[Terminé] Escape at Night ft. Billie Atwood

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Escape at Night

ft. Billie Atwood

J'avais encore bu trop de café. Quoique j'en savais rien, j'arrivais juste pas à rester en place, et m'imaginer dormir me faisait froncer les sourcils. On était Mercredi soir, aux alentours de 20h quand il fallut descendre dans la Grande Salle pour manger. Autour de la table, beaucoup parlait de leur derniers cours, ou de la pile de devoirs qu'ils avaient amassés aujourd'hui, et soupiraient déjà de fatigue à l'idée de devoir bosser jusqu'à trois heures du matin. Je les comprenais. Mais j'avais fais une croix sur le surplus de matières depuis bien longtemps. Je m'étais rapidement éclipsé dans la salle co' des Gryffons, laissant un mot pour justifier ma future absence à Slo. C'était le genre de papier que j'aurais bien aimé voir se désintégrer, car on ne sait jamais dans quelle paire de mains il peut tomber. Bah, tant que c'est pas l'administration ou quelqu'un qui s'y rattache qui le trouve, ça me va. J'embarquais un sweat, de quoi manger dans un sac à dos et, attrapant mon balai au vol, je sortis de la salle. Les couloirs étaient vides, puisque la majorité des gens qui habitaient ce château étaient occupés à satisfaire leur appétit; c'était le moment idéal pour se faire la malle en dehors du bâtiment. J'ouvris une fenêtre, pris mon envol et me retrouva rapidement à terre. Un petit coup de Lévitation, et le meilleur ami des joueurs de Quidditch était revenu à sa place, ni vu ni connu. Souriant, je me retournais, trottinant vers ma nouvelle destination : la Forêt Interdite.

J'avais arrêté de compter mon nombre de visite en troisième année, si mes souvenirs sont bons. Les premières fois, j'étais accompagné, mais j'ai vite fini par y aller seul : le simple fait de me trouver là, dans un endroit que le personnel de l'école avait qualifié d'interdit me faisait du bien, moi qui n'aime pas respecter les règles. C'était presque dévorant, cette envie de toujours braver les interdits. Ignorer le couvre-feu, c'était trop facile, surtout si c'était pour rester à vagabonder dans les longs couloirs froids. Au moins ici, je ne risquais pas de tomber sur un professeur en pleine crise de noctambulisme ou je ne sais quoi. Et puis il n'y avait pas les habitants des tableaux pour m'épier, quand bien même ils prétendent dormir.
Je marchais tranquillement en arrière, regardant vers la forteresse. Plus elle s'éloignait, et plus j'étais content. On n'était qu'au début de l'année, mais j'avais besoin de ma dose habituelle de liberté, et voir la citadelle de plus en plus loin m'aidait, en quelque sorte, à oublier toutes ces histoires d'examens et de cours à apprendre. Me retournant, je lançais Lumos, l'obscurité commençant à se faire omniprésente autour de moi. Au cours de mes virées nocturnes, j'avais rencontré à de rares occasions des centaures, et en voir un en quatrième année, c'était un rêve de gosse qui se réalisait. Ils avaient été sympa de me laisser vadrouiller dans les bois sans me dissuader de le faire. La dernière fois, j'étais entré sur leur territoire, et je m'étais fais méchamment remonter les bretelles. Depuis, j'évitais l'endroit, et m'étais même dis à un moment que je devrais cartographier l'endroit pour éviter les ennuis si j'y retournais sans le remarquer. Seulement, au bout de six ans, vous connaissez le bout de terre et vous vous y retrouvez comme dans votre maison.

Il était 21h, si j'en croyais ma montre, et je ne voyais autour de moi que des troncs immensément hauts. L'endroit était sinistre, c'est vrai, mais ces étendues bleues sombres et brumeuses ne m'atteignaient plus, y ayant passé une bonne partie de mes nuits. Posant mon sac au pied d'un arbre, je m'y assis un moment, comme quand on s'assit sur une chaise pour réfléchir au sens de notre vie. J'inspirais une grande bouffée d'air, respirant la liberté à plein nez. L'air se rafraichissait, et je voyais la buée de mon souffle, me faisant songer à la fumée d'un feu de camp que je n'avais pas.
« Tss. » J'utilisais alors la méthode de survie la plus simple que soit, frotter ses mains pour se réchauffer. Mouais, ça marche le temps d'une seconde. Je soupirais, me faisant à l'idée de je n'allais pas allumer un feu ici, car on sait jamais ce qui pouvait se passer. Au loin, j'entendis comme du mouvement entre les rares buissons au sol. J'arquais un sourcil : une licorne ? Non. Fallait pas rêver. J'en avais fini avec mes rencontres d'animaux fantastiques. Je me relevais en silence, baguette en main. Une branche craqua à quelques mètres de moi, et je contournai légèrement l'arbre pour faire face au visiteur. A ma grande surprise, il s'agissait d'une élève de Poudlard, ce qui n'avait rien d'étonnant: combien d'entre-nous vienne ici clandestinement ? Des centaines, sans doute. Rangeant ma baguette dans ma poche, ne laissant que le bout pour illuminer les environs, je me concentre sur la nouvelle venue. Je la connais, enfin, seulement de nom. Billie Atwood, Cinquième Année, même maison. Faut croire que les Gryffondor préfère le confort de la Forêt à celui de leur lit miteux.
« T'es pas ici pour trouver une licorne, si ? » La réponse était clairement négative, mais c'était un moyen comme un autre d'engager la conversation. De toute façon, on voyait très bien à mon visage que cette question était tout aussi absurde, à mes yeux comme aux siens.

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Escape at Night

Faolán & Billie

La forêt interdite. Dès le premier jour, Billie savait qu'elle devait y aller. Immense et mystérieuse, elle avait vite compris que cette étendue de bois renfermait bien des secrets. Des créatures incroyables qu'elle ne voulait pas attendre de découvrir. Des légendes étranges qui méritaient d'être entendues. Une puissance spirituelle sans doute bien plus grande qu'ailleurs. Alors oui, interdite ou non, Billie devait y aller.

Les premières fois n'avaient pas été simples. Qu'elle l'avoue ou non, elle avait eu un peu peur. Et puis elle maîtrisait bien moins qu'aujourd'hui l'art de se faufiler en dehors du château en pleine nuit. Elle avait commencé par la regarder, souvent. Puis par pénétrer aux abords des bois, sans trop s'y enfoncer. Désormais, plus elle s'y engouffrait, et mieux elle se sentait. Curiosité, quand tu nous tiens. Cet endroit sombre et silencieux était peu à peu devenue un havre de paix, ou les regards indiscrets, les murmures moqueurs et les attaques infondées n'avaient pas leur place. Elle retrouvait une certaine sérénité, plongée au cœur de mystères qu'elle souhaitait tant résoudre. Elle s'y sentait bien. Du moins tant qu'elle ne croisait pas la route de ces acromentules qui la répugnaient tant. Mais cette fois-ci, Billie n'était pas venue se ressourcer ou fouiller les environs à la recherches d'éléments susceptibles de la surprendre. Elle avait un objectif particulier : l'invocation. Cette nuit était parfaite pour un tel exercice. La lune était pleine, le lieu désert. La période relativement propice, en tout cas pour un simple entrainement. Elle voulait tester une nouvelle méthode basée sur les croyances des Wicans. Depuis plusieurs semaines déjà, elle préparait ce moment avec la plus grande discrétion. Ainsi, en quittant le château, elle avait emporté avec elle un petit sac à dos ou elle avait placé tout un tas d'éléments nécessaires à une bonne invocation des esprits, selon le livre des Ombres, Bible de cette étrange religion. Parce qu'après tout, si la magie enseignée à Poudlard était très importante, Billie restait persuadée qu'elle était insuffisante pour résoudre tous les mystères de ce monde. Ainsi, elle n'hésitait pas à poursuivre ses recherches à l'aide de diverses techniques pouvant compléter ce qu'elle apprenait ici. Elle espérait donc qu'avec ses incantations, son cercle de sel, son bol de thym et sa chandelle noire, la magie qui régnait au cœur de la forêt aiderait à donner à ses paroles tout le pouvoir nécessaire. Et peut-être obtiendrait-elle alors les réponses qu'elle cherchait tant.

La jeune gryffonne avança donc dans la nuit silencieuse en direction de la forêt, il devait être un peu plus d'une heure du matin lorsqu'elle traversa le parc de Poudlard et qu'elle commença à s'enfoncer dans les bois. Face à cette étendue sauvage, elle avait l'impression d'être minuscule. Minuscule et isolée du monde, ce qui lui faisait le plus grand bien. Elle marchait droit, cherchant l'endroit parfait pour s'installer et commencer ce pour quoi elle était venue. Le froid la saisissait un peu plus à chaque instant, mais l'enjeu était si grand qu'elle n'y prêtait guère attention. Plus embêtant, à force de réfléchir à la manière dont elle s'y prendrait pour effectuer son invocation, elle n'avait pas non plus fait très attention au chemin qu'elle avait emprunté. Billie stoppa donc sa marche pour regarder les alentours. Des arbres. Ouais. Super indice. Bon. Quitte à être perdue, autant faire ce pour quoi elle était là. La solution, elle la chercherait plus tard. Elle avança encore de quelques pas, jugeant le terrain suffisamment dégagé et les alentours suffisamment vides pour établir son campement ici. Elle s'approcha d'un bois au tronc épais ou, lentement, elle choisit de déposer ses affaires. Si elle voulait que tout ceci réussisse, il ne fallait pas commencer en explosant le sel ou en brisant la chandelle. Elle regarda autour d'elle. Voilà. Elle y était. Le moment était venu. Elle inspira profondément avant de se retourner dans le but d'ouvrir son sac à dos et d'entamer la séance. « T'es pas ici pour trouver une licorne, si ? ». Billie laissa échapper un spasme de surprise. Au lieu de trouver la simple écorce de l'arbre près du quel elle se trouvait, ce fut une tête bien humaine qui s'y dessinait. Une fois la surprise passée, elle put s'attarder davantage sur le trouble fête qui lui avait foutu la trouille. Non mais ça va pas de surprendre les gens comme ça ?! Oui, ils étaient dans un bois douteux peuplé de créatures magiques. Et oui, il faisait nuit. Mais ce n'était pas une raison. Plutôt vexée d'avoir été prise en flagrant délit alors qu'elle s'apprêtait à faire quelque chose qu'elle ne voulait pas ébruiter, Billie laissa son agacement passager de côté pour fixer l'inconnu. Inconnu qui, par ailleurs, n'en était pas vraiment un. Warlock, le batteur des Gryffondors. Elle finit par percuter la question qu'il lui avait posé et dont la réponse se lisait sans doute sur son visage. Non. Non, je... j'avais besoin de prendre l'air. Elle était un peu gênée. Non pas que mentir la dérange, encore moins à quelqu'un qu'elle connaissait à peine. C'était plutôt le fait de le trouver ici alors qu'elle était persuadée d'être seule qui l'avait déstabilisé. Et toi, qu'est-ce que tu fais là ? Elle s'écarta de quelques pas, cette soudaine luminosité devant plutôt gênante alors que ses yeux s'étaient habitués à la pénombre. Un peu plus loin, elle distingua un sac qui était sûrement le sien. Ça t'arrive souvent de venir camper ici ? Et par ici, elle entendait nulle part, étant donné qu'elle n'était toujours pas certaine de l'endroit ou elle se trouvait.

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Escape at Night

ft. Billie Atwood

Je comprend suite à ma question que la jeune Gryffone ne m'a pas vu, malgré la luminescence produite par Lumos. Son attitude de criminel prit sur le fait, au vu du discret sursaut qu'elle vient de faire, m'arrache un léger sourire : on peut venir autant de fois que l'on veut dans la Forêt Interdite, au fond on reste tous un tant soit peu effrayé. Il n'y a qu'à nous voir jeter des regards de droite à gauche au fur et à mesure de notre avancée entre les arbres pour s'en rendre compte.
« Non mais ça va pas de surprendre les gens comme ça ?! » J'avoue avoir ris, car il y avait quelque chose de complétement illogique dans la situation actuelle : Billie semblait avoir amené tout un arsenal avec elle, dans un simple sac à dos qu'elle venait d'ouvrir, et qu'elle avait failli lâcher dans ce petit moment de panique. On aurait dit une trafiquante, une de ces personnes pas louches qu'on croise dans les ruelles sombres des vieilles capitales. Et c'est moi qui la surprend ? De nous deux, c'est moi qui devrait flipper non ? Qui sait quelle arme, ou je ne sais quoi sa besace contenait !

Reprenant son calme assez rapidement, elle analysa ma question, laquelle lui sembla, comme prévu, totalement ridicule. Je la voyais bien, froncer des sourcils l'air de dire "Wait what ?"
« Non. Non, je... j'avais besoin de prendre l'air. » Un silence gênant s'installa le temps de quelques secondes. J'en profitais pour croiser mes bras, basculant ma tête sur le côté. Je n'étais pas vraiment convaincu. « Et toi, qu'est-ce que tu fais là ? » Bonne question Après tout, venir ici était devenu une sorte de rituel lors de mes nuits blanches. Ne savant pas quoi faire d'autre que de rester bêtement éveillé, je préférais me dégourdir les jambes. Durant ces dernières années, je m'étais contenté des couloirs du château, mais c'était devenu barbant, et j'étais pas à l'abri de la punition, si on me choppait. Quoiqu'à chaque fois que je me retrouvais dans le bureau des responsables de maisons, c'était avec Scorpius. Je ne sais pas pourquoi, mais c'était toujours quand on se croisait qu'il arrivait une embrouille.
« Disons que j'essaie de passer le temps...», disais-je en fourrant mes mains dans mes poches. « C'est toujours mieux que d'attendre un sommeil qui ne vient pas.» Elle avait profité de ma courte réflexion pour reculer de quelques pas. Non, elle ne s'attendait pas à tomber sur quelqu'un d'autre. Billie scuta les environs, ses yeux passant de son sac au mien, qui lui éveilla une autre question à mon égard.
« Ça t'arrive souvent de venir camper ici ? » Je voyais où elle venait en venir : éviter toute question de ma part, surtout la fameuse "Et toi alors ? Tu viens pourquoi ?". C'était transparent, et ça se voyait clairement dans sa façon d'agir. Soupirant un bon coup, je recroisais mes bras, ennuyé par son manège.
« Et sinon, quand est-ce-que tu arrêteras d'essayer de trouver une échappatoire à mes potentielles questions ? T'as quelque chose à cacher ou bien ? » Je désignais son sac d'un signe de tête : il avait l'air bien chargé pour quelqu'un qui ne faisait qu'une sortie nocturne. Je veux dire, à part à manger, à boire et un bouquin ou deux, j'avais du mal à voir ce qu'on pouvait prendre d'autre. Je me faisais peut-être des idées, mais la visite de Billie dans la Forêt Interdite avait l'air d'être planifiée de A à Z depuis un sacré bout de temps, et j'étais un peu le trouble fête, l'élément gênant dans son programme.

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Escape at Night

Faolán & Billie

Il se tenait là, bras croisés, appuyé contre l'arbre, attendant patiemment des réponses alors que Billie essayait tant bien que mal de masquer sa surprise. Et vu la tête qu'il affichait, son excuse n'avait visiblement pas eu l'effet escompté. Tant pis. C'était pas comme si elle était là pour lui. Elle n'écouta d'ailleurs pas vraiment sa propre réponse, quoique cela lui arracha tout de même un sourire. A croire que les insomniaques étaient nombreux à Poudlard. Mais s'ils pouvaient éviter de tous se donner rendez-vous ici, ce ne serait pas plus mal. Elle n'avait rien contre ce septième année, d'autant plus qu'elle était une grande fan de Quidditch, mais l'heure n'était pas à ce genre de conversation. Il fallait qu'il parte. Et surtout qu'il n'essaye pas de fouiner. Mais visiblement, le batteur des Gryffondor n'était pas si stupide. Il croisa de nouveau les bras, laissant échapper un long soupir. Non mais c'était quoi son problème à lui ? Et la suite de ses mots ne fit que renforcer l'agacement de Billie. Il désigna son sac d'un coup de tête comme s'il représentait la preuve de ses agissements suspects. Et il n'avait d'ailleurs pas tort. Mais ce n'était pas une raison pour aller dans son sens. Elle n'aimait pas ses questions, ni cette façon de tenter de la percer à jour. Elle avait sa fierté, tout de même. C'est rien qui te concerne ! Est-ce que je te demande de quelle couleur sont tes slips ? Et puis il la déconcentrait avec son regard curieux. Elle avait d'autres choses à faire, notamment essayer à nouveau de trouver le seul petit élément qui lui manquait : des pousses de thym à tête noire. Assez similaire au thym moldu finalement, mais aux propriétés beaucoup plus fortes. Il était utilisé dans certains rituels anciens pour calmer l'esprit des morts. De ce qu'elle avait pu lire, cette variété poussait au pied de certains arbres de la forêt interdite. Elle avait fait plusieurs excursions dans le but d'en trouver, mais sans succès. Cette saloperie se cachait bien.

Elle avait donc finalement décidée de tenter son rituel, même sans, bien qu'elle pensait qu'il serait utile de le mélanger au bol de thym classique qu'elle avait déjà préparé. Mais quand bien même elle oublierait cette idée, pour pouvoir ne serait-ce que démarrer son œuvre, il fallait déjà que Monsieur Warlock daigne s'en aller. Bon écoute, je suis ravie de t'avoir croiser hein, mais j'ai à faire. Elle fit un pas de côté et s'abaissa pour récupérer son sac avant de lui jeter un regard piquant, poursuivant d'un ton oscillant entre l'amusement et le sarcasme. Tu sais, j'ai vu traîner une énorme Acromentula un peu plus loin. Tu ferai peut-être mieux de rentrer au château si tu ne veux pas la voir débarquer avec ses copines ! Quoi ? La plupart des gens n'aiment pas les araignées et une majorité en a peur. Il n'y avait guère qu'Ashley pour crever d'envie de les voir de près. Elle ne savait pas si Faolán les portait dans son coeur, mais c'était certainement plus plausible qu'une phobie des corbeaux. Et puis ce coin là était parfait pour ses petites affaires. Alors quitte à ce que l'un d'eux s'en aille, elle préférait autant que ce soit lui.

Bref. Elle récupérait donc son sac lorsque quelque chose attira son regard. Elle fronça doucement les sourcils, plissant les yeux pour être certaine de ce qu'elle voyait malgré la pénombre. Mais oui, c'était bien ça. Sous l'une des chaussures du Gryffon, quelques pousses de thym à tête noire essayaient de survivre. Elle se leva d'un bon, s'approchant de Faolán. Miracle. Elle posa une main sur le torse du garçon, le poussant en arrière sans ménagement, bien trop absorbée par ce qu'elle voyait pour se soucier de la bienséance. Pousses-toi de là ! Elle s'agenouilla, sortant sa propre baguette pour s'éclairer davantage. C'était bien cela. Génial ! Murmura-t-elle. Il les avait abimé, mais puisqu'elle comptait les écraser, ce n'était pas bien grave. Oubliant complètement toute notion d'agacement, de gêne ou de secret, Billie était simplement ravie. Finalement, l'avoir croisé n'était pas une si mauvaise chose. Du moins, il lui aura apporté ça. Elle se releva doucement, refermant son poing sur les petites feuilles qu'elle avait arrachées, le sourire aux lèvres. Puis ses yeux se posèrent de nouveau sur Warlock. Elle le fixa un moment en silence, probablement troublée par cette douce sensation de victoire qui l'envahissait. Elle pouvait le remercier, bien que le hasard y soit pour beaucoup. Et c'est ce qu'elle fit. En tout cas, dans sa tête. Hors de question qu'elle le lui dise réellement. Ainsi, elle préféra masquer ses réjouissances et lâcher dans un soupire : T'es encore là ? Peut-être qu'en continuant de se montrer désagréable, il finirait par partir de lui même. L'espoir fait vivre, dit-on.

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Escape at Night

ft. Billie Atwood

Une chose que Billie cachait mal, c'était son incapacité à mentir. Dans un tel contexte, il était évident de la suspecter de quelque chose. Elle était beaucoup trop méfiante et agressive pour ne faire qu'une ballade nocturne en toute innocence. Ça se trouve, elle était comme ça tout le temps, je ne pouvais pas vraiment savoir, vu que je ne la connaissais pas plus que ça. En tout cas, elle ne voulait pas cracher le morceau, ce que je pouvais comprendre : je n'aime pas qu'on fouille dans mes affaires, et je ne lui demandais en aucun cas de tout me révéler. Je lui avais juste demandé si oui ou non, elle complotait. Peu m'importais sa réponse finalement, elle était assez grande et responsable pour savoir ce qu'elle faisait. Et puis si elle se foutait dans la merde, elle s'en sortirait toute seule. A la voir ici en pleine nuit, avec tout cet attirail et ses projets en tête, nul doute qu'elle était de ceux qui savent se débrouiller, peu importe la situation.
" C'est rien qui te concerne ! Est-ce que je te demande de quelle couleur sont tes slips ? Violence verbale gratuite. Je ne bougeait pas d'un pouce. Franchement : elle pensait vraiment que sa remarque allait me faire prendre la poudre d'escampette ?
« Quoi, ça aussi c'est un détail crucial dans tes expériences de ce soir ? » J'étais pas venu ici pour m'occuper d'une gamine capricieuse, bordel. Même dans la Forêt Interdite on a pas le droit à un semblant de paix ? Elle avait qu'a utiliser ses jambes et se trouver un autre coin. Si c'était un espace dégagé comme celui dans lequel on se trouvait actuellement, elle tomberait sur un autre encore plus grand dans environ cent-cinquante mètres! J'avais assez arpenté cette forêt pour connaître les recoins les plus proches de la lisière, et vu son pas, elle connaissait également le coin.

" Bon écoute, je suis ravie de t'avoir croisé hein, mais j'ai à faire." me dis-t-elle tout en faisant un pas sur le côté pour se reprendre son sac. Regardant ailleurs, je lui fis bien comprendre toute l'exaspération que notre conversation m'apportait.
« C'est ça. Plaisir partagé. »
Ça ne servait à rien de lui dire d'aller se trouver un autre secteur pour ses petites affaires, ça je l'avais compris dès qu'elle avait posé son sac au sol. Je m'en fichais. Qu'elle fasse ce qu'elle avait à faire, j'irais pas la dénoncer de toute façon : j'étais bien mal placé pour le faire. Billie me jetait un regard particulier, un regard qui se voulait acide. Et comme si elle avait perçu une des mes phobies, elle se mit à parler d'Acromentule. Disant qu'elle en avait trouvé une dans le coin. J'aurais préféré qu'elle précise si oui ou non elle était en vie quand elle l'a vue, mais le simple terme "trainer" voulait bien dire ce qu'il voulait dire. En sept ans, j'étais déjà tombé sur quelques Acromentules, mais il y avait toujours cette peur de me retrouver face à un essaim de ces créatures velues et cauchemardesques. Une seule ne me faisait pas potentiellement peut, car je savais m'en défendre, mais un bataillon entier de ces horreurs ? Jamais de la vie. Je me contentais alors de froncer les sourcils, à m'imaginer la nuée de bêtes à huit pattes nous encercler.
Trop occupé à me visualiser face à ma plus grande phobie, je restait appuyé sur l'arbre sans vraiment bouger, et sans non plus remarquer Billie qui s'approchait de moi, affichant soudain un air d'euphorie sur son visage d'enfant malgré ses seize ans. Sans prendre de gants, elle me poussa de là où je commençais à m'enraciner pour y être resté un sacré bout de temps. Je fis deux pas en arrière, histoire de voir ce qu'elle faisait, et ce qui l'intéressait tant. Quand elle actionna Lumos, je reconnus alors ces petites pousses que j'avais déjà croisé ça et là dans les environs, et honnêtement, j'ai rigolé.
« Du thym à tête noire hein ? » la dernière fois que j'en avais vu devait remonter à mon dernier cours de Botanique, et celui-ci remontait à quelques années déjà. Mais je me souvenais qu'une question leur été dédiée lors de mes Buses. Inutile de dire que je n'y ai pas répondu. Billie manifestait une joie telle qu'elle avait fait abstraction de ma présence, ce qui n'était pas pour me déplaire. Elle en cueillit autant qu'il y en avait sur ce petit carré de terre, puis reporta son attention sur moi. Il y eut un petit moment de silence pendant lequel on s'épiait, comme si on attendait quelque chose de l'autre. Elle me faisait passer un important bout de la nuit, c'était déjà ça.
"T'es toujours là ? Elle ne lâchait pas l'affaire, celle là ! Mais je ne comptais pas lui laisser croire qu'elle pouvait tout se permettre. J'avais des limites, et j'aimerais bien ne pas les franchir. Non pas qu'elle me poussait à bout, mais sait-on jamais.
« Oui, et toi t'as une très mauvaise acuité visuelle si tu vois pas à un mètre devant toi. »
Je me délogeais du tronc de l'arbre, faisant quelques pas pour me dégourdir les jambes, me disant que cette accroche allait durer toute la nuit et qu'elle suffirait à me faire rager jusqu'au moins midi.
Au loin, le vent soufflait sauvagement dans les branches et les feuilles, les faisant craquer sur son passage. Mais une chose attira mon attention : là où on aurait du sentir passer la rafale, l'air restait calme. Regardant vers l'horizon, l'habituelle brume bleutée de la Forêt Interdite se déchirait pour laisser place à une silhouette morbide : celle d'une Acromentule.
« La fameuse... », chuchotais-je pour moi même. Saisissant rapidement ma baguette qui était restée dans ma poche, j'attendais que la bête se rapproche suffisamment pour être dans ma zone de tir - si je pouvais appeler ça comme ça. Sans attendre une quelconque réaction de la part de Bille - c'était son problème si elle manquait d'attention - je visais l'arachnide qui se faufilait entre les arbres.
« Arania Exumai ! » Et franchement, s'il fallait qu'un sort fonctionne aujourd'hui, c'était bien celui-ci.

1 || Foirrage complet : l'araignée se jette sur Billie, celle-ci ne l'ayant toujours pas remarquée ()
2 et 3 || L'araignée est propulsée en arrière, mais le sort n'est pas assez puissant pour nous en débarrasser.
4 et 5 || Le sort frôle l'Acromentule, lui arrachant deux pattes au passage. J'espère juste que ça la dissuadera de s'approcher de nous.
6 || Le sort échoue, et la créature s'approche, sûre d'elle. J'ai juste le temps de prévenir la Gryffone qu'elle ferait mieux de bouger.

Le membre 'Faolán L. Warlock' a effectué l'action suivante : Le Hasard

'Le Hasard' : 1

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Faolán & Billie

La discussion ne perdait rien de sa non-amabilité. Le batteur lui répondait avec le même mépris dont elle faisait preuve, ce qui était tout à fait justifié. Elle était injuste avec lui. En réalité, elle n'avait rien contre lui et aurait sûrement apprécié le rencontrer lors d'une autre balade nocturne. Mais pas ce soir. Non. Certainement pas ce soir. Là, elle voulait simplement qu'il aille voir ailleurs. Seulement Monsieur n'avait pas l'air de vouloir bouger malgré son agressivité ce qui, finalement, lui avait permis de découvrir son ingrédient manquant. Billie s'empressa d'aller le ramasser, hors de question de perdre quelque chose d'aussi précieux. Elle l'avait si souvent cherché... Et il avait fallu que ce soit par la présence de Faolán qu'elle mette enfin la main dessus. Ironie du destin, sûrement. Visiblement, ce dernier avait quelques connaissances en botanique puisqu'il reconnu cette variété de thym sans trop de difficulté. En même temps, bien que difficile à trouver, il était assez courant d'en utiliser.

Billie se redressa finalement, faisant face au septième année dans un silence de mort. Avec la lune bien pleine et la brume persistante, c'aurait presque pu être flippant. Mais ce court instant ou ni l'un ni l'autre ne s'envoya de pique devait rapidement toucher à son terme. Elle avait des choses à faire, après tout. Et le temps qu'il lui avait fallu pour préparer ce rituel était bien trop important pour en perdre inutilement en bavardant avec quelqu'un qu'elle ne croiserait sûrement plus beaucoup. Ainsi, après avoir essuyé une nouvelle remarque tout aussi cinglante que celle qu'elle lui avait envoyée, Billie le gratifia d'un sourire clairement faux avant de se pencher sur son sac pour ranger ses affaires. Elle lui tournait presque le dos, mais l'aperçu tout de même bouger. Avait-il enfin décidé de quitter les lieux ? Enfin une bonne nouvelle. Ça lui éviterait d'avoir à trouver un autre endroit alors même qu'elle n'était plus certaine d'où elle était actuellement. Elle devait avouer que cette idée la dérangeait. Se retrouver perdue au milieu d'une forêt où elle n'était absolument pas censée être et grouillant de bêtes certainement plus fortes qu'elle ne lui plaisait pas tant que ça. Mais bon, elle avait trop à faire et était bien trop fière pour le reconnaître. Et puis ce gryffondor ne l'aiderait certainement pas, vu la façon dont elle lui parlait depuis le début de leur rencontre. Bref. L'essentiel n'était pas là. Elle déposa le thym à tête noire directement dans sa préparation, prenant garde à ne pas trop ouvrir son sac pour que les yeux indiscrets de Warlock ne soient pas tentés de s'y diriger. Elle le souleva tout en tirant sur la fermeture éclaire en même temps. Il était temps d'y aller. Mais alors qu'elle était en train de se relever, les paroles du batteur lui firent tourner la tête. Est-ce qu'il venait de jeter un sort ? Au même moment, une masse sombre se rua sur elle. Sous l'effet de la surprise, Billie lâcha son sac et se retrouva dos au sol, l'araignée quasiment au dessus d'elle. Dans un premier réflexe, elle lui balança des coups de pieds pour éviter que ses chélicères ne se rapprochent trop de son visage. Mais c'était quoi ce bordel ? Putain de Karma. Et dire qu'elle lui avait dit ça seulement pour le faire fuir. Billie avait menti et était donc aussi surprise que lui de trouver cette bestiole ici. Saloperie ! Lâcha-t-elle tout en saisissant sa baguette et en martelant la bête de ses pieds. Bon sang ce qu'elle était moche, avec tous ses poils et tous ses... yeux. Elle espérait seulement qu'il n'y en ai pas d'autres comme elle. Elle n'avait pas encore eu l'occasion de les étudier en cours de soins aux créatures magiques, mais il lui semblait que ces créatures étaient rarement seules. En plus, si elle connaissait le nom du sort spécifiquement liées aux acromentules, elle ne l'avait pas encore appris. Bref, elle était bien dans la merde. Billie pointa tant bien que mal son bout de bois sur sa cible, avant de prononcer avec, certes, un haut niveau de décibels, un sort qu'elle espérait utile : Incarcerem !

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Spoiler:

Le membre 'Billie Atwood' a effectué l'action suivante : Le Hasard

'Le Hasard' : 3

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ft. Billie Atwood

Alors que la créature se jetait sur la Gryffone, je me demandais si le destin ne se foutait pas de ma gueule. Sérieusement ? Rater un sort pareil ? Attendez, c'était le premier sort que tout arachnophobe se devait d'apprendre, et j'arrivais à le foirer ? Quoiqu'une Acromentule seule ne m'effrayait pas autant qu'une "vraie" araignée, allez savoir pourquoi. Je me triturai les méninges, cherchant quelque chose qui pouvait nous sauver la mise à coup sûr. Arania Exumai pouvait la repousser, au mieux la blesser, mais il fallait s'en débarrasser pour de bon. Billie tenta un Incarcerem, sans grande réussite non plus. On était vraiment de ceux qui représentait l'élite de Poudlard ? En pleine Forêt Interdite, une Cinquième et un Septième Année peinaient à se débarrasser d'une seule bestiole. Dangereuse, certes, mais elle était seule contre deux. Y'a des jours où je m'étonnait vraiment de mon incapacité à réussir mes sorts quand il le fallait, mais je commençais à prendre l'habitude.
On n'avait pas le temps de réfléchir, et les coups de pieds de la Gryffone ne faisait rien pour nous en donner d'avantage. Après une autre réplique cinglante de sa part - je commençais à prendre l'habitude - je visait une nouvelle fois la bête.
« Expedimenta. »
Un sort de quatrième année, j'avais peu de chance de le louper, et j'eut bien raison, l'Acromentule fut alors projetée dans les airs, ses huit pattes ficelées par une force invisible. Tout le stress retombait d'un coup, à moins que ça ne soit de l'angoisse, j'en étais pas vraiment sûr. De toutes manières, ce qui avait huit pattes et moi, ça faisait deux. Rassuré de voir la créature hors d'état de nuire, je me retournais vers Billie.
« Rien de cassé ? » Je jetais des coups d'oeil partout autour de nous, redoutant une invasion de ces conneries. Je ne savais pas si ce qu'on disait sur les Acromentules était vrai : je m'interessait le moins possible à ces bestioles. J'aurais du, franchement. Je risquais de tomber sur une d'entre elles à chaque fois que je mettais le nez dehors, de nuit, comme ça arrivait souvent, la moindre des choses était de savoir comment s'en défendre. J'avais été trop confiant, Arania Exumai, ça marchait pas tout le temps.
« On se tire, je reste pas une minute de plus ici. » Sans vraiment attendre de réponse de sa part, je prenais les devants, arrivant à retrouver mon chemin dans le labyrinthe sylvestre. Cette nuit aura vraiment été la pire des pires : pas un gramme de tranquillité et en plus, une créature comme celle-là dans le paquet ! J'aurais vraiment mieux fait de rester dans mon plumard : au moins dans le dortoir, si araignée il y avait, le chat de Noel nous en débarrasserai. C'était une bonne idée ça d'ailleurs. La prochaine fois, je prendrai Njut avec moi. Un petit coup d'Amplificatum et toutes les Acromentules du monde ne daigneraient m'approcher. Mais c'était pas le moment de rêver. Plus j'avançais, plus j'entendais des grouillements derrière nous. Et merde C'était vraiment pas le moment de nous faire courser par une armée de bêtes velues. Je risquais un oeil à l'arrière, pour voir une immense flopée d'Acromentule. Ça vivait vraiment en horde, ça ? Peu importe, je m'arrêtais en pleine course, laissant Billie me devancer, préparant une nouvelle attaque qui, cette fois - pitié - marcherait.
« Bombarda ! »

2, 4, 6 || Une explosion se produit au milieu de la masse noire, tuant quelques bêtes au passage. Certaines continuent à nous suivre, mais une grande partie d'entre elles reculent. Je reprend ma course, derrière la Gryffone.
1, 3, 5 || Raté, une fois de plus ou de moins... Je prend mes jambes à mon cou, déterminé à rentrer à la maison.

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'Le Hasard' : 5

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Escape at Night

Faolán & Billie

Alors que l'énorme bête poilue était toujours en train d'essayer de la bouffer, Billie commençait à perdre patience. Tout n'était bien sûr pas de la faute du septième année, c'était davantage un ras le bol général. Elle avait foiré son sort. Il avait foiré son sort. Elle allait se faire tuer par un monstre à huit pattes. Il mettait cinquante ans à agir. Et en plus, sa soirée était foutue, tout comme les plans qu'elle avait minutieusement mis en place. C'était vraiment une nuit de merde. Et donc, alors qu'elle se débattait et qu'elle rageait toute seule, elle se dit qu'il était temps de gueuler un peu sur Warlock. Juste au cas où il aurait oublié d'agir. Et fort heureusement, il ne tarda pas à jouer de la baguette et à délier l'étreinte forcée entre les pinces de l'araignée et le corps de Billie. Elle en profita donc pour rouler sur le côté et se remettre debout, franchement soulagée. Non ça va, merci ! Sur ce coup là, le merci était sorti tout seul. Et même s'il avait traîné à agir, en tout cas selon elle, il l'avait bien mérité. Enfin bref. La bestiole était pendue dans les airs, mais ils n'étaient pas pour autant sortis des emmerdes. Alors on se fichait bien de qui remerciait qui. D'ailleurs, à peine avait-elle terminé sa phrase qu'il prenait déjà la route du château. Sage décision. Billie récupéra son sac à la hâte -oui, quand même, hors de question de le laisser ici après tout le temps qu'elle avait passé à le préparer – et s'empressa de le suivre. Ce n'était pas le moment de se perdre. Et donc de le perdre, vu son sens de l'orientation.

Tous deux déambulaient ainsi entre les arbres, pressant le pas. Elle n'avait jamais autant eu envie de retourner au château. Faolán semblait plutôt sûr du chemin emprunté, ce qui était rassurant, et elle finit par reconnaître les lieux. Ils étaient donc là. Oui. Ils étaient là et avaient encore un bout de chemin à faire. Mais le problème, dans tout ça, était surtout qu'ils n'étaient assurément plus seuls. Des fourmillements peu rassurant semblaient les suivre à la trace, voire même les devancer. Et cette effervescence se faisait plus présente, plus puissante. Si Billie avait cru être dans la merde tout à l'heure, alors là, elle était carrément noyée sous une tonne de crottin. Il n'y avait pas une minute à perdre. Pourtant, le Gryffon stoppa subitement sa course, pointant sa baguette sur ce qu'elle imaginait être une acromentule un peu trop rapide. Elle poursuivit son chemin sur quelques mètres avant de se retourner en raison de l'absence total de bruit. Bombarda ça fout quand même un sacré bordel, non ? Eh bien là, rien du tout. Il s'était apparemment de nouveau foiré. Le sort s'acharnait donc contre eux. Mais comme si cela ne suffisait pas, Billie distingua une masse noire - légèrement plus fine que celle qu'elle avait affrontée – surgir du ciel. Ou plutôt d'un arbre. Ses saloperies savaient vraiment tout faire. Enfin à bien y réfléchir, ce n'était pas vraiment étonnant, connaissant les multiples talents des araignées lambdas. En tout cas, spider-power ou non, le fil qui la maintenait se tissait rapidement et elle allait bientôt atterrir sur la tête du garçon. Billie avait toujours sa baguette en main, mais le temps était compté. Alors elle fit un choix peut-être incompréhensible pour un sorcier, mais qu'elle estimait plus efficace vu le taux de réussite de leurs sorts. Ainsi, au lieu de tenter une nouvelle formule, elle revînt sur ses pas et sauta sur Faolán. Tous deux tombèrent au sol. Peut-être ce plaquage avait-il été un peu brusque, mais elle ne s'en voulait absolument pas. Se recevoir une araignée sur la tronche aurait sûrement été pire encore. Bref. Voilà qu'elle était étalée comme une merde à terre, l'acromentule désormais quasiment sur le sol, là où se trouvait initialement le jeune homme. C'est à dire près. Trop près. D'un mouvement d'yeux rapide, elle comprit que les autres étaient elles aussi très proches, d'où, sûrement, le sort du Gryffon. Pas le temps de parler. Pas le temps de vérifier que tout allait bien. Billie se releva d'un bond, agrippant le bras de Warlock. C'était pas comme si ça lui permettrait de mieux l'entendre, mais bon. C'était venu tout seul. Elle le tira légèrement, au cas où il n'aurait pas saisit l'urgence de la situation. Il ne leur restait visiblement qu'une seule solution : courir. Courir vite. Et ce fut d'ailleurs ses dernières paroles. Cours !! Et étant donné que lui non plus ne semblait pas enclin à réussir ses sorts, il n'y verrait certainement pas d’inconvénient.

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Escape at Night

ft. Billie Atwood

L'araignée, surprise par la force qui la soulevait dans l'atmosphère, paniquant surement du fait de son incompréhension vis-à-vis de la situation dans laquelle elle était. La Cinquième année glissa alors rapidement sur le côté, se relevant tout aussi vite : notre rapidité était notre seule arme contre les créatures, compte tenu de nos sorts qui refusaient de nous aider. C'était agaçant, cette façon que j'avais de souvent réussir les nouveaux sortilèges en salles de cours seulement, et qu'une fois que j'en avais réellement - et j'insiste sur le réellement - besoin, nombreux de mes essais se soldaient par des échecs.
« Non ça va, merci ! » Billie semblait presque aussi étonnée que moi par les mots qu'elle venait de prononcer, notre rencontre étant partie du mauvais pied. La situation dans laquelle nous étions nous obligeait à faire équipe, si on peut dire ça, et laisser notre petite altercation derrière nous après tout. Je n'étais pas du genre à abandonner les gens à l'arrière, et encore moins aux monstrueuses pattes d'une Acromentule. Suite à ses mots, je hochai la tête en hâte avant de me diriger vers le château.
Me retournant dans ma course, espérant en finir une bonne fois pour toute avec ces hideuses créatures, j'avais lancé un Bombarda qui n'avait pas daigné se manifester, que se soit en une explosion ou en une simple et ridicule étincelle inoffensive. Je pestais, et je ne pus m'empêcher d'user d'un juron moldu, que je préférais de loin à ceux des Sorciers. La masse noire fusait entre les arbres, se rapprochant dangereusement de moi, qui restais là comme un idiot à se demander si oui ou non je tentait autre chose pour essayer de ralentir leur course. Vu mes dernières prouesses, je n'allais pas tenter le diable, au risque de servir de dîner aux arachnides, et j'étais parti pour continuer ma course quand je fus plaquer au sol quelques mètres plus loin. Prenant appui sur mes mains, je recrachais la terre que je m'étais pris dans la face, pour ne pas dire "m'être mangé dans la gueule", et j'attendis que Billie se relève pour en faire de même, toujours en vitesse. Essuyant toujours les quelques traces de boue qui séchaient sur mes joues, j'eus presque une crise cardiaque quand je vis l'Acromentule à quelques mètres de nous seulement. La Gryffone n'attendait pas que je me remette de mon sursaut, et me tirant par le bras, m'entraîna à sa suite dans la forêt.

Je suivais Billie, mais je n'arrivais pas à m'ôter l'idée de la tête que cette araignée avait bien failli m'avoir, il y a quelques secondes de là. J'osais un regard dans mon dos, sachant pertinemment que ma probable assassine n'était pas loin et qu'elle n'abandonnerai pas son casse-croûte pour deux sous, et je n'avais pas vraiment l'impression de les avoir semées. Ce qui était rassurant, c'est que malgré leurs huit pattes, elles ne nous rattrapaient pas vraiment non plus. Je n'avais d'ailleurs pas remercié Billie de m'avoir sauvé la vie, mais vu comment on était parti, j'attribuais son aide à "assistance à personne en danger": après tout, à part notre Maison, on n'avait pas grand chose en commun, et on se verrait surement encore comme des inconnus dans les couloirs malgré cette nuit là. Enfin, si déjà on sortait vivant de ce merdier, je la remercierai comme il se doit; pour l'instant, j'avais une autre priorité, sauver nos peaux. Faisant le vide dans ma tête, j'observais les environs autant que ma vitesse me le permettait, et reconnaissais peu à peu notre localisation. Mais qu'est-ce qui m'a pris d'aller si loin ! C'était alors pas très étonnant d'être tombé sur une horde d'Acromentule si je m'étais autant éloigné de Poudlard ! Billie avait lâché mon bras pour se concentrer sur son équilibre ; le temps jouant contre nous, il valait mieux éviter de tomber, surtout qu'on avait assez donné avec la terre, tout les deux. Commis au rôle de la sentinelle, je me retournais pour la énième fois, et j'étais agréablement surpris de constater l'absence des créatures. Sans doute que se rapprocher du château avait dû en dissuader un bon paquet, mais certaines étaient coriaces et méfiance était mère de sureté.
Nous étions clairement à bout de souffle, mais l'adrénaline nous poussait à continuer malgré la douleur des points de côté, des respirations saccadées ou encore de l'air froid qui nous brûlait les poumons. Relevant la tête, un mur de pierre qui se dessinait entre les troncs dans le lointain nous tendait les bras, et nous ralentissions quelques peu l'allure, nos jambes - qu'on ne sentait pourtant plus - souffrant le martyr. En dépit de l'épuisement, je tenais à respecter mes paroles : j'entrepris de quitter la forêt, la lisière n'étant plus qu'à quelques pas de là: une fois sorti, j'aurais tout le loisir de me laisser tomber dans l'herbe. Quelques mètres plus loin, l'horizon se dégagea, et la vision de la battisse médiévale trônant plus haut me fit sourire, bien content d'être sorti de ce cauchemar. Au final, l'herbe était trempée, et je dus rester debout. Qu'à cela ne tienne, je serais bientôt dans mon lit. Je me retournais vers Billie, qui tentait de retrouver une respiration convenable après le marathon qu'on venait de courir.
« Merci beaucoup ! » Voilà, c'était chose faite ! Regardant par dessus son épaule, je cherchais une forme bien précise dans la profondeur des bois, mais heureusement, rien ne semblait bouger dans celle-ci.
« Et désolé pour la prise de tête. » Je levais mon bras, désignant son sac d'un geste rapide. Tout était parti de cet objet. Je me fichais complétement de ses activités nocturnes, et je n'allais pas la dénoncer : qui étais-je pour le faire ? Et puis bon. Notre petit duo de bourrins s'en était bien tiré au final, et le fait d'être toujours en vie me suffisait à faire une croix sur notre mauvais départ.

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Faolán & Billie

Elle courait. Elle courait de toutes ses forces. A ses côtés, Faolán était là, et il courait aussi. Il y avait de quoi, en même temps. Car derrière eux, plus proche qu'on aurait pu le croire, se dessinaient des masses informes d'où huit pattes s'excitaient sur le sol. Des acromentules que Billie n'avait jamais côtoyée d'aussi près. Elle aurait préféré que ce ne soit jamais le cas, d'ailleurs. Alors tous deux couraient, le plus vite possible, faisant fi du souffle qui leur manquait ou de la douleur de leurs membres en surchauffe. Ils n'avaient pas le choix, c'était ça ou les affronter de nouveau. Et vu les exploits dont ils avaient été capables, mieux valait miser sur la course. Les bois devenaient moins denses et la lumière passait davantage. Cela signifiait qu'ils n'étaient plus très loin. Enfin. Elle cru voir Faolán se retourner, cherchant probablement du regard leurs ennemis d'une nuit. Mais elle préférait fixer l'horizon, leur échappatoire. Ne jamais ralentir, même si elle pensait le danger passer. Ces saloperies semblaient plus que vicieuses. Et voilà que, finalement, au lieu des bois se dessinait le château. Bon sang ce que c'était bon de le voir. Billie et Faolán se jetèrent hors de la forêt, se permettant ainsi de stopper leur course. La jeune fille se replia sur elle-même, posant deux mains sur ses cuisses et respirant longuement. Tout son œsophage brûlait de cette froide suffocation. Les yeux fermés, elle mis un certain temps avant de retrouver un souffle plus ou moins régulier, puis se redressa, faisant de nouveau face à celui avec qui elle avait partagé beaucoup de chose en une seule nuit.

Machinalement, elle lui adressa un sourire ravie. Pourquoi ravie ? Probablement en raison de l'excitation que lui avaient procurés ces derniers évènements, en dépit de la peur de se faire bouffer et de la course folle qui avait bien failli les tuer. Et sûrement aussi pour le plaisir de s'en être tiré vivant. C'est ce moment là que le Gryffondor choisit pour la remercier. Elle le fixa un instant avant de faire le lien avec la séance du placage. Elle lui sourit de nouveau, avec moins d'entrain mais certainement plus de profondeur. Oh c'était pas grand chose, tu m'as aidé toi aussi. Parce que s'il s'était barré en la laissant avec l'acromentule sur le nez, elle n'aurait pas fait long feu. Et puis vu le niveau de nos sorts, il valait mieux qu'on soit au moins deux ! Finalement, cette rencontre n'avait pas été si désastreuse qu'elle l'aurait cru. Elle n'avait pas appréciée d'être dérangée mais, finalement, s'il n'avait pas été là, elle ne s'en serait peut-être jamais sortie. Elle repensa à leurs débuts, plutôt houleux, et à cette fin bien différente. Contre attente, le batteur reprit la parole et s'excusa pour le ton de leur premier échange. Billie resta un moment interdite. Elle n'avait pas vraiment eu l'intention de s'excuser, elle le faisait si rarement. Mais ce n'était clairement pas lui qui était en tort. Alors elle se força à se montrer plus courtoise, tentant tout de même de ne pas faire pitié. Oh non, t'en fais pas... C'est moi qui n'est pas été très sympa avec toi. J'étais tellement à fond dans mon délire que tout ce qui ne faisait pas partie de mon plan devenait hostile tu vois. Elle sourit, amusée, fixant les bois désormais derrière eux. Et étrangement je te vois beaucoup moins comme un ennemi maintenant ! Contrairement à ces horreurs poilues qui avaient plusieurs fois tenté de les bouffer. Enfin bref, j'aurais pas dû être si agressive avec toi. En matière d'excuses, elle pouvait difficilement faire mieux. Mais c'était suffisamment clair, non ? Elle attrapa finalement son sac que l'herbe avait déjà commencé à tremper avant de le mettre sur son dos. Je sais pas toi, mais j'ai eu mon quota de balade pour cette nuit ! Et elle était plutôt heureuse d'être encore là pour rejoindre le château ainsi que – et surtout- son pieu.

Bien que son plan soit complètement tombé à l'eau, la nuit avait tout de même été des plus étranges. Et des plus mouvementées. Une fois de plus, elle se prenait son orgueil dans la figure. Elle qui ne demandait jamais rien à personne. Qui ne faisait d'ailleurs confiance à personne. Elle s'était retrouvée dans une merde noire, et seul ce gars, qu'elle avait tenté de faire disparaître, lui avait permis de s'en tirer. Certes, elle avait fait de même avec lui, mais il lui était plus facile d'aider quelqu'un que d'accepter son aide. M'enfin, elle retiendrait la leçon... du moins, jusqu'à la prochaine fois.

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