L’automne commençait à pointer le bout de son nez, et déjà les journées se rafraichissaient à vue d’oeil. Les feuilles oranges cuivrées jonchaient le sol emportées par des coups de vents à vous décrocher la mâchoire. Moi, qu’est-ce que je faisais là?

« I swear I’m up no to good ». Non j’ai pas la carte du maraudeur triple buse, - pour ta gouverne, sache que cet artefact, la carte du maraudeur - a été mis en lieu sur. C'est un objet bien trop puissant. - mais il n’en reste pas moins que je n'étais pas ici pour boire une bieraubeurre aux trois balais mais plutôt pour leur en dérober ! Enfin, ce n’était qu’une partie de mon plan, j’vais quand même pas te dire tout c’que j’pensais faire à l’avance non ?

Ma calèche arrivait alors à Pré-au-lard, tirée par un sombral qui, bien que je connaisse son existence, sache sa présence, était totalement invisible à mes yeux. Comme si la calèche était tirée par une force mystérieuse. M’enfin, qui s’en bat les couilles !? Moi oui. Du coup je descendais, et arpentais les ruelles un peu glauque de Pré-au-lard. Ma robe volant doucement en suivant le vent. En vrai je sais pas où ils ont vu que c'était pratique mais bon. C'est une règle à laquelle je peux me contraindre. Une des rares d'ailleurs, bref !

Y'a vraiment des gens pas nets au village. Non que je soit quelqu’un de sain d’esprit - enfin si, un peu, quand même - mais la tête du Sanglier est établissement crasseux fréquenté par des sorciers crasseux et qui ne donne absolument pas envie de s’y éterniser. Le gras recouvre les carreaux donnant sur la rue de sorte qu'on pourrait écrire dessus. BEURK ! Les gens qui y sont sentent la chèvre et la bière à n'en plus pouvoir, de quoi vous rendre ivre rien qu’à l’odeur. Néanmoins, cette vieille guinguette craquante tourne bien, tout comme les autres tavernes d’ailleurs. Pré-au-lard est le seul endroit où vous ne croiserez jamais de moldus du tout.

Il n'y a pas foule. Cela n'allait pas me faciliter la tâche, m'enfin, je devais pouvoir m'en sortir si les gens sont, comme à leur habitude, rond comme des manches à balai, c'est l'cas d'le dire. J'aperçois la taverne des trois balais au bout de la rue et je me suis alors dis :

* Pourvu qu'il n'y ai pas d'auror ou de professeur, aller !*

J'aurais bien aimé avoir une p'tite fiole de Felix Felicis malheureusement ce n'était et n'est pas dans mes compétences d'en fabriquer une pour l'instant.

"Sinon j'aurais pas raté mes examens de 6ème année", me disais-je en réprimant un soupire.

Je faisais alors le tour du paté de maison, afin de me diriger vers l'arrière de la taverne et rentrer ni vu ni connue. Mais il semblerait que quelqu'un ait soit eu la même merveilleuse idée que moi, auquel cas, qu'on soit bien clair, je ne partagerai rien. Ou alors, qu'il ou elle soit tout simplement tombé par hasard sur mon chemin, tout comme mon front cognant contre le siens pouvait en témoigner !

- Aie mais putain t'es con ou quoi d'attendre à l'angle ? T'es pas seul au monde du con !

Ma main frottait la "bosse en devenir" qui allait fièrement se pointer sur mon front tout endoloris.

Chris en ballade à Pré-au-Lard...

Mon front allait finalement pas si mal que ça. Le sien ? Je m'en fou c'est pas de ma faute hein !

- Je ne suis pas con et je n'attendais pas à l'angle, je faisais juste un tour du village, de façon disons nostalgique, quand tu m'a foncé dedans. Ou quand je t'ai foncé dedans, c'est selon.

Je marquais une pause. Pour qui se prenait-il ? D'abord il me rentre dedans et ensuite il insinuait qu'il s'agissait de ma faute ! J'allais prendre un malin plaisir à l'embêter un peu. Mais pas trop non plus.

- C'est la meilleure ça tiens. T'aurais pu t'excuser au moins.

Durant le choc, je n'avais pas remarqué que mon sac était tombé et donc vidé sur le sol en exhibant toutes les choses qui ne sont habituellement pas dans le sac d'une étudiante à Poudlard. Du genre ... Une oreille à longue portée - c'est un peu old-school mais qu'est-ce que c'est bien pour écouter voir si quelqu'un arrive !-, un détonateur leurre - Decoy Detonators - c'est des espèces de klaxon qui se dupliquent et créent une cacophonie digne du meilleur opéra. Bah quoi, j'aime pas ça l'opéra ... - qui heureusement ne s'était pas déclanché, certainement amorti par le sac et enfin de la poudre de ténèbres instantanée ! J'pense que j'ai pas besoin de vous expliquer qu'elle produit un nuage de poussière très sombre qui permet de s'enfuir à l'abris des regards. Ah mince.

- Tu n'as rien vu ! Marmonais-je

Je me relevais, après avoir rassemblé tant bien que mal les marchandises étranges que j'avais éparpiller au sol. A le regarder, j'pense qu'il avait compris, mais il était peut-être confus avec le coup de boule qu'on venait de se mettre mutuellement. Enfin c'est plutôt de sa faute hein.
Il n'avait pas spécialement l'air d'un étudiant... pourtant, parler de Nostalgie en venant à Pré-au-lard devait forcément impliquer d'anciennes habitudes ici même. Et vu qu'il était jeune -et plutôt mignon mais ça n'a rien à foutre là- je suppose qu'il était étudiant il y a peu de temps.

- Bon, tu vas rester planté en travers de mon chem.. AHHH !

Parmis les objets magiques que je tenais entre mes mains un d'entre eux venait de s'échapper et devinez lequel : le leurre ! Alors que je terminais ma phrase, cet objet diaboliquement ingénieux s'était déjà dupliqué peut être deux ou trois fois ! Des dizaines de petits leurres fourmilleraient bientôt dans la rue qui passait derrière la taverne des trois balais alors que je saisissais la manche du jeune homme.

- Viens espèce d'andouille !

Hors de question que je le laisse filer alors qu'il en savait probablement beaucoup trop ! Je le tirais avec moi dans la réserve des Trois Balais, juste après avoir déverrouiller la porte avec un "Alohomora !" sec et distinct.

- Si tu cafte sur ce qui vient de se passer je te jure que tu te souviendras de moi ! Chuchotais-je dans la pénombre. Rien que ce qui venait de se passer, sans parler de la suite, pouvait me faire avoir une bonne sanction !

Chris en ballade à Pré-au-Lard...

Une cacophonie sans nom résonnait à l'extérieur alors que je reprenais mon souffle. Ma main toujours dans celle de l'inconnu. Bon, ok, j'vais pas dire que ça ne me rassurait pas mais il n'était pas question que je perde mon sang froid maintenant, me dis-je en retirant ma main.

- Pas de soucis, je ne dirais rien... Tu comptais faire quoi avec tout ça?

Le retour à la réalité fut joyeux, pour ma part. Sans le vouloir, je venais a priori de pénétrer dans la réserve des Trois Balais. Des fûts plus gros les uns que les autres s'entassaient sur de grandes étagères et la plupart d'entre eux était affublés d'une étiquette rustique mentionnant "Bieraubeurre" pour la plupart d'entre eux. Cela ne m'étonnais pas, les Trois Balais étaient et sont connus pour leur bieraubeurre soit disant inimitable.

Avez vous déjà goûter la bieraubeurre ? Franchement ça passe, mais j'passerais pas ma vie à en boire. Parfois l'alcool moldu de mes parents me manque. Le martini par exemple, AHAH ! Avant toute chose, je déballais l'oreille extensible de son emballage et la plaçait sur la porte qui devait donner dans la taverne, probablement juste derrière le comptoir. Comme ça, pas de mauvaise surprise.




Parmis ces dizaines de tonneaux, que j'inspectais sans dire un mot à l'homme qui m'avait suivit ... ou plutôt que j'avais traîné jusqu'ici sans lui laisser le choix, je tombais sur celui que je cherchais.

- Le Rhum Groseille ! - M'esclaffais-je avec des étoiles plein les yeux avant de me rendre compte que j'avais probablement parler, un peu, beaucoup, trop fort.- C'est ça que je suis venu ... "chercher" - pour ne pas dire voler, ahah. Mais bon, je pense qu'il avait compris. Comme moi il avait du étudier à Poudlard et avait aussi du faire des conneries.

- Bon, t'as pas l'air d'être méchant... Moi c'est Lynn, maison Serpentard. Et toi ?

Alors que je restais attentive à sa réponse, je poussais les tonneaux qui me séparaient de ce magnifique tonneau de Rhum Groseille avec le bon vieux "Wingardium Leviosa" du professeur Winslow sans grands efforts, si bien que je compris rapidement pourquoi et que la deception s'affichait sur mon visage.

- Ils sont vides ! Merde ! On doit être là où ils entreposent les futs vides !

Je désespérais, ce n'était vraiment pas mon jour et j'aurais abandonné si ce n'était pas pour le bon rhum au gout fruité et acidulé à la groseille.

- J'ai un deal à passer avec toi, tu m'aide à aller dans la réserve, et ensuite j'te paye un verre !

Est-ce que j'allais tenir promesse ? C'est pas sur, mais en tout cas, l'oreille que j'avais posé sur la porte captait quelque chose.

Chris en ballade à Pré-au-Lard...

La jeune femme venait de dire qu'il aurait pu s'excuser. Il l'avait alors fait. Puis la jeune femme avait ramassé son sac plein d'objets étranges. Elle avait marmonné qu'il n'avait rien vu. Puis elle s'était relevé avec ses affaires. Chris allait alors s'en aller mais un de ses objets lui avait alors échappé. Comme c'était un leurre, il s'était vite dupliqué et elle était parti à sa poursuite en lui demandant de ne pas rester sur son chemin. Lorsqu'elle l'eut récupéré, elle lui avait demandé de le suivre en le prenant par la main. Elle l'avait tiré jusque dans la réserve des Trois Balais puis elle avait fermé la porte avec un sort bien réussi. Elle avait ensuite chuchoté, lui demandant de ne rien dire. Il avait répondu qu'il ne dirait rien et lui avait demandé ce qu'elle comptait faire avec tout ça. Elle ne dit rien mais inspecta les tonneaux. Elle finit par dire, riant en même temps:

- Le Rhum Groseille !

Dis donc, elle en avait envie, pour crier si fort... Elle ajouta:

- C'est ça que je suis venu ... "chercher"

Donc elle avait bien envie de faire une bêtise. Il en avait peu fait dans sa vie mais il savait les reconnaître et puis il n'était pas de sa famille, il se fichait de ce qu'elle faisait en dehors des cours. Puis elle ajouta:

- Bon, t'as pas l'air d'être méchant... Moi c'est Lynn, maison Serpentard. Et toi ?

Chris répondit:

-Moi, c'est Chris. J'étais à Serdaigle jusqu'à l'année dernière et maintenant je suis étudiant à Londres dans l'université sorcière.

Elle écouta sa réponse tout en poussant des tonneaux jusqu'à celui qu'elle voulait. Elle le faisait avec le bon vieux sort de lévitation des objets. Mais elle finit par être déçue et dit:

- Ils sont vides ! Merde ! On doit être là où ils entreposent les futs vides !

Bien fait pour elle... Finalement, elle dit:

- J'ai un deal à passer avec toi, tu m'aide à aller dans la réserve, et ensuite j'te paye un verre !

OK, c'était bien. De toute façon, il était gay et en couple donc se faire payer un verre par une fille c'était OK. Il répondit:

-Ca me va. Comme on dit: "Sans cœur, nous ne serions que des machines."

Elle posa son oreille sur la porte tandis que Chris la laissait faire. Finalement, il ouvrit la porte de la même façon qu'elle avant puis ils entrèrent ce une autre réserve, la vraie sûrement cette fois. Il regarda quelques fûts, cherchant la Biereaubeurre ou même le Whisky Pur Feu. Quitte à être là, autant en boire juste un peu, non? Mais il ne les les trouva pas. Il tomba sur un espèce de truc bizarre avec du chocolat et dit, sans faire attention à Lynn:

-Houla, c'est fort en chocolat dans celui-là...

Pourtant, il devait y avoir beaucoup d'alcool dedans car il se mit à ajouter:

-Danette : On se lève tous pour Danette.

Un slogan de pub Moldu, sûrement entendu chez ses parents... Il ne faisait même plus attention à Lynn et à ce qu'elle faisait. Elle devait toujours chercher son rhum groseille... Tout à coup, il se souvint d'elle et alla vers elle en disant:

-Oh, y'a des licornes à côté de toi... Dis, tu me laisses les caresser?

Mais il y avait quoi dans cette fichue boisson...?

On avait fini par pénétrer dans cette maudite réserve. Bon c'était bien sur pas sans risquer de se faire cramer une bonne douzaine de fois. Non, j'exagère. Mais je ne suis pas réputée pour être discrete, et, concernant Chris, c'est un constat : il est complètement invisible. Une ombre dans la taverne des trois balais puisque c'est surtout moi qui avait faillit nous faire prendre. BREF.

Nous y etions. La réserve qui sentait fort la bièraubeurre, les divers alcools et autre trucs du monde sorcier pas forcément bon à la consommation. M'enfin ! Tout ce qui m'interessait c'était le Rhum Groseille. Il est connu pour être apprécié de la haute société car vraiment cher et très bon.

- Chris ?

Je me retournais, le goulot dans la bouche en train de boire une boisson au chocolat qui m'était inconnue. Je restais assez bouche-bée sur le coup, je m'attendais pas à ce que le mec se mette à siffler la première bouteille venue.

-Houla, c'est fort en chocolat dans celui-là... dit-il, avant d'ajouter - Danette : On se lève tous pour Danette - le slogant d'une pub pour dessert que j'avais l'habitude de manger lorsque j'étais chez mes parents moldus.

Je le laissais à ses affaires, cherchant le rhum sur les étagères et fini par le débusquer, le faisant descendre à mon niveau avec le traditionnel "Wingardium Leviosa". Rangeant ma baguette, je fut ravie lorsque je vis qu'il s'agissait d'un carton rempli de bouteilles pleines. Bon je pourrais probablement pas toutes les emporter mais je saurai à partir de maintenant où me fournir AHAH. Merci les trois balais ! Chris arriva derrière moi :

- Oh, y'a des licornes à côté de toi... Dis, tu me laisses les caresser?


- Qu'est-ce que tu racontes ? J't'ai demandé de m'aider pas de boire chaque bouteille présente dans la réserve... Qu'est-ce que t'as bus ?

Je lui prenais la bouteille des mains et reniflais un doux parfum de chocolat. Je n'avais absolument aucune idée de ce que ça pouvait être mais le voir dans cet état alors que la bouteille n'était pas spécialement descendue tant que ça me repoussait.

- Caresse ce que tu veux mais ferme la.

Je le prenais par le bras, il ne fallait pas qu'on reste trop dans le coin car quoi qu'il y ai dans cette bouteille, s'il était ivre il risquait de ne pas se rendre compte du niveau sonore de sa voix. Après avoir chopper une bonne bouteille de rhum, on se dirigeait vers la sortie.

Chris en ballade à Pré-au-Lard...

-Oh, encore des licornes... Je vais les caresser.

Bien sur. Il ne pouvait FORCEMENT pas la fermer ça aurait été beaucoup trop simple pour ma mission. J'aurais vraiment mieux fait de lui lancer un sort d'oubli ou quelque chose comme ça. Sans déconner ça aurait été bien plus efficace et bien plus sur.

Je sursautais.

Des pas raisonnaient sur le plancher en bois de la taverne des trois balais. Ce ne pouvait être que le tavernier ou un membre du personnel. Ni une, ni deux, j'empoignais la poudre de ténèbres instantanée et la projetais en arrière après avoir saisi la main du jeune homme. Ce n'était pas DU TOUT ce qui était prévu. J'étais sencé -outre le fait de ne pas me faire repérer mais j'avais prévu le coup au cas ou - jeter la poudre une fois à l'exterieur pour disparaitre dans pré au lard tranquillement. ET NON A L'INTERIEUR de la taverne bordel !

Ce qui paraissait du coup le plus avisé, c'était de déguerpir et à Vitesse grand V !

Malgré les ténèbres qui enveloppaient la salle, je me souvenais d'où était l'entrée... ou la sortie, ça dépend dans quel contexte. Et me ruais dessus, Chris, je l'espère, me talonnant. La porte de la réserve donnant sur la taverne s'ouvrait avec fracas alors que je posais mon premier pied à l'extérieur, si bien qu'une fois la supercherie dissipée nous n'étions plus là.

- Ca va Chris ?

Je reprenais mon souffle doucement, regardant autour de moi que personne ne nous aie vu sortir dans la précipitation.

Chris en ballade à Pré-au-Lard...

- Tu vas vraiment me chier un cake alors qu'on s'en est sortis ?

Je bougonnais. Pour qui il se prenait lui. C'est pas de ma faute si Mô-sieur n'avait pas pu s'empêcher de siffler une bouteille bizarre au gout de chocolat comme si c’était de l’eau hein.

Je glissais la bouteille de rhum dans mon sac, mon visage affichant un sourire qui scandait : « Eh ouaiiiis j’ai réussiiii ! ». L’étiquette, authentique avait elle même vieillit avec la bouteille. Des feuillages ornementaux agrémentés de brillantes billes d’oseille encadraient cette dernière.

*

Nous étions partis un peu plus loin, d’une démarche lente et assurée, comme si tout était normal et parfait dans le meilleur des mondes. Des gosses jouaient ici et là, nous bousculant parfois. J’avais l’impression de me revoir moi lorsque j’étais à l’école pour les enfants moldus -je m’rappelle plus le nom-. Sauf qu’à l’époque je ne jouais pas avec la magie à l’inverse des papillons et des boules de neiges qui volaient et traversaient la rue à toute vitesse.

Alors que nous étions en train de bifurquer, la porte de la remise s’ouvrit avec fracas. Le tavernier, noir comme du charbon - certainement à cause de la poudre de ténèbres instantanée - se tenais sur le seuil, une expression de colère énorme sur le visage. Inutile de dire que nous pressions le pas afin de disparaître dans le vacarme joyeux de Hogsmeade.

Chris en ballade à Pré-au-Lard...