i heard you looking // casey

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

I heard you looking

Frances & Casey

so i looked for your eyes and the waves looked like they'd pour right out of them

C'est le cours d'histoire de la magie le plus dur de sa vie. Pas seulement parce qu'il est ennuyeux — il l'est, aucun doute là-dessus, mais ce qui en fait une telle séance de torture, c'est la présence devant elle de Casey Beckett. Elle l'a remarquée depuis un moment, déjà parce qu'elle est belle, mais surtout parce qu'elle a cet aspect un peu mystérieux et solitaire, et arrive pourtant à être populaire. Elle est ce que Frances voudrait être, en fait. Quand elles n'étaient pas dans la même année, elle pouvait juste se contenter de la regarder de loin et de raconter à Felicia à quel point elle est cool, mais maintenant qu'elles sont dans la même classe elle ne peut plus trop dire qu'elle n'a juste pas trouvé d'occasion pour lui parler. Elle est là, juste en face d'elle, et Frances regarde l'heure sans arrêt pour savoir combien de temps il lui reste sur cette chaise à écouter un vieux professeur déblatérer alors qu'elle pourrait faire quelque chose d'autrement plus intéressant. C'est vrai qu'elle aurait aussi pu lui parler avant d'aller en cours, mais — elle était en pleine discussion avec Felicia, et Casey n'avait pas l'air de vouloir parler avec qui que ce soit, tout plein de raisons...

Elle s'efforce de se concentrer sur le cours en attendant. Elle ne peut pas laisser quelque chose d'aussi futile la détourner de son travail. La condition des centaures au XXe siècle lui sera peut-être utile plus tard, qu'est-ce qu'elle fera si en tant que ministre de la magie elle doit négocier avec des centaures et qu'elle ne connaît pas les mécanismes de leur communauté ? Elle dira "désolée, j'étais distraite par mon crush de l'époque, veuillez attendre que je demande ses notes à mon secrétaire" ? Frances fait un petit mouvement des deux épaules pour se réveiller puis tire légèrement le parchemin de Felicia vers elle pour prendre les quelques phrases qu'elle a raté. Ses yeux reviennent parfois aux cheveux devant elle, mais elle parvient à suivre jusqu'à la fin du cours. Lorsque la cloche sonne, son cœur manque un battement et son écriture nette et précise ne ressemble plus à rien tant elle se dépêche de finir de noter le cours. Elle range rapidement ses affaires et s'engage à la suite des autres élèves ; le prof doit être surpris qu'elle ne soit pas encore restée derrière pour poser des questions... "J'ai un truc à faire, je te rejoins plus tard," lance-t-elle à son amie avant d'essayer de s'engager dans le pas de la porte en même temps que quelqu'un d'autre ce qui n'est pas conseillé et ne lui fait pas gagner tant de temps que ça. Lorsqu'elle débouche enfin dans le couloir, elle a peur un moment de l'avoir perdue mais elle finit par l'apercevoir, sur le point de s'engager dans les escaliers. Elle ajuste sa jupe, vérifie que ses cheveux sont bien en place et s'avance à grands pas déterminés, la tête haute. "Casey !" l'interpelle-t-elle. Mais lorsque l'autre fille se tourne et la regarde venir vers elle, son esprit se vide et elle sait plus quoi dire. Frances s'arrête en face d'elle ; "Hum. Frances. Je suis dans ta classe," parvient-elle à sortir. C'est brillant. Un trésor d'éloquence. Elle est pratiquement sûre d'être en train de rougir.

Gasmask

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

❝ I heard you looking ❞

Frances & CaseyAttentive, c’était le mot qui pouvait définir le mieux Casey actuellement. Le cours d’Histoire De La Magie en ennuyait plus d’un, ça se voyait aux regards perdus dans le vide, aux plumes qui grifonnaient les parchemins sans but précis, au léger soupir qui retentissaient à droite et à gauche, bien que le professeur en soit complètement inconscient, entièrement concentré sur la leçon. Ou peut-être qu’il s’en rendait parfaitement compte, au contraire, mais qu’il savait bien que ce n’était pas la matière préférée des élèves et qu’il cherchait juste à faire cours pour les rares intéressés. C’était pas ce qui inquiétait la Serdaigle, au fond, elle s’en fichait complètement temps qu’elle pouvait suivre le cours d’une oreille attentive. Son parchemin était noirci de sa fine écriture qui remplissait les moindres recoins. La condition des centaures au XXème siècle avait de quoi en ennuyer plus d’un mais elle trouvait ça particulièrement intéressant et éclairant sur la société sorcière à cette même époque. La manière dont on traitait les autres créatures magiques en disait beaucoup sur le monde magique à ce moment là.

Mais au moment même où la fin du cours sonna, Casey avait déjà rangé sa plume et ses parchemins dans son sac et était la première à quitter la salle. Elle n’était pas du genre à s’attarder à la fin des cours, préférant appronfondir ses connaissances en tête à tête avec les livres. La jeune femme avait posé un pied sur la première marche qui la mènerait à la bibliothèque quand elle entendit son prénom crié dans son dos. La brune se retourna, sourcil levé, voyant arriver vers elle une fille de Gryffondor. Elle la connaissait de vue, de prénom aussi, et se souvenait surtout d’elle pour avoir tenu tête aux néo-mangemorts l’année dernière. Quand elle avait été envoyée une semaine dans les cachots, Casey n’avait pu étouffer la vague d’estime qui était née en apprenant ce qu’elle avait fait. Il restait donc encore des êtres humains pour lesquels on pouvait avoir de l’espoir. Elle la laissa venir jusqu’à elle, curieuse. Frances, elle n’avait pas oublié son prénom, et savait également qu’elles étaient dans la même classe puisque Casey, quand bien même cette décision heurtait sa fierté, avait redoublé sa quatrième année. Oui, je sais. Elle patienta quelques secondes pour savoir ce que la Gryffondor lui voulait, tout autour d’elles les élèves passaient, montaient, descendaient, dans une mouvement incessant. Voyant qu’elle ne parlait pas plus, Casey la poussa à légèrement d’un simple mot. Et ? Elle n’était pas agressive, plutôt même aimable en fait, pour qui la connaissait. Peut-être que Frances voulait de l’aide pour un cours ?

2981 12289 0

HS:

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

I heard you looking

Frances & Casey

Gênant, c'est le mot. Elle aurait dû réfléchir un peu avant de de se précipiter ; mais d'un autre côté, si elle avait attendu elle sait qu'elle aurait perdu son élan et aurait encore remis la chose à plus tard. "Oui, je sais," répond Casey à sa très éloquente présentation. Ah oui ? Elle connaît son nom ? Ça doit être grâce à son petit coup d'éclat de l'année dernière. Cet acte irréfléchi et un peu stupide a au moins servi à la faire connaître. Elle n'écoute pas les rumeurs donc elle ne sait pas exactement comment on la considère : est-ce que c'est 'la fille qui a frappé quelqu'un derrière les serres sans raison apparente' ou 'la fille qui a héroïquement tenu tête aux néo-mangemorts' ? La vérité mêle un peu les deux, même si elle doit avouer que la première version prend clairement le pas. Dans tous les cas, Casey a entendu parler d'elle, c'est un début, elle peut partir de quelque chose. "Et ?" l'encourage la fille en face d'elle. Oui Frances, il faut abandonner la posture de poisson rouge, trouve vite une bonne excuse ! "Hum. Je voudrais ton aide en histoire." Bon début, Casey a l'air d'être quelqu'un de studieux, tu tiens le bon bout ! "J'ai pas tout à fait compris en quoi la deuxième République des centaures marque une rupture avec la première." Bon, là ça devient trop spécifique, tu aurais dû t'arrêter à 'aide en histoire', mais c'est pas grave, tu peux te rattraper. "Enfin, j'ai compris que Silvander veut apporter plus de liberté à son peuple mais au final il modifie à peine la constitution et le président a toujours trop de pouvoir donc ça change pas grand chose non ?" Quoi ? Mais non, arrête, tu ne peux pas discuter de la IIème République des centaures en plein milieu d'un couloir ! Mais voilà, le problème de Frances c'est que, quand elle ne sait pas quoi dire elle panique, et quand elle panique elle se met à sortir elle a du mal à s'arrêter de parler. En plus, c'est vrai que cette histoire de République lui paraît bizarre, pour quelqu'un qui se disait progressiste ce Silvander ne faisait concrètement pas grand chose pour améliorer la condition de vie du peuple. Elle n'aurait pas voté pour lui. Mais ça ne servirait à rien de dire ça, elle n'est pas un centaure dans les années 50. "J'aurais pas voté pour lui, personnellement," dit-elle pourtant sans pouvoir s'en empêcher. Elle a vraiment envie de se baffer, d'un coup. Il n'y a qu'elle pour aborder quelqu'un en lui parlant de ses opinions personnelles sur la politique centaure. "Pardon, je sais que je parle trop, t'as peut-être pas envie de reparler de ça alors qu'on a une heure libre pour se reposer..." s'excuse-t-elle avec un sourire gêné. Elle a débité tout ça d'un coup, sans laisser à l'autre le temps de réagir. Elle doit la trouver bizarre. Intérieurement, elle se résigne déjà à aller toute seule à la bibliothèque pour relire son cours en retournant un million de fois la conversation dans sa tête.

Gasmask

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

❝ I heard you looking ❞

Frances & CaseyLa Gryffondor sembla se reprendre et retrouver ses esprits, dévoilant enfin le motif de cette interpellation auprès de la principale concernée. Casey aurau pu facilement s’en douter, elle n’était pas vraiment le genre de fille souriante et avenante à qui tout le monde avait envie de parler, malgré sa certaine popularité au sein du château - popularité justement issue du fait qu’elle se laissait difficilement approcher et qu’elle semblait froide en toute circonstance. Alors se faire aborder comme ça à la sortie du cours d’Histoire de la Magie… elle aurait facilement pu faire le lien sans aide aucune. Ceci dit, elle nota quand même que Frances semblait fébrile, parlant avec une certaine nervosité dans la voix qui la laissa quelque peu perplexe. Elle savait que sa réputation n’était plus à faire mais elle n’avait jamais cru entendre que sa réputation incluait une quelconque méchanceté envers ceux qui osaient venir lui parler pour la première fois. Enfin, elle n’allait certainement pas se mettre à faire des câlins aux gens pour les mettre plus à l’aise.

La pointe de jugement perfide qui avait saisi Casey quand sa camarade lui avait demandé de l’aide retourna bien vite dans les limbes de son esprit. Elle s’attendait à ce que la brune lui demande ses cours ou carrément de l’aide pour son devoir - ce que Casey refusait toujours, elle ne savait que trop bien comme ça se terminait, ce genre de demande, et elle était loin d’être assez altruiste pour faire les devoirs des autres - mais ce n’était pas du tout le cas, et sa réflexion, bien qu’elle soit bloquée par son incompréhesion, était quand même plus poussée que les trois quart des autres élèves de leur classe. La rupture se situe surtout en terme de politique extérieure. Durant la première république, les Centaures étaient un peuple ouvert aux sorciers et avec l’avènement de Silvander et sa volonté de donner à son peuple ce que celui-ci mérite, une certaine distance s’est installée entre les Centaures et les humains. Distance qui est devenue de la méfiance aujourd’hui et presque de la persécution contre ce peuple. Casey retint de se mordiller les lèvres pour se taire. Elle pouvait parler énormément dès qu’on abordait les cours et l’Histoire était un sujet inépuisable… Quand elle pensait que le passé éclairait leur société présente, elle n’en avait pas un meilleur exemple que là : la mauvaise foi humaine et le fait de toujours vouloir plus avaient poussé les Centaures à se retrancher et, aujourd’hui, ils commençaient à peine à être de nouveau reconnus comme des créatures douées de raison - de plus de raison que les sorciers, selon son propre avis, mais qu’importe.

Elle parviendrait presque à lui arracher un léger sourire en disant qu’elle n’aurait pas voté pour lui, à leur place. Casey haussa plutôt les épaules, se doutant que c’était bien plus compliqué que ça. Elle avait arrêté les cours moldus il y a de ça une éternité, mais les hommes étaient capables d’élire bien pire dirigeants. Les excuses de Frances la tirèrent de ses pensées et elle les balaya d’un petit geste. Non, ne t’en fais pas, je comptais aller à la bibliothèque pour approfondir le cours, pas vraiment me reposer. Même si son lit était une idée tout aussi attrayante. Si Frances avait réellement envie d’approfondir un peu plus le sujet, Casey n’était pas contre l’idée de passer cette heure à l’aider. C’était une autre forme de travail qui ne lui déplaisait pas quand l’autre partie était réellement intéressée.

2981 12289 0

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

I heard you looking

Frances & Casey

Frances se retrouve à improviser une excuse pour avoir abordée Casey, et la première chose qui lui vient à l'esprit est de lui demander de l'aide en histoire. Ce n'est pas une mauvaise idée, d'ailleurs elle en a réellement besoin, n'ayant pas suivi une partie du cours, mais elle a le sentiment qu'elle aurait dû s'arrêter il y a déjà plusieurs phrases, ce n'est pas un sujet dont on a généralement envie de parler au milieu d'un couloir. D'ailleurs, aucun sujet n'est bon lorsqu'on est dans un couloir, selon elle, tous ceux qui passent peuvent écouter, et ceux qui passent en groupe les bousculent à moins qu'elle-même ne bouge, ce qu'elle fait. Elle a juste continué à parler parce qu'elle ne savait pas quoi dire, affirmation qui semble paradoxale mais décrit bien son état d'esprit actuel. Elle est donc surprise quand Casey lui répond, non pas d'un simple "d'accord", mais d'un véritable éclaircissement du point qui lui posait problème. Elle lui explique que le changement de politique extérieure des centaures constitue le vrai changement, et Frances se rend compte qu'elle aime beaucoup l'entendre expliquer des choses, elle a l'air réellement intéressée par ce qu'elle dit. C'est peut-être ça qui manque à leur professeur pour qu'elle arrive à se concentrer sur son cours. Il faudrait peut-être également qu'il ait vingt ans de moins et moins de barbe mais elle en demande peut-être un peu trop. "D'accord, la fermeture au monde sorcier coïncide avec l'arrivée de Silvander, j'avais pas tout à fait compris ça, merci." Elle avait retenu ces deux éléments, mais n'avait pas fait le lien entre les deux. Elle l'explique par le fait qu'elle n'a pas prêté beaucoup d'attention au personnage de Silvander, mais s'est reconcentrée au moment où le professeur a commencé à parler du rapport avec le monde sorcier. C'est un sujet intéressant : elle s'est longtemps demandé pourquoi elle ne voyait jamais de centaures depuis son entrée dans le monde magique. Elle connaissait déjà leur existence grâce aux livres qui les mentionnent, de façon assez vague, mais elle n'a appris que bien plus tard qu'ils vivent de nos jours dans des communautés hermétiquement fermées à tout sorcier humain.

"Non, ne t’en fais pas, je comptais aller à la bibliothèque pour approfondir le cours, pas vraiment me reposer," répond Casey quand Frances s'excuse de la déranger. Elle est rassurée par cette réponse, d'autant plus que la Serdaigle n'a pas l'air de dire ça pour être polie ou pour lui faire plaisir. Casey semble plutôt être le genre de personne qui ne ménage pas la personne avec qui elle parle, ce qui convient tout à fait à Frances. "Je vais venir avec toi alors." Elle espère que Casey l'avait bien implicitement invitée à la rejoindre, et qu'elle n'est en train de s'immiscer dans son heure de travail personnel."Moi aussi je comptais travailler de toute façon, je préfère bien exploiter mes heures libres," se justifie-t-elle. Elle en est presque à dire qu'elle ne voit pas d'intérêt à se reposer, ce qui est vrai mais sonne toujours bizarre quand elle essaie de l'exprimer. Elle a juste l'impression de perdre son temps lorsqu'elle ne fait rien de productif, alors elle passe la plupart de ses heures libres soit à travailler, soit à jouer au Quidditch. Est-ce que Casey joue au Quidditch, d'ailleurs ? Elle a envie de lui demander, mais ce serait vraiment passer du coq à l'âne alors elle garde juste la question dans un coin de sa tête.

Gasmask

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

❝ I heard you looking ❞

Frances & CaseyCasey sentit un très léger sourire étirer ses lèvres, contente - ou presque, ce n’était pas comme si on pouvait dire que Casey était très souvent contente, réellement contente. En tout cas, à cet instant présent, elle ressentait une petite pointe de joie - d’avoir pu aider sa camarade à mieux saisir le cours auquel elles venaient d’assister. Contente et puis fière aussi, flattée que la Gryffondor soit venue la trouver elle pour cet éclaircissement, alors qu’elle aurait sûrement pu demander à quelqu’un d’autre. La Serdaigle se savait intelligente et attentive, les notions théoriques ne lui faisaient pas peur et elle assimilait très vite les cours et la pratique, mais elle était certaine de ne pas être la seule. Ceci dit, son sens de l’observation n’était pas mort, et elle sentait bien que Frances était un peu gênée en sa présence. Pourquoi, cela restait encore un mystère. Peut-être qu’elle finirait par lui dire pourquoi, peut-être avait-elle une question, une autre question, qui lui brûlait les lèvres. La brune espérait simplement qu’il ne s’agissait rien de personnel car elle n’aimait pas qu’on lui pose des questions intimes et Frances lui avait fait plutôt bonne impression jusqu’à présent, elle ne se sentait pas l’envie de lui dire d’aller voir ailleurs si elle y était. Son petit signe de tête et son nouveau petit sourire valaient un “de rien” dans le langage Beckett.

Elle hocha la tête quand Frances lui dit qu’elle l’accompagnait à la bibliothèque. Délaissant le couloir, elle s’engagea dans les escaliers, sans se laisser destabiliser par ces marches magiques qui n’en faisaient qu’à leur tête. Je comprends, même si parfois j’aimerai pouvoir passer ma journée dans mon lit. Sauf que ma conscience vient me rappeler qu’on a des devoirs. Toujours plus de devoirs. Elle se demandait toujours comment elle pouvait être aussi motivée et efficace dans sa scolarité en ayant une telle envie de dormir, tout le temps. Elle avait réellement une force inimaginable pour résister autant à l’appel de sa couette et de son oreiller moelleux.

Les deux adolescentes arrivèrent bien vite à la bibliothèque et Casey se dirigea d’un pas assuré jusqu’à la table qu’elle préférait. Une grande fenêtre donnait sur le parc et, loin de la déconcentrer, lui apportait un apaisement supplémentaire bénéfique pour sa concentration. Elle observa Frances s’installer en face d’elle, se doutant bien que si elle montait en même temps elle s’installerait avec elle, d’autant plus qu’elle souhaitait peut-être continuer à travailler l’histoire de la magie et qu’elle avait peut-être des questions ? Ouvrant un grimoire, sortant plumes et parchemins, Casey se pencha un peu en avant pour que son murmure soit audible de la Gryffondor. Tu veux encore travailler l’Histoire de la Magie ou ça va ?

2981 12289 0

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

I heard you looking

Frances & Casey

D'une pierre deux coups : Frances a réussi à parler à Casey, et elle a mieux compris le cours d'Histoire de la Magie. Ce n'est vraiment pas une de ses matières préférées même si elle sait que c'est très important pour elle qui veut faire de la politique. Malheureusement, elle a une attention sélective et se laisse facilement déconcentrer lorsqu'elle s'ennuie... Si elle ne travaillait pas énormément en dehors des cours, elle ne s'en sortirait pas. Et quelque chose qui l'impressionne chez Casey, justement, c'est cette impassibilité apparente, on a l'impression que rien ne peut la perturber ; dans tous les cours auxquels elles ont assisté ensemble jusqu'à présent, elle ne semblait pas relâcher son attention même alors que le professeur partait dans des explications théoriques qui faisaient bâiller Frances. Mais voir l'intérêt sur le visage de quelqu'un d'autre réveillait sa propre attention, et parfois ça l'encourageait à reporter ses oreilles vers le professeur, pour savoir ce qu'il racontait, au juste. Cela n'a pas marché ce matin en Histoire, cependant, car elle était trop occupée à penser à ce qu'elle allait dire après. Une conversation remâchée encore et encore dans sa tête avant même qu'elle se produise, et tout ce qu'elle a réussi à sortir au final c'est son nom, avant de se reprendre et de disserter sur le cours auquel elles viennent d'assister.

Frances prend à sa juste valeur le petit sourire et le signe de tête en réponse à son merci. Ses sourires sont rares, et d'un côté c'est dommage, mais d'un autre côté ceux qu'elle fait ont plus d'importance. Quand Casey hoche la tête et commence à se diriger vers la bibliothèque, Frances lui emboîte le pas et commence à marcher à sa hauteur, ça semble aller de soi. "Je comprends, même si parfois j’aimerai pouvoir passer ma journée dans mon lit. Sauf que ma conscience vient me rappeler qu’on a des devoirs," lui répond Casey. Sur ce coup, Frances ne peut pas dit qu'elle comprend. Même lorsqu'elle n'a rien de spécial à faire, elle est incapable de rester au lit, elle a l'impression que c'est contre-productif. Elle sait qu'elle devrait dormir plus, mais elle n'en est tout simplement pas capable. "C'est vrai qu'on a déjà beaucoup de devoirs mais on va s'en sortir. Enfin, heureusement qu'on bosse déjà, imagine ce que ça va être l'année prochaine." Première semaine de quatrième année, Frances sent déjà qu'elle va être rapidement débordée si elle ne travaille pas assez. Elle a une pensée pour ceux qui vont ouvrir leurs livres de cours pour la première fois la semaine précédant les examens. Ils seront tous en train de paniquer, à relire encore et encore les mêmes phrases, pendant que Frances sera... également en train de paniquer, mais avec plus d'avance.

Les deux filles montent rapidement les escaliers magiques, Frances du pas un peu sautillant qu'elle ne peut s'empêcher d'adopter lorsqu'elle est dessus, elle a l'impression d'être sur un mini parcours d'obstacles et son instinct ne la laisse pas monter les marches normalement. En première année elle faisait la course avec Sinéad, sur ces marches, le souvenir doit l'influencer. Elles arrivent à la bibliothèque et Frances suit Casey, qui semble avoir un endroit précis en tête, étant donné qu'elle n'adresse pas un regard aux tables libres sur leur chemin. La table choisie est un peu à l'écart, à côté d'une fenêtre. Ce n'est pas la place de prédilection de Frances, qui a plutôt tendance à se mettre en plein milieu, à la première table libre ou occupée par quelqu'un qu'elle apprécie, avec dans son champ de vision tous les livres dont elle peut avoir besoin. Mais si elle est avec Casey, ça ne la dérange pas vraiment d'être à l'écart. Tout en regardant par la fenêtre, qui offre une belle vue du parc, elle pose son sac sur la chaise à côté d'elle et s'assoit. Elle commence à sortir ses affaires, plume, parchemin, et ses notes d'histoire, parce qu'elle compte bien travailler un peu plus dessus. Il faudrait qu'elle aille chercher un livre plus précis sur la question des centaures. Alors qu'elle réfléchit, elle sent Casey se rapprocher pour lui parler et elle relève la tête ; cette table n'est pas si grande et leurs visages sont tout près, et voilà, elle pensait qu'une fois la gêne initiale passée elle arriverait à se calmer, mais son visage chauffe à nouveau et elle met une ou deux secondes de trop à répondre à la question. "Euh..." Elle n'a pas eu le réflexe de chuchoter et se reprend avant de s'attirer les foudres de la bibliothécaire. "Oui, j'aimerais bien revoir un peu les centaures. On sera en avance dans le cours comme ça." Elle a utilisé un "on" inclusif sans vraiment s'en rendre compte, supposant que Casey voudra continuer à travailler là-dessus avec elle. Réflexe de celle qui a l'habitude de prendre les devants dans un groupe de travail. "Enfin, si tu veux continuer là-dessus. Sinon il y a le cours de sortilèges que je voulais reprendre aussi." Mais elles peuvent toujours revoir les sortilèges plus tard, de toute façon, si elles ont le temps. Frances se mord la langue pour se retenir de continuer sur sa lancée, laissant Casey répondre. Elle commence à se demander comment elle fait pour gérer des conversations en temps normal, est-ce qu'elle vient juste de perdre toutes ses capacités d'interaction ?

Gasmask

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

❝ I heard you looking ❞

Frances & CaseyLa bibliothèque fait partie des lieux que Casey préfère à Poudlard, entre autres parce qu’elle est sûre de ne pas être dérangée quand elle y est. Un seul mot plus haut que l’autre suffit pour que la bibliothécaire vous lance un regard à faire pâlir les morts, alors autant dire que le silence est de mise, les chuchotements à peine tolérés et que tous ceux qui ont comme projet de troubler la tranquillité des lieux se voient renvoyer d’où ils viennent avant même d’avoir pu dire Nox. Même faire tomber quelque chose est passible de la peine de mort, ici. Mais c’était aussi un lieu qu’elle trouvait apaisant, avec ses lumières tamisées et ses rares fenêtres qui n’éclairaient pas tant que ça les lieux - de toute façon, des lampes étaient prévues pour ça - et puis cette odeur de parchemin qui flottait continuellement dans les airs. La brune adorait cet endroit, même si elle évitait d’y passer tout son temps libre pour la simple et bonne raison que la réputation de rat de bibliothèque n’était pas celle qu’elle voulait. Même s’il y aurait un réel fond de vérité derrière ça : elle adorait tout simplement apprendre et connaître de nouvelles choses et ne se contentait nullement de lire les seuls livres au programme mais bel et bien tous ceux qui l’intéressaient ou qui étaient susceptibles de l’intéresser. Autant dire que la liste ne faisait que s’allonger de jour en jour, à mesure qu’elle entendait parler de tel ou tel élément.

La brune sort donc ses affaires nécessaires à une bonne étude dans une disposition familière et qui lui convient parfaitement. Elle s’était penchée un petit peu vers Frances pour avoir à parler le moins fort possible et ainsi éviter tout risque de réprimande de la part de la gardienne des lieux et elle vit avec étonnement les joues de sa camarade prendre une teinte rouge. Casey se recula alors légèrement, reprenant plus ou moins sa position assise initiale, se demandant si elle avait trop envahi l’espace personnel de Frances. Elle n’en avait pas eu l’impression mais elle ne pouvait pas vraiment juger la Gryffondor si celle-ci n’aimait vraiment pas qu’on empiète sur son espace vital, parce qu’elle n’était franchement pas mieux. À première vue, elle n’aurait pas misé sur le fait que Frances était comme ça mais il fallait dire qu’elle ne la connaissait que de vue et de bruit de couloir, elle ne l’avait pas plus observée que ça, alors comment savoir. Haussant les épaules, la jeune fille se contenta de ce petit geste, accompagné d’un nouveau chuchotement. Peu m’importe. Les sortilèges avaient beau être sa matière préférée, et de loin, elle n’en négligeait cependant pas les autres, ne sachant pas ce qui lui serait utile plus tard.

Plus tard… De base elle n’était vraiment pas quelqu’un à se projeter dans le futur mais encore moins depuis l’année dernière et depuis le rappel douloureux que la vie ne tenait à pas grand chose et que tout pouvait être bousculé du jour au lendemain. Pourquoi donc s’inquiéter de ce qui pourrait arriver quand ce qui arrive est tout aussi important. Donc Casey n’avait encore jamais pris la peine de réfléchir à ce qu’elle voudrait bien faire plus tard. Elle aimait tout, dans le monde magique, ou presque. Et puis de toute façon, elle avait encore largement le temps d’y penser, merci beaucoup le redoublement de sa quatrième année qui lui permettait de ne pas choisir tout de suite les matières qu’elle abandonnerait ou continuerait en sixième année.

Et puis, de toute façon, elle avait déjà terminé ses devoirs en sortilèges et s’était déjà avancée sur le cours suivant. On peut terminer sur les centaures, ou bien non, ça m’est vraiment égal. Si jamais Frances souhaitait travailler son cours de sortilèges, Casey n’aurait qu’à se pencher sur l’étude des runes - elle voulait lire un livre au sujet du dernier cours - sans rechigner à aider Frances si besoin. Restituer à l’oral une connaissance était bien le meilleur moyen de voir qu’on l’avait comprise. Un petit mouvement lui fit tourner la tête. La bibliothécaire se tenait entre deux rangées et fixait leur table d’un oeil mauvais. L’exclamation de Frances était parvenue jusqu’à ses oreilles… Je crois que si son regard pouvait tuer... C’était bien la première fois qu’elle voyait la bibliothécaire darder son regard noir contre elle ou contre sa tablée, mais il fallait dire qu’elle venait toujours seule, en règle générale, ce qui ne favorisait pas tellement les bavardages.

2981 12289 0

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

I heard you looking

Frances & Casey

L'ambiance sereine de la bibliothèque n'est pas celle que Frances préfère, le silence entrecoupé de murmures lui pèse et l'odeur d'encre et de papier est trop prégnante. Frances est quelqu'un qui parle fort, et pendant ses premières années à Poudlard, elle s'est faite maintes fois réprimander et même mettre à la porte, ça participe à sa mauvaise impression de l'endroit. Elle vient souvent ici pourtant, parce qu'elle est bien consciente qu'elle ne peut pas travailler ailleurs. Si elle essaie d'ouvrir un livre dans la salle commune de Gryffondor, c'est une affaire de secondes avant que quelque chose se passe pour détourner son attention, ou que quelqu'un vienne lui parler, que ce soit parce qu'il a quelque chose à lui dire en particulier ou qu'il veuille juste l'inclure dans une conversation ou une autre. Et Frances ne peut pas leur en vouloir réellement, car si ce n'est pas elle qui essaie de travailler, elle fait aussi souvent partie des gens qui discutent. Elle se demande quelle ambiance règne dans la salle commune de Serdaigle — elle ne peut pas vraiment savoir, mais elle ne pense pas qu'elle soit aussi bruyante. A moins qu'elle le soit et que ce soit pour ça qu'autant de Serdaigle se réunissent dans la bibliothèque jour et nuit ? Une telle hypothèse semble à premier abord peu crédible, mais peut-être qu'ils se comportent différemment lorsqu'ils sont entre eux.

Frances pousse ces considérations dans un coin de sa tête lorsqu'elle s'installe pour commencer à travailler. Finalement, la place près de la fenêtre n'est pas si mal : quelques rayons de soleil l'atteignent en biais, lui procurant un peu d'énergie pour s'y mettre. Mais la proximité de Casey n'a pas le même effet : elle s'en trouve perturbée et met quelques secondes à répondre à la question. Voyant sans doute son trouble, la Serdaigle s'éloigne un peu, et Frances a envie de lui dire de revenir, avant de se maudire intérieurement pour son attitude ridicule. Ce n'est pas comme si c'était son premier crush... Mais presque, quand même. Elle n'a pas encore tout à fait l'habitude. 'On peut terminer sur les centaures, ou bien non, ça m’est vraiment égal.' Frances trouve un peu étrange qu'elle n'ait pas d'avis plus tranché sur la question : elle aussi a besoin de travailler, non ? Ou bien elle est tellement en avance qu'elle peut se permettre de choisir ce qu'elle veut faire ? Ce n'est pas vraiment le cas de Frances. Enfin, techniquement, elle a le choix aussi, mais il faut vraiment qu'elle travaille sur les deux, et dans le bon ordre si possible. "Va pour les centaures alors," conclut-elle. Elle a proposé les sortilèges pour ne pas avoir l'air d'imposer directement son choix, mais elle avait vraiment envie de continuer là-dessus pour bien garder en tête les nouvelles informations.

'Je crois que si son regard pouvait tuer...' chuchote Casey en regardant la bibliothécaire, ce qui fait réaliser à Frances que ses capacités de chuchotage ne sont décidément pas au point. "Tu ne m'aurais jamais connue, dans ce cas," complète Frances avec un petit sourire, s'efforçant de parler bas, cette fois. Elle aurait péri dès son deuxième jour à Poudlard : une bien triste vie. Maintenant encore, elle brûle de poser des questions à Casey, pour en savoir plus sur elle, mais le moment est mal choisi et elle n'a pas envie de la déranger. Elle commence donc à relire ses notes, le livre d'histoire ouvert devant elle à la bonne page, et souligne et complète ce qu'elle a écrit au fur et à mesure. Elle est un peu tendue, le silence lorsqu'elle est face à quelqu'un qu'elle ne connaît pas si bien la met mal à l'aise. En se rendant compte qu'elle vient de lire la même phrase pour la troisième fois, elle finit par craquer : "Je trouve ça un peu bizarre de commencer l'année avec les centaures." Elle a bien tenu dix minutes avant de recommencer à parler. "Je veux dire, il aurait pu introduire avec les sorciers de l'époque, là ça manque un peu de contexte je trouve," développe-t-elle, ne pouvant laisser son opinion s'exprimer sans la justifier correctement.

Gasmask

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

❝ I heard you looking ❞

Frances & CaseyCasey soutint le regard noir de la bibliothécaire quelques secondes jusqu’à ce que celle-ci décide de tourner les talons, voir si l’herbe était plus verte ailleurs très certainement, accompagnée par le chuchotement un brin plus discret de Frances. Ça n’étonna pas trop la brune que sa camarade lui confie être souvent la cible des regards tueurs de la reine - ou de la sorcière, tout dépendait du point de vue supposa-t-elle - qui régnait dans ces lieux puisque, sans être dans l’exagération, elle n’était pas franchement la personne la plus discrète du château. Essayons de rester en vie cette fois-ci encore, alors fit-elle dans un murmure avant de se replonger, à l’instar de la Gryffondor, dans le cours qui accaparait toute leur attention. Son livre ouvert à sa droite, son parchemin devant elle, elle reprend ses notes afin de rendre le tout parfaitement lisible, plus clair et plus organisé. Non pas que le professeur à tendance à s’éparpiller, bien que, si, un peu, mais Casey avait une certaine façon de raisonner et encore plus de réviser qu’elle avait besoin de retrouver dans ses notes pour optimiser son apprentissage. Et puis, ça la forçait à synthétiser autrement, à revoir son cours en profondeur, et à aller chercher des informations complémentaires. Bon, il n’y avait pas besoin d’être clairvoyant pour comprendre que ça lui plaisait et que c’était loin d’être une corvée pour elle que de faire ça.

Mais elle avait beau avoir les yeux fixés sur son parchemin, elle avait quand même parfaitement conscience de sa camarade assise à côté d’elle et du travail qu’elle était entrain d’effectuer. Tout comme elle eut parfaitement conscience du moment où elle commença à ne plus être aussi concentrée sur l’histoire des centaures qu’au début. Ou en tout cas, quelque chose dans le cours la perturbait suffisamment pour qu’elle se mette à jouer avec sa plume en relevant fréquemment les yeux vers Casey qui sentait son regard peser sur son visage. Aussi ne fut-elle pas surprise quand la voix basse de Frances lui parvint, lui faisant relever la tête et délaisser son parchemin. Elle s’attendait par contre plutôt à une question qu’à une constatation sur le cours d’Histoire de la Magie et la façon dont leur professeur leur faisait entamer cette année. C’est vrai qu’ayant déjà lu tout le livre, la brune ne s’était pas sentie perturbée par ce fait, ou peut-être était-ce parce qu’elle ne voyait pas spécialement d’intérêt à commencer plutôt par les sorciers que par les centaures ? Après tout, ceux-ci avaient eu un tel impact sur la société sorcière de l’époque, qu’il était somme toute logique de commencer en les introduisant eux pour pouvoir ensuite étudier tous les changements qui s’étaient produits dans la communauté magique. Tu crois qu’il est forcément plus légitime de commencer par les sorciers ? Elle ne formula pas le “pourquoi” mais il était clairement explicite. Après tout, les centaures ont presque façonnés cette décennie, alors j’arrive à voir une certaine logique derrière ce choix. continua-t-elle pour développer sa pensée. Mais si ça te perturbe, le début du troisième chapitre du manuel recontextualise bien. La brune lui indiqua la page, des fois qu’elle veuille lire cette partie maintenant, et termina la phrase qu’elle était entrain d’écrire avant de mettre le point final à son paragraphe. Son attention tirée de l’Histoire des centaures, elle observa quelques secondes Frances avant de lui demander : Et ton amie, Félicia ? elle ne voulait pas travailler avec toi ? Depuis le début de l’année, la jeune fille les voyait ensemble, pour autant qu’elle s’en souvienne.

2981 12289 0

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

I heard you looking

Frances & Casey

'Essayons de rester en vie cette fois-ci encore, alors.' Avec un sourire, Frances acquiesce et se replonge dans son cours. Ce n'est pas Casey qui doit avoir ce genre de problèmes avec les bibliothèques en temps normal, et l'entendre s'inclure avec elle dans les potentielles victimes de la bibliothécaire lui fait plaisir. Elle relit son cours en essayant de taire la voix dans sa tête qui repasse confusément des extraits des paroles de Casey depuis qu'elle a commencé à lui parler il y a une quinzaine de minutes, et d'écarter son visage qui se superpose aux pages. Elle y parvient pendant un petit moment mais recommence à divaguer, elle se rend compte qu'elle tapote la table de sa plume et arrête immédiatement. Ses vieux problèmes de concentration reviennent en force : elle se revoit en primaire, ingérable, quand elle avait fini par jeter des boulettes de gomme dans les cheveux de la fille devant elle sous l'effet de l'ennui ; et elle revoit son premier crush, qu'elle avait frappé pour obtenir son attention (ce fut infructueux). Elle a mûri depuis bien sûr mais ce qu'elle ressent, cette agitation, c'est la même sensation qui prend sa source au creux de son ventre et envahit tous ses sens. Sa turbulence intérieure doit être perceptible pour Casey, et la conscience de ce fait ajoute à son trouble. Elle sait qu'être avec quelqu'un de stressé est stressant, et elle n'en peut plus de toute façon, elle brise le silence. C'est une remarque sur le cours : elle a fini d'en relire la plus grande partie, et elle n'a pas envie de lancer la conversation avec une remarque personnelle, elle a besoin d'une certaine façon de montrer qu'elle s'intéresse à l'histoire de la magie et qu'elle n'est pas juste là pour lancer des regards furtifs presque inconscients à Casey entre deux lignes. 'Tu crois qu’il est forcément plus légitime de commencer par les sorciers ? Après tout, les centaures ont presque façonnés cette décennie, alors j’arrive à voir une certaine logique derrière ce choix. Mais si ça te perturbe, le début du troisième chapitre du manuel recontextualise bien.' "Les sorciers aussi ont eu beaucoup d'importance, les guerres au début du siècle ont totalement chamboulé le monde magique," réplique-t-elle, pratiquement du tac au tac ; son premier réflexe, travaillé encore et encore, défendre et justifier son opinion. Le domaine de la politique sorcière lui tient très à cœur et elle a rarement essayé d'envisager le siècle passé par un autre prisme que celui, humain, qu'on lui a enseigné et qu'elle a lu elle-même dans les livres. Elle connaît l'histoire des sorciers de Grande-Bretagne sur le bout des doigts, et elle connaît aussi les points de vue français, allemands, européens et mondiaux dans les grandes lignes, et leurs équivalents moldus ; voilà où s'arrête son relativisme politique. "J'ai pas vraiment envisagé les choses sous un autre angle, j'ai tendance à penser aux sorciers en premier," avoue-t-elle. Les sorciers, et les humains en général. Et elle le sait que c'est de l'anthropocentrisme, qu'elle met de côté le reste, mais elle ne peut pas, malgré tous ses débats avec Perrin, malgré des tentatives (brèves) de remise en question, à voir cela comme une autre chose. Les êtres humains avant tout, c'est sa communauté, une communauté si grande que qui a le temps de penser au reste ? Il y a la misère et la guerre et les injustices et des rapports si complexes que les comprendre peut occuper tout une vie. Perrin dirait que les créatures magiques et les animaux ont tout aussi besoin de considération, mais il serait même prêt à faire passer les plantes sur le même plan et c'est inconcevable. Encore, les créatures magiques, c'est compréhensible au final : beaucoup d'entre elles sont non seulement conscientes mais même aussi intelligentes que les êtres humains. Ce que dit Casey sur l'organisation de leur livre d'histoire n'est pas ridicule, mais... "Légitime peut-être pas, mais c'est plus instinctif." Et ce n'est pas important, ça, l'instinct, dans un livre pour des adolescents ? Frances est certaine que beaucoup sont comme elles, et même pires, et qu'ils ont du mal à assimiler directement quelque chose de si différent.

Elle tourne les pages pour trouver le chapitre 3, selon les conseils de Casey, pour rajouter des éléments de contextualisation à son cours. 'Et ton amie, Félicia ? elle ne voulait pas travailler avec toi ?' La question de Casey lui fait relever la tête. "Non... Enfin elle avait autre chose à faire. Un rendez-vous." Un rendez-vous ? Dès qu'elle prononce ces mots, Frances se mord la langue. Elle a dit la première chose qu'elle a imaginé pour expliquer l'absence de sa meilleure amie qui est systématiquement sa compagne de travail. Voilà qu'elle se met à créer une vie sentimentale à Felicia. Heureusement que Casey n'est pas du genre à propager des rumeurs, à première vue en tout cas... Elle résiste à l'envie de se retourner pour vérifier que Wendy ne se cacherait pas dans un coin un micro à la main, par hasard. "Tu travailles toute seule, d'habitude ?" demande-t-elle sur un ton qu'elle espère suffisamment désinvolte, en retournant à son livre pour trouver enfin le début du chapitre 3. Elle est accueillie par la photo de Marcus Phillbilly, ministre de la magie pendant la Seconde Guerre mondiale, ce qui lui tire un petit sourire involontaire. La moustache de Marcus, aux courbes impressionnantes, l'a suivie pendant toute sa deuxième année — si Felicia avait encore ses affaires de cette année, elle pourrait retrouver ici et là des petites moustaches dans les marges de son livre. Elle relève les yeux vers Casey, sourire toujours aux lèvres et ressent une pointe de déception en se rendant compte qu'elle ne partage pas la référence. Et elle ne sait pas vraiment si c'est la déception de ne pas être avec Felicia ou celle de ne pas encore avoir de choses à partager avec Casey — sûrement les deux.

Gasmask

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

❝ I heard you looking ❞

Frances & CaseyLes sorciers avaient de l’importance dans beaucoup de choses, c’était un fait qu’on ne pouvait pas nier. Quant à dire si c’était une bonne ou une mauvaise chose… Il n’y avait qu’à voir comment, justement, ils avaient traité les centaures jusqu’à la période qu’elles étudiaient actuellement en cours. Et même après, les choses n’étaient pas devenue réellement meilleures. Aujourd’hui encore, on ne pouvait pas dire que ce peuple - mais c’était peut-être encore pire pour certains autres : qu’en était-il des gobelins, des elfes, pour ne citer qu’eux ? - ait tous les droits qui lui revenaient pourtant. Ils n’étaient peut-être pas humains à proprement parler mais ils étaient tous aussi intelligents que les hommes, voire plus quand on regardait ce que ces derniers étaient capables de faire. Non, il n’y avait aucune raison pour les placer plus haut que d’autres créatures douées de raison pour étudier en priorité ce qu’ils avaient faits dans ce monde. Non pas que l’histoire sorcière ne l’intéresse pas, mais celle des centaures l’intéressait tout autant et elle ne voyait fichtrement aucune raison pour qu’ils ne passent pas en premier dans leur cours. D’où la petite moue dubitative qui s’afficha sur son visage alors que Frances défendait passionnément son point de vue qui masque légèrement son ton sarcastique. Les guerres chamboulent énormément le monde, oui, de manière générale. Qu’on parle là des sorciers ou des moldus, dès que les hommes décidaient d’entrer en guerre, ce n’était jamais pour laisser le monde tel qu’il était. Mais, encore une fois, est-ce que ça rendait plus légitime leur étude en Histoire de la Magie ? Pas du point de vue de Casey, en tout cas. En quoi l’égoïsme humain et sa violence naturelle justifierait-il d’une étude privilégiée par rapport à d’autres races qui étaient bien plus intelligentes. Les centaures étaient plus sages que ne le seraient jamais les humains, de ce point de vue là, Casey était bien contente d’étudier leur histoire, leur passé et la manière dont ils avaient évolués. Pas de guerre interne, ils ne se battaient que pour défendre ce qui était leur droit, pas pour prendre plus. Ils n’étaient pas envieux comme les hommes. Frances admit à ce moment qu’elle avait tendance à voir les choses uniquement sous l’angle des sorciers. Casey haussa légèrement les épaules, son regard se posant un instant sur le livre ouvert devant elle. Les hommes sont comme ça : ils pensent à eux avant tout. La méfiance et la fatalité que la brune portait à l’espèce humaine n’était pas quelque chose dont elle se cachait spécialement. Ça n’était cependant pas une critique, elle aussi était égoïste sur bien des points, il aurait été absurde de dire l’inverse. Convaincue des défauts de l’humanité, elle n’était pas imbue d’elle-même au point de se croire au-dessus. Elle pouvait être de mauvaise foi quand les circonstances l’exigeaient, mais elle savait qu’elle possédait tous les défauts que les hommes avaient. Sa phrase n’était donc point une pique mais une simple constatation. Fataliste, oui. La rectification de Frances lui inspira un nouveau haussement d’épaule silencieux marquant là tout ce qu’elle pensait de cette idée. Oui, peut-être bien que c’était plus instinctif de penser d’abord aux sorciers quand on parlait d’Histoire. Après tous, les moldus anglais étudiaient bien l’histoire sous le prisme de leur pays et de ses actions ; idem pour chaque nation. Mais est-ce que cet instinct était fondé, était une bonne chose, était ce vers quoi il fallait tendre ? Là était la question mais Casey était convaincue que non. Ça forçait la représentation d’un monde qui n’était pas réel et, jamais on ne demandait de se mettre à la place de l’autre. Une histoire avait toujours plusieurs versions, pourquoi se contenter d’en étudier une seule parce que cette version nous arrangeait ? Instinctif, je ne sais pas. C’est simplement ce qu’on nous enseigne depuis toujours, à voir l’histoire selon un seul point de vue : les élèves d’un pays n’étudierons l’histoire que du point de vue de leur nation et il en va de même pour les espèces. On fait étudier aux élèves ce qui arrange bien le pays ou la race à laquelle on appartient. Je suis assez surprise, en bien, qu’on étudie une histoire autre que celle des sorciers pour une fois, même si c’est parce que les deux peuples ont été en contact à cette époque. Son chuchotis était bien long, plus long que les phrases courtes qu’elle formulait depuis tout à l’heure, mais il fallait dire que le sujet était intéressant et qu’elle avait un long avis sur la question.

Reprenant sa plume pour continuer d’inscrire des éléments sur son parchemin, Casey posa un doigt sur son grimoire pour ne pas perdre la ligne qui l’intéressait, en profitant pour demander doucement à Frances pourquoi elle ne travaillait pas cet après-midi avec sa meilleure amie, ou celle que la brune lui avait attribuée comme telle dans son esprit au fil des cours qu’elles partageaient cette année. La question lui avait échappée mais la réponse de la Gryffondor ne lui fit rien de particulier, aussi se contenta-t-elle de continuer à écrire sur sa feuille, ne relevant la tête que quand Frances lui posa une question suite à ça. Hochant légèrement la tête, elle rebaisse le regard sur ses notes, accompagnant ce mouvement d’un nouveau murmure. Oui. Il n’y avait pas plus à dire. Elle ne recherchait pas, de base, la compagnie des autres, mais encore moins quand il s’agissait d’étudier. Ce qui ne voulait pas dire qu’elle refusait cette éventualité. Comme aujourd’hui, travailler avec quelqu’un ne la dérangeait pas forcément.

2981 12289 0

**Contenu sponsorisé** À SAVOIR DETAILS EN PLUS