Le Nutella n'a pas raison d'être quand votre meilleur ami est là {Pv Chuck} [ABANDONNÉ]

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Comment fuir la déprime ?

Il était dix-sept heures cinq. Nous venions de sortir du cours de sortilèges et j’avais attendu ce moment avec impatience. Si d’habitude ce cours attisait toujours mon intérêt, aujourd’hui, j’avais trouvé l’ambiance particulièrement étouffante. Je m’étais sentie oppressée parmi mes camarades, pour la plupart eux aussi en mauvaise forme. De plus, être dans la même pièce que Keagan et Daniela ne m’aidait pas à mieux me sentir. Je préférais ne pas les voir et rester à l’écart, pour éviter que de mauvaises images ne viennent me plomber encore plus le moral. Je remerciais le Choixpeau Magique de les avoir répartis à Poufsouffle, car je n’oserais pas imaginer ce qu’il se serait passé si j’avais dû également partager ma salle commune avec eux. Je ne les détestais pas et je ne les méprisais pas mais je souhaitais simplement m’isoler d’eux pour un moment. Ils étaient vraiment géniaux comme personnes et je ne remettais pas en cause nos amitiés mais j’avais encore besoin de temps avant de digérer la vérité.

Chuck et moi avançâmes dans le Hall, en direction des grandes portes de chêne ouvertes. Il m’avait proposée de prendre l’air avec lui et je n’avais pas pu résister à la tentation d’être à ses côtés durant ces instants où je me sentais si égarée et vulnérable. Je lui en étais reconnaissante d’être toujours là pour moi et de me soutenir de son mieux. Il était vraiment quelqu’un de fantastique et je ne regrettais pas qu’il soit ma première belle rencontre de Poudlard. Qu’aurais-je fait sans lui ? Il était le meilleur des meilleurs amis. Jamais, il ne m’avait laissée tomber.

« Tu as raison, il fait beau pour un mois d’octobre. » Dis-je doucement, appréciant la brise qui venait caresser mon visage.

Je fis quelques pas en avant, explorant les environs des yeux. Pas mal d’élèves campaient sur les bancs du parc, parfois entassés les uns sur les autres tout en se marrant bien. J’enviais leur joie et leur complicité. Je me sentais seule ces temps-ci et pourtant, ce n’était pas la compagnie qui me manquait à Gryffondor. Peut-être que c’était parce qu’ils ne pouvaient pas comprendre ce que je ressentais que j’avais tant l’impression d’être isolée, alors que ce n’était pas vraiment le cas.
Je soupirai. J’en avais assez de ruminer, de devoir penser à tant de choses à la fois. Lors des sessions d’entraînement de Quidditch, je faisais de mon mieux pour mettre mes maux de côté et ne montrer que des sourires et de la motivation à mon équipe, mais ce n’était pas tous les jours facile de feindre que tout allait bien. J’étais certaine qu’Anoushka et Joanne l’avaient deviné ou senti.

« Il y a un banc là-bas. » Dis-je en le signalant du doigt.

Le seul libre parce qu’il n’était pas couvert des rayons chauds du soleil par un arbre. Cela ne me gênait pas. A vrai dire, il ne tapait pas si fortement que cela et s’il fallait profiter du temps, autant le faire jusqu’au bout, non sans vouloir se cacher à l’ombre. Je me laissais traîner par Chuck dont il me sembla qu’il m’avait pris par le bras pour me faire bouger un peu. Lorsque je repris un peu mes esprits, je venais juste de m’asseoir à côté de lui. J’aurais aimé pouvoir dire qu’être ici à ses côtés me faisait énormément plaisir mais je n’y arrivais pas. Certes, j’étais ravie qu’il soit là mais ma déprime me bouffait de l’intérieur. Les seuls mots qui purent sortir de mes lèvres furent :

« Merci d’être là, Chuck… Je dois être chiante, ces temps-ci. »

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Le Nutella n'a pas raison d'être

Quand votre meilleur ami est là

Nous venions de sortir du cours de sortilèges qui avait été plutôt... Mitigé pour moi. En fait, pour une raison qui m'est inconnue, j'ai réussi toutes mes tentatives pour le sortilège d’imperméabilité, la bonne humeur avait du donner un coup de génie à ma baguette et voilà que j'avais tout réussi du premier coup. Mais d'un autre côté l'ambiance du cours n'était vraiment pas agitée et passionnante, entre Fursy qui était malade et qui a fait exploser une porte, les gens qui dormaient ou étaient de mauvaise humeur, et bien entendu Phoebe qui est déprimée, j'avais l'impression d'être un peu une tâche entre tout ça. Mais quoi qu'il en soit, le cours est finit et nous pouvons enfin sortir profiter du soleil qui allait certainement très vite disparaître. D'ailleurs j'avais proposé à Phoebe d'aller se poser dehors, je pense que de prendre l'air lui fera bien plus de bien que de se cloîtrer dans sons dortoir à déprimer tout seul. Si je sais une chose sur les problèmes... D'amour, c'est que la pire des choses à faire c'est de rester seul. Je ne veux pas que Phoebe se sente abandonnée comme moi je l'ai senti lorsque c'était finit avec Sloane, je pense qu'on a tous l'impression d'être livré à soi-même lors d'un chagrin d'amour, mais c'est faux, et Phoebe ne doit pas faire cette erreur, elle a besoin de soutien, et je suis son meilleur ami. Je suis peut-être le dernier à qui il faut demander des conseils à propos de l'amour parce que clairement tout ce que je sais c'est que je trouve ça... Merdique, je n'ai pas d'autres mots... Alors je ne vais pas être le premier à dire ''tu en trouveras un autre t'inquiète pas, c'est la vie, l'amour ça va ça vient...'' non, clairement pas, l'amour ça devrait être banni parce que c'est la chose qui heurte et qui blesse le plus au monde... Pour la personne concernée, mais également les gens autour. Mais ce n'est pas parce que j'ai une vision aussi négative et que je suis autant réticent à l'amour, que je vais laisser Phoebe se débrouiller toute seule à lui dire que je l'avais prévenue... Elle ne pouvait pas savoir que Keagan n'était pas amoureux de lui, ce n'est pas de sa faute, mais je ne promets rien en matière de réconfort, comme je l'ai dit, je suis vraiment pas le meilleur pour ça.

Une fois arrivés à la grande porte Phoebe me fait une remarque sur le temps et quand je regarde le ciel je dois avouer qu'il fait vraiment très beau et qu'on fait bien de profiter parce que, ça ne risque pas de rester longtemps. Une fois dehors, j'observe le parc à la recherche d'un endroit agréable où se poser. Tout les bancs à l'ombre sont pris, avec des gens qui profitent de leur moment libre, qui rient et qui s'amusent. J'imagine qu'en voyant ça Phoebe ne doit être qu'un peu plus triste. Quand on voit des personnes joyeuses qui profitent de la vie alors que nous même on est au bord du gouffre, on peut ressentir un sentiment de jalousie très fort... Du moins, je parle pour moi. Mais la voix de Phoebe me sort de mes rêveries, signalant un banc libre. C'était le seul qui était totalement exposé au soleil, mais comme il y a cette légère brise fraîche et que le soleil est moins agressif qu'en été, ça ne me gêne pas de m'installer là-bas, alors je hoche la tête et nous nous mettons déjà en chemin pour rejoindre ce banc. Sauf que Phoebe semblait plus dans ces pensées que moi et je m'étais même mis à prendre son bras pour l'entraîner avec moi, elle devait s'égarer dans ses pensées et rien que le fait d'imaginer toute la tristesse dans son esprit et dans son cœur, installa un sentiment douloureux dans mes entrailles. J'aimerais tellement qu'elle ait de nouveau se grand sourire sur les lèvres comme avant, qu'elle soit heureuse à n'importe quel moment de la journée... Mais je sais qu'elle va avoir du mal à se remettre, et j'ai aucune idée de comment l'aider. Une fois assis sur le banc j'inspire un grand coup, profitant des rayons du soleil qui caressent mon visage avec de tourner la tête vers Phoebe, lorsqu'elle se met à parler.

Le fait qu'elle pense que je la trouve chiante me fait une fois de plus de la peine, en aucun cas je la trouve chiante, je suis juste mal pour elle, mais je sais bien à quel point on peut être dévasté quand il s'agit d'amour. C'est bien pour ça que... Enfin, pas besoin de s'attarder sur ma haine face à se sentiment, je suis là pour soutenir ma meilleure amie, pas pour me plaindre.

« Tu rigoles, t'es loin d'être chiante Phoebe... Rappelle toi encore quand j'ai quitté Sloane à quel point j'interdisais n'importe qui de simplement dire le mot 'aimer' et que je lançait des sort à n'importe quel couple qui croisait mon chemin... Moi j'étais chiant, un vrai chieur ! Toi, t'es triste, c'est normal d'être comme ça... » dis-je sans trop réfléchir. A quoi bon réfléchir à mes réponses, je ne suis pas là pour être psy ou je ne sais quoi, je suis là en tant que Chuck et je pense que Phoebe aussi préfère que je reste authentique à moi au lieu de me mettre à mesurer mes paroles et être le plus tendre et subtil au monde. « Je sais que tu te sens seule, et que tu pense que le mieux, c'est de rester dans ton coin... Mais si je sais bien une chose, c'est qu'il ne faut surtout pas s'enfermer dans nos pensées. Tu iras beaucoup mieux si tu te force un peu à te changer les idées. » dis-je toujours en fixant mon amie dans les yeux. Je ne dis pas qu'il faut qu'elle aille faire la fête et qu'elle saute de joie dans le parc, mais il faut qu'elle tente de se distraire, comme avec le Quidditch par exemple, ou des simples choses dans la vie, le dessin pourquoi pas, elle aime dessiner après tout. Quoi qu'il en soit, il faut qu'elle sache que si elle a besoin, elle peut même m'envoyer un hiboux à trois heure du matin pour me demander je ne sais quoi... Parce que s'il y a une personne pour qui je ferais tout ici, c'est bien Phoebe.

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Comment fuir la déprime ?

Chuck avait toujours été agréable et présent pour moi. Je lui en étais tellement reconnaissante pour chaque instant passé qu’il passait avec moi, durant lesquels on se confiait, on délirait, on riait ensemble. Ces instants étaient précieux et je les avais tous gravés dans ma mémoire. Peut-être que Chuck aurait préféré s’amuser à cette heure-là, d’ailleurs, et je me sentais coupable de le faire venir ici pour lui faire subir mon mal être. Je me sentais comme une pitoyable chose qui ne demandait que de l’affection, incapable d’en trouver ailleurs et qui se plaignait sans cesse. Mon humeur triste et parfois acariâtre déteignait même sur d’autres personnes. Mais, heureusement, Chuck semblait garder le sourire malgré tout. En classe, il s’était révélé doué en sortilèges, contrairement à d’habitude. Moi, j’avais tout raté alors que j’étais censée être talentueuse dans cette matière. C’était la preuve que quelque chose clochait chez moi, puisque la magie était liée aux émotions du sorcier qui en faisait usage. Lorsque l’on pétait la forme, nous pouvions produire une magie fantastique, vive et puissante. Cependant, quand l’énergie nous quittait, nous n’étions plus rien qu’une bande de première année incapable de faire quoi que ce soit d’utile. Bref, mon sort d’imperméabilité était passé à la trappe mais j’espérais me rattraper plus tard. Enfin, ce n’était pas comme si je portais une quelconque importance à cette leçon, là. Je m’en fichais tellement, aujourd’hui…

Mon meilleur ami m’observa en m’avouant que non, je n’étais pas chiante. Il compara ma situation à la sienne lorsqu’il avait quitté Sloane. Je m’en souvenais encore. J’avais eu le sentiment de ne pas avoir été assez présente pour lui à ce moment-là et je le regrettais. Il avait dû se sentir tellement seul et c’était sans nul doute pour cela qu’il jetait effectivement des sorts aux couples qu’il apercevait. Ce souvenir me fit légèrement sourire.

« Je m’en souviens. Je crois qu’une des filles t’en a voulu car elle a gonflé comme un ballon et son copain s’était foutu de sa tronche pendant un moment, dis-je avant que mon sourire ne s’évanouisse. Mais toi, tu es parvenu à oublier ça… Tu es passé à autre chose. »

Chuck était désormais heureux. Peut-être avait-il un certain poids sur les épaules vis-à-vis de Sloane mais il ne déprimait pas, il ne reculerait pas en arrière. Moi, je me mettais à croire que je n’arriverai jamais à oublier Keagan. Je l’aimais trop, mon cœur me faisait souffrir chaque fois que je le voyais. J’aurais tout fait pour lui. J’aurais tant voulu me blottir contre lui, qu’il me murmure des mots doux et qu’il me fasse me sentir aimée et importante. Là, j’étais tout simplement au point mort, dans une période où je me remettais en question n’importe quand.
Chuck me disait de ne pas rester dans mon coin et il avait raison. Mais même la compagnie des autres ne m’aidait pas à oublier mon problème principal, à faire dissiper mes doutes ou à me faire avancer.

« Je sais, Billie et Chelsea m’ont dit la même chose. Mais c’est dur… Vous avez l’air tous contents dans votre coin et je viens polluer votre air en moins de trois secondes quand je débarque à côté de vous. Je n’arrive pas à maintenir mes sourires. Au Quidditch, cela me demande un effort colossal de faire comme si de rien était. On ne dirait pas mais je me sens mise à l’épreuve quand je dois réunir la team. Je n’ai même pas la motivation de dessiner ou d’écrire des nouvelles… » Terminai-je tristement, baissant la tête d’un air défaitiste.

J’avais essayé de dessiner, avant-hier soir. J’avais pris une feuille vierge et des crayons. Au final, je n’ai réussi à rien faire, mis à part un début de ce qu’il me semblait être une montagne. L’inspiration n’était pas là et je n’allais pas me forcer à créer quelque chose sans que les émotions ne soient présents… Ce n’était pas ça l’esprit artistique ! A moins qu'il faille que je dessine toute ma peine ? Que je représente mon chagrin ? Cela m'était déjà arrivé de le faire mais, là, c'était la première fois que je vivais un râteau et je ne savais pas s'il serait bien de m'en inspirer.

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Le Nutella n'a pas raison d'être

Quand votre meilleur ami est là

Je pense qu'il est important que j'apporte mon soutien à Phoebe, après tout, elle me connaît et elle sait ma situation face à l'amour. Je n'ai eu que des expériences négative, et j'ai fini par me convaincre que c'est tout un bordel que nous devrions pas nous faire subir. Des mois, des mois voir même des années on peut avoir besoin pour passer au dessus d'un chagrin lié à l'amour. Personnellement je ne suis pas passé au dessus de certaines choses et c'est à cause de ça que j'ai du mal avec toute cette histoire. Il y a certaines blessures en moi qui ne voudrons pas se refermer, et je ne parle pas de Sloane, même si cette expérience m'a bien prouvé des choses. Mais je vis avec et ça va. D'ailleurs, depuis que je fuis toute sorte de relation amoureuse ou des choses dans ce bordel là, je me porte bien mieux qu'avant.

Maintenant, je ne peut pas laisser sombrer ma meilleure amie dans le malheur du chagrin d'amour. Je dois avouer que j'ai une certaine rancœur vis à vis de Keagan. Je ne vais pas le détester ou quoi, ce serait stupide et ça irait contre mes valeurs, c'est un bon ami après tout. Mais de voir Phoebe dans cet état, à cause de lui, me fait un pincement au cœur... enfin bon, on ne peut pas obliger quelqu'un d'aimer une personne, il est amoureux de Daniela, c'est la vie. Sauf que Phoebe ne peut pas penser comme cela, ce qui est normal, elle l'aimait aussi, beaucoup, et je peux très bien imaginer toute les pensées qui lui traverse l'esprit dans son malheur. Mais je ne la laisserai pas penser qu'elle est un fardeau, ces vrais amis, notamment moi, ne devraient pas trouver Phoebe fatigante ou penser qu'elle met une mauvaise humeur dès qu'elle arrive quelque part, c'est faux, il y a des gens tellement plus chiants qu'elle.

Phoebe me raconte alors une anecdote sur comment j'avais fait gonfler une fille et que son copain s'était foutu de sa gueule, suite à ma remarque. Et je ne peux m'empêcher de sourire à ce souvenir. J'étais sans pitié à ce moment, n'importe qui qui puait l'amour, je lui lançait un sortilège en pleine face sans même réfléchir.

« J'avais oublié ça tiens ! J'étais tellement borné... Oh je donnerais tout pour revoir la tête de la fille ! » dis-je avec un léger sourire. Mais celui de Phoebe s'efface aussitôt et elle enchaîne, pensant certainement qu'elle n'arrivera pas à passer au dessus de son chagrin. « Oh Phoebe, je sais que ce que je vais te dire va te paraître bête. J'ai eu du mal à m'en remettre, j'avais l'impression que jamais je ne pourrais être heureux à nouveaux.... Je ne voulais plus jamais avoir à faire avec l'amour.. remarquais-je, tout en pensant que le dernier point n'a toujours pas changé. Mais tu vas y arriver, si moi j'ai réussi, alors toi encore plus ! Tu es forte, et même si pour l'instant tu ne peux pas imaginer ne plus l'aimer, tu va avancer, même si ça te paraît pas possible en ce moment, et certainement que tu aura toujours une partie de toi qui se souviendra de lui, comme je me souviendrais toujours de Sloane, et comme n'importe qui se souviens toujours de la personne qu'il a aimé en premier. Mais tu vas avancer. » dis-je, étonné par mon air presque philosophique. Mes paroles ne pourront certainement pas la réconforter comme je le souhaite, mais au moins, elle sait ce que je pense, et je sais que je pense vrai, du moins un minimum.

Phoebe commence alors à m'expliquer que même en présence des autres, elle a du mal à sourire, elle pense qu'elle pollue l'air des autres, qu'elle entraîne les autres à être malheureux à cause d'elle, mais ce n'est pas vraiment le cas. Je me soucie de ma meilleure amie, évidemment, mais ça ne me met pas de mauvaise humeur ou quoi d'être avec elle, à l'inverse, je suis heureux de pouvoir être là pour elle et savoir que, quand elle ira mieux, au bout d'un moment, j'aurais contribué à ça, un peu. Elle finit par parler du Quidditch, et je peux bien imaginer qu'entre sa responsabilité de capitaine et son chagrin, ça ne doit pas être évident, pourtant elle fait une très bonne capitaine et trouve toujours le bon mot pour nous motiver avec des stratégies parfaitement élaborées, je pense vraiment qu'elle s'en sort bien ! J'admire d'ailleurs sa force pour cela, personnellement, je ne l'aurais pas eu si j'avais été dans sa situation, je le sais très bien, j'aurais envoyé chié toute responsabilité.

« La seule façon que tu pourrais polluer mon air, c'est en lâchant un pet ! Mais bon, c'est pas dans ton programme j'espère ? » dis-je ironiquement avec un sourire sur les lèvres tout en passant mon bras derrière son dos pour poser une main réconfortante sur son épaule la rapprochant quelque peu de moi . Aller, une petite blague de temps à autre, ça ne peut pas faire de mal, même si ce n'est pas aussi efficace que les bisous magique de nos grand parents quand nous avons 5 ans. Enfin, je m'égare. « N'empêche, tu t'en sors bien au Quidditch, je ne sais pas si tu t'en rend compte, mais tu prend toujours le temps de nous motiver et de nous concocter des stratégies en béton. Dis-je d'un ton calme et sérieux. Je suis pas le mec artistique et tout, mais peut-être que ça peut t'aider si tu dessine ou écris tes sentiments ? Si tu laisse sortir ton chagrin sur papier... » finis-je perplexe. De suis si reconnaissant de l'avoir comme amie, elle mérite de sourire tout le temps. Cette histoire ne me fait que détester l'amour plus encore.

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Comment fuir la déprime ?

L’humour de Chuck m’amusait toujours. Nous étions bien souvent sur la même longueur d’onde quand il s’agissait d’énumérer des anecdotes drôles et je dois bien avouer que cela détendait un peu l’atmosphère, même durant quelques secondes. Mais rapidement, mon sourire s’effaça lorsque je lui déclarai que, contrairement à moi, il était parvenu à passer à autre chose. Apparemment, la réponse n’était pas vraiment celle que je croyais. Il n’avait pas réussi à s’en remettre entièrement et à cette annonce, je levai un regard vers lui, intriguée. Chuck avait lui aussi ressenti cette impression de ne plus pouvoir être heureux ? C’était alors pour cela qu’il tenait l’amour en horreur ? Cela l’avait-il tant affecté qu’encore aujourd’hui, il y pensait de temps à autres ? Je devais bien avouer que ne m’étant pas mêlée à son histoire avec Sloane, je ne savais pas tout. Pourtant, il avait toujours eu l’air de l’avoir bien pris. Ses sourires, ses blagues, sa bonne humeur… A quels instants avaient-ils été faux ? A moins qu’il n’y resonge que lorsqu’il est seul ? D’un seul coup, j’avais le sentiment d’avoir manqué certaines choses, de ne pas l’avoir assez interrogé.

« Désolée, je ne savais pas… »

Quoi qu’il en soit, il était certain que j’allais réussir à tourner la page. Il me complimentait et cela m’allait droit au cœur. J’allais avancer, qu’il disait. Cet air philosophique contrastait avec le clown qu’il était habituellement mais j’appréciais énormément ses mots. J’aimerais tant passer au-dessus de ce souci. J’espérais qu’il avait raison et que cela allait être passager. J’avais peur de ne jamais l’oublier et d’être toujours amoureuse. L’amour est horrible, parfois. C’est dans les moments de déprime que j’en viens même parfois à me demander s’il ne vaut pas mieux attendre avant de laisser ses sentiments prendre le dessus. Mais malgré tout, je ne peux pas rejeter l’amour comme le fait Chuck car je sais qu’il apporte aussi son lot de bonheur lorsque l’on trouve la bonne personne.

« Oui, sûrement… J’espère que je vais y arriver… mais bon. J’essaie de me dire que c’est possible… C’est difficile. » Dis-je doucement comme si je souhaitais ardemment m’en convaincre.

Ô que oui, difficile. Surtout quand tout l’environnement paraissait me narguer ; les foutus couples à la con, les rires, les succès des autres… Cela me faisait rager. Je n’avais jamais été jalouse ou envieuse des autres filles, puisque j’avais toujours eu confiance en moi. Mais là, j’en venais à croire que certaines étaient plus chanceuses que moi puisqu’elles pouvaient avoir n’importe quel mec à leurs pieds. Keagan me l’avait dit, le jour où il m’avait mis un stop. Il m’avait dit que j’étais superbe, jolie et que je pouvais avoir qui je voulais. Cependant, j’avais la conviction qu’il m’avait dit cela uniquement pour me rassurer et tenter de ne pas me faire pleurer.

Me lamenter encore et encore m’ennuyait clairement mais je n’avais pris goût à aucune chose depuis que c’était arrivé. Je ne pouvais que me plaindre, pleurer, faire la gueule ou feindre un sourire de temps en temps. Personnellement, je trouvais mon comportement chiant même si je ne m’en prenais à personne. Je n’avais pas à défouler mon chagrin sur les autres. Je savais que d’autres réagissaient comme ça mais je savais qu’il y avait des limites à ne pas franchir. Alors, je me contentais d’encaisser mais c’était très douloureux.

Sans que je ne m’y attende, Chuck parvint à me faire lâcher un rire. Il avait toujours de la ressource pour dire des conneries, c’était impressionnant.

« Non, je te rassure ! Les filles ne pètent pas, c’est bien connu. » Déclarai-je avec un petit sourire.

Il passa son bras derrière mon dos pour placer une main sur mon épaule. Ce contact était chaud, rassurant. J’avais vraiment le sentiment de ne pas être si seule que cela, d’être soutenue, d’être aidée. Que ferais-je sans lui ? Je me rapprochai de lui, me blottissant presque contre lui. Il faisait pourtant assez chaud comme ça, cependant, je m’en foutais. Je voulais me sentir mieux, tout simplement. Chuck passa ensuite à autre chose, complimentant ma performance au Quidditch en tant que capitaine. J’étais franchement flattée. C’était la première fois que j’endossais un rôle aussi important et j’avais parfois craint ne pas être à la hauteur même si on n’était jamais venu se plaindre de quoi que ce soit.

« C’est gentil. Tu sais, les premiers entraînements m’ont pas mal stressée. J’avais peur de mal faire certaines choses même si je pouvais m’inspirer de l’ancienne capitaine de l’équipe. Pour ce qui est du dessin ou des écrits… Je ne sais pas, Chuck… Je n’ai pas envie de ressortir ce chagrin. J’ai envie de l’enfouir, de l’oublier… Ca me ferait trop souffrir de le voir visuellement, en fait. »

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Le Nutella n'a pas raison d'être

Quand votre meilleur ami est là

Je ne peut pas faire exploser de rire Phoebe et qu'elle se mette à sautiller de partout de joie, c'est évident, elle a le cœur brisé et dans ce genre de moment on rejette tout sentiment positif. Je connais ça, c'est presque comme si on avait pas envie que la joie nous envahisse alors qu'on est carrément déprimé. Mais je suis content de pouvoir arracher quelque sourires à mon amie, ça me montre qu'elle garde tout son sens de l'humour, même si elle est dans cette difficile passe à cause de Keagan. Mais visiblement ma déclaration comme quoi ça a été aussi très difficile pour moi après ma rupture avec Sloane semble la l’inquiéter un peu et elle s'excuse même pour ça. Je secoue la tête avec un léger sourire pour lui faire comprendre qu'elle n'a pas à s'excuser. Il est vrai que l'on peut mal imaginer que j'ai souffert de tout ça alors que c'est moi qui ait mis fin à notre relation. C'était d'ailleurs peut-être une décision faite sur le coup de la mauvaise humeur... Quand j'y repense je me demande si on aurait pu y changer quelque chose, on était bien ensemble, je l'aimais beaucoup, mais ce sentiment que j'avais quand je voyais que je n'étais plus aussi important pour elle qu'avant... Je n'aimais pas ça, j'avais tellement l'impression d'être délaissé, qu'elle ne veuille plus de moi, alors pourquoi me serais-je forcé à chercher son attention alors qu'elle visiblement n'avait pas vraiment envie de m'en offrir. Je regrette parfois de l'avoir quitté car au final j'ai l'impression qu'elle ne l'a pas du tout bien pris. Pourtant c'est un peu de sa faute ! Mais on a pas été assez communicatif, c'est probablement ça, peut-être que si on aurait plus parlé sérieusement les choses auraient été différentes ? A vrai dire je ne peux pas dire, je n'ai plus envie d'y réfléchir maintenant c'est fini et je dois supporter quand elle me gueule dessus alors que je cherche juste à garder une entente cordiale entre nous... J'imagine que ça aussi, c'est foutu.

« Oui, sûrement… J’espère que je vais y arriver… mais bon. J’essaie de me dire que c’est possible… C’est difficile. » me dit-elle doucement, suite à ma tirade philosophique.

C'est clair que ce n'est pas facile, elle vas certainement mettre du temps à vraiment s'en remettre, surtout qu'elle ne pourra pas l'ignorer totalement, il est dans la même année que nous et on le croise souvent pour les cours, alors elle ne peut pas faire comme s'il n'existait pas. Enfin si, à l'extérieur elle peut, mais à l'intérieur elle aura toujours son regard discrètement sur lui j'imagine, c'est quelqu'un chose qu'on peut pas vraiment contrôler. C'est ça l'amour, c'est incontrôlable et c'est bien ça le gros, gros problème dans l'histoire.

« C'est sur, c'est difficile, tu ne vas pas t'en remettre du jour au lendemain, mais avec le temps. » dis-je optimiste. Je n'en doute pas, elle trouvera aussi peut-être un autre garçon qui lui fera oublier Keagan.

Mais grâce à une vieille blague pourrie j'arrive à faire rire Phoebe et elle répond sur le même air avec un petit sourire. On a toujours eu le même humour simplet, après tout pas besoin de se prendre la tête ! Alors madame explique que les filles ne pètent pas et je ne peux m'empêcher de rouler des yeux toujours avec un sourire. Je finis par passer un bras derrière le dos de mon amie pour la rapprocher de moi, nous avons toujours été proche et je la considère vraiment comme ma sœur... La sœur que je n'ai jamais eue. Enfin, bien entendu que j'ai une sœur, mais à peine j'y pense que je sens déjà mon humeur positive s'affaisser. Elle me déteste et je n'ai presque plus de contact avec elle, alors c'est presque comme si je n'avais pas de sœur. Je secoue rapidement la tête quand je remarque que ma meilleure amie se blottit un peu contre moi, il a beau faire chaud, je peux comprendre son besoin d'être rassuré, alors je suis content d'être là pour elle et finalement je me met à parler de Quidditch. Elle m'explique alors qu'elle était stressée aux premiers entraînements et je ne peux que comprendre ça, c'est un rôle important que d'être capitaine d'une équipe, on compte sur cette personne pour nous motiver, pour créer des stratégies de jeu, alors c'est sur que ça doit mettre la pression, mais je trouve qu'elle s'en sort bien.

« Tu m'étonne, j'imagine le stress que tu as pu ressentir au départ ! N'empêche ça serait trop cool si on gagnait la coupe cette année ! T'imagine qu'on sort vainqueur avec toi comme Capitaine ? Je t'autoriserai même à te la péter toutes les cinq minutes si ça arrivait ! » dis-je en rêvant déjà de la coupe de Quidditch.

Phoebe finit par me dire qu'elle ne préfère pas extérioriser ses sentiments et je hoche de la tête en signe de compréhension. Je sais que moi j'aurais eu besoin de tout libérer d'un manière ou d'une autre, mais écrire tout ce qu'elle pense pourrait peut-être renforcer son mal-être et ce n'est pas du tout le but.

« Oui je vois, tu as raison, il faut que tu fasse ce que tu pense le mieux pour toi. Après tout tu es la seule qui peut vraiment te faire passer à autre chose, ça ne dépend que de toi, si tu en as envie ou pas, et j'imagine bien que tu ne veut pas rester coincé dans ta situation. » dis-je toujours avec cet air optimiste. Il est vrai que je peux l'aider, que d'autres amies peuvent la conseiller, lui changer les idées, mais il n'y a qu'elle qui peut vraiment la bouger.

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Comment fuir la déprime ?

Avec le temps… Sûrement, oui. J’hochai la tête suite aux paroles de Chuck. Je savais que le temps était le remède aux pires maux du cœur mais cela semblait si lointain. Je n’étais pas connue pour être patiente, d’ailleurs. Une ancienne élève de Poudlard et appartenant à Serpentard me l’avait fait comprendre, l’an dernier, quand on avait dû rechercher des ingrédients pour un cours mixant la Botanique et les Potions. J’avais essayé de changer cet aspect mais j’étais toujours quelqu’un qui pensait au jour le jour et quand quelque chose s’étendait dans le temps, j’avais l’impression que cette même chose m’échappait et que je ne pourrai guère l’atteindre. Au fond, je voulais que mes blessures se referment maintenant et que cela ne me fasse plus mal. Était-ce trop demandé ? Tout ce que j’avais voulu, c’était tenter d’être heureuse auprès de Keagan, c’est tout… Désormais, je savais que je ne pourrai jamais l’être avec lui et qu’il me faudrait attendre un autre garçon voulant bien de moi mais je n’étais pas prête de l’oublier. Je n’étais pas prête d’aimer quelqu’un d’autre tant mes sentiments étaient si forts. Franchement, j’étais même sûre que si l’on me faisait boire un philtre d’amour, cela n’aurait aucun effet tant mes pensées étaient obsédées par le beau Poufsouffle. Mes ressentis étaient purs, réels et plus puissant que le plus sophistiqué des subterfuges, j’en avais la conviction. Même si l’Amortentia avait été concoctée par Burgess, j’étais certaine que j’aurais résisté. Mais à quoi bon me vanter d’un amour si fort alors qu’il ne me servira finalement à rien ? J’étais dépassée par ça.

Nous en étions ensuite venus à discuter du Quidditch et Chuck ne cessait de me complimenter à ce sujet. Cela m’allait droit au cœur et je savais qu’il disait ça avec sincérité. Il comprenait le stress que j’avais ressenti à mes débuts. En fait, je me demandais si Overton avait eu la même au départ. Nous avions tous les deux commencé prendre en main notre équipe cette année et c’était un peu ce qui m’avait confortée dans l’idée que je n’étais pas la seule débutante en tant que leader. Disons que Mulligan et Shiver avaient de l’expérience en la matière….

« Si on gagne, je serai super honorée. Depuis qu’on est en première année, Gryffondor n’a gagné aucune des coupes. C’était toujours Serpentard pour le Quidditch et… Poufsouffle pour la course aux points ‒ sauf l’année dernière où on a eu celle des points. Alors, oui…si on gagne les deux coupes, je serai fière de me dire que j’ai permis de briser la tradition, fis-je d’une voix calme bien que toujours teintée de chagrin. Je vais beaucoup donner pour qu’on gagne nos matchs. »

J’étais libérée des cours les plus barbants, cette année. J’avais choisi mes matières, supprimant la Divination, l’Astronomie et l’Histoire de la Magie. Cela m’offrait des heures de libre notamment le mardi et le jeudi après-midi que je consacrais au Quidditch. Je pouvais également le dédier à mes autres passions mais en ce moment, cela me préoccupait moins. Comme le disait mon meilleur ami, je devais agir en faisant ce que je pensais être le mieux pour moi. Je n’allais pas me forcer à écrire alors que l’envie n’y était pas, ni l’inspiration. Ce serait contre-productif.

« Non, je ne veux pas être coincée. J’ai envie d’oublier ça… Mais bon, comme je le vois tous les jours en cours, c’est difficile. Ca me donne envie de sécher les cours, parfois. Ca me démotive totalement et pourtant, pour fuir tout ça, au départ, je m’étais mise en tête de bosser à fond mes cours pour penser à autre chose. Au final, jouer les intellos ne convient même pas à ma conscience alors que j’ai abandonné. Je n’ai plus aucun échappatoire à la pensée de Keagan, ça me hante. » Avouai-je avec un petit air amer.

Je me sentais mal de dire tout ça mais vider mon sac devant Chuck me permettrait d’y voir plus clair, non ?

RP ABANDONNÉ.

Chuck a réussi à faire rire et sourire Phoebe pendant un petit moment. Ils ont pu parler de bonnes choses mais cela n'a pas suffi à sa meilleure amie pour se remettre des poids lourds de son coeur. Au final, de mauvaises idées finissent toujours par lui survenir, même si elle a préféré ne pas trop l'embêter avec ça vers la fin de leur discussion. Ils sont rentrés à Poudlard, au bout d'une demi-heure, en plaisantant sur les tenues horribles d'Aniek Frowein.

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