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C’était la rentrée. Nous avions passés deux mois de vacance à moitié pourrave avec leur sortie scolaire en Irlande particulièrement foireuse. C’était un mélange de foutage de gueule, de bagarre avec Phoebe et de soirée dégustation de champignons hallucinogènes. La base quoi. M’enfin, les emmerdes ne s’étaient pas arrêtées là pour moi puisque j’avais croisé Sloane et Lloyd à une soirée Londonnienne que je ne pensais pas que c’était possible, puis j’ai croisé Rioghbhardan alors que là encore, je ne pensais pas que c’était possible, et j’ai croisé Zach, alors que là encore... enfin, tu connais la chanson quoi.
En gros, ce fut des vacances assez bizarres, mais au moins, je n’eus pas le temps de m’ennuyer. C’était donc tout frais que j’entamais cette rentrée, quoique j’appréhende un peu la classe que j’aurais. Le seul avantage c’était que je savais déjà qu’il y avait Zach – seul visage potentiellement amical dans cette nuée d’inconnus. Enfin, d’inconnus un peu connus quand même, genre, Narcissa, que je repérais bien rapidement dès les premiers cours. Ca promettait des années explosives, puisque je serais dans cette classe jusqu’en 7ème année.

13h sonna, l’heure du cours de métamorphose. Dans ce cours, c’était tout ou rien. Des fois, j’étais douée, des fois, j’étais une vraie quiche. Ça dépendait de ce qu’on faisait, ça dépendait de ma concentration – ça dépendait d’un grand nombre de facteurs. Mais ce qui était sûr, c’était que les métamorphoses étaient un cours particulièrement dur qui demandait pas mal d’investissement, investissement que j’ai eu du mal à fournir je devais bien l’avouer.
Les élèves tous présents, la prof prit la parole. Pour nous parler des BUSEs – bah tiens, comme si je ne m’y attendais pas. J’étais certaine qu’à tous les premiers cours que j’aurais, les profs nous parleront des BUSEs. C’était assez chiant, et c’est une raison qui me fait regretter mon redoublement : en 6ème année, les profs cassaient moins les couilles avec ça.
Mon coude appuyé sur la table, poing fermé avec ma tête appuyée dessus, j’écoutais vaguement ce que la prof nous disait. Nous rabâchait plutôt, puisque même si j’avais redoublé, elle ne cessait de dire que les métamorphoses, c’était dire. Mais ouais, j’pense qu’on avait comprit, depuis le temps, m’enfin.
J’attendis patiemment que nous passâmes aux choses sérieuses. Plus particulièrement : que nous passâmes au sortilège de disparition.

« Ca permet de faire disparaître des trucs, » commençais-je une fois que j’eus la parole. « Des objets, des animaux... Plus l’objet et l’animal sont complexes et plus c’est difficile. Sa formule c’est evanesco, m’semble. »

J’avais parlé d’une voix blasée, peu convaincue de ce que je disais. A vrai dire, à part pour la formule, je ne me servais pas vraiment de connaissances mais plus de logiques. Sortilège de disparition : disparition d’objets ou de petits animaux. Complexité = difficulté. Logique quoi.
Dans tous les cas, et comme toujours, j’avais hâte que l’on passe à la pratique.

Premier jour de cours, et déjà on devait carbure. Les BUSE étaient pour la fin de l’année, ce n’était pas le moment de traîner. Il y en avait qui se plaignaient de ce rythme mais honnêtement, il fallait ce qu’il fallait pour réussir dans la vie après tout. Et ça incluait de ne pas faire un démarrage calme pour accélérer tranquillement, mais bien d’aller tout de suite à la bonne vitesse de croisière pour maîtriser tout le programme de cette année. Malgré tout, la pause de midi n’était pas mal venue. Se remplir l’estomac pour pouvoir de nouveau bien travailler l’après-midi, c’était important. Surtout que cet après-midi, c’était Métamorphose. Et comme à peu près tous les cours qui demandaient l’utilisation intensive de la baguette, j’étais largement meilleur en théorie qu’en pratique alors que l’ordre d’importance était inverse. Enfin qu’importe, j’allais bien finir par réussir à faire quelque chose. Après le repas je me dirigeais donc directement vers la salle de classe, déjà ouverte même si j’arrivais en avance sur l’heure.

McLean était là, gardant ses habitudes que l’on commençait à connaître depuis le temps qu’elle enseignait ici. C’est d’ailleurs grâce à ces habitudes qu’il n’y a quasiment jamais de retardataires et probablement plus de gens en avance qu’ailleurs, potions exceptées. Une fois les sièges pris, la femme aux cheveux blancs lança le cours avec un rappel des BUSE, de ce qu’ils étaient, mais aussi du fait qu’après, le programme sera à volonté, à condition évidemment d’obtenir les notes suffisantes à l’examen pour que les professeurs veuillent bien de nous. Honnêtement, même si je pense que j’aimerais travailler dans les potions, garder le maximum de cours n’était pas exclu. C’était toujours bon pour la culture générale. S’ensuivit un rappel sur la métamorphose en particulier, sur le sérieux dont on devait faire preuve (notamment pas de bavardage, ce qui jusque-là était respecté), et le fait que l’on travaillait en solo. Je sentais déjà certaines personnes qui appréciaient qu’on travaille ainsi.

Vint enfin le sujet du cours, précédé d’escargots sur les tables (pratique la magie), le sortilège de disparition. Ashley fut la première à répondre. En même temps, en ayant redoublé, si elle n’avait pas les connaissances, ce serait le comble. Tout semblait y être, l’utilité, la formule, même le gradient de difficulté. En même temps, ce sortilège était assez simple dans sa forme. Beaucoup plus que dans son exécution. Mais il restait un point qu’elle n’avait pas dit. Quelque chose que je n’avais pas totalement compris, certes, mais qu’il était bon de noter tout de même.

« On dit que l’objet ou l’animal que l’on fait disparaît se retrouve dans le "non-existant". Je ne suis pas sûr de bien saisir ce à quoi cela correspond, si il s’agit d’un lieu, ou si on fait totalement disparaître l’objet de l’existence. »

La citation que j’ai en tête précisément indique « dans le non-existant, ce qui veut dire tout ». Comme ça, on dirait une désintégration, mais j’ai sûrement trop regardé de films moldus de science-fiction.

Étrangement, le cours de Métamorphose faisait partie des cours que Terry appréciait. Il fallait s'y faire, la rentrée avait commencé, et les heures passées à étudier ou à écouter en classe allaient occuper la majorité de son temps. S'il avait un peu commencé la matinée en traînant des pieds, les heures défilant avaient fini de le convaincre qu'il était temps de s'y remettre, et d'accepter la triste réalité. Leur temps libre allait être limité, et leurs compétences en tant que jeunes sorciers allaient rapidement être testées par les BUSE à la fin de l'année. Il n'était pas question de prendre tout ça à la légère comme il avait pu le faire les années précédentes... S'il voulait s'en sortir et briller un minimum, il fallait qu'il soit assidu et travailleur. En fait, changer ses habitudes, bousculer ses méthodes et peut être consacrer plus de temps à ses études et moins de temps au sport et au Quidditch, à contrecœur. Mais avait-il vraiment le choix ? S'il ne suivait pas l'exemple de ses camarades, il allait sans aucun doute se retrouver lésé, accumuler du retard et là, ses professeurs ne le rateraient pas. Pour masquer son niveau correct mais moins bon que la moyenne, il fallait qu'il agisse de la même façon que les autres élèves de sa classe. Travailler, écouter attentivement, prendre des notes, et réussir l'aspect pratique de chaque discipline. Du pain sur la planche.

Quand Terry entra dans la salle de classe, il chercha un instant une table de libre où poser ses affaires. Dans le fond, Billie venait se s'installer, et haussant légèrement les épaules après une brève hésitation, Terry décida de prendre place à côté d'elle. Il la connaissait finalement peu, bien qu'elle soit aussi dans sa classe. Il n'avaient pas réellement eu l'occasion d'échanger beaucoup ni d'apprendre à la connaître au délà des banalités du quotidien, des quelques échanges de paroles sans grand intérêt. Mais c'était l'occasion de découvrir une nouvelle personne, alors pourquoi pas. Terry se dit qu'elle devait déjà le connaître, elle. Tout le monde le connaissait à Poudlard, plus ou moins. Il était célèbre pour son lien avec le Quidditch et même si quelques uns n'étaient pas des passionnés de la discipline, ils savaient souvent au moins qui était son père. Il sortit quelques affaires de son sac, et releva la tête vers Billie qui l'observait d'un regard en biais sans vraiment broncher. Il esquissa un sourire, comme pour la saluer. A peine eût-il l'intention d'ouvrir la bouche, que le cours commençait déjà.

Terry n'écouta pas vraiment les interventions ni du professeur ni de ses camarades mais ne put s'empêcher un mouvement de recul quand un gros escargot apparut juste sous ses yeux, là, sur la table. D'un geste hésitant, il tendit le doigt vers cette limace à coquille pour la faire légèrement vaciller. C'était ça, qu'ils allaient devoir faire disparaître ?

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Ce qui était sûr, c’était que la professeur était très douce. Cela contrastait tellement avec la plupart des profs. Enfin, les profs « bien » je veux dire. Comme Burgess. Non, je ne répéterai pas, non, tu ne screeneras pas, c’est clair ?
Tout ça pour dire que McLean était très douce. Trop douce. J’avais un peu l’impression d’être maternée, presque infantilisée. Et je n’aimais pas vraiment ça. J’avais déjà une mère – adoptive certes – et elle me maternait déjà bien assez sans que des personnes extérieures s’en mêlent. Donc en gros, je ne réagis absolument pas à ses pseudos marquent d’affection. Au contraire, je fronçais les sourcils. Je devais dire avoir du mal à la saisir, mais du moment qu’elle faisait cours, c’était le plus important, non ?
Thompson et Breckenridge apportèrent leur lot de réponses et reçurent des points en conséquence. Je ne pus m’empêcher de lever les yeux au ciel, certainement Narcissa devait-elle être très fière d’elle, et rien que d’imaginer sa face où elle fait semblant que cela ne l’atteint pas j’en avais la nausée. Car ouais, j’évitais tout contact visuel avec elle durant ce cours, car j’avais besoin de toutes mes capacités intellectuelles et de réflexion pour réussir. Car les métamorphoses est un cours extrêmement difficile, et mon hyperactivité ainsi que mon déficit de l’attention m’handicapaient bien assez sans que l’autre serdaigle me perturbe.
La professeur, une fois qu’elle eut finit de complimenter ses louveteaux, reprit la parole pour apporter d’autres précisions sur le sort. Des précisions que je considérais un peu inutile, mise à part que je me suis toujours posée la question sur où l’objet ou l’être réapparaissait. Si l’on devait penser à quelque chose en particulier, mais je trouvais quand même plutôt dur de se concentrer sur deux choses à la fois. Il y a forcément une des deux choses à laquelle on pense le plus.

« Lors de ma propre scolarité , on m’a un jour raconté que les frères jumeaux Weasley de l’époque avaient enfermé un élève de Serpentard dans une Armoire à Disparaître. Le pauvre a disparu durant plusieurs jours et lorsqu’il a réapparu, il s’était retrouvé dans les toilettes. »
« Enorme ! » ne pus-je m’empêcher d’exclamer bien fort.

Oh non je n’avais aucunes sympathies ou empathies envers le serpentard qui s’était fait martyrisé, à vrai dire on ne pouvait même pas dire que je sois réellement attachée à ma maison. Donc je trouvais véritablement cela trop cool ce que les jumeaux Weasley avaient fait, et j’avais bien envie de faire pareil. Niveau coup tordu, je devais bien avouer que les Weasley étaient ma référence.
La professeur finit enfin sur la partie la plus importante : la réalisation du sortilège. Je savais déjà toutes ces choses, donc sur le coup je faillis m’endormir aussitôt. C’était assez rare que je m’endorme d’un coup sans prévenir, et surtout sans avoir fait d’exercice physique avant – bien évidemment les pervers peuvent rester silencieux, hein. Mais là je devais dire que cela me surprit. Ce n’est que les rires de certains qui me réveillèrent d’un coup, et je fis semblant de sourire pour avoir l’air de rien. Mais je ne pus m’empêcher de me tourner vers Zach, non loin de moi, pour lui souffler :

« Pourquoi ils rient ? La prof s’est étouffée avec un escargot ou quoi ? »

Je poussais un soupire, légèrement pas du tout amusée par la situation avant de me tourner vers mon escargot. C’était le moment de pratiquer le sortilège de disparition, alors je pris une profonde inspiration tout en me concentrant le plus possible, avant de prononcer la formule.

« Evanesco ! »

Tout le monde avait pris sa place habituelle dans la classe, comme si on avait un plan de classe. Il y avait notamment Lily qui se plaçait non loin de moi. Depuis que nous avions été désignés préfets de notre maison, notre proximité grandissait de jours en jours, non pas que l’on s’ignorait jusque-là. Je lui rendais donc son sourire tandis qu’elle s’asseyait avant de me concentrer sur le sujet du cours. Enfin, sauf si l’on prenait en compte l’apparition de l’escargot qui, évidemment, fit son effet sur Lily.

« T’inquiètes pas, va, on est là pour faire disparaître ces bestioles justement. »

Ashley avait été la première à donner une bonne réponse qui appuyait bien ma réplique, accueillie avec 5 points par McLean. A mon tour j’avais fait part de mes doutes quant à la compréhension du Non-Existant, mais ce ne fut pas la professeure qui y répondit, mais Narcissa. C’est ça, fais bien la maligne en me doublant pour une fois sur la théorie. On verra demain en potions si ça se passe pareil. Comme une forme de refus de cette défaite, j’attendais que McLean confirme ses dires, ce qu’elle fit sans trop tarder en explicitant bien les choses. Un peu à contre-cœur je notais donc les informations sur mon parchemin. Dommage, la désintégration c’était vachement plus drôle. Et plus horrible quand on l’utilise sur des animaux, mais ça…

Elle continua après une courte interruption pour nous en redire plus sur le Non-Existant, information que je notais tandis qu’elle faisait mention des farces des Weasley. Evidemment, Ashley ne put retenir son épatement face à un tel niveau de coup tordu, et je ne pus m’empêcher de penser qu’elle ne manquera pas d’en faire autant dès qu’elle maîtrisera ce sort. Tant que c’est pas sur moi qu’elle le fait… Puis vint le moment fatidique de la pratique. Enfin, sauf questions, évidemment, mais puisque je n’en avais pas, pour ma part, c’était la prochaine étape. Au moins, contrairement aux sortilèges et leurs mouvements de baguette précis pour certains, la mise en œuvre semblait aisée. Enfin, on n’était jamais à l’abri d’une mauvaise surprise. Elle finit sur une touche d’humour qui en fit rire certain, mais pas moi. Enfin, la perspective me faisait sourire, pas de problème, mais mon cerveau préféra imaginer où il pourrait bien finir plutôt que de rire. Mais Ashley me tira de ces rêvasseries temporaires en demandant pourquoi il y avait des rires. Je n’étais pas le seul à avoir eu l’esprit ailleurs l’espace d’un instant il semblerait.

« Hé ben, t’es larguée au mauvais moment toi. Elle disait juste que selon ton humeur, l’escargot pourrait bien réapparaître n’importe où. Genre chez un prof. »

Et après ce rappel de la partie la moins importante du cours, mais qu’elle n’aurait certainement pas voulu manquer pour rien au monde, je tirais ma baguette de mon sac pour la pointer sur l’escargot qui devait se demander ce qui se passait. Et il se le demandera sûrement d’autant plus quand il réapparaîtra.

« Evanesco ! »