La veille, pendant le dîner, le jeune homme avait rassemblé son plus gros stock de nourriture jamais réalisé, circonstance exceptionnelle obligée. Ce n'était pas tous les jours qu'il avait l'occasion d'apporter de la bouffe à un né-moldu dans le besoin alors il voulait faire les choses bien. Et par bien, il entendait là plusieurs rondelles de saucissons, deux sandwichs jambon-beurre, un autre au fromage et deux parts de cake aux pommes. Vu comme ça, ses provisions n'envoyaient pas du rêve mais il faisait dans la mesure du possible et surtout avec les moyens du bord. Bien sûr qu'il aurait largement préféré rapporter une bonne tranche de rôti ou une côte de bœuf mais comment était-il censé transporter ça ? C'était pas pareil que le reste, il ne suffisait pas d'enrouler dans du sopalin et de glisser incognito dans la poche. De toute façon, Oliver ne ferait pas le difficile, n'est-ce pas ? Il comprendrait ses raisons et mangerait de bon cœur. Maximilien regrettait vraiment de ne pas avoir prit plus, c'était son intention au départ mais les yeux ronds et les regards lourds de sens de ses camarades l'en avait dissuadé au dernier moment. Leurs geôliers avaient de bons yeux ou alors c'est lui qui n'était pas très discret, dans tous les cas il avait dû arrêter pour ne pas éveiller davantage l'attention et d'après Chuck, ils avaient eu de la chance de remonter dans leur salle commune sans être avoir été fouillés. Sûrement. L'adolescent s'en serait voulût de faire plonger plusieurs personnes avec lui mais comme ce n'était pas le cas, il ne regrettait pas le moins du monde d'avoir prit un risque. C'était pour la bonne cause, pour le sourire d'un ami, il n'y avait rien de plus beau. Oliver serait content, c'était la seule chose qu'il retenait. Il pourrait reprendre des forces, pas beaucoup mais quelques unes pour supporter les prochains jours. Il en aurait peut-être besoin. Maximilien ne pouvait rien lui dire mais avec ce qui se préparait sous le nez des mangemorts, peut-être que de nouvelles sanctions tomberaient. C'était dans le pire des cas mais comme les élèves s'organisaient vraiment pour une fois, il y avait moins de risques. Avec un peu – beaucoup – de chance, tout se déroulerait comme sur des roulettes. En attendant, comme rien n'était fait et sûr, il préférait s'excuser avant même d'avoir commencer.

En temps normal, l'adolescent n'était pas vraiment matinal mais comme il gardait quelques séquelles de la torture, notamment celle de ne pas beaucoup dormir, il n'eut aucun mal à se tirer du lit de bonne heure. Ça avait été l'une des conditions d'Oliver : très tôt le matin ou le soir. Pendant ses rares moments de temps libre, quoi. Maximilien avait choisit le matin parce que selon lui, l'ennemi ne s'attendait pas, ou en tout cas moins, à voir des élèves traînait tôt le matin plutôt que le soir. Sa logique n'était absolument pas vérifiable, carrément bancale mais ils avaient quand même convenu de faire comme ça. C'était mieux ça que de tergiverser des heures durant sans jamais trouver. Il y avait des risques, ouais, mais il y en avait tout le temps de toute façon alors maintenant ou plus tard c'était la même chose. Avant de se coucher, hier soir, Maximilien avait quand même jeter un œil sur les informations récoltés les derniers mois, au sujet des rondes des mangemorts. Ils n'avaient pas encore fait un planning précis, tout était noté en vrac mais il ferait avec, c'était mieux que rien. Il nota de faire un détour pour arriver jusqu'à la salle sur demande, mit sa capuche pour avoir peut-être le temps de fuir si on le voyait et quitta la salle commune. Il n'avait rien dit à personne, juste au cas où, comme ça il n'entraînerait personne si jamais on le surprenait. Sauf peut-être Oliver mais il fallait espérer alors que ce dernier aurait plus de chance. C'est lui qui prenait le plus de risque, monter des cachots jusqu'à la salle sur demande, ça demandait du temps et augmentait forcément le facteur risques. Maximilien lui avait envoyé un hibou avant de se coucher, pour lui indiquer les endroits qui ne devrait pas poser de problèmes, maintenant il n'y avait plus qu'à espérer que sa lettre n'ait pas été intercepté et qu'on ne les attendent pas sur place.

A première vue, personne. Maximilien attendit plusieurs minutes en silence avant de finalement se décider à entrer. Pas de signe de son ami, ce n'était pas pour lui plaire mais ça n'était pas encore inquiétant. Il savait qu'Oliver rencontrerait plus de difficulté, mieux valait qu'il prenne son temps même si c'était frustrant de ne pas savoir et de ne rien pouvoir faire. L'adolescent stressait, faisait les cents pas et ruminait, jusqu'à ce qu'il s'aperçoive du décor de la salle sur demande. Bonjour la surprise. Il n'avait pas demander d'endroit en particulier, juste souhaiter être dans un endroit tranquille avec son ami, alors la salle avait eu la voie libre et elle s'était faîte plaisir. Enfin elle peut-être mais à Maximilien oui et son ami penserait sûrement la même chose. C'était comme une sorte de grenier. Il y avait des tas d'objets de tous les côtés, empilés les uns sur les autres, du style la caverne d'Ali Baba. Une vraie mine au trésor. Maximilien manqua de sauter de joie avant de se rappeler que tant que son ami n'était pas arrivé, il ne pourrait pas. C'était un peu con mais il décida de passer la tête par la porte parce que c'était le seul truc qu'il pouvait faire. Comme ça au hasard, sans vraiment s'attendre à tomber sur Oliver et pourtant. « Viens, vite ! » lui lança t-il alors que ce dernier venait d'arriver. Les coïncidences, parfois ! « Je suis content que t'ai pu venir, ça me fait plaisir de te voir. » Et encore, c'était un faible mot. « Regarde moi c'te salle, on a une chance de fous ! » Maximilien était tout excité, c'était une journée qui commençait bien.

Les minutes s'écoulaient beaucoup trop lentement, c'était terriblement stressant. Comme durant les nombreuses heures où le jeune homme attendait sagement de pouvoir enfin s'endormir, comme pendant les cours barbants et inutiles dispensés par les mangemorts, comme à longueur de temps, tout simplement. L'arrivée des abrutis à l'idéologie vieille comme le monde et dépassée depuis presque autant de temps, avait tout changé. Des conditions de chacun au sein du château jusqu'à la manière de percevoir l'écoulement du temps. De son côté en tout cas, Maximilien avait l'impression que chaque jour durait une semaine. Il était totalement déréglé, se sentait las et perdait parfois la notion du temps au point de se demander si ça ne faisait pas déjà plus d'un an que la situation persistait. Ses doutes ne restaient jamais bien longtemps, il avait encore des moyens de se rappeler à la réalité mais pour combien de temps. Les longues heures où il attendait le sommeil, Maximilien espérait un miracle pour qu'on vienne les sauver ou au moins une bonne nouvelle. De l'extérieur serait l'idéal. A défaut d'en avoir reçu, lui en avait donné une. A son ami Oliver, réduit à l'esclavage comme les autres nés-moldus. Ça n'était peut-être pas la nouvelle du siècle mais ce serait certainement utile à échapper à certaines sanctions et vu l'ampleur de celles-ci, ça ne serait pas de trop. Les mois passaient et leurs geôliers ne se lassaient pas de les faire et voir souffrir. Ils se délectaient toujours plus de leurs cris, de leurs supplications, de vrais montres. En guettant l'entrée de la salle, le jeune homme culpabilisait. La salle sur demande était peut-être la meilleure solution pour être tranquille mais c'était aussi faire prendre des risques énormes à Oliver. Il s'en voulait, angoissait, au point de sortir, imprudent, le nez de la porte. Juste au hasard, comme ça. Il n'aurait pas pu rêver de meilleur timing. C'était comme si il avait pressenti – ou un truc dans le genre – la présence de son ami, qu'il pressa d'ailleurs à rentrer.

Oliver était là, le jeune homme pouvait relâcher la pression. « T’as même pas idée depuis combien de temps j’attends ça ! J’ai l’impression que ça fait des années ! » C'était rassurant de le voir lui, son sourire qui ne changeait pas malgré tout et son accolade enthousiaste. Rassurant aussi de voir que Maximilien n'était pas le seul à confondre parfois les mois avec les années. « Ouais, moi aussi. Que c'est bon de t'voir ! » Ces retrouvailles étaient exactement le genre de chose dont il avait besoin pour reprendre confiance en lui et assurer dans les jours prochains car l'enjeu était de taille. A peine quelques minutes qu'il avait retrouvé son ami et déjà il se sentait mieux. La fatigue qui pesait sur lui depuis plusieurs semaines le laissait tranquille, elle s'était comme envolée. Nul doute que c'était de voir Oliver qui le rendait léger et insensible à la fatigue, ça reprendrait plus tard, l'accablant plus mais pour l'instant ça lui laissait le temps de discuter de tout ce dont il avait besoin. Il y avait tellement de choses que l'adolescent ne savait pas trop comment commencer. Peut-être en laissant manger son ami avant ? Oui, ça n'était pas une mauvaise idée mais avant ça, il fallait recapter son attention. « Ouah…Tu gères ! Y a pas meilleur endroit pour commencer la journée ! » C'est vrai que la salle sur demande dans cet état était une vraie perle. Mieux, une mine de trésor. Le jeune homme n'était pas peu fière même si pour le coup, il n'avait pas fait grand chose. Si, mais pas consciemment en fait. « J'suis d'accord, c'est top comme endroit et je pense qu'on peut trouver des trucs utiles en fouillant. » L'adolescent avait hâte de s'y mettre, sans savoir si il en aurait beaucoup de temps pour. Peut-être que si il parlait en même temps qu'ils s'activaient ça pourrait le faire ? « Ton imagination me surprendra toujours. » Son imaginaire inconscient, surtout. « Je dois t'avouer que je n'y suis pas pour grand chose. Je pensais juste à être avec toi, dans un lieu où on serait tranquille et puis ça a donné ça. Je ne savais pas que c'était possible, sinon je serais venu farfouiller depuis longtemps. J'suis content que ça te plaise, c'est l'agréable surprise du jour. » Avec un peu de chance, Oliver repartirait avec un truc utile de son côté et avec encore plus de chance, Maximilien aussi. « C’est trop bon d’être ici ! » Et Oliver n'était pas au bout de ses surprises. Il n'allait pas seulement en prendre plein la vue mais plein le ventre aussi. Enfin, ça n'était pas un repas de ouf mais c'était des trucs à se mettre sous la dent en plus. « Je t'ai aussi ramener des trucs. » annonça fièrement Maximilien. « Assis-toi et regarde bien.  TADAA ! » s'exclama t-il en sortant de ses poches la nourriture piquée lors du dîner de la veille.

L'espace d'un tout petit instant, le jeune homme s'était cru le matin d'une journée d'avant lambda. Malgré la bonne heure, ça aurait pu être possible. Étrangement, il se serait lever de bonne heure et dans la foulée, aurait réveiller Oliver parce qu'il faut se soutenir dans tous types de situations ? Quand à la raison qui les auraient pousser à rejoindre la salle sur demande, ça aurait pu être n'importe quoi. Un rien aurait fait l'affaire, à vrai dire. Mais ça n'était pas un matin ni une journée d'avant lambda, les deux amis ne s'étaient pas retrouvés spontanément et des cours bien chiants ne les attendaient pas par la suite. Enfin si, mais seulement pour l'un. La réalité avait vite rattrapé Maximilien parce que leur accolade ne trompait pas, elle était chargée d'une émotion qui n'aurait pas eu lieu d'être en temps normal. Enfin si mais pas amplifiée. Les mangemorts changeaient absolument tout. Voir un ami, lui parler, faire quelque chose avec lui (etc..) devenait presque un miracle. Est-ce que c'était normal ? Non, pas le moins du monde. Ils vivaient dans une société où il n'y avait pas d'esclaves depuis longtemps. Sauf les elfes de maison, mais de ce qu'il savait, c'était normal. Les concernés n'avaient pas l'air de s'en plaindre, donc ça devait l'être. Uniquement pour eux mais leurs geôliers ne voyaient pas la chose du même œil. Les nés-moldus étaient devenus les bien moins lotis du château, ce n'était clairement pas normal. C'était profondément injuste. Maximilien redoutait le moment où il devrait laisser son ami repartir aux cachots. Il y avait pensé toute la nuit, au moins autant qu'à leurs retrouvailles. C'était un tord de se focaliser là-dessus, le temps volé s'écoulerait bien trop vite pour avoir le temps de regretter. Heureusement, depuis que son ami l'avait rejoint dans la salle sur demande, il n'y pensait plus. D'autres idées moins joyeuses avaient prit la place mais c'était sans compter l'enthousiasme d'Oliver. Lui au moins semblait prêt à pleinement profiter de cette agréable parenthèse, il était l'exemple. « Carrément ! » Un sourire franc se dessina sur son visage, Maximilien était content de ne pas avoir fait les choses à moitié. Il avait non seulement rapporter de la bouffe pour son ami mais les avait aussi transporté dans une sorte de placard ou de grenier immense. Un truc génial qu'il ne voulait plus quitter. « La salle sur demande a remarqué à quel point on était tordu ! » Et à quel point ils avaient besoin d'aide, surtout. Avec de la chance, ils trouveraient vraiment des trucs utiles. Que ce soit des choses à rapporter aux cachots ou bien peut-être des trucs utiles dans les projets de contre-attaque. Il ne devait pas oublier d'en parler, d'ailleurs. C'était assez délicat, le jeune homme ne voulait pas donner de faux espoir à son ami mais d'un autre côté, il ne pouvait pas ne pas lui en parler. Après. Chaque chose en son temps. « J’ai l’impression de plus être à Poudlard là, et pour la première fois, ça me soulage ! Ta surprise est la meilleure ! » C'était une surprise qui le surprenait lui le premier, d'ailleurs. Tant que le résultat était bon, c'était le plus important.

« Et tu n'as pas tout vu. Je suis le meilleur des meilleurs ! » Il fanfaronnait un peu mais ce n'était pas le cas hier, face aux regards accusateurs de ses camarades de maison et ceux des mangemorts à la sortie. Il souriait maintenant mais n'oubliait pas ses sueurs froides. « T’es un grand malade ! T’aurais pu te faire chopper ! » C'était pas peu dire mais Oliver n'était pas obligé de savoir. Il devait en profiter et non culpabiliser pour les risques. Si ils devaient s'arrêter de prendre des risques, personne ne ferait plus rien et la situation serait encore plus insupportable qu'elle ne l'était déjà. « J'ai le talent, t'inquiètes je gère ! » Enfin, pour la prochaine fois il n'en ferait pas autant. Ou il se répartirait la tâche entre le midi et le soir. Il aurait le temps d'y réfléchir. En tout cas, il ne recommencerait pas de suite, juste au cas où on l'avait repéré et qu'on comptait le fouiller. Ouais, il devenait parano avec les mangemorts, à croire que c'était leur réel but de les rendre tous fous. « Je peux ? » L'adolescent écarquilla les yeux, surpris de la question. « Bah oui ! » répondit-il amusé. « Ne me demande pas ça pour chaque sandwich, j'finirais par me vexer. » Non, ce n'était pas vrai mais Oliver comprendrait le message.  « Punaise merci… c’est trop bon… » Des petits trucs étaient devenus trop bons, preuve que les nés-moldus n'étaient pas assez nourris. Comme son ami appréciait la petite surprise, Maximilien culpabilisait moins de la qualité du repas. « Je ne pouvais pas venir les mains vides. Je suis content que ça te plaise. J'essayerais de m'incruster dans les lieux des corvées pour essayer de donner plus souvent des trucs à manger. » Ce n'était pas raisonnable, certes, mais devant ce sourire il ne pouvait pas résister à l'idée de recommencer. Après tout, ils étaient plusieurs à le faire régulièrement et il n'y a pas tant de sanction que ça, donc il pouvait très bien le faire. « Est-ce que vous tenez le coup dans les cachots ? Comment ça se passe là-bas ? Est-ce qu'il y a des trucs dont vous avez besoin à part de la bouffe ? » Il tâtait le terrain avant d'entrer dans le vif du sujet...

La magie pouvait être très bonne comme très mauvaise et pour le coup, c'était la première option qui l'emportait haut la main. Ça faisait du bien de changer un peu, de retrouver la bonne vieille magie qu'on leur avait enseigné durant les dernières années. Pas celle qui servait à faire du mal comme en en usait à tord et à travers les mangemorts. La pauvre McGonagall devait se retourner dans sa tombe. Si ils avaient au moins eu la décence de lui en donner une. Maximilien ne s'était jamais demandé quel avait été le sort réservé aux victimes de la bataille et dans le fond, c'est peut-être parce qu'il ne voulait pas vraiment le savoir. La vérité éclaterait un jour mais pas maintenant, et il ne serait pas là pour l'écouter attentivement. Tout ce qu'il souhaité, c'était de partir, de retrouver une vie normale et de s'éloigner du monde sorcier temporairement. C'était un beau rêve mais lointain, il avait parfois l'impression de le voir se rapprocher mais ce n'était pas réel. Pas encore. Un pas en avant, trois en arrière comme on dit. De nouveaux plans voyaient le jour sans que ce ne soit encore concret. Et si ça l'était, ce n'était encore que des débuts. Le jour la libération était encore bien loin. C'est pour cela que même s'il ne fallait pas baisser les bras, un peu de repos ne faisait pas de mal. A défaut de beaucoup – et de bien – dormir, le jeune homme réfléchissait pas mal à des petites idées afin de faire pencher la balance un peu plus vite mais c'était très fatiguant tout ça et pour tous ses efforts, il avait bien le droit de temps à temps à des pauses. Il n'avait de compte à rendre à personne de toute façon et ce qui comptait surtout dans le clan de la résistance, c'était surtout de ne pas se faire chopper. Ce que le rouge et or avait brillamment réussi. Tout comme son ami, ce qui voulait dire qu'ils pouvaient profiter de leurs retrouvailles en toute tranquillité. Enfin, pour le coup, Maximilien était surtout très excité. Que du bonheur ! Et ce n'était encore que le début.

« Ca pour gérer, tu gères ! » Sans vouloir se jeter des fleurs, c'est ce qu'il pensait aussi. Ce n'était pas un très bon signe de prendre la grosse tête maintenant alors il redescendrait sur Terre avant de partir, pour ne pas baisser sa garde et se faire bêtement attraper. Ce serait bête de tomber dans les griffes de leurs geôliers à la toute fin. Enfin, normalement, ça ne devrait pas arriver. L'adolescent avait apprit les notes correspondantes aux horaires dont il avait besoin, si sa mémoire n'était pas trop pourrie ça devrait le faire. Elle ne lui avait pas fait défait jusqu'à présent alors ce n'était pas le moment. « Tu sais, les esclaves doivent toujours demander la permission… mais j’vais manger tellement vite que je n’aurai même pas le temps de te demander à chaque fois. »  Ce fût plus fort que lui, Maximilien grinça des dents. Il avait bien compris le ton employé par son pote, n'empêche qu'il avait toujours un mal fou à entendre ce foutu mot. Esclave. Ça lui donner des nausées. « Tu n'es pas un esclave. Ni toi, ni les autres nés-moldus. » marmonna t-il. « Si tu me demandes à chaque fois, on a pas fini. » se reprit-il juste après. Respire Max, respire. Heureusement que l'enthousiasme de son pote était là pour l'aider à ne pas s'emporter. Son sourire lui mettait du baume au cœur et lui donnait l'envie de ne pas s'énerver pour ne pas gâcher le moment. « Fais pas le con non plus, j’voudrais pas que tu te fasses chopper à cause de moi ! » C'était beaucoup trop lui demander. Certes, il s'était calmé pendant une période mais les circonstances n'étaient pas du tout les même. Maintenant, c'était différent. Maintenant, si il ne faisait rien alors il laissait ses amis et ses camarades souffrir. « Je n'te demande pas de t'inquiéter pour moi, juste de profiter. » Chacun son boulot dans l'histoire. « Mange plus doucement, tu as le temps. Et tu vas t'étouffer si tu continues. » Il était bon pour ramener de la bouffe, pas pour faire du bouche à bouche. Pour être honnête, il n'avait jamais essayé et ne souhaitait pas commencer aujourd'hui. « Merci… j’suis au paradis là ! »  Ah ouais, carrément ! Un sourire amusé apparût sur ses lèvres. Ils avaient dépassés un stade, là ! « T'inquiètes, j'suis certain que t'aurais fais pareil pour moi. » Oliver, c'était pas n'importe qui. C'était un pote sur qui il pouvait compter les yeux fermés. C'était normal d'avoir pris des risques et de continuer à le faire à l'avenir.

Maximilien aurait facilement pu continuer sur la lancée des choses agréables à se dire mais il y avait des questions qui démangeaient sa langue. Bien sûr, il avait eu l'occasion d'en poser certaines à Daniela la dernière fois mais il n'avait pas voulût l'oppresser avec toutes ses interrogations et s'était attardé sur elle et seulement elle. Oliver arrêta de manger, très mauvais signe. « Ca dépend des gens. On va dire qu’en majeure partie, on tient le coup, mais ça commence à être difficile. Y en a plusieurs qui sont sacrément malades, et faut user de stratagèmes pour leur trouver de quoi se soigner. Y a ceux qui vont sûrement se tirer une balle dans la semaine. Et puis, y a ceux qui prennent sur eux… » De la bouffe et des soins. Ça semblait logique mais l'adolescent n'y avait pas pensé avant. Il y remédierait vite, se procurer des soins devrait être plus simple que voler de la bouffe sous le nez des mangemorts.  « En soit, tout le monde réagit différemment mais on est tous dans le même panier. » Et quel panier... « On n’en peut plus Max. On est affaibli, on ne pourra pas tenir indéfiniment. J’supporterais pas de voir nos camarades tomber comme des mouches. »  Ce n'était pas nouveau mais le fait de l'entendre dire par Oliver, lui d'habitude si porter la plaisanterie, ça lui faisait un sacré choc. En fait, ça provoquait même un sentiment douloureux à l'intérieur. « Tu m’vois regarder Jill sombrer ?! J’vais devenir fou à rester en bas. Je tente d’apporter un peu de joie mais, à force, ça devient ridicule parce que l’espoir il est de plus en plus difficile à trouver. » Non, essayer d'apporter de la bonne humeur, l'espoir, ce n'était pas ridicule. Si ils arrêtaient, ils sombreraient plus vite. Ceci-dit, garder la foi était plus facile à dire qu'à faire. On leur en demandait déjà beaucoup. « Tenez-bon... Encore un tout peu... » souffla t-il. Il n'aurait pas dû lancer la conversation là-dessus.. « La chose dont on a le plus besoin, c’est qu’on nous sorte de tout ça, ou qu’on nous donne la possibilité de le faire [...] que ce soit vous ou nous, on n’peut plus vivre comme ça, tu n’penses pas ? » Si. L'adolescent opina de la tête. « Rassure-moi et dis-moi que vous vous en sortez mieux que nous ?! Au moins ici, on peut trouver des choses pour nous donner un peu d’espoir… »  On pouvait dire que ça allait, forcément mieux que les nés-moldus en tout cas, le tout était de faire attention à ses faits et gestes. Ce n'était pas tip top, hein, mais c'était mieux que de jouer les esclaves à longueur de journées. Maximilien en avait marre mais il ne se sentait pas en droit de se plaindre devant son pote qui vivait bien pire que lui. « Ouais, ça va. Enfin, c'est pas le bonheur mais ça pourrait être pire. Tu sais, faut que je te dise un truc... » Le sujet venait finalement plus vite qu'il ne l'avait imaginé et le jeune homme se rendait compte qu'il n'avait pas vraiment réfléchi à la manière d'annoncer le truc. « C'est un secret pour l'instant, tu ne dois surtout pas parler de ce que je vais te raconter. Ou pas à beaucoup de gens. Quelque uns qui ont ta confiance absolue et fait attention à ne pas être écouter si tu en touche un mot. » C'était délicat à annoncer. « Il y a quelques semaines, plusieurs élèves se sont réunis dans la salle co' de Gryffondor. Il n'y avait pas que des rouges mais des élèves de toutes les maisons. On voulait chercher des idées pour changer les choses et on a plus ou moins trouver. Ce ne sont que des idées, qu'on va essayer de mettre en place au fur et à mesure, mais c'est déjà mieux que de rien faire en attendant des secours qui ne sont toujours pas là. » Il fallait être honnête, l'aide extérieure se faisait plus que désirer. « On va essayer de contacter l'extérieur et on essaye de regrouper des informations sur les rondes des mangemorts. C'est pour ça que j'ai pu t'envoyer des informations pour t'aider à venir sans en croiser un. C'est des petits trucs comme ça, des débuts pour plus tard on l'espère, faire quelque chose de plus gros. Mettre en place un plan qui nous permette de prendre notre revanche. » Dit comme ça, leur plan ne vendait sûrement pas du rêve. D'un autre côté, ils avaient tardé à chercher, ce qui expliquait que rien de grandiose ne soit prévu. C'était juste une question de temps.

Du jour au lendemain, des dizaines de visages familiers avaient disparus dans les sombres cachots de l'école, sans aucune autre explication que celle du sang, d'un destin qu'aucun n'avait demandé. Quand on est habitués après plusieurs années à se lever en même temps que telle personne, à souvent croiser la retardataire qui recoiffe ses cheveux, à descendre petit-déjeuner avec des personnes et rejoindre les autres en cours, mine de rien ça fait un sacré choc quand tout ça s'arrête d'un coup. La plupart des élèves avec qui le jeune homme avait ses habitudes logeaient loin de lui, avec des droits très différents des siens. Avec les multiples tentatives de rébellion échouées, le choix le plus simple aurait été de tirer une croix sur eux, du moins temporairement et attendre que la situation s'arrange d'une manière ou d'une autre, essayer de recoller les morceaux avec ceux épargnés pour le moment par la folie des mangemorts. C'est vrai que ça aurait été plus facile, il devait bien admettre y avoir songer parfois mais surtout ça n'aurait pas été lui. Il n'avait pas pour autant briller par le nombre de ses actes, mais au moins le rouge et or était resté fidèle à lui-même. Il n'avait jamais pu faire comme si de rien n'était. Oui, ça lui avait porter préjudice quelques fois mais il ne le regrettait pas. Plus vraiment, parce qu'aujourd'hui il avait l'impression qu'un grand pas en avant avait été fait. Il était dans la salle sur demande avec Oliver. Revoir un de ses visages familiers qui marquait son quotidien à Poudlard était un soulagement sans nom. Un plaisir qui avant toute cette histoire d'invasion, il n'aurait pas pu soupçonné. C'était trop bon de retrouver un ami et de franchir un interdit imposé par ce foutu directeur et ses larbins. Et c'est parce que c'était des retrouvailles tant espéré qu'il ne voulait pas la gâcher par des mots stupides. « Esclaves ou non, ils nous traitent comme tels ! » L'adolescent fit la moue. Ce n'était pas des mots qu'il voulait entendre, il ne les acceptait tout simplement pas. Connaissant son ami, ils pourraient entrer dans un débat sans fin et loin de lui l'envie de parler de leur condition pendant tout le peu de temps dont ils disposaient. Il y avait des tas de choses plus importantes. Tant que Maximilien ne savait pas par où commencer. Puis si son ami commençait à lui reprocher quelques trucs piqués au dîner de la veille, quelle réprimande allait-il lui faire en apprenant les projets tout récents contre les mangemorts ? Il ne relevait pas mais n'oubliait pas pour autant... « Ouais… ben fais gaffe quand même ! » Naturellement. Plutôt deux fois qu'une même. Être sanctionné à coup de Doloris l'avait convaincu d'agir avec une extrême prudence. L'adolescent leva les yeux en l'air quand son ami, en plus, lui répondit avec culot « Absolument ! » qu'il aurait fait la même chose si les rôles avaient été inversés. C'était du Oliver tout craché.

Maximilien avait beau connaître son ami depuis un bon bout de temps maintenant, il ignorait comment ce dernier réagirait en apprenant les projets imaginés par des révolutionnaires en herbes. La possibilité qu'il puisse lui interdire de participer le fit sourire un instant, rapidement effacé par les nouvelles des cachots et donc des autres nés-moldus. C'était vraiment horrible. Bien sûr, l'adolescent se doutait bien que ses camarades perdaient pieds, c'était tout naturel mais ça prenait une toute autre ampleur en l'entendant de vive voix par l'un d'entre eux. Son cœur se serra. C'était tout ce qu'il ne voulait pas entendre et en même temps, ça n'aurait pas été bien de ne pas demander. Maintenant il n'y avait plus aucune raison de se taire. Il en avait de toute façon trop dit à en croire le regard plein d'attente de son ami. « Encore un tout petit peu ? » L'adolescent hocha la tête. Il avait commencé donc il devait continué. Mais par où commencer ? « Un tout petit peu, je m'avance peut-être... » Il n'y avait pas de dates précises. Juste de l'espoir, beaucoup. Voyant que son ami n'attendait qu'une seule chose : qu'il poursuive, le jeune homme prit une grande inspiration et parla. De la réunion dans la salle commune de Gryffondor et d'une idée principalement, celle de noter les rondes des mangemorts. C'était peu mais il en sous entendait d'autres. C'était difficile de tout expliquer correctement, si bien qu'il avait oublié la moitié des choses. De toute façon, autant le dire, il n'y avait quand même pas grand chose. Son ami avait champs libre pour exposer ses idées si il en avait. « C’est génial ! Très bonne nouvelle ça ! Mais, vous voulez qu’on fasse quoi ? Parce que notre revanche, on veut l’avoir aussi ! » Maximilien n'était surprit qu'à moitié, cette réaction était si prévisible. Compréhensible, aussi seulement la question de comment impliquer les nés-moldus n'était pas claire, du moins pas dans sa tête. Sa gêne devait se voir à des kilomètres puisque qu'Oliver s'empressa de demander :  « Vous avez bien pensé à nous impliquer hein ? C’est pour ça que tu m’dis d’en parler qu’à des gens de confiance ? » Il s'avançait trop, là. Maximilien avait surtout voulût l'informer, lui apporter un peu de courage pour tenir. « Il est question de récupérer vos baguettes, après je n'ai pas bien compris comment et quand ça se passerait. Tu sais, on a discuté de pas mal de choses et c'est difficile de démêler ce qui a été retenu ou pas. Mais oui, bien sûr, il est aussi question que vous fassiez quelque chose. » Lors de la grande bataille, juste. Pas avant. Pas aux dernières nouvelles. Est-ce qu'il fallait revoir cette partie du plan ? « On aura besoin du plus de personnes possibles pour contrer les mangemorts et on a aussi pensé à utiliser des potions à donner aux premières années, voir peut-être aussi à des élèves plus âgés mais pas très doués avec leurs baguettes. On a pensé bloqué des mangemorts en faisant exploser des murs. Quelqu'un a dit que ceux des cachots montraient des faiblesses à exploiter. » Maximilien espérait que cette réponse suffirait à son ami parce qu'il n'avait rien d'autre à lui proposer... Il se laissa tomber sur le sol et fixa ses pieds en attendant le verdict.