[Année 2023-2024] I am not really sorry but... { feat. Avalon } [Terminé]

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

tourner la page ?

narcissa et avalon

“Les grands esprits sont sûrement de proches alliés de la folie, et de minces cloisons les en séparent.”

Après le cours de Soins aux Créatures Magiques, je décide de remonter au château pour rejoindre le premier étage, là où est située la bibliothèque. C’est mon lieu de refuge, celui où je peux bosser en paix et également le deuxième endroit que je fréquente le plus dans cette école, après la salle commune de Serdaigle. Je dois sûrement être l’une des seules à ne pas vouloir profiter du soleil et du ciel bleu dans les extérieurs mais, personnellement, je préfère la compagnie d’une multitude de livres rangés dans des rayons. J’ai envie de m’avancer dans les devoirs de la semaine même si nous ne sommes que le mardi de la rentrée. Ce début des cours s’est d’ailleurs plutôt bien déroulé et je compte bien me servir de l’énorme temps libre de notre emploi du temps pour continuer à réviser et étudier de nouvelles choses. Je connais déjà en majorité le programme de cette année pour l’avoir étudié l’an dernier alors je peux bien me permettre de vouloir enrichir mes connaissances.

Saluant discrètement la bibliothécaire qui me connait très bien depuis toutes ces années, je m’approche d’une table de quatre, vide, et située près de la fenêtre. J’ouvre cette dernière à l’aide de ma baguette dans le but de profiter de la petite brise chaude sans pour autant sortir les pieds dehors. La vue offerte par cette même fenêtre est d’ailleurs sympathique : on peut y apercevoir les collines entourant le Lac Noir et elles paraissent de plus en plus orangées au fil des jours. Les feuilles jaunissent, tombent des arbres et recouvrent les sols d’une jolie couche dorée. L’Automne n’est pourtant pas ma saison préférée, loin de là, mais j’avoue que je suis tout de même capable d’apprécier ce type de décor quand il ne pleut pas à foison.

Sortant ma plume, mon encrier, mes parchemins et mes livres, j’empile ces derniers dans un coin de la table et je dépose mon sac au sol tout en lisant la liste de mes devoirs à rendre. Il n’y a pas grand-chose pour le moment : une dissertation en Potions, un schéma à compléter en Botanique, m’exercer au nouveau sortilège appris (et que je maîtrise déjà) et créer une frise chronologique en Histoire de la Magie. Je décide de commencer par la frise qui est le plus simple à faire et le plus rapide. Je connais déjà mes dates ainsi que les événements qui y correspondent mais par souci de vouloir rendre un devoir très complet, je songe à y incorporer des éléments approfondis et dont personne d’autre n’aurait l’idée d’intégrer. Pour cela, il me faut un livre plus détaillé que le manuel officiel de chez Fleury et Bott. Je quitte donc ma table en direction des rayons à proximité et je constate avec plus d’intérêt qu’il n’y a pas grand monde ici à cette heure-là. C’est très bien et cela m’arrange car je n’aime pas quand ce lieu est surpeuplé de discussions stériles.

Histoire des géants, contes et fables de Hagard Le Grand, Origines et évolutions des guerres à travers le monde magique… Je fouine et je laisse glisser mon index le long des livres, l’œil de lynx à la recherche d’un ouvrage évoquant les fondations de la MACUSA, organisme magique américain équivalant à notre fameux Ministère. Mais alors que je me décale un peu trop sur la droite sans regarder ce qu’il y a à côté de moi, je me heurte à quelque chose. Ou plutôt à quelqu’un. Légèrement surprise, je tourne la tête en direction de l’élément perturbateur et mon regard océan croise celui d’une tête qui m’est familière : Avalon. Durant quelques secondes, je la fixe sans ne rien dire et je finis par m'écarter un peu pour nous créer un minimum de distance. Très franchement, je ne me suis pas attendue à la voir, celle-là, et cela tombe mal…ou à pic. Je n’en sais rien.

« Navrée. Je cherchais un livre. » Me contenté-je de lui dire neutralement, un peu sceptique sur la manière de l’aborder.

Je ne suis pas prête de lui parler aujourd’hui et j’aurais préféré attendre le soir, dans la salle commune, pour l’attraper. C’est ce que j’ai essayé de faire durant tout l’été à la ferme pour tenter un dialogue avec elle mais Avalon n’a fait que m’esquiver de façon peu brillante à mes yeux. Je ne sais pas à quoi elle s’attend à me fuir comme la peste mais au bout d’un moment, elle sera bien obligée de se confronter à moi.

Made by Neon Demon

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

I am not really sorry but ...

Cissy & Ava

Après quelques jours seulement, la routine reprend ses droits et je déteste celle qui s’impose à moi. A ce rythme je ne tiendrais pas la fin de l’année avant de devenir totalement folle. Je n’en peux déjà plus. Le fait de devoir me retaper une cinquième année et tous les désagréments qui vont avec me tape sur le système et me mine le moral. Mais bon, ce n’est pas comme si j’avais vraiment le choix. Si je veux réussir plus tard, il me faut de bons résultats aux BUSEs et passer les ¾ d’une année dans des cachots n’allait pas m’aider à les obtenir. Alors certes, ce redoublement est nécessaire, mais ce n’est pas cette pensée qui va vraiment m’aider à surmonter tout ça. Heureusement, les devoirs, eux, parviendront à me changer les idées. Bien décidée à ne pas les négliger et à les faire à fond, je me rends immédiatement à la bibliothèque après mon dernier cours du jeudi. J’ai une heure avant le diner, autant la mettre à profit. Même si le temps donne envie de profiter du parc, je préfère mettre ça à plus tard, genre ce weekend. Les devoirs d’abord. Avec un peu de chance, ça me permettra d’arrêter de ressasser. N’ayant aucune envie de me coltiner un petit studieux qui a besoin de compagnie pour travailler, je trace ma route, ne faisant part de mes plans à personne. Après un bref sourire à la bibliothécaire, je m’installe à une table seule. Je fais ensuite le point sur les devoirs que je dois rendre. Autant dire qu’après seulement quatre jours de cours, les professeurs ont décidé que nous n’allions pas chaumer. Personnellement, cette charge de travail ne me dérange pas le moins du monde et je suis suffisamment organisée pour ne pas me laisser déborder et submerger. Ce qui n’est pas le cas de ma sœur. Je me demande à quel moment de l’année elle viendra en rampant pour me supplier de l’aider. Dans un mois ? Une semaine ? On verra bien, dans l’immédiat, je dois d’abord me concentrer sur ce que j’ai à faire. Je décide de commencer par la métamorphose. Entre deux cours pratiques, il souhaite que nous approfondissions la théorie du sort d’Evanesco qui est bien plus complexe que ce que l’on peut imaginer et qui va demander beaucoup de travail. Ces premiers cours m’avaient poussée à me poser de nombreuses questions et il était grand temps que je trouve toutes les explications dans les bouquins. Au moins, plus aucun doute ne sera possible. Après avoir fait le point sur les informations que je possède déjà et sur les données que je vais avoir besoin de collecter, je me lève et m’en vais me perdre dans les rayons. Chercher des livres est toujours une étape que je trouve très relaxante. J’aime me promener au milieu des livres et essayer de trouver le livre qui me permettra de parfaire mes connaissances. Il ne me faut que quelques minutes avant que je ne tombe sur un ouvrage potentiellement intéressant. Je m’en saisis et l’ouvre, commençant une rapide lecture pour identifier les termes clefs que je recherche. Un petit sourire victorieux vient étirer mes lèvres quand je repère un chapitre dédié aux sortilèges de disparition. La tête plongée dans le bouquin, je ne fais plus attention au monde qu’il y a autour de moi. A croire que ce qui devait arriver arriva : quelqu’un me rentre dedans. Pas particulièrement heureuse d’être bousculée de la sorte, je lève les yeux de mon livre pour lancer un regard hautain au maladroit qui est incapable de regarder où il va. Je découvre avec une certaine surprise qu’il s’agit en réalité d’une maladroite qui n’est autre que Narcissa Breckenridge. Autant dire que je ne suis pas particulièrement ravie de me retrouver face à elle. Bien que sa présence me manque, je fais tout mon possible pour l’éviter depuis ma sortie des cachots. Je n’ai pas particulièrement apprécié son comportement l’année passée qui semblait beaucoup trop réel et je n’ai pas franchement envie de l’entendre me donner des explications. J’ai sincèrement d’autres chats à fouetter à l’heure actuelle. « Navrée. Je cherchais un livre. » Sa voix ne me donne aucune indication sur l’effet que me voir lui fait. Est-ce que mon absence dans son dortoir lui laisse un vide depuis tout ce temps ? Et plus encore depuis la rentrée ? A quel stade en est notre amitié ? N’en ayant pas la moindre idée, je me contente d’adopter cette neutralité qui m’est également propre et d’hocher la tête, le plus cordialement possible qu’il est d’hocher la tête. « Bonne recherche. » Je dis histoire de faire bonne figure avant de me décaler afin de lui laisser la place de passer et de continuer sa recherche. Ceci étant fait, je fais mine de me replonger dans ma lecture en me tournant légèrement de côté, n’étant pas particulièrement d’humeur à lui parler.

Code by Sleepy

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

tourner la page ?

narcissa et avalon

“Les grands esprits sont sûrement de proches alliés de la folie, et de minces cloisons les en séparent.”

Les choses s’étaient pourtant toujours bien déroulées entre moi et Avalon. Nous faisions partie de la même promotion avant que son année terrible sous la poigne de fer de Blackman ne la contraigne à devoir redoubler. Je me souviens que le contact était bien passé la première fois que nous nous sommes parlées dans la salle commune de Serdaigle. Deux filles douées et ayant le goût pour les études, cela créé des liens. Je n’étais pourtant pas plus sociable qu’aujourd’hui et je me vantais de préférer la solitude à la compagnie des autres mais j’avais trouvé en Avalon une personne qui en valait le coup. Elle n’était pas faible comme pouvaient l’être d’autres personnes tout aussi studieuses que nous mais plutôt forte de caractère. C’était ce qui m’avait notamment marqué en dehors de ses talents pour les cours et c’était aussi ce qui nous avait valu quelques tensions débiles de temps en temps. Des chocs d’ego. Je n’aime pas avoir tort en général et Avalon est de la même trempe. Alors, forcément, lorsque nos avis divergent, nous essayons de convaincre l’autre à tout prix jusqu’à ce que l’obstination ne laisse place à de l’agacement puis à une froideur que nous n’aurions pas soupçonné au début du débat. Cela ne durait jamais longtemps et quand on y repensait, on préférait en rire et passer à autre chose jusqu’à la prochaine petite altercation. C’est ainsi que je caractérise mon ancienne relation avec Avalon ; une amitié faite de franchise et d’échanges et de partages intéressants. Je connais un peu moins sa sœur jumelle mais il est certain qu’Avalon m’a toujours fait ressentir de l’estime et du respect pour elle. Hélas, cela fait longtemps que les bonnes choses ont pris fin et j’ai perdu sa confiance lorsque j’ai décidé de prêter allégeance à Blackman devant tout le monde. Je comprends la rancune qu’elle a pu faire preuve à mon égard et je ne peux m’offenser de toutes les insultes qu’elle a dû penser en m’apercevant dans les couloirs en train de donner des ordres aux autres nés-moldus avec lesquels elle logeait dans les cachots mais tout ça n’est pas ce que je suis en réalité. Et ça, elle ne veut pas le comprendre.

Lorsque je la bouscule sans le vouloir, je constate encore une fois qu’elle préfère mettre de la distance entre elle et moi. Elle hoche la tête cordialement avant de répondre tout simplement :

« Bonne recherche. »

Je ne peux pas dire que mes excuses laissaient une ouverture pour une conversation, certes, ni même mon ton neutre, toutefois, je trouve ça désagréable d’être regardée de cette façon par une personne que j’appréciais autrefois ‒ et que j’apprécie toujours ? C’est comme si j’étais devenue un véritable monstre.

« Merci. »

Sans attendre, elle se décale pour me laisser passer tout en baissant la tête sur son bouquin qui, d’après la couverture, traite de la théorie approfondie des sortilèges avancés de Métamorphose. Un livre que j’ai déjà tenu entre les mains plusieurs fois dans l’année. Je m’avance, mon propre ouvrage en mains, la dépassant tout en la regardant en coin. Elle semble fermée à la discussion, comme toujours. Elle me rappelle Casey et c’est à croire qu’elles se sont toutes les deux passé le mot pour ne pas m’adresser la parole, ce que je trouve ennuyeux. La moindre des choses lorsqu’une personne nous déçoit, c’est de l’attraper pour lui foutre une baffe ‒ bon, je tiens quand même à la beauté de mon visage ‒ et lui demander des explications. De leur part, je n’ai eu que la fuite de leur regard, ainsi que leur petit air presque effarouché à l’idée de me voir. Oui, on aurait dit que j’étais bel et bien un monstre.

Il m'est impossible de prétendre que vivre des mois enfermés dans des cachots ne détériore pas l’état mental d’une personne. Je me doute bien que Casey et Avalon sont encore secouées par ce qu’elles ont vécu et qu’elles doivent rejeter inconsciemment et même consciemment tout ce qui a un rapport avec leurs bourreaux. Néanmoins, je ne peux me faire à l’idée que tout se finisse ainsi entre nous. Subir l’échec de ma réconciliation avec Zach et Anthea m’avait beaucoup affectée et j’avais donc osé espérer que les deux autres Serdaigle se montreraient plus ouvertes et intelligentes. Si seulement Avalon entendait au moins ma version des faits…

Je m’arrête dans ma marche. Cette pensée est rageante, terriblement frustrante. D’un seul coup, je me sens pleine d’une détermination nouvelle et d’un entêtement prêt à en découdre. Je n’ai pas encore abandonné, pour ma part. Après tout, je n’ai plus rien à perdre à lui casser les pieds à celle-là, non ? Si elle ne veut plus m’adresser la parole, alors elle est stupide mais j’aurai tout de même l’esprit tranquille en me disant qu’elle connait la vérité à mon sujet.

Je pivote sur place, me retournant vers elle dont le dos me fait désormais face.

« Tu ne t’enfuiras pas comme ça… » Pensé-je en me mordillant la lèvre inférieure.

Je me rapproche une nouvelle fois jusqu’à me poster devant elle. L’envie de lui arracher le livre des mains pour attirer son attention me tente mais je sais que c’est une mauvaise idée. Avec son caractère sanguin, elle serait capable de péter un scandale pour peu et je n’ai pas pour but de m’embrouiller avec elle.

« Si je te dis qu’il faut que je te parle sérieusement, est-ce que tu vas daigner ne pas me fuir cette fois-ci, Avalon ? Cinq minutes et tu pourras retourner à la lecture de ton livre. » Je dis, les bras croisés, sur un ton que je souhaite assez détaché mais qui n’en reste pourtant pas moins sérieux.

Made by Neon Demon

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

I am not really sorry but ...

Cissy & Ava

Même si je fais mine de me replonger dans mon livre, je n’arrive pas à reprendre ma lecture. Mon esprit est bien trop accaparé par la proximité de la blonde et par tous les sentiments que je peux ressentir à son égard. Narcissa et moi nous connaissons depuis notre première année à Poudlard. Nous avons pour ainsi dire toujours été ensembles. Malgré quelques petites engueulades sans grandes conséquences, on peut dire que nous étions vraiment amies. Mais ça, c’était avant l’année dernière, avant Blackman et tout ce qu’il a engendré. C’est dans les moments où nous sommes au plus mal (typiquement balancés dans les cachots de sa propre école et réduits en esclavage parce qu’on a eu la malchance de ne pas être né comme il fallait) qu’on se rend compte qui sont nos vrais amis et qui se joue de nous. C’est dans ces moments que la vérité nous apparaît plutôt clairement et que les gens révèlent leur vraie nature. Quand j’ai appris que Breckenridge avait rejoint les rangs de Blackman, je n’avais pas voulu y croire. Après tout, je pensais la connaître avec toutes les heures et soirées que nous avions passées ensembles. Mais lorsque je l’ai vue à l’œuvre, martyrisant un pauvre né-moldu comme moi, j’ai dû me rendre à l’évidence. Ou elle avait caché à la perfection son jeu dès le début avec moi, ou bien elle avait choisi la facilité en rejoignant les Mangemorts. Dans tous les cas, aucune des deux possibilités ne me faisait plaisir et j’ai commencé à lui en vouloir pour ça.

« Merci. » Toujours aussi polie et courtoise, il y a des choses qui ne changent pas. Pourtant, ce n’est pas pour autant que je ferai des efforts et que j’oublierai le comportement qu’elle a eu l’année passée. Il y a des choses que je ne peux pas oublier et toute cette année de torture et ce qu’elle comporte en fait partie. Chez moi, ils ont tendance à dire que je suis trop rancunière. Sur ce point, je crois qu’ils n’ont pas tort et j’assume totalement. Ajouté à cela mon caractère buté, ça ne fait clairement pas de moi la personne la plus indulgente. Il me faudrait sans doute une bonne raison pour que je prenne la peine de réfléchir sur son compte ou sur une potentielle réconciliation mais je n’ai pas envie d’entendre quoi que ce soit. Je dois avouer que j’évite la 6ème année depuis cet été pour éviter de me retrouver dans une situation où je serais obligée de l’écouter. Pourquoi ? Tout simplement parce que je n’en ai pas envie et que je préfère lui en vouloir. J’ai besoin de choses auxquelles me raccrocher en ce moment et en vouloir à Narcissa en est une bonne. Ca peut être injuste en fonction du point de vue mais entre les 8 mois de cachots et ce fichus redoublement, j’ai l’impression que je vais exploser si je ne me rattache pas à quelque chose de tangible. En vouloir à quelqu’un c’est pas mal, ça permet de se concentrer sur un sentiment fort qui défoule.

Même si mes yeux sont rivés sur les pages encrées du grimoire que je tiens entre mes mains pour donner au change, je perçois du coin de l’œil un changement dans la trajectoire de l’aiglonne. Elle s’arrête avant de faire demi-tour. Pourquoi elle ne continue pas sa route ? Pourquoi est-ce qu’elle revient vers moi ? En effet, ses pas et la démarche déterminée qu’elle semble avoir adopté laissent sans trop de doutes penser qu’elle compte bien fondre sur moi pour me prendre de front. Finalement, je n’aurai pas réussi à esquiver aussi habilement que je le pensais. « Si je te dis qu’il faut que je te parle sérieusement, est-ce que tu vas daigner ne pas me fuir cette fois-ci, Avalon ? Cinq minutes et tu pourras retourner à la lecture de ton livre. » Est-ce qu’elle est toujours consciente qu’on se trouve à la bibliothèque où le silence est supposé être maître et où les coups d’éclats ne sont pas tolérés ? Enfin je dis ça, parce qu’elle a l’air de chercher la merde là et que personnellement, taper un scandale ici ne me dérange pas plus que ça. Vous me direz, je pense qu’elle non plus.

Je reste la tête plongée dans mon livre dans une attitude totalement provocante encore quelques instants avant de la redresser, lentement, et de poser un regard cynique sur la blonde. Elle pense sérieusement que 5 minutes suffiront pour se faire pardonner ? La jeune fille a visiblement une estime sans limite de ses capacités oratoires. En même temps, elle l’a bien prouvé l’année dernière : elle sait berner les gens et les mener à la baguette. « Pourquoi est-ce que je daignerai t’écouter ? Pour t’entendre raconter des salades ? Non merci. » Je lâche d’une voix assez sèche, cherchant à voir l’effet que ça peut produire sur elle. Et comme si ce n’était pas assez, j’en rajoute une couche, subitement inspirée « Au moins je suis sûre que le livre ne me mentira pas, lui. » Sarcastique, un petit sourire mauvais vient étirer le haut de ma lèvre gauche. Je ne mâche pas mes mots et cherche presque à lui faire du mal. En comparaison, ça restera toujours bien faible par rapport au sentiment de déception et de trahison que j’ai ressenti lorsque j’ai appris son allégeance au mage noir.

Code by Sleepy

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

tourner la page ?

narcissa et avalon

“Les grands esprits sont sûrement de proches alliés de la folie, et de minces cloisons les en séparent.”

Cet échec m’aura coûté beaucoup trop cher. Un échec que je tente toujours de refouler parce que je n’arrive pas à concevoir l’idée que j’ai pu merder autant. Alors, je mets la faute sur les autres élèves. Cela me semble d’autant plus bien justifié. Je me suis liée à Ashley dans le but de pouvoir aider, plus tard, à sortir les nés-moldus de leur trou à rats mais si personne n’inclut cette fille dans leurs plans de rébellion ‒ en sachant qu’elle est bien plus douée que les autres nés-moldus ‒ je ne peux évidemment rien faire. C’est ainsi que j’ai enchaîné les situations durant lesquelles je n’ai strictement rien pu faire. Durant la Grande Bataille ayant eu lieu dans la Grande Salle, j’ai essayé de combattre les Mangemorts à leurs côtés mais un élève de septième année assez bon en duel m’a retardée et m’a empêchée de réellement rejoindre mon vrai camp. Puis après qu’un Mangemort m’en est débarrassée, j’ai tenté d’aider Zach en envoyant une bouteille droit vers son agresseur. Malheureusement, la bouteille a frappé Zach qui a eu l’idée idiote de bouger et d’interférer dans ma trajectoire. Ce geste a été vu par pas mal d’élèves qui m’accusent toujours d’avoir collaboré délibérément avec les sbires de Blackman. J’aurais beau dire que j’ai essayé de soigner le trou béant sur sa poitrine, on continuera à me jeter des pierres injustement.

Qu’est-ce que ce château est idiot. L’idée d’inclure Avalon dans la même catégorie ne me plaît pas, d’ailleurs. J’espère pouvoir obtenir cette conversation avec elle qui aurait dû se tenir il y a deux mois, en été. A force de fuir, on ne fait que repousser l’inévitable et j’ai bien l’intention d’attraper ma proie. Il y a des relations qui se dégradent et auxquelles vous ne tenez pas forcément mais il y a également celles qui vous feront chier si elles venaient à se briser définitivement. Avalon n’est pas la meilleure de mes amies mais elle reste une amie à laquelle j’ai toujours tenu. Une amitié rare et sincère, comme on en trouve rarement dans ce château moisi par l’hypocrisie et la stupidité générale. Alors me heurter à son visage baigné de rancune, forcément, cela ne me plait pas le moins du monde. Je sais qu’elle me prend pour ce que je ne suis pas et je suis finalement bien décidée à lui faire oublier cette image fausse. Postée devant elle, je ne la lâche pas des yeux tout en lui demandant cinq minutes pour me laisser m’expliquer. Ce n’est pas énorme, je pense pouvoir gérer les choses en si peu de temps même si, à la base, c’est surtout une manière détournée d’avoir son attention plus efficacement. Je ne réagis pas vraiment à sa provocation qui vise à quitter la vue de son livre en faisant mine de m’ignorer durant les premières secondes. Je ne suis pas ici pour jouer la provocation mais pour parler de quelque chose d’important et dont il serait idiot de passer sous la trappe.

« Pourquoi est-ce que je daignerai t’écouter ? Pour t’entendre raconter des salades ? Non merci. »

Sa voix est sèche, fidèle à son visage qui, lui, transpire presque du mépris à mon égard. Ou c’est du moins ce qu’elle veut bien me montrer. Avalon a toujours eu du caractère et c’est ce qui corse les choses quand elles ne tournent pas en notre faveur. Ceci dit, je me sens presque vexée qu’elle croie que je vais lui sortir des salades. Sérieusement, si j’étais coupable, je ne chercherais même pas à me dédommager auprès d’elle mais j’aurais assumé toutes les conséquences de ma trahison si elle avait été vraie. Là, non. Je refuse qu’on me fasse endosser des crimes que je n’ai pas commis pour me protéger ou pour une autre raison de ce genre.

« Au moins je suis sûre que le livre ne me mentira pas, lui. »

Quelle réponse… minable ? Je ne sais pas à quoi elle joue avec son sourire espiègle et sarcastique mais ça ne me fait même pas sourciller. Est-ce que par hasard Avalon ressent-elle le besoin de se montrer exécrable envers moi pour me sanctionner d’une manière ou d’une autre ? Ou bien est-ce qu’elle le pense vraiment ? Je dois avouer que j’ai envie que tout cela ne soit qu’une façade ou une carapace.

« Tu jugeras si ce sont des salades ou non après que j'en ai fini avec ce que j'ai à dire. Pour l’heure, je t’affirme que je n’ai pas menti. Pas comme tu crois. »

Les bras croisés, je ne bouge pas d’un pouce. Son livre de métamorphose ne lui sera d’aucun secours car je compte bien mener cette conversation jusqu’au bout. Je prends une petite inspiration avant de poursuivre :

« Je n’ai jamais voulu qu'on fasse subir tout ça aux nés-moldus et je n'ai jamais adhéré aux idées folles de Blackman. J’ai obéi aux ordres parce que cela faisait partie du rôle que je me suis octroyée. J’ai vécu dans un environnement totalement ouvert avec une famille tolérante donc je n’aurais pas pu changer de philosophie aussi facilement. Quant à me protéger, je suis de sang-pur, j’aurais très bien pu rester dans mon coin sans agir ‒ comme la plupart des autres ‒ et être épargnée. Mais non, j’ai pris la décision de vouloir les infiltrer. Seulement, ça n’a pas tourné comme je le voulais, du début à la fin, c’est tout. »

Je crois que je me suis laissée un peu emporter vers la fin de ma tirade en me montrant plus sèche que ce que je voulais. C’est sans doute parce qu’évoquer mon échec a le don de m’énerver, de me faire me sentir moins forte que d’habitude et à côté de la plaque.

Made by Neon Demon

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

I am not really sorry but ...

Cissy & Ava

Je suis pour ainsi dire face à un mur. Mes remarques ne la font même pas broncher comme si elle s’était préalablement préparée à ce qu’un torrent de haine et de piques sortent de ma bouche. Vous me direz, vu ce qu’elle a fait l’année dernière, je ne dois pas être la seule à lui en vouloir et elle a déjà dû s’en prendre plein la tronche. Je sais de source sûre qu’elle n’est pas mieux lotie avec Anthéa et Zach. Est-ce que cela lui fait regretter tout ce qu’elle a pu faire, tout ce qu’elle a pu dire ? J’espère bien. Parce que personnellement, je lui en veux. Je lui en veux de s’être alliée avec ceux qui m’ont torturée physiquement et psychologiquement pendant presqu’un an. Est-ce qu’elle se rend compte de ce que c’est ? Quand on se retrouve dans ces cachots, traités comme des bons à rien, exploités comme des Elfes de maisons, déshumanisés ? Je ne suis pas certaine qu’elle puisse même s’imaginer… L’humidité, l’odeur, la saleté, le manque de confort… J’aurais bien aimé la voir tiens. Même si dans le fond je ne souhaite ce que j’ai vécu à personne, peut-être qu’un bref aperçu lui remettrai les idées en place.

D’un autre côté, ce visage de marbre qu’elle arbore ne m’étonne pas plus que cela. Après l’avoir fréquentée plusieurs années, je sais comment la jeune Breckenridge fonctionne. Je sais qu’elle ne laissera rien paraître et certainement pas si je l’ai froissée, ce qui est un brin décevant il faut bien l’admettre. Ce serait tout de même satisfaisant de voir que mes paroles produisent un effet sur elle. N’importe lequel, ça me donnerait une indication sur ses pensées, une piste sur ses faiblesses. Mais pour l’instant, fidèle à elle-même, elle ne laisse rien paraître, si ce n’est un léger agacement face à mon comportement. Ah, ça l’agace que je ne veuille pas l’écouter ? Ça, je m’en doutais. Après tout, n’essaie-t-elle pas de me parler en privé depuis cet été ? Et n’essayé-je pas de la fuir intentionnellement pour ne pas entendre ses balivernes ? Malheureusement, un moment d’inattention et je me retrouve coincée face à elle. Au moins aurais-je réussi à repousser cette entrevue un bon moment. « Tu jugeras si ce sont des salades ou non après que j'en ai fini avec ce que j'ai à dire. Pour l’heure, je t’affirme que je n’ai pas menti. Pas comme tu crois. » Je lève les yeux au ciel. Comme si elle n’avait pas menti. Sur ce point, elle se trompe. Elle a forcément menti à quelqu’un dans l’affaire, ce que je lui ferai bien remarquer mais je m’abstiens. Je jette un petit regard sur les côtés, comme si cela allait me permettre de trouver une issue mais je me fais rapidement à la raison que le moment a sonné. Narcissa a décidé qu’elle me donnerait ses explications maintenant et je ne pourrais pas y échapper. Elle est bornée celle-là, tout autant que moi. Ses yeux glissent brièvement sur mon livre avant de se planter durement de nouveau dans les miens, déterminée. Vous pensez que le livre est assez épais pour que je réussisse à l’assommer avant qu’elle ne rouvre la bouche ? Je n’aurais qu’à la laisser là, étendue sur le sol, et ça me permettra de repousser un peu plus l’échéance. Non ? Non.

« Je n’ai jamais voulu qu'on fasse subir tout ça aux nés-moldus et je n'ai jamais adhéré aux idées folles de Blackman. J’ai obéi aux ordres parce que cela faisait partie du rôle que je me suis octroyée. J’ai vécu dans un environnement totalement ouvert avec une famille tolérante donc je n’aurais pas pu changer de philosophie aussi facilement. Quant à me protéger, je suis de sang-pur, j’aurais très bien pu rester dans mon coin sans agir ‒ comme la plupart des autres ‒ et être épargnée. Mais non, j’ai pris la décision de vouloir les infiltrer. Seulement, ça n’a pas tourné comme je le voulais, du début à la fin, c’est tout. » Sa façade se brise à mesure qu’elle parle pour laisser place à une contrariété certaine. Ça c’est intéressant. Si je ne la connaissais pas, je ne comprendrais pas que cet énervement vient très probablement du fait qu’elle est en train d’admettre des erreurs et que ça la tue de faire ça. Quand on est une personne fière comme elle, ce n’est pas quelque chose que l’on fait aisément. Néanmoins, ces ‘excuses’ ne me suffisent pas. Elles ne justifient pas tout. J’ai beau savoir au fond de moi qu’il y a un part de vérité dans ce qu’elle dit, je ne suis pas certaine d’être prête à l’accepter. Pas aussi facilement. Il me manque quelque chose. « Super. Ravie de l’apprendre. » Je lâche, acerbe. Je l’observe, quelques secondes, dans l’attente qu’elle rajoute quelque chose. Mais rien. J’en suis presque déçue. « Tu as déjà fini ? Je pensais que tu te donnerais au moins la peine de paraître un peu plus désolée et de faire un véritable plaidoyer. A croire que ces histoires d’infiltration t’ont ramolli le cerveau. » Je commente un peu sèchement tout en refermant mon manuel d’un geste brusque. Je n’aurais aucun mal à retrouver où j’en étais, je n’ai aucune inquiétude à ce sujet-là. Ce n’est de toute manière pas ce qui m’importe le plus à l’heure actuelle. Elle voulait parler ? Très bien ! « Et alors ? C’est supposé changer quelque chose ? Je ne vois pas en quoi ce petit jeu n'était pas un mensonge. Et tu crois que je vais gober aussi facilement tout ça ? Sans preuve ? Sans plus d’explications ? Tu crois que quelques paroles suffiront pour effacer ce que j’ai vu ? » Je dis, le plus calmement possible, tentant de ne pas hausser le ton même si ce n’est pas l’envie qui me manque. Parler de ce genre de sujets est toujours un peu … Délicat. Inévitablement, des images pas très sympathiques apparaissent derrière mes rétines, rappelant à mon bon souvenir les horreurs que j’ai vécues. « Comment se fait-il que même Anthea t’en veuille ? Je suis supposée te croire alors que tu ne parviens même pas à convaincre ta plus vieille amie ? » Je demande subitement, pensant au trio que nous formions souvent autrefois. C’était la belle époque… Belle époque définitivement révolue grâce à cet ignoble Blackman.

Code by Sleepy

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

tourner la page ?

narcissa et avalon

“Les grands esprits sont sûrement de proches alliés de la folie, et de minces cloisons les en séparent.”

Le regard rivé vers Avalon, je lui balance tout sur mon parcours tumultueux de l'année dernière. Un parcours qui a été long, chiant et parfois horrible à supporter. Même si je ne l'ai montré, voir les nés-moldus se faire malmener jour après jour n'a jamais constitué un spectacle délectable à mes yeux. Être forcée de les surveiller, de les booster péniblement s'ils refusaient de travailler correctement et les raccompagner brusquement ensuite vers les cachots, ce n'était pas une partie de plaisir. Je l'ai fait parce que j'étais obligée de tenir ma couverture, ce qui ne fait pas de moi une mauvaise personne contrairement à ce qu'on peut croire. Certes, je ne connaitrai jamais leur expérience de vie dans des conditions insalubres et je ne peux pas prétendre avoir plus souffert que ceux qui ont subi le Doloris, mais je n'ai pas non plus pété la joie tout ce temps. Je me suis sentie seule et assez mal de devoir rejeter mes amis en leur donnant une sale image de moi-même que je ne pouvais pas laver. L'exécrabilité a été mon quotidien. J'ai dû fréquenter des personnes que je n'aimais pas pour me rendre plus crédible et je me suis parfois demandée combien de temps je tiendrai. Alors, certes, ma douleur n'a pas été physique mais elle m'a porté un sacré coup dans le moral.

« Super. Ravie de l’apprendre. » Me dit-elle sur le ton acerbe qui lui est si fidèle quand quelque chose lui laisse un goût amer.

Avalon, ça ne va pas être une mince affaire que de la convaincre parce qu'elle est trop rancunière et qu'elle cède difficilement à d'autres points de vue que le sien. Un peu comme moi sauf que ce qui nous différencie aujourd'hui, c'est que je détiens la vérité et qu'elle est encore trop influencée par ce qu'elle a vécu. Je peux le comprendre et en même temps, je ne supporte pas l'idée de perdre une amitié à cause de ça. Ce serait tellement con...

« Tu as déjà fini ? Je pensais que tu te donnerais au moins la peine de paraître un peu plus désolée et de faire un véritable plaidoyer. A croire que ces histoires d’infiltration t’ont ramolli le cerveau. »

Elle referme son manuel brusquement tout en se montrant sèche. Je ne la lâche pas des yeux, me contentant de lui dresser un portrait neutre de moi. Je n'ai pas vraiment envie de réagir en montrant mon agacement puisque ça ne servirait à rien.

« Mes excuses pour quoi, au juste ? J’assume tout ce que j’ai fait et je l’ai justement fait parce que je voulais aider. Je n’ai pas d’excuses à formuler, Avalon. Je le répète mais je n’ai pas vraiment menti ou trahi, au final. »

Je ne regrette pas d’avoir fait semblant d’avoir trahi le château. Si c’était à refaire, je le referai. Je regrette juste d’avoir échoué, que Ashley n’ait pas obtenu plus d’informations pouvant m’endiguer dans la rébellion. S’il fallait changer quelque chose, ce serait l’identité de mon informateur. Maintenant, c’est trop tard mais je ne peux pas me remettre en question parce que j’ai eu raison d’avoir tenté de le faire. Ca aurait pu marcher… Dans une autre réalité, j’aurais eu ma médaille, moi aussi.

Suite à mes propos, elle rétorque qu’à ses yeux, ce petit jeu est un mensonge et qu’elle ne compte pas croire ma version des faits sans preuves. Elle n’imagine pas pouvoir effacer ce qu’elle a vu de moi d’un claquement de doigts. Son ton est cette fois ci plus calme mais il ne dissimule pas pour autant ses ressentiments.

« Comment se fait-il que même Anthea t’en veuille ? Je suis supposée te croire alors que tu ne parviens même pas à convaincre ta plus vieille amie ? »

Anthea… Voilà une pique qui fait mal. Je me mords la lèvre inférieure tout en jetant un bref coup d’œil à son manuel refermé. Au total, j’ai perdu les deux personnes les plus importantes de ma vie. Mon père, mort au combat et Anthea, qui a brisé notre amitié vieille de plusieurs années. Une amitié qui valait plus que les autres, qui était incroyable et parfaite à mes yeux. Il faut croire que même moi, je peux me tromper sur certaines personnes. Je ne me suis pas remise de ces pertes et je sais qu’elles me font toujours mal mais je préfère faire semblant d’être au-dessus de tout ça. Anthea, c’était à la fois ma meilleure amie et presque comme une sœur jumelle. Aujourd’hui, c’était terminé. Je ne l’ai pas trahie, c’est elle qui l’a fait en refusant de me croire ou tout simplement en pensant que c’est moi qui l’avais trahie. Tout ce que je voulais, c’était la protéger. Si je l’avais mise au courant et qu’on avait fini par me soupçonner un jour ou l’autre, on aurait très bien pu s’en prendre à elle. Le Veritaserum est une arme redoutable.

« Pour les preuves, j’ai Ashley Rosenbach qui est pourtant l’une des personnes que j’aime le moins dans cette école. Tu n’auras qu’à lui demander. Mais pour le moment, dis-moi tout ce que tu as vu pour commencer. Vas-y, je t’en prie, cite-moi toutes les actions que j’ai faites ! Je lui lance un regard pétillant d’assurane tout en écartant les mains pour laisser libre court à son venin. Quant à Anthea, elle n’a pas voulu comprendre que je l’ai tenue au silence pour ne pas que ça lui attire des emmerdes. Dois-je te rappeler que Tracy a emporté quelques-uns de ses amis dans sa chute après que les Mangemorts lui aient tiré les vers du nez ? J’avais prévu d’éviter ça si ma couverture capotait. »

Made by Neon Demon

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

I am not really sorry but ...

Cissy & Ava

D’un certain côté, cette conversation me force à me replonger dans les évènements passés de l’année dernière et ça m’agace encore plus. Je sais pertinemment que je ne parviendrai jamais à oublier ce qu’on nous a fait, que je ne pourrai jamais tout à fait laisser ça derrière moi et laisser le temps effacer ces souvenirs. Il y a des choses qui ne s’oublient jamais, et cela en fait clairement partie : les images, les odeurs, la douleur, le manque de sommeil, l’inquiétude, la peur … Autant de ressentis et d’émotions qui marquent au fer cette partie de ma vie dans mon cerveau. Et Narcissa, par cette conversation, me pousse à replonger dedans.
« Mes excuses pour quoi, au juste ? J’assume tout ce que j’ai fait et je l’ai justement fait parce que je voulais aider. Je n’ai pas d’excuses à formuler, Avalon. Je le répète mais je n’ai pas vraiment menti ou trahi, au final. » Je lève les yeux au ciel en entendant cette pitoyable réponse. Elle se pense innocente et irréprochable ? A la bonne heure. Simplement parce qu’elle estime avoir aidé en agissant de la sorte elle imagine avoir eu le comportement adéquat ? Mais parfois je te cognerai sa parfaite petite tête contre le mur pour qu’elle se rende compte de son propre comportement insupportable ! « Nous ne devons pas avoir les même notions alors … Parce que figure toi que quand j’ai vu ma plus proche amie se tourner vers le camp qui m’a fait subir les pires horreurs, j’ai eu le sentiment d’être profondément trahie. » J’entends moi-même l’impatience qui perce de mes paroles. Mais le fait qu’elle se sente blanche comme neige m’énerve quand de mon point de vue elle ne l’est pas. Lui demander de s’excuser est peut-être un peu exagéré et certainement trop demander à la Breckenridge, soit, mais sincèrement, ça ne lui ferait pas de mal de se montrer un peu humble de temps en temps. Et ça ne me ferait certainement pas de mal de l’entendre, même si cela ne résoudrait rien. Ce qui est fait est fait, malheureusement, et rien ne pourra effacer ce que nous avons traversé ...
« Si tu n’es pas là pour t’excuser, pour quoi est-ce que tu tenais tant à me parler? » Je demande assez sèchement. La réponse me paraît assez évidente. La connaissant elle veut justement prouver par A+B que son comportement était logique et qu’il n’y a nul besoin de lui en vouloir. Néanmoins, je veux l’entendre de sa propre bouche. Qu’elle puisse croire que ses simples explications me suffiront n’est qu’une preuve supplémentaire de son insensibilité. « En tout cas, visiblement, je dois te féliciter. Ton jeu d’actrice était vraiment impressionnant. Je m’y suis laissé prendre et je ne suis pas la seule. » Je commente, sarcastique tandis que mes lèvres se tordent dans une moue acerbe. « Cependant … Comment est-ce que je peux être sûre que tu ne joues pas un nouveau jeu? » J’essaie clairement de la faire réagir, voire de l’énerver. Je sais au fond de moi bien évidemment qu’elle n’est pas du bord de Blackman et j’ai toujours su qu’elle ne faisait ça que pour se protéger, mais tout de même. Je trouve cela trop facile, trop lâche, et cela ne suffit pas pour effacer la déception que j’ai à son égard.

Je ne manque pas de remarquer que ma petite pique sur Anthea fait mouche. Je sais pertinemment que les deux bleues et argent sont comme les deux doigts de la main. Le fait même qu’Anthea ne lui pardonne pas son comportement tend à prouver que ma propre attitude envers la blonde n’est pas si exagérée que ça. Leur rupture ne me fait certainement pas plaisir mais certaines personnes doivent assumer la conséquence de leurs actes et se repentir, ce qui est plus qu’une épreuve pour Narcissa. C’est bien plus compliqué pour elle que de passer un examen. « Pour les preuves, j’ai Ashley Rosenbach qui est pourtant l’une des personnes que j’aime le moins dans cette école. Tu n’auras qu’à lui demander. Mais pour le moment, dis-moi tout ce que tu as vu pour commencer. Vas-y, je t’en prie, cite-moi toutes les actions que j’ai faites ! » Je lève de nouveau les yeux au ciel. Qu’est-ce que j’aimerai lui arracher cette assurance arrogante ! Elle est insupportable quand elle s’y met et elle me donne envie de la gifler. Heureusement que je suis plus civilisée que ça et que j’ai de la pratique. « Comme si j’allais accorder du crédit à la moindre parole de cette tarée. » Je réponds au sujet de la Rosenbach. Cette Serpentard est tout sauf digne de confiance alors il est clair et net que ce n’est pas auprès d’elle que j’irai chercher des réponses. « Et tu m’excuseras mais je n’étais pas sur ton dos à surveiller tes moindres faits et gestes. Figures toi que j’avais d’autres préoccupations. » Comme me faire traiter d’esclave, récurer des chiottes, me faire torturer… Ce genre de broutilles quoi. « Quant à Anthea, elle n’a pas voulu comprendre que je l’ai tenue au silence pour ne pas que ça lui attire des emmerdes. Dois-je te rappeler que Tracy a emporté quelques-uns de ses amis dans sa chute après que les Mangemorts lui aient tiré les vers du nez ? J’avais prévu d’éviter ça si ma couverture capotait. » Bon d’accord, pour le coup, j’imagine qu’elle a bien agis envers Anthea même si cette dernière a du mal à le concevoir. Toutefois, il s’agit de leurs affaires et je vois mal comment je pourrais donner le moindre conseil à l’une comme à l’autre. Chacun son histoire dans l’affaire, moi j’étais dans le camp des nés moldus, elles des sangs de sorciers … « C’est très aimable d’avoir pensé à elle. Mais je crois qu’il y a un truc que tu n’arrives pas à comprendre. Tu ne te rends pas compte de l’effet que ton petit double jeu a pu avoir. Sur Anthea, sur moi, et sur toutes les autres personnes qui pensaient pouvoir te faire confiance. Tu as perdu leur confiance. La leur, la mienne. C’est le risque quand on joue double jeu. Tes explications ne suffiront pas pour l’instant, la déception est encore trop récente. » Elle voulait me parler ? Elle voulait entendre mon avis sur la question ? Le voilà. Ce n’est peut-être pas le genre de chose auquel elle s’attendait mais au moins je suis franche. Sèche, froide, dure, mais franche.

Code by Sleepy

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

i am not really sorry but...

cissy & avalon

Avalon lève la tête au ciel, soulignant clairement qu’elle n’adhérait pas à mes explications. J n’attends pas d’elle qu’elle me fasse aveuglément confiance mais je souhaite qu’elle ouvre au moins les yeux sur mes intentions et sur le fait que je n’ai jamais voulu que ça tourne aussi mal. Je n’ai pas d’excuses à formuler mais plutôt le regret que les choses n’aient pas pris la tournure que j’ai voulu. Fermée sur ses idées, ma camarade me déclare s’être sentie trahie après que je me sois tournée de l’autre côté. Je sais qu’elle a dû croire à cela durant des mois et que ça l’a blessée mais il faut que nous tournions tous la page et que nous allions de l’avant. Je ne comprends pas qu’on puisse briser une amitié alors qu’en réalité, elle existe toujours et qu’elle a tout pour se renforcer.

« Je ne t’ai pas trahie et jamais je ne le ferai. »

Je le dis avec certitude parce que pour moi, il est clair que je resterai une fille loyale et fiable à l’égard de ceux que j’apprécie. Avalon en fait évidemment partie. Toujours aussi sèche, elle me demande la raison pour laquelle je suis venue lui parler si ce n’est pas pour m’excuser. C’est dingue, j’ai l’impression qu’elle ne pense pas une seule seconde à la possibilité que je tienne vraiment à elle. J’ai vraiment l’air d’une connasse, à ses yeux ?

« En tout cas, visiblement, je dois te féliciter. Ton jeu d’actrice était vraiment impressionnant. Je m’y suis laissé prendre et je ne suis pas la seule. » Je ne me laisse pas affecter par son sarcasme et me contente de soutenir la dualité de nos regards qui se confrontent. « Cependant … Comment est-ce que je peux être sûre que tu ne joues pas un nouveau jeu? »

Des preuves, des preuves… Si je pouvais lui suggérer d’utiliser un Veritaserum ou la Légilimancie, je le ferais. Malheureusement, être consciente de boire cette potion ne rendrait pas l’expérience très pertinente et il ne s’agit d’une préparation de notre niveau. Quant à la légilimancie, je doute qu’Avalon ne possède cette faculté. Sans faire attention à ses félicitations, je me focalise sur sa question :

« Tout simplement parce que je n’ai aucune raison de le faire. J’estime n’avoir aucune excuse à formuler mais je ne veux pas que notre amitié se brise. J’ose croire que tu seras plus lucide que les deux autres qui m’ont lâchée. Je conçois que tu te méfies mais sincèrement, vivre dans le passé n’est pas la solution. »

C’est cru et rude ce que je lui réponds. Je sais quels sont les traumatismes qui touchent actuellement les nés-moldus mais ils doivent se rendurcir, ne pas s’enfermer dans ces mauvais souvenirs et aller de l’avant. C’est comme cela qu’on s’en sort et qu’on parvient à se reconstruire.

« Je n’ai pas pu t’aider, ni agir pour te sortir de là plus tôt mais j’ai eu l’intention de tenter quelque chose malgré l’échec que ça a été. Qu’ont fait les autres ? Rien. Ils se sont terrés dans leur confort, parmi leurs amis et en continuant de suivre des cours avec la bonne conscience d’être dans le camp des gentils alors qu’ils n’en foutaient pas une. Des hypocrites. »

La plupart d’entre eux sont sang-mêlé. Zach et Anthea peuvent bien me critiquer mais ils n’ont rien à dire puisqu’ils font justement partie de ce groupe d’hypocrites donneurs de leçons alors qu’ils n’ont pas bougé leurs fesses mis à part le jour où quelqu’un a enfin eu la bonne idée de former une rebellion. S’ils avaient eu la brillante idée d’en informer Ashley, j’aurais pu éviter des tragédies comme des pertes humaines et notamment celle de mon père. Malheureusement, remettre en question leur plan est apparemment mal vu dans ce château. Tant pis, je le ferai quand même. Après tout, je ne suis plus à ça près.

Justement, c’est en parlant d’Ashley que nous en venons à aborder le sujet de mon ancienne meilleure amie. J’essaie de faire comprendre à Avalon que la Rosenbach possède les clés de mon innocence et que ce qui la rend crédible, c’est avant tout notre rivalité qui nous a souvent menées à nous battre l’une contre l’autre. Quand une fille vient défendre sa rivale devant toute une cour, c’est qu’il y a bien quelque chose de vrai dans ma version de cette histoire, non ?

« Elle est peut-être tarée mais elle est plus futée et noble que ce qu’on peut croire. C’est une vraie Serpentard. »

Quant au fait qu’Avalon avait eu mieux à faire que de surveiller mes faits et gestes, je ne dis rien mais je pense fortement que dans ce cas-là, elle ne peut pas affirmer que mes propos ne suffisent guère à effacer ce qu’elle a « vu ». Elle se contredit, la petite. Je pourrais le lui dire mais je ne pense pas que ça soit pertinent d’enfoncer le débat alors que mon but est simplement de lui montrer l’étendue de ma sincérité et mes bonnes intentions à son égard. Non, ce n’est pas utile de l’enflammer.

Parler d’Anthea ne me fait pas plaisir et cela rouvre des blessures internes qui ont déjà du mal à cicatriser. Cependant, j’ai l’impression que c’est un passage obligatoire si je veux la convaincre. L’entendre dire que j’ai perdu sa confiance a le don de m’horripiler mais je veux encore y croire. Elle dit ça parce que mes choix l’ont déçue mais il y a encore quelque chose à sauver et je peux être celle qui part à la rescousse de cette amitié que si elle donne également du sien.

« Je dois en conclure que tu as besoin de temps. Bien, très bien. Je n’insisterai pas plus que ça pour l’instant. »

made by black arrow

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

I am not really sorry but ...

Cissy & Ava

Si je prends 2 secondes pour repenser aux paroles qui sortent de ma bouche, je me rends compte sans mal que tous les mots semblent destiner à blesser la Breckenridge. C’est comme si je cherchais la meilleure façon de la faire réagir et d’appuyer là où ça fait mal. Réaction défensive et offensive vous me direz. C’est un peu comme ça que je fonctionne. J’ai été blessée, terriblement, je me suis sentie trahie, abandonnée, perdue, et j’essaie de renvoyer la pareille à mon amie. C’est assez ignoble dis comme ça. Encore plus en considérant toujours Narcissa comme une amie. Quelle amie digne de ce nom ferait ça ? Visiblement moi, pour me venger et pour essayer de lui donner une leçon. Mais avec elle je peux clairement me le permettre. Narcissa est tout sauf faible et elle sait très bien comment encaisser ce genre d’attaque. Notre interaction en est la preuve. « Je ne t’ai pas trahie et jamais je ne le ferai. » Je crois qu’après ce genre de riposte, je suis supposée me sentir mal et coupable. Surtout au vu de ce que je peux dire. Pourtant, ce n’est pas le cas. J’accueille cette phrase un peu comme une délivrance en soit. Une confirmation a une de mes peurs ancrées que je tente de cacher derrière cette carapace de dureté. Quoi qu’il en soit, je ne réponds pas. Je n’ai rien à répliquer concernant cela. En revanche, je continue de l’attaquer, abordant son jeu d’actrice impressionnant, comme pour la pousser toujours plus dans ses derniers retranchements. Comme pour essayer de la voir craquer. « Tout simplement parce que je n’ai aucune raison de le faire. J’estime n’avoir aucune excuse à formuler mais je ne veux pas que notre amitié se brise. J’ose croire que tu seras plus lucide que les deux autres qui m’ont lâchée. Je conçois que tu te méfies mais sincèrement, vivre dans le passé n’est pas la solution. » Je ne peux m’empêcher de lui lancer un regard noir à l’entente de cette dernière phrase. Je considère qu’elle est de trop car ce n’est certainement pas à elle de me dire comment je dois gérer toute cette situation. Je n’ai aucunement envie de vivre dans le passé et je ne demande que ça d’avancer, mais figurez-vous que c’est souvent plus facile à dire qu’à faire… « Je ne suis pas du genre à me lamenter sur mon sort et a toujours raviver les souvenirs. Mais après ce que j'ai vécu et la récence des évènements, il me semble légitime d'être méfiante de mon environnement... » Je lâche froidement, à la fois pour elle, mais un peu pour moi aussi. C’est dur de se détacher de ce qu’on a vécu, surtout quand il s’agit de choses aussi violentes et traumatisantes. Néanmoins, je ne suis pas Savannah. Je suis plus forte. Ou du moins, je cache mieux mes sentiments. Je suis plus désinvolte et je ne serai certainement pas celle qui se mettra à pleurer en public. En revanche ce qui est certain c’est que je ne peux raccorder ma confiance aussi rapidement. C’est quelque chose qui est déjà dur à acquérir mais quand en plus elle a été brisée, il faut encore plus de temps pour éventuellement la reconstruire. Est-ce que je parviendrai à lui raccorder ma confiance ? Une part de moi en a envie, une part qui a besoin de se sentir soutenue et épaulée. Mais une autre part, bien plus contradictoire, refuse au vu des choix qu’elle a fait. Elle veut lui faire payer, simplement, et jouer la fille butée. Je crois qu’il va me falloir du temps pour que ces deux parts en moi se calment et s’accordent.

« Je n’ai pas pu t’aider, ni agir pour te sortir de là plus tôt mais j’ai eu l’intention de tenter quelque chose malgré l’échec que ça a été. Qu’ont fait les autres ? Rien. Ils se sont terrés dans leur confort, parmi leurs amis et en continuant de suivre des cours avec la bonne conscience d’être dans le camp des gentils alors qu’ils n’en foutaient pas une. Des hypocrites. » Pour le coup, elle marque un point. Je suis remontée contre elle parce qu’elle a menti et caché des choses, mais au final ceux qui n’ont rien fait ne sont pas forcément mieux. Ils ont choisi la solution de facilité. Je ne peux pas leur en vouloir de s’être protégés et n’avoir rien tenté mais ils ne sont pas pour autant des modèles. Un peu à contre cœur car je n’ai pas envie de lui céder trop de choses et de lui laisser entendre qu’elle a raison, j’hoche presqu’imperceptiblement la tête. « Je ne dis pas le contraire et je ne les remercie pas pour leur inactivité. » Je ne compte pas leur faciliter la tâche non plus. Ils ont fait profil bas pendant qu’on nous faisait subir les pires traitements imaginables. Ils fermaient les yeux et espéraient que les choses s’arrangeraient. Qu’est-ce que j’aurai fait à leur place ? Je me serai battue, comme je me suis battue dans les cachots. Mais évidemment, tout le monde n’a pas le même tempérament…

« Elle est peut-être tarée mais elle est plus futée et noble que ce qu’on peut croire. C’est une vraie Serpentard. » Je ne peux m’empêcher de lever les yeux au ciel. Je préfère ne pas débattre sur ce sujet. Je n’ai jamais été une grande fanne de cette fille que j’ai toujours trouvée bizarre et excentrique. Ce que m’en rapportait ma sœur ne m’a jamais vraiment aidé non plus à l’apprécier. Quant à savoir si c’est une vraie serpentard ou non … Je veux bien lui accorder. Pour tous les défauts qui dégagent de cette maison, je n’ai aucun doute qu’elle les possède.

« Je dois en conclure que tu as besoin de temps. Bien, très bien. Je n’insisterai pas plus que ça pour l’instant. » En conclut-elle après mon petit sermon et je ne peux qu’hocher la tête en signe d’assentiment cette fois-ci. « Je crois que oui, j’ai besoin de temps. » Je confirme. De toute façon, il n’y a que le temps qui pourra me guérir maintenant. Sur ces mots, je commence à lui tourner le dos pour partir. Nous en avons fini pour aujourd’hui. Cependant, quelque chose au fond de moi me titille et me pousse à m’arrêter après quelques pas. Malgré toute la rancœur et la déception présente en moi, je n’ai pas envie de m’arrêter sur cette note négative entre nous. Il me faut quelques secondes supplémentaires avant de me décider à tourner la tête vers elle. « J’espère que les choses pourront redevenir comme avant. Je n’ai pas envie de te perdre. » Et sur ces dernières paroles qui ne me ressemblent pas vraiment, je disparais. Tout a été dit je crois. Même si ma comparse serdaigle n’a pas formulé de vive voix des excuses, sa présence et son obstination à me parler veut dire que c’est tout comme. Il me faut juste un peu de temps pour digérer tout ça et pour me remettre de toutes ces diverses émotions. Le temps guérit les maux. Peut-être que le temps nous permettra également de réparer notre amitié. Parce que si ce qu’elle a dit est sincère, alors effectivement, il faut admettre qu’elle a sans doute agit comme une amie. Une vraie.

Code by Sleepy

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

i am not really sorry but...

cissy & avalon

J’ignore si elle me croit ou non quand je lui avoue que je n’ai jamais voulu la trahir et que ce n’est pas dans mes projets de le faire. A vrai dire, elle ne réagit pas ou plutôt elle cache son véritable ressenti. Méfiance ou confiance ? Son attitude plutôt défensive me laisse plutôt penser à un fort scepticisme mais malgré tout, j’ai envie de croire qu’Avalon peut m’accorder le bénéfice du doute. Je ne pense pas que j’aurais mis ma fierté de côté pour aller affronter mes proches avec ma vérité si je ne croyais pas un minimum en notre amitié. Je n’ai jamais été du genre à vouloir m’entourer de mille personnes, préférant une compagnie plus restreinte mais de qualité et c’est pour cette raison que je leur accorde tant d’importance.

« Je ne suis pas du genre à me lamenter sur mon sort et a toujours raviver les souvenirs. Mais après ce que j'ai vécu et la récence des évènements, il me semble légitime d'être méfiante de mon environnement... »

J’hoche légèrement la tête. Je devine donc qu’elle n’est pas prêt de céder à ma requête tant qu’elle n’est pas tranquille avec son vécu. Elle a du mal à faire l’impasse sur le passé et je veux bien le lui accorder, même s’il serait tellement plus simple pour elle qu’elle parvienne à aller de l’avant. Cela la ferait moins souffrir. Je n’ai pas vécu sa situation et certains diront que je m’avance trop vite sans savoir quoi que ce soit là-dessus mais la solution face à la souffrance, c’est de continuer à lutter et ne plus revenir en arrière, non ? D’un autre côté, moi-même je n’arrive pas à raisonner ainsi en ce qui concerne le meurtre de mon père par l’un des sbires de Blackman…

Je ne réponds donc rien à sa froideur, me contentant d’enchaîner sur autre chose après une courte pause. Nous parlons rapidement d’Ashley dont même mon sentiment de rivalité envers elle ne peut m’empêcher de la défendre sur certains points. Ca me dégoûte quand même de me dire que même cette folle a une meilleure estime à mes yeux que mon ancienne meilleure amie. Si on me l’avait dit un an auparavant, je ne l’aurais pas cru… Comme quoi, la vie est faite de déceptions et elle peut même venir d’êtres dont vous ne soupçonnerez jamais la trahison. J’ai appris une leçon depuis cette année, à mon plus grand désarroi. Concluant notre discussion sur l’inactivité de nos camarades, je finis par amener notre échange vers son issue. J’ai dit ce que j’avais à dire et bien que j’avais eu l’intention dès le départ de forcer les choses pour la persuader, je décide qu’il vaut mieux en rester là finalement. Ca ne sert à rien de la contraindre à prendre une décision maintenant alors qu’elle semble si fermée, si froide et peu disposée à aller pleinement dans mon sens. Je suis plutôt douée pour convaincre habituellement mais Avalon, c’est une histoire assez compliquée. Nous n’avons pas toujours été d’accord par le passé, nous disputant assez régulièrement sur des sujets futiles. Mais j’espère qu’à l’instar de ces souvenirs houleux, elle ne me laissera pas tomber. J’espère qu’elle comprendra.

« Je crois que oui, j’ai besoin de temps. »

Je hoche légèrement la tête encore une fois. Cette réponse ne sonne pas positivement et pourtant, j’ai l’espoir qui renait. Tout n’est pas terminé. Si Anthea et Zach ont fait une croix sur notre amitié, si mon père m’a abandonnée en perdant son duel, j’ai peut-être la chance de ne pas être brisée une quatrième fois. Quatre fois… Cela aurait peut-être été l’une des fois de trop avant que je ne cède à ma colère profonde et intérieure. Je n’en sais rien. Je n’ai pas envie d’y penser, ni de le considérer.

« D’accord. »

Je n’aurais jamais pensé que des liens forts tels que ceux de l’amitié puissent rendre si heureux, triste et colérique à la fois.

« J’espère que les choses pourront redevenir comme avant. Je n’ai pas envie de te perdre. »

Ces deux phrases font faire un petit bond à ce qui parait être mon cœur. Cela ne m’était jamais arrivée et pourtant, le temps que je réalise pleinement la signification de sa réponse, Avalon est déjà partie. Eclipsée. Mais ses dernières paroles sont désormais imprimées dans ma tête et elles parviennent à m’étirer un petit sourire. Ce n’est pas une maigre consolation, c’est plus que cela et en quelques secondes, elle réussit à nourrir mon espoir. Je n’ai pas non plus l’envie de la perdre et c'est maintenant, plus que jamais, que je découvre à quel point je l'apprécie beaucoup. C'est autant dans les bons moments que dans les pires que nos liens peuvent rester solides. Je crois que c'est de cette manière que l'on peut déterminer quelles sont les amitiés qui en valent le plus la peine puisque ce sont celles qui sont capables de survivre à des avalanches.

{Terminé}

made by black arrow

**Contenu sponsorisé** À SAVOIR DETAILS EN PLUS