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Message(#) Sujet: broken ? ► professeur g. de montfort broken ? ► professeur g. de montfort EmptyLun 7 Nov - 22:25

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- Professeur G. De Montfort -

LA VIOLENCE EST UNE FORME DE FAIBLESSE.

Before event

Ca avait recommencé.
J’étais virée du cours de Johnson, mais à vrai dire, je n’avais pas eu besoin de son ordre pour me dire qu’il fallait que je me casse. J’avais bien trop honte de m’être laissé emporter après ces mois de blanc où j’avais réussi à résister, à combattre cette bipolarité stupide qui me donnait des envies de sang et de meurtre.
Et ça avait recommencé.

Lorsque je fus bien éloignée, je m’étais mis à courir. Je voulais mettre le plus de distance avec Narcissa, avec Zach dont j’avais très bien remarqué le regard d’horreur, de Billie qui ne devait pas avoir un avis meilleurs que celui qu’elle avait de base ; bref, de tout le monde. J’avais envie de mettre de la distance avec tout le monde. Sloane, Fursy, Maël... Je me sentais dangereuse. Et j’avais peur. Peur de faire une bêtise. De faire du mal aux personnes que j’appréciais le plus. Voir même de les tuer... Si prof machin n’était pas intervenu, s’il ne m’avait pas éloigné de Breckenridge, je ne saurais dire si le caillou que j’avais tenu dans ma main n’aurait pas cueillit sa tête. Je ne saurais dire si je ne l’aurais pas frappé jusqu’à ce qu’elle arrête de bouger.
J’avais mal partout. Narcissa se défendait bien, et elle avait réussi à m’infliger des dégâts. Moins que ce que je lui avais infligé, mais des dégâts quand même. J’avais mal à la tête, à la mâchoire, à la griffure qu’elle m’avait faite, à mes côtes, mes bras, mes mains et mes jambes. Mais je continuais de courir.

Je me retrouvais dans le parc. Il n’y avait personne. La plupart des gens devaient être en plein cours, ou encore en train de réviser pour jenesaisquelcours avant d’aller manger. Dans le fond, tant mieux qu’il n’y ait personne. Car, essoufflée, meurtrie et me sentant coupable, je m’approchais d’un arbre avec les yeux larmoyants – je ne pleurs pas, je précisais – pour ensuite le frapper. Les poings serrés, je le frappais encore et encore, jusqu’à ce que mes poings me fassent si mal que rien que le fait de les serrer était insoutenable. Alors une fois que mes mains furent mises hors d’état de nuire, je frappais l’arbre avec mes jambes, mes pieds, mes genoux. L’exercice dura bien une heure, voir plus, jusqu’à ce que mon corps me lâche.
Je m’affalais contre l’arbre, plus car je ne pouvais plus faire aucuns mouvements qu’autre chose. Lentement, je m’assis, m’appuyant contre l’arbre comme si c’était mon dernier point de repère dans cette réalité folle. Levant les yeux vers le ciel, le soleil était bien haut dans le ciel, à tel point que je me demandais si ce n’était pas déjà l’heure de manger.

Je ne mangeais pas. J’étais restée là, assise contre mon arbre, sans bouger. Je n’avais même pas senti le temps passé. Je me sentais... inerte. Mes membres me faisaient toujours aussi mal, particulièrement mes mains et mes genoux, mais comme je ne bougeais pas, la douleur était plus supportable. Je regardais au loin sans vraiment regarder. A vrai dire, je me posais des questions. Peut-être que dans le fond, je ferais mieux de quitter Poudlard ? Ce serait mieux pour les autres. Ils crieraient certainement « hourra » de ne plus m’avoir dans leur patte. Burgess se dirait qu’elle a un problème en moins dans sa maison. Mes parents seraient à la fois contents que je rentre à la maison et triste de ma défaite scolaire. Dans le fond, c’était mon avenir, non ? Une défaite scolaire, moi qui tourne à la drogue et au vice, puis je finirais morte, une balle entre les deux yeux, dans un caniveau.
J’entendis alors un bruit pas loin de moi. Un bruit assez fort pour me faire réagir. Car sinon, je serais restée dans ma position, le regard vide tourné vers le lointain et le corps sans vie. Je tournais donc mollement la tête vers l’endroit où j’entendis le bruit. Je vis des jambes. Fronçant les sourcils – rien que cet exercice me fit mal à la tête – je remontais lentement mes yeux jusqu’à la tête du protagoniste. Et je constatais avec horreur que c’était Gabrielle. La professeure de botanique qui était aussi ma cousine.
Pourquoi avec horreur ? Simplement car elle était la plus capable d’aller dire à mes parents ce qu’il s’était passé. Et mes parents m’obligeraient à prendre des cachets pour me calmer.
Sauf que je n’aimais pas les cachets. Ils me rendaient... amorphe. Hagard. Je manquais de vie lorsque je prenais ces cachets. J’avais réussi à convaincre mes parents de me laisser gérer, mais après ça...

« Dis rien à m’man... » lui sortis-je alors dans un murmure, le visage inexpressif.
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Message(#) Sujet: Re: broken ? ► professeur g. de montfort broken ? ► professeur g. de montfort EmptyMer 9 Nov - 21:14



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Ashley & Gabrielle




C'était une journée ordinaire. Gabrielle avait assuré son cours aux septième année avant de vaquer à ses occupations dans son bureau le reste de la matinée. Son prochain cours étant à treize heure, elle avait préféré rester ici. Manger seule, au calme. Ne pas se mêler à la foule des élèves et professeurs alors que la faim les tiraillaient sans doute tous. Pourtant, elle aurait peut-être dû. Parce que si elle avait pris la peine de se déplacer, elle n'aurait pas eu à attendre la fin de son cours de deuxième année pour apprendre ce qu'il s'était passé. Et elle l'aurait d'ailleurs sûrement appris de la bouche de Johnson plutôt que de celle d'une élève de Serdaigle, véhiculant une rumeur comme bien d'autres avant elle.

Il était donc déjà quinze heure quand Gabrielle eut vent de la dispute. Ou plutôt de la bagarre, si l'on en croyait la jeune Serdaigle. Et bien entendu, cette information ne l'aurait pas spécialement perturbée si le nom de sa cousine n'avait pas été mentionné. Ashley. L'inquiétude l'avait alors gagnée. Que s'était-il réellement passé ? Comment allait-elle ? La violence extrême qui avait été évoquée n'était-elle pas seulement exagérée ? Elle aurait pu penser que si. Que les rumeurs sont bien souvent amplifiées. Pourtant elle la connaissait. Ashley. Oui. Elle la connaissait assez pour savoir que les fait évoqués pouvaient bien être vrais. Qu'elle était bel et bien capable d'une telle folie lorsque les éléments étaient réunis. Alors elle devait la retrouver. Et vite.

Le professeure de Botanique quitta ainsi rapidement la serre ou s'était tenu son cours pour filer en direction du château. Son idée première était de se rendre à l'infirmerie. Pourtant, quelque chose l'a retînt. Connaissant sa cousine, elle ne se serait certainement pas dirigée là-bas, non. Elle aurait au contraire cherché un endroit isolé. Un endroit où personne ne viendrait la déranger. Pas question d'infirmerie. Pas question de château. La forêt ? Peut-être bien. Mais pas si la bagarre avait effectivement éclatée au cours du Professeur Johnson. Alors restait le parc. Et c'est effectivement là qu'elle décida de chercher en premier. Après tout, elle y était déjà, c'était donc le choix le plus justifié. Gabrielle s'éloigna donc de l'endroit où son cours se déroulait pour parcourir les alentours du lieu. Elle y passa un moment sans réel succès. Et alors qu'elle commençait à se demander si Ashley ne s'était pas tout simplement enfuie aussi loin que possible, elle distingua une silhouette à plusieurs mètres de là. Gagné. C'était bien celle qu'elle recherchait. Ou du moins, ce qu'il en restait.

Elle fixa un moment ce corps étendu contre le tronc d'un arbre. Il semblait inerte, vidé de toute énergie. Ashley n'avait plus vraiment l'air d'être Ashley. Elle était plutôt comme un animal blessé. Recroquevillé sur lui-même alors que le monde autour de lui continue de tourner, oubliant sa souffrance. Oubliant même son existence. Mais Gabrielle ne l'oubliait pas. Alors elle s'approcha, lentement, jusqu'à ce qu'un mouvement de tête lui indique qu'elle était au moins toujours en vie. Un murmure finit par achever le tableau. Un tableau des plus tristes qui lui serra douloureusement le cœur. Elle tenta de faire fi de ses sentiments, affichant du mieux qu'elle put un sourire qui se voulait rassurant. Avant même de lui répondre, elle s'agenouilla à ses côtés, laissant ses yeux s'égarer sur ses multiples blessures. Elle remarqua avant tout ses mains, couvertes de sang. Elle ne mit pas longtemps à comprendre que l'écorce de l'arbre sur lequel elle était appuyée était à l'origine de ces maux là. La vision de ce bout de femme, amochée jusque dans l'âme, était difficile à supporter. Et ça l'était d'autant plus que ce n'était pas n'importe qui. Elle était sa famille. Et bien qu'elle ne l'ai réellement rencontré que peu de temps avant sa venue à Poudlard, elle y était beaucoup attachée. Ses yeux plongèrent de nouveau dans les siens avant qu'elle n'énonce d'une voix douce : Ne penses pas à ça pour le moment. Il y avait une plus grande urgence que de s'inquiéter pour ses parents, à commencer par soigner ses blessures. Le plus délicatement possible, comme pour ne pas la faire fuir davantage, Gabrielle glissa une main sous l'un des poignets de sa cousine, examinant d'un peu plus près les multiples déchirures de ses phalanges. Il y avait aussi de nombreux bleus. Le choc semblait avoir été violent, et elle aurait de la chance de ne pas avoir les os brisés. Mais son coeur et son esprit seraient sans doute encore plus difficiles à guérir que sa chair. Sans pour autant rompre le contact de leur peau, Gabrielle se concentra de nouveau sur le visage tuméfié d'Ashley, s'apprêtant à creuser un peu là où ses maux prenaient racine. D'une voix toujours aussi douce, elle lui souffla alors : Racontes-moi. Elle n'avait pas eu vent de toute l'histoire. Et elle devait savoir. Mais surtout, elle voulait l'entendre de sa bouche. L'entendre avec ses mots. Car finalement, les raisons de cette bagarre lui importaient peu. Ce qu'elle voulait connaître était surtout ce qu'Ashley avait ressenti et ce qu'elle ressentait encore. Du moins, si elle était toujours capable de l'exprimer.


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Message(#) Sujet: Re: broken ? ► professeur g. de montfort broken ? ► professeur g. de montfort EmptyLun 21 Nov - 16:20

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- Professeur G. De Montfort -

LA VIOLENCE EST UNE FORME DE FAIBLESSE.

Before event

Gabrielle s’agenouilla près de moi, et mon regard suivit le mouvement. Elle observa les dégâts que j’avais causés à mon corps avec une expression qui se voulait douce, mais je n’étais pas totalement dupe. Certainement que ce spectacle ne devait pas être beau à voir. Elle devait être triste, voir même horrifiée de tout cela. Peur ? Avait-elle peur ? Mah, ce n’était pas comme si, dans l’état actuel des choses, je pouvais lui faire du mal. Car je me sentais étrangement fatiguée, lasse de toute chose, et surtout meurtrie, mentalement parlant. Et donc dans l’incapacité totale d’avoir une autre crise de colère. Mon corps ne le supporterait pas, certainement.

« Ne penses pas à ça pour le moment. »

Sa voix me tira de ma torpeur. Sans que je ne m’en rende compte, mon esprit avait commencé à divaguer un peu. Sans que je ne m’en souvienne non plus. C’était le blanc total des quelques minutes entre la venue de Gabrielle et le son de sa voix. Je n’étais même pas certaine d’avoir pensé à quelque chose de particulier. Mon esprit s’était juste... envolé, durant ces quelques minutes. Peut-être pensait-il fuir la réalité, en vain assurément, mais il a tenté quand même. Fuir... ouais, je passais mon temps à fuir mes problèmes, en réalité. J’ai fuis mes géniteurs, je refusais de les voir ou même de leur parler un minimum. Je fuyais les familles d’accueil pourraves que j’avais eu. Je fuyais Ivan. Je fuyais même Sloane qui en savait un peu trop sur ma vie de pauvre petite junkie perdue. Pathétique, comme dirait Faolan.
Je sentis les doigts tièdes de Gaby passer sous mon poignet pour le soulever et observer les blessures de plus près. Je suivis son regard bien que cela m’arracha une légère grimace de douleur. Le simple fait de bouger était devenu une souffrance, et bien que je ne dise rien, bien que je ne voulais pas reconnaître que j’étais en mauvais état physique – ainsi que mental – le geste de la professeur me fit particulièrement mal. Cependant, j’observais moi aussi mon poignet. Ma main, plus exactement. Ensanglantée, avec des petites échardes de bois par-ci par-là. Des rougeurs et des bleus ici et là. On sentait que je n’y étais pas allée de main morte – haha, jeu de mot ! (*sort*) – et que je ne m’étais aucunement inquiétée des potentielles conséquences des blessures que je provoquais à mon corps. Ce n’était pas vraiment beau à voir.

« Racontes-moi. »

Je détournais les yeux. Je n’avais pas envie de soutenir son regard. Non, plus exactement : je n’y arrivais pas. Je me sentais bien trop honteuse pour cela. Honteuse par ce que j’avais fais. J’avais perdu le contrôle. Pourtant, j’y étais très bien arrivée, jusque là ! Est-ce que cela voulait dire que j’allais récidiver ? Est-ce que la paix que j’avais instaurée ces derniers mois n’était que factice ? Est-ce qu’au final, je ne ferais pas mieux de prendre ces putains de cachets ? Voir même d’aller à l’asile ? C’était bien trop de questions dont je ne voulais pas les réponses.
Je n’avais pas envie d’en parler. Je n’avais pas envie de parler de mes erreurs. Cela avait été d’ailleurs d’une extrême difficulté d’en parler à Sloane. Pourtant il le fallait bien non ? Après tout, personne ne pouvait continuer de vivre sainement – ou à peu près – avec autant de fardeau sur ses seules épaules.

« Y’avait cette fille... » commençais-je, toujours sans la regarder, après un petit silence. « Une serdaigle. Elle me casse les ovaires, royalement. Elle se croit supérieure à tout le monde et pète plus haut qu’son trou d’balle. Elle a commencé à faire sa chef en imposant des équipes sans même en parler aux principaux intéressés. Tss. »

J’eus un sourire sarcastique en secouant la tête. Rien que d’y repenser, je sentais en moi monter une certaine frustration. La frustration car j’étais bien la seule à dire ce que je pensais et à me rebeller. Billie et Zach montraient qu’ils n’étaient pas forcément d’accord, mais j’étais quasiment certaine que de toute manière, Narcissa gagnerait car ils finiraient par la laisser faire ce qu’elle voulait. Et ça me foutait en rogne qu’ils soient aussi faibles.

« J’ai pas pu fermer ma gueule. On a commencé à s’clasher. M’semble que l’prof a tenté un truc pour nous séparer mais j’dois dire que j’l’ai un peu ignoré, et elle aussi d’ailleurs. »

Lentement, et sans m’en rendre compte, un petit sourire satisfait étira mes lèvres à l’évocation de prof machin qui essayait vainement de faire assoir son autorité.

« On en est venue aux mains. On s’crachait d’ssus même – mais ça c’était plutôt drôle j’dois dire. C’tait comme un concours de lama. Bref. C’pas la première fois que je me bats, alors j’aurais du avoir l’habitude, mais j’sais pas trop, c’est peut-être car elle m’énervait depuis un moment, avec mon redoublement toussa j’étais frustrée, énervée... ça a dut y jouer. Et du coup... »

Mon sourire s’estompa. Mon expression devint sombre, mon regard se fit plus lointain, comme si mon esprit s’était remis à divaguer. Mais j’étais toujours là. C’était juste... le passage. Le plus gênant à raconter, certainement. Si Gaby m’avait cherché, c’était qu’elle devait déjà savoir à peu près ce qu’il s’était passé – surtout que les rumeurs allaient vite à Poudlard. Pourtant c’était comme si elle voulait m’obliger à ce que je le dise.
Frustrant, oui, ça l’était.

« C’est venu d’un coup. J’ai pas pu m’retenir ou... partir. J’ai juste... perdu l’contrôle. J’me souviens même pas trop de ce qu’il s’est passé. Mais j’me doute que ce doit pas être beau à voir. Moi qui frappe sans relâche Narcissa, dans des gestes mécaniques et sans vie, sous le regard des autres élèves. Tout c’que j’sais de plus c’est que j’avais une pierre dans la main... »

Ma voix se cassa sur la fin. Je secouais la tête avec un sourire triste. Amer. Les larmes me montèrent aux yeux, mais je me retins avec force qu’elles ne coulent sur mes joues. Tout, mais pas la douleur d’une larme. Je ne voulais pas pleurer. Je me refusais à pleurer. Et Dieu que j’en avais envie...

« Je... Ca faisait un moment que j’avais pas eu de crises. J’pensais pouvoir me contrôler... » J’eus un rire sans joie. Triste. Désarmant. « Faut croire que j’me mens à moi-même. J’devrais p’t’être quitter Poudlard... »

Quitter Poudlard... Fuir, encore. Je ne faisais que ça, fuir, et je le faisais étrangement bien.
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Message(#) Sujet: Re: broken ? ► professeur g. de montfort broken ? ► professeur g. de montfort EmptyMar 20 Déc - 22:09



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Ashley & Gabrielle




Gabrielle avait toujours trouvé qu'Ashley avait un sale caractère. Les lettres que lui transmettait sa mère en disait déjà long sur son tempérament, sur ses difficultés, mais aussi sur sa force et sur son courage. Ce n'était pas dur de voir que c'était une enfant blessé. Non pas que Gabrielle sache reconnaître la douleur plus facilement que d'autres, mais lorsqu'on la connaît vraiment, cette douleur, elle ne peut pas nous échapper.Mais aujourd'hui, Ashley ne semblait plus être une enfant blessée. Elle semblait être brisée. Comme détruite, morceau par morceau. Meurtrie dans sa chaire, dans son cœur, dans son âme. Meurtrie par ses maux. Et par ces mots, qu'elle prononçait dans un murmure.

Alors Gabrielle l'écouta. Elle l'écouta avec attention, contemplant son regard hésitant, son sourire étrange et sa moue déformée. Elle l'écouta parler de cette fille qu'elle connaissait sans doute. De ce professeur qui était un collègue. Et de cette bagarre qui avait dérapé. Lentement, elle vit Ashley se refermer, comme assombrie par ses propres pensées. Et il y avait sans doute de quoi, vu la violence des propos qui lui avait été rapportés. Mais elle n'était pas la pour la juger, non. Ce n'était pas son rôle et ça ne le serait jamais. Ashley tenta de raconter ce moment et la folie de ses gestes. L'émotion se lisait sur son visage, une émotion qu'elle n'avait pas souvent eu l'occasion de voir. Ses yeux brillèrent avec elle. Comment ne pas compatir ? Elle était sa famille. Et Dieu sait ce qu'elle était prête à faire pour elle. Elle n'était pas sûre de ce qu'elle percevait : de la honte ? De la colère ? Peut-être de la peur. Son cœur se serra davantage. Elle savait l'importance que pouvaient prendre ces évènements. Au delà des blessures. Au delà de la punition. Au delà de Poudlard. Sa tante lui avait déjà parlé de ça. Des médicaments. Et Ashley était aussi au courant. C'est peut-être en partie pour cela qu'Ashley pensa ensuite à une solution radicale. Mais malgré la compassion, cette idée crispa Gabrielle. Elle fronça les sourcils, grimaçant de surprise, avant de lui souffler sèchement. Non. Tu ne partiras pas. Ç'avait été plus fort qu'elle. Comme un flèche lâchée trop tôt. Ce n'était sans doute pas le moment de la brusquer, mais il était hors de question de laisser cette idée germer trop longtemps dans son esprit. D'un ton cette fois beaucoup plus doux, Gabrielle poursuivit dans un murmure : Peu importe ce que tu as fait aujourd'hui, je ne te laisserai pas tomber. Alors laisse-moi t'aider, Ashley. Elle ne savait pas encore comment, mais elle était certaine de finir par trouver. Pour l'heure, elle cherchait son regard. Une connexion. Un geste qui prouverait qu'elle avait bien reçu son message. Tu n'es pas seule. Et jamais elle ne lui tournerait le dos comme on l'avait fait avec elle. Ça, elle pouvait le lui promettre.

Il y aurait sans doute des suites disciplinaires. Peut-être seraient-elles graves. Mais finalement, Poudlard n'était qu'une école, et Ashley avait des choses plus urgentes à régler. Il faut soigner tout ça... Et si sa cousine comptait refuser d'aller à l'infirmerie, alors elles iraient au moins jusque dans son bureau ou Gabrielle trouverait de quoi apaiser quelques unes de ses souffrances. Elle finit par lâcher la main qu'elle tenait encore pour se relever et s'agenouiller en face de la jeune fille. Il faut que tu te lève et que tu viennes avec moi. Commencer par le commencement. Avancer pas à pas. Et éviter l'irréparable.

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Message(#) Sujet: Re: broken ? ► professeur g. de montfort broken ? ► professeur g. de montfort EmptyMar 10 Jan - 14:05

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- Professeur G. De Montfort -

LA VIOLENCE EST UNE FORME DE FAIBLESSE.
Dans un coin de ma tête, j’avais espéré que ce soit un rêve. Que les douleurs que je ressentais dans chacun de mes membres n’étaient qu’une pure invention. Que je n’avais pas tabassé Breckenridge devant tous les élèves de 5ème année. Que je ne me retrouvais pas, assis à cet arbre comme si le poids du monde était tombé sur mes épaules. Comme si tous les malheurs du monde étaient de ma faute. Comme si j’étais la noirceur qui accompagne la lumière, la face cachée de la lune, ou toute autre métaphore sur les ténèbres.
C’était peut-être vrai après tout. Peut-être que dans le fond, la nature devait contrebalancer un excès de lumière avec un excès de ténèbres. Peut-être que j’ai été faite pour foutre la merde. Pour blesser les gens, autant physiquement que mentalement. Peut-être que dans le fond, j’étais mauvaise. Peut-être que dans le fond, les gens ne devraient pas s’approcher de moi. Gabrielle inclut.

« Non. Tu ne partiras pas. »

Cet éclat de voix dans le silence que suivie mes paroles me tira de mes pensées. Ce fut comme un boulet de canon perforant la cuirasse de mon navire. Sur le coup, je fronçais les sourcils, intriguées, tout en levant doucement les yeux vers de Montfort. Mon cerveau mit un temps avant d’analyser et de comprendre ce que la jeune femme m’avait dit. Comprendre le sens oui, l’assimiler à soi, pas vraiment. Je ne voyais pas pourquoi je ne devrais pas partir. Ce serait mieux pour tout le monde, non ? Il y avait tant de gens qui préféreraient que je ne sois plus là. J’en soupçonnais plus d’un penser que je serais mieux morte dans un caniveau, en train de me faire bouffer par des animaux sauvages.
Gabrielle semblait vouloir m’aider. Mais je sentais quand même que ce n’était pas de son ressort. Après tout, on ne se connaissait pas depuis très longtemps. Ce n’était pas comme si elle m’avait élevé comme Glinda. Glinda saurait exactement comment me prendre. Comment me rassurer. Mais c’était celle qui m’avait élevé, c’était normal. Gabrielle faisait de son mieux, et je l’en remerciais. Après tout, c’était tout de même comme une présence maternelle, familiale et rassurante. Ça ne pouvait que m’aider, n’est-ce pas ?

« Tu n'es pas seule. »

Mon regard dévia de nouveau vers le vide. Je ne suis pas seule ? Je n’en savais trop rien. La famille, évidemment qu’elle sera toujours là. C’était la famille. La seule chose qui ne changera jamais. La famille sera toujours là, jusqu’à la mort. Mais sinon ? Je ne savais pas trop si je pouvais dire que j’étais accompagnée. Je ne savais pas trop si les personnes de mon entourage seraient vraiment là pour moi si j’en avais besoin. Sloane, Fursy, Maël ? O’Connor avait déjà assisté maintes fois à des crises de colère, elle savait gérer. Mais pour les deux autres, ils auraient certainement peur. Ce n’était pas vraiment commun, ce genre de choses.
Je ne savais pas trop quoi penser.

« Il faut soigner tout ça... »
« Non ! » m’exclamais-je subitement. « Enfin si mais... j’aime pas l’infirmerie. J’ai pas confiance... »

Mon ton avait baissé au fur et à mesure. Mon exclamation soudaine m’avait animé quelques secondes, et puis la léthargie revint en force. C’était étrange comme sensation. Vraiment très étrange. Une partie de mon cerveau avait conscience de tout ce qui se passait, et l’autre partie était comme endormie. Ce qui donnait l’impression que le monde tournait, mais que je ne tournais pas avec lui.

« ... Tu te lèves... »

Que je me lève. Il fallait que je me lève. Oui ? Non... Je ne savais pas trop. J’étais bien là, assise par terre. Mon immobilité me permettait de ne pas avoir trop mal. Je n’avais pas envie de bouger. J’avais envie de rester là, d’y rester jusqu’à ce que mort s’en suive.
Je levais les yeux vers la jeune femme agenouillée à côté de moi. Elle voulait m’aider. Elle semblait soucieuse de mon état. Je devais bouger, j’imagine. Mes yeux se baissèrent à nouveau, se fixant sur mes mains meurtries. Je bougeais mes doigts. Chaque mouvement m’arrachait des lances de douleurs plus ou moins grandes.
Je poussais un soupire, fermant les yeux quelques instants. Il fallait que je bouge. Que je me lève.
Rouvrant les yeux, je levais ma main pour saisir celle de la professeur, et je tentais de me hisser sur mes pieds avec son aide. L’exercice fut douloureux et laborieux, mais au final je pus enfin me dresser sur mes deux jambes. Ne lâchant pas sa main, nous nous dirigeâmes alors doucement vers son bureau qui ne devait pas être bien loin. Il me sembla que nous marchions depuis des heures lorsqu’enfin son bureau se profila.
Elle me fit m’assoir sur une chaise avant de chercher des trucs certainement pour me soigner du mieux qu’elle pouvait. Je ne bougeais pas, le regard de nouveau perdu dans le vague.

« Pourquoi t’es partie ? » lançais-je alors subitement. « Pourquoi tu n’es pas restée avec Glinda ? Elle ne parle pas beaucoup de sa famille... »

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Message(#) Sujet: Re: broken ? ► professeur g. de montfort broken ? ► professeur g. de montfort EmptyDim 2 Avr - 16:52



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Ashley & Gabrielle




Personne n'est préparé à souffrir. Personne ne sait souffrir. Et lorsque la douleur s'insinue doucement entre les pores de la peau, lorsque la violence se mêle au sang qui circule dans les veines et lorsque le désespoir s'accroche aux tripes autant que le cœur à la vie, personne ne réagit de la même façon. Ashley, c'était l'éclat. L'éclat de rage, la perte de contrôle. C'est en tout cas ce qu'on lui avait raconté. Encore aujourd'hui, la seule existence de ces crises de colère se résumait aux échos qu'on lui faisait parvenir. Glinda, au départ. Les élèves, maintenant. Les professeurs, sans doute, plus tard. Gabrielle, elle, ne pouvait qu'en constater le résultat.

Ashley était une ombre. Sa réalité ne se matérialisait que par moments. Brefs. Ephémères. Elle cherchait à contrôler la stabilité de son âme en fixant ses yeux éteints. Elle cherchait à apaiser la douleur de son moi à travers les soins prodigués à son corps. Difficilement, elle parvînt finalement à convaincre sa cousine de ne pas simplement se laisser mourir. Ensemble, elle traversèrent une partie du parc, évitant au mieux les regards indiscrets, jusqu'à arriver près des serres. Gabrielle prit le temps de tout fermer derrière elle, non pas pour qu'Ashley ne s'échappe, mais pour que personne d'autre ne rentre. Ce moment était le leur. Il nécessitait de la discrétion. De l'humilité. De la pudeur. Attends-moi. Où pouvait-elle bien aller, de toute façon ? La jeune fille n'était pas en état de fuir, ni même de résister. Gabrielle traversa la pièce et ouvrit un tiroir. Elle n'avait pas de quoi faire de miracle, mais soulager ses douleurs physiques serait déjà un bon début. Discrètement, elle osa un regard derrière elle, constatant avec ce même frisson glacé qu'Ashley était là, sans vraiment faire partie de ce monde. Elle était comme déconnectée. L'espace d'un instant, l'image de sa fragilité la renvoya brutalement à ses propres dérives. Si elle n'avait pas vu l'explosion, elle en reconnaissait parfaitement le vide qu'elle laissait derrière elle. Cet état de flottement dans lequel il n'était possible ni de s'évader, ni de s'encrer pleinement dans la réalité. Elle s'y identifiait pour l'avoir déjà expérimenté. Une transe percutante, écrasante, irréelle. Mais elle n'était pas pour autant capable d'avoir les mots qu'il fallait. Glinda aurait sans doute su. Mais Glinda n'était pas là. Alors Gabrielle devait s'en charger, qu'importait finalement sa maladresse, son vertige ou son appréhension.

Alors qu'elle ajoutait à une crème déjà préparée quelques éléments supplémentaires, la voix de sa cousine s'éleva. De faible intensité, ses mots eurent pourtant l'effet instantané d'électriser son corps. Déstabilisée, elle mis quelques secondes à se retourner, fixant le pot qu'elle avait entre les mains. J'ai voyagé. Et finalement, j'ai trouvé un job loin de l'Angleterre. Et si entre temps je suis revenue, je suis quand même un peu trop vieille pour habiter chez ma tante. Elle tenta un sourire pour dissimuler son malaise. De toute façon, Ashley ne le percevrait certainement pas, vu son état. Question précision, on avait fait mieux. Mais après avoir éclipsé cette partie de la question, restait encore la suite de sa remarque. Gabrielle s'approcha d'elle, reprenant contenance. Elle n'était pas sûre de ce qu'elle devait dire. Ni même s'il fallait qu'elle dise quoi que ce soit. Peut-être qu'elle n'en parle pas parce qu'il n'y a rien à dire, lança-t-elle finalement. Sa sœur -pour ne pas dire sa propre mère- est morte il y a longtemps. Elle était le lien entre nos deux familles. Lentement, elle se saisit de sa main et y appliqua doucement le baume qu'elle avait préparé, laissant le silence retomber sur la pièce. Ce n'était pas un sujet qu'elle voulait aborder, mais savoir qu'Ashley sortait peu à peu de son mutisme était bon signe. Cela montrait au moins qu'elle ne se laissait pas complètement happer par les Ténèbres dans lesquels elle était plongée. Ça risque de chauffer un peu, mais ça devrait te faire du bien. Elle continua à en appliquer sur chaque blessure, sur chaque bleu avant de finalement lever les yeux vers les siens. Elle aurait voulu lui dire que tout irait bien. Qu'elle s'en sortirait. Que le temps faisait des miracles. Mais les mots refusaient de se former. Peut-être simplement parce qu'elle savait, au fond, que c'était faux. Parce que tout le monde n'avance pas. Tout le monde ne s'en sort pas. Et certains crèvent finalement de ce trop plein de déchirures infligé à leur âme.

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