encore, parce que je me fais mille et un films dans la tête et que rien ne fini bien ... pour moi. Même si je n'ai rien à voir dans cette histoire, je n'aime pas ça, pas ça du tout. "On a quoi ? P'tain Casey crache le morceau bordel. Vous avez quoi ? Vous avez couché ensemble ? C'est ça ? T'es tombée enceinte ? D'où la potion ? " Est-ce que la rumeur était vraie ? Est-ce que finalement elle était fondée. Elles ne le sont tellement jamais que j'ai espéré que ce n'était pas le cas, mais finalement, ce qu'elle n'ose dire qu'à demi-mot, c'est certainement ça. Elle n'ose pas m'avouer qu'ils ont couché ensemble et que maintenant elle est enceinte. Sauf qu'elle ne veut pas le garder, parce qu'elle est trop jeune et qu'elle n'a rien à offrir à ce pauvre gamin et ils ont fait le nécessaire hier soir. Raison pour laquelle Zach était là, certainement pour la soutenir. J'ai un pincement au coeur. Elle fait ce qu'elle veut, elle est libre de voir qui elle veut, mais cela ne m'empêche pas de ne pas aimer. Pourtant elle aurait pu choisir pire. Est-ce que c'est du sérieux entre eux ? Si ce n'était qu'une histoire d'un soir, pourquoi le lui a-t-elle dit ? Il aurait pu s'en foutre de son côté, trop jeune pour prendre ses responsabilités. Ou alors c'est que c'est un mec bien et que même si ce n'est pas sérieux, il se sent concerné. Je n'en sais rien. Mais quand elle me demande de nous en aller, soudainement j'en ai envie plus que jamais. Je ne veux pas rester ici. Et je ne veux pas la voir. Qu'elle me lâche la bombe et s'en aille. Et elle ne trouvera pas d'ami ici. Pas aujourd'hui. "Ok." Je pourrais lui dire que j'en ai suffisamment entendu comme ça. Pourtant je ne dis rien. Un simple mot. Ok. Ce qui signifie tellement. Je sens que je vais devenir moins locasse. Je veux juste m'en aller. Alors je la contourne, sans la toucher, du moins j'essaie au maximum, préférant m'aplatir contre le mur plutôt que d'avoir un seul contact avec elle et je m'approche de la porte. Mais rien. Elle reste fermée. J'ai beau la pousser de toute mes forces, rien ne se passe. "Alohomora" Dis-je, un brin paniqué. Mais toujours rien, la porte reste fermée. C'est un véritable cauchemar, qu'est-ce qu'on va faire. Je me contente de me pousser de la porte, pour la laisser essayer. Je m'installe contre une parois et tente de ne pas céder à la panique. Je vis un véritable cauchemar.

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❝ Que tu m'dises que j'suis hors de danger, que mon état va s'améliorer ❞Brooklyn & CaseyÉvidemment, il fallait que les mots lâchés par inadvertance ne tombent pas dans l’oreille d’un sourd. Depuis le début de cette conversation, Casey avait l’impression que Brooklyn s’employait avec application à ne pas comprendre ce qu’elle lui disait ou alors à comprendre l’exact opposé de ce qu’elle essayait de dire mais, bien sûr, dès qu’il s’agissait d’un début de phrase qu’elle n’avait pas voulu prononcer, pas à haute voix, il fallait que Monsieur s’y intéresse tout particulièrement. Et bien qu’il aille se faire foutre - encore. Après tout, c’était lui le premier qui avait décidé que la rumeur n’était pas si importante que ça après en avoir parlé, alors Casey pouvait faire exactement la même chose. Rien, laisse tomber. De toute façon, il aurait certainement trouver le moyen de mal interpréter ses propos, elle était prête à le parier. Il se serait offusqué qu’elle vienne le trouver lui quand ça n’allait pas, avançant le fait que c’était bien quand ça l’arrangeait, qu’il n’était qu’un bouche-trou quand elle n’était pas occupée avec quelqu’un d’autre. Et puis elle n’avait pas l’air de si mal aller que ça puisqu’elle était arrivée en le menaçant et que, franchement, on ne menace pas quelqu’un à qui on va demander de l’aide. Non, elle le voyait venir. Il était hors de question qu’elle avoue ça si c’était pour qu’il prenne ses paroles, les écrabouille entre ses mains avant de les jeter au sol pour les piétiner et, pour finir, la regarder avec un grand sourire genre je ne viens pas de te blesser une nouvelle fois. Hors de question. Elle se sentait déjà suffisamment à nue quand elle était avec lui, il était déjà suffisamment entrain de la blesser, elle n’allait pas lui donner des couteaux supplémentaires à lui enfoncer dans le dos et à tourner, retourner dans la plaie. Casey n’était pas le genre de personne à avouer à haute voix ce qu’elle ressentait - à part quand c’était de la colère - et Brooklyn l’aidait un peu plus à se refermer.

Laisser tomber, c’est peut-être ce qu’elle, elle devrait faire. Elle pensait qu’elle pourrait affronter le sale caractère de Brooklyn, s’excuser, lui expliquer ce qui s’était passé hier et continuer à avancer, mais non. Il fallait qu’il la repousse, qu’il lui fasse bien sentir qu’elle était parfaitement indésirable et qu’elle aurait du se comporter autrement. Alors que, si elle avait attendu, qu’elle avait envoyé une simple lettre, il lui aurait repproché l’exact inverse. Elle en avait sa claque qu’il passe ses nerfs sur elle, si quelque chose n’allait pas dans sa vie, ça n’était pas une raison pour lui faire bouffer sa colère. Elle en avait marre. Après avoir servi de cible pour la ceinture de son père, après avoir servi de souffre-douleur dans ses diverses familles d’accueil, après avoir servi de truc sympa à torturer l’année dernière, Casey n’avait pas envie de devenir le punching-ball de qui que ce soit d’autre et certainement pas de celui qu’elle considérait comme son ami, son meilleur ami peut-être, en tout cas son amie d’enfance qui était censé la connaître un minimum et savoir, entre autres, qu’elle ne l’aurait pas planté sciemment hier soir. Non, elle n’avait pas envie de se laisser faire. Tu sais quoi ? T’as raison. J’aurai pas t’attendre aujourd’hui, j’aurai pas du me forcer à quitter mon dortoir pour essayer d’arranger les choses aujourd’hui. J’aurai du faire comme toi tu fais toujours : laisser passer le temps, faire comme si de rien n’était et puis peut-être que dans cinq ans on aurait recommencé à se parler. Merde quoi. Ils avaient passé quatre ans à se détester à la vue de tout le château parce que, l’un comme l’autre, ils n’avaient pas fait un seul pas vers l’autre et maintenant qu’ils se retrouvaient enfin, tout doucement, il aurait voulu qu’elle agisse encore comme ça ? S’il ne voulait plus de la présence de Casey dans sa vie, il aurait pu lui dire clairement au lieu de la laisser galérer comme ça. Il aurait pu lui dire quand elle était venue chez lui, à Oxford, ou en début d’année, ou, mieux, il aurait pu ne jamais envoyer de lettre pour dire qu’il ne voulait pas l’ignorer, pas encore, si ça n’était pas vrai. Pourquoi mentir, pourquoi chercher une réconciliation si c’était pour envoyer bouler Casey quand elle cherchait justement à ne pas mettre en péril la réconciliation ?

Ça lui aurait évité de se retrouver dans cette situation : au plus mal, le souffle erratique à cause du lieu vraiment trop étroit et au bord de la crise de panique depuis qu’un rat l’avait frôlée. Et Brooklyn choisit encore une fois d’ignorer le mal-être de la brune, préférant devenir encore plus froid. Elle le sent s’énerver un peu plus et elle sent sa colère se rajouter à la panique qui lui enserre la gorge mais quand il lui parle du fait qu’elle soit tombée enceinte, elle en oublie momentanément tout le reste. Comment est-ce qu’il peut croire que… La rumeur. Alors c’est ça, la rumeur ? demande-t-elle d’une voix blanche. La brune se rend compte, un peu étonnée, que ça ne l’affecte pas plus que ça. Pourtant, à l’heure actuelle, la rumeur selon laquelle elle serait enceinte de Zach doit être entrain de se répendre dans le château. Mais elle s’en fiche. Parce que ce n’est pas vrai. Et c’est suffisamment éloigné de la vérité pour qu’elle ne se sente pas mal à l’aise. Paradoxal, peut-être, peut-être pas, mais elle se sent rassurée de savoir que les gens sont dans le faux. Elle a moins de mal à faire face à des mensonges, parce qu’elle peut les affronter avec son indifférence habituelle, et pas une indifférence feinte. Et puis, Zach se chargera bien de son côté de démentir tout ça. Elle le connaît suffisamment pour savoir que ce n’est pas son genre du tout de laisser se propager quelque chose d’aussi faux. Là-dessus, elle peut s’estimer heureuse que les faits se soient produits avec lui. Une petite seconde, elle se demande comment il va, s’il est sorti de l’Infirmerie et comment il se sent. Elle est bien décidé à ne plus le croiser de toute sa scolarité même si cela peut s’avérer délicat - outre le fait qu’ils sont dans la même maison, ils sont également partenaires de Quidditch cette année et vont forcément devoir se côtoyer, même si elle n’imagine pas lui faire face. Cependant, elle ne peut s’empêcher de se dire que si elle était restée à l’Infirmerie, elle n’aurait pas subit un accueil aussi glacial que celui que lui a réservé Brooklyn. Le fait que le Serpentard semble accorder du crédit à la rumeur, au fait qu’elle soit enceinte, c’est ça qui la touche le plus, en réalité. Pour pleins de raisons qui s’entrechoquent dans son esprit. Parce qu’il est censé la connaître et savoir que jamais, jamais elle ne ferait ça. Et aussi parce que, se demandant si elle était ou non enceinte, il n’a quand même pas jugé bon de s’inquiéter pour elle. Oui, d’accord, il a avoué s’inquiéter hier soir et avoir foncé aussitôt à l’Infirmerie. Mais cette information ne remonte pas à la lisière de ses pensées, ne gardant que le fait que, la croyant possiblement enceinte, il n’a pas jugé bon de lui apporter un peu de soutien. Lui demander comment elle allait. Et ça la blesse. Et ça l’énerve. Mais elle trouve malgré tout le courage de lui dire en quelques mots les faits réels. Pour ce que ça va changer. Il s’en fout complètement, de toute manière, de ce que peut bien ressentir Casey. Tout ce qui lui importe actuellement c’est de savoir pour quelle raison elle n’est pas venue hier soir. Et peu importe la raison, elle en est sûre, il en sera outré quoiqu’il en soit. Pas parce que Casey pourrait mal le vivre. Mais parce qu’il a poireauté des heures en l’attendant. Non. Il y avait cette potion, on ne savait pas ce que c’était, ni à l’odeur, ni à la couleur, alors on a décidé de le goûter, l’un après l’autre. C’était un philtre d’amour. Je ne sais pas combien de temps on est restés sous son influence mais on a fini par atterrir à l’infirmerie et Lennox a exigé qu’on y passe la nuit pour vérifier qu’il n’y avait pas d’effets persistants ou secondaires. Voilà, elle avait hâte (non) de savoir comment il allait retourner ses aveux contre elle. Sûrement en disant qu’elle était bien conne d’avoir goûté une potion et que si elle ne l’avait pas fait, elle ne lui aurait jamais posé de lapin. Casey passa sous silence tout ce qui l’avait poussée à rendre la potion à Zach et à la tester avec lui - à savoir qu’elle se sentait comme sur un petit nuage à l’idée de voir Brooklyn le soir même, sans tension aucune entre les deux. Il aurait trouvé le moyen de mal le prendre en croyant qu’elle rejetait la faute sur lui. Sauf que des deux, c’était Brooklyn qui était incroyablement gentil pour se faire passer pour la victime.

D’un “Ok” glacial, Brooklyn accepta enfin qu’ils quittent les lieux. Il se dirige vers la porte, contournant Casey autant que l’étroitesse du couloir le lui permettait. La brune le regarde faire. Sa colère a disparu, elle est juste blessée de tellement de manières différentes qu’elle n’arrive plus à s’étonner que Brooklyn réussisse encore à l’atteindre un peu plus. Il ne veut donc pas la voir au point de ne pas pouvoir la frôler. Génial. C’est décidé, elle va juste quitter ce passage secret de malheur, dire à Brooklyn de passer une bonne journée, et passer la sienne sous la douche de son dortoir. Elle n’a pas la force d’aller en cours, elle veut juste rester seule et se traiter de tous les noms pour avoir eu l’idée géniale de vouloir voir Brooklyn aujourd’hui. C’est comme si elle était ailleurs qu’elle vit Brooklyn tenter d’ouvrir la porte, sans y parvenir, même après un Alohomora. Elle aurait du se sentir encore plus paniquée à l’idée d’être enfermée là, avec des rats, mais elle ne parvient pas à réaliser. Jusqu’à ce qu’elle s’approche à son tour de l’entrée, qu’elle tente d’ouvrir, en vain. Il lui faut essayer trois fois pour parvenir à lancer un Alohomora - signe évident qu’elle ne va pas bien du tout et qu’elle est entrain de perdre ses moyens - mais sans effet, la porte reste close. Là, Casey comprend. Ils sont enfermés. Ils ne peuvent pas quitter ce putain de couloir aux murs trop proches et infestés de rats. Son souffle se bloque dans sa gorge et la crise de panique revient aux frontières du possible à une vitesse effarante. Après quelques secondes de silence et d’immobilité, Casey se tourne brusquement et s’enfonce un peu plus dans le couloir, continuant au-delà où ils s’étaient arrêtés. Le tunnel prend une pente douce sans qu’elle s’en rende compte. Elle a juste besoin d’avancer, de trouver la sortie parce qu’il y a une sortie, avant de céder à l’hystérie qui menace de s’emparer d’elle, tout en essayant d’effacer les images de rats qui s’imposent à son esprit. Elle n’a en réalité marché que quelques mètres que sa manche accroche soudainement quelque chose et Casey tire un coup sec pour se dégager. Le long craquement et l’air froid sur ses avants-bras lui indiquent qu’elle vient de déchirer son pull.

Alors elle craque. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. La douleur sur ses avants-bras, Zach, les baisers, Brooklyn, leur dispute, la sensation d’être complètement seule, ce putain de tunnels et les rats et maintenant ça. La jeune fille se laisse tomber au sol et prononce un Nox du bout des lèvres. Au moins, dans l’obscurité complète, elle arrive à oublier un peu qu’elle est enfermée dans un tunnel dont elle ne sait même pas si elle peut sortir. Tant qu’aucun rat ne décide de venir fouiner près d’elle, elle va éviter la crise de panique. Repliant ses jambes contre son torse, elle posa son visage contre ses genoux et sentit que tout remontait à la surface, rendant sa respiration laborieuse.
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Message(#) Sujet: Re: [Année 2023-2024] j'ai besoin que tu me dises que tout ira bien (ft Brook) [Année 2023-2024]  j'ai besoin que tu me dises que tout ira bien (ft Brook) EmptySam 4 Nov - 18:09


❝ J'ai besoin que tu me dises que tout ira bien ❞Brooklyn & Casey
On n'y arrivera pas. Jamais même. On en est incapable. Il n'y a pas de fin heureuse pour nous. On n'a pas le droit à notre happy end, pas de "et ils vécurent heureux" pas de "et tout est bien qui finit bien". Jamais. On en est privé. Ou alors on s'en prive ? Allez savoir, ce ne sont peut-être pas les événements de nos vies qui nous empêchent d'être heureux, c'est juste nous. On nous a si souvent dit qu'on était que des merde, des moins de rien, des démons, qu'on ne méritait que la souffrance, pour le bon plaisir de notre seigneur, qu'on a peut-être fini par le croire. Pas de destin heureux, on nous l'interdit. Et même s'il n'y a plus nos geôliers pour nous le rappeler, on est capable de le faire nous même, trop traumatisés pour l'oublier. Mais je sais qu'aujourd'hui, je suis en grande parti responsable de cet échec. Je ne suis pas le seul, attention, je veux bien porter ma croix mais on est deux dans cette histoire, chacun ses torts. Mais il n'empêche que je n'ai peut-être pas été hyper à l'écoute, ni très ouvert d'esprit. Mais est-ce vraiment ma faute ? Elle sait comment je suis, comment je réagis. Je ne suis pas capable de prendre les choses calmement quand c'est elle. Tout prend une ampleur monstre, rien que parce que ça vient de Casey. Ca serait Savannah ou Avalon, je me serais arrêté et on aurait discuté. Je leur aurais dit que je m'étais inquiété. Je ne prétends pas que je n'aurais pas fait la gueule, parce qu'on sait tous que c'est faux, mais disons que j'aurais fait la tronche quelques temps, tout en prenant quand même le temps de les écouter. Alors que Casey, non, c'est mort, je n'écoute pas, je fuie. Je me barre parce que je sais que je ne serais pas capable de faire la tronche longtemps. Une fois que les explications sont données, comment le pourrais-je ? Et je sais qu'il y a toujours une raison à tout. Et ça me saoule. Alors je fais ma mauvaise tête et voilà où nous en sommes. Je m'énerve, elle s'énerve et la situation empire d'instant en instant, juste parce qu'on est deux cons au pays des emmerdeurs. Et c'est à se demander si on sera vraiment capable de communiquer ensemble. J'ai la sensation que ce fut une exception sur le muret. Ou plutôt, si on y réfléchit bien, on s'est bien pris la tête avant de commencer à discuter. Peut-être qu'au fond, ça sera toujours ça entre nous, on se bouffera le nez avant de discuter calmement.

Je lève les yeux au ciel. C'est tellement facile comme réponse ça. Ca me saoule quand les gens disent un truc ou commencent une phrase et ne veulent pas la répéter ou la finir. Soit t'assument, soit tu fermes ta gueule dès le début. Point. Mais bon, on ne va rien dire, Madame fait toujours ce qu'elle veut de toute façon. Alors soit, qu'elle la ferme, ça me fera des vacances. Sauf que c'est trop demandé à Casey qui s'emballe encore une fois. Wouhai, elle a raison, elle aurait dû faire comme moi, elle aurait dû rester dans son coin et attendre 5 ans qu'on se reparle, avec de la chance on arrivera mieux à communiquer et sinon, on abandonnera totalement, ça sera mieux pour tout le monde. Evidemment je ne le pense pas, mais elle m'énerve, alors je vais me montrer chiant et méchant, comme à mon habitude, pour bien la blesser. Parce que c'est ce qu'on fait de mieux entre nous, non ? Se blesser. Se balancer des saloperies pour faire le plus de dégâts possible. Et on est bon à ce petit jeu, on a des années d'expérience dans le domaine. "C'est bien la première fois que tu dis un truc intelligent Casey. C'est bien, ta maison serait fière de toi, pour une fois que tu es digne de sa réputation." C'est bas et c'est totalement faux mais je m'en fous, ça fait du bien de lui cracher mon mépris à la gueule. Non, entre nous ça ne s'arrangera pas, parce qu'on n'est pas près à ça. On a cru être allé au fond des choses la dernière fois, mais au final ce n'est pas le cas visiblement. On est toujours capable de se balancer des conneries à la gueule, vraies ou fausses, pour le plaisir de voir de la peine dans le regard de l'autre. J'ignore pourquoi on est devenu comme ça, ni ce qui nous y pousse, mais c'est plus fort que nous. Est-ce que c'est parce que l'autre est vraiment capable de nous blesser, qu'on réagit de cette façon, pour tenter de se protéger ? Ou alors pour avoir la satisfaction de se dire "il me fait du mal, mais moi aussi !" Oeil pour oeil et dent pour dent. Mais ça n'a pas de fin cette histoire. Jamais ça ne s'arrêtera. Parce que pour cela il faudrait qu'on baisse les armes en même temps et qu'on accepte l'éventualité que l'un pourrait souffrir à cause de l'autre, sans forcément réclamer des représailles. Et c'est trop dur, moi je n'en suis pas capable. Je ne veux pas souffrir, j'ai assez souffert comme ça. Seulement je ne vais pas avoir le choix. Soit je la laisse rentrer vraiment dans ma vie et je prends le risque d'être vulnérable, soit alors je la laisse de côté, je ne risque rien mais il faudra que je fasse définitivement une croix dessus. Là on est au milieu et ça ne fonctionne pas.

"Oui !" Dis-je sans hésitation. C'est bien ça la rumeur. Elle n'a pas l'air de trop mal le prendre, c'est déjà une bonne chose, cela dit ça ne veut rien dire, Casey est capable de cacher ses sentiments mieux que personne. Je me dis que c'est le calme avant la tempête. Je m'attends à beaucoup de choses pour être honnête. Une claque, des insultes, qu'elle se barre en me dédaignant, qu'elle rit. Je m'attends à tout et son contraire. Je ne sais pas ce que je dois penser de tout ça. D'un côté ça me parait tellement extravagant et en même temps, quand je vois l'évolution des mentalité, je me dis que tout est possible. J'ai la sensation que tout le monde ne pense qu'à ça hyper jeune. Quand je vois les gamines qui sont dans ma classe, hyper maquillées, toujours bien apprêtées, je me dis qu'elles n'attendent que ça, un regard d'un mec pour leur faire tourner la tête. Je ne parle pas forcément de sexe, je ne m'attends pas forcément à ce qu'elles ne cherchent qu'à se faire sauter derrière un buisson ... mais presque. Alors oui, au final ça ne serait pas si étonnant d'apprendre que l'une des est tombée enceinte, même si je ne parierais pas forcément sur Casey. Mais bon, peut-être que je ne la connais pas aussi bien que je ne le crois. Peut-être qu'elle n'a rien à voir avec la Casey que j'imagine. Au lieu de ça, elle m'explique. Pourquoi ? Je l'ignore mais elle le fait. Une potion qu'elle a testé avec Zach, sans même savoir ce que c'était. C'est tellement con. Mais étrangement je préfère ça à l'autre version. Un filtre d'amour. Sur l'ensemble des potions sur lesquelles ils auraient pu tomber, il a fallu qu'ils tombent dessus. Les boulets. Je ne veux même pas savoir ce qu'il s'est passé entre eux, ça me retourne le coeur. Et dire que ce sont eux qui sont censés incarner l'élite de notre école, les érudits. Tu parles, deux débilos qui goûtent un truc sans savoir si ça ne va pas les tuer. "T'es consciente que tu aurais pu tomber sur bien pire ? Et si ça avait été nocif pour votre santé ? Si ça avait été du poison ? Et vous l'avez trouvé où cette potion ? " Non mais franchement, je vous jure. A croire que cette maison accepte vraiment n'importe qui. Je veux bien leur accorder le côté curiosité scientifique, mais il y a des limites à tout non ? Un scientifique ne teste jamais sur lui sans savoir ce que c'est, il a des cobayes. Un vrai comportement de Gryffondor, foncer dans le tas sans réfléchir. Je préfère me concentrer sur les risques qu'elle aurait pu courir avec cette histoire plutôt que sur la potion en elle-même, c'est préférable. Qu'on ne me traite pas de jaloux, ce n'est qu'une pure inquiétude face à une personne que j'apprécie. Et elles sont rares donc autant en profiter.

Et si on pensait que c'était n'importe quoi pour le moment, on n'était pourtant pas au bout de nos surprises. On s'énerve, on s'échauffe, on panique et puis on n'en peut plus. Alors c'est d'un commun accord qu'on décide de partir. Comme toujours, je ne fais strictement aucun effort, répondant d'un simple ok tout en me débrouillant tant et si bien pour ne pas la toucher. Je suis doué pour être un connard fini, c'est un don que j'ai naturellement, sachez le et je m'emploie très soigneusement à bien l'utiliser. Sauf que voilà, c'est bien joli d'être venu ici mais faut-il encore pouvoir en partir et visiblement on redouble de malchance tous les deux. Je teste à plusieurs reprises, tentant la magie, mais en vain. Je m'éloigne, la laissant essayer, mais elle n'arrive pas à mieux. Alors c'est donc ça, on va finir tous les deux enfermés ici ? Je m'éloigne de quelques pas, posant mon dos sur le mur froid, tentant de ne pas paniquer. Ma baguette est braquée au sol et je me concentre sur les bruits qui m'entourent. Je ne veux pas rester ici, ce n'est pas drôle, je veux partir. Je sens mon souffle s'accélérer, je suis au bord de la crise de nerf et le fait que Casey soit là n'aide en rien. On vient de se prendre la tête tous les deux, on ne va pas se prendre par la main pour s'en sortir ensemble. Elle vient déjà de se barrer dans le couloir. J'ignore ce qu'elle fait mais je vois sa baguette s'éloigner de moi. Elle se barre. Elle se barre vraiment cette égoïste, me laissant derrière elle. Alors on en est là ? Chacun pour sa gueule ? Charmant. Super l'amitié. Oui d'accord on vient de se prendre la tête mais quand même, merde, on n'est pas des bêtes !! Je reste sur place, figé par la peur. Elle va revenir. Je sais qu'elle va revenir. Elle ne peut pas me laisser là. Elle ne ferait jamais ça. Mais j'ai beau laissé les minutes passer, rien. Plus un bruit, pas une lumière, rien. Je suis seul ... enfin seul, pas vraiment. Je sens que ça grouille autour de moi et je ne veux pas voir un rat passer devant le faisceau de ma baguette. Je sais qu'au fond, ça ne grouille pas vraiment, que c'est surtout mon imagination qui est trop débordante, mais qu'importe, je sens l'angoisse me serrer la gorge. Il faut que je me barre d'ici, personne ne viendra plus me chercher, je suis seul, j'ai toujours été seul, il faut que je me fasse une raison. Casey a pris sa décision, elle me laisse au bord de la route et prend le large. Je devrais faire pareil. Ce sera plus simple pour nous deux. Après un temps interminable, je finis par reprendre mon corps en main, je me redresse et je braque ma baguette devant moi. Je n'ai pas envie d'y aller mais il faudra bien, je ne veux pas mourir ici. M'éloigner de la porte est une torture. Chacun de mes pas est un coup de poignard en plein coeur. Et si ... Et si elle avait trouvé une issue et revenait de l'autre côté ? Et si elle était allée chercher les secours ? Et si je m'acharnais sur cette porte, elle ne s'ouvrirait pas à force ? Et si je tentais un sort pour la faire exploser ? Et si je criais à l'aide ? Et si ... Pourtant je m'éloigne. Un pas après l'autre. Je finis par disserner une forme devant moi, assise. Au début, mon coeur rate un battement et je me fige sur place, mais je finis par reconnaître Casey. Elle n'est pas allée bien loin finalement. Au fond de moi, c'est plutôt un soulagement. Elle ne m'a pas vraiment abandonné. Pas vraiment. Je m'approche. "Casey !" Dis-je dans un chuchotement. Pourquoi ? Je l'ignore mais j'ai l'impression que si on ne parle pas trop fort, personne ne pourra nous attaquer. Oubliant un peu qu'on s'est hurlé dessus pendant 30 minutes juste avant. Je vois une bestiole s'approcher d'elle et je lui donne un coup de pied pour la faire dégager. "Il faut qu'on avance. Qu'on trouve une sortie." Repris-je. Plus de colère, plus de rage, plus de reproche. On est coincé ici ensemble, on va devoir s'en sortir ensemble. Je n'y arriverais pas seul. Je vais faire quelque chose que je ne fais jamais et vous n'imaginez pas comment je prends sur moi pour le faire. Mon corps me hurle de ne pas le faire, pourtant je ne l'écoute pas. Je m'accroupie vers elle et tout en posant mes mains gantés sur son dos "Il faut que tu te lèves ... il faut que tu m'aides un peu !" Dis-je à son oreille tout en glissant mes mains sur ses hanches pour la soulever ou plutôt amorcer le geste, espérant qu'elle y mettra sur sien.

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❝ Que tu m'dises que j'suis hors de danger, que mon état va s'améliorer ❞Brooklyn & CaseyToucher, couler. Comment parvenait-elle encore à s’étonner que Brooklyn parvienne à la blesser aussi facilement, aussi durement, à chaque fois ? Casey avait réussi à se forger une carapace et à ne plus se laisser atteindre par rien, rien du tout. Ses faiblesses, elles étaient enfouies au plus profond d’elle-même et personne ne les entrevoyait seulement. Elle montrait ce qu’elle voulait bien montrer, à savoir pas grand chose de ce qu’elle était réellement de par son passé, et tout le monde s’y laissait prendre. Et puis il y avait Brooklyn, avec lequel ses défenses n’étaient que du vent, et un vent tout léger, pas une grosse tempête, forte et puissante. Quand elle se retrouvait face à lui, en plus de ne pas réussir à se contrôler, s’énervant à la moindre remarque, prenant tout beaucoup trop à coeur, il parvenait à l’atteindre, chaque coup faisant mouche. Il savait parfaitement où appuyer. À cet instant, la jeune fille avait la nette impression d’être redevenue à l’époque pré-Blackman, quand elle et le Serpentard ne communiquaient que par attaques verbales dans les couloirs. Rien que du mépris, de colère balancée au visage de l’autre en espérant lui faire aussi mal qu’un coup de poing dans la mâchoire. Elle pensait qu’ils avaient fait un pas en avant, avec Blackman et les cachots, et puis encore un lors de leur court retour à Oxford. À voir leur conversation actuellement, elle se demandait combien de pas ils avaient faits en arrière pour qu’ils en soient de nouveau rendu à se jeter des piques haineuses et blessantes. En tout cas, lui, il agissait en parfait Serpentard en cet instant, sifflant des phrases acerbes, crachant son mépris comme on cracherait du venin. À quel moment leur mode de communication privilégié était passé des regards remplis de mots qui n’avaient pas besoin de verbalisation quelconque pour être compris de l’autre à cette colère sous-jacente et cette peine dans les yeux de l’autre ? Que des interrogations et aucune réponse, juste l’amère constatation qu’ils étaient très doués pour se faire du mal mutuellement. Comme s’ils n’avaient pas déjà soufferts suffisamment, il fallait en plus qu’ils en rajoutent une couche avec un de leur rare soutien - le seul en qui elle avait vraiment confiance, de son côté. C’était comme si la bequille dont elle s’était toujours servie pour marcher était devenu le bâton avec lequel elle se faisait battre. Pourquoi étaient-ils incapables de simplement se soutenir, de simplement redevenir tels qu’ils l’avaient été ? Deux gosses paumés qui ont besoin de l’autre ; pas deux adolescents haineux qui n’agissent que par le biais de la colère. Ils avaient changé, certes, ils traînaient pas mal de rancoeur derrière eux, mais pourquoi, et Casey la première, ne parvenaient-ils pas laisser tout ça de côté quand il s’agissait d’eux. Toutes ces interrogations en tête n’aidaient pas Casey, loin de là, parce qu’elle n’avait aucune réponse, simplement des questions, encore des questions, et une colère qu’un seul mot de Brooklyn parvenait à attiser. Tu es un digne représentant de la tienne, toi-aussi. Et ce n’est pas un compliment. Des fois qu’il en doute. Non parce que les Serpentard aussi ont des qualités, quoiqu’on puisse en dire. La noblesse, la grandeur, l’ambition… Mais elle voyait surtout en face d’elle la fourberie, la fierté et la provocation. Même si, dans un autre contexte ou sa colère n’éveillerait pas sa mauvaise foi, elle aurait pu admettre que les traits de Brooklyn, bien loin de ressembler à ceux d’un enfant d’une famille moldue de la banlieue d’Oxford, avaient une certaine noblesse. Là aussi elle voulait bien admettre qu’il y en avait une, mais d’un tout autre genre. Le genre provoquant, prétentieux et incroyablement agaçant. Le fait qu’il soit plus grand qu’elle - depuis quand est-ce qu’il la dépassait autant, d’ailleurs ? Casey avait toujours été plutôt grande, plus que la moyenne, et elle tenait la comparaison avec Brooklyn, n’ayant pas besoin de lever la tête quand ils s’insultaient au détour d’un couloir, mais ce n’était plus le cas maintenant, dans ce tunnel obscur - jouait aussi sur son agacement puisqu’elle avait l’impression qu’il la prenait constamment de haut.

Le fait qu’il lui parle comme à une gamine n’arrangeait en rien la situation. Oui. Oui elle était consciente qu’ils auraient pu tomber sur pire, dans le genre mortel, d’accord - même si, pour elle, c’était déjà le pire, la situation lui retournait l’estomac, lui donnait envie de vomir et de s’arracher la peau, alors pire… Nocif pour la santé, d’accord, mais le philtre avait été nocif, d’une certaine manière. Nocif pour sa senté mentale et le faible équilibre qu’elle avait retrouvé au cours de l’été. Et puis il se prenait pour qui, son tuteur ? C’était quoi cet interrogatoire ? Trop blessée et vexée pour seulement penser qu’il s’inquiétait peut-être, la brune préférait le voir comme un petit con de Serpentard bien trop prétentieux qui la prenait de haut, se disant sûrement que jamais il n’aurait fait la même chose. Pire ? Je ne vais pas perdre mon temps à d’expliquer les effets d’un philtre d’amour, j’ose encore espérer que tu les connais, mais je ne vois pas grand chose qui puisse être pire que ça. Ou alors on rentre dans le registre du mortel. Et on était sûrs que ça n’était rien de… dangereux puisque c’était un cadeau de sa grand-mère. Casey n’allait certainement pas lui parler du fait qu’elle avait volé cette potion en première année parce qu’elle la trouvait jolie, intriguante et qu’elle aussi voulait posséder quelque chose de magique. Mais pourquoi lui racontait-elle tout ça, comme si elle avait besoin de se justifier ? Peut-être pour lui faire rentrer dans son crâne étroit de petit Serpentard prétentieux qu’elle n’était pas aussi conne qu’il pouvait le penser et que ce geste, certes irréfléchi, avait été un minimum pensé. Et puis merde, qu’il pense ce qu’il veut, pour ce que ça changeait à l’heure actuelle. Entre leur dispute, leur colère respective, ce tunnel et cette porte qui ne s’ouvrait pas, Brooklyn qui l’évitait comme la peste, physiquement parlant, ce n’était pas le pourquoi du comment elle avait bu ce philtre avec Zach qui allait envenimer quoique ce soit. La situation était déjà au sommet des possibles les plus désastreux. À part si l’un décidait de tuer l’autre, ce qui restait possible vu la tension qui émanait des deux jeunes sorciers, ça ne pouvait vraiment pas empirer.

C’est d’ailleurs pour fuir cette tension qui l’étouffait, au moins autant que les murs trop rapprochés de ce tunnel, que Casey décida de partir, s’éloignant de la porte sans même savoir s’il y avait quelque chose à l’autre bout du couloir. Elle n’alla pas très loin, toutes ses émotions remontant à la surface comme un volcan explose quand elle déchira malencontreusement sa manche. Se laissant tomber au sol, dos appuyé contre le mur froid, elle enfouie sa tête contre ses genoux et enserre ses jambes de ses bras, fort, le plus fort qu’elle pouvait, pour s’empêcher de trembler et pour ne pas se laisser la possibilité de recourir à sa technique de diversion favorite. Sa respiration devenait de plus en plus saccadée à mesure que, n’étant plus entrain de se battre verbalement avec Brooklyn, tout refaisait surface sans qu’elle ne puisse se concentrer sur quoique ce soit pour se divertir. Zach, en tête de liste, et ce moment passé sous l’influence du philtre, et le rapprochement physique… Un poid se rajoute dans sa poitrine et Casey se force à respirer par longues inspirations suivies de longues expirations, espérant que ça fera passer la crise de panique qui menace, mais c’est peine perdue. Ça ne change pas grand chose. Puis cette dispute avec Brooklyn, alors qu’elle ne voulait plus se battre avec lui, elle n’était pas venue le voir ce matin pour ça, elle voulait juste… elle voulait juste rattraper l’opportunité ratée d’hier soir, juste ne pas laisser leur sale caractère gâcher leurs progrès. Et au lieu de ça, tout avait empiré. Peut-être qu’il avait raison et que tout était de sa faute, au lieu de s’imposer elle aurait dû lui envoyer une lettre et attendre gentiment qu’il accepte de lui reparler. Mais c’était pas comme ça que ça marchait, c’était pas selon le bon vouloir de monsieur, elle n’était nullement à sa disposition et puis merde, ressasser tout ça n’allait rien changer. Le poids dans sa cage thoracique était remonté dans sa gorge, lourd et piquant, et elle se rendit compte avec un temps de retard que l’humidité sur ses joues c’étaient ses larmes à elle. Voilà, elle craquait complet. Coincée dans un tunnel avec comme seules présences un ami qui ne voulait pas la voir, ni lui parler et encore moins la frôler et des rats dont elle avait la phobie. En silence, elle laissa ses larmes couler sans chercher à les retenir et resserra un peu plus ses bras autour de ses jambes pour ne pas aggraver l’état de ses avants-bras. Elle ne voulait pas du regard compatissant de Lennox et de ses questions quand elle irait le voir la prochaine fois et qu’il verrait bien qu’elle avait remis ça. Et puis d’ailleurs, il faisait quoi, Brooklyn ? Est-ce qu’il avait réussit à ouvrir la porte ? Si oui, il l’aurait prévenue, non ? Il l’aurait appelée pour qu’elle comprenne qu’ils n’étaient pas coincés ? Il ne l’aurait pas laissée là ? Il ne l’aurait pas laissée s’enfoncer on ne savait trop où alors que la sortie était là, juste là ? Ou peut-être que si. Peut-être qu’elle l’insupportait tellement qu’il s’était dit que c’était bien fait pour sa gueule. Il fallait qu’elle se lève, qu’elle fasse marche arrière et qu’elle retourne vers la porte parce qu’il devait avoir réussi à l’ouvrir. Mais Casey en était purement et simplement incapable. Elle n’arrivait pas à bouger, à part pour serrer un peu plus ses bras autour de ses jambes, comme si se raccrocher à elle-même était la seule chose qui tenait encore la crise de panique à distance. Ce qui était sûrement le cas. Elle allait rester ici jusqu’à mourir de déshydratation puisqu’elle était incapable du moindre mouvement, que ce soit dans un sens ou dans un autre.

Soudain, elle sentit comme une présence et un petit bruit troubla le silence angoissant du tunnel. Sauf que le bruit était au moins aussi angoissant. Casey ne releva pas la tête, bien au contraire, comme si garder le visage profondément collé à ses genoux, lui cachant donc une quelconque vision des alentours, allait empêcher la chose proche d’accentuer sa panique. Elle s’efforça de ne pas penser au fait qu’il devait s’agir encore d’un rat, un de ces énormes rats qui ne voient jamais le jour. Temps que le rat ne la frôlait pas, il n’existait pas. Voilà, il n’existait pas. Mais elle sentait toujours cette présence, comme si le rat l’observait. Au moins, tous ses sens alertes, avait-elle arrêter de pleurer silencieusement. Et puis quand elle entendit son prénom, chuchoté, ce fut comme une vague de soulagement. Ce n’était pas un rat, mais un Serpent, qu’elle espérait plus amical. S’il lui parlait, c’est que ça devait être le cas, il aurait aussi bien pu lui passer devant sans lui adresser un mot, elle n’aurait même pas fait attention. Casey l’entend bien et elle est plutôt d’accord avec lui, il faut trouver une sortie, mais elle est complètement tétanisée, incapable de faire le moindre mouvement ni d’articuler le moindre son. Elle a évité la crise de panique, pas celle de tétanie. La brune ne sait pas trop ce que fait Brooklyn, elle l’entend s’agitter, mais quand elle sent ses mains dans son dos, on peut dire sans exagérer qu’elle est complètement choquée. Pas parce qu’il la touche, elle, elle qui évite tous les contacts physiques humains avec succès, car il est bien le seul dont elle accepterait le contact si on lui posait la question. Mais plutôt parce que lui la touche, lui qui a peut-être encore une plus grande aversion que la brune des contacts physiques, même s’il s’agit de son amie d’enfance. La dernière fois qu’ils se sont retrouvés tous les deux, sur ce muret, et qu’il lui a confié ce terrible secret sur la période où il était encore trimballé de famille d’accueil en famille d’accueil, elle aurait pu lui prendre la main sans problème pour lui transmettre un peu de réconfort mais ne l’avait pas fait. Pas parce qu’elle ne voulait pas le toucher mais parce qu’elle savait qu’il n’accepterait pas de contact. Alors qu’il le fasse de sa propre iniative… Le choc a le mérite de la tirer de sa crise de tétanie et de rendre une certaine souplesse à ses membres qui étaient devenus aussi durs et immobiles que la pierre. Casey ne résiste pas et le laisse l’aider à se relever. Ouais, trouver une sortie… répondit-elle sur le même ton, presque un murmure. Brooklyn vient de renvoyer sa panique de là où elle vient mais elle est quand même prête à reprendre le contrôle à chaque instant, alors il faut rapidement qu’ils sortent d’ici. Lumos fait-elle histoire qu’ils voient un peu mieux où ils vont mettre les pieds même si ça ne va pas les aider à ignorer qu’ils s’enfonçant dans un tunnel. Pour deux claustrophobes, c’est la pire des épreuves. Fronçant les sourcils, la jeune fille aperçoit un rat assomé - ou mort ? - non loin de là. Voilà autre chose, qu’est-ce qui peut bien assommer ces immondes bestioles ici ? Est-ce qu’ils vont être confrontés à pire que des rats ? Casey détourne vite le regard parce que même morte, la bête lui donne envie de pleurer. On… On y va ? Pourquoi est-ce qu’ils chuchotent eux qui se hurlaient presque dessus deux minutes auparavant ? Enfin, si ça se trouve, ils seront incapables de s’énerver l’un contre l’autre en chuchotant, alors elle ne va pas faire la fine bouche. Mais elle n'a aucune envie d'y aller, non, aucune envie de s'enfoncer plus en avant dans le tunnel, de s'engager dans la pente qui s'annonce devant eux.
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❝ J'ai besoin que tu me dises que tout ira bien ❞Brooklyn & Casey
On se balance des trucs à la gueule, encore et toujours. Pas de compliment, pas de compassion, pas de faux-semblant, juste des mots blessants pour en rajouter une couche. Parce que visiblement tout ce qu’on s’est balancé dans la tronche jusqu’à présent ne suffisait pas, il faut continuer pour être sûr qu’on aura achevé l’autre et qu’on n’est pas prêt à faire des efforts. Cela ne sert à rien, on ne sait pas communiquer. Comment a-t-on pu croire un instant qu’on en serait capable ? C’est ridicule. C’est tellement ridicule. On est deux gamins immatures qui ne voulons pas admettre que l’autre n’est peut-être pas si mauvais qu’on le croit. Pourtant on le sait, on en est conscient. Quand elle sera loin et que cette énième dispute sera derrière nous, je me souviendrais que je ne déteste pas vraiment Casey et qu’elle n’est pas aussi mauvaise que je veux bien le croire en cet instant. Mais pour le moment elle incarne ma pire ennemie et je dois l’abattre au plus vite. Et ce dont on peut être sûr, c’est que j’y mets beaucoup de coeur à l’ouvrage et que j’y arrive plutôt bien. Mais l’inverse est tout aussi vrai. "Parce que tu as cru que c’était le fruit du hasard que j’étais à Serpentard ? Qu’il y avait peut-être une erreur ? Faut pas croire, à force de me répéter que j’étais l’enfant de Satan, il fallait bien s’attendre à ce qu’il y ait un fond de vérité derrière !" Etait-ce vrai ? Etait-ce faux ? Je n’en ai aucune idée. Peut-être que mes parents ont toujours vu clair en moi et qu’au delà de ma nature de sorcier, ils ont su déceler ma part maléfique. Peut-être suis-je un digne héritier de Salazar Serpentard finalement et que je n’ai pas atterri à Serpentard parce que finalement, parmi toutes les maisons, c’est celle qui pouvait, à défaut, le mieux me correspondre. Ou alors suis-je comme ça qu’avec Casey ? Est-ce qu’elle fait ressortir ce qu’il y a de plus néfaste chez moi ? Ou n’est-ce qu’une illusion ? Pour être honnête je ne sais pas. Je crois ne jamais avoir su qui j’étais vraiment. Bien longtemps, j’ai cru à fond de moi que mes parents avaient raison et que j’étais le fils du malin. Ensuite, quand j’ai atterri chez les Caldwell et que j’ai découvert la magie, je me suis dit que peut-être ils avaient tort. Que je n’étais pas voué à faire de mauvaises choses, que j’étais juste différent, mais pas unique. Et moi, ça m’allait, parce que je ne veux pas être unique. Je veux rentrer dans le moule, ressembler aux autres. Je ne comprends pas ceux qui veulent se démarquer du groupe pour qu’on les voit. Moi on m’a trop vu, je veux devenir invisible. Et si j’avais eu le choix du don, cela aurait été certainement celui-là.

Bon, si je suis capable de parler aussi ouvertement de mon passé c’est que rien ne va plus. Si je balance ce genre d’absurdité - que je pense encore malgré tout un peu au fond de moi - c’est que là je veux que cette conversation s’arrête. Et au vu de ce qu’il suit, j’ai peut-être raison qu’elle s’arrête. Plus elle parle et plus je me dis que ce n’est pas possible. Elle doit se foutre de ma gueule, il n’y a pas d’autres explications logiques. Est-ce qu’elle s’entend au moins ? Est-ce qu’à un moment donné elle se dit qu’elle raconte vraiment de la merde ? Est-ce qu’elle dit tout ça pour me faire rager ou le pense-t-elle vraiment ? C’est cette potion qui la rend si imbuvable et complètement décérébrée ou c’est que le choixpeau était bourré quand il a décidé de la répartir chez les Serdaigle ? A moins qu’ils cachent tous bien leur jeu et que ce sont en fait une belle bande de demeurés qui donnent l’illusion d’être des génies. Donc si je résume ce qu’elle vient de me dire, il n’y a pas pire que le philtre d’amour. Exit le côté mortel de la potion qui était visiblement à enlever d’emblé parce que Monsieur l’avait reçu de sa grand-mère. Oui enfin si la grand-mère envoie ce genre de potion, faudrait revoir la confiance envers la vieille. Parce que soit elle est désespérée que son petit fils ne trouve pas de copine. Soit c’est lui qui lui l’a demandé parce qu’il désespère de ne pas avoir de copine. Soit alors il lui a balancé un gros mytho pour pouvoir la mettre dans son lit sans éveiller le moindre soupçon chez Casey. Je la pensais plus intelligente que ça mais il faut croire qu’un bellâtre qui lui balance une excuse bidon lui suffit amplement pour faire des tests avec lui. N’importe qui peut la droguer en fait et avec limite son consentement. Je la fixe quelques instants interloqués, presque choqué de ce que j’entendais. "Non mais tu es sérieuse ? Tu t’entends parler au moins ? Dire ça à haute voix ne fait pas tilte dans ton crâne vide ?" Oui, une petite insulte bien placée, mais c’est elle aussi qui le cherche. Soit elle me prend pour un con, soit on l’a prise pour une conne mais je pense qu’elle l’a bien mérité celle-ci. "T’as raison, ne perds pas ton temps à m’expliquer le principe du philtre d’amour, par contre ça serait bien que tu commences à perdre ton temps à réfléchir, juste comme ça, pour tester une fois dans ta vie ..." Oui parce qu’elle m’énerve vraiment. Si elle s’entendait, elle comprendrait qu’elle est débile. Elle ne voit pas que je m’inquiète et ce que j’entends m’inquiète encore plus. Ca va être quoi bientôt ? Elle va tester des drogues parce qu’on lui a dit que c’était fun et sans danger ? Elle va coucher sans protection parce qu’on lui a dit que le latex, ça enlevait le plaisir ? Jusqu’où va-t-elle aller ? Et jusqu’où est-elle allée ? Je ne veux pas le savoir. Définitivement, je ne le veux pas. "Casey, soit tu me prends vraiment pour un con, soit alors c’est lui qui te prend pour une conne, mais y’a forcément quelqu’un qui est pris pour un con dans l’histoire. Tu t’es pas dit que c’était louche cette histoire de grand-mère ? Y’a que nos parents pour nous faire des coups tordus Casey, la sienne à mon avis lui a bien dit ce que c’était que ce philtre, elle ne s’est pas amusée à lui envoyer un philtre surprise sans rien lui dire de plus. Alors soit y’a pas de grand-mère et il l’a acheté tout seul comme un grand, soit il savait ce qu’il y avait dedans, mais à mon avis il n’est pas aussi innocent que tu veux bien le croire." Si elle n’ouvre pas les yeux, je n’y peux plus rien pour elle. Si elle a décidé de faire confiance à n’importe qui, grand bien lui en face, mais il ne sera pas le dernier à lui faire ce genre de coup et bientôt il n’y aura même plus besoin de philtre pour arriver à ses fins.

Les choses en viennent tellement à s’envenimer entre nous que je ne supporte même pas l’idée de la toucher et elle ne supporte plus ma présence. En d’autres lieux et d’autres temps, ça n’aurait pas été grave.On serait parti chacun de son côté et on n’en aurait plus reparlé. Mais ici, c’est un peu différent. Où aller ? Il n’y a pas d’issue possible. Soit je m’acharne sur cette porte, soit je plonge dans ce couloir étroit et angoissant, dans l’espoir, peut-être vain, qu’il débouche quelque part. Casey est quelque part, peut-être déjà loin, peut-être sortie, peut-être blessée ou que sais-je encore et moi je me retrouve seul comme un con. Seul, il faut croire que c’est une fatalité chez moi. Pourtant la solitude, je l’appelle de mes voeux tous les jours, mais étrangement, en cet instant, j’aurais aimé ne pas l’être. Mais quand Casey était là, je voulais qu’elle se barre. Comme quoi, on n’est jamais satisfait par ce qu’on a à l’instant T. Après un temps qui m’a paru interminable, je finis par bouger. J’ignore par quel miracle, mais j’ai réussi à réactionner mon corps pour qu’il avance. Un pas après l’autre, tentant d’illuminer que mes pieds pour éviter la chute et surtout ne pas voir que je suis coincé dans un couloir sombre et étroit. Affreusement étroit. Au bout de quelques pas, je tombe sur une forme indistincte. Casey. Recroquevillée au sol, la tête enfouie dans ses genoux, ignorant le monde qui l’entoure. Je chasse un rat d’un coup de pied, sans chercher à savoir si je l’avais tué ou juste éloigné. Je ne veux pas le savoir, je ne veux me concentrer que sur notre objectif du moment “sortir d’ici”. Je suis calme. Etrangement calme, ce qui détonne avec la colère sourde qui m’envahissait il y a quelques minutes. Il faut qu’on sorte, il faut qu’on bouge de là. Personne ne sait qu’on est là, il faut avancer et espérer. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas qu’elle meurt. Je prends sur moi, j’ignore d’où me viens cette force d’accepter volontairement de toucher une autre personne. Pourtant je peux vous dire que ce n’est tellement pas dans mes habitudes que l’ensemble de mon corps crie au scandale et est révolté. Pourtant je le fais taire et pose mes mains dans son dos pour l’aider à se relever. Et je sens bien qu’elle ne s’y attendait pas elle non plus. Est-ce son propre corps qui refuse le contact ou juste le choc de réaliser que j’ai dépassé mes phobies pour réaliser ce geste ? Je l’ignore et j’essaie de ne pas trop m’attarder dessus, ce n’est pas le moment. Casey se relève finalement et chuchote à son tour. Elle est d’accord avec moi. Le calme qui m'envahit, a l’air de l’envahir à son tour. Plus de cri, plus de larme, plus de reproche, juste la même résolution : sortir. "Oui" Répondis-je au bout de quelques instants. Il m’a fallu du temps pour être vraiment prêt. Je veux dire que oui, je veux sortir d’ici, mais si un miracle pouvait se produire et que la porte s’ouvre comme par magie, je ne suis absolument pas contre, bien au contraire. Mais bon, il faut bien se rendre à l’évidence que ça n’arrivera jamais alors autant faire avec et avancer, tant bien que mal. Je ne suis pas pressé d’avancer dans ce couloir, je n’ai pas envie de découvrir toutes les merveilles qu’il regorge. Je veux juste disparaître d’ici, point. Pourtant nous n’allons pas avoir le choix, alors oui, on va avancer, on y va. Mes mains ont déserté le dos de Casey pour revenir le long de mon corps. Je braque toujours ma baguette au niveau de mes pieds pour voir où on marchait et je vois le corps inerte de la bestiole que j’ai shooté. Mon coeur se serre. Est-elle morte ? Etrangement, je ne l’espère pas. Nous sommes les intrus ici, les non-désirés. C’est nous les monstres, pas eux. Pourtant j’avance malgré tout, amorçant la petite descente qui nous fait face.

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1 >> Il n’y a rien, on peut continuer
2 >> Il y a des trous à quelques endroits, attention les chevilles
3 >> Il y une sorte d’éboulement, il va falloir enlever les pierres pour passer
4 >> Il y a une poutre, Brook se la prend en pleine face
5 >> Il y a une poutre, Casey se la prend en pleine face
6 >> Il y a une poutre mais ils la voient avant de se la prendre.


Dernière édition par Brooklyn N. Caldwell le Mar 14 Nov - 12:35, édité 1 fois
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❝ Que tu m'dises que j'suis hors de danger, que mon état va s'améliorer ❞Brooklyn & CaseyAvait-elle déjà mentionné le fait que Brooklyn l’énervait ? L’énervait à un degré d’énervement jamais atteint dans l’histoire de l’énervement toute entière. Lui et son regard teinté d’incrédulité mêlée de colère, lui et ses mots, lui et ses insultes, lui de la tête aux pieds. Cela faisait bien longtemps que Casey ne laissait plus personne lui parler comme il était actuellement entrain de le faire. Ceux qui s’y essayaient se prenaient son poing dans la figure et ne recommençaient pas. Mais, encore une fois, la situation pouvait être résumée en quelques mots, toujours les mêmes : “c’était Brooklyn”. Malgré l’envie puissante qu’elle avait eu quelques minutes plus tôt de lui lancer un sortilège pour le faire s’arrêter, elle était incapable de lever la main sur lui, quand bien même la tentation était parfois très forte, comme cet été, dans la supérette. Elle avait vraiment eu envie de lui faire ravaler ces paroles avec une claque bien sentie. Mais c’était Brooklyn. La brune ne pouvait tout simplement pas, ce n’était pas possible. La raison n’était pas très compliquée à trouver : leur passé commun l’en empêchait, tout simplement. Et puis le fait que, malgré des années à se parler uniquement par le biais d’insultes bien senties, elle ne le détestait pas et ne l’avait jamais détesté et ne le détesterait probablement jamais. Bien qu’il mette sa patience à rude épreuve, surtout quand il lui parlait de cette manière, sous-entendant clairement que plus conne qu’elle, ça devait pas exister. Autour de sa baguette, ses doigts se resserrent et son autre poing se crispe, le long de son corps. Parti comme c’était, elle savait intérieurement qu’il allait falloir qu’elle extériorise toute la colère et le mal-être qui grossissaient, grandissaient, enflaient. Et comme elle ne se défoulerait jamais sur Brooklyn - physiquement, du moins, parce que, d’accord, elle n’était pas en reste pour lui renvoyer ses répliques assassines - et non plus sur le mur, bien que ce soit tentant, parce que le Serpentard était toujours là, planté en face d’elle, son corps entier savait déjà qu’elle serait sa réaction une fois qu’elle se réfugierait sous la douche. Pour le moment, tout ce qu’elle faisait c’était encaisser et attaquer à son tour verbalement. Pardon ? lâcha-t-elle finalement, trop énervée et incrédule face à ce qu’il osait lui sortir comme connerie pour réagir autrement. Jusqu’à ce que l’agacement l’emporte et lui fasse voir rouge, juste une fois de plus dans cette discussion qui ne menait décidément à rien. Elle les lui avait données, les explications qu’il demandait, mais comme elle s’en doutait, il prenait tout ce qu’il pouvait pour la descendre, plus bas que terre, encore et toujours. Une gamine, elle n’était qu’une gamine irresponsable et débile à ses yeux dont le moindre fait et geste n’était jamais le bon. À quel moment était-il devenu aussi con ? À quel moment avait-il oublié que le mépris dont il faisait preuve était en partie ce qui avait détruit leur enfance ? Mais ce n’était pas le sujet, et Casey n’avait plus trop envie de mettre le passé sur la table actuellement, déjà bien trop piquée par le doute qu’il distillait quant à ses capacités mentales. Ouais, t’as raison, je te prends pour un con. Chacun de mes mots, chacun de mes gestes, c’est fait pour te rendre encore plus con que tu ne l’es déjà. C’est l’unique but de mon existence toute entière. Ceci dit, je suis bien aidée parce que t’es pas une lumière non plus. fit-elle, vénimeuse. Et ce n’est pas parce que toi tu me prends pour une débile que Zach en fait pareil, tu seras bien gentil de ne pas lui prêter des intentions qu’il n’avait pas, parce que tu ne le connais pas et que tu n’as aucune idée de qui il est ! Voilà qu’elle se mettait à défendre le Serdaigle qu’elle avait le moins envie de croiser dans les couloirs de Poudlard. Mais c’était Brooklyn. Encore une fois, toujours le même problème, plus rien ne fonctionnait normalement avec lui, et elle se retrouvait à défendre celui qui était encore son ami jusqu’à hier alors qu’elle même, en son for intérieur, elle lui en voulait énormément. Ceci dit, même si elle faisait preuve d’une mauvaise foi impressionnante dans un cas comme dans l’autre, même si elle en voulait à Zach alors que lui aussi avait été victime de cette potion - même s’il le vivait sûrement moins mal que Casey, bien qu’elle n’en sache absolument rien au final - elle était certaine qu’il n’avait rien manigancé pour en arriver là. Déjà parce qu’elle avait volé cette potion il y a des années et qu’elle avait senti sa curiosité, une réelle curiosité, il ne savait pas ce qu’était cette potion. Ou peut-être que si ? Brooklyn avait réussi à glisser une once de doute dans l’esprit de la brune qui ne comptait cependant pas le lui montrer et continuer à défendre le Serdaigle parce qu’elle savait que ça ferait bien chier Brooklyn et qu’elle avait vraiment envie de l’emmerder avec ses faibles moyens. Crois que je suis la dernière des idiotes, si ça te chante, mais ne mêle pas Zach à ça car il n’a rien fait de mal. Et un observateur extérieur se serait mis à ricaner à cette phase, en sachant pertinemment que Casey, quand elle serait face à lui, ne tiendrait pas du tout le même discours.

Quand la conversation atteint un point réellement insoutenable, additionné au lieu dans lequel où ils sont qui rend tout moins supportable, Casey tourne simplement le dos à la sortie qui refuse de s’ouvrir pour les laisser quitter cet endroit de malheur, et elle fuit. Elle fuit Brooklyn, ses piques incessantes, les répliques qu’elle lui envoie avec colère, elle fuit son regard dans lequel elle lit trop de choses qui la blessent, elle fuit tout ça et s’enfonce dans le tunnel qu’elle souhaite plus que tout quitter. Elle n’a pas l’impression d’aller très loin mais n’a pas non plus compté ses pas où le temps passé à marcher, quand elle s’effondre, la panique annihilant la moindre possibilité de se mouvoir, les larmes débordant de ses yeux pour couler le long de son visage enfoui contre ses genoux. Elle avait fait comme si le con, dans l’histoire, c’était lui, comme si ses mots ne l’atteignaient pas, mais ce n’était pas vrai. Est-ce que c’était pour ça qu’ils se déchiraient constamment ? Parce qu’ils étaient capables comme personne de mettre le doigt où ça faisait mal et, plutôt que d’ignorer la plaie béante, ils appuyaient dessus de toutes leurs forces histoire de provoquer une réaction chez l’autre ? Avec le temps, Casey avait bien compris que pour ne pas être blessée par les autres, il fallait se réfugier derrière une carapace, ne pas laisser qui que ce soit posséder suffisamment de pouvoir sur elle pour pouvoir lui faire mal. Elle avait lu quelque part que l’amitié - ou l’amour - c’était accepter volontairement de donner à quelqu’un les clefs qui permettaient de nous faire souffrir. Du pur masochisme, donc. Et Casey ne laissait personne n’avoir ne serait-ce que conscience de l’existence de ces clefs. Sauf que ça ne marchait pas avec lui, il arrivait comme personne à appuyer où ça faisait mal, c’était limite instinctif, il la connaissait, telle qu’elle était réellement et pas telle qu’elle cherchait à paraître. Il connaissait l’ancienne Casey, celle que personne à Poudlard ne connaissait, et c’était bien elle, au fond, qui constituait le noyau dur de ce qu’elle était aujourd’hui. Alors, encore une fois, il avait visé juste et ses paroles tournaient en boucle dans sa tête. Et elle n’arrivait pas à faire semblant avec lui, il lui mettait la tête pile dans ce qu’elle souhaitait ne pas voir. Elle se fustigeait elle-même d’avoir accepté de boire cette potion, d’habitude toujours si prudente, d’habitude dressant toujours mille et une barrière entre elle et l’extérieur pour être sûre, parfaitement sûre, que rien ne lui arriverait, que rien n’échapperait à son contrôle. Oui, elle s’en voulait plus qu’à n’importe qui pour la situation, parce qu’elle ne comprenait pas pourquoi elle avait accepté de tester cette putain de potion. C’était incohérent, c’était illogique. La curiosité seule ne pouvait pas tout expliciter, la gentillesse de Zach face à la vérité sur son larcin non plus, pas plus que la joie qu’elle contenait à l’approche de son rendez-vous avec Brooklyn. Un mélange de tout ça, oui, c’était déjà plus cohérent, mais elle aurait du rester sur ses gardes au lieu d’abaisser ses barrières simplement parce qu’elle se sentait bien, pour la première fois depuis toujours peut-être. Et maintenant, elle se sentait… presque souillée. Parce que quelque chose avait échappé à son contrôle. Que son corps tout entier se révoltait contre ce fait. Elle qui pensait avoir fait des progrès au niveau des contacts physiques, elle se rendait compte qu’il n’en était rien. Entre l’année dernière et ça, maintenant, la simple idée de toucher quelqu’un de nouveau la révulsait. Elle ne voulait plus que qui que ce soit l’approche de trop près, que qui que ce soit ne pose ne serait-ce qu’un doigt sur elle. Tout ça parce qu’elle n’avait pas pu se protéger et protéger son corps, que ce soit là ou l’année dernière. Alors qu’elle s’était jurée que ça n’arriverait plus jamais. Son père avait tout pris à ce niveau là et elle se révoltait entièrement contre quelque chose qu’elle ne pouvait pas maîtriser. Et l’envie de s’arracher la peau revenait, plus forte, plus pressante, pour se prouver que son corps lui appartenait bel et bien, qu’il ne lui appartenait qu’à elle et à elle seulement, et qu’elle était celle qui décidait si on le marquait ou non.

Et encore une fois, les quelques petits mots si caractéristiques de ce qui la liait à Brooklyn refirent leur apparition. “Mais c’était Brooklyn”. Parce que quand il posa ses mains sur son dos - après l’avoir rejointe, visiblement la porte ne voulait toujours pas s’ouvrir - son corps se détendit, chose impensable quand on mettait “contact physique” et “Casey” dans la même phrase. Mais c’était pourtant bien ce qui se produit, la brune parvenant à sortir de sa crise de tétanie qui la paralysait, et réussissant à se redresser avec Brooklyn qui l’aidait. Et le comble du “mais c’était Brooklyn” - qu’on pourrait finalement traduire en bon français par “quelque chose de totalement improbable et inhabituel” - est atteint quand, lorsqu’elle est enfin debout et qu’il rompt le contact, la brune ressent un soulagement bien connu qui survient toujours lorsque son espace vital lui est rendu, mais en même temps une petite pointe de déception parce que même si tout son corps lui hurlait de virer cette main étrangère et plus vite que ça merci beaucoup, ce simple contact l’avait finalement apaisée et l’avait aidée à refouler la panique et l’hystérie qui s’étaient emparées d’elle. Oui, aussi étrange que Godric Gryffondor et Salazar Serpentard dansant un slow amoureusement, un contact humain avait provoqué pour la première fois chez la jeune fille autre chose qu’une répulsion pure et l’envie de s’enfuir pour que plus jamais cela ne se produise. Et sachant l’effort que cela avait du demander à Brooklyn, son geste n’en était que plus fort. Et c’est finalement sans aucune animosité qu’ils se mirent à chuchoter, d’accord pour la première fois de la matinée. En silence, les deux adolescents se mirent à suivre le tunnel. Ce n’était pas un chemin très compliqué puisqu’il fallait aller tout droit, leurs baguettes respectives éclairant le sol, mais Casey angoissait à chaque pas, effrayée à l’idée de poser les yeux sur un autre rat. Et puis, même si leur regard étaient fixés sur le sol, tâchant d’ignorer que les lieux pouvaient les plonger dans la plus grande des paniques en quelques secondes, ce n’était pas une chose évidente. Alors que le silence le plus total régnait, Casey tira sur sa manche déchirée et coinça les deux bouts de tissu qui en résultaient entre ses doigts, afin de recouvrir à nouveau son avant bras, puis replongea dans sa contemplation du sol. Le film de ce leur conversation repassait en boucle dans sa tête, ce qui lui permettait de ne pas penser aux murs trop proches d’eux, ni aux rats qui grouillaient sûrement devant et derrière eux, ni à la porte bloquée qui les enfermaient ici. Et force était de constater qu’elle avait lamentablement foiré son objectif premier, à savoir s’excuser et lui expliquer la situation pour que celle-ci ne s’envenime pas. Toute la situation lui donna une nouvelle fois envie de pleurer, de tristesse, de rage, de tout à la fois. Et alors que la descente continuait, devenant légèrement plus abrupte, sa voix s’éleva, pas très forte, loin de là, c’était à peine un chuchotis mais ça semblait déjà trop dans ce tunnel. T’es pas l’enfant de Satan. Ça lui tordait le coeur de se dire qu’il pensait ça, que ses parents réussissaient encore à l’affecter, même après toutes ses années. Elle aurait tout donné pour que, comme elle, les mots de ses parents ne soient plus en mesure de le toucher. Mais était-ce vraiment le cas, au fond ? Était-elle réellement devenue imperméable à ces souvenirs, avait-elle vraiment réussit à faire table rase de ce que son père n’avait cessé de lui asséner en même temps qu’il claquait sa ceinture contre le dos de l’enfant qu’elle était. C’est pas le fruit du hasard que tu sois à Serpentard, ça non. Après tout, c’est bien la maison de la noblesse, de la grandeur, de la fierté… Ça ressemblait réellement à des excuses informulées, ce qu’elle était entrain de lui dire, mais c’était ce qu’elle pensait, sincèrement, même s’ils passaient leur temps à se disputer. Et de la provocation. rajouta-t-elle quand même, avec l’ombre d’un sourire dans sa voix, parce qu’il allait prendre la grosse tête sinon. Ils marchèrent encore quelques secondes, le silence revenu, jusqu’à ce que Casey, après un combat acharné avec sa fierté et son orgueil le rompe à nouveau et fasse enfin ce pour quoi elle était venue trouver Brooklyn au départ. Je suis désolée pour hier soir. Je voulais vraiment passer cette soirée avec toi. Et il avait intérêt à la croire parce que la brune ne s’excusait jamais, jamais, jamais et qu’elle n’avait jamais envie de vraiment pas du temps avec quelqu’un, et dire tout ça à voix haute, ça représentait un certain effort qu’elle concédait à faire parce que Brooklyn était revenu vers elle, il avait fait le premier pas - pourquoi, aucune idée - et qu’elle le lui devait, tout simplement. Une nouvelle fois, même s’il pouvait tout à fait s’emparer de ses mots pour lui faire mal une nouvelle fois, elle délaissait cette possibilité et abaissait ses barrières. Il fallait croire qu’elle n’apprendrait jamais ou qu’elle continuerait d’espérer qu’un jour les rapports avec le jeune homme ne soient plus uniquement de longues et épuisantes batailles.
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1 - Ils arrivent à une intersection. Devant eux, un mur, à leur droite et à leur gauche, deux couloirs différents.

2 - Le tunnel ne cesse jamais de descendre et la pente est toujours plus forte jusqu’à ce que les deux adolescents ne soient plus très stables pour avancer, risquant de glisser et de se blesser à tout moment.

3 - Après une longue descente, le tunnel redevient droit. Au bout de quelques pas supplémentaires, Casey et Brooklyn arrivent devant une flaque, ou peut-être est-ce un peu plus profond que ça, il suffit de poser un pied pour le savoir mais Casey fait un pas en arrière.

4 - Un grondement sourd vient briser le silence. Ils lèvent la tête, la tournent, cherchent d’où ça provient jusqu’à ce qu’un tremblement au plafond attire leur attention. Un bout se détache et tombe droit sur eux et touche Brooklyn.

5 - Un grondement sourd vient briser le silence. Ils lèvent la tête, la tournent, cherchent d’où ça provient jusqu’à ce qu’un tremblement au plafond attire leur attention. Un bout se détache et tombe droit sur eux et touche Casey.

6 - Ils continuent leur route sans que rien ne se passe.

SI 2 >
Pair : Casey glisse et fini de descendre la pente sur le dos, les cailloux lui râpant le dos.
Impair : Brook glisse et fini de descendre la pente sur le dos, les cailloux lui râpant le dos.

SI 4 ; 5 >
Pair : Touché au niveau du corps.
Impair : Touché au niveau de la tête.


Dernière édition par Casey N. Beckett le Mar 14 Nov - 16:45, édité 1 fois
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❝ J'ai besoin que tu me dises que tout ira bien ❞Brooklyn & Casey
"C’est pour te faciliter la tâche, je ne voudrais pas que ça devienne trop ardu pour toi, ça serait dommage !" Je pense que je peux gagner la palme du connard sans problème. Mais en même temps elle ne fait aucun effort de son côté non plus et elle a l’art de me taper facilement sur les nerfs. Evidemment je sais qu’elle exagère et qu’elle ne le pense pas vraiment, qu’elle dit ça sous le coup de la colère et que son seul but c’est de me blesser, rien de plus, sauf que voilà, ça fonctionne un peu trop bien et ça m’énerve. Elle m’énerve. Je n’ai pas envie qu’elle m’atteigne, je ne veux pas qu’elle voit qu’elle a une facilité déconcertante à me blesser. Et pour être honnête, je ne veux pas qu’elle puisse me blesser autant. Je ne veux pas que qui que ce soit puisse me blesser aussi facilement qu’elle le fait en cet instant et depuis toujours. J’ai créé une carapace pour éviter ce genre de choses. Je me tiens loin des gens, préférant paraître insensible à leur malheur pour éviter de souffrir avec eux. Parce que leur souffrance pourrait trop facilement faire écho à la mienne et que je ne veux pas couler avec eux. Je veux paraître fort, je veux paraître insensible, je veux paraître étrange et surtout je veux paraître inatteignable et inaccessible. Plus personne n’a le droit d’avoir ma vie entre ses mains et la capacité de me blesser. Alors oui, ça me rend dingue qu’elle puisse être capable de créer autant de sentiments en moi, d’agiter ma “paix” intérieure. Et plus encore, ça me rend dingue de me dire que peut-être, au fond d’elle, elle pense vraiment ce qu’elle dit et qu’elle me voit comme un con. Même si je sais que ce sont des paroles en l’air et qu’elles n’ont pour unique but de me rendre la monnaie de ma pièce, au fond de moi j’ai peur qu’elle me voit comme une merde, inintéressant au possible et qu’elle regrette de m’avoir connu. Et que le monde entier pense ça de moi, ça ne m’atteint pas, mais qu’elle puisse le penser, ça me touche plus que je ne voudrais bien l’admettre. Et je crois que l’entende défendre autant son pote, ça me rend encore plus dingue, même si je tâche de ne pas le montrer. De base je n’ai rien contre ce mec, je ne le connais pas plus que ça, il n’a jamais été un de mes amis et son existence en tant que telle ne m’a jamais posé de problème. Et en soit, c’est toujours le cas, il ne m’a jamais rien fait, on ne se parle pas et c’est très bien comme ça, mais la voir le défendre de cette façon, bec et ongles, après ce qu’ils ont vécu, je dois bien avouer que ça me déplais au plus haut point. C’est bon, j’ai compris qu’elle le kiffait pas besoin de montrer les dents. Qu’elle vive sa belle histoire d’amour si ça peut lui faire plaisir, je m’en fous … oui, laissez moi croire que ça ne m’importe pas qu’elle fricote avec le tout venant. Bon, pas très sympathique pour ce mec, mais quand on fait tester un filtre d’amour à une fille, on ne mérite pas des masses d’égard, faut pas déconner non plus. Qu’il s’achète déjà du courage et une morale et après on en reparlera. Parce que je suis peut-être un connard mais je n’ai jamais profité d’une fille, visiblement il ne peut pas en dire autant de son côté. "Madame défend son copain comme une lionne à ce que je vois. C’est encore le philtre d’amour qui fait son effet ou t’es vraiment tombée sous son charme ? Je te souhaite bien du bonheur !" Evidemment que je ne le pensais pas mais qu’importe ce qu’elle croit, je m’en fous. Qui pourrait croire qu’une relation qui commence par un philtre d’amour est une relation saine. Mais bon, c’est peut-être son truc, sait-on jamais. Peut-être qu’elle a besoin d’un coup de pouce pour laisser les gens rentrer dans sa vie. C’est une grande fille, qu’elle se démerde, ce n’est pas mon problème … Faites au moins semblant de me croire !

On se prend la tête comme des chiffonniers au milieu d’un couloir désert et oublié et on s’abandonne là, sans plus de cérémonie. Elle s’en va et je reste, un schéma connu, presque du grand classique entre nous. La dernière fois déjà notre rencontre avait ressemblé à ça. Elle était venue à moi, je l’ai envoyé chier, on s’est pris la tête et elle s’est barrée. A croire qu’on ne fait que répéter les erreurs du passé sans rien apprendre. Est-ce qu’on sera capable un jour de réfléchir, l’espace d’un instant, à ce qu’on fait et ce qu’on dit et qu’on comprenne que tout ça, ça ne sert à rien, ça ne nous mène nulle part ? J’en ai marre, je suis épuisé. Epuisé de lutter en vain, épuisé de ne pouvoir la retrouver complètement. Elle est là mais en même temps tellement inaccessible. Et malheureusement, je ne peux pas le lui reprocher, pas entièrement. Je ne prétends pas qu’elle n’a pas sa part de responsabilité, mais elle n’est pas la seule. J’ai envie de la retrouver mais je ne fais rien pour ça, je la rejette encore et toujours, lui refusant l’accès total à ma vie. Tout ça parce que j’ai peur. Peur de la voir la quitter de nouveau, contrainte et forcée … ou peut-être cette fois-ci volontairement, ce qui serait pire encore. Peur de découvrir qu’on n’a plus rien en commun et que notre amitié n’existe plus et n’a plus lieu d’être. Peur de constater qu’en dehors de notre passé, notre avenir ensemble n’existe pas. Peur de faire le con et de la perdre pour toujours. Peur de me rendre compte que je tiens à elle plus que je ne voudrais l’admettre et que ça me ronge de l’intérieur. Alors je la tiens éloigné de moi, parce que c’est plus facile, qu’inconsciemment je me dis que l’échec sera plus acceptable et que je le vivrais mieux. C’est faux, bien entendu mais ce n’est pas grave, je le pense quand même. Sauf que voilà, une fois loin, une fois calmé, je me rends compte que j’ai été un véritable abruti. Je me fatigue tout seul, je vous rassure. Elle est venue à moi pour s’excuser et je l’ai envoyé chier, tout ça à cause d’un foutu égo mal placé. Et je sais que même si j’en prends tout le temps conscience, je le ferais encore et encore. Je l’ai fait à Oxford, je le fais là et je le referais dans quelques semaines. Je sais que c’est aussi fatiguant pour elle que ça ne l’est pour moi et qu’elle aimerait que ça s’arrête. Je sais qu’à force, elle arrêtera de lutter en vain et m’abandonnera et je serais comme un con, sur le bord de la route, à la regarder s’éloigner, incapable de ne rien faire parce que persuadé que c’est mieux pour tout le monde … enfin, surtout pour elle. Je le sais tout ça, mais c’est plus fort que moi. Je me maudis, je la maudis, j’étouffe, je suis épuisé. Il faut que je bouge, il faut que je sorte, que je retrouve l’air libre pour respirer de nouveau, ici j’étouffe. J’ignore où elle est et je me sens abandonné, comme un con. Je lui en veux un peu d’être partie sans un regard en arrière, me laissant à mon triste sort. Je sais que je l’ai certainement mérité mais ça n’est pas une raison. Normalement, on passe au dessus de nos disputes quand on est en danger et on reste soudés. Là, elle m’a abandonné et je suis seul, je dois me démerder seul et cela me renvoie une bien triste réalité : je suis seul. Je suis né seul et je crèverais seul. Elle n’est qu’une illusion, l’amour de ma famille n’est qu’une illusion, je serais indéniablement seul. Et cette réalité me frappe en cet instant et sera encore plus vrai dans quelques semaines, quand je souhaiterais me barrer avec mes proches mais qu’ils préféreront rester, en pensant aux autres avant de penser à nous … à moi. Mon coeur se serre à cette pensée. Mais je finis par prendre sur moi, je ne vais pas pouvoir rester indéfiniment ici. Il faut que je bouge, il faut que je sorte, je ne veux pas mourir ici. Etre seul est déjà une bien triste réalité, je ne veux pas mourir misérablement, oublié de tous. Alors je bouge, ne pouvant passer par la porte, bloquée, je prends le chemin de la seule potentielle sortie et en chemin je tombe sur Casey. Elle n’est pas partie bien loin, une centaine de mètres, tout au plus. J’aurai pu passer à côté d’elle et la laisser là, dans la merde. Elle est une grande fille, elle peut se débrouiller toute seule, au pire son merveilleux préfet viendra à son secours. Mais je ne peux m’y résoudre, je ne la laisserais pas derrière moi, pas cette fois. Alors je l’entraine avec moi, aussi délicatement que j’en suis capable.

Elle se relève sans broncher, je la lâche. C’est la première fois depuis bien longtemps que je touche volontairement une personne. En général, l’ensemble de mes contacts sont involontaires. Ici, ce n’est pas le cas, j’ai vraiment posé volontairement ma main sur son dos. C’est très étrange comme contact. En soi il n’y a rien de particulier sur ce contact, c’est juste une main posée sur un dos, afin d’aider la personne à se lever, rien de plus et pourtant. C’est étrangement agréable, moi qui déteste les contacts. Je chasse tout ça de mon esprit et nous avançons. Pour le moment tout se passe bien, il n’y a pas d’obstacle infranchissable devant nous, c’est plutôt bon signe. Le silence règne, jusqu’à ce que Casey le brise d’une réflexion. Je ne suis pas le fils de Satan. On pourrait croire comme ça que cette réflexion sort de nulle part et pourtant non, elle provient de ce que j’ai dit un peu plus tôt. Au moins ça tend à prouver qu’elle m’écoute. Je ne suis pas le fils de Satan … en est-elle si sûre ? Parce que parfois, j’ai des doutes. Les propos de mes parents ont su insuffler au plus profond de mon être un doute quant à ma véritable nature et j’ai bien du mal à les oublier. Mais me dit-elle ça pour me faire plaisir ou me rassurer ou le pense-t-elle vraiment ? Je ne pose pas la question, je continue à avancer silencieusement, même si ça me touche qu’elle m’est dit ça. C’était certainement un énorme effort pour elle d’arriver à passer au dessus de sa colère et de sa peine pour être sympa. Elle continue sur sa lancée, elle est inarrêtable ma parole. Ce n’est pas un hasard que j’ai été à Serpentard. Et pourquoi donc ? La voilà qui me comble de louange, ça en serait presque suspect. Compte-t-elle mettre fin à mes jours avant qu’on ne sorte d’ici ? Elle aurait trouvé au moins le lieu parfait pour cacher mon corps. Mais fort heureusement, elle glisse une petite pique amicale qui me rassure un peu. Là c’est la Casey que je connais. Non pas que je n’apprécie pas ce qu’elle tente de faire, ni que cela ne me touche pas ce qu’elle pense de moi, bien entendu. Mais disons que ça me met moins mal à l’aise de la retrouver taquine, plutôt qu’elle me noie sous les compliments. "Il faut bien user d’un peu de provocation pour vous faire sortir le nez de vos livres !" Stéréotype bonjour ! Après il n’y a rien de méchant derrière, au moins je suis prêt à admettre qu’elle sait lire, ce qui change de tous les reproches que je lui ai balancé tout à l’heure. Si on sait lire entre les lignes on remarquera que j’admets qu’elle est curieuse, cultivée et intelligente. Et je pourrais le lui dire, parce que je le penserais, mais en cet instant, je ne vois pas le faire, ça sonnerait faux, alors que c’est vrai. Si je m’arrête à cette boutade, je me dis que ça signifiera beaucoup plus que mille et un compliments. Mais peut-être que je me trompe et qu’elle attende de moi que je lui dise des choses sympas, pour contrebalancer les horreurs que j’ai pu lui dire. Et je ne pourrais pas lui en vouloir d’en avoir envie. Mais tant qu’elle ne me fait pas comprendre qu’elle aimerait la même réciprocité, je préfère m’abstenir. Elle finit par s’excuser pour hier soir et ses excuses sonnent étrangement mieux à mes oreilles qu’au début. Pourtant elle doit le penser de la même façon, mais je suis plus enclin à les écouter maintenant. Comme quoi, nous suivons vraiment le même schéma tous les deux. Je ne dis rien pendant quelques instants, attentif à là où je mets les pieds. J’aurais voulu moi aussi passer cette soirée avec elle et c’est la raison pour laquelle je l’avais attendu si longtemps et que j’étais en colère. Parce que j’avais eu la sensation que finalement c’était plus important pour moi que pour elle. Peut-être pas finalement. Mais comment le lui dire ? Là était la grande question. Autant je suis doué pour balancer des horreurs à la tête des gens, avec une facilité déconcertante, autant quand il s’agit de dire ce que je pense, ce que je ressens, là il n’y a plus personne. C’est extrêmement difficile pour moi de m’ouvrir aux autres. "Ca aurait été cool ..." Pas de reproche cette fois-ci, une simple constatation, mon avis rien de plus. Ca aurait été cool qu’on puisse passer un peu de temps ensemble, sous entendu que j’aurais moi aussi aimé qu’elle vienne et que j’étais désolé qu’elle n’ait pas pu. Je ne peux pas mieux faire pour le moment, je suis définitivement une quiche en matière de relation sociale et que ce soit Casey n’arrange pas les choses.

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Hasard
1 >> Il n’y a rien, on peut continuer
2 >> Il y a un trou devant nous, visiblement le sol n’a pas tenu à cet endroit là, il va falloir sauter.
3 >> Il y une sorte d’éboulement, il va falloir enlever les pierres pour passer
4 >> En baissant nos baguettes, nous découvrons qu’il y a plein de rats qui fourmillent à nos pieds...
5 >> Nous faisons face à une intersection, il va falloir choisir
6 >>L’un de nous deux glisse et …

Hasard si 6
Pair >> Casey
Impair >> Brook

Hasard si 6 (bis)
1-2 >> Il/elle se tord la cheville
3-4 >> Il/elle se foule le poignet
5-6 >> Il/elle se heurte la tête


Dernière édition par Brooklyn N. Caldwell le Ven 24 Nov - 20:49, édité 1 fois
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❝ Que tu m'dises que j'suis hors de danger, que mon état va s'améliorer ❞Brooklyn & CaseyTrop aimable à toi, c’en est surprenant. T’as fais quoi du vrai Brooklyn que je connais, qui ne pense qu’à sa gueule et qui ne connait pas le mot sympathie ni aucun de ses synonymes ? Ça sort d’une traite, ça lui brûle les lèvres en même temps que ça lui fait un bien fou, et ça menace de ne plus s’arrêter. Lui hurler dessus est tellement facile, bien plus que d’admettre les torts, de se calmer, de s’excuser et de repartir sur une base plus calme. Elle pourrait faire ça éternellement, tellement les mots lui viennent naturellement, précis et tranchants comme des lames. C’est gratuit, c’est méchant, tout autant que ce qu’il lui jette à la figure depuis tout à l’heure. Ils sont doués pour ça, bien plus doués que pour se faire des compliments ou s’écouter. Se hurler dessus, c’est plus simple. Pas besoin de réfléchir à ce qu’on pense vraiment, il suffit de sortir les pires horreurs qui nous viennent à l’esprit et ça fait mouche. C’est le cas pour Casey, en tout cas, mais peut-elle en dire autant de Brooklyn ? Peut-elle être absolument certaine qu’il ne pense pas les sympathiques remarques qu’il lui envoie depuis tout à l’heure ? Non, elle ne peut pas, et c’est bien là le problème. Si elle était certaine, au fond d’elle-même, la où la rage n’aveuglait pas son bon sens, qu’il ne pensait pas vraiment ça d’elle, ça ferait peut-être moins mal. La colère ne serait pas doublée de souffrance et ça ne l’atteindrait pas autant. Parce qu’elle, malgré tout ce qu’elle lui sort avec une rapidité et une méchanceté surprenante, elle ne le pense pas. Il est agaçant, arrogant, insupportablement provoquant, mais il n’est ni con, ni débile. Et c’est ça qui l’énerve encore plus. Savoir, au fin fond d’elle-même là où la colère lui fout la paix, qu’il n’est pas tel qu’elle le décrit avec animosité, mais ne pas être sûre que lui ne soit pas vraiment convaincu qu’elle est telle qu’il la dépeint.

Casey le fixe avec toute la dureté qu’elle peut transmettre dans un seul regard. Elle ne veut pas laisser entrevoir les grandes failles qu’il est entrain de laisser dans sa carapace, elle ne veut pas qu’il se rende compte que ses mots ont un impact indécent sur sa personne. Elle veut qu’il la croit forte, insensible à ses piques assassines, inatteignable, quand bien même elle ne l’est pas du tout. Pas avec lui. Et il l’énerve à être aussi grand, la forçant à lever la tête pour pouvoir lui envoyer des œillades noires. À croire qu’il le fait exprès pour l’énerver encore plus. Oui, sa mauvaise foi, en cet instant, va jusqu’à considérer la possibilité qu’il ait choisi sa taille pour la faire chier. Et c’est guidée par elle qu’elle se met à défendre Zach, espérant provoquer une infime réaction d’agacement chez Brooklyn, espérant le voir réagir à ce fait. Autre, bien entendu, que son éternel ton condescendant qui semble dire qu’il ne comprend pas comment la pauvre fille qu’il a devant lui fait pour atteindre des sommets de débilité aussi élevés. Si elle n’avait pas été aussi aveuglée par la rage, Casey aurait presque pu être satisfaite de voir que Brooklyn a l’air sincèrement mécontent qu’elle défende ainsi son Préfet et ses intentions. Elle parvient tout de même à s’en rendre compte et il ne lui en faut pas plus pour réagir à la nouvelle provocation du jeune homme qui lui fait face, bien décidée à en rajouter une couche. Le philtre ne fait plus effet depuis un moment sinon j’aurais été tout simplement incapable de le laisser à l’Infirmerie et de venir ici lui explique-t-elle avec une lenteur qu’elle souhaite exaspérante et un ton que pourrait prendre un professeur pour s’adresser à un élève dernier de la classe. Merci beaucoup, je m’en souhaite aussi, énormément. La mauvaise foi s’accrochait décidément à elle comme un lion à son bout de viande. Dire qu’elle était, au départ, venue trouver Brooklyn pour s’excuse de ne pas être venue hier et pour trouver un quelconque réconfort auprès de lui. Il n’était même pas capable de voir que Casey était au plus mal à cause de cette stupide potion et qu’elle bataillait ferme pour ne pas simplement s’effondrer. Les mots qu’ils avaient échangés avec Zach, les sensations que le philtre avait créées en elle, les gestes qu’il l’avait poussée à réaliser… Ça n’était pas elle, ça n’était pas la Serdaigle qui détestait qu’on la touche, qu’on l’approche de trop près, qui ne s’intéressait pas aux autres et qui ne se confiait jamais. Sous l’effet de la potion, elle avait parlé de choses qu’elle gardait profondément cachées par devers elle, et tout ça, maintenant, Zach le savait. Et cette foutue potion l’avait aussi poussée à l’embrasser, à lui dire des mots qu’elle n’avait jamais pensé pour de vrai. Et ça, maintenant, c’était Zach qui le possédait. Elle pouvait toujours faire comme si ça ne comptait, comme si tout était faux, il n’en restait pas moins qu’elle avait embrassé un garçon, qu’elle lui avait dit qu’elle l’aimait, qu’il était la chose la plus importante à ses yeux. Et ça ne changeait rien que ce ne soit pas réellement ses sentiments, parce que sur le coup, le philtre d’amour avait rendu ces émotions réelles. Le pire à ses yeux, c’est qu’elle ressentait maintenant un trou béant là où siégeaient hier encore une foule d’émotions puissantes et fortes. L’amour créé par le philtre, l’inquiétude sincère portée envers quelqu’un, la sensation que son monde s’effondrerait s’il venait à la quitter… jamais elle ne les avait ressenties envers qui que ce soit, ou pas aussi forte, ou alors elle avait refusé de les voir. Et maintenant, elle savait qu’elles existaient, elle savait ce que ça faisait de tenir à quelqu’un plus qu’à soi-même, et ça lui faisait peur en même temps que ça lui manquait. Pendant une heure, elle avait été prête à tout donner pour une personne, tout faire, tout dire. Et ce sentiment là l’effrayait autant qu’il lui manquait. Parce que la peur que l’autre la blesse ou l’abandonne disparaissait au moment même ou Zach lui disait qu’il ne la laisserait jamais s’éloigner. Pour une fois, à cause d’une putain de potion, elle s’était totalement abandonnée à quelqu’un et lui avait fait entièrement confiance. Mais ça n’était pas la vraie elle, alors, et elle ne savait pas si elle en était soulagée ou si elle était profondément meurtrie à l’idée que jamais elle ne parviendrait à faire réellement confiance à quelqu’un à ce point. Parce que le seul pour qui elle était prête à faire ce geste s’acharnait à détruire tous ses efforts, les uns après les autres. Peut-être pas consciemment, mais ça ne changeait rien. Elle gardait toujours espoir que, cette fois-ci, il ne la blesserait pas, et elle finissait toujours un peu plus blessée. Elle avait espéré qu’il pourrait la réconforter, elle l’avait souhaité au plus profond d’elle-même, ignorant la petite voix lui soufflant que Brooklyn ne ferait jamais ça, et elle s’était une nouvelle fois pris un mur en pleine figure.

La brune n’avait rien formulé à voix haute, pas même en pensée, mais c’était bien ce qui l’avait guidée jusqu’au Serpentard de si bon matin. Elle avait furieusement besoin qu’on lui dise que ça allait aller, que ça allait passer, qu’elle oublierait ces sentiments factices ressentis avec Zach mais qu’un jour, peut-être, elle arriverait à en développer pour de vrai. Qu’elle parviendrait à effacer cette impression qu’on venait de lui prendre quelque chose d’important. Mais ça n’allait pas être Brooklyn qui allait l’aider à avancer dans cette direction, elle s’en rendait amèrement compte et la chute était brutale. L’espoir, lui, refusait de mourir. Visiblement, le jeune homme pourrait le piétiner autant de fois qu’il le voulait, le brûler, le noyer, le frapper de toutes ses forces, il ne mourrait pas. Comme il n’était jamais vraiment mort, à chaque fois qu’elle découvrait une nouvelle famille d’accueil, se réveillant dès qu’elle passait la porte et se rendormant avec tristesse quand aucun des enfants n’étaient la tête blonde qu’elle espérait apercevoir. Pourquoi, alors qu’elle n’avait plus foi en personne, intrinsèquement convaincue que les hommes étaient tous mauvais, pourquoi continuait-elle à avoir espoir en lui. C’était débile, ça oui. Finalement, il avait peut-être raison. Peut-être n’était-elle qu’une idiote incapable de voir quand on se foutait de sa gueule.

Quand finalement, trop c’est trop, elle tourne les talons, fait plusieurs pas puis s’effondre. Tout ça la fatigue, l’épuise, la plonge dans l’incompréhension. Elle ne se comprend plus quand il s’agit de Brooklyn et elle n’arrive pas à le comprendre, lui. Ou alors a-t-elle peur de le comprendre, justement ? Tout se mélange et tout s’embrouille dans son esprit, alors qu’elle voudrait tellement que tout soit si simple… Ils sont passés où, ces deux gamins paumés qui se retrouvaient dès qu’ils le pouvaient, qui n’avaient pas besoin de parler pour se comprendre, qui se soutenaient quoiqu’il advienne ? Ils étaient où ces deux gosses qui n’avaient rien au monde, rien à part l’autre ? Ces deux gosses là ne se seraient jamais hurlés dessus comme des chiffonniers dans ces conditions. La gamine qu’elle était serait arrivée tête basse, le gamin qu’il était n’aurait même pas eu besoin de mot pour la réconforter. Est-ce qu’ils étaient morts et enterrés où est-ce que les adolescents qu’ils étaient devenus refusaient de les laisser sortir, par peur de ce que ça leur rappellerait, par peur de redevenir, en partie, les deux gamins battus qu’ils avaient étés ? Est-ce que c’était sans espoir ? Non. Ça ne l’était pas, la preuve, c’était bien l’espoir de Casey qui continuait de la pousser vers Brooklyn. Après les cachots, après l’avoir retrouvé, son espoir s’était réveillé, montrant qu’il n’était en réalité jamais mort. Pourquoi ne se laissaient-ils pas une chance ? Ils avaient si peur que ça de laisser revenir l’autre dans leur vie ? C’était quoi le problème ? La jeune fille avait beau cherché, elle ne comprenait pas, ne se comprenait pas, ne le comprenait pas, ne comprenait rien du tout. Rien de ce qui s’était passé, rien de ce qui allait suivre. Ils passaient de l’étripage en règle à des gestes doux, un comble pour deux adolescents qui détestaient les contacts humains. Ils passaient des cris aux murmures apaisés. Ils passaient de la guerre à la paix, de la confrontation à l’entraide. C’était vraiment incompréhensible.

Mais ça lui prouvait, à la petite voix qui sommeillait au fond d’elle et qui ne s’exprimait jamais franchement, toujours insidieusement, que l’espoir n’était pas mort, puisqu’il était là, à l’aider à se relever et à lui dire qu’ils devaient sortir d’ici ensemble. Ça lui prouvait qu’elle avait raison d’y croire parce qu’il y avait une chance que ça finisse par s’arranger. Une petite chance, une toute petite porte à peine entrouverte qui lui donne envie d’apaiser définitivement les tensions et de dire ce qu’elle pense vraiment, pour une fois, et non pas des mots guidés par sa rancœur. Non, il n’est pas le fils de Satan. Premièrement parce que Satan n’existe pas, tout comme Dieu et ses petits anges ridicules n’existe pas. Et même en considérant Satan comme une allégorie du mal qui, pour le coup, existe, elle ne peut en douter, Brooklyn serait loin d’être son fils. Pas même son petit-fils, ni même son cousin éloigné, ni même un parent quelconque. Ses défauts ne faisaient pas de lui quelqu’un de mauvais, et ses paroles à Casey n’étaient pas des paroles en l’air. Pour ce que ça valait… Il ne répondit rien, mais elle savait qu’il l’avait entendue. La croyait-il ? C’était une autre histoire mais la brune n’insista pas. Si un jour ils en venaient à se réconcilier de manière un peu moins fragile qu’actuellement, elle lui prouverait, qu’il n’était pas le fils de Satan. Et ils essayeraient, peut-être, de soigner les blessures que leurs parents respectifs avaient si profondément ancrées en eux. Quitte à être branchée sur le canal confession et vérités, elle n’allait pas s’arrêter là et s’excusa, à sa manière, de lui avoir balancer toutes ses horreurs à la figure. Si nous n’avions pas le nez dans nos livres, personne ne pourrait vous aider à faire vos devoirs et à avoir de bonnes notes répliqua-t-elle sur le même ton, sans une once de méchanceté. Elle préférait des piques taquines à des piques assassines, ça ne faisait aucun doute, ignorant le léger malaise qui continuait de flotter entre eux deux. Ils avaient trop de choses à se dire, trop de choses à mettre à plat, et Casey, ou plutôt son corps et son esprit, n’oubliaient pas la veille pour autant. Ils n’oubliaient pas les mots, les regards, les gestes, leurs deux corps collés l’un contre l’autre, le ba… Son pied butta sur une pierre et Casey trébucha, se rattrapant de justesse au bras de Brooklyn pour éviter la chute. Stable, elle ôte aussitôt sa main de son corps, ses joues rouges, inquiète quant au fait qu’il pouvait toujours mal réagir. Ce n’est pas parce qu’il l’avait volontairement aidée à se relever qu’il appréciait pour autant qu’on le touche, et encore moins par surprise comme la maladresse de Casey venait de la forcer à le faire. Désolée. grimace-t-elle avant de reprendre la marche, nez sur ses chaussures, pensées éloignées de Zach et de cette histoire de merde pour ne pas trébucher à nouveau.

Le silence revient, jusqu’à ce qu’elle s’excuse enfin pour l’unique pour laquelle elle est réellement et sincèrement désolée : son absence hier soir au balcon du monde. Les yeux toujours rivés sur le sol devant elle, qui continue de descendre et qui continue de devenir de plus en plus humide. Un coup d’oeil rapide au plafond accompagné de la lueur de son Lumos lui permet de se rendre compte que la mousse grignote en grande partie les parois du tunnel. Une nouvelle fois, son souffle se coince dans sa poitrine. Pourvu que ce ne soit pas un passage secret qui mène sous le lac ou à proximité de celui-ci. La panique était déjà suffisamment proche de déborder pour ne pas en rajouter une couche. Heureusement, Brooklyn fini par réagir à ses excuses, la tirant de pensées menant tout droit à une crise de panique. Est-ce qu’elle déçue qu’il ne dise que ça ? Oui, un peu. Elle voyait cette soirée beaucoup plus que comme un truc cool, c’était certain. Mais c’était Brooklyn. Si Casey, à force de faire semblant d’être ce qu’elle n’était pas, était plus ou moins devenue douée en matière de relations sociales - douée pour les comprendre, pas les appliquer en tout cas - on ne pouvait pas en dire autant du jeune homme. Tant pis, sa déception faisait pâle figure face à l’espoir qui renaissait à mesure que les minutes sans se hurler dessus devenaient plus nombreuses. Bien plus cool que ce tunnel, c’est certain. Et comme pour lui prouver qu’elle était encore très loin du compte, ils ne purent avancer plus loin, bloqués par des éboulis. C’est une blague... Mais même elle, qui ne comprenait rien à l’humour, savait qu’elle était de mauvais goût.

Brandissant sa baguette, elle essaye de faire le vide dans son esprit tourmenté pour se concentrer uniquement sur le sortilège à lancer. Heureusement pour elle, l’Occlumancie lui a beaucoup appris pour ça, et elle parvint assez bien à gagner un état d’apaisement propice à l’utilisation de la magie. Plusieurs sortilèges lui traversèrent l’esprit, mais elle avait envie - et plus que ça, ils avaient besoin - de sortir d’ici, et vite, alors elle tenta le tout pour le tout.

2 - Deprimo Sûre d’elle, Casey a choisi un sortilège qu’elle maîtrise parfaitement et voit avec satisfaction l’éboulis se creuser en son centre et une partie des pierres s’effondrer de l’autre côté. Grâce au Lumos de Brooklyn, ils peuvent voir que l’espace laissé entre le haut du tunnel et le haut du monticule de pierre est désormais suffisant, mais il faut encore qu’ils escaladent les pierres, non sans risque, qu’ils redescendent de l’autre côté et qu’ils ne se brise pas une cheville sur les nombreux cailloux qui y ont été expulsés.
4 - Evanesco Ce sortilège de quatrième année n’a pas été encore abordé en cours, mais Casey l’a déjà étudié à la bibliothèque et s’est entraînée à le pratiquer, seule, dans la Salle sur Demande. Elle sait qu’elle est loin de le maîtriser, mais ça lui semblait être une des meilleures options pour créer un passage et rapidement. Avec raison ! Une partie des pierres sur la droite disparaissent, laissant entrevoir le tunnel, derrière, à la lueur du Lumos de Brooklyn. Les pierres du dessus s’effondrent alors, mais il y a un passage suffisant grand pour les faire passer, s’ils se décident à escalader le monticule de pierre restant.

6 - Repulso Ce sortilège de quatrième année n’a pas été encore abordé en cours, mais Casey l’a déjà étudié à la bibliothèque et s’est entraînée à le pratiquer, seule, dans la Salle sur Demande. Elle sait qu’elle est loin de le maîtriser, mais ça lui semblait être une des meilleures options pour créer un passage et rapidement. Avec raison ! Une partie des pierres sur la droite sont envoyées loin, là-bas, laissant entrevoir le tunnel, derrière, à la lueur du Lumos de Brooklyn. Les pierres du dessus s’effondrent alors, mais il y a un passage suffisant grand pour les faire passer, s’ils se décident à escalader le monticule de pierre restant. Il n’y aura qu’à faire très attention en redescendant de l’autre côté de ne pas buter sur une pierre et de se tordre la cheville. Casey se tourne néanmoins vers le Serpentard, ne se sentant pas prête du tout à faire des acrobaties, mais encore moins à rester plantée là, son regard empli d'interrogations.
1 - 3 - 5 - Mais visiblement, son agitation interne prenait le pas sur ses capacités de lanceuse de sorts. C’était pitoyable et il allait falloir travailler dessus, car si elle était incapable de lancer correctement des sortilèges dans une situation pareille, qu’est-ce que cela serait si elle se retrouvait en pleine bataille ? Agacée et paniquée à l’idée qu’ils soient réellement bloqués ici, elle se tourne vers Brooklyn, espérant qu’il fasse mieux ou qu’il ait une solution.
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Dernière édition par Casey N. Beckett le Dim 26 Nov - 18:46, édité 1 fois
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Le Hasard

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❝ J'ai besoin que tu me dises que tout ira bien ❞Brooklyn & Casey
"Il lui arrive d’être grand seigneur de temps en temps, pour qu’on lui foute la paix derrière !" Ca, ça faisait mal, mais hors de question de le lui montrer. Plutôt crever que de lui faire voir une seule seconde qu’elle venait de m’atteindre. Ni elle, ni personne ne saura jamais que je suis réellement capable d’empathie et que si je ne montre rien, c’est par peur d’être blessé plus encore. Mais qu’est-ce qui faisait le plus mal ? Le fait qu’elle pouvait se montrer cruelle quand elle le voulait ? Ou le fait qu’elle venait de me démontrer qu’elle ne me connaissait finalement pas aussi bien qu’elle le pensait et que je le croyais ? Oui, je crois que c’est ça qui me blesse le plus. Parce que ses piques assassines, je commençais à en avoir l’habitude et je le lui rendais bien. Mais l’entendre dire ce genre de choses, je crois que c’est ça qui m’atteignait le plus. Evidemment, je ne prenais pas en compte que j’avais aussi sorti des horreurs quelques instants plus tôt et que je continuerai sur ma lancée, sans le penser le moins du monde. Mais qu’importe, tant qu’il y avait une chance de pouvoir l’atteindre, c’était tout ce qui comptait, qu’importe les moyens, qu’importe les mensonges, la blesser à tout prix, comme elle me blessait. Et même si c’était ma méthode, je ne pensais pas un seul instant que ça pourrait être la sienne également. Parce que finalement on n’était pas si éloigné l’un de l’autre, on pensait de la même façon, on avait des réactions sensiblement pareilles, tout ça parce que nos vies étaient trop similaires sur tellement de points. Non, si elle disait tout ça, c’est qu’elle le pensait forcément et si elle le pensais forcément c’est qu’elle ne me connaissait définitivement pas. Et ça, ça faisait mal. Que le monde entier me pense insensible, égoïste ou cruel, je m’en moquais, au moins ils étaient tombés dans le piège que j’avais installé autour de moi pour ne pas qu’ils s’approchent plus en avant et tentent de me percer à jour, mais qu’elle y soit tombée dedans, ça me déçois. Pourtant je devrais être content, ça signifie que je suis doué dans les faux-semblants et qu’elle a marché comme une débutante dedans. Mais au lieu de ça, je vois juste qu’elle ne cherche plus au delà des apparences, se contentant de ce qu’elle voit et le prenant comme argent comptant. Pourquoi se prendre la tête avec un mec comme moi ? Quel intérêt ? Pourquoi perdre son temps à vouloir me comprendre ? Je ne suis rien, ni personne pour elle, juste une ombre gênante du passée, rien de plus.

"T’es donc si désespérée que t’es prête à tomber sur le premier mec venu qui te fait boire un philtre d’amour. Well done ma grande, je suis très fière de toi !" Si j’avais vraiment voulu un énorme bâtard, je lui aurais dit que ses parents auraient été très fière d’elle, mais je n’en suis pas encore à ce point là. Même si cette situation me sort par les yeux et que je la trouve bien débile d’ouvrir ses bras et son coeur au premier mec venu qui passe, je ne parlerais jamais de ses parents, certainement pas pour les utiliser contre elle. Il faut croire que je suis encore capable d’avoir des limites, avec elle en tout cas. J’aurais été capable de dire à un orphelin que ses parents ont mal fait leur boulot ou un truc du genre, parce que je ne le connais pas et que je n’aurais rien à perdre, mais pas elle. Bon, après je dis ça mais je pense que le mec devra vraiment me taper sur le système pour que j’en arrive à cette extrémité. Parce que bon, connard oui, mais pas à ce point là. Cela dit, en y repensant, les gens sont capable de me taper rapidement sur les nerfs. Ils sont tellement curieux de savoir ce qu’ils se passent dans ta vie sans regarder ce qu’ils se passent dans la leur. Mais bon, le sujet n’est pas là, le sujet c’est Casey qui fait de la merde et raconte n’importe quoi. Elle est vraiment sérieuse ? Elle est vraiment avec lui ou compte se mettre avec lui ? Je veux bien croire que les effets du philtre sont long à faire disparaître mais quand même, un peu de bon sens. Je ne dis pas que c’est le pire mec de l’univers, mais faire tester un philtre d’amour à une fille, faut avoir un sacrés grain ou être vraiment désespéré. Après, en toute objectivité, Casey est une jolie fille et même si je ne suis pas particulièrement porté sur la chose et que je n’ai de conseil à donner à personne, je pense qu’il doit exister d’autres façons d’aborder une fille et de lui faire comprendre qu’elle te plait. Mais bon, si ça fonctionne, ma foi, c’est que peut-être je ne comprends encore moins la nature humaine que je ne l’aurais cru et que les filles de nos jours sont encore plus étrange que je ne le pensais. On s’étonnera ensuite que je n’ai pas envie de faire d’effort pour plaire et pour me trouver une copine, quand on voit ce qu’il faut faire pour se mettre avec quelqu’un.

Le reproche de trop, la dispute qui n’en finie plus et qui devient lassante, l’ambiance étouffante, le décor glauque, bref, rien ne va actuellement. Alors je fuis, le plus loin possible d’elle, sauf que ma porte de sortie - littéralement parlant - est bloquée. J’ai beau tirer, pousser, donner des coups, rien n’y fait. Même la magie n’en vient pas à bout. Cela dit, vous allez me dire, je n’ai utilisé que le sortilège pour ouvrir les serrures, peut-être que j’aurais dû utiliser une petite explosion pour tenter ma chance. Mais je ne sais pas, je n’y ai pas pensé, elle n’ont plus et il faut croire que nos inconscients respectifs nous ont conseillé d’éviter. Et si on finissait sous un éboulement ? Ca serait quand même con d’en arriver là. Alors je m’éloigne de la porte pour la laisser tenter et une fois qu’elle constate par elle-même que ça ne fonctionne pas, elle se barre, sans demander son reste, me plantant là par la même occasion. Grand bien lui en fasse, me disais-je, au moins maintenant je vais être tranquille, je vais retrouver ma solitude si chère à mon coeur et je ne vais plus être accablé de reproches en tout genre. Oui, je suis un piètre ami, un boulet accroché à sa cheville, une pauvre merde qui gâche sa vie. Oui, je sais tout ça, mais qu’elle se rassure, une fois qu’on quittera Poudlard, tout cela sera terminé et on pourra s’oublier de nouveau et aller de l’avant. En serons-nous capable ? Aucune idée, mais il faudra bien qu’on y parvienne, on ne va pas rester bloquer dans le passé toute notre vie. En attendant ce jour béni, on allait devoir composer avec l’autre d’une façon ou d’une autre. Peut-être que finalement ce n’était pas une bonne idée de tenter de nous retrouver. Peut-être que la solution, ce serait de s’ignorer. Bon, on est dans la même classe alors forcément ça va être compliqué, mais on n’a jamais vraiment essayer. C’est peut-être ça la solution à tous nos problèmes. Si on ne peut pas être proches sans se bouffer, alors autant s’éloigner au maximum. Je ne sais pas si c’est une bonne idée. Je ne sais même pas si c’est une idée faisable. J’ignore si j’en ai envie ou pas d’ailleurs, mais bon, force est de constater que pour le moment notre tentative de se rapprocher est un échec total. Vous allez me dire, on ne s’est peut-être pas trop donné de mal, il faudrait peut-être un peu plus s’acharner. Je ne sais pas. En cet instant, je crois que je n’en ai plus trop envie. Je suis fatigué. Elle me fatigue. C’est usant de lutter constamment contre une personne, plus encore quand on tient à cette personne. Pourquoi est-ce si difficile les relations sociales ? Est-ce que c’est toutes les relations qui sont aussi difficiles ou est-ce juste avec elle ? Je n’ai pas la sensation que j’ai eu beaucoup de difficultés avec Savannah, mais je ne peux m’empêcher de penser à Avalon et au fait que ce n’est pas toujours facile entre nous. Alors du coup j’hésite, je m’interroge.

Je reste planté sur place pendant un temps que je ne saurais déterminer. Lasse, usé par la vie, incapable de bouger ou de réfléchir vraiment à toute cette situation. Je commence lentement à reprendre pied avec la réalité et à me dire que je ne peux pas rester éternellement ici. J’angoisse à l’idée de réaliser là où je suis et dans quelle situation je me trouve. Abandonné par ma plus ancienne amie, coincé dans un passage secret, incapable de sortir, je vais devoir prendre le tunnel pour voir où il me mène. Je me dis que si Casey n’est pas revenue c’est qu’il ne doit pas être bouché. Alors je m’extirpe de ma torpeur et j’avance, pas bien loin, avant de tomber sur une forme presque inerte, au sol. Je finis bien vite par reconnaître Casey. Je l’aide à se relever, il ne faut pas qu’elle reste plus longtemps à la hauteur des rats, elle va finir par se faire mordre et par attraper une maladie. Je ne suis définitivement pas une personne tactile, que ce soit lié à mon pouvoir ou à mon passé, ne change rien au fait que je n’apprécie pas vraiment les contacts physiques, mais je fais une exception pour elle. Pourquoi ? Je ne sais pas, je sens qu’elle en a besoin et peut-être qu’au fond, moi aussi. La sentir sous moi me rassure un peu. Elle est bien là, ce n’est pas une illusion, elle ne m’a pas réellement abandonnée et elle aussi est épuisée par nos disputes. Peut-être que si on baissait nos armes en même temps et qu’on ouvrait les yeux, ça nous aiderait. Mais en est-on capable ? Est-on prêt pour ça ? On entame notre descente, puisque jusque là, on constate qu’on entame une légère pente, dans les tréfonds du château. Ou va-t-on ? Aucune idée, mais on y va en tout cas. Elle me dit que je ne suis pas le fils de Satan, reprenant les propos que j’avais eu juste avant. Je la remercie silencieusement de cette marque d’attention mais ne réponds rien. Pour dire quoi ? J’ignore ce que je suis au fond, j’ignore qui a raison de qui a tort, alors autant ne rien dire, c’est préférable. On essaye d’aborder un sujet plus léger, pour détendre un peu l’atmosphère encore bien chargée en cet instant. "D’ailleurs en parlant de ça, mes devoirs attendent toujours ..." Dis-je en sifflotant, l’air de rien. Evidemment que c’est faux, je n’ai pas besoin d’elle pour faire mes devoirs, mais puisqu’on est lancé dans une plaisanterie, autant la faire jusqu’au bout. Bon, je ne dis pas que je n’aurais pas de meilleures notes grâce à elle, évidemment, mais je m’en fous au final, le plus important c’est que je passe, le reste me passe au dessus.

On continue à avancer et elle s’excuse pour ne pas être venu. Je dois bien avouer que je ne sais pas quoi dire. Je sens qu’elle est sincère et c’est extrêmement touchant, mais je suis nul en matière de relations sociales et je ne sais pas ce qu’il faut dire ou faire. Alors je tente un truc, maladroit. Je le pense bien entendu, mais en même temps pas. Enfin c’est compliqué. Je pense sincèrement que ça aurait été cool, mais plus que ça même. Mais je me dis que si je reste léger et détaché, ça me fera peut-être moin mal, je n’en sais rien. En fait je ne sais jamais quoi répondre pour être dans les clous et j’ai peur que cette fois-ci je me sois totalement loupé. Elle ne dit rien, c’est toujours ça de pris. J’entends par là qu’elle ne me déteste pas ou qu’elle ne me crie pas dessus. On avance, découvrant une partie du château qu’on ne connaissait pas du tout et autant être honnête, j’aurais préféré ne jamais la connaître. Mais tant pis, on est là, on ne peut pas faire marche arrière alors autant continuer. Soudainement, je la sens glisser et là où j’ai eu le réflexe de tenter de la rattraper, elle a le réflexe de s’accrocher à moi pour ne pas se vautrer. C’est toujours aussi étrange quand les gens me touchent, mais plus encore quand c’est elle, sans que je sache vraiment pourquoi. Et comme toujours, je ne souhaite pas me pencher sur la question, ça n’a pas vraiment d’importance. Je me crispe un peu, c’est plus fort que moi. Elle se redresse, me lâche et s’excuse. Je me racle la gorge et n’ose la regarder. "C’pas grave … ça va ? Rien de cassé ?" Lui demandais-je pour détourner l’attention. Ne pas se concentrer sur ce contact dérangeant et troublant et rester sur le pragmatique. Est-ce qu’elle s’est fait mal ? On avance et elle arrive à plaisanter de nouveau, après un moment de silence. Oui, c’est sûr que ça aurait été bien plus cool que ce maudit tunnel qui n’a visiblement pas de fin. Il y a de l’eau qui s’infiltre par endroit, ce n’est pas très rassurant, de la mousse un peu de partout et … des pierres. Merveilleux, il y a eu un éboulement juste devant nous. On n’était pas suffisamment dans la merde comme ça, il fallait en rajouter une couche. Casey décide d’agir et je la laisse faire, restant silencieux pour la laisser se concentrer. Elle réalise un sortilège qui fonctionne et nous voilà avec un passage étroit, mais praticable devant nous. On se regarde et ne la voyant pas bouger, j’avance en premier. Visiblement, ici, ce sont les hommes d’abord !

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Hasard 1
1 >> Brooklyn et Casey franchissent le passage sans encombre et arrive indemne de l’autre côté, ils peuvent reprendre leur toute.
2 >> Brooklyn franchit le passage, mais dérape sur une pierre et se vautre lamentablement.
3 >> Casey franchit le passage, mais dérape sur une pierre et se vautre lamentablement.
4 >> Ils franchissent sans encombre le passage et tombe sur … de l’eau !
5 >> Ils franchissent sans encombre le passage et au bout de quelques mètres tombe sur … un trou !
6 >> Ils franchissent sans encombre le passage et au bout de quelques mètres tombe sur … une interception !

Hasard 2 si 2 ou 3
1-2 >> Blessure mineure (Genre quelques écorchures tout au plus)
3-4 >> Blessure moyenne (Genre un membre foulé ou cassé)
5-6 >> Blessure grave (genre assommé ou il/elle s’ouvre la tête)


Hasard 3 si 4
Pair >> un peu d’eau, de quoi mouiller les chaussures, tout au plus.
Impair >> Ca commence à faire beaucoup d’eau, non ?


Dernière édition par Brooklyn N. Caldwell le Ven 1 Déc - 19:23, édité 1 fois
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❝ Que tu m'dises que j'suis hors de danger, que mon état va s'améliorer ❞Brooklyn & CaseyUn petit pincement au coeur lui fait prendre conscience qu’il s’agit là de leur première conversation normale, pour autant qu’il soit possible de définir la normalité avec précision. C’est, en tout cas, la première fois qu’ils ont une conversation d’adolescents de leur âge. Pas de cris, comme quelques minutes auparavant quand ils se jetaient des horreurs à la figure dans le but de blesser l’autre, pas de sujets difficiles à aborder ou de mention à un douloureux passé, pas de non-dits blessants… juste une discussion banale autour des devoirs. Avec n’importe qui d’autre, ça aurait pu sembler superficiel, mais pas là. Ils en disaient tout autant en ne disant rien, en parlant de sujets sans profondeur comme les rivalités ancestrales entre les maisons, qu’en se hurlant dessus. Ce n’étaient pas tant leurs mots qui étaient pleins de sens, mais leurs silences. Parce que pour l’un comme l’autre, parler, c’était compliqué. Depuis toujours. Parler de soit, en tout cas. Casey parvenait bien à parler de Brooklyn, à lui dire qu’il n’était pas le fils du Diable, qu’il avait des qualités - contrairement à ce qu’elle disait encore tout à l’heure - et elle le pensait, sincèrement, sans une once de doute. Mais parler d’elle… c’était encore autre chose. Elle devait vraiment être bouleversée pour imaginer un seul instant qu’elle aurait réussi à se confier, même si c’était Brooklyn, sur la façon dont elle vivait l’épisode d’hier avec le philtre d’amour. La brune n’arrivait même pas à s’avouer à elle-même à quel point ça la rongeait : elle allait mal, se sentait mal, mais les raisons profondes de ce mal-être, elle refusait d’y penser, préférant percevoir la situation comme un affront au contrôle permanent qu’elle exerçait sur elle-même. Il y avait de ça. Mais pas seulement. Ça rentrait en conflit avec des souvenirs douloureux, des sentiments enfouis, trop de choses qu’elle n’imaginait même pas. Alors en parler ? Pourtant, c’était bien vers lui qu’elle s’était tournée, et pas seulement parce qu’ils avaient rendez-vous la veille, même si, si ça n’avait pas été le cas, elle aurait peut-être moins osé aller lui confier ça. Parce qu’ils se comprenaient, au fond, de manière intuitive. Ils avaient beau montrer le contraire, ils avaient beau être bornés et rester campés sur leurs positions, ils se comprenaient et savaient, sans avoir besoin de le dire, ce qu’il en était réellement. L’admettre, et bien, ça, c’était encore autre chose. C’était peut-être pourquoi ils ne parvenaient pas à rester longtemps sans se hurler dessus, parce que c’était plus facile que d’être sincères. En tout cas, c’était la première fois qu’ils abordaient entre eux des sujets aussi futiles et c’était reposant, et plaisant. Elle aimait bien le voir amusé plutôt qu’en colère contre elle, remonté contre ce qu’elle disait ou faisait. Comme si tu avais besoin de moi dit-elle en se retenant de lever les yeux au ciel, arborant plutôt un léger sourire. Et le voir lui, presque siffler d’un air innocent, ça lui donne envie de sourire encore plus.

Mais il disparaît quand, perdue dans des pensées qu’elle préférerait oublier, Casey manque de s’étaler au sol et se rattrape dans un réflexe de survie à l’unique chose - personne, en l’occurrence - capable de l’empêcher de tomber : Brooklyn. La brune se redressa rapidement et, son équilibre retrouvé, rompit tout contact avec le Serpentard, se sentant bête car sachant bien qu’il n’aimait pas être touché. Ce n’était pas parce qu’il l’avait aidée à se relever qu’il en appréciait soudainement les contacts physiques, encore moins impromptus comme celui-ci. En même temps, elle n’avait pas rêvé le geste qu’il avait fait, vers elle, pour l’aider à se rattraper. Oui, bien sur qu’elle sait qu’il s’agit purement d’un réflexe automatique, comme celui-ci de tendre les mains quand on tombe par exemple, qu’importe qu’on déteste toucher la terre ou non. En témoigne la crispation qu’elle a le tend de sentir avant d’ôter sa main du bras de Brooklyn. Pourquoi est-ce qeue ça la trouble autant ? Est-ce parce qu’elle était entrain de penser à cette horrible après-midi qu’elle était tombée ? Est-ce parce qu’elle avait été tout d’un coup bien trop proche de Brooklyn, toute nuance d’espace vitale réduite à néant ? Était-ce à cause de ce contact physique ? C’était perturbant et destabilisant de ne pas savoir, ou de ne pas vouloir comprendre. Envolée la belle entente, la gêne s’est réinstallée. À croire que, dès qu’il y avait rapprochement, physique ou simplement relationnel, ils ne savaient plus comment agir. Oui, c’était plus facile de se hurler dessus, moins de s’ouvrir, surtout pas après avoir passé des années à se retrancher derrière des murs infranchissables. Non, ça va. Il ne manquerait plus qu’elle se blesse dans ce tunnel de malheur. Refusant que ça arrive et qu’ils soient dans une situation encore plus merdique qu’elle ne l’était actuellement, Casey se concentre sur les embûches et décide de ne plus du tout penser à Zach et à hier. Les pensées auraient tout le temps de revenir la hanter, elle n’en doutait pas.

Le tunnel ne lui laissa pas le temps, de toute manière, de se pencher de nouveau sur cela. Les pierres ne firent pas de difficultés ou, plutôt, son sortilège fonctionna assez bien pour leur ouvrir un passage mais Casey resta bloquée quelques secondes, interdite, et ne réagit que lorsque Brooklyn s’avança en premier, commençant à escalader le monticule pour passer de l’autre côté. Pourquoi est-ce que le destin ne leur foutait pas la paix ? Ils n’en bavaient pas assez ? Fallait, en plus, qu’ils soient enfermés dans un passage secret que tout le monde avait sûrement oublié - sinon, vu l’état, il aurait été condamné - avec milles et une embûches sur leur chemin ? La brune s’engagea à la suite de Brooklyn, prudemment et arriva, étonnement, indemne de l’autre côté. Une bonne nouvelle, doublée par le fait que Brooklyn ne s’était pas non plus blessé lors de cette escalade improvisée et bancale, mais rapidement annulée par ce qu’elle vit devant elle. L’humidité s’était encore accentuée, le plafond gouttait d’ailleurs de temps en temps, et le sol était trempé, de plus en plus, à mesure qu’ils continuaient de s’enfoncer dans ce couloir. Pourquoi ? Pourquoi n’avait-elle pas tenté de défoncer cette foutue porte à coup de sortilèges ? Elle n’avait essayé qu’un Alohomora, un pauvre Alohomora, et elle venait d’avoir la preuve qu’elle était toujours capable d’exécuter des sortilèges correctement. En même temps, elle n’était plus engagée dans une bataille d’insultes avec Brooklyn, ça devait jouer…

Quand ses pas traversèrent une flaque, puis une deuxième, puis une autre encore un peu plus profonde… Casey commença à sentir la panique enfler à nouveau. Elle n’était pas loin du tout, tapie dans l’ombre, écartée par la conversation calme qu’ils avaient tous les deux et qui l’apaisait, mais là… Sans s’en rendre compte, elle avait ralentit le pas. Ce n’était que des flaques d’eau, elle se répétait ça au fur et à mesure qu’elle avançait, mais quand l’eau atteignit presque son genou, la brune fut incapable de faire un pas de plus. La dernière de ses envies était de refaire une crise de panique, là, mais elle était tout simplement incapable d’aller plus loin. La peur que l’eau continue de monter… Ils étaient bloqués, ils étaient tout simplement bloqués, ils ne pouvaient pas aller plus loin. Casey ne pouvait pas, en tout cas. Elle ne savait pas nager, si ce tunnel les forçait à nager un peu avant de sortir enfin de cette enfer, elle était condamnée à rester coincée là. Et le fait était qu’elle était incapable de continuer à avancer pour vérifier que l’eau montait encore ou non. Le bas du pantalon trempé, le froid qui s’infiltrait sous son pull, elle tremblait, mais surtout parce que la panique l’envahissait à nouveau que parce qu’il faisait trop froid. Je peux pas… avancer, Brook. s’entendit-elle dire comme si elle était observatrice de la scène et pas participante. C’était une grosse blague. Ce tunnel était décidé à la confronter à ses pires peurs : que tout soit définitivement brisé entre elle et Brooklyn, les rats et la noyade. Gé-nial. Définitivement parfait.

IMPAIR - En fait, l’eau ne devient pas plus profonde. Encore quelques pas et on pourrait apercevoir de la terre à nouveau et même un rayon de lumière. La sortie n’est plus très loin mais encore faut-il s’en apercevoir.
PAIR - Malheureusement, Brooklyn n’a aucun moyen de savoir si l’eau continue d’augmenter ou pas.
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Dernière édition par Casey N. Beckett le Sam 2 Déc - 23:54, édité 1 fois
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