Nietzsche a écrit; " L’absurdité d’une chose n’est pas une raison contre son existence, ça en est plutôt une condition. " Dois-je en conclure que l'organisation du bal alors qu'on est sous le joug d'un sociopathe est une chose absurde, mais si elle n'était pas aussi absurde, elle ne vaudrait pas la peine d'exister parce que son absurdité est une condition à son existence ? Du coup, si ce bal aurait sa place, il ne serait pas prédisposé à être absurde ? C'est bien embêtant tout ça. Je ne sais plus trop où poser mes pensées qui vagabondent d'une idée à l'autre, d'une question à une autre. Une chose est certaine, que ce bal soit absurde ou pas, que cette absurdité soit une condition à son existence, ce qui est une condition à la mienne est que je n'y mette pas les pieds. Trop de gens, trop de bruits, trop de risque qu'on me touche alors que j'en aie pas envie, trop de mangemorts qui me foutent la trouille et, par-dessus tout, trop d'Andrea. Si je peux m'éviter la torture de la langue de vipère de mon demi-frère le temps d'une soirée, je ferai avec. Le choix est assez aisé à dire vrai.

Un peu après le repas du soir, je me rends dans mon dortoir pour attraper mes livres de métamorphose. On a un devoir à rendre pour la semaine suivante et je compte bien m'y mettre dès maintenant. Pendant que tout le monde va s'amuser au bal, c'est le moment idéal pour aller profiter de la bibliothèque qui sera sans le moindre doute assez vide. Personne pour venir m'embêter alors que je travail. Le rêve quoi ! Espérons seulement que le bruit de la musique qui s'élèvera dans la salle de bal dans à peu près une heure ne viendra pas jusqu'à bon. Ce serait clairement embêtant de se voir obliger de supporter cette musique. Je prendrais bien un petit passage à la surdité ce soir. Pour une fois que l'une de ces crises ne seraient pas chiantes à souhait, mais plus que bienvenue. Enfin, je suis réaliste, je sais parfaitement qu'il ne faut pas rêver et qu'elle ne viendra pas. Je n'ai pas manqué la moindre potion depuis des semaines. Réglé comme une horloge vous dis-je. Chaque matin et chaque soir je fais mon tour à l'infirmerie à la même heure. Pas aucun signe de faiblesse depuis des mois même. Mon dernier passage à vide remonte à l'été dernier et ça me va très bien ainsi.

Assis à ma place habituelle à la bibliothèque, je remplis des centimètres et des centimètres de parchemin. Le sujet de ce devoir n'est nul autre que la métamorphose humaine. Facile vous dis-je. Pas besoin d'ouvrir le moindre livre comme les demandes du professeur Cooper sont assez basiques. Enfin, en ce qui me concerne... J'ai déjà toutes les informations imprégnées dans mon lobe frontal ; zone de la mémoire. Autant dire que je suis une encyclopédie vivant et on ne serait pas tout a fait près de la vérité. Il ne me faut donc pas plus d'une demi-heure pour compléter mon travail. Je lève la tête de mon parchemin, regardant le soleil qui commence à descendre à l'extérieur. Il ne doit pas être plus de 19h30 ce qui me laisse exactement une demi heure pour parcourir la bibliothèque à la recherche d'un bouquin intéressant que je n'aie pas déjà lu avant de devoir me rendre à l'infirmerie pour mon traitement. Ça risque d'être une tâche plutôt difficile de trouver cette perle rare vu le nombre de livres présents ici que j'aie pu lire au courant des cinq dernières années. Autant s'y mettre maintenant si je veux mettrela main sur un truc qui sustentera ma curiosité pour la soirée. Je délaisse donc mes choses sur la table de travail, m'enfonçant dans les rayons. Mes pas me mènent d'eux-mêmes aux abords de la Réserve ; la tentation ultime. Je n'ai toujours pas eu la permission d'y entrer malgré mes tentatives répétés afin d'obtenir la permission de l'un de mes enseignants. C'est encore plus difficile depuis que Blackman à pris le contrôle du château. Je laisse mes yeux dérivés sur les bouquins parfaitement alignés sur les étagères de l'autre côté de la grille. Quel plaisir ce serait que de pouvoir seulement ouvrir l'un de ces livres...

Megan n’avait même pas eu à réfléchir : il était hors-de-question qu’elle aille à ce bal. Trop d’hypocrisie, trop de douleur, trop de personnes qui lui faisaient peur… Nan, c’était impossible, elle serait tétanisée et ferait crise de panique sur crise de panique si elle trouvait au moins un peu de courage pour s’y rendre. Elle n’en avait tout simplement pas l’envie. Elle en avait parlé à Tasha et Perrin et étant donné que ces deux amis n’y allaient pas non plus, l’affaire était close. C’était très bien. Elle ne pouvait s’empêcher de se demander si Allen allait y aller. Et si c’était le cas, avec qui ? A cette pensée, elle sentit son cœur se serrer. Jalousie ? Crainte ? Bêtise ? Les trois se mêlaient et elle se rendait bien compte qu’elle n’était plus vraiment indifférente au doux charme du jeune garçon. C’était bien ça le problème. Elle n’était sûre de rien et elle paraissait les trois quarts du temps à côté de la plaque.

Installée sur son lit, elle venait de fermer son bouquin. Elle l’avait lu d’une traite et se sentait encore imprégnée de sa si charmante histoire qui la faisait rêvée. C’était une fille, une vraie fille coquette qui aimait prendre soin d’elle et les romans à l’eau de rose. En ce moment, ils lui faisaient du bien, et elle avait besoin d’en retrouver un pour finir la soirée, loin de tout ce bal idiot et de l’euphorie étrange que cela provoquait. Elle regarda l’heure. Il était un peu plus de 7pm et elle se disait qu’elle avait encore le temps d’aller à la bibliothèque pour trouver quelque chose d’attrayant à se mettre sous la dent pour la soirée. L’aiglonne ne savait pas où était passée sa meilleure amie, elle ne l’avait pas vue de la journée, et elle n’avait pas le courage de travailler alors qu’elle était obnubilée par la pensée qu’on pouvait faire la fête « en haut » alors que certains de ses amis et ses camarades croupissaient « en bas ». C’était ridicule ! Elle descendit alors dans la salle commune sans pouvoir s’empêcher de regarder si le jeune Rivers s’y trouvait. Ce n’était pas le cas, il devait être en bonne compagnie, en route pour le bal. Cette pensée l’attristait mais comment pouvait-il en être autrement ? Elle chassa alors cette pensée de son esprit – enfin elle tenta – et prit la direction de la bibliothèque en espérant croiser Tasha ou encore Edward. Ce dernier la rassurait rien qu’en le sachant non loin d’elle, c’était pour dire. Enfin bref, là elle pensait à un bon bouquin. « Je ne vais pas laisser la bibliothèque ouverte toute la nuit Miss Euston, dépêchez-vous de faire votre choix ! » Lui conseilla la bibliothécaire alors que Megan acquiesçait ses dires d’un signe de tête avant d’aller vers le rayon qui l’intéressait le plus pour ce soir. Le lieu était désert et ça aurait pu paraître flippant mais la blondinette aimait bien ça. Tranquillité. C’était ce que ce moment lui aspira. Devant une étagère, elle passa plusieurs minutes à se décider à choisir. Elle finit enfin par prendre un bon bouquin à l’eau de rose de base, un conte de fée bourré de morales mais avec une happy end, ce dont elle avait besoin. Livre en main, elle allait prendre la direction de la sortie quand elle entendit du bruit du côté de la réserve. Elle hésita avant que son côté curieux prenne le dessus et qu’elle s’y dirige avec discrétion, passant en premier lieu la tête derrière une étagère afin de voir qui se trouvait là. Surprise, elle remarqua que la personne en question était Matrim. Que faisait-il là ? Enfin, le voir dans la bibliothèque au lieu du bal ne l’étonnait pas mais, que faisait-il près de la réserve. Remballant son appréhension, elle mit de côté sa timidité maladive étant donné qu’elle connaissant le garçon – bien qu’il se montrait parfois froid avec elle, bien qu’il soit attentionné malgré lui, elle ne pouvait pas l’oublier concernant Andrea… - et alla se placer à côté de lui en croisant ses bras, livre tout contre sa poitrine. « Tu sais que ce n’est pas en les regardant que ça les fera venir à toi… » Dit-elle avec une certaine douceur tout en fixant la réserve, se disant qu’elle pouvait se faire envoyer bouler et qu’elle ne préférait mieux pas croiser le regard de Matrim quand il le ferait. Parce que oui, sa réserve à elle, elle était bien présente ! « Tu ne vas pas au bal ? » Se surprit-elle à lui demander alors qu’elle parcourait machinalement des yeux les bouquins se trouvant dans cet endroit si attrayant… oui, elle aussi elle aimerait bien y avoir accès. Mais elle respectait toujours les règles, les suivait et s’y tenait, hors-de-question d’y déroger. Par contre, si on lui permettait d’aller dans la réserve avec l’accord d’un adulte, elle serait la première à y mettre les pieds !

AVENGEDINCHAINS

Le regard plongé dans les rayons de livres de la réserve, je ne faisais qu'imaginer la sensation que ça ferait de pouvoir mettre la main sur l'un de ces bouquins. Découvrir son contenu, les connaissances qu'ils nous réservaient derrière la couche de poussière qui les recouvrait tous. Si certains se serait aventurer à l'intérieur de la réserve malgré les consignes spécifiant de ne pas le faire sans avoir une autorisation écrite de la part d'un professeur, je n'aurais jamais osé faire une telle chose. Premièrement, parce que je respectais l'autorité de mes enseignants et tout ceux qui se trouvait au-dessus. Même dans ce régime qu'on pourrait aisément qualifier de totalitaire, avec à la tête de l'école un sociopathe doublé d'un psychopathe aux idées très arrêté sur la qualité de sorcier, je ne m'aventurais pas à aller à l'encontre des règles. Les anciennes comme les nouvelles. Si savoir Spencer enfermé dans les cachots ne me plaisait pas et que nos discussions me manquaient, je n'allais pas osé aller lui parler ou tenter de le contacter. C'était trop dangereux. Voir ce qu'ils faisaient quand on brisait les règles était assez horrible comme ça pour ne pas avoir envie de m'y tenter à mon tour. D'autant plus que j'attirerais aussi des ennuis à mon ami. C'était un peu le même principe pour la réserve. Si j'y entrais sans avoir la permission de le faire, penseraient-ils que j'avais quelque chose à voir avec la pseudo-rébellion qui avait éclatée dans la Grande-Salle il y a quelques mois? Je préférais ne pas chercher à savoir. C'était trop inquiétant, trop stressant. La simple pensée de me faire punir me donnait envie de vomir, des tremblements et les oreille qui bourdonnait. Non merci, je vais en rester loin. De plus, les règles, elles ont un je ne sais quoi de réconfortant. Elles donnent une ligne de conduite qui à le dont de me rassurer. Une ligne solide sur laquelle se poser sans avoir peur de perdre notre chemin en cours de route. Et puis, j'ai cette affreuse obsession de me sentir obligé de les respecter. S'il est indiqué sortie, on ne peut pas y entrer. Ça ne fonctionne pas. On peut pas faire ça. C'est juste comme ça. Donc le panneau interdit au-dessus de la porte de la réserve, il a un effet répulsif sur moi. Je ne pourrai pas y mettre les pieds, bien que mon esprit y vogue si facilement.

J'étais donc là, planté au milieu du chemin, le regard fixé sur la réserve lorsqu'une voix me fit sursauter. Ma main chercha par réflexe l'élastique à mon poignet, le claquant nerveusement. « Tu sais que ce n’est pas en les regardant que ça les fera venir à toi… » ,dit doucement la voix que je reconnus assez rapidement; Megan. Je me détendis partiellement, assez mal à l'aise par sa proximité. Je n'aimais pas que les gens soient si près et là, à peine à un pas sur ma gauche, se tenait la petite serdaigle. Je fis un pas discret pour mettre un peu de distance entre nous. Voilà qui était mieux. Mon regard passa de la réserve à la jeune femme puis de retour sur la réserve. « Oui, je sais. Il faudrait une baguette. », commençais-je d'une voix qui laissait assez transparaître mon ennuis. « Je n'ai pas encore réussi à avoir la permission d'y entrer, mais ce n'est pas faute d'essayer. », confiais-je à Megan d'une voix un peu distraite. Si, dans les premiers lieux, la présence de la petite serdaigle me mettait mal à l'aise, ce n'était plus trop le cas. En fait, je la trouvais réconfortante. J'aimais bien la voir, tous les matins, à l'infirmerie. Elle était une présence stable dans mon emploi du temps, dans ma journée. J'aimais l'entendre me dire bonjour tous les matins, et lorsqu'elle n'y était pas, je me surpris à me demander pourquoi même à m'inquiéter. Chose étrange comme je ne la connais pas beaucoup en dehors des observations que j'aie pu mener sur elle. Nous ne sommes pas vraiment ami, juste des connaissances très vagues. L'attachement que j'aie pour elle, il me fait peur. J'ai l'impression qu'il me rend vulnérable et que s'il lui arrive quelque chose, je vais mal le prendre et que ça va me faire mal. C'est pour cette raison que j'aime pas m'attacher aux gens. Ils finissent toujours par m'abandonner. Mon père. Ma grand-mère. Spencer qui est dans les cachots. Je préfère être tout seul dès le départ, ça empêche les déceptions.

« Tu ne vas pas au bal ? » , me demanda Megan. Sa question me surpris, en premier lieu. Pourquoi faire? Voir tous ces gens se trémousser sur de la musique. Me planquer dans un coin pour éviter qu'on me toucher – chose que je haïs – et regarde les autres se faire les yeux doux? Non merci, pas pour moi. « Non. », répondis-je simplement. Pas besoin d'élaborer davantage. Elle avait pas demandé pourquoi. C'était une pure question à réponse affirmative ou négative. Et puis, je n'avais pas envie d'élaborer sur le pourquoi... « Tu sais qu'à la base, les bals de fin d'année avaient été créés pour célébré l'achèvement d'un travail ardu durant l'année scolaire? Traditionnellement, on couronne un roi et une reine du bal. Un genre de concours de popularité. Les moldus utilisent souvent le thème du « bal de fin d'année » dans les films et les séries pour adolescents le présentant comme un événement important dans la vie des protagonistes. » , je déblatérais le tout comme si on venait de me demander de rédiger une disserte sur le sujet. « Si tu veux mon avis, c'est futile et ça ne sert à rien. Comment peut-on célébré une réussite alors qu'on a même pas nos résultats scolaires? Quant à célébrer un achèvement, c'est un non-sens puisque nous n'avons même pas la certitude qu'on sortira d'ici un jour... » Je n'étais pas le plus positif du lot, je le savais. J'étais surtout connu pour être réaliste. Je déclarais les faits tels qu'ils étaient sans me soucier de l'effet que ça pouvait avoir sur les autres. À quoi bon ce cacher derrière des faux-semblants? Je fixai donc la réserve, évitant le regard de Megan sans vraiment attendre de réponse de sa part. Étions nous sensé faire la conversation maintenant où s'était terminé? Parce que j'avais rien à ajouter...

Déranger le Poufsouffle était loin d’être l’idée première de Megan. Elle l’avait vu et sans vraiment savoir pourquoi, le voir regarder mystérieusement la réserver avait attisé sa curiosité. Ce n’était pas vraiment comme parler à un inconnu. Matrim était une connaissance, une personne qu’elle voyait tous les jours et qui avait une régularité assez rassurante dans son quotidien. Il ne parlait pas beaucoup, il était plutôt… étrange, mais qui ne l’était pas ? Elle-même l’était, elle en avait bien conscience, mais elle avait bien conscience que les deux jeunes gens étaient très différents l’un de l’autre. Cela ne l’empêchait pas pour autant de voir une certaine bonté en ce garçon qui avait pris le temps de venir la voir quand elle s’était retrouvée à l’infirmerie « à cause » d’Andrea. Elle ne disait pas être en accord avec ce qu’il avançait sur l’aiglon, ou même être en désaccord, mais désormais elle était perdue… encore plus qu’elle ne l’était à la base, c’était pour dire !

« Oui, je sais. Il faudrait une baguette. » Très terre-à-terre comme réponse, et loin d’être le sous-entendu de Megan. Pour dire la vérité, il faudrait bien plus qu’une baguette… et la suite des paroles du garçon confirma la pensée de l’aiglonne. « Je n'ai pas encore réussi à avoir la permission d'y entrer, mais ce n'est pas faute d'essayer. » Un regard interrogateur se posa sur lui. Pas faute d’essayer ? D’essayer d’avoir la permission ou de forcer le cadenas qui devait être soumis à des tas de sortilèges ? Elle garda ses quelques questions pour elle, n’étant pas du genre indiscrète, posant juste à son tour ses yeux sur cet endroit aussi attirant que mystérieux. Megan ne dit rien de plus, remarquant qu’il n’y avait pas vraiment de débat à avoir là-dessus mais se disant que sans permission, autant éviter d’y aller. N’allons pas chercher des ennuis là où il n’y en avait pas, surtout par les temps qui courent…

Changeant de sujet, la jeune Euston avait demandé, là encore sans vraiment savoir pourquoi, si Matrim allait au bal. La réponse était sous ses yeux mais la vraie question était s’il voulait vraiment s’isoler ou s’il cherchait juste une échappatoire à ce quotidien aussi torturant que douloureux. « Non. » fut sa première réponse. Logique… pourquoi lui en dirait-il plus ? De toute façon, elle ne demandait pas le pourquoi du comment, c’était juste une question pour créer une discussion, s’il le voulait… ce qui ne semblait pas être le cas et ce qui la gênait au plus haut point, n’aimant pas être insistante. Elle approuva alors d’un signe de tête en se pinçant les lèvres, prête à tourner les talons pour ne pas avoir l’impression de le déranger – parce que c’était clairement ce qu’elle ressentait – alors qu’il reprit, la stoppant net dans son initiative : « Tu sais qu'à la base, les bals de fin d'année avaient été créés pour célébré l'achèvement d'un travail ardu durant l'année scolaire? Traditionnellement, on couronne un roi et une reine du bal. Un genre de concours de popularité. Les moldus utilisent souvent le thème du « bal de fin d'année » dans les films et les séries pour adolescents le présentant comme un événement important dans la vie des protagonistes. » La blondinette le fixait, fronçant légèrement les sourcils tout en l’écoutant avec une certaine attention. Elle avait joint ses mains, jouant avec ses deux bagues avec une certaine nervosité mêlée à une curiosité intellectuelle. C’était intéressant… assez connu, mais intéressant de voir la façon dont Matrim faisait ressentir encore plus l’ironie de l’organisation de ce bal ainsi que son absurdité. Avec un mal-être naturel bien présent, elle mordit sa lèvre tout en se rendant compte qu’il n’avait pas fini. Parce que pour dire vrai, il avait totalement raison. « Si tu veux mon avis, c'est futile et ça ne sert à rien. Comment peut-on célébré une réussite alors qu'on a même pas nos résultats scolaires? Quant à célébrer un achèvement, c'est un non-sens puisque nous n'avons même pas la certitude qu'on sortira d'ici un jour... » Ok… alors là, vraiment, Megan se sentait mal à l’aise. Il cherchait à la faire fuir, c’était ça ? Elle le savait tout ça mais elle tenait à son petit espoir. Elle n’était pas venue le voir pour qu’il fasse voler le peu de bonheur qu’elle ressentait en éclat. Et encore moins pour qu’il lui fasse peur et ne la tétanise, comme elle pouvait vite se retrouver à l’être. Avalant sa salive avec une certaine difficulté, elle le fixait encore, le regard aussi perdu qu’apeuré. Pourquoi lui disait-il ça ? « On sortira. » Dit-elle d’une voix faible en repensant à la conversation qu’elle avait avec Allen. « Tout n’est pas tout noir ou tout blanc. Ce bal est peut-être ridicule mais… certains en ont besoin. Je… je n’y crois pas non plus, en cette célébration, mais… Matrim… c’est un moment où les gens peuvent être ensemble et… ben… on ne peut pas être seul, on a besoin des autres… tu… tu t’en rends compte ?! » Elle le confrontait un peu, c’était vrai, mais tout simplement parce qu’elle ne le comprenait pas. Il la repoussait constamment alors qu’elle avait l’impression qu’ils pourraient être amis s’il n’était pas si… borné (?). Elle était peut-être seule en ce moment mais elle savait que malgré sa timidité, elle avait besoin de ses proches, de Tasha surtout et de tellement d'autres... elle ne pouvait s'empêcher de penser à eux. Certains le traduisaient par le fait d’aller à un bal, et même si elle ne partageait pas cet avis, elle le respectait. Tout comme elle respectait Matrim. Mais ce dont elle doutait extrêmement était à savoir si l’inverse était vrai…

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