Après avoir accompli mon examen d’études des moldus, je suis retournée à la bibliothèque pour me détendre devant un bon livre d’action. Vous vous demanderez comment je peux me permettre de me détendre alors que nous avons encore des épreuves à passer et à cela, je vous répondrais tout simplement qu’il suffit d’être organisé et d’avoir bossé tout au long de l’année sans relâche. J’ai attrapé le bon rythme ; une bonne alimentation, un peu de sport le matin ‒ c’est à croire que je m’inspire d’Ashley ‒ une bonne nuit de sommeil et une fréquence régulière de travail sur des mois. Par conséquent, je ne révise même pas durant la semaine fatidique puisque j’ai déjà tout assimilé. A la rigueur, je peux me permettre de jeter un œil vite fait à des fiches synthétiques lorsque des détails tels que des ingrédients à ne pas oublier dans une potion me semblent un peu flou d’un moment à un autre. Mais, honnêtement, je peux affirmer que je suis prête et disposée à cartonner à cette épreuve en Potions. Je sais que la professeur est loin d’apprécier de mettre des bonnes notes à tout le monde et qu’il faut mériter ses félicitations mais j’ai suffisamment confiance en ma perfection pour me dire qu’elle me mettra un Optimal.
Lorsque je rentre dans la salle, l’ambiance devient toute silencieuse. Il n’y a pas un bruit, sauf peut-être les jambes de mon voisin qui s’excitent pour un rien de manière nerveuse. Malgré tout, je reste sereine et j’attends sagement que Burgess ait fini de nous donner ses consignes et nous distribue les copies. Je m’empare ensuite de ma plume et je lis l’énoncé. Je découvre qu’en premier lieu, il y a un questionnaire à points négatifs et je me lance avec confiance. C’est plutôt facile pour une première partie, je trouve. Je connais la liste des ingrédients de toutes les potions étudiées depuis le début de ma scolarité donc je parviens à déjouer les pièges. Par exemple, il est évident que l’on utilise du tribulus pour la solution de force et non pas de l’ellébore. Autre exemple, il n’y a pas de jasmin dans la potion d’actée en épi mais de l’absinthe. La pierre de lune ne procure aucun goût sucré au philtre de paix et ne possède pas les propriétés dictées par la consigne. Le temps de mijotée de la potion d’enflure est bel et bien entre 45 et 60 minutes en fonction du chaudron utilisé. La potion de ratatinage fonctionne sur les objets pour les rétrécir ou bien pour interrompre le processus de vieillissement. La composition du Doxycide est bonne mais elle n’est pas dans le bon ordre. La potion Aiguise-Meninges permet effectivement de contrer le sortilège de confusion. Pour ce qui est de la potion capillours, la valériane n’a pas la propriété d’empêcher la chute des cheveux. Cela n’a rien à voir. Quand j’en arrive enfin à la dernière question, je souris ; il serait absurde de rater une potion d’amnésie puisse améliorer la mémoire du buveur.
Je passe ensuite aux questions de cours qui demandent plus de réflexion et de temps. Pour la potion de beauté, c’est très simple car il en existe deux types : celles qui permettent de soigner son aspect et qui contiennent parfois du pus de Bubobulb ‒ pour soigner l’acné par exemple ‒ et celles qui permettent de masquer son aspect, comme lorsque les harpies en utilisent pour devenir jolie.
Pour ce qui est de l’utilité de la potion d’enflure, tout le monde sait qu’on l’emploie notamment pour créer son antidote, soit le Philtre Dégonflant. Je réponds naturellement à la troisième question et prends plus de temps pour la quatrième qui demande plus de détails et d’explications. En soi, je trouve cette première partie bien trop simple par rapport à ce que l’on a fait en classe et j’espère bien que la pratique apportera plus de challenge.
Je poursuis sur un nouveau paragraphe expliquant en quoi la Solution de Force peut constituer un remède à la potion affaiblissante et je termine sur la sixième question en évoquant la sensation glacée des flammes violettes.
Il me reste désormais une heure pour le sujet d’argumentation et je compte boucler ça en quarante-cinq minutes pour me laisser le temps de relire après. Je jette un œil au sujet et je finis par sourire ; le fameux philtre de paix, c’est un typique des BUSEs en Potions d’après des anciens élèves et il faut croire qu’il est encore à l’honneur, cette année. Le sujet n’est pas difficile mais long car il y a pas mal de choses à dire. J’entame une introduction en étudiant les origines de sa création, le célèbre potionniste Zygmunt Budge vivant sur sa petite île d’Hermetray avec un troupeau de moutons dont il prenait soin. Mais un jour ses moutons se sont retrouvés nerveux à cause de prédateurs qui souhaitaient en faire leur repas alors monsieur Budge a inventé cette potion pour calmer ses animaux et les empêcher de se montrer trop agités.
Je cite ensuite la liste de ses ingrédients pour mieux analyser et écrire les effets de chacun par rapport à la concoction et ses bienfaits. Par exemple, le sirop d’Ellébore est de base une plante très toxique et les moldus pensaient pouvoir l’utiliser auparavant pour soigner la folie ou les troubles nerveux mais il fallait surtout l’utiliser dans les potions pour ses propriétés curatives magiques. Quant à la Pierre de lune, elle permet, de base, de soigner les impuretés, les allergies, les convulsions, les états de choc et la circulation de sang. Mais elle favorise aussi l’équilibre hormonal et peut développer l’intuition, l’ouverture d’esprit et estomper la peur de l’autre. J’utilise tout le temps que je me suis donnée pour livrer des détails plus poussés sur les autres ingrédients et répondre à la question. Je conclus en apportant des critiques par rapport aux limites de la potion même si elles ne sont pas très nombreuses.
Enfin, je pose ma plume et soupire avec satisfaction ; c’est enfin terminé, je n’ai plus qu’à relire pour corriger les fautes. En tout cas, cela avait été très facile et je suis certaine de viser la plus haute note avec mon travail.