# La Licorne et la Goule

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La Licorne et la Goule

Arabella & Lawrence

Il était une fois, dans une région reculée d'Ecosse, un Château peuplé de créatures toutes plus étranges les unes que les autres ! Elles se distinguaient en 4 clans, mais dans chaque clan, il y avait pleins de personnalités différentes ! Les gentilles créatures, les méchantes créatures, les belliqueuses, les naïves, les herbivores et les charognards ! Un véritable melting-pot d'espèce, toutes différentes ! Il n'est donc pas rare de voir parfois, deux espèces complètement opposés, être proche. Ou au contraire très distant, ou plus rare encore, les deux.
Pourtant, c'était le cas de la Goule et de la Licorne. La Goule était un personnage néfaste, qui aimait se repaître du malheur des autres. Un personnage sournois, insidieux, malsain même, mais surtout trompeur. Fourbe. Tel était la Goule. Et malgré ça, elle ne pouvait s'empêcher de se pavaner dans ce Château, comme si c'était le sien, en se croyant au-dessus des autres !
La Licorne, elle, était une créature douce, timide, effacé. Belle mais pas rayonnante, tant sa timidité la laisser dans l'ombre. Pourtant, elle avait une personnalité rayonnante, un visage qui ne demandait qu'à sourire et un cœur qui ne demandait qu'à aimer !

C'est la que la fourberie de la Goule avait fait son œuvre, deux années plus tôt. La Goule avait remarqué cette Licorne seul, galopant à l'écart des autres. Crainte ? Timidité maladive ? Manque de confiance en soi ? Un mélange de tout ça, sans aucun doute. La Goule l'avait approché. La Goule s'était faite charmante, la Goule, s'était faîte amusante, souriante, avenante et surtout attentionnée. La Licorne, pour qui il était nouveau de recevoir autant d'attention, tomba sous les charmes de la Goule après quelques temps.
La Goule, alors, tenta de voler l'innocence de la Licorne. En prenant son temps, puis en se faisant plus pressant. Jusqu'au jour ou il décida de laisser tomber. La Licorne ne méritait pas tant d'attention de sa part et s'il ne pouvait se repaître à sa guise de la Licorne, quel était l'intérêt de cette comédie ? De se donner autant de mal ! Il abandonna donc la Licorne pour s'en aller chasser ailleurs, des proies moins farouches.
Sauf qu'il laissa la Licorne de nouveau seul. Plus seul qu'elle ne l'était auparavant, plus abandonné encore. Elle avait cru en la Goule et maintenant, elle s'en mordait les doigts. Elle s'était refusé à lui, mais il était partit en faisant tout de même beaucoup de dégât. Tel était la Goule, égoïste.

Il avait fallut à la Goule du temps pour se rendre compte, que la Licorne, bah, il l'aimait bien tout compte fait. Mais celle-ci avait tourné la page et s'était trouvé une créature qui l'aimait vraiment. Vexé, blessé, la Goule se faisait un malin plaisir à tourmenter la Licorne, par vengeance, par cruauté, mais surtout, pour ne pas être oublié. Mieux valait être détester qu'être oublié.
Oui, la Goule, sous ses apparences monstrueuses, avait aussi des sentiments. Sauf que la Goule, était une Goule et qu'elle ne pouvait renier sa nature, c'était peut-être ça après tout, qui la ronger. Et qui la faisait plus Goule encore. Comme un chien qui se mord la queue.

**

Lawrence s'approcha de l'enclos sur lequel Arabella était accoudé, dans ses pensées. Toujours en train de rêver celle-là. Elle contemplait les animaux du cours de SCM - dans leur enclos à la lisière de la forêt - ce n'était pas rare chez elle. Lawrence venait aussi ici quelques fois. Il aimait le bruit et la compagnie des autres, faire le con, s'attirer des problèmes, en apporter aux autres, mais il avait besoin de s'éloigner de tout ça de temps en temps et de souffler. Sauf que ce n'était pas pour tout de suite !

« Bella-Chou ! En train d'admirer un futur compagnon ? Remarque, après Clewstone, n'importe quel Veracrasse fera l'affaire ! »

Il porta sa cigarette à la bouche et souffla sa fumée sur Bella !

« Alors quoi de neuf depuis le temps ? Ça fait un moment qu'on a pas papoté ! A croire que tu m'évites même, pourtant un bonjour ça fait toujours plaisir ! »

Il arborait un sourire largement provocateur, outrancier, exhibant sa clope, sachant très bien que malgré son statut de préfète, elle n'avait que peu d'emprise sur lui.

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La licorne et la goule

J’avais encore l’impression que j’avais rêvé la situation… pire encore, je m’attendais à apercevoir Knoxslay assise à une table de la bibliothèque lorsque j’allais m’isoler pour m’occuper l’esprit avec quelque chose. J’en devenais folle et je finissais toujours par être au bord du gouffre en me disant que ne pouvais la voir dans un tel endroit… ni la voir tout court. Je n’avais jamais vécu cette peine et son intensité me poussait parfois à me demander où j’étais et ce que je faisais là. Rien ne m’aidait à aller mieux mais j’avais quand même sorti deux trois sourires pour donner un peu d’espoir à ceux qui parvenaient à en avoir encore un peu… Qu’allions-nous devenir ? Je ne voyais pas atteindre la fin de l’année dans une telle atmosphère et le flot de mes pensées m’avait déjà donné l’idée de tout faire pour m’échapper d’ici…rejoindre ma famille avec qui je partirai loin, très loin…
Pour respirer un peu, j’avais trouvé une solution qui me plaisait plutôt bien : sortir dans le parc et aller le plus loin possible jusqu'à trouver des créatures du cours de soins aux créatures magiques. Les nourrir ou juste les regarder m’occupait l’esprit suffisamment longtemps pour oublier un peu le drame. J’avais tellement besoin de voir Maximilien…. Et Dan, mais mieux valait ne pas trop se faire remarquer et je traînais de mon côté, attendant que les journées se terminent avant de voir commencer les autres…

Bien installée dans le Parc et penchée par dessus un enclos, je sursautais en entendant une voix s’élever derrière moi. Je me pensais seule avec pour unique compagnie les veracrasses et les arbres à la lisière de la forêt … Je me retournais aussitôt mais c’était inutile, j’avais reconnu la personne au son de sa voix. Lawrence ne mit pas longtemps avant de s’approcher pour me souffler la fumée de sa cigarette en pleine figure. Je tournais la tête pour l’éviter, serrant les dents sans rien répondre et sans protester directement. En avais-je la force, de toute façon ? J’avais pris l’habitude de ne pas répondre lorsqu’il était question de Maximilien et la technique marchait plutôt bien. J’avais mon avis, mon image de lui et personne ne parviendrait à changer ça.
A une époque, il m’aurait été possible de voir en Lawrence une bouée de secours dans l’océan de tristesse dans lequel j’étais, mais il était évident que tout avait changé… Le voir en face de moi ajoutais une pièce supplémentaire des choses auxquelles je ne voulais pas penser… Super journée !

Je le laissais parler avant de finalement me décider à répondre, ignorant son sourire provocateur. Pour lui, je ne ferai aucun effort et c’était non négociable… J’étais toujours blessée par ce qu’il m’avait fait et il ne méritait pas vraiment que je lui accorde trop d’importance… même si au fond, il en avait. « Ça fait plaisir ? A qui ? A toi ? J’me fais pas de soucis, tu trouveras bien d’autres plaisirs pour compenser le manque de celui-là…. »
Je lui jetais un coup d’œil et fus forcée de constater la provocation de la cigarette. Il me mettait hors de moi ! Il en avait conscience mais j’étais résignée à ne pas lui donner satisfaction. Je pris un air détaché, sans sourire pour autant avant de reprendre la parole pour lui dire : « Rien de neuf. » Ahah, il allait y croire ?! Juste la mort de ma meilleure amie et une situation complètement impensable. « J’étais juste en train de chercher à savoir quel était le Veracrasse le plus repoussant…. Je pense l’avoir trouvé ! » Je le défiais du regard avec insistance après avoir dit ça. Mon effort ne dura que 5 secondes à tout casser… je détournais les yeux pour les poser de nouveaux sur les créatures. Avec un peu de chance, il repartirait comme il était venu avec sa cigarette. Sans le regarder, j’ajoutais : « Si tu es venu pour m’en mettre plein la figure, tu peux repartir…. Je n’ai pas grand-chose à te dire. » C’était une invitation à partir… il ferait tout le contraire, j’en mettais ma main à couper. L’envie ne manquait pas de tourner les yeux vers lui pour avoir une estimation de son état après les événements… il ne laisserait rien paraître et je l’avais suffisamment côtoyé pour penser que j’avais une petite chance de déceler quelque chose. Peut-être que je me trompais complètement.

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La Licorne et la Goule

Arabella & Lawrence

Arabella et Lawrence, ça remontait à une paire d'année maintenant. Une relation secrète qui avait duré pas mal de temps avant que Law' y mette fin de façon brutal. Pourtant, c'était pas gagné, ils étaient opposés sur quasiment tout. Une des rares choses qu'ils avaient en commun, c'était leur passions communes pour les animaux. Ça les avait beaucoup rapprochés. Donc, se retrouver devant cette enclos, avec elle, aujourd'hui, c'était quelque chose de … particulier.

Depuis la « prise de fonction » de Blackman, Lawrence s'était attiré la foudre de ses compères Gryffondor. En même temps, il l'avait cherché en affichant clairement son opinion en pleine salle commune. Les dés étaient jetés et Lawrence, qui n'avait que peu de véritable ami, se retrouvait tout seul. Il ne pouvait s'en prendre qu'à lui même et il l'assumait. Sauf que c'était dur.
S'il était venu ici, c'était pour pouvoir relâcher la pression, il n'y avait personne à cet endroit. Enfin seul, il pourrait souffler. Et là, il tombait sur Bella, une des personnes qui le connaissait le mieux et une des personnes avec qui il s'était réellement confié. Quand il était avec elle, il s'était adoucit, calmé, la présence de la Poufsouffle, son calme, lui avait fait beaucoup de bien. Sauf que Lawrence... il était irrécupérable. Chassez le naturel et il revient au galop. Il avait mit les voiles finalement, pour la pire des raisons. Bref, ressasser le passé ne servait à rien, il avait suffisamment à faire avec le présent.

Quoi qu'il en soit, il appréciait la présence de Bella, même si c'était un court instant, il aimait la savoir prés de lui. Il n'oubliait pas non plus ce qu'elle vivait. La mort de Knoxslay. Lawrence ne la connaissait pas vraiment, il la connaissait surtout par rapport à Bella, mais il savait que la Poufsouffle tenait énormément à elle et qu'elle était émotive. Ce qu'elle traversait... Lawrence ne pouvait pas le ressentir.

Heureusement qu'elle faisait preuve de sarcasme, sinon, il aurait dû se montrer émotif et ça... C'était pas son truc.

« Aïe, ça pique. Je suppose que ça serait trop te demander de te montrer sympathique pour une fois ! Enfin, je m'y ferais. »

Il tira une nouvelle latte sur sa clope et souffla de l'autre côté cet fois. Il était pas vraiment là pour lui en mettre plein la gueule, ça pouvait être un bonus, mais il était pas là pour ça, il était ici pour se mettre au calme, pas se battre. Il aurait suffisamment de temps pour ça dés qu'il retournerait dans les murs du château.

« Ça va peut-être te surprendre, mais je suis pas là pour ça. Je suis à la recherche de calme moi aussi. »

Il écrasa doucement sa clope sur la rambarde de l'enclos et la mit dans sa poche. Il la finirait plus tard. Il regarda quelques instants Bella sans broncher.

« Ecoute... Je suis désolé pour Knoxslay. Je la connaissais très peu mais je sais combien elle était importante pour toi... Ce qui lui est arrivé, à elle est aux autres... »

Il ne termina pas sa phrase mais c'était assez clair, il détourna son regard de la Poufsouffle. Il avait de la peine pour ce qui s'était passé, il avait de la peine pour ceux enfermer dans les cachots comme pour ceux qui étaient mort. Peut-être qu'il était pas aussi proche d'eux que certains mais c'était des visages qu'il connaissait, qu'il avait déjà emmerder. Alors oui, c'était peut-être un connard avec certains mais c'était pas un meurtrier, c'était pas un méchant quoi que puisse en penser certains.

« Je sais que t'as pas grand chose à me dire mais si tu veux le faire quand même... J'écouterai. Sans parler. Je t'accorde un sursis. »

Il tenta un sourire mais non, c'était pas naturel. Il y arrivait pas. Tout ce dont il faisait preuve au quotidien, tout ce qu'il contrôlait, ses émotions, ses ressentiments, ses envies de révolte... Tout ce qu'il gardait pour lui, qu'il ravalait... Il avait envie de tout sortir. Mais non, il devait encore se contenir, Bella n'avait pas besoin de l'entendre se lamenter. Puis il ne pouvait pas. Pas ici, pas devant elle, même s'il en avait terriblement envie.

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La licorne et la goule

Je ne m’attendais pas à croiser quelqu’un dans un endroit aussi désert. Les élèves – enfin, ceux qui restaient libres de leurs mouvements…- ne quittaient pas souvent les salles communes mais moi, j’avais mon devoir de préfète à effectuer et je me promenais toujours la tête haute, les pensées dirigées vers Knoxslay, Maximilien, mes amis ou ma famille…Lawrence était apparu et j’étais incapable de me souvenir de quand datait notre dernière conversation. Je faisais tout pour ne jamais le croiser, ne jamais lui adresser la parole et mon petit manège avait toujours bien marché. Nous nous étions parfaitement éloignés.

Je fus à deux doigts de me retourner vers lui avec un mouvement de surprise totale. Il me demandait d’être sympathique POUR UNE FOIS…J’étais toujours sympathique et il était encore en train d’essayer de se donner le meilleur rôle. Je ne me retournais pas vers lui, continuant d’observer les veracrasses. Le meilleur endroit que je pouvais trouver était celui-là, en ces temps difficiles et j’étais même prête à m’aventurer dans la forêt… La présence de bestioles étranges serait sûrement beaucoup plus souhaitable que Blackman. Quant à Lawrence, je ne comprenais pas vraiment ce qu’il attendait de moi… Au bout d’un certain temps, je tournais le visage vers lui. Heureusement, il ne me regardait pas à ce moment là ce qui me permit de l’observer du coin de l’œil pendant quelques secondes avant de lui dire : « Toi tu as le droit de ne pas l’être ? » La question était posée calmement…En réalité, c’était la fatigue qui m’empêchait de rentrer pleinement dans le rôle du sarcasme … Pourtant, mon état d’esprit y était… J’étais épuisée de la souffrance et Lawrence m’évoquait encore ce sentiment. La mort de Knoxslay me suffisait largement….tout comme le fait que rien n’était organisé pour les morts… que sa mort serait oubliée, qu’elle passerait inaperçu et que Blackman ne la regrettait pas.

Etre méchante n’était pas dans mes habitudes et j’étais d’ailleurs persuadée d’être incapable de l’être réellement. Le souci actuel était que je ne me sentais pas moi-même… La vie était un enfer. Il me fit tranquillement remarquer qu’il cherchait le calme et ne me parla plus de Maximilien ce qui calma également mon humeur… Haussant légèrement les épaules sans le regarder, je lui répondis : « A l’époque où on s’entendait, je t’aurais sûrement dit que tu allais le trouver ici, sans doute possible. Aujourd’hui, je te souhaite de trouver l’endroit idéal. » Second sous-entendu qui pouvait lui faire comprendre que je n’étais pas ravie de sa présence… La présence du Lawrence capable d’être quelqu’un de bien était souhaitable, pas l’autre… Il reprit la parole assez vite pour me parler de Knoxslay. Entendre son prénom dans la bouche de quelqu’un d’autre me faisait tellement mal… Ma Knoxslay ne reviendrait jamais ! Il me disait être désolé, ce qui ne m’échappait pas évidemment…. Cela m’étonnait venant de lui, mais un soutien quel qu’il soit était toujours bon à prendre… Je lui adressais un petit « Merci…. » sans être certaine qu’il l’ait vraiment entendu même si le calme que nous recherchions tous les deux était réel et bien présent. Je tournais vaguement les yeux vers lui avant de lui demander, d’un air qui se voulait détaché : « Tes proches vont bien ? » Technique infaillible pour ne pas se noyer une nouvelle fois dans le chagrin : parler des autres, demander des nouvelles… Il avait l’air d’aller bien… du moins, son entrée en la matière me laissait penser que c’était le cas. Avait-il des amis et des proches qui lui importaient, néanmoins ? Ma naïveté légendaire avait parlé avec cette question. Je ne lui demandais rien le concernant car il était impératif de ne pas lui laisser penser qu’il avait de l’importance. Et puis quoi encore ?! Certes, ce qu’il venait de me dire sur Knox m’avait fait doucement monter les larmes aux yeux, mais je n’oubliais en rien ce qui était arrivé quelques temps auparavant.

Quand il m’invita à parler de nouveau de moi, je l’interrogeais du regard… Ma capacité à soutenir son regard m’étonna. Pourquoi lui raconterais-je quelque chose ? Il était intéressé par ce que j’avais à lui dire ? J’étais persuadée du contraire, mais je tâchais quand même de considérer les efforts qu’il faisait… Ou alors il n’était question que de me jeter de la poudre aux yeux ? Haussant les épaules en le regardant toujours mais en restant appuyée à la barrière, je pris la parole pour dire : « J’ai réussi à monter au sixième étage pendant l’attaque … j’ai vu une fille de ta maison avec un…truc pointu qui lui traversait le ventre et j’ai vu une quantité énorme de mon propre sang quand un sort m’a fait un trou dans la jambe… C’est quand même impressionnant de voir la mort d’aussi près…et la sensation que ça fait. Tu voudrais avancer un peu avec moi dans la forêt ? J’me demande si je peux voir les Sombrals… » Oui, il avait voulu que je dise quelque chose. Peut-être s’attendait-il à ce que je lui parle de Knoxslay, mais c’était ce que j’avais voulu dire. Je quittais mon emplacement pour faire quelques pas un peu plus loin, regardant toujours l’enclos du coin de l’œil. S’il n’avait pas agi comme il l’avait fait, peut-être aurais-je eu pour seule envie d’être dans ses bras à l’instant présent… Rien ne se passait jamais comme prévu et j’apprenais doucement à ne pas avoir confiance en mes espérances.

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Arabella & Lawrence

Il ne pouvait pas en vouloir à Bella de réagir de cette façon. Non, vraiment pas. Il cherchait à la taquiner, mais ce n'était pas vraiment le moment. Il venait de le comprendre, avec un temps de retard. Forcément. Lawrence avait souvent un temps de retard, parce qu'il ne prenait pas le temps de faire attention aux autres. C'était un bourrin dans l'âme. Indélicat, sans considération... Il lui arrivait souvent de mettre les pieds dans le plat, mais il s'en foutait à chaque fois. Sauf aujourd'hui. Sauf maintenant. Il avait vu Bella et avait agit par habitude, sans considération pour elle.
C'est pour ça qu'il laissa vite son petit manège de côté. Ravaler ses remarques et la laisser lui rendre la pareille. Qu'elle se défoule un peu, ça lui ferait du bien.

Mais Bella était Bella, incapable de méchanceté, elle avait de la repartie, elle savait se défendre, mais elle ne serait jamais provocatrice, agressive, mauvaise. Il la connaissait suffisamment pour savoir ça d'elle. Comme il savait qu'elle ne voulait pas de lui ici, mais il ne bougea pas. Il n'en avait pas envie. Il voulait qu'elle sache que malgré ce qu'il avait fait, malgré qui il était, il avait une réelle considération pour elle. Essayer de se rattraper de ses maladresses. Il y avait du boulot et ce n'est pas en cinq minutes qu'il se ferait pardonné les actes passés, mais c'était un début. Il avait besoin de ça. D'une conversation sincère, vraie. Ne serait-ce que dix minutes. Ou plus. Il prendrait le temps qu'elle lui accorderait.

« Il n'y a guère d'endroit idéal en ce moment... »

Pas ici, pas dans l'enceinte de ce château du moins. L'endroit idéal pour lui en ce moment, serait l'Afrique du Sud. Au chaud, au bord de l'océan ou dans la savane. Au calme. Un endroit ou il n'y aurait pas de règlement à respecter, pas de rôle à jouer, pas de souci à se faire... C'était pas pour demain tout ça.
Avant que Bella ne puisse reprendre la parole pour lui demander fermement de se casser, il lui présenta ses condoléances. Elles étaient sincères. Peut-être que ça surprendrait Bella, mais c'était vrai. Complètement. Ça lui fit du bien de le lui dire. Il n'avait présenté aucune condoléance jusqu'à maintenant, il n'avait présenté aucun regret. Il était resté froid face à la situation. Là, il s'exprimait enfin et ça faisait du bien.
Arabella baragouina un petit quelque chose que Law interpréta comme une remerciement. Elle gardait contenance, un air détaché. Il appréciait ça. De toute façon, elle ne pleurerait pas devant lui, pas comme ça. D'ailleurs elle changea de sujet. Ses proches, à lui...
La question lui fit remonter un léger rire nerveux qui se coinça dans sa gorge. Ses « proches »... Est-ce qu'il avait réellement des proches ? Il y avait bien quelques personnes auxquelles il tenait, mais il était devenu un étranger pour eux, pour la plupart du moins. Lui aussi n'avait pas vraiment envie de parler de ça.

« Ça va ... »

Elle était suffisamment fine d'esprit pour comprendre que lui non plus, ne voulait pas s'attarder. S'il avait envie de faire des efforts, il n'était pas prêt à se confier pleinement. Puis, il ne voulait pas se lamenter. Il avait envie d'être là pour elle, autant qu'elle le laisserait faire.
Ce qu'elle lui raconta, lui fit pousser un soupire. Il avait déjà entendu une partie de ces événements. La petite Billie gravement blessé, il ne la connaissait pas trop, mais c'était une gamine, juste une gamine. Au sixième étage. Il y était lui aussi, avec Anushka, ils s'étaient cachés. Et s'il était sorti, s'il s'était mêlé à la bataille, est-ce que ça aurait changé la donne ? Il s'était suffisamment posé ses questions. Non, ça n'aurait rien changé, du moins, c'est ce qu'il se disait pour se rassurer. Une personne, surtout lui, ça peut pas vraiment influencer sur quoi que ce soit non ? Il ne pouvait avouer à Bella qu'il se cachait juste à côté... Il se sentait lâche. D'habitude ça ne le dérangeait pas mais là... ça lui pesait. Non lui il ne savait pas ce que ça faisait de voir la mort d'aussi prés et il ne voulait surtout pas le savoir en fait... Il était mal à l'aise. Ses doigts serraient la barrière de l'enclos, il ne pouvait regarder Bella, jusqu'à ce qu'elle lui proposa un tour dans la Forêt Interdite. Un tour dans la forêt ? Surprenant de sa part. Il fut même sur le point de dire non, il avait pas tellement envie d'aventure puis il y avait les sortilèges de Blackman qui protégeait l'enceinte... Jusqu’où s'étendaient-ils ?
Il regarda Bella s'éloigner, ... Putain, mais à quoi il jouait là ? Depuis quand il se posait autant de question ? Il emboîta le pas à Bella, à la recherche des sombrals. Il la rattrapa rapidement. Il n'allait pas l'en empêcher, quelque chose lui disait que quoi qu'il dise, elle irait quand même.

« Bien-sûr que je te suis, ça serait bien le comble que je reste derrière pendant que tu t'aventures là-dedans. »

Il regarda aux alentours. Il ne voyait personne. Il s'avança et écarta une première branche pour dégager le passage. Il invita Bella à passer, en gentleman. Puis aussi, c'était sa promenade, elle devant et lui qui suivait.

« T'es sûr de vouloir faire ça Bella ? Je veux dire... aussi vite ? Je veux pas t'empêcher de faire quoi que ce soit, je dis ça, pour toi. »

Oui, il s'interrogeait. Le sombral, c'était quelque chose de symbolique, un sinistre symbole. Si elle parvenait à en voir un, la mort de Knoxslay deviendrait quelque chose de brutalement réel. L'avait -elle pleinement accepté ? Si rapidement ? Il avait un doute, mais c'était pas à lui de juger. A elle de faire ce qui lui semblait le mieux pour son propre bien.

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La licorne et la goule

Je ne pouvais m’empêcher de me demander s’il venait encore pour me faire du mal, pour tenter de se rapprocher de nouveau pour briser ce qu’il était possible de briser. Évidemment, je ne comptais pas me laisser faire, il n’y avait plus aucune chance pour que ça arrive et je me méfiais à chaque instant. Lui-même avait lancé les hostilités et l’état actuel des choses me poussait à ne pas prendre en considération mes réactions. Bien entendu, le naturel revenait toujours au galop et j’étais incapable de rester trop longtemps dans le rôle de celle qui attaque. Non….décidément… ça n’était pas fait pour moi-même si j’en voulais à la terre entière de m’avoir enlevé Knoxslay.
Le jeune homme, qui n’était visiblement pas décidé à partir, me fit entendre qu’il n’y avait pas d’endroit idéal. Je notais sa façon d’éviter la première question que je lui avais posée et me tournais vaguement vers lui en détachant mon regard de l’enclos : « Tu n’as pas envie de croire qu’il y en a un quand même… ? Blackman ne peut pas nous enlever le droit de rêver un peu ! Ce qui est certain, c’est qu’on aura du mal à le trouver ici… Pourvu qu’une occasion nous soit données de partir …. » Je ne savais pas si j’étais sérieuse et capable de fuir Poudlard mais c’était tout ce dont j’avais envie. J’avais parlé à la première personne du pluriel mais tout cela me concernait, je n’avais aucune idée de ce qu’en pensait Lawrence…encore moins s’il appréciait la situation et les idées de Blackman.

Quand il me répondit « ça va » à propos de ses proches, je tournais la tête vers lui. La meilleure façon d’obtenir une véritable réponse était d’aller la chercher toute seule. Il n’était pas faible comme je l’étais, beaucoup plus vif, courageux et très certainement capable de cacher les choses, mais j’avais bon espoir quand même d’avoir un semblant de réponse beaucoup plus convenable… Ou pas… Je ne captais rien et je n’osais évidemment pas poser de nouvelles questions. Qui étaient ses proches, d’ailleurs ?! Je n’en avais aucune idée et je me souvenais avoir été obnubilée par lui et personne d’autre à l’époque où les relations étaient au beau fixe. Cela pouvait paraître très égoïste, mais je l’avouais sans problème.
Visiblement, le sujet ne s’attarderait pas sur les proches, mais je tâchais quand même de lui raconter quelque chose. La première chose qui me venait et elle concernait le moment de l’attaque : Billie… Trelawney, Rhea…. Difficile de penser à autre chose quand tout ça était aussi frais. Personne n’osait vraiment en parler et Lawrence ne commenta même pas… En revanche, il accepta de partir à l’aventure dans la forêt, ce qui était sûrement interdit (mais pas mentionné dans le nouveau règlement de Blackman, dans les dents le mangemort ! Il pensait peut-être que c’était à notre guise de crever au beau milieu d’une forêt remplie de bestioles… ).

A sa question, je haussais les épaules, me rendant compte que je n’avais même pas réfléchi à tout ça. Si j’étais sûre de vouloir faire ça ? Je ne me jetais pas du haut de la tour d’Astronomie non plus… Tous les prétextes étaient bons pour sortir de Poudlard et d’échapper à l’ambiance pesante qui y régnait. Je finis par lui répondre, avançant de quelques pas supplémentaires : « J’en sais rien… Je ne pense pas qu’on ait du temps à perdre en se posant mille et unes questions, si ? » Et d’un autre côté, s’il avait raison ? Je décidais de ne pas trop y penser… Et j’ajoutais : « Je ne comptais pas m’aventurer au plus profond de la forêt, tu sais…. Je ne voudrais pas que tu aies peur ! » L’humour qui sonne faux. Je ne lui adressais pas de sourire, mais avoir un sujet qui s’éloignait des choses négatives ne pouvait qu’être bénéfique. L’objectif était d’éviter de trop le regarder. Je regrettais presque de lui avoir proposé de venir avec moi… Continuant d’avancer, je lui demandais, empruntant un air détaché : « Je suis préfète. Il faut que je trouve un prétexte pour justifier ma présence ici si on se fait prendre. Une idée ? Qui aurait pu croire que c’est moi qui t’embarquerais dans mes combines un jour…. » Je roulais les yeux, ne pouvant m’empêcher d’être ironique. La colère que j’avais reprenait souvent le dessus et à défaut de penser à ce qui nous arrivait au château, je pensais aux espoirs que Lawrence m’avait donnés il y a quelques temps… Pour ne pas laisser planer le silence (et prendre peur vu l’atmosphère qui régnait dans la forêt), je lui demandais, me retournant rapidement vers lui : « Et toi, tu es sûr de vouloir venir avec moi ? Pas sûre que la ‘Bella dans son état normal’ te le conseillerai… à toi de voir ! Il est encore temps de rejoindre les Veracrasses. » Et je tirais quand même un sourire légèrement malicieux… D’où je le tirais ? Je n’avais pas idée, mais il fallait bien continuer à vivre… Malheureusement, je ne savais plus qui j'étais et j’oscillais entre l'envie de mettre en avant le positif et celle de tout laisser tomber.

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Arabella & Lawrence

Rêver … C'était une belle chose que cela rêver. Lawrence n'était pas un rêveur, il aimait le concret, le palpable, la logique. Alors, est-ce qu'il n'aimerait pas être ailleurs que dans l'enceinte de Poudlard ? Bien-sûr que si. Partout ailleurs en faite. Ou presque.
Il comprenait ou Bella voulait en venir. Sauf que c'était encore plus déprimant d'y penser. Certains ont besoin de ça pour avancer, lui non, ça lui foutait le cafard. Non, faire un focus sur l'instant présent et s'adapter à la situation pour avancer sans encombre, voilà, ça c'était quelques chose de concret et de logique.

« Partir ? Pourquoi faire ? Je te connais Bella, si demain t'arrivais à t'enfuir, tu regretterai direct d'être parti et t'arrêterai pas de penser à ceux que t'as laissé derrière. C'est triste à dire, mais tu es là ou tu dois être, tout comme moi, tout comme chacun de nous. Et rêver n'y changera rien. »

Il laissa ses paroles en suspend quelques instants, lui qui était d'habitude plein d'entrain venait de plomber un peu l'ambiance...

« Désolé, je voulais pas être cassant, c'est juste que … Enfin, tu me connais assez pour savoir que je supporte pas les règlements et tout ça. Et là, dans cette histoire, je suis juste qu'une foutue victime, j'ai aucun contrôle sur quoi que ce soit, je me sens impuissant et... ça me bouffe. »

Voilà, ça c'était dit. Depuis la nuit ou il s'était fait choper avec Anoushka, qu'il était sous le joug de Blackman, ça le torturait. Même s'il était revenu à Poudlard à contre-coeur, c'était SON choix, puis il avait un contrôle sur ce qu'il faisait, s'il le désirait, il pouvait arrêter sa scolarité, il était majeur, il pouvait faire ça. Les règlements de Poudlard, c'était rien, des inconvénients, mais ne pas avoir de contrôle réel, ne pas pouvoir se barrer s'il le désirait, devoir plier sous la menace, lui qui ne pliait jamais sous quoi que ce soit... Il était soumis au régime Blackman et ça, ça le foutait en rogne. C'est pour ça qu'il était encore plus exécrable que d'habitude. Il s'adaptait comme il pouvait, en allant à contre courant de ce qu'il était vraiment.

Allez, on se ressaisit mon petit Lawrence et on ne s'apitoie pas sur son sort. Un petit tour en forêt lui changerai les idées. Il connaissait assez bien les environs depuis le temps qu'il y venait. C'était un des endroits ou on pouvait réellement être tranquille en journée. Bon, il y avait toujours quelques couples ici et là à la lisière qui profitait d'un calme partiel, mais dés qu'on s'aventurait un peu plus avant, c'était désert. Puis, fallait pas la diaboliser non plus cette forêt, il avait quasiment jamais rien croisé.
Il persistait à pensé que c'était pas vraiment une bonne idée. Mais bon, si elle y allait et qu'elle l'invitait à l'accompagner, il ne pouvait pas dire non. Alors, elle avait raison, il ne fallait pas se poser trop de question, mais ça n'empêchait pas d'être prudent.
Quoi qu'il en soit, sa remarque lui tira un sourire. Il était pas le plus courageux des Gryffondor, mais c'est pas une forêt aussi impressionnante soit-elle qui lui ferait peur.

« Ma petite, c'est pas parce que tu mets les pieds pour la première dans la forêt Interdite qu'il faut que tu commences à te montrer méprisante ! »

Il lui décrocha un petit clin d'oeil. Ça faisait du bien de changer de sujet. Puis, ça faisait combien de temps qu'il n'avait pas taquiné innocemment Bella ? Bon, il la taquinait souvent, mais c'était souvent de mauvais goût.

Un prétexte pour être dans la forêt ? Il laissa échapper un petit rire.

« Sérieusement ? Il te faut un prétexte ? T'es préfète et moi, je suis moi ? Ca devrait te suffire pour trouver des idées. Du genre, je me suis barré dans la Forêt Interdite malgré tes contre-indications et tu m'as suivies pour essayer de me faire changer d'avis ! Ou alors on peut dire qu'on cherchait un coin tranquille pour être seul … Mais tu vas préférer la première option je présume !
En tout cas, c'est vrai que ça me surprend que ce soit toi qui prennes des risques ! »

En parlant de risque, la forêt se faisait plus dense, le soleil avait du mal à percer à travers les feuillages des arbres. Et le silence plus pesant aussi. Seul les deux jeunes gens faisaient du bruit en faite.
Veracrasses ou Bella ? C'était pas vraiment un dilemme. Il aimait pas spécialement ces bestioles, donc il optait volontiers pour Bella qui était bien plus intéressante. Mais ça, il pouvait pas lui dire comme ça, de façon aussi direct.

« Les Veracrasses qui bougent pas, c'est banal, mais par contre Miss Churchill qui enfreins le règlement, ça, c'est inédit ! Te méprends pas sur mes intentions, je suis juste là pour voir à quel moment la raison va reprendre le pas sur l'intrépide ! »

C'était pas vrai, et il était pas sûr d'être crédible. Mais il préférait cet version là.
Bon, sinon les Sombrals, ces gentilles bestioles...

« T'as pas prévu de la bectance pour eux ? Ça nous ferait gagner du temps ! Puis regarde bien, parce que je te préviens, si un truc invisible me touche par derrière, je hurle ! »

AVENGEDINCHAINS

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La licorne et la goule

Pourquoi n’était-il pas méchant avec moi ? C’était ce que j’attendais... peut-être que mon idée était de pouvoir faire sortir un peu de colère ? d’évacuer la tristesse ? Même si je faisais tout pour avoir la tête sur les épaules et les idées claires, j’avais toujours beaucoup de mal à savoir qui j’étais après ce qui était arrivé et surtout après avoir appris le décès de ma meilleure amie. Knoxslay était la seule fille avec qui j’avais eu autant d’atomes crochus malgré les pics qu’elle m’avait souvent envoyés… personne d’autre qu’elle ne pouvait me secouer, me dire des choses blessantes et pourtant dégoulinantes de vérité. Elle n’était plus là et sa disparition avait eu lieu en un clin d’œil. Elle s’était trouvée là avec sa mauvaise humeur légendaire et, l’instant d’après, elle n’était plus… Lawrence avait sûrement le même genre de pensées, adaptés à sa propre manière de vivre les choses et il ne disait rien…J’en faisais de même…Que dire ? Poudlard n’était pas le lieu que nous avions tous connus et je lui suggérais l’idée de partir. Visiblement, il ne croyait pas des masses en mon idée et je pris quelques instants pour réfléchir à ses paroles avant d’y répondre. Bordel ! Il avait raison en plus…. Je voulais partir à condition d’emmener avec moi deux garçons qui avaient une importance capitale dans ma vie : Maximilien et Dan. Ces derniers ne me suivraient probablement pas….et nous n’aurions nulle part où aller. Évidemment, le jeune homme avait compris que mon idée était vouée à l’échec et je haussais les épaules avant de lui dire : « Je n’ai pas l’habitude d’être modeste, mais j’ai du mal à trouver ce que nous avons fait de mal pour mériter tout ça. Les nés-moldus aussi et surtout…. » Je croisais son regard histoire de voir s’il allait avoir une nouvelle vérité qui ne s’imposait pas à moi. Je voulais partir pour éviter qu’une telle situation se reproduise, mais si c’était le cas, ceux qui avaient décidé de rester (ou qui n’avaient pas le choix) allaient en pâtir.

J’eus un semblant de sourire quand il s’excusa d’être cassant. Il pouvait me sortir toutes les excuses du monde, aucune ne serait suffisante à excuser le mal qu’il m’avait fait en se comportant comme un enfoiré. Tout cela faisait maintenant partie du passé, mais je ne l’oubliais pas et j’étais toujours blessée…tout en étant fière et contente d’être tombée sur Maximilien qui avait une manière d’agir bien différente. Un mince sourire toujours sur les lèvres, je lui demandais, quand il eut fini de parler : « C’est ce qui te perturbe dans l’histoire ? Le règlement, ton absence de contrôle et ta position de victime ? » Je ne voulais pas être cassante et je faisais en sorte de ne pas mettre de ton particulier à mes paroles… il interpréterait comme il le voulait ; je voulais juste comprendre, le faire parler un peu. Mine de rien, cela me faisait énormément de bien. « Ça ne te bouffe pas de savoir que des gens sont enfermés dans les cachots ? Les blessures physiques et psychologiques dont sont victimes beaucoup de jeunes gens… ? » Nous faisions partie du lot, mais je pensais à Rhea avec qui j’avais développé un petit rôle de protection, de par son jeune âge et ce que nous avions vécu ensemble. « Je ne veux pas non plus être cassante…j’essaie juste de comprendre. Tout le monde évite le sujet en général. Je comprends…. Mais bizarrement, je n’ai pas de mal à penser à ça. Est-ce que je peux te poser une question sur le soir de l’attaque ? » Il avait le droit de me dire non et d’évacuer le sujet… Je tentais ma chance… mes émotions étaient bloquées, trop intenses pour qu’une telle discussion revête la gravité qu’elle méritait.

Après ces quelques paroles échangées, nous avions avancé, direction la forêt. J’avais cru que notre rencontre se passerait très mal et cette idée m’était venue dès que j’avais eu Lawrence dans mon champ de vision. Finalement, il en était autrement et le petit clin d’œil qui accompagnait ses paroles me fit sourire, mais je fis tout pour le cacher, bien évidemment ! Pas question de lui donner satisfaction ni même d’accepter de sourire, ce qui n’était pas du tout au goût du jour. Cette petite conversation était beaucoup plus légère que la précédente et je l’écoutais, un peu surprise, me sortir une immense tirade dans laquelle il trouvait des excuses à notre présence ici. La seconde était à mourir de rire, mais je gardais mon sérieux approximatif en disant : « Mouais ! Ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse….qu’on dit toujours ! Et je n’aimerais pas que l’on m’utilise comme prétexte, tu crois vraiment que je serai capable de te faire ça ? » Je fis mine de réfléchir quelques secondes avant de dire : « Bon… il faut dire que l’idée est bonne ! Pour montrer quelle bonne préfète que je suis…. Tous les moyens sont bons ! Je vais réfléchir, pendant qu’on marche… quant à la seconde option, même pas en rêve je chercherai un coin tranquille pour être seule avec toi…elle n’est pas crédible, on l’élimine. » C’était complètement faux et pas très honnête… Il fut un temps ou cette option était logique, normale… mais désormais, elle était inenvisageable. Nous nous promenions dans la forêt, purement et simplement et il était vrai que je préférais ne pas me faire prendre.

En avançant toujours, il confirma le fait qu’il voulait rester avec moi plutôt qu’avec les Veracrasse. Son excuse était bien trouvée mais il n’avouait simplement pas que ma présence lui avait manqué. Peu importe, je lui fis gentiment remarquer : « Je n’ai pas l’impression d’enfreindre les règles….ce n’est qu’une promenade en bordure de la forêt… » Même si nous commencions à bien progresser… oups, peut-être était-il temps de faire jouer la raison, comme il venait de me le dire ? Pas question ! Je continuais et rien ne pouvait m’arrêter… C’est en pensant à Knoxslay que je trainais un peu des pieds. Est-ce qu’elle m’aurait dit que j’étais complètement ridicule et que je n’agissais pas comme il le fallait ? Impossible de le savoir… Heureusement, Lawrence me changea les idées en me parlant des Sombrals, me demandant si j’avais prévu des choses à manger pour eux : « Euh….l’idée de les trouver m’est venue devant toi il y a quelques minutes… je n’ai rien prévu du tout. Tu vas peut-être pouvoir me les attirer... » Profitant de ce qu’il m’avait dit ensuite, je stoppais ma progression, tendant un bras pour qu’il s’arrête à son tour et, à voix basse, je lui soufflais : « Chuuut…. Attends, j’ai entendu un truc ! » Je n’étais pas dans mon assiette, clairement pas bien disposée à plaisanter mais je voulais maintenir un petit climat de frayeur puisqu’il venait de me dire qu’il allait hurler si un truc invisible le touchait… Il pouvait maintenant craindre un peu puisque rien n’indiquait que ce que j’avais entendu était visible….. SI j’avais bien entendu quelque chose, je n’en étais même pas certaine.

(c) black.pineapple

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