Even if it all goes wrong, hold on [Megan & Avalon]

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Even if it all goes wrong, hold on

What do you do when a chapter ends? Do you close the book and never read it again? Where do you go when your story's done? You can be who you were or who you'll become

Cette rentrée est la pire que j’ai connu de toute ma vie. Moi qui trouve pourtant toujours cette période de l’année particulièrement excitante avec son lot de nouveauté et de promesses, c’est loin d’être le sentiment que j’ai cette année. D’un côté, je n’avais pas particulièrement envie de revenir de ci-tôt. Après ces horribles mois passés au cachot, j’estimais que nous aurions besoin d’un peu plus que quelques semaines pour profiter des retrouvailles avec les nôtres. Mais visiblement le corps professoral pense autrement. Pour eux, l’apprentissage avant tout j’imagine. Je suis quand même étonnée qu’ils n’aient pas mis en place de dispositif de soutien psychologique. Ont-ils la moindre idée ce que nous avons dû vivre et traverser ? Se rende-t-il compte que ce n’est pas normal que des personnes aussi jeunes aient subi tout ça ? Je n’en suis pas certaine, sinon ils auraient fait quelque chose. Je ne doute pas que l’infirmier soit là en cas de besoin, mais il n’a pas que ça à faire non plus. Il faudrait quelqu’un de spécialisé… Enfin bref. La reprise est compliquée. Encore plus quand on doit redoubler. Sérieusement, ça me tue. Je sais que j’aurais eu les BUSEs haut la main si j’avais étudié mais voilà que je dois me retaper une cinquième année. En soit ce n’est pas forcément une mauvaise chose dans le fond, ça me laisse la chance d’avoir d’excellents résultats aux examens, mais c’est la perspective de devoir revoir exactement les mêmes choses jusqu’au mois de Novembre qui ne me plait pas particulièrement. Et de ne plus partager le dortoir avec les personnes que je connais depuis la première année. Même si mes nouvelles colocataires de dortoirs ne sont vraiment pas désagréables, ce n’est pas la même chose ! Il n’y a plus les petites habitudes et les retrouvailles... Et puis elles sont plus jeunes ! Je me sens un peu comme l’intruse pour l’instant. Je ne fais pas particulièrement d’effort pour m’intégrer me direz-vous, bien trop occupée que je suis à être mal lunée. Mais quand le cœur n’y est pas … Et puis les nuits n’aident pas particulièrement à être de bonne humeur. Régulièrement, des cauchemars me hantent et je sais que je ne suis pas la seule. Tracy et Alaska aussi ne dorment pas bien. Je les entends se retourner de nombreuses fois dans leur lit. Je ne sais pas combien de temps il nous faudra pour retrouver un sommeil tranquille entre les murs de l’école de sorcellerie qui nous ont vus nous faire torturer et subir les pires horreurs.

Cette première horrible semaine touche à sa fin. Plus qu’un jour et je pourrai souffler et tenter de profiter du weekend. Peut-être que le temps me permettra de me changer les idées dans le par cet de grimper aux arbres. Ca fait longtemps que je n’ai pas joué les petits écureuils. Mais en attendant le weekend, j’essaie de me préparer aux derniers cours de la semaine. Confortablement installée sur mon lit à baldaquin, je parcours les pages de mon livre de Sortilèges et Enchantement. Sauf que ça fait une demi-heure que je revois précisément ce que j’avais appris l’année dernière et que ça commence légèrement à me chauffer. A mesure que je perds patience, je tourne les pages plus vite. Jusqu’à ce que j’en ai vraiment marre. « Redoublement de merde ! » Je ferme le manuel subitement et l’envoie voler à travers la pièce. Alors que j’étais seule dans le dortoir, c’est à ce moment précis que la porte s’ouvre et que la nouvelle entrante manque de se prendre le manuel. Je me redresse immédiatement, totalement effarée. « Oh pardon ! Je ne m’attendais pas à ce quelqu’un entre. » Je descends du lit et me dirige vers ma camarade, reconnaissant Megan. « Je suis vraiment désolée. Tout va bien ? » je m’inquiète, parce que même l’effleurement d’un tel bouquin peut faire assez mal quand on voit le nombre de pages qu’il comporte.

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Megan n’avait envie que d’une chose : aller se poser dans son lit. Cette journée n’en finissait pas. Elle était épuisée et avait du mal à se refaire au rythme scolaire. A croire qu’elle s’était peut-être « trop » reposée pendant les deux dernières semaines d’août… Elle qui aimait se retrouver seule à de nombreux moments s’apercevait que depuis la rentrée, elle ne l’avait pas beaucoup été. Non pas que ça la gênait, mais elle n’y était pas vraiment habituée, c’était assez épuisant en vrai. Entre Tasha, Elliot, Alaska, Tracy, etc., elle se disait qu’elle avait beaucoup de chance de les avoir. Et pas qu’eux d’ailleurs, il y avait tellement de monde à qui elle tenait à Poudlard, elle s’en rendait compte chaque jour. Et puis, elle passait une partie de son temps avec quelqu’un qui ne le partageait pas avant : Allen. Et ça comptait à un point qu’elle ne pouvait pas expliquer.

La tête dans les nuages, elle montait de façon absente les marches menant à la salle commune des Serdaigle, venant de quitter sa meilleure amie à la bibliothèque. Elle traversa cette dernière sans vraiment y capter les personnes présentes avant de se rendre avec un épuisement indescriptible jusqu’à son dortoir. Peut-être y aurait-il Alaska et Tracy ? Ce qu’elle était contente de les avoir retrouvées toutes les deux, et elle ne s’en cachait pas ! Megan ouvrit alors la porte sans se douter qu’elle serait accueillie par une attaque de bouquin. Il passa à quelques centimètres de son visage et elle ne put contenir un « Oh punaise… », ouvrant grand les yeux en entendant le manuel s’écraser contre le mur, le cœur battant la chamade. De peur, évidemment. « Oh pardon ! Je ne m’attendais pas à ce quelqu’un entre. » L’aiglonne remarqua la présence d’Avalon, un peu déboussolée, et elle se rendit compte qu’elle était restée tétanisée comme une potiche. C’est qu’elle ne s’attendait pas à recevoir un livre dès son arrivée ! Elle finit alors par se décoincer, souriant à sa nouvelle de dortoir alors qu’elle se penche pour ramasser le bouquin et le lui tendre. « Je suis vraiment désolée. Tout va bien ? » Elle acquiesça d’un signe de tête en répondant : « Oui oui ne t’inquiète pas, ça va, son attaque a loupé ! » Elle lui sourit sincèrement, lui rendant son livre alors qu’elle se dirigea vers son lit, y déposant son sac et s’asseyant de façon lourde dessus. Punaise elle était épuisée ! Relevant les yeux vers Avalon, elle lui demanda : « Comment ça se fait que tes manuels traversent le dortoir ? Tu cherches à les enchanter ? » Elle enlevait ses chaussures en même temps qu’elle parlait, se disant que c’était peut-être vrai après tout, peut-être qu’elle tentait un sortilège. Ou peut-être qu’elle voulait juste empêcher des intrus d’entrer… Loin d’être une mauvaise idée !

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Déjà que je ne fais pas de gros efforts pour me sociabiliser avec mes nouvelles camarades de dortoir, il ne manquerait plus que j’en assomme une ! Encore il s’agirait de Tracy, passe encore, j’aurais éventuellement besoin de me défouler. Mais Megan ? La pauvre, elle ne m’a jamais rien fait ! Pas que Tracy m’ait fait quoi que ce soit directement me direz-vous. Mais sur le principe, j’ai besoin d’orienter mes pensées négatives sur des causes et le comportement de menteuse de Bennett s’avère en être une suffisante. Quoi qu’il en soit, même si je ne suis pas très proche d’elle et que je ne la connais pas, je m’en voudrais de blesser la blondinette. C’est la raison pour laquelle je m’approche elle, paniquée à l’idée que le bouquin l’ait touchée et prête à lui administrer les gestes de premiers secours en cas de besoin. « Oui oui ne t’inquiète pas, ça va, son attaque a loupé ! » Je lâcherais presqu’un soupir de soulagement si c’était mon genre, mais je me contente de l’observer avec attention quelques secondes supplémentaires pour m’assurer que l’attaque a effectivement loupé avant de me contenter de son sourire. « Ouf ! » je lâche quand même, apaisée alors qu’elle me rend mon livre. Sans ménagement, je le lance sur mon lit, m’assurant qu’il n’y a personne dans cette direction cette fois-ci, avant de me laisser tomber sur le dos à côté, lasse de cette journée. Lasse de cette semaine. Lasse de cette rentrée. Et dire que le pire est sans doute à venir ! Que c’est réjouissant. Peut-être aurais-je du demandé à suivre des cours par correspondance … Au moins j’aurais pu déprimer tranquillement dans ma chambre. Malheureusement, je m’étais renseignée et ça n’existe pas… Ils manquent cruellement de modernité ces sorciers ! « Comment ça se fait que tes manuels traversent le dortoir ? Tu cherches à les enchanter ? » Il me faut quelques secondes pour me rappeler que je ne suis pas toute seule dans la chambre et que dans ce genre de situation, il convient de communiquer. Surtout quand on a failli sauvagement assommer sa colocataire avec un livre de Sortilèges. Je fais un effort surhumain pour me mettre en position assise et ainsi croiser le regard de ma camarade. « Même pas. Je voulais tester leur aérodynamisme. Je dois avouer que je ne suis pas déçue ! » Je commence avec sarcasme avant de réaliser que l’aiglonne risque peut-être de mal le prendre. Après tout je ne connais pas ses réactions et après avoir presque attenté à sa vie, je préfère ne pas me la mettre sur le dos immédiatement. « Enfin en vrai, je voulais surtout lui faire regretter d’être aussi ennuyeux. Mais entre nous, je ne pense pas que ce vol plané ait changé quoi que ce soit. » Je lance un regard dégoûté à ce fameux manuel avant de me reconcentrer sur la jeune fille. Hors de question que je me lamente sur mon sort et explique par A + B que je vis très mal mon redoublement. Je ne suis pas du genre à me confier aussi facilement. En plus, elle-même semble avoir eu une rude semaine. « Ca a été ta journée ? Pas d’autres attaques de livres à déplorer ? » je demande sur le ton de la rigolade histoire de faire un peu de conversation. Après tout, n’est-ce pas ce qu’on est supposé faire entre colocataires ? Notez mon effort ! Moi qui n’en fais aucun depuis la rentrée. Après si elle préfère le silence, moi ça me va très bien aussi. J’ai des idées noires à ressasser.

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Depuis la rentrée, le dortoir était bien différent de l’année dernière, et ce n’était pas pour déplaire à Megan. Retrouver ses deux amies avait quelque chose de très rassurant, et voir de nouvelles têtes n’était pas pour lui déplaire. Avalon en faisait partie et même si elle ne la connaissait pas tellement, elle n’avait aucun apriori sur elle, aucun jugement. Bon, déjà de base parce que ce n’était pas son genre de juger sans connaître, mais aussi parce que la jeune fille lui semblait agréable et elle avait l’impression que ce n’était qu’une question de temps pour qu’elle apprenne à la connaître un peu plus. Elle ne s’attendait juste pas à ce que cela se produise avec une attaque de manuel à peine rentrée dans leur petit cocon. Avalon parut un peu paniquée en voyant le bouquin passé à quelques centimètres de la jeune blonde mais Megan la rassura immédiatement. Elle n’avait pas l’habitude de voir les livres volés par ici, essentiellement parce que toutes étaient souvent absorbées par leur contenu, ce qui étira les lèvres de la jeune Euston. Son soulagement la fit sourire de façon bienveillante, se dirigeant vers son propre lit afin d’y laisser tomber son sac qui lui avait bien pesé sur les épaules aujourd’hui ! Megan entendit le bruit du matelas qui se tord sous la lassitude de sa colocataire, jetant un petit coup d’œil vers elle avant de lui demander si elle cherchait à enchanter ses manuels. Qui savait, peut-être était-ce réellement le cas ? Elle n’avait pas le souvenir que ce soit un sujet de cours mais toute pratique était bonne à prendre… La Serdaigle se redressa afin de croiser le regard de la timide irlandaise. « Même pas. Je voulais tester leur aérodynamisme. Je dois avouer que je ne suis pas déçue ! » De nouveau, un petit sourire prend place sur les lèvres de Megan, se rendant évidemment compte de l’ironie de la situation. Le regard de la blondinette se posa de nouveau sur son manuel de Sortilèges, se demandant en réalité pourquoi celui-ci avait atterri à l’autre bout de la pièce. Et sa camarade répondit avant même qu’elle ne pose la question. « Enfin en vrai, je voulais surtout lui faire regretter d’être aussi ennuyeux. Mais entre nous, je ne pense pas que ce vol plané ait changé quoi que ce soit. » Effectivement, si ça fonctionnait, tout le monde le saurait. « Ah… » Répondit Megan simplement avant de sortir son propre manuel de son sac, le feuilletant avant de lui demander : « J’ai toujours trouvé ça intéressant les Sortilèges mais… je comprends que ça puisse ennuyer. » Dit-elle en relevant les yeux vers elle, ajoutant dans un haussement d’épaules : « Si tu as besoin d’aide, enfin si je peux te la donner… je n’dis pas être meilleure que toi mais… enfin tu vois… » Megan finit par souffler avant de fermer son bouquin en même temps que ses yeux. C’était toujours une catastrophe quand elle essayait de parler à quelqu’un qu’elle ne connaissait pas, elle avait peur d’être indiscrète, de vexer ou de mal s’y prendre. Et au final, elle en était ridicule. Elle se pinça alors les lèvres, soufflant une nouvelle fois un peu pour elle avant de relever les yeux vers Avalon. « Si je peux t’aider, n’hésite pas. » Voilà qui était plus clair, et accompagné d’un petit sourire (timide ?), c’était sincère. « Ca a été ta journée ? Pas d’autres attaques de livres à déplorer ? » Un petit rire sortit de la bouche de Megan alors qu’elle s’assit sur son lit, reposant son manuel à côté d’elle. « Les livres sont calmes hors de cette pièce… Enfin, tant que je ne croise pas un bouquin de Soin aux Créatures Magiques. » Lança-t-elle avec un rictus amusé, se remémorant ce fameux manuel qu’ils avaient eu… Elle finit par hausser une nouvelle fois les épaules. « Ca a été, oui. Un peu fatiguée mais ça doit être le temps de se refaire au rythme. Et toi ? Tout se passe bien depuis la rentrée ? » Evidemment qu’elle savait qu’elle était, de base, d’une année supérieure à elle. Et évidemment qu’elle savait qu’elle avait passé l’année précédente aux cachots. Megan ne voulait pas faire de boulettes et mettre mal à l’aise Avalon mais… Elle ne savait jamais trop comment s’y prendre. Sa maladresse était bien trop grande et elle faisait attention à chacun de ses mots pour ne pas brusquer sa nouvelle colocataire.

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« J’ai toujours trouvé ça intéressant les Sortilèges mais… je comprends que ça puisse ennuyer. » Je ne peux contenir ce sourire sarcastique de franchir mes lèvres. Evidemment, ça ne lui viendrait jamais de jeter au travers de la pièce un manuel de cours. Après tout, c’est une Serdaigle. Nous sommes chez les Serdaigle ici, la maison de la sagesse et des érudits. Quel être humain normalement constitué aimant lire et apprendre jetterait sans ménagement l’outil même de la connaissance ? Techniquement, je suis supposée être de ce bord-là également me direz-vous, mais plus d’une fois je n’aime pas qu’on me case dans une catégorie aussi facilement et qu’on me dise « tu es comme ça donc tu te dois de te comporter comme tel ». Certes je suis une Serdaigle parce que j’aime apprendre, mais je ne suis pas que ça. Je suis plus que ça, et avec mon esprit de contradiction, je me ferai toujours une joie de ne pas faire ce qu’on attend de moi. Après tout, j’ai mon propre libre arbitre. Et puis, comment réagirait-elle, elle, si elle avait redoublé et qu’elle devait se refarcir les mêmes cours ? C’est vraiment un cauchemar pour tout Serdaigle, je peux vous l’assurer. « Si tu as besoin d’aide, enfin si je peux te la donner… je n’dis pas être meilleure que toi mais… enfin tu vois… » Mon petit sourire se fane tandis que Megan essaie de communiquer. Je la savais timide mais je ne savais pas qu’elle avait du mal à parler aux autres à ce point. Peut-être que je l’impressionne ? On m’a souvent fait remarquer que j’intimidais assez facilement les autres sans forcément le vouloir. Allez savoir pourquoi. Néanmoins, je ne suis pas du genre à rire de la difficulté de Megan. Même si je peux me montrer très sarcastique, ce n’est pas dans ce genre de situation. Je ne profite pas de la faiblesse des autres disons. Et surtout, j’ai également une sœur qui n’est pas du genre bavarde et qui a parfois tendance à avoir du mal à s’exprimer. En effet, elle préfère même plutôt ne rien dire alors … Dans ces moment-là, je sais qu’il ne faut pas la presser. Il faut attendre qu’elle se sente plus en confiance pour dire ce qu’elle pense vraiment. C’est donc la technique que j’adopte, penchant la tête légèrement sur le côté avec intérêt, attendant que la blondinette articule véritablement ses pensées, même si je pense en avoir déjà compris le sens. « Si je peux t’aider, n’hésite pas. » Le sourire qui étire mes lèvres est cette fois-ci plus doux, presque bienveillant. J’ai vu sur son visage la difficulté qu’elle éprouvait ainsi qu’un peu d’impatience également de son propre comportement. Et maintenant qu’elle est parvenue à me dire ce qu’elle pensait vraiment, un sourire timide éclaire son visage. C’est vraiment trop mignon. « C’est gentil. Mais je crois que de nous deux, c’est moi qui devrais te venir en aide si jamais tu en ressens le besoin. Après tout, je suis la redoublante, je suis supposée avoir vu tout ça ! » J’essaie de dire ça comme une plaisanterie, mais ça me sonne faux. Je n’arrive pas à plaisanter de ça, pas encore. J’ai vraiment du mal avec cette situation. Ca me bouffe de l’intérieur. Pourtant je devrai voir cela comme une seconde chance. La chance de pouvoir obtenir d’excellentes notes à mes Buses mais … Je n’y arrive pas…

Afin de m’éviter de m’énerver pour rien, je change de sujet de conversation, même si je sais qu’indubitablement, mon redoublement ressurgira à un moment donné. Il va me suivre toute l’année de toute façon… « Les livres sont calmes hors de cette pièce… Enfin, tant que je ne croise pas un bouquin de Soin aux Créatures Magiques. » Je lâche un petit ricanement. Ah ce livre… Il m’avait bien fait rire. Je crois qu’il nous a donné à tous du fil à retordre mais moi j’ai bien aimé ce challenge. « Bah alors, tu as eu du mal à le mater ? » Je demande amusée. Je me souviens de Savannah, totalement paniquée à la maison quand le livre a essayé de lui foncer dessus dans notre chambre. C’était beaucoup trop drôle. « Ca a été, oui. Un peu fatiguée mais ça doit être le temps de se refaire au rythme. Et toi ? Tout se passe bien depuis la rentrée ? » Est-ce que je peux rire ? Parce que cette rentrée est vraiment une grosse blague et que j’avais bien dit que cette histoire de redoublement reviendrait au galop. C’est tellement prévisible. Comment fait Savannah pour ne pas être autant affectée par tout ça ? « Bof. » Je lâche pour toute réponse avant de soupirer. Lasse, je me retourne de façon à m’installer sur le ventre, callant mon menton au creux de mes mains et observant ma jeune camarade. « C’est nul de revoir les mêmes choses que l’année dernière. Comme j’étais bien déterminée à avoir d’excellentes notes à mes Buses, je connais déjà tout le programme, ou presque. Tu sais, normalement j’aime les bouquins et je n’en avais jamais jeté un comme ça. J’aime les Sortilèges aussi … Mais là, j’ai l’impression de n’avoir plus rien à apprendre. » Je dis songeusement. Pourquoi est-ce que je lui dis tout ça au juste ? Je ne sais pas vraiment. Peut-être que j’avais juste besoin de lâcher du lest, de finalement mettre des mots sur mes pensées. Pour autant, ce n’est pas ça qui changera la donne. Je secoue la tête, comme pour chasser tout ça avant de reporter mon attention sur Megan. Assez parlé de moi, je ne veux pas m’apitoyer sur mon sort ni qu’on me plaigne, ça ne servirait à rien. « C’est vrai que le rythme est assez soutenu. Mais ça va ? Les cours te plaisent ? » Comme si une Serdaigle pouvait répondre que non, les cours étaient chiants à mourir.

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Megan avait toujours aimé apprendre, s’instruire, en connaître encore plus, toujours plus. Alors oui, les Sortilèges, en autres, lui plaisaient beaucoup. Elle arrivait plutôt bien à retenir ce qui les concernait et ça l’aidait énormément mais elle pouvait comprendre que cette envie, cet intérêt ne pouvait pas plaire à tout le monde. Sans trop anticiper ce qu’elle allait dire, la jeune Euston proposa son aide à Avalon avec une maladresse folle. Il n’y avait pas à dire, elle était mal à l’aise d’un rien, se remettant constamment en doute et faisant tout pour ne pas blessé ou vexé quelqu’un. Au point qu’elle soit ridicule. Comme c’était le cas actuellement. Le regard que sa camarade lui porta lui prouva qu’elle devait sans doute avoir l’air d’une idiote. C’était magnifique comme première approche, n’est-ce pas ?! Elle reprit alors ses esprits, soufflant comme pour se redonner une certaine contenance, fermant les yeux et se concentrant. Après tout Avalon était une fille sympa qui n’avait pas été désagréable le moins du monde, elle n’avait pas à être stressée comme ça ! Elle finit alors par se décider à reprendre simplement la parole et à lui dire qu’elle pouvait l’aider, qu’il ne fallait pas qu’elle hésite. C’était le cœur de ce qu’elle voulait dire avant mais en plus succinct, clair, et moins bête. Son sourire rassura Megan et elle le lui rendit de façon reconnaissante. Elle ne la jugeait pas, c’était tout ce dont elle avait besoin. « C’est gentil. Mais je crois que de nous deux, c’est moi qui devrais te venir en aide si jamais tu en ressens le besoin. Après tout, je suis la redoublante, je suis supposée avoir vu tout ça ! » Il était vrai qu’elle avait un an de plus et sûrement beaucoup plus de maturité… au vu de nombreuses péripéties. Dont Megan ne pouvait pas parler, elle ne saurait pas s’y prendre, c’était certain. La blondinette eut un petit sourire timide, elle ne savait pas trop comment réagir à son humour mais elle ne voulait pas qu’elle s’en sente gênée alors elle ajouta : « Après on peut s’entraider. On n’est pas forcées qu’il y en ait juste une qui aide l’autre… Et redoubler te donner une nouvelle chance, je suis sûre que tu vas tout gérer. » Lui dit-elle avec un sourire bienveillant, sachant très bien que ce n’était pas de leur faute si tant de gens avaient redoublé. Ca n’avait rien à voir avec leur compétence et ils devaient être valorisés, Megan y tenait ! Elle était loin d’être plus intelligente qu’elle, et s’entraider lui paraissait être une bonne option. Comme elles le faisaient avec Alaska ou Tracy, entre autres.

« Bah alors, tu as eu du mal à le mater ? » Les lèvres de Megan s’étirèrent de façon amusée alors qu’elle répondit : « Sincèrement, beaucoup de mal. Ce livre est juste effrayant… et bon, je ne suis pas très téméraire non plus, il devait le sentir, je suis sûre… » Finit-elle par dire en tapotant ses lèvres de son index, comme si elle réfléchissait à la question. Après tout, il devait y avoir de ça, il avait dû ressentir la peur comme un animal pouvait le faire et l’utiliser contre elle, ou n’importe quel élève. Mais y repenser maintenant était plutôt drôle, il fallait l’avouer.
Parler de la journée n’était pas le plus emballant qui existait. Assez banal en fait, et pas mal de fatigue due à la reprise mais Megan ne voulait pas se plaindre, hors de question. Elle ne put cependant s’empêcher de demander à Avalon comment ça se passait depuis la rentrée. Après tout elles partageaient la même chambre, elle se disait que savoir comment elle vivait tout ça était plutôt normal. « Bof. C’est nul de revoir les mêmes choses que l’année dernière. Comme j’étais bien déterminée à avoir d’excellentes notes à mes Buses, je connais déjà tout le programme, ou presque. Tu sais, normalement j’aime les bouquins et je n’en avais jamais jeté un comme ça. J’aime les Sortilèges aussi … Mais là, j’ai l’impression de n’avoir plus rien à apprendre. » C’était fou comme elle lui faisait penser à Alaska et Tracy. Elles avaient eu la même détermination, la même force… et Megan admirait tellement leur courage ! En fait, elles avaient beaucoup de chose en commun et la jeune Euston se disait que sa colocataire avait effectivement plus à lui apprendre que l’inverse. « T’es vraiment courageuse ! Du coup tu ne peux que cartonner cette année. Même si c’est un peu ennuyant de revoir les mêmes choses, tu peux toujours faire mieux. Tente de voir ça comme une force, tu vas exceller dans tes BUSEs ! » Lança Megan, extrêmement admirative de cette force de caractère que semblait avoir la jeune fille. « Tu peux aussi en profiter pour lire d’autres bouquins qui te font de l’œil depuis longtemps, y en a tellement. » Oui, là c’était l’amoureuse des livres qui parlait. Mais si elle avait plus de temps, elle en lirait des tonnes et des tonnes, de divers registres, elle aimait tellement ça ! « C’est vrai que le rythme est assez soutenu. Mais ça va ? Les cours te plaisent ? » Avec une certaine réserve, Megan approuva d’un signe de tête, se mettant en tailleur sur son lit avant de répondre : « En fait, c’est plus le fait d’apprendre et d’en connaître plus sur des tas de choses qui me plait. Les cours aident à le faire mais je ne suis pas forcément à l’aise dans une salle de classe, à devoir prendre la parole alors que j’ai juste envie de me cacher dans un trou de souris… C’est étrange je sais. » Et pourquoi lui disait-elle ça au juste ? Aucune idée ! Peut-être qu’elle se sentait bien avec la jeune fille, sans savoir pourquoi, et qu’elle avait l’impression qu’elle ne la jugerait pas. Après tout, elle prenait plus de confiance en elle de jour en jour, grâce à Allen, à Tasha et Elliot, Edward, Alaska et Tracy, etc. Grâce à ses proches elle arrivait à être plus sûre d’elle mais ce n’était pas encore gagné, et en parler lui donnait l’impression que c’était peut-être moins grave que ce qu’il paraissait.

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Le sourire timide que me renvoie la blondinette montre que ce n’est pas vraiment la réponse à laquelle elle s’attendait. Pleine de gentillesse et de bonne volonté, elle me propose son aide et moi je me permets de lui rappeler que j’ai redoublé et que je n’ai techniquement pas besoin de son aide. Après tout, je ne m’appelle pas Savannah. Je suis le cerveau des jumelles si on peut dire. Ca ne partait pas d’un mauvais sentiment, aussi j’espère que ma camarade de dortoir ne l’a pas mal pris. Je n’ai pas toujours le tact nécessaire pour mettre les gens à l’aise mais bon, ce n’est pas aujourd’hui qu’on va me changer. A l’opposé, Savannah était celle qui avait du cœur et qui savait comment s’y prendre avec les gens pour ne pas les brusquer. A dire vrai, je ne m’encombre pas de ce genre de choses. Autant dire les choses telles qu’elles sont. Et puis, ce n’est pas comme si ce redoublement m’était encore resté en travers de la gorge … Je crois que j’ai encore besoin de l’extérioriser et quoi de mieux que d’en parler de façon sarcastique. Après tout, si Blackman n’avait pas pris le château d’assaut et ne nous avait pas fait vivre un enfer, je n’en serais pas là. Je serais à ma place, avec les 6èmes années, avec mes amis du tout début, à continuer mon apprentissage de manière normale. Malheureusement, les choses ne seront plus jamais normales à mes yeux. Il y aura toujours un arrière-goût d’amertume et de rancune envers ceux qui nous ont fait souffrir… « Après on peut s’entraider. On n’est pas forcées qu’il y en ait juste une qui aide l’autre… Et redoubler te donne une nouvelle chance, je suis sûre que tu vas tout gérer. » C’est décidé. Cette petite la, je l’aime bien. Elle semble être de ceux qui essaient toujours de voir les choses du bon côté même si cela n’est pas évident. L’optimisme excessif des gens a rapidement tendance à m’agacer mais tant qu’elle n’en abuse pas, tout ira bien entre nous. Je lui retourne un sourire affectueux. « Tu as raison, on peut essayer de s’entraider. Je pense que je pourrai avoir besoin de ta bonne humeur, j’en manque cruellement en ce moment. » Je dis d’une voix qui se veut amusée mais qui pourtant reflète la vérité. Depuis la rentrée, j’ai l’impression de me lever tous les jours du pied gauche. Chaque jour se ressemble et m’ennuie. Chaque jour me donne envie de retourner auprès des miens pour essayer d’oublier tout ce que nous avons vécu. Mais chaque jour je me retrouve entre les murs du château qui nous a vus souffrir et je continue d’avancer, d’un air morose, haïssant la fatalité qui m’a faite redoubler. Songeuse, je fixe quelques secondes la blondinette avant de me décider. « Tu sais quoi ? On a qu’à se dire qu’on est là pour l’autre en cas de besoin. » Alors que les mots franchissent mes lèvres, je me rends compte de l’infantilité de ces paroles. On dirait des gamines de 5 ans qui veulent devenir amies. « Tu me diras, tu dois déjà avoir tes amies si tu as besoin d’aide. » Je rajoute avec humour et en rigolant. Après tout, elle n’a pas eu à redoubler. Elle est dans son année avec ses amies de dortoir du début. Moi, à l’inverse, j’ai l’impression d’être une étrangère parmi elles. Vous me direz, je n’ai pas vraiment fait d’effort pour m’intégrer dès le début. Je n’en avais pas vraiment envie. « Mais ne t’inquiète pas, normalement, je n’aurais pas trop à t’embêter. » Je termine comme pour marquer un point final à cette tentative de faire amie-amie. Je ne suis de toute façon pas du genre à me reposer trop sur les autres pour avancer dans la vie. Je peux très bien prendre soin de moi-même toute seule.

Alors que le sujet dévie sur le livre de Soin aux Créatures Magiques, je découvre une autre facette de la personnalité de la Serdaigle : une jeune fille douce mais pas vraiment brave. « Sincèrement, beaucoup de mal. Ce livre est juste effrayant… et bon, je ne suis pas très téméraire non plus, il devait le sentir, je suis sûre… » Je ne peux m’empêcher de rigoler et de l’imaginer face à un chien. Personnellement, ce livre m’avait amusé mais je sais qu’au début, Sav’ n’en menait pas large également. Mais je leur accorde, les réactions du livre en question étaient assez impressionnantes. « C’était sa façon à lui de te demander de l’affection. » Je dis avec un clin d’œil complice en repensant qu’il suffisait juste de caresser le monstre pour qu’il se calme et accepte d’ouvrir ses pages. Lorsque Megan me demande comment se passe les choses pour moi depuis la rentrée, je finis par légèrement ouvrir mon sac pour encore râler. Toujours plus. A croire que je ne me lasserai jamais de me plaindre sur ce fichu redoublement et sur cette année en carton. « T’es vraiment courageuse ! » Je hausse les sourcils, surprise par cette réaction. Ce n’est pas vraiment ce à quoi je m’attendais parce que je ne me considère pas exactement comme courageuse. « Du coup tu ne peux que cartonner cette année. Même si c’est un peu ennuyant de revoir les mêmes choses, tu peux toujours faire mieux. Tente de voir ça comme une force, tu vas exceller dans tes BUSEs ! » Je peux toujours faire mieux ? Tu m'’étonne … « Je peux difficilement faire pire en même temps. » Je grommelle. Pas besoin de rappeler les faits et ce qu’il s’est passé une fois encore l’année dernière. « Tu peux aussi en profiter pour lire d’autres bouquins qui te font de l’œil depuis longtemps, y en a tellement. » Elle et toujours comme ça ? A voir le bon côté des choses ou il lui arrive de se dire que la vie c’est de la merde ? Sérieusement, c’est une vraie question que je me pose là parce que pour être honnête, elle me fait penser à un bisounours. « T’en fais pas pour ça, c’est déjà ce que je fais. » Je dis en faisant un signe de tête en direction de la pile de bouquin qui se trouve à côté de mon lit. J’avoue, j’ai un peu pillé la bibliothèque dernièrement. Il y a de tout, à la fois parce que je suis curieuse et que j’ai envie d’en savoir le plus possible sur tous les sujets, mais aussi parce que j’essaie de trouver ce qui pourrait vraiment m’intéresser pour ma spécialisation. Je n’ai encore aucune idée de ce que je peux faire de ma vie après en fait et je commence à me poser de sérieuses questions. « En fait, c’est plus le fait d’apprendre et d’en connaître plus sur des tas de choses qui me plait. Les cours aident à le faire mais je ne suis pas forcément à l’aise dans une salle de classe, à devoir prendre la parole alors que j’ai juste envie de me cacher dans un trou de souris… C’est étrange je sais. » J’hoche la tête. Non pas parce que cela semble étrange comme elle dit, mais plutôt parce que je peux comprendre cette sensation. Personnellement, je ne suis pas une grande bavarde, mais ça ne me dérange pas de donner mon opinion en public. Si les gens ne sont pas d’accord avec ce que j’ai à dire, je n’en ai strictement rien à faire. Mais je sais que ce n’est pas forcément une partie de plaisir. Addie a toujours eu du mal à s’exprimer dès qu’il y avait beaucoup trop de monde à la maison, et comme on est une famille nombreuse, autant dire que ce n’est pas sa petite voix qu’on entend le plus. « Non, je comprends. C’est pas toujours évident de s’exprimer quand tout le monde écoute. Le secret c’est de se moquer de ce que les gens peuvent penser. Tu vis pour toi, pas pour eux, alors n’aies jamais peur de dire ce que tu as à dire. Je sais que c’est souvent plus facile à dire qu’à faire mais une fois qu’on a intégré ce principe, la vie paraît tout de suite plus simple, je t’assure. » Je ne sais pas si Megan prendra en compte et mettra en application mon commentaire, après tout on ne se connaît pas vraiment mais bon … A elle d’en faire ce qu’elle en veut après tout. Laissant la jeune Serdaigle réfléchir à ces paroles, je roule sur mon lit pour atteindra ma table de nuit et en sortir des confiseries moldues. Mon choix s’arrête sur les M&M’s au peanut butter et je ne mets pas longtemps pour ouvrir le paquet. « T’en veux ? » Je propose poliment à ma camarade.

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