En plus de traîner en longueur, de manquer clairement de précision et d'être deux fois – et encore, c'était une estimation gentille – plus chiants que les précédents, les cours dispensés par une partie de la clique du nouveau directeur ne laissaient quasiment aucun répit aux pauvres élèves. Ils ressortaient souvent – pour ne pas dire toujours – de leurs salles de classe avec une tonne de devoirs ennuyeux au possible et à rendre pour la semaine suivante, sans compter que leurs emplois du temps s'étaient vus rallongés à cause de l'ajout de nouveaux enseignements. Des trucs bien inutiles, dont l'objectif étaient de les endoctriner avec une manière de pensée anti-moldus. Ça n'avait pas la moindre chance de fonctionner. Comme si il suffisait de soudainement débarquer dans leurs vies et tout chambouler pour en prendre le contrôle. Les mangemorts pouvaient essayer longtemps de convaincre Maximilien de changer de camp mais c'était peine perdue avec tous ses meilleurs amis nés-moldus. Il ne les laisserait jamais tomber, encore moins pour une bande d'abrutis. Des petits rois de pacotille si vous voulez son avis, qui frimaient d'avoir réussi à prendre le pouvoir à Poudlard. Franchement, il n'y avait pas de quoi faire toute une histoire pour avoir battu une bande de gamins. Certes, des professeurs avaient également prit part à la bataille mais ça restait quand même une minorité d'adultes et donc de sorciers expérimentés dans leurs camps. C'était finalement assez évident que les mangemorts remportent la bataille, le contraire aurait été étonnant puisqu'ils avaient eu l'avantage jusqu'au bout. C'était vraiment puéril de leur part de croire que désormais le monde leur appartenait. Comme si il suffisait d'une victoire. Ils avaient certes gagnés une bataille mais pas la guerre, n'est-ce pas ? Et lors du prochain affrontement, le jeune homme se montrerait plus utile. Du moins, si les cours secrets avec les professeurs Burgess et Ziegler finissaient par porter leurs fruits, que d'autres élèves les rejoignaient et qu'aucun traître ne les aient dénoncés d'ici là. Ça faisait quand même beaucoup d'espérances pour une situation si délicate. Il faudrait avoir une chance de malade pour que tout se réalise... A choisir, le rouge et or privilégiait le dernier point de la liste. Tant qu'à faire, ce serait mieux de ne pas rajouter des victimes supplémentaires. Ne serait-ce que imaginer la sanction qui pourrait leur tomber dessus si on les découvrait en train de comploter le faisait trembler. Il préférait largement se faire prendre en flagrant délit de séchage de cours, ce serait moins douloureux. Enfin, ce serait mieux si dans les deux cas il ne se faisait pas chopper.

Jusqu'à présent, Maximilien bénéficiait d'une excuse – bidon – pour traîner dans les couloirs à cette heure-ci au lieu d'être en cours avec ses camarades mais en entrant dans le hall, le petit mot de l'infirmière ne servait plus à rien. Il pouvait toujours le faire lire si on venait à le choper mais ce serait vraiment prendre les gens pour des cons... Prétendre être passer à l'infirmerie et retourner en cours mais en faisant un détour dans le hall n'arrangerait rien à sa situation. Vraiment, il avait tout intérêt à faire attention aux personne qu'il croisait. Personne, avec un peu de chance. Seulement des nés-moldus mais il ne craignait pas grand chose de ce côté-là. Ces derniers n'avaient aucune raison de le balancer aux mangemorts, on ne sympathise avec l'ennemi sous aucune raison, puis Maximilien contribuait aussi souvent que possible à leur venir en aide. Certes, ils ne le voyaient pas des masses parce que ce n'était pas simple pour lui de se déplacer jusqu'au cachots mais il faisait parvenir nourriture, couvertures et quelques trucs d'hygiène par l'intermédiaire de son préfet. Incroyable mais vrai, ils étaient capable de faire une sorte de trêve pour une situation de crise. Après, allez savoir si Noel mentionnait son prénom ou pas... Même sans ça, les nés-moldus ne lui causerait aucun ennui et si il avait vraiment une bonne étoile au-dessus de la tête, il tomberait sur un né-moldu ami. Genre Keagan, Fursy ou même Daniela. Que ses meilleurs amis lui manquaient... Il entra dans les cuisines avec l'espoir que l'un d'eux soit de corvée là-bas cette semaine mais non. Il reconnaissait la petite hyperactive de sa maison mais pas de signe de ses amis. Tant pis, ce serait pour une autre fois. Le garçon était déçu mais n'avait pas le temps de s'épancher sur sa peine. Normalement, les mangemorts ne viendraient pas le chercher jusqu'ici mais sait-on jamais. Après tout, il en avait vu roder dans les cachots alors pourquoi ne viendraient-ils pas de temps en temps dans les cuisines pour combler un petit creux. Si ils pouvaient manger à un autre moment, ce serait vraiment top. Maximilien zigzagua entre les elfes de maisons et les plans de travail, c'était compliqué de mettre la main sur ce qu'on cherchait, ici. C'est simple, ces cuisines ressemblaient à un marché géant. Un peu trop même. Et au bout de cinq bonnes minutes, quand il mit enfin la main sur des carottes, le rouge et or entendit le tableau/porte d'entrée glissé derrière lui. Son sang ne fit qu'un tour et il se figea sur place. Pourvu que ce ne soit qu'un élève. Comme paralysé, il regarda impuissant le nouvel arrivant entré...

Est-ce que ça valait réellement le coup de transgresser le règlement pour nourrir un animal ? Probablement que non mais ce n'était pas n'importe quelle bestiole. Il s'agissait de la lapine du jeune homme, à très forte valeur sentimentale, et donc il se montrait toujours aux petits soins avec. Ce n'était pas tous les jours évident d'être un propriétaire digne de ce nom, sûrement qu'il était un peu stupide, peu de personnes agirait de la sorte pour leurs animaux de compagnie mais Maximilien assumait totalement. Ne pas rentrer à la maison pour les fêtes de fin d'année et pour la deuxième année consécutive lui avait foutu un sacré coup. C'était dans ce genre de moment que la gravité de la situation prenait tout son sens, pesait plus lourd sur les cœurs. Sa famille adoptive lui manquait affreusement et Xilian était actuellement l'unique lien qui le rattachait à eux, voilà pourquoi elle avait prit plus d'importance ces dernières semaines. La prendre dans ses bras faisait remonter des souvenirs, souvenirs qui l'aidaient à tenir. A attendre qu'on daigne enfin venir les sauver de leurs geôliers. Non, l'adolescent n'était pas fou. C'était sûrement ce que lui rétorquerait son ami et colocataire si il savait, alors avant de le mettre au courant, le garçon avait tenu à faire son truc de son côté. Histoire de pouvoir dire que finalement, ça n'avait pas été si difficile d'arriver à ses fins. Pas si fou, qu'il n'avait pas eu tord de se lancer dans ce projet. Pour se donner de la motivation et du courage, le rouge et or se projetait mentalement dans quelques heures, juste avant de se coucher. Il se voyait déjà annoncer fièrement sa réussite, pourtant il n'en menait pas large pour le moment. Son corps entier tremblait à chaque bruit inquiétant qui se faisait entendre. Définitivement, l'adolescent n'avait plus grand chose à voir avec l'aventurier courageux qu'il était lors de ses premières années de sorcier. Il regrettait presque. Les temps avaient changés, c'était dommage. Il poussa les portes des cuisines avec soulagement, rien n'était encore gagné mais il se consolait avec l'idée d'avoir fait déjà la moitié du boulot, ce qui voudrait dire que la suite devrait également être réalisable.

Content mais pas trop, le jeune homme se mit à arpenter les rangées en essayant d'être le plus efficace et rapide possible. Il ne faudrait pas qu'on le coince si près du but, ou en tout cas bien avancé. Si proche mais pourtant si loin... Son objectif devant ses yeux, il tendit la main pour attraper les légumes juste au moment où le tableau d'entrée glissa. Bah oui, forcément. Si tout se déroulait comme sur des roulettes, ce ne serait pas drôle. Il fallait bien lui faire peur de temps à temps à ce pauvre garçon. Maximilien se crut perdu pendant d'interminables secondes avant de reconnaître le visage de son ami et colocataire. Ouf, sauvé ! Voilà qui était tout de suite mieux, l'adolescent était rassuré même si ses jambes tremblaient encore sous l'effet du choc. Heureusement que le plan de travail les cachait à la vue de son camarade. « Alors, on vient s'engraisser ? » On vient surtout de frôler l'arrêt cardiaque. « Oui... Non ! Enfin, j'veux dire que je suis venu chercher des trucs à manger pour Xilian. Mais peut-être que je prendrais autre chose aussi. » C'est pas que mais ça creusait d'avoir des émotions fortes. « P'tin ! Tu m'as foutu les j'tons ! » Maximilien avait visiblement encore du mal à se remettre, faut dire qu'il s'était vu traîner jusqu'aux cachots pour y recevoir une sanction digne de ce nom. « J'dois avouer que tu m'as fichu la trouille, t'imagine l'excuse que j'aurais du trouver si ça avait été quelqu'un d'autre que toi ? » Ouais ouais, il imaginait assez bien, lui aussi y avait pensé. Heureusement que c'était juste une fausse alerte, il n'en aurait pas mené large sinon. « J'vois parfaitement. J'crois que je n'ai jamais été aussi heureux de te voir, tu sais ? T'es arrivés un peu après moi, on aurait pu faire le chemin ensemble. » Deux cerveaux auraient mieux valût qu'un seul pour trouver une excuse bidon, non ? « Et toi, t'es venu faire quoi ? » A part lui faire peur ?

HRPG:

C'était un miracle que l'adolescent soit arrivé à bonne destination sans rencontrer de vrais problèmes, à croire que ses vieux réflexes d'aventurier – de casse-cou – étaient encore bien présents. Malgré son manque de confiance en lui, malgré ses craintes, Maximilien s'était bien débrouillé à l'aller et aspirait à la même réussite au retour. Quelques carottes ne devrait pas le rendre plus voyant ni plus bruyant, n'est-ce pas ? Par contre, revoir un peu sa vivacité avant de faire machine arrière ne pouvait pas être une mauvaise idée si il ne désirait pas que sa petite escapade prenne brusquement fin à cause d'une toute petite erreur de rien du tout. Que ce serait bête de se faire sanctionner pour avoir, simplement, oublier de s'accroupir. A cause d'une paralysie malvenue. Tendu tout au long du trajet, le jeune homme aurait pu se figer à n'importe quel moment mais si ça n'avait pas été le cas, alors pourquoi le serait-il à l'endroit le moins craignos de son plan. Il avait eu beaucoup de chance de tomber sur un ami mais c'était exceptionnel, il devait se ressaisir au plus vite pour ne pas recommencer. La prochaine fois, sanction assurée. Sa bonne étoile ne serait pas toujours là pour rattraper le coup. Il lâcha un soupir, conscient d'être passer très près de la catastrophe. Non, l'erreur n'était plus permise. Alors qu'il peinait à se remettre de ses émotions, Chuck semblait déjà apte à en rigoler. Mieux valait rire que pleurer, certes, mais ils seraient plus tranquille pour ça une fois de retour dans la salle commune de Gryffondor. « Sérieux mec, t'es descendu jusqu'ici risquant ta peau pour trouver des carottes à ton lapin ? Tu es fou, tu n'arrêtera jamais de me surprendre ! » L'adolescent fit la moue. Xilian n'était pas qu'une lapine. C'était la sienne. Sa Xilian. Le presque seul unique lien actuel entre lui et sa famille. Les lettres, c'était différent. Il ne mentait pas vraiment mais était obligé de cacher une partie de la réalité pour que son courrier passe les nouvelles frontières imposées par les mangemorts. C'était presque pareil que de mentir. Au moins, avec Xilian, pas de mensonges. Mais comme une chose n'est jamais toute bonne, sa lapine avait des inconvénients. C'est-à-dire, de la nourrir. Son problème était d'être gourmande, beaucoup trop pour la situation actuelle. Maximilien avait intérêt à surveiller son alimentation si il ne voulait pas la ravitailler tous les deux jours. Sinon, tant qu'à faire, autant en profiter pour faire pleins de casses croutes à amener aux nés-moldus.« Je suis attentionné, nuance. » marmonna t-il dans sa barbe, avant de se détourner de son ami pour regarder la porte. Plus personne ne semblait vouloir se rendre dans les cuisines pour le moment, tant mieux.


« Haha, t'es toujours fou de joie quand tu me vois ! Non sérieux t'as raison, on s'est raté de très peu ! » De cinq minutes, tout au plus. C'était pas croyable quand même ! Même en se retournant toutes les dix secondes, Maximilien n'avait rien vu. Il lui fallait des lunettes ou quoi ? Peut-être bien mais il se débrouillerait d'une manière ou d'une autre pour cacher ce besoin, hors de question de ressembler aux intellos à lunettes, style premiers de la classe. Maintenant qu'ils s'étaient intéressées à sa raison d'être venu dans les cuisines, il était temps de cuisiner son ami. « J'ai faim. A force de laisser un maximum de reste pour que les né-moldus aient un minimum de quoi manger, j'finis par oublier de me nourrir moi même. » Ah oui, quand même. C'était problématique parce que pas sûr que le directeur change les règles de sa dictature pour les beaux yeux de quelques élèves qui se faisaient du mal tout seuls. Cependant, Maximilien pouvait comprendre son ami, lui même mettait de côté pour pouvoir faire passer aux nés-moldus par le biais d'un réseau. Enfin, si on pouvait appeler ça comme ça... « Fais quand même attention à toi, ça n'aidera personne si tombes malade. » Ce serait juste une source d'inquiétudes supplémentaire. Il avait suffisamment peur que les nés-moldus tombent malades dans les cachots, inutile d'en rajouter. Non, le jeune homme n'était pas du tout en train de se transformer en mère poule... « Puis ça me rappelle le bon vieux temps quand je venais faire des pic-nic nocturnes ici même... »  Ah oui, ce bon vieux temps... Que ne donneraient-ils pas pour être de retour, ne serait-ce que quelques heures. Un sourire passa sur ses lèvres tandis qu'il se souvenait de ses propres passages aux cuisines et pas que. Il en avait des escapades et pas qu'ici, un peu partout d'ailleurs. Avant, la menace de la sanction ne lui faisait pas aussi peur et pour cause, elle n'était sensiblement pas la même. Des heures de retenue n'étaient rien comparées aux tortures perpétrées en public à l'heure du dîner souvent. « On était plus heureux, bien plus insouciants aussi et ça nous allait très bien. On n'avait pas besoin d'agir avec la plus grande discrétion pour mener des plans parfois un peu tirés par les cheveux pour aider nos amis. Je me demande quand enfin cette histoire cessera et je me dis qu'une fois terminée, les choses ne seront plus jamais pareilles. Pour nous en tout cas, ceux qui ont été présents à ce moment là. Ce sera dur de regarder le château et de reprendre son quotidien comme si rien ne c'était passé. » lâcha-il sans masquer son dégoût. Les mangemorts, Blackman, avaient tout gâcher.

Poudlard n'avait vraiment plus rien à voir avec que le jeune homme avait toujours connu. Son âme était en train de disparaître peu à peu avec les valeurs défendues par les fondateurs et c'était de la faute des mangemorts. Cette bande d'abrutis en capuchons noirs gâchait tout. Pour une lubie idiote et qui ne durerait pas. Comme d'habitude, on les arrêterait et leurs efforts seraient réduits à néant. Le directeur devait bien avoir conscience que ça ne durerait pas, n'est-ce pas ? Ils se faisaient du mal à eux et aux autres, élèves comme professeurs, pour rien. Non seulement, ils perdaient une année précieuse mais plus encore. Leur dignité, par exemple. Ne serait-ce que se représenter sa meilleure amie dans les cachots ou à devoir jouer les esclaves de maison rendait fou l'adolescent. Elle ne le méritait pas. Les autres non plus. D'ailleurs, pendant qu'il se trouvait dans les cuisines, il allait en profiter pour leur prendre des trucs à manger. Il n'était pas à ça près et ça soulagerait un peu sa conscience. Juste un peu. C'était la seule chose qu'il pouvait vraiment faire pour les aider. En fait, l'idée lui avait traversé la tête plusieurs fois à l'aller mais il ne pensait pas réellement le faire. Après tout, ça voulait dire rester plus de temps dans les cuisines et donc augmenter le risque de se faire prendre. Que Chuck soit là ou non n'y changeait rien, les risques étaient les même mais bizarrement, ça lui faisait moins peur. Accompagné, Maximilien gagnait en assurance. De potentielles sanctions ne lui faisaient presque plus peur. Enfin, tout était relatif... Il se sentait prêt à les assumer mais croisait quand même fort les doigts pour qu'ils puissent tous les deux rentrer dans leur salle commune sans problèmes. Ce n'était pas le moment de participer au spectacle du soir. Le Gryffondor déglutit rien qu'à penser à la scène. Non, il ne voulait pas ça par dessus tout. Calme. Tout se passerait bien car son ami était avec lui. Ils n'étaient pas immunisés pour autant mais le fait de savoir que Chuck s'y connaissait pas mal non plus en déplacements discrets sous le nez des surveillants, ça le rassurait pas mal. Ils pouvaient le faire, encore plus à deux. A condition de ne pas tomber dans les pommes en cours de route... « Tu as raison, mais t'inquiète pas, je ne compte pas me laisser mourir de faim, c'est juste pas facile parfois. » Pas besoin d'en dire plus, il comprenait très bien où son ami voulait en venir. Malheureusement. « Il faut essayer de se forcer. Saisir notre chance. Avec le ventre plein on pourra mieux les aider. » C'était facile à dire mais lui aussi, à chaque torture en public, il avait du mal à manger ensuite. Au début, il n'y arrivait pas puis il s'était fait une raison. Disons qu'on l'avait secoué...

Maximilien plongea une dernière carotte dans ses poches puis se dirigea vers les salades. Oui, il prenait même le soin d'offrir de la diversité à sa lapine. Est-ce que la folie commençait à s'emparer de lui ? N'était-il pas un peu inconscient au fond ? Fou d'amour pour sa lapine, pour sa famille et fou de désespoir un peu. Il essayait de le cacher coûte que coûte mais ses pensées négatives devaient malgré tout un peu transparaître dans ses paroles. Pour un peu, le Gryffondor aurait pu plomber l'ambiance si elle ne l'était pas déjà. « Tu as bien raison malheureusement. C'est triste parce qu'à notre âge on vit des choses qui vont avoir un impact sur toute notre vie. T'imagine les premières et deuxième années ? Il sont si insouciant et pourtant ils sont forcés de grandir dans cette situation pourrie ! » Les pauvres... Comment poursuivre l'apprentissage de la magie après avoir vécu quelque chose d'aussi horrible ? Et les professeurs ? Cet épisode de leur vie aurait également un impact, et pas qu'un petit. Pour tout le monde, en fait. Les mangemorts ruinaient plus d'une vie. « Certes ça va s'estomper mais comme tu le dis, on ne pourra plus profiter des journées sans avoir cette arrière pensée effrayante. C'est pas de notre âge tout ça. » De l'âge de personne, même. Plus rien ne serait pareil plus jamais pareil. Et quand ça serait enfin terminé, il faudrait se relever. Il faudrait se reconstruire. Est-ce que c'était possible ? Sans doute mais ce serait douloureux et long. Maximilien ne voulait même pas y penser. Il se dirigea en silence vers de quoi faire des sandwichs, honteux de n'avoir que ça à offrir à ses pauvres amis. Il demanderait bien des gâteaux, des plats bien garnis aux elfes de maisons mais ce serait plus délicat à apporter... « Ils ont détruit Poudlard. » Encore une fois. Est-ce que ça voudrait dire qu'ils finiraient par s'en remettre et reprendre une vie tout à fait normale ? Que la génération suivante serait amenée à son tour à subir tout ça, voire pire ? Est-ce que c'était un cercle infernal ? « Tu penses que ça finira un jour ? » Il ne parlait pas que de leur prise d'otage. « Les nés-moldus sont comme nous, des sorciers à part entière. Ils sont l'avenir de la communauté sorcière, peu importe qu'ils le veuillent ou non. Ils seront bien obligés de le reconnaître un jour ou l'autre, non ? » Ils n'auraient pas d'autres choix. Sinon, si ça n'était pas déjà le cas, les rumeurs sur la consanguinité de certaines familles deviendraient vraies. Ce n'était que lui mais il n'était pas franchement emballée que sa petite-amie soit promise à son grand-frère, aussi bien soit-il. « J'crois que j'vais manger aussi, ça ne me fera pas de mal de reprendre des forces aussi. » dit-il pour rendre le ton de la conversation plus léger. Tant qu'à faire, il pouvait se le permettre ? Après tout, enfreindre le règlement creusait un peu.

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