Nulle amie ne vaut une soeur...

Un bâillement s’échappa de ma bouche que je couvris de ma main droite. Je commençais à être fatiguée et pourtant, nous abordions les environs de seize heures. Je venais de finir mon premier cours de soins aux créatures magiques de la semaine et je devais bien avouer que je ne m’étais pas attendu à ce type de leçons bien trop théoriques de la part du professeur Johnson. Je m’étais un peu ennuyée en sachant que l’on ne pourrait toucher aux créatures qu’après avoir réussi un test de connaissance. Bref, j’étais un peu déçue bien que déterminée à réussir ces fichus interrogations pour aller toucher les créatures. Maintenant, j’avais juste besoin de calme.

Pour cela, j’aurais pu retourner dans ma salle commune mais à cette heure-là, ce n’était pas une bonne idée puisque bien trop de gens y serait. Rester dehors m’aurait permis de me détendre un peu mais je n’avais plus envie d’affronter les vents extérieurs après mon cours. Je choisis donc de me rendre dans un endroit peu fréquenté et où je pouvais être certaine que le silence serait roi. Mais avant, je fis un petit tour dans mon dortoir dans le but d’aller y chercher quelques affaires à dessins. Une chaleur affreuse emplissait la salle commune et j’eus bien fait d’ouvrir les fenêtres avant d’étouffer sur place. L’été ne se calmait pas, même avec l’arrivée de septembre qui aurait dû refroidir un peu l’air. En Août, la canicule avait été particulièrement désagréable et, à Cardiff, nous avions dû mettre énormément de moyens magiques discrets en œuvre pour remédier à cela au restaurant. Mes parents n’aimaient pas trop l’idée d’employer des ventilateurs moldus qu’ils trouvaient peu esthétiques ‒ au plus grand bonheur de ma sœur. Je pensais que ce type de temps disparaîtrait au fil des semaines, mais le changement n’était pas flagrant.

Malgré cela, je n’étais pas suffisamment fatiguée pour me fermer à d’autres pensées. J’avais tout de même une soudaine inspiration créatrice et je ne voulais pas la perdre alors qu’elle pourrait me faire faire beaucoup de choses intéressantes. Quelques minutes plus tard, j’arpentai les escaliers à une folle allure, décidée à rencontrer les tables froides et tranquilles de la bibliothèque, située au premier étage. Pas du tout essoufflée par cet effort en vue de mes capacités sportives, je débarquai dans le lieu avec un sourire peu naturel que j’adressai à la bibliothécaire. Madame Pince me lorgna du regard avant de fixer, de nouveau, un livre qu’elle examinait. Je n’appréciais pas son habitude d’observer les élèves de haut mais je devinais bien qu’elle en avait assez des imprévus, du style une cacophonie dérangeante ou bien un manquement au règlement de son lieu de travail.

Quoi qu’il en soit, ce fut dans le silence que j’arpentai différents rayons à la recherche d’un endroit calme. J’évitais les tables peuplées de Serpentard qui avaient pour habitude de déconcentrer les autres. Je ne tenais pas à briser l’harmonie de mon inspiration, une fois dans ma lancée. Malheureusement, il fallait croire que la bibliothèque en était remplie. Et parmi les vipères, il y avait ma petite sœur dans le tas. Elle était seule, pour une fois, sûrement en train de faire des recherches pour ses devoirs. J'étais heureuse de la revoir en sachant que nos cours ne nous permettaient pas souvent de nous voir (ses fréquentations également, hélas).
« Salut Morwen. » Dis-je calmement en m’approchant d’elle.
Je ne pouvais pas m’exclamer sans que la vieille pie ne vienne m’enguirlander, alors je préférais rester discrète.
« Alors, ta rentrée ? »
Simple question banale pour lancer la conversation. Dans le fond, je savais bien qu’elle gérait un maximum dans sa promotion. Sans lui demander sa permission, je posai mon sac à bandoulière sur la table qu’elle occupait. L’envie de la serrer dans mes bras était forte mais j’allais me retenir de le faire, par fierté et également parce que je savais qu’elle détestait faire ça en public. Allez savoir pourquoi, mais elle m’en avait toujours voulu d’avoir été à Gryffondor. Sauf que je n’y pouvais rien et qu’à mes yeux, Gryffondor avait autant de valeur que Serpentard, si ce n’est plus. Après tout, le courage était une qualité très importante, sans doute l’une des plus belles que l’on puisse avoir. Cependant, ce fait, Morwen n'oserait jamais le croire.

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J’avais terminé ma journée depuis seulement quelques minutes avec une journée de cours plutôt chargé avec pour commencer un cours que je n’aime pas tellement même si j’apprends énormément durant ce temps. L’étude des moldus est pour moi quelque chose qui ne devrais juste pas être à Poudlard, et l’amour que l’enseignant à pour cette matière et pour les moldus eux même j’ai envie de dire que ça me donne plus envie de vomir qu’autre chose. J’ai la tête qui tourne quand j’en vois un et je n’arrive pas tellement à me faire à l’idée qu’ils sont tout autour de nous. Je dois vivre en harmonie avec eux. Mon œil. Juste après le cours de métamorphose a été très enrichissant pour moi et j’en suis fière, c’est une matière ou j’ai toujours eu de très bonnes notes et ça ne devrait pas changer logiquement cette année pour mon plus grand plaisir. Je n’avais pas tellement le temps de manger calmement que déjà l’histoire de la magie commençait, heureusement c’est l’une de mes matières favorites. Peut-être même celle que j’aime le plus en fait. Tellement de choses à retenir, à apprendre ou encore qui mérite une véritable réflexion. J’avais donc terminé par la Divination sûrement l’un des cours les plus ennuyeux après étude des moldus mais j’ai souvent des bonnes notes dans cette matière aussi comme quoi je dois avoir les études dans le sang tout simplement. J’avais donc décidé de souffler un peu à la bibliothèque à la place de m’entourer des autres dans le parc alors que le temps ne le veut même pas lui-même. J’aime le soleil et donc quand il fait mauvais je reste à l’intérieur et de préférence à la bibliothèque pour apprendre encore plus de choses sur les matières ou sujets qui m’intéressent réellement. Je resterais sûrement une bonne heure avant d’aller retrouver le petit monde pour manger dans la Grand Salle, j’avais pour habitude de manger assez tôt en ce moment sûrement à cause du changement de temps ou du fait que le rythme des études doit être rapidement assimilé, cela demande de l’énergie et donc nous ressentons le besoin de manger assez rapidement. J’avais un livre parlant des dragons comme souvent, je n’arrivais pas encore bien à faire la différence entre certains types d’écailles en particulier, c’est souvent la couleur qui peut porter à confusion et c’est très compliqué à comparer à l’œil nu. J’ai envie de retourner en Roumanie pour pouvoir trouver certaines réponses par moi-même en les étudiants réellement comme le fait mon Oncle. J’étais l’instant d’après hors de ma tête pour voir ma sœur prendre place à mes côtés après m’avoir salué de façon un peu plus calme qu’habituellement. Je regardais rapidement autour de moi pour voir si quelqu’un ne regardait pas dans notre direction avant de poser mes yeux sur Phoebe en souriant légèrement et en refermant mon livre. « Je savais déjà presque tout donc ce n’est pas très drôle » Je poussais mon livre sur le bord de la table avant de positionner mes deux mains sur la table devant moi sans lâcher la jeune femme des yeux. « Weasley c’est encore fait virer de cours hier matin » Je pouvais lancer un soupir désespérée par autant d’incompétence et de manque de savoir vivre, j’avais presque honte pour lui. Même si j’avais eu un grand sourire quand il avait quitté la salle sur ordre de Mr Brekenridge. Quels imbéciles ces Gryffondor après tout. Je sais que ma sœur est assez proche de ce morveux et donc c’est pour cela que je lui lance ce genre d’informations, peut-être qu’elle comprendra que ce n’est pas le genre de personne avec qui il faut devenir amis, il ne faudrait même pas lui adresser la parole en fait. Ce genre de gens se reproduit plus vite que les microbes, tu tournes la tête une seconde et y’en a dix autres qui sont nés. « Je vais envoyer une lettre à Papa et Maman pour leurs parler de ma rentrée sûrement demain, ils m’avaient demandés de le faire. Tu devrais en faire de même » J’avais l’habitude de lui balancer quelques petits commentaires de ce genre mais elle ne faisait jamais très attention au petit côté tranchant de tout ceci, pour dire c’est une évidence de devoir prévenir ceux qui nous ont donnés la vie pour ce genre de chose. Trop de gens irresponsables ne font rien de tout cela. J’avais perdu mon sourire pour regarder deux élèves de la maison Gryffondor passer juste devant nous pour aller chercher un livre plus loin, cependant je voulais rester un minimum normale pour ne pas me trahir moi-même aux yeux des autres. Vivre avec ce genre d’insectes me répugne cependant au plus haut point mais je ne peux pas y faire grand-chose. Juste attendre que tout s’arrange.

Nulle amie ne vaut une soeur...

Elle avait cette manie de regarder tout autour de nous lorsque j’étais là. Au départ, je m’étais demandée si elle ne me cachait pas quelque chose, ma chère Morwen. Mais j’ai dû constater, avec le temps, que le souci venait de moi et qu'elle aurait sûrement préféré que j'appartienne à sa maison. Je ne mettais pas tous les Serpentard dans la catégorie des emmerdeurs de première, ni celle des méchants mages noirs mais je me doutais bien que tous n'étaient pas non plus du genre à accepter n'importe qui. Ils étaient sélectifs et rares étaient les gryffondors qu'ils appréciaient naturellement. Surtout les personnes comme Aniek. Je ne la supportais vraiment pas, cette fille, et cela ne m'étonnerait même pas qu'elle commence à vouloir faire entrer Morwen dans ses délires bizarres. Cependant, je savais qu'elle ne parviendrait jamais à la changer puisque nous avions tous été bien éduqués dans notre famille. Je voulais simplement protéger Morwen, par conséquent ; l'empêcher de se faire avoir, de se faire trahir un jour. Je soupçonnais même Aniek de vouloir s'en approcher pour me faire rager. C'était plutôt réussi même si je faisais tout mon possible pour le cacher. Ma pauvre petite soeur avait sûrement besoin d'un petit guide pour s'en sortir dans ses fréquentations et, hélas, elle ne voyait pas cela sous le même oeil que moi. Souvent, nous nous disputions à ce sujet et on finissait par être un peu en froid. Mais je me souviendrais encore de l'avoir vu pleurer, avant les vacances de Pâques (ou après, je ne sais plus). Elle s'était faite avoir par des garces et je l'avais consolée… jusqu'à ce qu'elle reprenne son tempérament bien trempé et qu'elle retraîne avec le même type de personnes. Incorrigible, celle-là. Les seuls moments où je pouvais être très proche d'elle c'était pendant les vacances.

Elle me sourit légèrement en reposant son livre. Comme je m'y attendais, elle connaissait déjà le contenu de ses cours par coeur donc cette rentrée l'avait pas mal ennuyée. J'étais souvent admirative de savoir qu'elle était capable de miser autant sur ses études. Tout comme Dylan, elle était la fierté scolaire de notre famille et on savait tous qu'ils iraient très loin. Quant à moi et Owain, on brillait par le sport et tout ce qui était pratique. C'était assez dingue à quel point je lui ressemblais.

« Ça ne m'étonne pas de toi. » Répondis-je avec malice.

Je m'installai sur la table tandis qu'elle posa ses mains sur celle-ci sans me lâcher du regard. Elle lança une pique au sujet de Hugo qui eut le don de transformer mon fin sourire en une petite grimace ; je n'aimais pas trop qu'on parle négativement de mes amis et j'appréciais beaucoup Hugo, c'était un type vraiment cool et surtout, un véritable ami sur qui compter. Je m’en voulais encore un peu de ce qu’il s’était passé au camp mais il m’avait pardonnée et j’essayais de tourner la page en essayant de passer le plus de bon temps possible en sa compagnie.

Après son soupir désespéré, je mis la main sur mon propre sac en répliquant sur un air défensif :

« Tu sais, ce n’est pas parce qu’il est mauvais en cours qu’il faut le dénigrer. C’est un bon gars, je t’assure ! Il pourrait te surprendre. »

Je lui avais dit cela avec beaucoup d’assurance pour qu’elle comprenne que les notes ne faisaient en rien la valeur d’une personne. Sinon, je pouvais me jeter d’un pont. Okay, j’avais réussi à obtenir un effort exceptionnel en Potions, un Optimal en Vol et en sortilèges mais sinon, ce n’était pas glorieux. Surtout des Acceptable et des Piètres, voire Désolant en Divination. J’extirpai mon carnet à dessins de mon sac tandis que ma sœur ouvrit de nouveau la bouche pour m’annoncer qu’elle enverrait une lettre à nos parents pour leur parler de la rentrée. Oops… J’ai complètement zappé ! Avec la folie des classes d’ASPIC, mes retrouvailles avec mes amis et mon appréhension vis-à-vis de Keagan, ainsi que mes nouvelles responsabilités en tant que capitaine de Quidditch, j’avais complètement oublié d’envoyer du courrier à notre famille ! Je me sentais stupide.

« Euh, pas faux. J’y penserai. Je crois que maman devait aussi nous envoyer des cupcakes qu’elle a fait à partir de nouveaux arômes que papa a commandés pour le restaurant. »

Changer de sujet pour mieux noyer le poisson… Peut-être que ça l’intéresserait ? Personne ne dit ‘non’ à des gâteaux. Je saisis distraitement un premier crayon avant de tracer un premier trait ; j’avais envie de dessiner un sombral.

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La jeune femme comme à son habitude est gentille avec moi tout naturellement et c’est une chose que je n’aime pas voir en présence de mes amies, surtout Aniek qui me conseille fortement d’éviter un maximum ma sœur et je n’ai pas tellement envie alors je préfère ne pas dire à mon amie que je partage quand même pas mal de moments avec elle. Des moments agréables il faut dire. Evidemment le fait que les cours soit bien trop simple n’est pas du tout une surprise dans le sens où je le dis assez souvent même l’année dernière et celle d’avant, c’est hallucinant le niveau de cette école. J’aimerais quand même que ça passe un cran au-dessus, nous avons trop peu de devoirs à mon goût mais cela me permet au moins de rester dans cet endroit pour m’instruire avec des centaines de bouquins plus intéressants les uns que les autres. « J’espère que tu as aussi des notes parfaites » Nous devons rendre fier notre famille et plus précisément nos parents, une manière de leurs montrer que notre éducation n’a pas été bâclé et que nous devenons celles qu’ils ont toujours eu envie de voir. Elle prit place à mes côtés et mon regard se positionna autour de moi encore une fois, je n’avais vraiment pas besoin d’être vu en sa compagnie même si il est vrai que je fais ce que je veux. Je pouvais donc reposer mes yeux sur Phoebe avant de lever légèrement un sourcil au fur et à mesure de la conversation pas du tout d’accord avec ses propos. Je ne savais pas qu’elle était tombée aussi bas à fréquenter ce genre de parasite sans aucune valeur, je pense qu’il n’y a pas pire famille que les Weasley et cet Hugo est un être insupportable que j’aimerais écraser d’un revers de la main. Dire que ma sœur ainée qui doit me montrer l’exemple et devenir quelqu’un d’important plus tard est amie avec cette espèce d’avorton qui ne connait même pas l’importance d’étudier et qui ne pense qu’au Quidditch. Ça me répugne. Un sourire apparu donc sur mon visage, faux et complétement improvisé. « Ma chère sœur… » Je m’avançais doucement pour parler un peu moins fort et surtout pour que personne n’entende ce que je pouvais bien vouloir lui dire. « Si tu traines avec des ratés » J’haussais légèrement les épaules avec évidence. « Tu deviendras aussi une ratée » Je reculais légèrement tout en gardant mon sourire après avoir écouté ce qu’elle pouvait bien me dire sur nos parents, c’est vrai que la nourriture de mes parents me manque et de savoir qu’ils pouvaient nous faire parvenir un peu de son talent ne fit qu’agrandir mon sourire cette fois sincère. « J’ai hâte de goûter tout ça » J’attrapais mon livre pour me lever une seconde, je n’avais pas besoin de lui dire elle savait pertinemment que j’allais revenir dans pas longtemps. Je marchais rapidement en sachant avec précision ou se trouve l’emplacement vide de mon bouquin avant d’attraper celui juste à côté, je n’ai pas encore lu celui-ci. Je revenais à ma place en posant le livre sur la table avec optique de le lire un peu plus tard quand ma sœur serait sûrement loin et que je serais plus au calme. Je n’étais pas du tout énervé contre elle mais j’aimerais simplement qu’elle ne complique pas les choses et qu’elle puisse comprendre d’elle-même que ses fréquentations ne sont pas les bonnes, elle doit savoir que le monde parfait auquel j’aspire n’a pas de place pour des personnes comme la famille Weasley. Je dois rapidement séparer ma grande sœur de cet imbécile sans cervelles ou il risque de la contaminer sans que je ne puisse rien faire. Je vais devoir prendre des initiatives. J’attrapais la main de ma sœur au-dessus de la table pour la serrer tendrement sachant que nous étions entièrement seules en la regardant tout sourire comme d’habitude. « Je veux le meilleur pour la meilleure des sœurs » J’attendais un petit moment pour la laisser réfléchir, elle est plus compliquée à manipuler que les autres car, elle me connait bien et que nous avons le même sang mais je n’ai pas l’intention de laisser ce genre de situation continuer comme cela. J’obtiendrais ce que je veux. Comme toujours. « Alors fais-moi plaisir, ne laisse pas ce genre de personne devenir ton ami » Je souriais une dernière fois avant de lui lâcher la main pour regarder son dessin, y’a pas à dire elle n’a jamais vraiment eu de talent dans ce domaine mais il faut dire que moi ce n’est pas mieux. J’ai bien eu envie de dessiner un bonhomme un jour mais je pense que je n’essayerais plus jamais. « Je vois que tu es plus douée en Quidditch que pour dessiner, rassure moi tu ne vas pas aller en Art après Poudlard ?! » Je rigolais presque naturellement et en toute sincérité, je savais aussi être comme ça mais seulement avec Phoebe. Sans vraiment m’en rendre compte ça présence pouvait faire ressortir le meilleur en moi.

Nulle amie ne vaut une soeur...

Des notes parfaites… Elle m’avait retournée la question pour savoir comment je m’en sortais en cours. Et à cette question, elle s’attendait sûrement à une réponse positive. J’avais été heureuse d’avoir décroché la plupart de mes BUSEs et le jour où j’avais fait le détail de mes résultats, mes parents avaient été satisfaits. Il n’y avait que l’Histoire de la Magie, l’Astronomie et la Divination où je ne m’en tirais pas trop bien mais, à vrai dire, je n’y accordais que peu d’intérêts. Cela n’allait pas impacter mon avenir. J’aurais pu contenter Morwen en lui disant que j’obtenais, cette année, des notes parfaites. Cela aurait pu lui clouer le bec à ce sujet, ne serait-ce que parce que je savais que la vérité n’allait pas forcément lui plaire mais je n’étais pas comme ça. J’étais bien trop honnête et je préférais l’être plutôt que de mentir pour ne pas l’affronter. Haussant les épaules tout simplement, je répondis avec enthousiasme :

« Elles ne sont pas toutes parfaites mais je me débrouille. Je n’ai que des O en sortilèges et en vol. Des EE en métamorphose aussi et je m’améliore en Potions. »

Quant aux autres matières, autant ne pas les citer. La défense contre les forces du mal m’intéressait mais mon niveau variait entre A et EE. Cela dépendait des sorts. Il fallait croire que mon ancienne baguette en Noyer Noir et ma nouvelle en Orme avaient bien plus de prédispositions pour les enchantements que les sorts de défense. Et je savais qu’un Acceptable, aux yeux de Morwen, était inconcevable.

Bref, nous en vînmes à parler de Hugo et après que j’en sois venue à le défendre auprès de la Serpentard, cette dernière semblait perplexe. Elle haussa un sourcil, faisant presque comme si ce que je disais était ridicule. Je n’appréciais pas vraiment ce comportement de sa part et si elle tenait vraiment à rabaisser mon ami, elle ne devrait certainement pas le faire devant moi. J’adorais ma sœur mais l’amour fraternel ne se basait pas sur le fait de céder aux caprices d’un membre de sa famille. Ce sourire qu’elle faisait apparaître sur ses lèvres n’avait plus rien de naturel, même si cela la rendait très jolie. Ma chère sœur… Je redoutais la suite et j’avais raison de le penser. Elle était en train de sous-entendre que traîner avec Hugo allait faire de moi une ratée. Ses propos étaient purement aberrants car ils avançaient le postulat qu’Hugo était similaire au choléra et qu’il allait me contaminer. Cette manière désinvolte d’hausser les épaules avec évidence témoignait d’une arrogance qui ne ressemblait pas à la Morwen de mon enfance. Non, vraiment, il fallait être idiot pour tomber d’accord avec elle sur ce sujet-là. Pourtant, je déglutis difficilement à l’entente de ces mots qui attaquaient mon ami et qui, par extension, me touchaient aussi. Ma famille comptait plus que tout pour moi mais je n’étais pas du genre à en devenir aveugle.

C’était elle qui se faisait manipuler. Par des souillures comme Frowein. J’affichai un faible sourire mais il n’avait rien de plus naturel que le sien.

« Sur quels critères te bases-tu pour affirmer cela ? » Demandai-je sur un ton un peu amer, fronçant les sourcils.

Parce que non, Hugo n’était pas un raté et il ne le serait jamais. Tout comme moi. Elle pouvait le critiquer dans son dos si cela l’enchantait mais que cela ne parvienne pas jusqu’à mes oreilles. Je voulais au moins mettre les choses au clair là-dessus et éviter de me retrouver dans une situation semblable à Aurora qui se faisait clairement laminer par sa petite sœur Knoxslay.

Pourquoi faut-il que tu penses autrement, Morwen… Tu pourrais simplifier les choses entre nous juste en essayant de comprendre…

Je secouai vaguement la tête quand elle ajouta avoir hâte de goûter aux gourmandises de nos parents. A vrai dire, j’avais maintenant la tête ailleurs et, lorsqu’elle attrapa son livre pour le ranger dans un autre rayon, je me mis à commencer mon œuvre, à savoir dessiner un Sombral. J’avais promis à Billie de lui en faire un pour qu’elle puisse l’accrocher dans sa chambre. Bref, je commençais à faire quelques traits grossiers dans le but d’établir une base à l’animal. Tout serait détaillé, affiné et enjolivé au fur et à mesure. Lorsque Morwen revint enfin à sa place, je lui souris doucement à nouveau, préférant sans doute lui parler d’autres choses que de sujets fâcheux. Je n’aimais pas me disputer avec elle et si j’étais venue la rejoindre, c’était avant tout pour passer un bon moment entre sœurs. Nous n’en avions pas beaucoup l’occasion. Malheureusement pour moi, elle ramena de nouveau Hugo sur le tapis en m’exprimant un clair sous-entendu. Elle désirait le meilleur pour moi et cette fois-ci, son sourire me parut plus sincère que jamais. Je me doutais bien qu’elle éprouvait de l’affection pour moi et qu’elle s’inquiétait mais très franchement, elle n’avait aucune raison de le faire. Je n’allais pas devenir un monstre en fréquentant des Gryffondors. Il fallait qu’elle ouvre les yeux… Je souhaitais tellement l’aider de ce côté-là. J’étais certaine qu’elle en apprendrait beaucoup auprès de Hugo et des autres.

Sa main qui serrait tendrement la mienne me réchauffa le cœur. J’aimais ces instants de douceur qui nous reliaient mais qui étaient si rares lorsque nous n’étions pas en vacances. Je voulais en profiter un maximum, la serrer dans mes bras et lui dire plein de bonnes choses mais elle parvenait à créer la distance rien qu’avec ses paroles. Elle me demandait tout de même le pire : me séparer de ceux que j’appréciais le plus. Me séparer de mes lions ? Cela me déconcerta et lorsqu’elle relâcha l’étreinte de ma main, je la retirai un peu trop rapidement pour reprendre mon crayon.

« Et avec qui voudrais-tu que je traîne ? Avec Frowein ? Tu es vraiment sérieuse ? » Répondis-je en lui montrant mon scepticisme à travers mon regard.

Elle n’ignora pas non plus mon dessin et elle se fit une joie de commenter la base que je venais de faire. Base qui ne ressemblait pas à grand-chose pour le moment. Un rond pour faire la tête, un autre pour le corps, des traits à main levés pour faire les pattes et les ailes… L’allusion au Quidditch aurait pu m’amuser et me faire rire mais ce qu’elle avait dit avant me vexait et me blessait. Son joli rire n’eut pas d’effet sur moi, je restais perplexe. Je n’aimais vraiment pas que l’on s’en prenne à mon entourage de Poudlard.

« Ce n’est que la construction du dessin, tu verras que le rendu final sera prodigieux. Et je compte faire un cursus magie avancée ou sportif. » Fis-je simplement sans trop d’entrain.

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