(#) Sujet: Dans de beaux draps. Jeu 16 Fév - 15:55
Neville prononça le mot de passe au pied de l'énorme griffon de pierre - « Feraverto » – et laissa Charles et Hécate s'engouffrer avant lui dans l'escalier de pierres qui les amena devant la porte du bureau directorial. Sa colère n'avait pas désenflé depuis les serres, d'autant qu'il se torturait les méninges pour savoir ce qui avait amené la jeune Hécate à se laisser aller à de tels manoeuvres. Il espérait sincèrement que la directrice sanctionnerait enfin Charles par quelque chose de plus coriace que les heures de colle qu'il collectionnait avec plaisir depuis ses premières années à Poudlard sans que cela n'influe sur son comportement.
Il évitait soigneusement de regarder les fautifs, de peur que leur expression ne contrarie son jugement et le mène à adoucir ses propos. Il se savait faible et ses pulsions d'autorité, comme celle de ce soir, étaient relativement courtes en terme de durée. Neville était quelqu'un de bien, un excellent pédagogue et un très bon professeur, mais il jouait d'avantage la carte du professeur-grand frère que celui du professeur-tyran et cela avait des inconvénients. Comme l'impossibilité pour lui de s'imposer ailleurs que dans les serres sans hausser le ton.
Neville frappa trois grands coups à la porte et lorsque la voix du Professeur McGonagall retentit derrière le battant, il ouvrit et poussa sans ménagement les deux élèves à l'intérieur, ferma la porte d'un coup sec derrière lui et brandit l'espèce de cigarette à l'asphodèle qu'il avait écrasée dans les serres.
« Professeur McGonagall, je crois que les moeurs de certains de nos élèves doivent être corrigés,» clama-t-il en guise d'introduction.
Il s'avança jusqu'au bureau, y posa le joint et se retourna vers les Serdaigle, l'oeil furibond, les bras croisés, attendant que la directrice prenne la parole.
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(#) Sujet: Re: Dans de beaux draps. Jeu 16 Fév - 18:09
Prise de conscience.
Voilà ce à quoi Hecate aurait voulu échapper. Il y avait des fois où oublier, tout oublier, la libérait de ses angoisses, comme cela avait été le cas. Le retour à la réalité n'en était hélas que plus difficile... mais était-ce réellement la réalité? Non, il ne s'agissait certainement que d'illusion. Un cauchemar, une nouvelle hantîse qui s'était mise à voguer dans les spires de son esprit. Ce ne pouvait décemment pas être la réalité. Elle ne pouvait pas avoir inspiré une bouffée de cette chose, se retrouver les lèvres collées à ce monstre, se retrouver confrontée à son professeur de botanique, puis envoyée chez la Directrice. Non, ce n'était que les effets néfastes de cette herbe qui se propageait en elle. Hallucination. Nulle réalité, il n'y avait là qu'une nouvelle angoisse destinée à lui faire perdre tous ses moyens. Ce ne pouvait pas être autrement. Les méandres de la caverne aux mauvais rêves, voilà au milieu de quelles eaux obscures elle se retrouvait. C'est peut-être pourquoi elle l'avait suivi sans mot dire, sans songer une seconde que cette scène se déroulait réellement, ailleurs que dans sa tête. Non, c'était tout simplement impossible. Non. Non. Non.
Dans les escaliers, le doute était survenu et l'avait tiraillé. Parfois, l'on disait que pour se libérer de ses rêves, il suffisait de se pincer. Est-ce que c'était la même chose après avoir inhalé cette substance, après que ses volutes se soient répandues dans ses poumons? Elle avait pourtant vainement essayé, de se pincer. Non, elle ne se réveillait toujours pas. Alors les angoisses avaient redoublé, et elle avait commencé à envisager le pire. Le pire, aurait été que cette scène soit réellement en train de se dérouler. Ailleurs que dans sa tête, mais bel et bien entre les serres de Botanique et le bureau de la Directrice. Non. Parce que si avait été le cas, cela signifiait qu'elle avait réellement consenti à saisir le joint. La Hecate ordinaire ne l'aurait pas fait, elle aurait simplement jeté à son camarade un regard empli de reproches et aurait brusquement tourné les talons. Alors pourquoi donc? Pourquoi elle ne s'éveillait pas? Restait l'éventualité selon laquelle elle s'était véritablement trouvée dans les serres, en train d'aspirer cette chose, et qu'elle était réellement en train de monter les escaliers, à la suite du professeur Londubat. Que par sa faute, ciquante points avaient été retirés à Serdaigle... immonde cauchemar. L'illusion commençait à s'estomper, pour faire place à une réalité douloureuse, un présent abominable. C'était impossible. Tout bonnement improbable. Jamais. Jamais.
Nouvelle angoisse. Affronter le regard sévère de la Directrice. Elle en brûlait déjà de honte, car effectivement, elle avait honte d'elle-même. Elle avait été stupide, et jamais elle n'aurait du, jamais. Son regard vide arborra soudain une expresion consternée, à l'instant-même où elle reconnut que cette scène était bien plus qu'une crainte. Ce n'était pas elle. Ce ne pouvait pas. Qu'avait-elle fait de l'Hecate qui se serait trouvée outragée d'avoir adopté un tel comportement? Rien, strictement rien ne justifiait ce qu'elle avait fait. Un doigt passa sur ses lèvres, avant qu'elle ne se mette à ressentir un violent dégoût. Elle se dégoûtait, à présent, et pouvoir regarder à nouveau son reflet dans le miroir pour les six prochains mois serait une tâche ardue. Culpabilité. Affronter les conséquences de ses actes.
Elle n'avait rien dit. Parce que tout d'abord, elle n'était pas en position de dire quoi que ce soit, puis parce qu'elle n'avait rien à dire. Rien à justifier, rien à ajouter. Elle aurait seulement voulu tout effacer.
" C'est de ma faute. "
Nulle volonté de couvrir Charles. Seulement, elle savait à quel point elle avait raison, c'était sa faute et jamais elle n'aurait du accepter. Jamais.
Dernière édition par Hecate T. Juliet le Sam 18 Fév - 14:06, édité 1 fois
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(#) Sujet: Re: Dans de beaux draps. Ven 17 Fév - 17:12
« Mon suicide scolaire est en cours. Aveuglé par l'arrogance, pétri de rancœur, je suis encore à l'abandon. Je peine à prendre conscience. Je passe d'un état fantasmagorique à cette réalité brutale et détestable sous les traits du professeur Londubat. Je me lève sans me faire prier, les yeux légèrement plissés et les pupilles encore dilatées. La tête haute, mais l'honneur bien bas, j'attends la suite des évènements en silence. Parfois le hasard n'est pas à notre avantage. Je considère un bref instant ma camarade, quelque peu désolé pour son compte. Mais le semblant de compassion laisse place à l'horreur. J'éprouve... encore! Cette sorte d'attirance malsaine, de désir réprimé. Surement les effets secondaires du joint; j'ai peut-être eu un peu la main forte sur la dose. Un ange passe. Haussant imperceptiblement les épaules, je pense à la version imaginée. Dans cette réalité, j'aurais attiré la jeune femme tout contre ma poitrine. Continuant une langoureuse caresse des cheveux bruns et défaits. Afin de sentir la douceur et le soyeux de ses mèches sombres, et le délicat parfum qui s'y dégage. Bien plus enivrant que n'importe quelle substance illicite... Ne peut-on plus se déchirer en paix? J'aurais assurément, sensible aux avances de la belle, à sa manière implicite de m'accueillir en son sein, à ses yeux voilés, dessiné la courbe de ses épaules d'un doigt taquin. Sa peau aurait peut-être été parcourue de frissons. Ses lèvres entrouvertes auraient accueilli le sillage humide de ma langue. Quelques doigts se seraient égarés vers le creux sensuel de la poitrine, alors que son gilet tomberait au sol, comme par... magie. Murmurant quelques paroles, susurrant des insanités, chuchotant toute mon envie. Il me faut m'écarter de cette léthargie à présent. Reprendre contact avec cette réalité qui me répugne tant. Pauvre imbécile, excellant dans l'art de foutre sa vie en l'air. J'écoute le discours du professeur Londubat, sans expression apparente. Je ne me permets aucun commentaire, ou sourire en coin. Oh, certes, j'aurais pu louer les valeurs indiscutables de cet homme plus que respectable, lui dire toute mon admiration, et bla bla bla. Je retire la carte du flatteur du dimanche de mon jeu, puis même, je ne pourrais formuler ma réelle affection pour l'homme en sa présence. Un renvoi? Je n'ai jamais saisi toute la portée d'un renvoi. Non mais vraiment, c'est d'un illogisme! Prenons un élève qui souhaite tout, sauf étudier et rester en cours. Il ne travaille pas, et peut même se montrer enclin à commettre quelques bêtises. La meilleure punition trouvée et appliquée? Lui donner un ticket gratuit pour rentrer chez lui. Hautement pédagogique, en effet. Mon regard se perd vers le reste du joint en miette, quelque peu peiné. Je suis contre le gaspillage, un vrai écologique quand les circonstances le demandent! En revanche, si il s'agit d'un renvoi définitif... Comme l'a soigneusement souligné le professeur, je n'en suis pas à ma première expérience. Bien j'imagine partir pour l'institut Durmstrang, en bon fils à papa que je suis. Mon père ne manque ni de contacts, ni de réputation. Puis leur robe couleur rouge sang est des plus ravissantes à mon avis. Ou partir sur les traces de Gellert Grindelwald, passionnant! Bon après niveau climat, le Grand Nord ne m'enchante pas outre mesure. Je me laisse mener avec une surprenante docilité, mais je m'accorde sur le fait qu'il n'est pas très avisé d'ouvrir mon clapet. Puis j'en suis à un tel point où tenter de défendre mon sort est vain. Je n'ai jamais été un grand optimiste, au fond. Je ne me leurre pas sur les conséquences de mes actes ce qui est... pire, quand on y réfléchit quelques minutes. Encore si j'étais juste aveugle... Eh bien non. Tiens, j'aurais aimé continuer à courir dans le jardin féerique... A m'abriter sur les arbustes, à contempler les belles voutes puis enfin, quand trempé jusqu'à la moelle, à sortir. J'aurais levé le visage au ciel, comme tant de fois, maudissant le mal-être qui emplit mon âme. J'attends avec calme, sinon avec lassitude. Je sens la couverte de Mrs Dalloway, œuvre moldue écrite par Virginia Woolf. C'est l'histoire d'une femme qui organise des soirées. »
Il était une fois...
À SAVOIR Arrivé(e) le : 21/04/2011 Parchemins rédigés : 1545 Points : 1 Crédit : (c) Septimus Veturia
DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Pouvoirs spéciaux: Aucun pour l'instant Poste de Quidditch: Aucun Patronus: Epouvantard: Matières suivies et niveau: Points Défis: (0/0) Disponible pour un RP ?: D'autres comptes ?:
(#) Sujet: Re: Dans de beaux draps. Sam 18 Fév - 19:28
La journée était déjà bien avancée alors qu'on frappa brutalement à la porte. Visiblement, c'était devenu une habitude ces derniers temps d'arriver sans prévenir. Neanmoins, cela ne la gênait pas plus que cela. N'attendant personne, elle s'était accordée quelques minutes pour lire la Gazette du Sorcier reçue au petit déjeuné. Minerva McGonagall releva les yeux vers la porte et autorisa son visiteur inconnu à entrer tout en repliant soigneusement son journal qu'elle reposa sur son bureau.
La porte s'ouvrit sur un professeur Londubat des plus énervés accompagné par deux élèves de Serdaigle qui ne bronchaient pas. Sa surprise fut totale. Qu'avaient-ils donc bien pu faire pour le mettre dans un tel état et pire encore être escortés jusque là ? Ce n'était pas le genre des enseignants de l'école de les envoyer directement dans son bureau, préférant généralement s'occuper seuls des punitions à coup de retraits de points et d'heures de retenue. Aussi le méfait devait être des plus importants...
« Professeur McGonagall, je crois que les moeurs de certains de nos élèves doivent être corrigés.»
Si elle ne comprit pas tout d'abord où il voulut en venir, elle n'eut pas à se questionner longtemps sur la question que l'objet du délit finit son bureau. C'était donc ça ? Son visage pâlit presque aussitôt alors qu'elle relevait une fois encore les yeux vers ses élèves. Qu'avaient-ils donc en tête ?! Visiblement pas grand chose s'ils espéraient pouvoir enfreindre toutes les règles sans rien risquer.
" C'est de ma faute. "
La voix de la demoiselle lui fit réaliser pleinement qui elle était. Sous le choc de leur arrivée elle n'avait pas forcément pris la peine de se rappeler l'étendue de leur dossier scolaire, plein plus intriguée par les raisons qui les avaient mené jusqu'ici que par leur identité. La surprise laissa donc place à l'incompréhension...
"Taisez-vous Miss Juliet." ordonna t-elle sèchement alors qu'elle se levait. "Je suis extrêmement déçue par votre comportement. Je vous pensais plus intelligente que cela, vous laissez entraîner dans ce genre de stupidité illégale ne vous ressemble guère Miss, il serait vraiment temps pour vous de vous ressaisir et de faire en sorte que ce soit un incident isolé ! Je vous veux ici, dans mon bureau, tous les soirs après les cours ainsi les samedis et dimanches matins, jusqu'à ce que je juge bon d'arrêter."
Si même les élèves auxquels personne n'avait jamais rien eu à reprocher se mettaient à faire n'importe quoi, elle ne donnait plus très cher de la peau de sa chère école. C'était bien la première fois que cela allait aussi loin. Entre les tentatives de meurtre en plein bal et la consommation d'elle ne voulait pas savoir quoi dans l'enceinte du château, la jeunesse semblait vouer à l'échec.
"Quant à vous, Monsieur Fitzgerald, quand comprendrez-vous que vous êtes ici dans une école, que vous devez vous comporter comme un élève et non comme un vulgaire délinquant ? Vous n'aurez pas le plaisir de rentrer chez vous ce soir. Puisque les retenues ne vous font plus le moindre effet, vous serez pour le moment consigné dans votre salle commune. Interdiction d'en sortir en dehors des heures de cours et des repas, aucune sortie à Pré-au-Lard non plus, et ce jusqu'à nouvel ordre."
Il fallait espérer que cela ait un quelconque impact sur le jeune homme, bien plus en tout cas que tous les points perdus et les heures de retenue du monde... Malheureusement, rien n'était moins sûr...
"Une lettre sera envoyée à vos parents dès ce soir. Et je vous conseille fortement de vous faire oublier, tous les deux."
[HJ: Charles, rejoindre Durmstrang après un renvoi n'est qu'un rêve lointain proche de l'utopie. Hagrid l'aurait probablement fait, et Grindelwald aurait sûrement intégré Poudlard si les changements d'école étaient possibles...]