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La dure lutte contre l'ennui... {Pv Sirana}
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Message(#) Sujet: La dure lutte contre l'ennui... {Pv Sirana} La dure lutte contre l'ennui... {Pv Sirana} EmptySam 10 Déc - 8:46


Mode d'emploi : sortir de sa routine.


C’était le premier jour de décembre. Cela faisait un mois que le régime de terreur semait la pagaille dans les couloirs de l’école. Ce mois avait été excessif, rude et déprimant. Si mon humeur n’était déjà pas au plus haut depuis que Keagan avait rejeté mes sentiments, le savoir dans les cachots avec les autres nés-moldus me faisaient toujours frissonner d’effroi lorsque je me rendais dans les cachots pour suivre le cours de Potions. Il régnait sur Poudlard une ambiance morne et malsaine. Nous étions entourés de Mangemorts prêts à prendre leur revanche sur le passé et ils ne témoignaient d’aucune clémence. J’avais récemment vu un pauvre première année se faire reprendre violemment pour avoir sorti un appareil photo moldu. Il avait évité de peu les châtiments corporels et si cela avait été plus loin, je n’aurais certainement pas pu m’empêcher d’agir pour tenter de le protéger. Je ne comptais pas prendre part à la normalisation de ces punitions et cela, ma sœur Morwen était incapable de le comprendre. J’avais été choquée d’apprendre qu’elle se plaisait à suivre le nouveau règlement et qu’elle avait toujours été pour les actions anti-moldus et pro-sang-pur. J’avais pris cela pour une sorte de trahison envers notre famille et notre éducation que nos parents se sont efforcés de rendre très correcte. Nous avions toujours été des bons sorciers. Mon ami Lloyd était mort à cause des Mangemorts, le soir de la bataille, et ma frangine osait s’allier avec ces meurtriers… je ne la reconnaissais pas. Ce n’était plus la Morwen que je connaissais, même si elle m’affirmait qu’elle avait toujours été comme ça depuis son entrée à Poudlard… Je n’arrivais pas à me sortir de cette terrible histoire de la tête et j’avais l’impression que tout allait de travers au fur et à mesure que le temps n’avance.

Je demeurais toutefois proche de mes amis, même si la solitude ne me faisait parfois pas de mal. Je ressentais même le besoin d’enfreindre un peu les règles pour me sentir bien dans ma peau et m’éloigner de cette oppression omniprésente en journée. Les professeurs ayant remplacés les enseignants au sang de moldu n’étaient pas aussi cléments et pédagogues. A chaque échec, nous étions tous nerveux de connaître la sentence de ces tyrans. A côté d’eux, Burgess et Breckenridge étaient des anges. Le bon côté des choses, c’est que cela m’avait contrainte à devoir bosser mes cours un peu plus sérieusement et puis, de toute manière, je n’avais rien d’autre à faire si je ne souhaitais pas sombrer dans la déprime. Mes seules occupations hors cours étaient le dessin, l’écriture et le Quidditch. Le problème était que j’avais perdu mon inspiration ces temps-ci, alors je passais surtout mon temps à étudier une fois que je clôturais un entraînement sur le terrain du troisième étage. Heureusement que nous étions parvenus à pratiquer ce sport de manière clandestine, grâce à la magie. Je n’osais imaginer mon quotidien sans le Quidditch… Ce serait encore pire.

Mais s’il y avait bien une autre chose qui me réchauffait un peu le cœur, c’était la compagnie de personnes que j’appréciais beaucoup. Arpentant les couloirs après un cours tortueux de Botanique dans le froid, je me dirigeais vers le quatrième étage. J’avais besoin de souffler un peu après une rude épreuve face à des plantes coriaces et agressives. Nous l’avions échappé belle toute à l’heure. J’avais failli être amputée d’un doigt sans l’intervention rapide du professeur De Montfort. Pour oublier cela, il n’y aurait rien de tel qu’une bonne pause en compagnie d’une amie exceptionnelle avec laquelle je ne m’emmerdais jamais : Sirana.

Hier soir, peu avant de nous endormir, nous nous étions promises de nous rejoindre dans une des salles inutilisées de cet étage pour bavarder un peu tranquillement et, qui sait, peut-être organiser un méfait dans l’enceinte du château ? J’avais grandement besoin de me sentir libre, alors jouer les rebelles me ferait franchement le plus grand bien. Je craignais les mangemorts mais cela ne suffisait pas pour autant à m’arrêter dans mes idées de vouloir commettre une connerie. Cela faisait un mois que l’on restait sagement là, à obéir ces idiots pro sang-pur, sans pouvoir faire quelque chose. J’avais vraiment envie de me dégourdir les pattes… et pas seulement à l’aide du Quidditch.

A l’approche d’une porte, un petit symbole enflammé jaillit de la serrure. C’était une magie de marquage que Sirana avait l’air d’avoir assimilé puisqu’il me permettait de savoir dans quelle salle elle s’était rendue. Sirana ne suivait pas les cours de Botanique alors, naturellement, elle était déjà là depuis un petit moment. Lorsque j’entrai enfin sur le seuil, je refermai la porte derrière moi et l’accueillis avec sourire. Puis, je lui montrai mon index gauche particulièrement rouge et enflé en tirant une grimace.

« Salut ! Désolée pour le retard, on a eu affaire à un sacré specimen en Botanique. A croire que la prof nous a pris pour des herbologistes affirmés. » Dis-je sur un ton faussement blasé.

Je m’approchai d’elle, avant de prendre appui sur une table et de m’élancer en arrière pour m’asseoir dessus. Elle grinça un peu, avant de se stabiliser. C’était vachement poussiéreux depuis la dernière où j’étais venue ici. Je m’en rappelais encore comme si c’était hier… On y avait foutu le bordel avec un Serpentard. On s’était fait attaquer par des lutins de cornouailles.

« Alors, je suppose que ta journée s'est bien passée ? Après tout, Madame Sirana n'a que quatre cours à suivre ! Quelle feignasse. » Lui lançai-je avec sarcasme.

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Message(#) Sujet: Re: La dure lutte contre l'ennui... {Pv Sirana} La dure lutte contre l'ennui... {Pv Sirana} EmptySam 10 Déc - 12:05



La dure lutte contre l'ennui.

ft. Phoebe S. Llewellyn


C’était devenu vide. Les escaliers avaient cessé de bouger, de n’en faire qu’à leurs têtes. Avant, on le leur reprochait.

Maintenant, je donnerai tout pour me recasser la gueule en les dévalant, comme tous les jours depuis ma première année. Au début, c’était ridicule. On se moquait de moi, car je ne tenais pas très bien sur mes deux jambes, en première année – avait-on le droit de m’en vouloir ? qui m’aurait donc payé les cours de sport ? -. Puis, je me suis rendue compte que le problème ne venait pas de la maladresse des gens, mais de la coriacité de ces marches diaboliques. Et puis, bien sur, il y avait eu Phoebe. C’est elle et moi qui avions instauré le rituel du « je n’emprunte pas les escaliers sans me les manger dans la tronche ». C’était parti de loin : notre seconde virée nocturne, lors de notre première année. On courait comme des attardées pour échapper aux griffes de McGo, qui s’était réveillée cette nuit-là et avait entendu du bruit quelque part, dans le quatrième étage. Cette vieille peau avait des oreilles partout dans le château ! Ne plus la voir sur nos pattes est si … inhabituel. 

Alors,  comme à mon habitude, alors que nous dévalions les marches pour regagner le quatrième étage à nouveau après une longue course poursuite, je m’étais ramassée, si soudainement que Phoebe fut contrainte de s’arrêter. Soudain, une idée m’était venue : il faisait nuit, alors McGo ne pouvait pas voir bien loin ! Et elle n’allait évidemment pas avoir l’idée de regarder là où elle mettait les pieds.
Alors, j’avais tiré la cheville de mon amie, qui était tombée à la renverse à son tour. Elle n’avait compris mon plan que quand le pied de McGonagall heurta nos côtes, avant qu’elle ne tombe devant nous ; le choc ne fut pas bien méchant, elle l’avait amorti en s’appuyant sur la rembarde d’escalier. Le temps qu’elle reprenne son souffle, nous avions déjà regagné la Salle Commune de Gryffondor. Depuis, il ne se passa pas une journée sans que nous ne faisions pas exprès de nous bousculer dans les escaliers, entraînant tous les élèves avec nous.

Mais, ça, c’était avant.

Désormais, ces marches gorgées de souvenirs autant que de poussières avaient perdus leur lueur de vie. BlackMan avait décidé de les neutraliser, l’enfoiré. Je le déteste. Et pas seulement à cause des escaliers. 

Depuis la bataille, je n’étais plus… moi-même. Je n’étais plus aussi ouverte sur les gens, bien que je ne l’ai jamais été totalement. Mais avant la colonisation du mage noir et de ses chèvres folles, l’idée de faire de nouvelles rencontres ne me répugnait pas… Je n’accordais désormais plus ma confiance à personne, exceptés mes amis. Les premiers jours, je ne me nourrissais carrément plus. Après tout, comme voulez-vous avaler quelque chose en ayant connaissance de la situation dans laquelle vivent certains de vos amis, à quelques étages en dessous ? J’avais perdu le goût de la nourriture, moi qui était pourtant tant gourmande autrefois. Ce n’est qu’il y a à peu près trois jours que j’avais recommencé à fournir à mon corps l’énergie dont il avait besoin. Mais, à cause de mes troubles alimentaires, qui n’avaient pourtant durés que quelques jours, je ne digirai plus aussi bien.

Ca viendra, avec le temps, je le savais bien. Et combien de fois m’avait-on répété que me faire du mal ne sauverait personne… Mais c’était plus fort que moi. Vivre heureuse, alors que mes frères souffrent en même temps… Ca ne me ressemblait pas. Ma loyauté pouvait être interprété comme une forme de faiblesse, par autrui… Mais, honnêtement, j’en avais rien à cirer. Pour moi, ma solidarité envers les miens était l’une de mes plus grandes forces. C’était d’ailleurs, selon moi, la seule chose encore capable de lutter contre les toutous de malheur qui s’étaient emparés de notre chez-nous.
La fatigue, la haine et la tristesse formaient un masque sur mon visage. La nuit dernière, j’avais daigné me présenter à l’heure du dînner (ce qui était un exploi). Les soirs précédents, je demandais à mes colocs’ de chambre de me monter quelque chose à grignoter. Je ne pouvais tout simplement pas supporter la gueule de ces chiens noirs une seule seconde, alors manger en leur compagnie ? Non merci. Je m’étais également un peu reposée. Hier, Phoebe et moi nous étions promises de nous retrouver à une de nos cachettes secrètes. Ces moments de joies et de conneries avec elle m’avaient manqué… J’avais besoin de réconfort, de penser à autre chose, d’oublier l’aire dans laquelle nous vivions. Et, connaissant mon amie, ce sentiment était partagé.

Je ne suivais pas énormément de cours, cette année : tout simplement car je ne voyais pas l’utilité de certaines matières, tout simplement. Et puis, je ne perdais pas mon temps libre : je m’exerçais à la guitare, je composais des musiques. J’adore ça, c’est une de mes plus grandes passions. Secrètement mais activement, aussi, je participais à l’aide aux nés-moldus. Je leur apportais plus de nourriture, mise au courant de la basse variété d’aliments mises à leur disposition. Quel enfoiré tout de même, ce Blackman. Je me suis promise de lui cracher à la gueule, un de ces jours. Et comme je ne suivais pas autant de cours que mon amie, ce  jour-là, j’arrivai avant elle dans notre cachette. J’avais emporté ma guitare avec moi. Phoebe était une des seules à qui je jouais mes morceaux, et ces derniers temps, j’en avais écrit quelques uns. Je m’installai, et me mis à jouer, en attendant l’arrivée de ma partenaire de crime. Je connaissais son emploi du temps par cœur : elle avait botanique, maintenant. Et vue l’heure, elle n’allait pas tarder à arriver.  Je n’avais aucune idée de comment se déroulaient dorénavant les cours de botanique, mais pour ce qui est des cours de Potions et des matières que je suivais… Mieux valait ne pas en parler. 

Mes doigts caressèrent d’eux même les cordes de ma guitare, sans que je sois plongée dans une concentration particulière. Le temps que je passais à jouer de la musique m’était précieux. Je n’aurais pas recouvert un semblant de self-control sur moi-même après l’attaque si j’avais arrêté mon activité favorite, ma passion. Le son des notes étaient un réel remède, pour moi ; il empêchait mon instinct de me hurler d’empoisonner Blacky et ses ordures pendant leur sommeil.

Le pire, c’est que j’en étais très capable.

Soudain, le verrou tourna. Je m’arrêtai de jouer, mais ne levai pas la tête. Ca ne pouvait être que mon amie, de toutes façons. J’esquissai un petit sourire en coin, lorsque j’entendis sa petite voix toujours aussi enthousiaste, malgré le léger voile de tristesse qui en modifiait le timbre. « Salut ! Désolée pour le retard, on a eu affaire à un sacré specimen en Botanique. A croire que la prof nous a pris pour des herbologistes affirmés. » Je m’esclaffai et relevai la tête, croisant le regard vert de mon amie. « Tu te doutes bien que je ne t’excuse pas, il en faut plus pour mériter mon pardon, mademoiselle Llewellyn, commençai-je, faussement indignée. Pour ta punition, tu devras me vernir les ongles des pieds. » Pour faire écho à mes dires, je sortis de ma poche un tube de vernis à ongle rouge pétant, en arquant un sourcil, provocatrice. Mais Phoebe me connaissait très bien : elle savait que je détestais le vernis. J’avais réellement horreur de ça… Et ce rouge pétant est immonde. « Alors, je suppose que ta journée s'est bien passée ? » Je grimaçai. Bien passée ? « C’est de loin la meilleure que j’ai jamais passé depuis un bon bout de temps, crois-moi… » Et en effet, j’avais été pas mal tranquille, aujourd’hui. En dehors des cours, j’avais passé la journée dehors, au bord du lac, seule avec ma guitare, en dépit de la neige. Bon, j’avais chopé un bon rhume au passage, mais passons. 

J’éternuai bruyamment. «  Rappelle-moi de ne plus jamais sortir sans bonnet et de ne plus essayer de tenir debout pieds nus, seule, sur la patinoire. »  La patinoire, comme nous aimions l’appeler, c’était le lac. Nos meilleurs souvenirs, avec Phoebe,  sans compter nos farces et nos virées nocturnes, c’était les week-ends de Novembre-Décembre. Nous avions instauré une sorte de nouveau rituel, qui était de patiner sur le Lac Noir, lorsque l’eau de ce dernier se solidifiait. Bien sur, combien de fois nous étions-nous faites prendre par les profs, depuis notre première année… Mais c’était toujours la source de nos plus grands fous-rires. Phoebe avait un sens de l’humour indéniable, c’était vraiment une de mes meilleures rencontres. Cette fille était exceptionnelle. Je m’en voulais de ne lui avoir jamais parlé de ma famille, de mon passé, en sachant que je connaissais pratiquement tout le sien. Un jour, je lui en parlerai, je m’en étais faite la promesse. « Après tout, Madame Sirana n'a que quatre cours à suivre ! Quelle feignasse. » « Excusez-moi MADAME si je ne vois pas le cerveau de la Sirana du futur coincé entre deux plantes carnivores. Et puis, moi au moins, j’ai du temps à perdre. » Pour faire écho à mes paroles une nouvelle fois, je jouais la gamme de do à la guitare, avant de faire un clin d’œil à mon ami. « J’t’ai pas vu ce matin, au p’tit déjeuner. Ca va ? » Cette question résonnait lourdement dans la poèce, trahisant son double-sens. 

Nous ne pouvions pas faire comme si nous allions toutes les deux bien. Je connaissais mon amie, je la savais inquiète, frustrée, perdue, apeurée, tout comme moi je l’étais. Et je savais qu’elle avait peur pour Keagan. Malgré le refus de ce dernier lorsqu’elle lui a avoué ses sentiments, Phoebe n’avait pas pu l’oublier. Et pour en rajouter une couche, le voilà enfermé dans les cachots juste après. 

La vie est bien une vache. 


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Message(#) Sujet: Re: La dure lutte contre l'ennui... {Pv Sirana} La dure lutte contre l'ennui... {Pv Sirana} EmptyMer 21 Déc - 7:25


Mode d'emploi : sortir de sa routine.


Sirana n’avait pas perdu son sourire, ni son humour. Et pourtant, je savais que, tout autant que moi, elle ne se sentait plus aussi heureuse depuis que Blackman avait pris le pouvoir. Elle ne mangeait plus beaucoup, se contentant de grignoter dans notre dortoir. J’avais insisté pour qu’elle vienne manger avec nous, au moins pour ne pas qu’elle tombe malade mais c’était s’adresser à un mur. Quand elle avait décidé quelque chose, c’était décidé et on ne pouvait plus retourner en arrière. Alors, je faisais en sorte de lui ramener pas mal de choses pour ne pas qu’elle finisse anorexique. Pourtant, elle était bien gourmande, autrefois. Je ne compte même plus le nombre de fois où nous étions passées dans les cuisines pour chopper des paquets de cookie et nous les enfiler pendant que nous flippions à la Forêt Interdite. Oui, les cookies étaient devenus de vrais réconforts ! Ils étaient non seulement délicieux mais, une fois, nous nous en étions servies pour éloigner un espèce de félin sauvage hargneux en lui lançant ces friandises à l’opposé de notre position. Bref, tout ça pour dire que j’avais eu du mal à voir Sirana autant être repoussée par les dîners. Enfin, ces temps-ci, elle reprenait de bonnes habitudes mais ce n’était pas sans un peu de difficulté.

Ces derniers événements avaient vraiment impacté tout le monde, même nous, les fameux Gryffondor qui ne baissaient jamais les bras. Nous évitions de montrer nos peines devant tout le monde même si cela restait perceptible à cause de simples petites habitudes que nous venions de prendre. Pour ma part, j’aidais Ziegler à réunir suffisamment de vivres pour qu’il puisse les apporter aux nés-moldus. Je ne pouvais pas me rendre moi-même dans le couloir des moldus parce que c’était trop risqué. Le professeur d’étude des moldus m’avait donc simplement chargé de guetter les environs pendant qu’il se rendait directement en territoire interdit pour aider les prisonniers. C’était ma manière à moi de contribuer à la rébellion de ce système infâme et j’en étais plutôt fière. En cas d’imprévu ou de danger, il me suffisait de pointer un gallion d’or avec ma baguette magique pour que le message soit transmis à Ziegler. C’était franchement rusé comme truc !

D’autres de mes comparses faisaient la même chose mais j’avais appris que certains allaient jusqu’à se rendre directement dans le couloir. Cela partait d’une belle intention mais, comme le disait Ziegler, c’était trop risqué et si l’un se faisait prendre, la sécurité risquait d’être renforcée à tel point que nous ne pourrions plus aider les nés-moldus. Le prix à payer était trop élevé pour que je le prenne, alors je préférais assister un adulte qui saurait se montrer plus vigilent.

A peine fus-je entrée dans la salle inutilisée que j’aperçus Sirana en compagnie de sa guitare. L’une était rarement sans l’autre, cela ne m’étonnait pas. C’était sa passion au même titre que pour moi et le dessin, ainsi que l’écriture. J’avais toujours de quoi écrire ou dresser un portrait de quelqu’un sur moi.

Avec humour, Sirana me répondit qu’elle n’excuserait nullement mon retard sans une sanction. Je l’affrontai du regard, haussant les sourcils d’un air provocateur du style « Tu crois vraiment me faire peur, petite chose ? ». Puis je ricanai lorsqu’elle m’annonça la nature de ma punition. Du vernis, sérieusement ? Je savais qu’elle aimait pas ça. Si vous vouliez lui offrir un beau cadeau empoisonné pour son Noël, c’était THE choix à faire pour qu’elle fasse la gueule. Sur le même air provocateur que moi, elle sortit un tube de vernis rouge pétant.

« Je veux bien le faire mais pas avec ce rouge. C’est pas assez spécial comme couleur… Il faut quelque chose qui ressorte encore plus ! Je pense qu’un rose flashy serait tout à fait adapté ! »

Je ne pus m’empêcher de pouffer de rire. Sirana avec du rose pétasse ? Ce serait un bon gros délire de la voir sortir dehors avec toute une combinaison de la même couleur.

Je lui demandai ensuite comment s’était passée sa journée en sachant qu’elle ne devait rien foutre niveau travail, vu son peu de cours. Je l’enviais, souvent. Se prélasser au parc ou ailleurs tout en faisant de la guitare, ça devait être génial. Bon, en contrepartie, cela ne lui laissait pas beaucoup de portes pour les études supérieures mais bon, qui s’en souciait actuellement ?

Elle me répondit que c’était l’une de ses meilleures journées. Intriguée, je l’interrogeai du regard. Il était vrai que depuis un mois, il était difficile d’être heureux bien longtemps alors je me demandais bien ce qui avait pu enjoliver sa routine. Pour ma part, j’avais l’impression de trop ouvrir mes cours pour fuir la déprime mais, bien vite, l’ennui ne tardait pas à s’installer.

En guise de réponse, elle éternua, puis elle me demanda de lui rappeler de ne plus sortir sans bonnet et de ne pas essayer de tenir debout pieds nus sur la patinoire. C’était un rituel que nous faisions chaque année et auquel j’adhérais. C’était kiffant. Mais, franchement, le faire à pieds nus ? Je l’observai d’un air désespéré, incompréhensive devant tant d’audace (ou d’inconscience ?) de sa part.

« T’es dingue ! Même moi je suis capable de m’enrhumer en faisant du Quidditch au Troisième Étage alors que le ciel est faux et que je suis bien habillée. T’es bonne pour la Pimentine, ma pauvre. Enfin, quoi qu’il en soit… je vais éviter de trop t’approcher, hein… »

Cette dernière phrase était dite sur le ton de l’humour et j’avais mimé un faux air écoeuré. Avec la Pimentine, son rhume finirait vite par passer. Je bénissais l’existence de cette petite potion très utile. Mes parents m’avaient dit que les moldus devaient attendre plus d’une semaine pour guérir de ça. Enfin, pour les chanceux. D’autres traînaient avec le même virus pendant des semaines, en hiver. Bon, par contre, il fallait reconnaître que la Pimentine avait un goût assez hardcore avec le piment qui en était sa composition essentielle et puis, c’était sans oublier ses effets secondaires qui faisaient fumer les oreilles pendant des heures.

Nous en revînmes à mon fameux cours de Botanique et au fait que miss King n’avait que quatre cours par semaine. Mais d’un côté, elle n’avait pas tort de dire qu’avoir le cerveau coincé entre deux plantes hargneuses était loin d’être un futur glorieux. Honnêtement, je ne pensais pas du tout poursuivre cette matière après Poudlard. Du moment que je savais bécher un jardin, cela devrait être suffisant. Et puis, des tas de livres expliquaient comment bien jardiner. Cependant, je ressentais toujours l’envie de renchérir avec Sirana. La note qu’elle venait de jouer avec son instrument résonna doucement dans mes oreilles. Il faudra que je la mette au défi de jouer des morceaux bien précis, un de ces quatre !

« Ah oui, c’est vrai, tu préfères avoir le cerveau coincé entre deux runes, j’avais oublié ! Mais si tu as du temps à perdre, j’ai un tas de dissertes à rendre pour demain. Je les ai pas encore commencés… j’avais trop de trucs à faire, tu vois ? »

L’excuse de merde. Mon sourire totalement con devait sûrement lui faire comprendre qu’en vérité, j’avais eu la flemme de les faire. Certes, je passais plus de temps à réviser ces temps-ci, mais ce n’était pas pour autant que réviser signifiait faire ses devoirs. Non, je me contentais juste de revoir mes cours parce que lire me faisait penser à autre chose. Mais lire, c’était différent de réfléchir et de se bouger le cul parmi trente-six rayons pour trouver de quoi dire dans une dissertation. En fait, le pire était la Métamorphose et les Potions. En matière de devoirs, on détenait un sacré record.

Bref, sur cette touche positive vint une note qui l’était un peu moins. Si nous avions tendance à vouloir montrer notre positivité devant la plupart des gens ‒ et notamment des jeunes pour leur inspirer l’espoir ‒ on ne pouvait pas pour autant nier l’évidence : le moral était loin d’être au plus haut. Et Sirana avait le droit à ma franchise. Je lui avais toujours fait confiance et cela s’était traduit par des confidences très personnelles au cours de mes années à Poudlard. Elle connaissait beaucoup de choses de ma vie et je n’avais que peu de secrets. En revanche, le contraire se vérifiait moins mais j’avais l’intuition que son passé devait être bien plus tumultueux que le mien. J’avais toujours été une gamine ne manquant de rien et qui avait rarement vécu des moments de déprime. En fait, cette année avait été la première année durant laquelle je m’étais sentie aussi mal. Ce matin, effectivement, je ne m’étais pas rendue à la Grande Salle pour déjeuner. J’avais perdu l’appétit du matin ces temps-ci, notamment parce que j’avais peur pour Keagan et que je ne me remettais toujours pas de la mort de Lloyd, un de nos camarades de classe à Serpentard, à qui j’avais fait la gueule pendant cinq ans à cause d’Ashley et avec qui je venais à peine de me réconcilier depuis la fin des vacances d’été. Mais, aujourd’hui, il y avait plus que cela. Ce matin, j’avais croisé Morwen, ma petite sœur, en train de proférer des insultes à l’égard des sang-de-bourbe, en compagnie de sa clique de traîtres. Je ne me remettais toujours pas de ce qu’elle avait fait. Elle avait prêté allégeance à Blackman, alors que nous avions toujours vécu dans deux mondes à la fois : le monde magique et le monde moldu. Le restaurant familial était en plein cœur de Cardiff, alors des moldus, nous en avions toujours croisé depuis notre petite enfance ! C’était franchement choquant qu’elle ait pris une direction aussi erronée. Bref, par conséquent, j’avais simplement mangé quelques dragées surprises, histoire de dire…

« Pas vraiment. Après la mort de Lloyd et une déprime continue pour Keagan, il a fallu qu’une autre merde me tombe dessus. Morwen est vraiment devenue une garce et je le supporte mal. C’est une parfaite hypocrite et comme nos courriers sont censurés, j’peux même pas dire la vérité à mes parents. Je sais pas comment ça a pu arriver. Bon, d’accord, elle traîne beaucoup avec Frowein et Selwyn, c’est pas des gens fréquentables mais je peux pas croire qu’on l’ait influencée autant ! »


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